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Mythologies et mythes individuels

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Anne Boissière
, 
Christophe Boulanger
, 
Savine Faupin

« Toutes les versions appartiennent au mythe1 ». Étienne-Martin vu par Harald Szeemann

Fabien Faure

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Extrait du texte

Durant le mois de novembre 1963, Harald Szeemann organise à la Kunsthalle de Berne la première rétrospective consacrée à l’œuvre d’Étienne-Martin. L’exposition comporte vingt-neuf sculptures qu’accompagne un ensemble de dessins et diagrammes. Les Demeures 1, 2 et 3, Le Manteau (Demeure 5), Soleil (Demeure 8) ainsi que plusieurs Couples et Nuits sont réunis pour la première fois [Fig. 1]. Le catalogue publié à cette occasion s’ouvre sur une préface du commissaire d’exposition qui, sur l’équivalent d’une double page, ne comporte pas moins de sept occurrences des termes « mythe », « mythique » et « mythologie »2. Recourant à des formules plus insistantes qu’explicites, Szeemann reconnaît, chez Étienne-Martin, « l’appel fascinant du mythe » qu’incarne une « figure mythique singulière au regard des autres sculpteurs contemporains » ; il est semblablement « l’artiste mythique par excellence », « l’espace intellectuel de son art découlant des trésors mythiques de son esprit » (sic)3. En re...

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