Version classiqueVersion mobile

50 ans d’archéologie française au Soudan

 | 
Marc Maillot

Les sites de Kerma et de Doukki Gel

Charles Bonnet, Séverine Marchi et Dominique Valbelle

Texte intégral

1Depuis près de cinquante ans, une mission archéologique suisse, puis suisse-franco-soudanaise, poursuit ses recherches sur deux sites qui permettent de remonter aux origines de l’histoire du Soudan. Dès le début de nos travaux, nous avons bénéficié de l’expérience acquise par les fondateurs de la Sfdas, qui sont intervenus sur l’île de Saï où les vestiges pré-Kerma et les époques Kerma ont apporté des informations significatives sur la chronologie des céramiques et la typologie des tombes des différents cimetières.

2D’autre part, la base logistique créée à Khartoum offrait des facilités dont a profité notre mission durant ces dernières décennies. Grâce à cette collaboration, nous pouvons présenter ici des résultats importants obtenus durant une très longue période. Des amitiés ont été nouées très tôt et d’utiles discussions scientifiques nous ont aidés à élaborer nos interprétations.

L’établissement pré-Kerma

3Les cultures Kerma se sont développées en un premier ensemble vers 3000 avant J.-C., avec un établissement fortifié caractérisé par une puissante enceinte de terre et des poteaux de bois (fig. 1). Plusieurs quartiers de huttes circulaires et des bâtiments quadrangulaires permettent de définir une topographie complexe comprenant de vastes surfaces réservées au stockage de plusieurs produits placés dans des jarres ou directement en sous-sol dans des fosses-silos.

4Aujourd’hui situé à plusieurs kilomètres du cours du Nil, l’établissement était proche de bras du fleuve qui se sont peu à peu asséchés. L’agglomération pré-Kerma n’est que partiellement reconnue. Elle occupait une large bande de terrain, bientôt réutilisée par une vaste nécropole des troisième et deuxième millénaires avant J.-C. Cette dernière peut être rattachée aux phases culturelles d’un royaume indigène qui s’est étendu sur un immense territoire entre l’Égypte et l’Afrique centrale.

La ville de Kerma

5De manière surprenante, la capitale de ce royaume était distante de quelque 700 m d’une seconde métropole antique aux proportions considérables. Ainsi, sans doute à la même époque, deux villes coexistaient sur un emplacement unifié en continuité d’une grande île limitée par les eaux du Nil. À Kerma, se sont multipliés les échanges avec l’Égypte et le bassin méditerranéen, comme nous avons pu le constater par la présence de milliers de sceaux et d’empreintes de sceaux préservés dans certaines habitations ou sur les places du noyau urbain. D’ailleurs, les contacts avec l’Égypte ont favorisé l’organisation de la ville où plusieurs institutions paraissent copier celles de l’État voisin. C’est aussi le cas pour l’architecture quadrangulaire des bâtiments de culte et des maisons. Il en va tout autrement de Doukki Gel où les constructions sont toujours de plans ovales ou circulaires et où nous avons pu étudier un mode de construction encore inconnu.

1. Vue de l’agglomération pré-Kerma (copyright de toutes les illustrations de cet article : Mission archéologique suisse-franco-soudanaise de Kerma/Doukki Gel).

2. Plan schématique de la ville indigène de Doukki Gel.

Une deuxième ville sur le site de Doukki Gel

6Cette agglomération contemporaine de Kerma (fig. 2) est d’une interprétation délicate car nous ne pouvons pas utiliser une méthode comparative. L’étrangeté des grands monuments d’un diamètre pouvant atteindre jusqu’à 70 m témoigne d’une influence méridionale. On a en effet l’impression que c’est en Afrique centrale que l’on devrait retrouver des exemples de ce type de constructions. La voie de pénétration nord-sud qui suit le Nil doit être comprise avec un axe est-ouest allant de la mer Rouge vers l’ouest en passant par Kassala, le Kordofan et le Darfour.

7Malheureusement, nous ne savons presque rien sur l’occupation ancienne du Soudan central et, dans l’attente de nouveaux résultats archéologiques, nous devons essayer de comprendre une architecture étonnante, très différente des exemples récents du xviiie siècle ou postérieurs. C’est vraisemblablement déjà vers 2000 avant J.-C. que cette influence africaine permet à des coalitions militaires de s’opposer à l’avance des troupes pharaoniques, sous l’impulsion du roi de Kerma. Les textes égyptiens font la preuve de la présence de chefs de guerre provenant des pays méridionaux à la tête des troupes rebelles. La ville de Doukki Gel, la Panébès antique, représente apparemment le point de rencontre où se retrouvaient les coalitions défendant le verrou de Kerma (fig. 3).

8En réexaminant les hypothèses présentées par George Reisner il y a 100 ans, après trois saisons de fouilles seulement sur les sites de la ville de Kerma et de sa nécropole orientale, nous avons systématiquement étudié les ensembles urbains et funéraires. Il est apparu que, contrairement à une première évaluation, les grands édifices en briques crues qui avaient impressionné les premiers voyageurs du début du xixe siècle n’avaient pas été conçus par des architectes égyptiens. Ces deffufa, d’un nom local signifiant « une construction faite par l’homme, se détachant sur l’horizon », étaient en fait des bâtiments de culte souvent reconstruits, et cela par une population nubienne ayant des traditions qui se distinguaient nettement de celles des voisins du nord. La deffufa occidentale entourée par un quartier de chapelles était le temple principal marquant le centre d’une grande cité indigène devenue capitale d’un royaume.

3. Plan schématique de la ville de Kerma au Kerma Moyen.

Les textes égyptiens

9Durant la fouille de la ville de Kerma, peu de témoignages épigraphiques égyptiens ont été recueillis. Une petite stèle assez fruste a été mise au jour dans les fondations d’une chapelle du Kerma Moyen proche de la deffufa (fig. 4). Elle portait deux inscriptions verticales en hiéroglyphes cursifs, qui nommaient le capitaine de bateau Iyméri et le capitaine de bateau Méréri, et commémore la venue à Kerma, vers la fin de l’Ancien Empire, de ces deux responsables égyptiens qui ont tenu à laisser un témoignage de leur passage à l’intérieur du téménos. Il a par ailleurs, a été découvert, dans une tombe du Kerma Ancien de la nécropole, un miroir gravé au nom de « la dame noble, la fille royale, l’ornement unique du roi la maîtresse de vénération à l’égard de son père, mise au monde par Sénetites, Sénetites ». L’objet devait être remployé puisque la sépulture où il était déposé était occupée par un homme. Rappelons que les Kouchites ne semblent pas avoir pratiqué l’écriture, à l’exception des personnes qui connaissaient l’égyptien.

La ville secondaire

10Il a alors été possible de reconnaître au sud-ouest du site de Kerma les monuments commémoratifs d’un complexe religieux constitué par plusieurs chapelles sans doute consacrées à des cultes prévus pour des rois défunts, probablement inspiré du modèle de la hout-ka égyptienne (fig. 5). L’ensemble était doté de grands ateliers où des pains d’offrandes étaient préparés. D’autres artisans devaient fabriquer des objets pour le mobilier de certaines tombes de la nécropole orientale. Ainsi, des haches en pierre verte polie ont été inventoriées avec des pièces de bronze. L’établi d’un orfèvre avait conservé un petit lingot d’or dans une cavité. C’est une véritable ville secondaire qui a été aménagée pour l’institution que défendait un canal profond de 7 m et bordé de murs dotés de bastions. Une habitation imposante, peut-être réservée au roi, et de nombreuses annexes complétaient cette fondation.

L’urbanisme de la ville de Kerma

11Dans la partie principale de la ville (fig. 6) ont été mis au jour deux palais résidentiels qui, par leurs proportions, se distinguaient des autres habitations. L’un, plus ancien, se présentait dans une double enceinte arrondie, plusieurs salles étant destinées à divers usages ; elles sont rectangulaires en plan et quelquefois une rangée de supports légers en bois soutenait une toiture confectionnée avec des branches et des fibres de palmiers.

4. Stèle des capitaines de bateau Iyméri et Méréri.

5. Vue aérienne de la ville secondaire de Kerma.

6. Vue aérienne de la ville de Kerma.

12Un palais de la fin du Kerma Classique comportait en son centre une salle de réception royale et son trône. Dans l’entrée se trouvait un local d’archives où des rouleaux de terre fine étaient façonnés avant le scellement de produits ou de messages. Deux silos imposants étaient réservés au stockage des céréales. Dans le quartier religieux, devant la deffufa, un palais cérémoniel et son emplacement pour les scellements montrent que le souverain avait une fonction religieuse aussi bien que monarchique. Une salle d’audience arrondie semble se rattacher à un autre type d’architecture.

13L’étude de la topographie urbaine a permis de comprendre la hiérarchisation de certaines habitations qui, plus grandes que d’autres maisons, étaient placées le long des principaux accès, de manière à surveiller le trafic des marchandises. Des bâtiments plus simples donnent une première idée de la densité de la population. On doit pourtant ajouter que des milliers de trous de poteaux restituent la présence de centaines de huttes de plus de 4 m de diamètre. Il est vraisemblable qu’elles étaient occupées par des populations différentes au service des habitants des grandes demeures. Les systèmes de défense le long des fossés qui entouraient la ville sont particulièrement développés. On découvre ainsi des éléments de murs à redans en pierre ou des enceintes bastionnées en briques crues. La troupe disposait de casernements dispersés.

La ville de Panébès, « Le-jujubier »

14À Doukki Gel, il faudra une très longue période de recherche, puisque les rares sondages en profondeur que nous avons pratiqués font apparaître les couches superposées de très nombreux niveaux de construction. Tous les 0,20 m ont été mises en évidence les traces de nouvelles structures arasées, ce qui signifie que la ville a bien souvent changé de plan. Les fortifications ont sans cesse été modifiées par l’adjonction de nouvelles enceintes épaulées par des bastions gigantesques et des murs puissants retrouvés jusqu’à 3 m de profondeur. Les Nubiens et les forces africaines coalisées répondaient aux installations militaires que les Égyptiens avaient élevées sur la deuxième cataracte au Moyen Empire. La ville que découvre Thoutmosis Ier lors de sa conquête du territoire est immense et nous n’en connaissons qu’une infime partie (fig. 7).

15Si le centre fortifié avec ses deux puits a été bouleversé par les programmes architecturaux postérieurs, on doit pourtant noter qu’un atelier de bronzier était installé près des lieux de culte les plus anciens. D’énormes tuyères permettent d’en évoquer la technologie sophistiquée, comme pour le four mis au jour devant la deffufa occidentale. Deux temples ovales et un petit palais cérémoniel ont également laissé des traces claires avec leurs grands contreforts permettant de voûter une salle unique disposant d’un autel quadrangulaire surmonté d’un socle circulaire. Ces sanctuaires se sont maintenus lors de la conquête égyptienne du Nouvel Empire. Ils ont alors été restaurés et agrandis. À la périphérie de la métropole, les restes de nombreux temples ont été découverts. Ces impressionnants monuments circulaires devaient représenter une défense symbolique pour les habitants. Ils ont été transformés souvent par des agrandissements ou par une diminution de leurs proportions. Eux aussi ont subsisté durant l’occupation égyptienne, les dieux nubiens étant respectés par les envahisseurs.

7. Vue aérienne de la ville de Panébès sur le site de Doukki Gel.

8. Plan détaillé d’un bastion de 18 m de large visible dans un sondage du nord du site de Doukki Gel.

16Ce sont naturellement les fronts fortifiés qui ont demandé un effort soutenu (fig. 8) car, dès l’Ancien Empire, les pharaons rêvent de contrôler cette région d’où proviennent des marchandises recherchées (or, ivoire, bois d’ébène…) ou la main-d’œuvre. Plusieurs enceintes aux bastions accolés semblent être privilégiées, alors que de vastes vestibules d’entrée étaient prévus pour les visiteurs en attente d’une audience et pour ceux qui apportaient certains produits recherchés. Mais d’autres bâtiments de grande ampleur entourent le noyau urbain. Ils se caractérisent par la présence de plusieurs trônes accessibles par des allées pavées de briques. Des colonnes très rapprochées occupent le reste de l’espace intérieur de ces installations sans doute réservées aux rois ou à des chefs de guerre. On peut considérer que ces édifices étaient prévus pour des rencontres entre hauts dignitaires et qu’en fait il s’agissait de palais cérémoniels.

Le ménénou de Thoutmosis Ier

17La ville de Doukki Gel est partiellement arasée lors de la fondation d’un ménénou par Thoutmosis Ier. La deffufa est incendiée et la ville de Kerma est abandonnée. Ce ménénou (fig. 9), une institution pharaonique fortifiée en terre conquise, va renfermer un ensemble religieux égyptien classique, avec trois temples juxtaposés. Le temple occidental et le temple central font partie d’un premier programme architectural, auquel est ajouté ultérieurement le temple oriental. Entièrement construits en briques crues, ces bâtiments renferment des informations précieuses sur l’architecture de terre à cette époque, ces bâtiments ayant été le plus souvent remplacés ultérieurement en Égypte par des constructions en pierre. On notera en particulier l’importance accordée aux salles hypostyles — introductives au temple central et intérieures aux trois temples — et aux portiques périptères qui sont connus un peu plus tard en Égypte même.

18Deux palais cérémoniels sont bâtis respectivement au nord-est et au sud. Le premier conserve les vestiges d’une salle du trône conçue sur le modèle des dispositifs indigènes. Un plan régulateur est fixé par des allées monumentales tracées depuis des avant-portes aux entrées principales. Les architectes égyptiens cherchent à conduire vers le temple central dédié à l’Amon de Karnak et à l’Amon nubien, tandis que le temple occidental est consacré à l’Amon de Panébès. Des réserves alimentaires sont stockées dans vingt silos de belles proportions, alors que des troupeaux de bovinés sont parqués sous la protection des murs d’enceinte de la ville. Un atelier de potiers dispose de fours dans le ménénou où sa production est largement diffusée. Un palais résidentiel doit exister à l’ouest ; il est en cours de dégagement.

19La ville de Panébès sera bien souvent reconstruite durant le Nouvel Empire. Après une révolte qui se produit à la charnière du règne de Thoutmosis Ier et de Thoutmosis II et durant laquelle le ménénou est détruit, il est reconstruit sous les règnes de Thoutmosis II et d’Hatchepsout sur un plan très proche de celui de Thoutmosis Ier (fig. 10). Le temple occidental, au plan original, mérite une description détaillée de ses dispositifs cultuels originaux. Un escalier ouvert dans l’angle sud-ouest de la salle hypostyle conduit par un souterrain vers le bas du puits sud. Cet accès unique à l’eau de la nappe phréatique depuis l’intérieur du temple implique une importance particulière accordée aux rites de l’eau. Le temple étant majoritairement en briques crues, son sanctuaire avait un sol simplement blanchi à la chaux, mais un naos fragmentaire en grès y était déposé. La disparition rapide de ce monument a permis la conservation d’une grande partie de son mobilier cultuel.

20Thoutmosis III, à son tour, rase les temples élevés par sa tante, faisant disparaître le temple ouest dont il ne laisse que la partie antérieure où subsiste l’image de Thoutmosis II, suivi de son épouse Hatchepsout. Il rebâtit le temple est et le temple central, qu’il agrandit, et transforme la façade et les deux premières travées du temple ouest en chapelle transversale sans doute dédiée au culte de son prédécesseur. Peu à peu, la pierre remplace la brique. Les portes et les piliers sont en grès, tandis que les murs restent montés en briques crues. Sous le règne de Thoutmosis IV, cependant, le sanctuaire du temple central est rebâti en pierre à l’arrière de la salle hypostyle, comme le révèlent les dépôts de fondation découverts à trois des quatre angles. Ce sont donc les seuls murs en grès dans les temples du Nouvel Empire à Doukki Gel. Un bloc du fond du sanctuaire nous apprend qu’il était dédié conjointement à l’Amon de Nubie et à l’Amon de Karnak (fig. 11). Le décor comportait plusieurs scènes d’offrande du collier-ménat et deux scènes de repas funéraire présenté à un roi dont l’identité n’est pas conservée : il pouvait s’agir de Thoutmosis IV ou d’un de ses prédécesseurs.

21Si Amenhotep III semble avoir apporté peu de modifications aux temples, Akhénaton transforme complètement le quartier religieux. Dans un premier temps, ses envoyés viennent marteler le nom et les images d’Amon sur tous les décors visibles et sur les statues. Puis les monuments de ses prédécesseurs servent de carrière pour tailler les talatates d’un nouveau temple qu’il fait ériger sur les fondations du temple central (fig. 12). Le décor consistait en un grand registre où figuraient les traditionnelles scènes d’offrandes à Aton par la famille royale que l’on connaît essentiellement par les tombes et les stèles d’Amarna. Ayant sans doute épuisé les ressources en pierre des bâtiments existant sur le site, c’est en briques crues qu’il fait reconstruire le temple de l’est.

9. Plan schématique du ménénou de Thoutmosis Ier.

10. Vue aérienne des temples égyptiens de Panébès.

11. Bloc du fond du sanctuaire du temple central nommant l’Amon de Nubie et l’Amon de Karnak.

12. Deux talatates, l’une figurant le disque solaire Aton, l’autre portant les cartouches du dieu.

22Les activités architecturales ralentissent sous les Ramessides. Les vestiges attribuables à Séthi Ier sont peu nombreux. Cependant, la découverte d’une empreinte au nom du temple d’Abydos estampillée sur une anse de jarre — à une faible distance du décret de Nauri destiné à protéger les biens et les personnes de la fondation du temple funéraire du roi — montre le dynamisme des activités économiques dans la région, comme l’avait suggéré, sous Amenhotep II, la découverte d’un grand nombre d’empreintes de sceaux au nom de ce dernier et du linteau d’une annexe vraisemblablement dévolue à la gestion des biens correspondants. En revanche, du règne de Ramsès II, seule une stèle fragmentaire sur laquelle le roi offre des bouquets à l’Amon de Panébès a été retrouvée dans une fosse. Deux talatates regravées sous Ramsès III indiquent que le temple amarnien, où les noms et les visages des souverains avaient cependant été à leur tour martelés, était toujours debout à l’époque.

Les inscriptions égyptiennes

23Si les habitants de Kerma ne semblent pas avoir eu d’écriture, les Égyptiens qui ont occupé le ménénou de Panébès durant la majeure partie du Nouvel Empire ont laissé de multiples monuments inscrits. Outre le décor des temples successifs, de nombreuses stèles royales ou de particuliers et plusieurs statues épigraphiées commentent événements et pratiques religieuses ou funéraires et révèlent l’identité, les titres et les dévotions des hommes qui ont séjourné dans cette base égyptienne conçue pour gérer le territoire environnant et diffuser l’idéologie monarchique à une population progressivement acculturée.

24C’est sur plusieurs stèles de particuliers mises au jour dans le sanctuaire abandonné du temple occidental de Thoutmosis II et Hatchepsout qu’apparaissent les mentions les plus anciennes de Panébès « Le-jujubier » sous la forme d’une épithète du dieu Amon : Amon de Panébès (fig. 13). Le toponyme se retrouve sur des monuments de toutes les époques. Il sera réinterprété graphiquement par les Égyptiens comme Pernébès « La-maison-du-jujubier » lors de la campagne militaire de Psammétique II, par contamination avec la ville du Delta oriental, Houtnébès — aujourd’hui Saft el-Henneh —, dont était originaire le général Amasis qui dirigeait les troupes égyptiennes. Les deux noms se prononçant de la même manière — pnbs —, c’est ainsi qu’on retrouve orthographié Panébès associé au nom d’Amon en méroïtique cursif : Imenpnébès.

Panébès sous la xxve dynastie

25La xxve dynastie verra le renouveau de cette ville avec des remaniements de prestige. Deux souverains de cette dynastie construisent ou transforment les temples du Nouvel Empire qui tombaient sans doute en ruine : Chabaka et Taharqa. Le nom du premier, qui résidait à Memphis et a surtout développé un vaste programme architectural en Égypte, est néanmoins conservé sur plusieurs blocs découverts sur le site de Doukki Gel.

26De multiples éléments de décor des constructions du second ont également été mis au jour. Une statue de Taharqa (fig. 14) et deux de Tanoutamon étaient dressées dans le temple central, désormais dédié à l’Amon local. Elles témoignent de l’intérêt que les monuments nubiens, et ceux de ce site, conservent ou acquièrent lorsque ces souverains sont chassés d’Égypte par les Assyriens.

Le début de la dynastie napatéenne à Doukki Gel

27Cet intérêt ne se démentit pas sous les premiers rois de la nouvelle dynastie napatéenne. Si nous n’avons pas retrouvé de témoignage in situ du règne d’Atlanersa, la figuration de l’Amon de Panébès au revers du pylône du temple B 700 qu’il fait édifier au Gébel Barkal suggère que le couronnement était peut-être déjà confirmé dans les quatre grands sanctuaires d’Amon — Gébel Barkal, Sanam, Kawa et Doukki Gel. Le dieu connaît à cette époque une variante iconographique qui n’est pas attestée au Nouvel Empire : il est représenté sous la forme d’un criosphinx couché sur un socle, à l’ombre d’un jujubier. Deux statues de Senkamanisken — l’une coiffée du pschent, l’autre de la couronne kouchite séden — et une statue d’Anlamani viennent s’ajouter à celles des derniers souverains de la xxve dynastie dans le temple central de Doukki Gel.

28Sur cette dernière, Anlamani arbore le pschent sur les deux côtés duquel sont fixées les cornes de béliers d’Amon (fig. 15), exemple unique à ce jour en ronde-bosse de cet attribut divin déjà présent dans les représentations de l’image d’Amenhotep III divinisé, à Louqsor et à Soleb par exemple. Par ailleurs, sur la stèle de Kawa qui commémore son couronnement, Anlamani confère à chacune de ses quatre sœurs la fonction de joueuse de sistre d’Amon dans les quatre grands sanctuaires du dieu. La dernière statue, placée auprès des autres à Doukki Gel, est celle de son successeur, Aspelta, encore très jeune.

13. Stèle d’un directeur de la cavalerie, comportant la plus ancienne figuration de l’Amon de Panébès.

14. Tête de la statue de Taharqa provenant de la cachette de Doukki Gel.

15. Tête de la statue d’Anlamani dans la cachette.

La campagne militaire de Psammétique II

29Une étape historique nous paraît cependant de grande importance pour les développements urbains. Il s’agit de l’expédition militaire de Psammétique II, connue par trois stèles égyptiennes, par des graffiti grecs, cariens et phéniciens, ainsi que par Hérodote. Elle bouleversa l’ensemble bâti en provoquant la dispersion des quartiers et la réhabilitation des monuments officiels. À cette occasion, les sept statues monumentales érigées à la fin de la xxve dynastie et au début de la période napatéenne sont brisées à Doukki Gel, comme celles du Gébel Barkal et de Dangeil. C’est le roi napatéen Aspelta qui, après s’être réfugié avec son armée au sud du pays plus difficile d’accès, va reconstruire les temples et les habitations de l’élite. Des tours de défense vont s’aligner en double rangée pour protéger le flanc nord.

La cachette

30Les quarante fragments des statues royales monumentales de granit noir brisées par les Égyptiens sont placés, une fois recueillis, dans une cachette qui constitue un aménagement sacré permettant de perpétuer le culte des rois ancêtres. Ces très belles pièces de l’art de la xxve dynastie et du royaume napatéen témoignent de la qualité de la statuaire des viie-vie siècles avant J.-C., révélant un style original qui n’est pas attesté par ailleurs, comme on peut le découvrir notamment sur les sculptures de Tanoutamon ou d’Anlamani. L’inventaire du matériel archéologique complète l’image des objets contemporains manufacturés dans un atelier destiné à préparer de belles appliques de faïence. D’un naos fragmentaire subsiste également une corniche à gorge en bronze décorée de plaques en lapis-lazuli. Le meuble en bois était recouvert d’un stuc doré à la feuille.

La stèle de l’an 3 d’Aspelta

31Sept fragments d’une stèle de granodiorite datée de l’an 3 d’Aspelta nous est parvenue incomplète. Gravée le douzième jour du premier mois de l’hiver, soit moins d’un mois après celle que le roi laissa à Sanam, elle commémore l’envoi que ce dernier fait à Doukki Gel d’une délégation de notables, partiellement similaire à celle qu’il avait dépêchée au temple d’Amon taureau de la Nubie, à Sanam, pour annoncer aux prêtres la nomination de son épouse, Madiqen, comme joueuse de sistre, en remplacement de Nasalsa désignée précédemment par Anlamani. La nature des dispositions que cette délégation devait transmettre aux prêtres du temple d’Amon de Panébès n’est pas conservée, mais elles concernaient naturellement le personnel et les offrandes accordées au dieu. Ces ordres royaux interviennent sans doute peu de temps après le départ des troupes de Psammétique II et l’aménagement de la cachette (fig. 16).

Les derniers rois de la dynastie napatéenne à Doukki Gel

32Si nous n’avons pas conservé d’inscription historique des successeurs d’Aspelta, la stèle d’Amannoté-ériké, qui évoque la confirmation du couronnement royal par l’Amon de Gematon et celui de Panébès à qui il consacre une grande offrande, affecte du personnel et divers cadeaux, suggère que ces pratiques rituelles s’étaient maintenues. Or, c’est précisément des blocs et fragments du décor d’un temple de ce roi qui sont les premiers, postérieurs au règne d’Aspelta, découverts à Doukki Gel. On notera qu’il a curieusement choisi comme nom de couronnement celui que portait Psammétique II. À leur tour, Harsiotef, Natasen et Sabrakamani, qui inscriront des décrets similaires incluant le temple d’Amon de Panébès, perpétuent cette tradition monarchique jusqu’à la fin de la dynastie napatéenne. Le nom de ce dernier roi est également gravé sur un tambour de colonne du temple, à côté de l’image du dieu sous sa forme criocéphale (fig. 17).

Doukki Gel sous la dynastie méroïtique

33La période méroïtique apporte aussi des témoins du développement urbain. Ainsi, l’un des plus grands temples du Soudan s’élève à l’est du site où l’on construit également un vaste palais résidentiel. Les deux puits sont transformés. Celui du sud présente une réalisation architecturale extraordinaire avec son escalier hélicoïdal à l’intérieur se terminant au niveau de la nappe phréatique par la figuration d’un pied royal écrasant des prisonniers. Le puits nord était surmonté d’un côté par une plateforme servant aux cérémonies en rapport avec l’eau : dans l’espace aménagé a été retrouvé un splendide support de bronze qui devait servir à maintenir un flambeau.

34Rappelons que l’un des plus anciens exemples de méroïtique cursif, datant des environs de 220 avant J.-C., se trouve sur la façade du temple napatéen oriental. S’il est difficile, sur le site, de reconnaître des édifices datables du début de cette période, on peut avancer sans crainte d’erreur que le temple de l’est a fait l’objet d’un important programme architectural sous Amanitore et Natakamani (fig. 18), comme de nombreux autres sites de l’empire méroïtique. Un petit monument fragmentaire de l’un de leurs successeurs, Amanakharéquérem montrant le souverain en train d’offrir son nom « Nebmaâtrê » à Amon, a été recueilli dans la salle hypostyle du temple central. De nombreux blocs et fragments attribuables à la période méroïtique témoignent des nombreux remaniements qu’a connus ce temple.

16. Les fragments de la stèle de l’an 3 d’Aspelta recueillis à Doukki Gel.

17. Tambour de colonne portant la figuration de l’Amon de Panébès et les cartouches de Sabrakamani.

18. Le temple méroïtique oriental.

35Les deux villes de Kerma et de Panébès, par leur continuité d’occupation, nous donnent une idée d’un des lieux d’échanges ayant joué un rôle considérable entre l’Afrique centrale et l’Égypte. Grâce aux résultats archéologiques, il devient possible de combler l’absence d’informations sur les débuts de l’histoire africaine. Toutefois, il faudra encore beaucoup de temps et de recherches pour découvrir la richesse de ce patrimoine.

Bibliographie

Bibliographie

Ouvrages

Ahmed S. El-Din M. 1992 — L’agglomération napatéenne de Kerma. Enquête archéologique et ethnographique en milieu urbain, éd. Erc, Paris.

Bonnet Ch. 1986 — Kerma, Territoire et métropole. Quatre leçons au Collège de France, Bibliothèque générale 9, Ifao, Le Caire.

Bonnet Ch. (éd.) 1990 — Kerma, royaume de Nubie, Genève.

Bonnet Ch. 2019 — The Black Kingdom of the Nile, Harvard University Press, Cambridge Mass.

Bonnet Ch., Valbelle D. et al. 2000 — Edifices et rites funéraires à Kerma, Paris, éd. Errance.

Bonnet Ch., Valbelle D. 2004 — Le temple principal de la ville de Kerma et son quartier religieux, éd. Errance, Paris.
2005 — Des pharaons venus d’Afrique, éd. Citadelles et Mazenod, Paris.
2014 — La ville de Kerma : une capitale nubienne au sud de l’Égypte, éd. Favre, Lausanne.
2018 — Les temples égyptiens de Panébès « le jujubier » à Doukki Gel (Soudan), Paris.

Valbelle D. 2012 — Les stèles de l’an 3 d’Aspelta (avec une annexe de Cl. Rilly), BdE 154, Ifao, Le Caire.

Valbelle D. et Yoyotte J.-M. (éds) 2011 — Statues égyptiennes et kouchites démembrées et reconstituées, Pups, Paris.

Rapports de fouilles

Bonnet Ch. et al., « Kerma », Genava ns xxvi, 1978, p. 107-134 ; xxviii, 1980, p. 31-72 ; xxx, 1982, p. 29-70 ; xxxii, 1984, p. 5-42 ; xxxiv, 1986. p. 5-45 ; xxxvi, 1988, p. 5-35 ; xxxix, 1991, p. 5-41 ; xli, 1993, p. 1-35 ; xliii, 1995, p. 31-64 ; xlv, 1997, p. 97-123 ; xlvii, 1999, p. 57-86 ; xlix, 2001, p. 197-234 ; li, 2003, p. 257-300 ; liii, 2005, p. 223-270 ; lv, 2007, p. 183-246 ; lvii, 2009, p. 135-165 ; lix, 2011, p. 1-10.

Bonnet Ch. 2015 — « Une ville cérémonielle africaine du début du Nouvel Empire égyptien », Bifao 115, p. 1-14.

Articles

Bonnet Ch. 1995 — « Nouvelles données sur les peintures murales de la chapelle K XI à Kerma, Note d’information », Crai, avril-juin 1995, p. 643-650.
1999 — « The funerary traditions of Middle Nubia », dans : D. Welsby (éd.), Recent Research in Kushite History and Archaeology. Proceedings of the 8th Conference for Meroitic Studies, British Museum Occasional Paper 131, Londres.
2013 — Découverte d’une nouvelle ville cérémonielle nubienne et le menenou de Thoutmosis Ier (Doukki Gel, Soudan), Hommage à Jean Leclant », Crai avril-juin 2013, p. 807-823.
2017 — « Doukki Gel, une ville africaine aux frontières de l’Égypte », Crai, nov.déc. 2017, Paris, p. 1347-1366.
2019a — « The religious architecture of Kerma and Dokki Gel from the 3rd to the 1st millenium BC », Nubian Handbook, dans D. Raue (dir.), De Gruyter Inc, Boston, p. 413-432.
2019b — « La porte nord-ouest de la ville de Doukki Gel », Bifao 119, p. 37-49.

Bonnet Ch., Valbelle D. 2003 — « Un dépôt de statues royales du début du vie siècle av. J.-C. à Kerma » Crai, mai 2003, p. 749-771.
1980 — Un prêtre d’Amon de Pnoubs enterré à Kerma », Bifao 80, p. 1-12.
2007 — « Black Pharaohs : A Cachette of Statues from Kerma, Sudan », Discovery, Unearthing the New Treasures of Archaeology, Thames & Hudson, London, p. 120-121.
2019 — « The cache of Dukki Gel (Pa-nebes) » dans D. Raue (éd.), Handbook of Ancient Nubia, De Gruyter Inc, Boston, p. 667-674.

Bonnet C., Valbelle D. et Ahmed S. El-Din M. 2000, « Les sanctuaires de Kerma du Nouvel Empire à l’époque méroïtique », Crai juillet-octobre 2000, p. 1099-1120.

Marchi S. 2017 — « Le royaume de Kerma à la fin du Moyen Empire », dans G. Andreu-Lanoë et Fl. Morfoisse (éd.),
Sésostris III et la fin du Moyen Empire, Cripel 31, p. 85-102.
2000 — « Entre arrière-pays et capitale, l’approvisionnement et le stockage des céréales dans le royaume de Kerma (Soudan) », dans A. Bats (éd.), Les céréales dans le monde antique, NeHet 5, p. 197-216.
2018 — « Découvertes récentes sur le site de Doukki Gel : les fortifications de la période Kerma », dans M. Maillot (éd.), Actualité de la recherche archéologique française au Soudan, Les routes de l’Orient ancien. Hors Série 3, p. 31-45.
À paraître — « Water for Temples and Palaces : the Wells of Dukki Gel during the Napatan and Meroitic Periods »,
Proceedings of the 12th International Conference for Meroitic Studies, 5-9 septembre 2016, Prague-Musée National (sous presse).

Meyrat P., 2020, « Catching the King’s eye — New joins for two statues from the Dokki Gel cache », Sudan and Nubia 23.

Valbelle D., 1990 — « L’égyptien à Kerma sous l’Ancien Empire » dans : Ch. Bonnet (éd.), Kerma, royaume de Nubie, Genève, p. 95-97.
2003 — « L’Amon de Pnoubs », RdE 54, p. 191-211.
2007 — « Penrê et les directeurs des pays étrangers méridionaux dans la première moitié de la xviiie dynastie », RdE 58, p. 157-175 et pl. xix-xxiii.
2012 — « Comment les Égyptiens du début de la xviiie dynastie désignaient les Kouchites et leurs alliés », Bifao 112, p. 447-464.
2014 — « Le jujubier dans la toponymie nilotique », dans : E. M. Ciampini, F. Contardi et G. Rosati (éds.), Egyptological Studies offered to Alessandro Roccati by some of his colleagues, Orientalia 83/1, p. 106-122.
2015 — « Où et comment les Égyptiens ont-ils commémoré leurs campagnes militaires contre Kerma ? », Bifao 115, p. 471-486.
2018 — « Egyptian practice of Nubian toponyms : Iam, Kush and Pnubs », Honorary Volume Dedicated to Professor László Török, Institute of Archaeology, Research Centre for the Humanities, the Hungerian Academy of Science and Museum of Fine Arts, Budapest, p. 445-453.
2019 — « Inbt, snbt et mnnw : des dispositifs défensifs particuliers aux frontières de l’Égypte », dans : S. Vuilleumier et P. Meyrat (éds.), Sur les pistes du désert, Mélanges offerts à Michel Valloggia, éd. Infolio, Gollion, p. 243-253.
À paraître — « Sièges nominatifs et chapelles “de confréries” », Bifao 120, Le Caire, (sous presse).

Valbelle D. et Marchi S., 2017, « Dokki Gel : et møde mellem ægyptisk og afrikansk arkitektur », Papyrus 37/1, p. 4-13.

Table des illustrations

Légende 1. Vue de l’agglomération pré-Kerma (copyright de toutes les illustrations de cet article : Mission archéologique suisse-franco-soudanaise de Kerma/Doukki Gel).
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 63k
Légende 2. Plan schématique de la ville indigène de Doukki Gel.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 74k
Légende 3. Plan schématique de la ville de Kerma au Kerma Moyen.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 111k
Légende 4. Stèle des capitaines de bateau Iyméri et Méréri.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 16k
Légende 5. Vue aérienne de la ville secondaire de Kerma.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 56k
Légende 6. Vue aérienne de la ville de Kerma.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 67k
Légende 7. Vue aérienne de la ville de Panébès sur le site de Doukki Gel.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 103k
Légende 8. Plan détaillé d’un bastion de 18 m de large visible dans un sondage du nord du site de Doukki Gel.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 57k
Légende 9. Plan schématique du ménénou de Thoutmosis Ier.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 81k
Légende 10. Vue aérienne des temples égyptiens de Panébès.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 81k
Légende 11. Bloc du fond du sanctuaire du temple central nommant l’Amon de Nubie et l’Amon de Karnak.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 35k
Légende 12. Deux talatates, l’une figurant le disque solaire Aton, l’autre portant les cartouches du dieu.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 31k
Légende 13. Stèle d’un directeur de la cavalerie, comportant la plus ancienne figuration de l’Amon de Panébès.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 34k
Légende 14. Tête de la statue de Taharqa provenant de la cachette de Doukki Gel.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 50k
Légende 15. Tête de la statue d’Anlamani dans la cachette.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 92k
Légende 16. Les fragments de la stèle de l’an 3 d’Aspelta recueillis à Doukki Gel.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 150k
Légende 17. Tambour de colonne portant la figuration de l’Amon de Panébès et les cartouches de Sabrakamani.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 58k
Légende 18. Le temple méroïtique oriental.
URL http://books.openedition.org/africae/docannexe/image/3097/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 93k

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Lire

Open access

Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search