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Récits mythiques du Moyen Âge portugais

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Irene Freire Nunes

La Légende de sainte Iria

Introduction

Texte intégral

1Sainte Iria, appelée aussi Eyrea, Herena, Irene n’est toujours pas identifiée. On ignore la date de son martyre. La commémoration de sa fête se trouve dans les calendriers à partir du Xe siècle. La tradition de son culte est toutefois consistante. On peut affirmer qu’il n’est pas extérieur au territoire portugais. La date de sa fête s’oppose à l’hypothèse d’une identification avec sainte Irène de Thessalonique. Santarém n’est pas à l’origine du culte mais en est plutôt le résultat, car ce nom qui fait référence à celui d’Iria remplace le nom de Scalabis avant le Xe siècle, date à laquelle Xantarin/Santarin surgit dans des documents arabes. Le culte est documenté surtout au nord du pays mais il faut placer son origine au sud. Le premier témoignage est une source liturgique du IXe siècle provenant de Beja. Cette source est à la base de l’Antifonario de la cathédrale de León, cité où il a été copié dans la première moitié du Xe siècle. Le culte de sainte Iria figure au calendrier sous la forme Erene virginis et martiris pour la ville de Scalabi Castro.

2Les témoins fournis par les Bréviaires Bracarenses de 1470,1478, 1494 et 1512 et le Flos sanctorum dans la version de 1513 donnent une légende romancée. Le corps, trouvé près de Scalabi Castro, est conservé dans un tombeau de marbre qui émerge des eaux du Tage. Le nom de la ville est transformé en Sancta Erena (Santarém, attesté par Arrazi au Xe siècle). La légende est déjà formée au début du XIVe siècle (en témoigne l’inquirição de 1317 à Tomar).

  • 1 A. do Nascimento, Dicionário de Literatura medieval galega e portuguesa, op. cit., p. 387-388.

3Deux autres saintes du même nom sont connues. L’une figure dans le romanceiro popular : alors qu’elle vit avec ses parents, elle est enlevée par un chevalier qui lui coupe la tête. L’autre est présentée comme ayant souffert le martyre vers le milieu du Ve siècle, lors de l’invasion des Goths. On peut penser qu’il s’agit d’un dédoublement de sainte Iria du Sud1.

Notes

1 A. do Nascimento, Dicionário de Literatura medieval galega e portuguesa, op. cit., p. 387-388.

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