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La fédération de l’Éducation nationale (1928-1992)

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Françoise Bosman
, 
Jean-François Chanet
, 
Laurent Frajerman
, 
et al.

Quatrième partie : Quelle spécificité du syndicalisme enseignant ?

Chapitre 12. Syndicalisme et mutualité enseignante, des relations complexes de la Libération aux années 1970

Charlotte Siney

Texte intégral

Introduction : aux origines de la MGEN

  • 1 Simon-Pierre Zonza, Histoire d’une mutuelle : la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, thèse (...)
  • 2 Michel Dreyfus, Une histoire d’être ensemble. La MGEN : 1946-2006, Paris, Jacob-Duvernet, 2006. Ch (...)
  • 3 À l’origine, 38 établissements ont été créés mais les établissements psychiatriques parisiens ont (...)

1En dépit de sa place importante, tant dans le monde de la Mutualité que de l’Éducation nationale, la Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN) a été très peu mise en valeur dans l’histoire sociale jusqu’au début des années 2000, à l’exception de la thèse de Simon-Pierre Zonza (1977)1. Aujourd’hui, cette lacune est largement comblée grâce à un ouvrage retraçant son histoire depuis ses origines et à une thèse sur ses réalisations médico-sociales2. La MGEN se situe au cœur de l’activité mutualiste : première mutuelle française et l’une des plus importantes mutuelles santé en Europe, elle regroupe 87,5 % des personnels de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Jeunesse et des Sports et de la Culture, auxquels s’ajoutent plus de 360 000 assurés sociaux non mutualistes pour le régime obligatoire ; soit au total 3 258 000 personnes en 2005. Organisée autour d’un siège national et de 101 sections départementales, elle a mis en place un réseau de 33 établissements3.

  • 4 Cf. les travaux de Michel Dreyfus, Bernard Gibaud et Patricia Toucas.

2Cette discrétion dans l’histoire de la MGEN est commune à l’ensemble du mouvement mutualiste, qui a pris tardivement conscience de l’intérêt à revenir sur son passé. Elle s’explique également par le faible investissement des historiens sur ce terrain jusqu’à une date relativement récente4. Plus encore, la question des rapports entre mutualistes et syndicalistes enseignants a été largement délaissée. Les relations entre les deux mouvements sont pourtant étroites : contrairement au reste de la Mutualité, qui est longtemps restée étrangère aux organisations syndicales, la création de la MGEN a été décidée par le SNI. Rappelons que la MGEN est le fruit de la fusion de quelque 130 sociétés de secours mutuels d’instituteurs (SSMI), développées en France depuis le Second Empire. À partir des années 1930, sont esquissés les premiers regroupements de ces sociétés, notamment la Fédération des œuvres mutualistes de l’enseignement public (FOME), en 1933, rebaptisée Fédération nationale de l’enseignement public (FNME) en 1938. La FNME suscite par la suite des regroupements régionaux : dans les Bouches-du-Rhône, en 1936, dans la Seine en 1938, dans l’Eure et au Maroc.

  • 5 Laurent Frajerman, L’interaction entre la Fédération de l’Éducation nationale et sa principale min (...)

3À la fin des années 1930, les syndicalistes enseignants s’investissent dans la réflexion sur l’unification mutualiste. Mais durant l’Occupation, la dissolution des syndicats y porte un coup d’arrêt. À la Libération, le processus est repris par le SNI : lors du Conseil national de Montrouge (décembre 1944), Jules-Marie Coq lance l’idée de créer une caisse de prévoyance sur le modèle de la SNCF. Henri Aigueperse entreprend alors un travail de documentation sur les essais de fusion de sociétés de secours mutuels réalisés durant l’entre-deux-guerres. En décembre 1945, une commission d’étude est confiée à Marcel Rivière. Le rapport qu’il présente au congrès de Grenoble (juillet 1946) est adopté à l’unanimité. Durant l’automne 1946, quelques ajustements sont rendus nécessaires à son projet par la parution du statut de la fonction publique, le 5 octobre 1946 : le 16 octobre, Marcel Rivière fait adopter une résolution par le bureau national du SNI prenant acte des changements induits par ce textes ; le courant minoritaire Unité et action lui-même adhère à la création de la Mutuelle5. Le 8 décembre, le projet est ratifié lors de l’assemblée générale constitutive de la MGEN, qui regroupe 117 délégués syndicaux et mutualistes au Musée social.

  • 6 Simon-Pierre Zonza, Histoire d’une mutuelle, op. cit., p. 492.
  • 7 Cf. Véronique Aubert, Alain Bergounioux, Jean-Paul Martin, René Mouriaux, La forteresse enseignant (...)
  • 8 Michel Dreyfus, Une histoire d’être ensemble, op. cit., p. 193.
  • 9 Mutuelle assurance automobile des instituteurs de France (MAAIF), devenue MAIF en 1966, créée en 1 (...)
  • 10 Coopérative d’achat, créée en 1947 par la MAIF à Niort.
  • 11 Mutuelle retraite des instituteurs et fonctionnaires de l’Éducation nationale : complément de retr (...)
  • 12 Caisse d’aide sociale de l’Éducation nationale : société coopérative de banque populaire créée en  (...)
  • 13 Michel Dreyfus, Une histoire d’être ensemble, op. cit., p. 194.

4Ce rappel des conditions de création de la MGEN suffit pour montrer à quel point les relations entre la MGEN et les syndicats enseignants sont étroites. La mutualité enseignante a été créée à l’instigation de militants syndicalistes, et peut de ce fait « jouer, pratiquement seule, ce rôle médiateur entre syndicalisme et mutualité »6. La MGEN apparaît ainsi à première vue comme un élément constitutif de la nébuleuse constituée autour de la FEN, qui a conduit aux notions de forteresse enseignante7, de « syndicalisme de services » ou encore de « syndicalisme à bases multiples »8. Comme la MAIF9, la CAMIF10, la MRIFEN11 et la CASDEN12, elle figure parmi les « piliers principaux »13 de ce réseau. Pourtant, les relations entre la Mutuelle et les syndicats enseignants ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît ; sans jamais renier son origine syndicale, la MGEN a rapidement affirmé une personnalité propre. Nous nous efforcerons donc de présenter les facteurs d’unité entre Mutuelle et syndicats enseignants puis les points de divergence entre les deux mouvements, à l’œuvre dès la création de la MGEN et qui conduiront à l’affirmation de son indépendance.

La MGEN, fille du syndicalisme enseignant

Un lien idéologique

  • 14 Laurent Frajerman, L’interaction entre la Fédération de l’Éducation nationale et sa principale min (...)

5Durant ses premières années de vie, la MGEN réaffirme sans cesse sa filiation syndicale : en raison des difficultés matérielles qu’elle rencontre, le soutien du syndicalisme enseignant est essentiel. Tandis que les locaux de son siège lui sont fournis par la FEN, rue de Solferino, les premières circulaires sont diffusées sous l’égide de la FEN, des sections départementales du SNI et des anciennes SSMI. Par ailleurs, jusqu’en 1970, la FEN lui prête les colonnes de sa revue, L’Enseignement public, pour publier son Bulletin national, contre remboursement du prix de revient14. En outre, en 1955, la MGEN s’associe au SNI, à la FEN et à la FCPE pour créer Art et Vie, une coopérative qui a pour but d’offrir des loisirs aux meilleures conditions matérielles, culturelles et morales. En 1962, elle soutient la création de l’Association d’aide et de placement des adolescents handicapés (APAJH) par Robert Séguy, dirigeant de la section SNI de la Seine. Cette association loi 1901, reconnue d’utilité publique en 1974, est une fédération d’associations départementales, qui œuvre à l’intégration des personnes handicapées.

  • 15 Extrait de la sténotypie de l’AG de 1948, archives de la MGEN, boîte 13782.
  • 16 Marcel Rivière, « Syndicalisme et mutualité », Bulletin de la MGEN, novembre 1953.

6Le programme idéologique de la MGEN est lui aussi significatif de sa proximité avec le syndicalisme enseignant, notamment au plan médicosocial : à partir des structures antituberculeuses héritées des sociétés de secours mutuels – sanatoria de Sainte-Feyre (Creuse), Saint-Jean d’Aulps (Haute-Savoie) et dispensaire de la rue du Commandant Lamy (Paris) –, la MGEN engage une politique de création d’établissements de grande ampleur. En quarante ans, elle aura ouvert 38 établissements spécialisés dans divers domaines – tuberculose, psychiatrie, convalescence, handicap, vieillesse, centres médicaux, etc. La mise en œuvre de ces structures à la pointe du progrès technique, tout en restant financièrement accessibles, s’inscrit dans le cadre d’une « lutte pour l’idéal, pour le respect de la dignité humaine, pour la justice sociale, pour la constante amélioration des conditions morales de la vie, [qui] ne se sépare pas du combat pour la constante amélioration des conditions matérielles »15. Les centres médicaux, notamment, visent clairement à combattre les excès de la médecine libérale en offrant une médecine d’équipe, pluridisciplinaire, dotée des meilleures conditions techniques à un coût moindre. Ces réalisations sont un élément clé d’un projet politique, source d’un conflit avec le corps médical libéral et les pouvoirs publics. Leur objectif est de « créer par la mutualité un secteur particulier, acapitaliste ou anticapitaliste, dans un régime économique que le syndicalisme universitaire n’a jamais accepté »16. Le combat mené par les militants mutualistes sur le terrain de la santé s’avère donc complémentaire à celui du syndicalisme dans le domaine du travail ; on est bien en phase avec les théories développées par les syndicats enseignants.

Des actions conjointes, symboliques d’une unité idéologique

  • 17 Edmond Breuillard, « Une initiative de la MGEN : l’accueil des réfugiés hongrois », Bulletin de la (...)
  • 18 Michel Dreyfus, Une histoire d’être ensemble, op. cit., p. 66.
  • 19 Ce projet, enterré en 1957, prévoyait de fixer les honoraires des médecins par discussion entre le (...)
  • 20 Les ordonnances instituent une majoration des cotisations et une réduction des prestations, l’auto (...)
  • 21 Michel Dreyfus, Une histoire d’être ensemble, op. cit., p. 200.

7L’engagement des syndicalistes et mutualistes dans des combats communs confirme l’impression d’une parfaite unité de vues. En 1956, à la suite des événements de Budapest, la MGEN met sa propriété de La Verrière (Yvelines) à la disposition d’universitaires hongrois. Ces derniers sont pris en charge par un comité d’accueil créé par la FEN, auquel adhère la MGEN. Pendant quatre mois, une soixantaine de réfugiés sont hébergées au château de La Verrière. Ils reçoivent aussi le soutien du personnel de la postcure mutualiste de Maisons-Laite17. MGEN, SNI et FEN sont également solidaires pour défendre la Sécurité sociale : dès 1946, la MGEN se distingue de la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF), dont les dirigeants « s’y opposent frontalement au printemps 1945 »18. À l’inverse, la MGEN accorde un soutien immédiat au système de Sécurité sociale. Elle le réaffirme ensuite en prenant position sur les différents plans de restructuration qui lui sont appliqués : à la suite d’une campagne commune de soutien au projet Gazier19, en 1957, une pétition est lancée par la FEN et la MGEN contre les ordonnances Jeanneney20, en 1967. Citons enfin la création du Comité de coordination des œuvres mutualistes et coopératives de l’Éducation nationale (CCOMCEN), en juin 1971 par Denis Forestier, secrétaire général du SNI (1953-1961) puis président de la MGEN (1961-1978). Tout en faisant « face à un environnement économique de plus en plus âpre »21, il vise à rapprocher les diverses œuvres de l’Éducation nationale.

  • 22 L. Vittali, « Situation des mutualistes d’Algérie », Bulletin de la MGEN, no 1, octobre 1962.
  • 23 Charles Koenig, « Souvenirs et témoignage d’un membre de l’exécutif provisoire algérien », Cahiers (...)
  • 24 Cf. Charlotte Siney-Lange, op. cit.

8À partir de 1960, la MGEN participe à des actions initiées par le syndicalisme enseignant en faveur de la paix en Algérie. En 1960, elle figure au sein du Comité national de solidarité créé par le syndicalisme enseignant qui projette d’instituer un fonds national pour faire face aux détresses nées de divers cataclysmes, notamment de la guerre. En 1962, les centres d’accueil pour les fonctionnaires de l’Éducation nationale rapatriés sont placés sous la triple caution de la FEN, de la MGEN et du ministère de l’Éducation nationale22. En avril, la MGEN participe à la Délégation des travaux publics instaurée au sein de l’exécutif provisoire algérien, considérée comme « une sorte d’antenne du SNI, de la FEN et de la MGEN »23. Les responsables du SNI, de la FEN et Denis Forestier, président de la MGEN, négocient avec les responsables de l’exécutif provisoire algérien l’application des accords d’Évian pour les enseignants français résidant en Algérie. En outre, le centre médical d’Alger, créé par la MGEN en février 1954, est maintenu en fonctionnement durant la quasi-totalité du conflit. Il est ensuite légué à la jeune Mutuelle algérienne enseignante, qui voit le jour en 1968 grâce à l’appui de la MGEN24. Cette démarche dans le jeune état algérien apparaît comme un signe tangible de continuité d’action entre syndicalisme et mutualité ; elle met aussi en évidence la position spécifique de la MGEN par rapport aux autres mutuelles et à la FNMF qui n’ont pas pris position dans ce conflit.

  • 25 Michel Gevrey, « Le réemploi des instituteurs et PEGC handicapés ou anciens malades », L’École lib (...)
  • 26 Responsable de la sous-commission nationale de la réadaptation du SNI à partir de 1953 et récemmen (...)
  • 27 Serviteurs d’idéal, Centre fédéral FEN, 1987, p. 115.
  • 28 Le GNIES rassemble aussi la Ligue de l’Enseignement, la FCPE, le MFPF, l’Association des professeu (...)

9Dans le domaine médico-social, des initiatives communes renforcent l’impression d’unanimité entre syndicats et mutuelle. En 1949, la création des postes de réemploi pour les enseignants anciens malades, obtenus grâce à « l’action concertée de la MGEN […], de l’ACLD […] et du SNI »25, en est un bon exemple : le ministère de l’Éducation nationale finit par répondre aux pressions des anciens malades, représentés par Michel Gevrey26 et soutenus par les syndicats enseignants et la MGEN, visant à leur attribuer des postes adaptés à leurs handicaps. À partir de 1960, la MGEN, le SNI et la FEN font à nouveau pression sur le ministère de l’Éducation nationale pour qu’il mette ses fonctionnaires à la disposition des services sociaux ; en janvier 1963, ils obtiennent la création d’une Commission centrale des œuvres sociales. Ensemble, ils décident en outre de soutenir l’Institut de la vie, fondé en 1961, dont les missions — l’étude des problèmes liés au développement de la vie, dans une approche interdisciplinaire — paraissent conformes à leurs idéaux. MGEN, SNI et FEN s’engagent également dans une lutte pour améliorer les conditions de vie des personnes handicapées en signant le « Manifeste des 14 associations » en 1965 puis en participant à la création du Comité de coordination, d’études et d’action pour l’enfance et l’adolescence handicapée (CCEA), en janvier 1966 ; ce dernier est d’ailleurs considéré par André Henry comme « l’embryon du CCOMCEN »27. La lutte pour la légalisation de la contraception et de l’éducation sexuelle est une autre occasion d’affirmer leur unité de vues : après avoir ouvert des consultations d’orthogénie en 1962 — avant même la légalisation de la contraception en 1967 -, la MGEN s’allie aux syndicats enseignants en 1969 au sein du Groupe national sur l’information et l’éducation sexuelle (GNIES)28 qui vise à faire inscrire l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires. Enfin, à partir de 1975, syndicalistes et mutualistes multiplient les déclarations communes contre les blocages opposés à l’application de la loi sur l’Interruption volontaire de grossesse (IVG).

Une gestion « syndicalo-mutualiste »

  • 29 Extrait du PV du BN, 7 janvier 1958, boîte 12669.
  • 30 Edmond Breuillard, extrait du PV du BN, 7 janvier 1958, boîte 12669.

10Dans la gestion du personnel mutualiste, d’autres signes mettent en évidence la forte influence syndicale sur la MGEN. La laïcité fait partie des fondements de la MGEN ; or, au début des années 1950, la querelle entre enseignements public et privé est ranimée par le vote des lois Marie et Barangé (1951), puis par la loi Debré (décembre 1958). La MGEN est très proche du Cartel national d’action laïque (CNAL), créé en 1951 à l’instigation du SNI. La laïcité est également un élément déterminant de sélection de ses employés ; principe idéologique, le critère laïc répond aussi aux exigences des militants syndicalistes, qui semblent exercer un contrôle tacite sur la sélection des candidats, du moins durant les premières années de vie de la MGEN. De fait, le choix du personnel mutualiste — notamment dans les établissements — est particulièrement stratégique : en dépit du processus de laïcisation entrepris depuis le début du siècle, les hôpitaux français comptent encore un personnel religieux important dans les années 1960. En 1958, Edmond Breuillard met en garde le bureau national sur le risque d’engager « quelqu’un ne donnant pas toutes garanties de laïcité »29. C’est ce qui explique la stricte sélection des élèves imposée à l’école d’infirmières psychiatriques de La Verrière, créée en 1957 : des enquêtes sont menées sur les candidates pour s’assurer qu’elles présentent « toutes garanties de laïcité »30. Est même envisagée l’insertion d’une clause de laïcité dans les contrats de travail, finalement abandonnée en raison des problèmes de recrutement des établissements.

  • 31 J.-M. Coq, « Rapport d’activité », AG de 1954, Paris.
  • 32 Michel Dreyfus, Histoire de la CGT. 100 ans de syndicalisme en France, Paris, Complexe, 1995, p. 2 (...)

11Les administrateurs mutualistes cherchent par ailleurs à instituer des relations particulières avec leurs salariés. Pour cela, est mis en place un ensemble d’avantages, officiellement destinés à rappeler « l’origine syndicale de notre société »31, mais qui ont également pour but de stabiliser le personnel, en particulier dans les établissements. En 1954, les salaires sont calqués sur ceux de la Fonction publique, en supprimant les zones d’abattement de salaires. En 1962, alors que l’instauration d’une quatrième semaine de congés payés chez Renault fait passer cette entreprise pour « un modèle pour l’ensemble du pays »32, la MGEN en accorde déjà 5 à ses salariés — complétées par une sixième en 1989. S’y ajoutent un congé pour enfant malade porté à 12 jours en 1978, la retraite anticipée en 1975, les congés pour convenance personnelle en 1978, l’élargissement du droit syndical et les horaires individualisés en 1979. En outre, la dotation de la MGEN au comité d’entreprise, créé en 1960, atteint 1,7 % de la masse salariale au milieu des années 1980. Enfin, en 1982, en vertu du Contrat emploi solidarité (CES) signé avec le gouvernement, les horaires passent à 39 (1982) puis à 37 heures hebdomadaires (1983). Cette diminution d’horaires, complétée par les préretraites, permet à la MGEN d’embaucher 900 personnes, soit près de 10 % de ses effectifs salariés. Pourtant, la MGEN n’est pas épargnée par des mouvements de revendication de son personnel. Ces conflits révèlent que l’origine syndicaliste des administrateurs mutualistes, qui apparaissait a priori comme un gage de confiance pour son personnel, s’avère être un facteur de division ; les idéaux de ces militants ne sont pas toujours compris et partagés par leurs salariés.

  • 33 Simon-Pierre Zonza, op. cit., p. 376.
  • 34 Michel Radelet, Mutualisme et syndicalisme. Ruptures et convergences de l’Ancien régime à nos jour (...)

12En résumé, bien qu’« apolitique par vocation »33, la MGEN participe à des combats qui la placent aux antipodes de l’indépendance affirmée par la FNMF – cette notion s’est substituée en 1967 à celle de « neutralité » – refus de toute ingérence politique dans la vie des mutuelles et rejet de toute discussion d’ordre politique et religieux. Pour la MGEN, en revanche, l’inscription idéologique dans le camp du syndicalisme enseignant est indéniable. Selon Michel Radelet, « la MGEN contribue au rapprochement de la Mutualité française et du syndicalisme »34, rapprochement concrétisé en 1971 par l’élection de Denis Forestier au conseil d’administration et au comité exécutif de la FNMF.

Une volonté de plus en plus clairement affirmée d’indépendance

L’effritement du lien personnel

  • 35 Jacques Girault, Instituteurs, professeurs…, op. cit., p. 223.

13Ce lien « consanguin » s’exprime aussi par l’implication des militants syndicaux dans la vie de la MGEN. Depuis 1946, ses administrateurs sont dans leur quasi-totalité issus du bastion syndical ; tous les présidents de la MGEN ont eu des responsabilités au SNI. Selon Jacques Girault, « la capillarité [syndicaliste] apparaît sans conteste, symbolisée par le passage direct du secrétariat du SNI à la direction de la Mutuelle »35 de Denis Forestier. De nombreux responsables syndicalistes sont par ailleurs membres du bureau national de la MGEN : Henri Aigueperse, secrétaire général du SNI de 1945 à 1953, est vice-président de 1951 à 1957 puis secrétaire adjoint de 1958 à 1967. Citons aussi Marie-Louise Cavalier et Gabrielle Hielle, Robert Coustal, René Bonissel, Jean Le Pemp, Edmond Breuillard, etc. Y figurent également les représentants du Syndicat national de l’enseignement secondaire (SNES) : Maurice Janets et Albert Bay, secrétaires généraux de 1944 à 1946 et de 1949 à 1955, Albert Cron, spécialiste des questions mutualistes au SNES, Pierre Dhombre, secrétaire général de 1955 à 1966 ou encore Pierre Gable, membre de la commission administrative nationale du SNES de 1957 à 1966. Jusqu’aux années 1970, les secrétaires généraux de la FEN sont eux aussi représentés dans les instances nationales de la MGEN : Adrien Lavergne (1944-1956), Georges Lauré (1956-1966) et James Marangé (1966-1974) en sont successivement vice-présidents.

  • 36 N. Imbert, Fonctionnement et dysfonctionnements dans une grande entreprise mutualiste, maîtrise en (...)
  • 37 Les dernières assemblées communes ont eu lieu à Nîmes (1985) et Lille (1987).

14Mais ce facteur d’unité perd de sa valeur à partir de la décennie 1970 : André Henry, secrétaire général de la FEN de 1974 à 1981, ne figure pas dans le conseil d’administration de la Mutuelle. Jacques Pommatau, son successeur jusqu’en 1987, le quitte deux ans avant son arrivée à la tête de la FEN, en 1981. Quant à Yannick Simbron et Guy Le Néouannic, secrétaires généraux de 1987 à 1991 et de 1991 à 1997, ils n’en font jamais partie. Pour le SNI, la présence des secrétaires généraux s’estompe plus rapidement encore : Pierre Desvalois, secrétaire général du SNI en 1962, ne fait pas partie du conseil d’administration mutualiste. Il en va de même pour son successeur en 1967, Jean Daubard. La représentation des dirigeants syndicaux, systématique au départ, ne l’est donc plus à partir de la décennie 1970. Ce phénomène manifeste, de façon symbolique, la prise de distance progressive et sans rupture entre mutualistes et syndicalistes. À l’échelon départemental, les mis à disposition (MAD) sont eux aussi, dans leur majorité, d’anciens militants syndicalistes : si, en théorie, tout enseignant du département peut postuler à un poste d’encadrement de la section, le recrutement se fait en fait en collaboration avec le SNI et la FEN. Mais à l’instar des élus nationaux, un décalage s’opère entre la première génération de militants, qui « voient dans leur action le prolongement de la vie syndicale », et les plus jeunes, « moins proches des responsabilités syndicales » et dont les « motivations sont plus personnelles »36. Tout se passe comme si un militantisme proprement mutualiste se mettait en place, indépendant du syndicalisme. La tenue des assemblées générales de la MGEN aux mêmes dates et dans les mêmes villes que les congrès du SNI est également révélatrice de leur proximité : or, cette tradition est abandonnée au milieu des années 1980, lorsque le congrès du SNI devient trisannuel37. Certes, cette distinction s’explique pour des raisons matérielles, la MGEN ayant maintenu son assemblée générale annuelle alors que le congrès du SNI ne se tenait plus que tous les trois ans. Néanmoins, elle peut être considérée comme un autre élément symbolique de l’indépendance croissante de la Mutuelle à l’égard des syndicats.

L’affirmation d’un militantisme proprement mutualiste…

  • 38 Denys, « À propos d’un congrès de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale », L’École libérat (...)

15D’autres indices montrent que la proximité entre syndicalistes et mutualistes enseignants n’est pas aussi évidente qu’il n’y paraît à première vue. Dès 1948, un militant du SNI mentionne les polémiques suscitées chez les mutualistes par la décision de fixer l’assemblée générale de la MGEN dans les mêmes villes et aux mêmes dates que le congrès du SNI. Ces derniers considèrent que « la MGEN ne saurait être à la remorque du Syndicat national des instituteurs ». Pour les rassurer, le syndicaliste déclare qu’« il n’est jamais entré dans les vues du SNI d’assujettir la MGEN à une tutelle étroite », tout en précisant qu’« il a la ferme volonté de suivre de très près le développement de cette œuvre à laquelle il a donné de ses meilleurs militants »38. Alors qu’ils sont issus du même creuset, les militants mutualistes cherchent à se démarquer de l’emprise syndicaliste. Comme l’explique André Grandguillotte, ancien secrétaire départemental du SNI de la Manche et membre du bureau national de la MGEN de 1963 à 1985 :

  • 39 Entretien avec André Grandguillotte, 26 novembre 2002.

« Nous avons toujours considéré que nous étions absolument indépendants de toute pression qui viendrait d’origine syndicale […]. Par conséquent, bien nous en a toujours pris de dire à ceux de nos camarades syndicalistes qui s’immisçaient dans la vie de la MGEN que ce n’était pas leur boulot »39.

  • 40 André Henry, op. cit., p. 77.
  • 41 Témoignage de Marcel Costecalde, 26 mars 2007.
  • 42 Véronique Aubert, Alain Bergounioux, Jean-Paul Martin, René Mouriaux, op. cit., p. 147.

16Denis Forestier lui-même « comprend et admet l’indispensable autonomie morale des mutualistes »40 en affirmant la personnalité propre de la MGEN par rapport aux syndicats enseignants. Son successeur, Pierre Chevalier, ne se démarque pas de cette ligne de conduite ; en 1981, il charge un administrateur national, Marcel Costecalde, de réaliser un annuaire recensant l’ensemble des administrateurs nationaux de la MGEN. Ce dernier reçoit alors pour consigne de ne faire aucune allusion à leurs responsabilités syndicales. Il s’agissait pour lui de marquer la stricte séparation entre fonctions mutualistes et syndicales41. Les responsables de la MGEN établissent donc un partage des tâches avec leurs camarades syndicalistes et cherchent à trouver leur propre style de gestion, adapté à leur organisation. Cette évolution est confortée par l’accroissement des effectifs de la MGEN, au niveau des adhérents et des salariés, qui la fait évoluer du stade artisanal à un statut d’entreprise à la technicité croissante. Apparaît ainsi « une nouvelle catégorie de dirigeants […], irréprochable syndicalement par ses origines, mais également soucieuse d’affirmer la personnalité de l’œuvre à laquelle elle appartient »42. Ces derniers doivent désormais concilier les deux statuts de militants et de techniciens.

… Non dénuée d’implications « politiques »

  • 43 Circulaire aux adhérents mutualistes de la section de Seine-et-Marne, 1er octobre 1975, archives d (...)
  • 44 Bernard Pharisien, lettre à André Henry, 23 octobre 1975, archives de la FEN.
  • 45 Correspondance du 23 mars 2007.

17En 1975, l’incident qui marque les élections à la commission administrative de la section mutualiste de Seine-et-Marne est, à première vue, révélateur de cette volonté d’indépendance : le soutien affiché par la section de la FEN à une partie des candidats provoque un tollé chez les administrateurs de la MGEN. Pour Denis Forestier, « une telle initiative constitue une inadmissible ingérence dans la vie de la MGEN, organisation qui a sa personnalité juridique, ses statuts, son autonomie et dont les responsables […] doivent agir en toute indépendance »43. À l’inverse, les militants syndicalistes estiment « logique que la section FEN soutienne des candidatures, celles des militants de l’organisation syndicale appelée à travailler au sein d’une mutuelle qu’ils ont créée »44. Dans les faits, la direction de la MGEN s’oppose à la présentation de candidatures syndicalistes pour la seule raison qu’elles ne sont pas le fait de militants majoritaires. En 1972, la section SNI de Seine-et-Marne, qui figurait jusqu’alors parmi les bastions du courant majoritaire Unité, Indépendance et Démocratie (UID), passe aux mains de la tendance minoritaire Unité et Action (UA). En juin 1973, c’est au tour de la section de la FEN de basculer vers la tendance UA. Pour Bernard Pharisien, secrétaire général de la section SNI de l’époque, « ce fut un vrai traumatisme dans les rangs de “la majorité nationale” »45. Dans d’autres départements, des syndicalistes, de tendance majoritaire, font partie des équipes de direction des sections mutualistes, sans provoquer aucun scandale. Autrement dit, si prise de distance il y a de la part de la direction mutualiste, c’est uniquement à l’égard de la tendance minoritaire. En ce sens, la MGEN s’inscrit pleinement dans les conflits entre tendances syndicales.

  • 46 « Les fous au pouvoir ou la vie dans une maison de repos », L’École émancipée, no 18, 25 juin 1975
  • 47 « MGEN les Trois-Épis », L’École émancipée, no 6, 20 novembre 1979.
  • 48 Annexe de circulaire de la FEN, 30 avril 1976, boîte 12817.

18Les conflits sociaux qui secouent l’institution mutualiste sont une autre occasion de constater les relations différenciées de la MGEN avec ses partenaires syndicaux en fonction de leur tendance : en 1972 et 1976 notamment, les centres de travail de la MGEN sont le théâtre de grands mouvements de grève. Il est essentiel de distinguer les réactions de la direction fédérale et du SNI de celles des sections départementales et des autres syndicats, qui prennent position en fonction de la tendance qui les domine. Alors que les sections dirigées par les majoritaires soutiennent la direction de la MGEN, ou tout au moins restent neutres, École émancipée et UA prennent fait et cause pour le personnel de la MGEN. L’essor des tendances minoritaires explique que les attaques contre la MGEN se renforcent au cours des années suivantes. Les tendances minoritaires profitent des problèmes internes à la Mutuelle pour mettre en cause la politique de la FEN et l’hégémonie du SNI. Les minoritaires s’insurgent aussi contre les règlements intérieurs des établissements mutualistes, calqués sur le modèle sanatorial, et qui s’avèrent de plus en plus inadaptés aux mœurs du temps. L’École émancipée est particulièrement sévère à l’encontre des centres de convalescence, où elle estime qu’il est « […] créé sinon entretenu l’infantilisme le plus destructeur »46 et où la politique autoritaire constitue selon elle « de véritables atteintes à la liberté individuelle » et « une négation de la personne »47. Or, l’une de leurs cibles privilégiées, Robert Jourdan, directeur du centre de convalescence de Chateaubriand, est un ancien responsable de la section SNI du Var. En revanche, les directions nationales de la FEN et du SNI refusent de prendre parti dans ces conflits. En 1976, considérant qu’elle « n’est en aucun titre partie prenante dans un conflit de travail entre une de nos mutuelles et son personnel », la FEN déclare qu’elle « n’a pas à s’immiscer dans un tel conflit »48. En d’autres termes, les grèves qui ont lieu dans les centres de travail mutualistes semblent mettre en évidence la progression des courants minoritaires au sein du syndicalisme enseignant, préfigurant la rupture de 1992.

Conclusion

  • 49 Simon-Pierre Zonza, op. cit., p. 952.

19À l’évidence, la MGEN est bien la fille du syndicalisme enseignant et l’affirme haut et fort tout au long de son existence. En atteste sa prise de partie dans les conflits entre tendances de la FEN, dont le différend en Seine-et-Marne est une manifestation évidente. Néanmoins, la MGEN cherche d’emblée à se forger sa propre identité, son propre style de gestion « mutualo-syndicaliste », ce qui passe parfois par des signes de différenciation avec les syndicats enseignants. Il paraît donc nécessaire de nuancer l’idée d’un « consensus général des diverses tendances de la FEN (et du SGEN) sur ce « solidarisme pratique » qui réalisait un dénominateur commun des diverses options idéologiques du syndicalisme enseignant »49. Certes, la politique médico-sociale de la MGEN est fortement teintée d’une vision syndicale du monde. Mais à partir de la décennie 1970, avec la montée des courants minoritaires au sein de la FEN, des divergences commencent à se faire sentir entre les diverses tendances du syndicalisme enseignant et la Mutuelle. Cette dernière tient par ailleurs à faire la preuve de son existence en tant qu’organisation nationale à part entière. Toute la difficulté de l’analyse des relations entre MGEN et syndicats enseignants est là : unité idéologique et affirmation d’indépendance coexistent tout au long de l’existence de la MGEN.

20Reste à analyser les retombées de l’explosion de la FEN, au début des années 1990, et notamment sur la MGEN ; mais il s’agit là d’un autre sujet, non moins complexe. Par ailleurs, cette étude mériterait d’être approfondie par un examen plus poussé des archives syndicales, et en particulier celles des tendances minoritaires. Sans doute serait-il également judicieux d’élargir l’analyse à d’autres organisations de l’Éducation nationale – MAIF, CAMIF, MRIFEN, etc. –, trop souvent réduites à de simples annexes des syndicats : tout en entretenant des relations étroites et en partageant des valeurs communes avec eux, ces dernières cherchent à s’en démarquer pour forger leur propre style de gestion et de militantisme.

Notes

1 Simon-Pierre Zonza, Histoire d’une mutuelle : la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, thèse de doctorat de 3e cycle d’histoire, Jacques Droz (dir.), université de Paris-I, 1977.

2 Michel Dreyfus, Une histoire d’être ensemble. La MGEN : 1946-2006, Paris, Jacob-Duvernet, 2006. Charlote Siney-Lange, La politique médico-sociale de la MGEN. Soigner autrement ? (1946-1991), thèse de doctorat d’histoire, Michel Dreyfus (dir.), université de Paris-I, 2006.

3 À l’origine, 38 établissements ont été créés mais les établissements psychiatriques parisiens ont fusionné dans un Centre de santé mentale de région parisienne (CSMRP), le 1er janvier 2000. Par ailleurs, le centre de Blanche-neige et la colonie de vacances de Guérigny ont été fermés en 1999 et 2000.

4 Cf. les travaux de Michel Dreyfus, Bernard Gibaud et Patricia Toucas.

5 Laurent Frajerman, L’interaction entre la Fédération de l’Éducation nationale et sa principale minorité…, op. cit., p. 59.

6 Simon-Pierre Zonza, Histoire d’une mutuelle, op. cit., p. 492.

7 Cf. Véronique Aubert, Alain Bergounioux, Jean-Paul Martin, René Mouriaux, La forteresse enseignante, op. cit.

8 Michel Dreyfus, Une histoire d’être ensemble, op. cit., p. 193.

9 Mutuelle assurance automobile des instituteurs de France (MAAIF), devenue MAIF en 1966, créée en 1934 par des instituteurs des Deux-Sèvres et dont le siège est installé à Niort en 1935.

10 Coopérative d’achat, créée en 1947 par la MAIF à Niort.

11 Mutuelle retraite des instituteurs et fonctionnaires de l’Éducation nationale : complément de retraite créé en 1949, constitué par un système de mutualisation reposant sur une contribution volontaire.

12 Caisse d’aide sociale de l’Éducation nationale : société coopérative de banque populaire créée en 1957.

13 Michel Dreyfus, Une histoire d’être ensemble, op. cit., p. 194.

14 Laurent Frajerman, L’interaction entre la Fédération de l’Éducation nationale et sa principale minorité…, op. cit.

15 Extrait de la sténotypie de l’AG de 1948, archives de la MGEN, boîte 13782.

16 Marcel Rivière, « Syndicalisme et mutualité », Bulletin de la MGEN, novembre 1953.

17 Edmond Breuillard, « Une initiative de la MGEN : l’accueil des réfugiés hongrois », Bulletin de la MGEN, no 6, janvier 1957.

18 Michel Dreyfus, Une histoire d’être ensemble, op. cit., p. 66.

19 Ce projet, enterré en 1957, prévoyait de fixer les honoraires des médecins par discussion entre les représentants des caisses et le corps médical et de les faire bénéficier d’une échelle mobile à double indice par rapport au coût de la vie et à la masse salariale.

20 Les ordonnances instituent une majoration des cotisations et une réduction des prestations, l’autonomie financière des caisses de Sécurité sociale et un paritarisme de gestion entre syndicats et patronat.

21 Michel Dreyfus, Une histoire d’être ensemble, op. cit., p. 200.

22 L. Vittali, « Situation des mutualistes d’Algérie », Bulletin de la MGEN, no 1, octobre 1962.

23 Charles Koenig, « Souvenirs et témoignage d’un membre de l’exécutif provisoire algérien », Cahiers du Centre fédéral, no 1, mars 1992, p. 35-126, p. 88.

24 Cf. Charlotte Siney-Lange, op. cit.

25 Michel Gevrey, « Le réemploi des instituteurs et PEGC handicapés ou anciens malades », L’École libératrice, no 10, 13 novembre 1970. L’Association des malades en congés de longue durée (ACLD) a été créée en 1928 par des instituteurs en cure à Sainte-Feyre pour défendre les intérêts des enseignants tuberculeux.

26 Responsable de la sous-commission nationale de la réadaptation du SNI à partir de 1953 et récemment président du CCOMCEN.

27 Serviteurs d’idéal, Centre fédéral FEN, 1987, p. 115.

28 Le GNIES rassemble aussi la Ligue de l’Enseignement, la FCPE, le MFPF, l’Association des professeurs de biologie et de géologie, le Syndicat national des assistantes infirmières et adjointes de santé scolaire et universitaire (SNAIASSU) et le Syndicat national des infirmiers des établissements publics d’enseignement (SNISSEPE).

29 Extrait du PV du BN, 7 janvier 1958, boîte 12669.

30 Edmond Breuillard, extrait du PV du BN, 7 janvier 1958, boîte 12669.

31 J.-M. Coq, « Rapport d’activité », AG de 1954, Paris.

32 Michel Dreyfus, Histoire de la CGT. 100 ans de syndicalisme en France, Paris, Complexe, 1995, p. 262.

33 Simon-Pierre Zonza, op. cit., p. 376.

34 Michel Radelet, Mutualisme et syndicalisme. Ruptures et convergences de l’Ancien régime à nos jours, Paris, PUF, 1991, p. 140.

35 Jacques Girault, Instituteurs, professeurs…, op. cit., p. 223.

36 N. Imbert, Fonctionnement et dysfonctionnements dans une grande entreprise mutualiste, maîtrise en information et communication, université de Paris-IV, 1980, p. 46.

37 Les dernières assemblées communes ont eu lieu à Nîmes (1985) et Lille (1987).

38 Denys, « À propos d’un congrès de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale », L’École libératrice, no 4, 21 octobre 1948.

39 Entretien avec André Grandguillotte, 26 novembre 2002.

40 André Henry, op. cit., p. 77.

41 Témoignage de Marcel Costecalde, 26 mars 2007.

42 Véronique Aubert, Alain Bergounioux, Jean-Paul Martin, René Mouriaux, op. cit., p. 147.

43 Circulaire aux adhérents mutualistes de la section de Seine-et-Marne, 1er octobre 1975, archives de la FEN.

44 Bernard Pharisien, lettre à André Henry, 23 octobre 1975, archives de la FEN.

45 Correspondance du 23 mars 2007.

46 « Les fous au pouvoir ou la vie dans une maison de repos », L’École émancipée, no 18, 25 juin 1975.

47 « MGEN les Trois-Épis », L’École émancipée, no 6, 20 novembre 1979.

48 Annexe de circulaire de la FEN, 30 avril 1976, boîte 12817.

49 Simon-Pierre Zonza, op. cit., p. 952.

Auteur

Docteur en Histoire, CHS.

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