Flaubert savait-il écrire ?
Une querelle grammaticale (1919-1921)
Déclenchée le 14 août 1919 par un article confidentiel de Louis de Robert, la polémique sur le style de Flaubert prit en quelques mois une ampleur inattendue. L'essentiel du propos de Robert tenait en une anecdote : il avait demandé à un professeur d'université de relire Madame Bovary et d'en relever les fautes ; celui-ci n'en avait trouvé aucune. Robert lui avait alors soumis une série de phrases de Flaubert en les présentant comme d'un de ses amis, et le professeur avait conseillé à l'éc...
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- Éditeur : UGA Éditions
- Collection : Archives critiques
- Lieu d’édition : Grenoble
- Année d’édition : 2004
- Publication sur OpenEdition Books : 30 avril 2019
- EAN (Édition imprimée) : 978-2-84310-050-5
- EAN électronique : 978-2-37747-104-1
- DOI : 10.4000/books.ugaeditions.8429
- Nombre de pages : 201 p.
I. Été 1919. Flaubert savait-il écrire ?
« Flaubert écrivait mal », La Rose rouge, no 16, 14 août 1919, p. 241-242
« Flaubert savait-il écrire ? », Le Temps, 29 août 1919, p. 1
« Flaubert savait-il écrire ? » Le Temps, 5 septembre 1919, p. 1
II. Automne 1919. Littérature et pureté grammaticale
« Flaubert écrivait-il purement ? », L’Opinion, XII-37, 13 septembre 1919, p. 271-272
« Mauvais écrivain », Le Petit Marseillais, 12 octobre 1919, p. 1
« Sur le style de Flaubert », La Nouvelle Revue française, XIII-74, 1er novembre 1919, p. 942-953
« Le style de Flaubert », Paris-Midi, 7 novembre 1919, p. 3.
« Flaubert-style », Les Écrits nouveaux, no 23-24, novembre 1919, p. 135-140
III. Hiver 1920. Littérature et beauté grammaticale
« À propos du “style” de Flaubert », La Nouvelle Revue française, 1er janvier 1920, p. 72-90
« Flaubert et Marcel Proust », Paris-Midi, 9 janvier 1920, p. 3
« Lettre à M. Marcel Proust », NRF, VII-78, 1er mars 1920, p. 426-441
« De Flaubert et du style », La Semaine littéraire, Genève, no 1366, 6 mars 1920, p. 109-111
« Sur Flaubert », Le Divan, II-64, mars-avril 1920, p. 49-58
IV. 1921. Flaubert entre grammaire et style
« Questions de style », La Revue de Paris, 15 janvier 1921, p. 381-396
« Flaubert et le style », Revue de la semaine, 19 et 26 août 1921, p. 280-302 et 449-466
Déclenchée le 14 août 1919 par un article confidentiel de Louis de Robert, la polémique sur le style de Flaubert prit en quelques mois une ampleur inattendue. L'essentiel du propos de Robert tenait en une anecdote : il avait demandé à un professeur d'université de relire Madame Bovary et d'en relever les fautes ; celui-ci n'en avait trouvé aucune. Robert lui avait alors soumis une série de phrases de Flaubert en les présentant comme d'un de ses amis, et le professeur avait conseillé à l'écrivaillon de se remettre d'urgence à la grammaire et d'avaler un traité de style. Louis de Robert en concluait qu'on pouvait être grand écrivain et pécher par la forme. Quelques jours plus tard, Paul Souday – le très célèbre et très puriste critique du Temps – vint défendre Flaubert et rappeler vivement que la bonne littérature impliquait le bien écrire. Le débat était lancé.
L'affaire prit une tout autre dimension en novembre de la même année, quand Albert Thibaudet donna dans la NRF une version savante des thèses de Robert et sembla affirmer que la grammaire n'était qu'un ensemble de règles non ouvert au jeu littéraire. Le postulat parut bien spécieux à Proust, qui le contesta bientôt et célébra le « génie grammatical » de Flaubert. En de longs articles, écrivains et critiques prirent alors position sur ce qui définissait in fine une nouvelle conception de la littérature.
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