1. Composer avec la dispersion géographique et institutionnelle
p. 23-36
Texte intégral
1Un recensement de la communauté des chercheuses et chercheurs développant des travaux en SHS du sport a été réalisé à l’été 2021. Il s’est appuyé sur la diffusion d’un questionnaire à l’ensemble des unités de recherche identifiées au sein des six sociétés comme ayant au moins une chercheuse ou un chercheur travaillant sur cet objet. Une grosse trentaine d’unités de recherche sont concernées. Six d’entre elles réunissent des effectifs supérieurs à 15 chercheuses ou chercheurs (aucune unité mixte parmi elles) et développent des travaux dans trois à huit disciplines des SHS (anthropologie/ethnologie, histoire, philosophie, sciences de gestion, sciences de l'information et de la communication, sciences de l’éducation, science politique, sociologie). Elles accueillaient 114 doctorantes et doctorants à l’été 2021.
Composition des unités de recherche en SHS du sport (effectifs supérieurs à 15 chercheurs ou chercheuses)
Établissement | PU | MCF | MCF/Prof. Associés | EC contract. | ATER et post-doc | Doc. | IR-IE | |
Laboratoire sur les Vulnérabilités et l’Innovation dans le Sport (L-ViS) | Univ. Claude Bernard Lyon 1 | 7 | 20 | 0 | 0 | 2 | 18 | 1 |
Centre d’Etudes des Transformations des Activités Physiques et Sportives (CETAPS) | Univ. Rouen Normandie | 5 | 24 | 2 | 0 | 3 | 25 | 0 |
Sport et sciences sociales (E3S) | Univ. Strasbourg | 4 | 8 | 2 | 1 | 2 | 18 | 1 |
Culture, Sport, Santé, Société (C3S) | Univ. Franche-Comté | 3 | 21 | 7 | 0 | 3 | 19 | 0 |
Valeurs, Innovations, Politiques, Socialisations et Sports (VIPS²) | Univ. Rennes 2 | 2 | 17 | 1 | 0 | 2 | 22 | 1 |
Centre de Recherche Sciences Sociales Sports et Corps (CRESCO) | Univ. Paul Sabatier Toulouse 3 | 1 | 15 | 1 | 0 | 3 | 12 | 0 |
22 | 105 | 13 | 1 | 15 | 114 | 3 |
2Neuf autres unités de recherche comptabilisent entre 8 et 14 chercheuses ou chercheurs de SHS travaillant sur le sport, qu’il s’agisse d’unités de recherche de petite taille spécialisées en SHS du sport ou d’équipes ou axes spécifiques appartenant à des unités de recherche plus importantes (qui peuvent être des unités interdisciplinaires ayant le sport pour objet principal ou des unités de recherche en SHS qui ne sont pas spécialisées sur le sport). A l’été 2021, ces unités accueillaient 86 doctorantes et doctorants travaillant sur le sport.
Composition des unités de recherche en SHS du sport (effectifs entre 8 et 14 chercheurs ou chercheuses)
Établissement | PU | MCF | MCF/Prof. associés | EC contract. | ATER et post-doc | Doc. | IR-IE | |
Laboratoire Cultures – Éducation – Sociétés (LACES) | Univ. de Bordeaux | 3 | 9 | 1 | 0 | 2 | 17 | 0 |
Institut des Sciences du Sport Santé (I3SP) | Univ. Paris Cité | 2 | 10 | 1 | 0 | 7 | 20 | 0 |
Laboratoire SHERPAS, équipe 2 de l’URePSSS | Univ. Lille, Artois, Littoral Côte d’Opale | 2 | 10 | 0 | 1 | 4 | 10 | 0 |
Complexité, Innovation, Activités Motrices et Sportives (CIAMS) | Univ. Paris-Saclay | 2 | 7 | 0 | 0 | 2 | 7 | 0 |
Analyse comparée des pouvoirs (ACP) | Univ. Gustave Eiffel | 2 | 6 | 0 | 0 | 3 | 7 | 1 |
Activité Connaissance Transmission éducation (ACTé) | Univ. Clermont Auvergne | 2 | 4 | 3 | 0 | 3 | 5 | 0 |
Santé, éducation, situations de handicap (SANTESIH) | Univ. Montpellier | 1 | 6 | 3 | 0 | 2 | 5 | 0 |
Centre Nantais de Sociologie (CENS) | Univ. Nantes, CNRS | 1 | 6 | 0 | 1 | 2 | 2 | 0 |
Laboratoire Sport, Expertise et Performance (SEP) | INSEP, Univ. Paris Cité | 0 | 11 | 0 | 0 | 4 | 13 | 5 |
15 | 69 | 8 | 2 | 29 | 86 | 6 |
3Au final, les quinze unités de recherche concentrant le plus de ressources humaines et de compétences en SHS du sport rassemblent entre 8 et 30 chercheuses ou chercheurs. Une seule Unité Mixte de Recherche est concernée : le CENS (UMR 6025). Le cumul de leurs effectifs équivaut à un groupe de 235 chercheuses et chercheurs qui se caractérise comme suit : aucun chargé de recherche ou directeur de recherche, 37 PU, 174 MCU (soit 17.5% de PU pour 82.5% de MCU, alors que le rapport moyen PU/MCU est autour de 36% vs 64% à l’échelle nationale)1, 21 MCF ou professeurs associés et 3 enseignants-chercheurs contractuels. En fin d’année universitaire 2020-2021, ces unités accueillaient 44 attachés temporaires d’enseignement et de recherche (ATER) ou postdoctorants et assuraient l’encadrement scientifique de 200 doctorantes et doctorants.
4Aux chercheurs et chercheuses de ces quinze unités de recherche s’ajoutent ceux qui appartiennent à des équipes ou des axes travaillant sur le sport d’effectifs encore plus modestes, c’est-à-dire de moins de 8 chercheuses ou chercheurs. Ici, on dénombrait huit unités comptant plus de deux chercheuses ou chercheurs en SHS du sport en 20212, dont trois Unités Mixtes de Recherche3. Enfin, une série d’unités de recherche plus difficiles à recenser (une douzaine ont été dénombrées à l’été 2021, mais ce chiffre est probablement sous-évalué) comprend un ou deux chercheurs en SHS travaillant sur le sport. Parmi ces dernières, on compte plusieurs Unités Mixtes de Recherche4.
Répartition nationale des chercheurs et chercheuses dans les unités de recherche
Chercheuses/Chercheurs | Doctorantes/Doctorants | |||
Nombre de chercheurs en SHS du sport dans l’UR de rattachement* | Effectifs | % | Effectifs | % |
Plus de 15 chercheurs (6 UR) | 141 | 49,1 | 114 | 47,5 |
De 8 à 14 chercheurs (9 UR) | 96 | 33,5 | 86 | 35,8 |
Moins de 8 chercheurs (12 UR**) | 50** | 17,4** | 40** | 16,7** |
287 | 100 | 240 | 100 |
* Les effectifs pris en compte pour déterminer le nombre de chercheuses et chercheurs en SHS du sport dans l’unité de recherche de rattachement ne comprennent par les ATER et les jeunes chercheuses et chercheurs en doctorat ou postdoctorat, dont les situations seront appréhendées plus finement dans la suite de cet ouvrage.
** Les données concernant les chercheuses et chercheurs émargeant dans des unités de recherche (UR) où il y a peu de chercheurs spécialisés dans la recherche en SHS du sport (moins de 8) constituent des approximations (fourchette basse au regard des données collectées lors de l’enquête réalisée par questionnaire à l’été 2021).
5L’ensemble offre le panorama d’une communauté des SHS du sport de taille conséquente, mais institutionnellement et géographiquement dispersée. Les plus grosses unités de recherche concernées présentent des effectifs de taille modeste, et aucune UMR ne se trouve parmi elles. Les six plus gros groupes de chercheuses et chercheurs réunis dans une même unité ne représentent finalement pas la moitié de l’ensemble des presque 300 chercheuses et chercheurs en SHS du sport sur le territoire national, et des quasiment 250 doctorats encadrés. Un autre constat concerne la fréquence élevée des articulations pluridisciplinaires au sein des SHS (pour les six plus grosses unités) et interdisciplinaires avec les sciences du vivant ou les sciences de l’ingénierie (pour les équipes ou axes d’unités de recherche interdisciplinaires sur le sport).
6Au regard de ces éléments, le retentissement et la visibilité de travaux ou manifestations scientifiques bénéficiant du sceau d’institutions prestigieuses, telles Science Po et l’EHESS, ne rendent pas nécessairement justice aux initiatives collectives qui, pionnières en la matière, ont permis depuis plus de trois décennies de lancer, de soutenir et de structurer les communautés de recherche en SHS sur le phénomène sportif, entendu au sens large. Ces initiatives ont permis la constitution et l’essor d’un réseau de sociétés savantes fort actives, dont les membres sont pour la très grande majorité des enseignants-chercheurs qui diffusent les résultats des recherches dans le cadre de leurs activités d’enseignement5. C’est ainsi essentiellement par l’intermédiaire des générations successives d’étudiants que les savoirs savants en SHS du sport se propagent insensiblement vers les univers sociaux où ces derniers s’insèrent professionnellement une fois leurs études achevées6. Qu’ils deviennent professeurs d’éducation physique, conseillers territoriaux des activités physiques et sportives, cadres ou éducateurs du mouvement sportif associatif, intervenants dans le secteur social, dans le secteur sanitaire, ou encore cadres du secteur privé marchand, tous ont été formés à et par la recherche dans une ou plusieurs disciplines des sciences sociales7.
7Les activités mises en place au sein de ce réseau de sociétés savantes offrent une vision assez complète des apports de la recherche en sciences sociales sur le sport en France. Six sociétés savantes en font partie, qui réunissent actuellement chacune entre une quarantaine et une centaine de sociétaires, avec des intersections (certains sociétaires étant membres de deux ou trois sociétés). Chacune a une histoire qui lui est propre. L’association francophone pour la recherche sur les activités physiques et sportives (AFRAPS)8 a été créée en 1980 par la Conférence des Directeurs d’UFR STAPS9 pour contribuer à l’universitarisation des STAPS, notamment en mettant en lien recherche et formation. Il s’agissait que les enseignements en STAPS puissent s’appuyer sur un corpus de connaissances spécifiques s’autonomisant des disciplines scientifiques classiques (et d’une formation fondée sur leur juxtaposition)10. Si elle ne compte aujourd’hui en ses rangs plus que des universitaires relevant très majoritairement du domaine des SHS, l’AFRAPS a longtemps accueilli des enseignants et des étudiants en Éducation physique et sportive (EPS)11.
8L’Association pour la recherche sur l’intervention en sport (ARIS)12, créée en 1998, est une société savante francophone internationale qui regroupe environ 170 membres, enseignants-chercheurs, doctorants et doctorantes, mais aussi des praticiens et praticiennes des secteurs de l’éducation physique et du sport. En lien étroit avec les associations professionnelles, les syndicats et les fédérations du champ de l’éducation physique et du sport, elle promeut des travaux de recherche visant à produire des connaissances, mais également à transformer les pratiques d’intervention dans les multiples secteurs d’intervention en sport : enseignement de l’éducation physique, entraînement sportif, activités physiques adaptées, animation, etc. Les travaux concernés mobilisent divers cadres disciplinaires, théoriques et paradigmatiques : didactique des disciplines, ergonomie de l’activité, anthropologie cognitive, technologie des activités physiques et sportives, clinique de l’activité, etc.13 Les objets et thématiques visés reflètent la diversité des questions susceptibles d’enrichir les problématiques professionnelles liées à l’intervention en sport : genre et éducation, conception et usages des artefacts et des outils numériques dans/pour l’intervention en sport, interactions humaines et apprentissages, formation professionnelle et analyse du travail des intervenants en sport, modélisation de l’activité des intervenants et des pratiquants, coaching, etc.
9La Société de sociologie du sport de langue française (3SLF)14 voit le jour en 2001. Elle rassemble à ce jour une centaine de chercheurs et jeunes chercheurs spécialistes de sociologie ou de disciplines connexes (notamment l’ethnologie et la géographie)15 qui travaillent sur des objets sportifs très divers. Leurs travaux interrogent par exemple les rapports entre sport et politique, les inégalités sexuées, l’intégration sociale par le sport, l’innovation technique et technologique, les conditions de travail au sein des organisations et institutions sportives, les risques et leur prévention, la santé par le sport et celle des sportives et sportifs, le handicap, les carrières d’accès au sport de haut niveau, le vieillissement biologique et social, etc., sans exclure des thèmes socialement plus visibles comme le dopage ou le supportérisme. Profondément enracinée dans l’univers des sciences sociales, la 3SLF poursuit des ambitions de sociologie généraliste en alimentant des questions et des problématiques contemporaines de cette discipline à partir de travaux empiriques circonscrits au fait sportif, traité comme un fait social singulier.
10Suite à une première tentative de regroupement en 1985, et à un premier élan jusqu’au milieu des années 1990, la Société française d’histoire du sport (SFHS)16 renaît en 2003. Principalement composée d’enseignants-chercheurs, de doctorants et d’enseignants d’éducation physique et sportive, elle se donne alors pour mission de défendre les intérêts scientifiques, épistémologiques, institutionnels et professionnels de l’histoire et des historiens. Pour cela, elle s’efforce notamment de faciliter le regroupement des compétences et des forces vives, de valoriser les projets collectifs et de soutenir toute initiative jugée pertinente pour la communauté historienne du sport. Elle contribue également, par ses moyens de communication propres, à la meilleure circulation possible de l’information en direction des adhérents de la société savante et de la communauté scientifique et universitaire.
11La société francophone de philosophie du sport (SFS)17 a pour sa part été créée en 2015 autour des chercheurs intéressés, par la philosophie, à l’éthique des corps, des pratiques physiques, des écologies corporelles, des techniques d’auto-santé développées par les somaticiens des sports alternatifs et des naturismes. Elle s’inscrit dans les réseaux internationaux, notamment celui de l’European Association for the Philosophy of Sport (EAPS), qui met en lien des chercheurs de la communauté francophone à travers l’organisation de colloques, la réalisation de publications communes et l’accueil de doctorants et de chercheurs dans les universités des membres de la SFS18. Elle publie une Newsletter trimestrielle pour favoriser les relations et organiser la communication des réseaux en philosophie du sport et des pratiques corporelles.
12Enfin, depuis sa fondation en 2018, la Société savante de management du sport (S2MS)19 regroupe les personnes impliquées dans la recherche (appliquée, opérationnelle ou finalisée) relative au management du sport, selon une acception large, qu’il s’agisse de chercheurs, enseignants, et/ou praticiens des secteurs publics ou privés. Elle rassemble aujourd’hui un peu moins d’une centaine de chercheuses et chercheurs et se donne pour objet de développer et promouvoir la recherche scientifique en management du sport, d’établir la liaison entre recherches et formations dans le management du sport, de faciliter et développer les échanges d’informations et la dissémination de bonnes pratiques éducatives et managériales, de fédérer et représenter les chercheurs francophones en management du sport dans les instances électives nationales et internationales, et d’évaluation des formations et des laboratoires de recherche, de coopérer avec les associations nationales et internationales partageant des missions comparables.
13Chacune des six sociétés savantes dispose d’un site Internet et de moyens de communications propres (listing de diffusion d’informations aux adhérents sur leurs adresses électroniques ou via les réseaux sociaux, publication d’éditos, de newsletters, etc.). Chacune organise et/ou soutient ses propres événements scientifiques selon un rythme régulier. Après avoir organisé de nombreux colloques internationaux, depuis 2003, l’AFRAPS a adopté le rythme de Biennales20, tout comme l’ARIS. La 3SLF organise tous les deux ans un congrès international francophone qui accueille en moyenne une centaine de conférences et communications21. Les années sans congrès, elle met en place une journée d’étude. La SFHS organise également, en plus des Carrefours de l’histoire du sport (tous les deux ans)22, des journées d’études. La SFS soutient et s’associe à de nombreux événements scientifiques. La S2MS s’est constituée à la suite d’une série de colloques consacrés au management du sport à Strasbourg en 2011, à Dijon en 2015 et à Lyon en 2017. Son assemblée générale constitutive s’est finalement déroulée lors d’un congrès organisé à Rennes en 2018.
14Ces événements scientifiques sont autant d’occasions de partager et mettre en perspective les résultats des différents travaux de recherche, qu’ils soient réalisés dans le cadre de doctorats ou de projets collectifs de plus ou moins grande ampleur, qu’ils soient en cours ou qu’ils soient achevés. Ils offrent des lieux de rencontre, de socialisation des jeunes chercheurs et d’échange entre chercheurs plus ou moins confirmés. Ils constituent l’un des principaux espaces au sein desquels des communautés nationales de recherche en SHS du sport s’élaborent autour de débats, de problèmes, de questions, de méthodes et de références partagées. Mais ces sociétés savantes structurent également les interactions entre chercheuses et chercheurs en SHS du sport par l’intermédiaire des espaces de publication scientifique qu’elles gèrent, puisqu’elles sont engagées dans le travail d’édition de revues qui permettent la discussion, la validation et la diffusion d’une partie des résultats produits par les communautés idoines23.
15Depuis 1980, l’AFRAPS édite ainsi, en plus d’un certain nombre d’ouvrages24, la revue STAPS, qui s’est progressivement transformée pour répondre aux canons des publications scientifiques internationales, tout en se spécialisant dans le domaine des SHS (alors qu’elle était initialement interdisciplinaire). Aujourd’hui diffusée par CAIRN International, cette revue vient d’opter pour une publication bilingue, française et anglaise25. Depuis 2008, la 3SLF est pour sa part éditrice, en association avec la SFHS, de la revue Sciences sociales et sport, également diffusée par CAIRN International26. Initiée pour offrir au public une revue thématisée et scientifiquement exigeante du même type que celles qui existaient déjà de longue date en langue anglaise dans l’aire culturelle francophone, il s’agit de la seule revue française de sociologie et d’histoire qui est spécifiquement consacrée au sport. L’ARIS contribue à la diffusion des travaux des chercheurs sur l’intervention en sport en portant la revue scientifique eJRIEPS, fondée en 2002 et éditée en accès libre27. Enfin, la SFS soutient la revue Corps, publiée par CNRS Éditions28 depuis 2006.
16Les activités de ces sociétés savantes s’articulent sur celles de sociétés savantes internationales, mais aussi sur des sous-groupes thématiques au sein de sociétés savantes nationales œuvrant dans le champ plus large des sciences sociales, comme le Réseau thématique 31 « Sociologie du sport et des activités physiques » de l’Association française de sociologie (AFS) ou le Groupe de travail 16 « Sociologie du sport » de l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF). Ces activités se combinent également avec celles des réseaux de chercheuses et chercheurs en SHS étudiant les activités physiques et le sport sous un angle spécifique, comme le réseau sportsnature.org29 ou l’Institut de recherche collaborative sur l’activité physique et la promotion de la santé (ReCAPPS)30.
17Marquées par une forte dispersion territoriale des chercheuses et chercheurs, plus ou moins seuls à travailler sur le sport dans leur unité de recherche non spécialisée sur le sujet, ou regroupés dans des unités, équipes ou axes de recherche spécialisés sur le sport mais de petites tailles et institutionnellement fragiles, les SHS du sport se structurent en grande partie via les informations que ces sociétés savantes et réseaux font circuler et via les interactions suscitées par les événements et les activités qu’elles organisent. Ces sociétés savantes et réseaux sont au cœur d’un écosystème distribué sur le territoire national, à la fois riche et fragile, notamment en raison des dynamiques propres à la gouvernance de l’ESRI. Cette richesse et cette fragilité s’expriment notamment dans les situations et perspectives des nombreux doctorants et doctorantes et jeunes docteurs rattachés à cet écosystème.
Notes de bas de page
1 En 2020, il y avait ainsi 20 100 PU parmi les personnels de l’enseignement supérieur en France pour 35 269 MCU, soit 63.7% de MCU pour 36.3% de PU (Note de la DGRH A1-1 - Enseignement supérieur - n° 9 - Octobre 2021 (MESRI), p. 2).
2 Dont sept membres de « Territoires, Villes, Environnement & Société » (TVES, Université de Lille et Université du Littoral Côte d'Opale), quatre de « Textes et Cultures » (Université d’Artois), quatre de l’unité « Adaptation au Climat Tropical, Exercices et Santé » (ACTES, Université des Antilles) et les cinq enseignants-chercheurs du Centre de Droit & d’Économie du Sport, tous rattachés à l’Observatoire des Mutations Institutionnelles et Juridiques (OMIJ, Université de Limoge).
3 Avec six membres de l’Institut des Sciences Sociales du Politique (ISP, UMR 7220, Université Paris Nanterre et CNRS), quatre membres du Centre Max Weber (UMR 5283, Université Lyon 2, Université de Saint-Étienne, ENS et CNRS), trois membres de l’UMR Institutions et Dynamiques Historiques de l'Économie et de la Société (IDHES, UMR 8533 et CNRS) et trois membres du Centre lillois d'études et de recherches en sociologie et économie (Clersé, UMR 8019, Université de Lille et CNRS).
4 On peut ici citer, pour exemples, Pacte (UMR 5194, Université Grenoble-Alpes, IEP de Grenoble et CNRS), le Centre Emile Durkheim (UMR 5116, Université de Bordeaux, Sciences Po Bordeaux et CNRS), « Espaces et Sociétés » (ESO, UMR 6590, Université de Caen Normandie et CNRS) ou Lieux, Identités, eSpaces et Activités (LISA, UMR 6240, Università di Corsica – Pasquale Paoli et CNRS).
5 Même si elles comprennent aussi des chercheurs et une part conséquente de doctorants et de (plus ou moins) jeunes docteurs.
6 Car contrairement à d’autres univers sociaux, le monde sportif semble spontanément assez peu enclin à consommer les résultats de la recherche en sciences sociales.
7 Que cette formation à et par la recherche concerne l’intervention dans l’entraînement sportif ou le secteur éducatif-pédagogie, la connaissance des publics cibles, la gestion des organisations où se déploient les pratiques sportives ou qu’elles présentent des orientations scientifiques plus fondamentales.
8 http://afraps.org
9 La locution « sciences et techniques des activités physiques et sportives » (UFR STAPS) désigne un domaine de formation universitaire.
10 Il y avait là à la fois des disciplines des sciences du vivant (anatomie, physiologie, etc.) et des SHS.
11 Elle a ainsi rassemblé jusqu’à plus de 1200 adhérents dans les années 1990.
12 http://www.aris-intervention-sport.org
13 La diversité des orientations de chercheurs de l’ARIS se reflète dans la pluralité du rattachement universitaire des laboratoires d’appartenance : STAPS, mais également sciences de l’éducation, psychologie et ergonomie. Les membres de l’ARIS émargent dans trois UMR, quinze unités de recherche d’universités françaises et onze laboratoires étrangers (Tunisie, Algérie, Maroc, Sénégal, Suisse, Belgique, Canada, Roumanie, Portugal).
14 http://www.3slf.fr
15 Les membres de la 3SLF sont rattachés à 24 unités de recherche d’universités, 11 UMR CNRS et 7 équipes d’universités ou laboratoires étrangers.
16 http://www.sfhs.fr
17 http://www.sfps.fr
18 Entre 2014 et 2018, le GDRI 836 CNRS intitulé « L’écologie corporelle dans les activités physiques, adaptées et sportives » (ECAPAS) a contribué à structurer le développement de la SFS
19 http://s2ms.eu
20 En mai 2023, la 10ème Biennale de l’AFRAPS se tiendra à Brest, sur le thème « Éducation, performance & innovation. Quels sports collectifs demain ? ».
21 En juin 2021, le 11ème congrès de la 3SLF se tenait à Rennes, sur le thème « Dire, faire et analyser. La sociologie du sport face au langage ».
22 Les 20èmes Carrefours d’Histoire du Sport ont eu lieu du 18 au 20 octobre 2022 à l’Université de Limoges, sur le thème « Autopsie de l’échec sportif. Regards historiques ».
23 L’édition de ces revues mobilise une part importante des communautés concernées pour soumettre les résultats de travaux de recherche, organiser l’expertise scientifique des textes (qui implique plusieurs experts par texte et la gestion d’un dialogue dit « en double aveugle ») et assurer la production matérielle et la diffusion des articles.
24 Visant à satisfaire à la demande de formation ou de préparation aux concours (notamment le CAPEPS et l’Agrégation d’EPS), ces ouvrages s’adressent aux étudiants et/ou aux intervenants dans les divers secteurs de l’éducation physique et du sport, et s’efforcent de mettre en perspective connaissances scientifiques et pratiques professionnelles.
25 https://www.cairn.info/revue-staps.htm
26 https://www.cairn.info/revue-sciences-sociales-et-sport.htm
27 https://journals.openedition.org/ejrieps. Alors que la revue Sciences sociales et sport est reconnue par le Hcéres et la 19e section du CNU, la revue eJRIEPS est reconnue par la 70e section du CNU et est indexée dans la base de données JournalBase du CNRS.
28 https://www.cairn.info/revue-corps.htm. On peut noter que La S2MS envisage aussi, depuis sa création, l’édition d’une revue scientifique de langue française dans le champ du management du sport.
29 https://www.naturerecreation.org
30 https://institut-recapps.com
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