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Les juifs algériens dans la lutte anticoloniale

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Pierre-Jean Le Foll-Luciani

Troisième partie. Inventer des algérianités en guerre et en pays libéré (1954-1965)

Chapitre X. Un Algérien nouveau ? À l’épreuve de la clandestinité

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Extrait du texte

Le 22 mars 1957, Colette Chouraqui, militante communiste de 29 ans interdite de séjour en Algérie depuis janvier, est arrêtée à Alger chez Jacques Laïk, membre du Comité des Juifs libéraux au sein duquel il avait rencontré le frère de Colette, Bernard. Entrée en clandestinité quelques semaines plus tôt et réfugiée de planque en planque, Colette Chouraqui, les cheveux teints, présente à la DST des faux papiers au nom de Nicole Levy1. Parmi les documents perquisitionnés se trouve un poème, écrit par l’un de ses amis, communiste juif algérien :

« Clandestin !
Ce n’est pas moi qui marche/Dans les rues de ma ville
Cet homme qui s’est placé près de l’agent 1381/Sur la plate-forme de l’autobus
Ce n’est pas moi non plus
Cette image que me renvoie la vitrine/Ce n’est pas mon visage
Moi je suis mort pour l’État-civil politique
Mort, assassiné/Le 12 septembre 1955
Il a suffi d’un décret de deux lignes/Pour que je rende l’âme :
“Le Parti communiste algérien est dissous”/(Plus les signatures d’usage des ...

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