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Les âges de Britannia

 | 
Jean-François Dunyach
, 
Aude Mairey

Introduction

Jean-François Dunyach

Texte intégral

  • 1 Sur l’identité britannique face aux enjeux de la modernité, voir notamment Bryant C. G. A., The Na (...)
  • 2 À titre d’exemple, le journal The Independent titrait, dans son édition du 20 septembre 2014 : « T (...)
  • 3 Sur la figure de Britannia, Hewitt V., « Britannia (fl. 1st-21st cent.) », Oxford Dictionary of Na (...)

1Le référendum sur l’indépendance de l’Écosse du 18 septembre 2014 a montré, si besoin était, combien la matière de l’ouvrage qui va suivre est chose vivante. Après trois siècles d’existence, la « nation » britannique a du faire face à une remise en cause, aux accents parfois dramatiques, de son identité dans une campagne référendaire dont l’issue est soudainement devenue incertaine à quelques jours du vote1. Même si le « non » l’a finalement emporté, il est certain que les débats engendrés par le référendum ne seront pas enterrés de sitôt2. Comble du télescopage événementiel, cette même Écosse donnée sur le point de quitter l’Union accueillait pourtant, au cours de ce même été 2014, des Commonwealth Games, réunissant pas moins de 71 nations et territoires, héritage encore vivace du plus grand empire colonial de l’histoire. Royaume moins uni que jamais, interrogations cruciales sur la britishness, paradoxe d’une métropole contestée dans les îles Britanniques mais toujours rayonnante dans les espaces ultramarins d’un empire à la fois déchu et transfiguré : Britannia, la figure tutélaire de la Grande-Bretagne, n’en a donc pas fini avec son histoire déjà longue3.

  • 4 On peut renvoyer ici à la monumentale Oxford History of the British Empire publiée aux Presses de (...)
  • 5 Sur les enjeux historiographiques de ce dernier thème, voir Douki C., Minard Ph., « Histoire globa (...)

2Cet ouvrage se propose d’ouvrir l’atelier des historiens de ces mondes britanniques, ensemble gigogne agrégeant, à des époques et selon des modalités différentes, des espaces insulaires divers aux cercles d’un empire trop disparate pour être encore considéré comme le fruit d’une unité de projet et de moyens4. À bien des égards, les mondes britanniques constituent un laboratoire de choix pour toutes les révisions historiographiques sur l’État-nation, la colonisation, l’histoire impériale, les transferts culturels, l’histoire des identités comme des représentations, les formes de la domination impériale et les modalités de résistance et d’émancipation à cette dernière, l’histoire globale et les histoires connectées5.

3Le but de cette rencontre est ici d’évoquer les grands enjeux historiographiques et scientifiques des redéfinitions contemporaines des domaines chronologiques et géographiques de l’histoire britannique, qu’ils soient traditionnels (au sein notamment de la périodisation classique et officielle entre histoires « médiévale », « moderne » et « contemporaine » par exemple) ou qu’ils relèvent d’enjeux plus larges portant sur l’histoire de l’environnement, l’histoire impériale ou la global history. À ce titre, il nous a paru important d’associer à la réflexion de jeunes historiens des mondes britanniques le regard rétrospectif et analytique, en surplomb, d’auteurs chevronnés qui ont souvent grandement contribué aux progrès des études sur ces mondes. C’est dans cette perspective qu’il faut lire ici les contributions de John Watts, de Frank O’Gorman, de Peter Clarke et de Penelope Corfield.

  • 6 Braudel F., « Qu’est-ce que le XVIe siècle ? », Annales, histoire, sciences sociales, 8e année, no(...)
  • 7 Braudel F., « Qu’est-ce que le XVIe siècle ? », art. cit., p. 73.
  • 8 Le Goff J., Faut-il vraiment découper l’histoire en tranches ?, Paris, Le Seuil, 2014. Sur ce thèm (...)

4Il a semblé plus cohérent d’évoquer tout d’abord les périodisations traditionnelles telles qu’elles subsistent encore dans le champ des études historiques. Plus qu’une commodité d’organisation, cette attention portée sur les périodisations classiques a valeur heuristique, dans la mesure où elle montre combien l’historiographie contemporaine, loin de réifier ces scansions convenues du temps de l’histoire, œuvre concrètement à leur relativisation. Les critiques contre le caractère strictement conventionnel de toute périodisation sont anciennes. En 1953, Braudel déjà, et il n’était pas le premier, s’en prenait aux « saintes étiquettes » de l’histoire, citant au passage Alain pour en dire qu’elles n’étaient, comme les nombres qu’« […] une qualité non pas des choses, mais de notre esprit6 ». L’historien du temps long et « […] de ce qui change et de ce qui dure » concluait ainsi son credo relativiste : « Le XVIe siècle, rassurons-nous, changera encore, de place et de d’allure, dans l’échelle de nos valeurs, et dans le bornage, toujours à reprendre, du temps perdu7. » Conventions donc, mais conventions utiles : tout récemment encore, Jacques Le Goffposant la question Faut-il vraiment découper l’histoire en tranches ? justifiait tout autant la valeur du découpage temporel pour l’historien qu’il en illustrait les vertus de la critique8.

  • 9 Voir l’article de Ryan Lavelle dans le présent ouvrage.

5L’histoire des mondes britanniques n’échappe pas à cette tendance à la révision générale des scansions convenues de l’histoire des îles. C’est à ce titre qu’il faut comprendre la première série de réflexions sur l’ère médiévale du présent ouvrage. Les origines mêmes de la chronologie de ces mondes, avec la notion de Dark Ages, nous renvoient, comme le montre Alban Gautier à l’infinie variété de conventions toutes imparfaites où la voie étroite semble tracée par la combinaison des approches. De même, le Haut Moyen Âge et toute la période « pré-conquête » (i. e. antérieure à 1066) montre le télescopage souvent contradictoire entre chronologie historique et réalités géographiques d’un ensemble britannique encore incertain où se mêlent plusieurs espaces (celtiques, saxons, nordiques…) encore distincts9. Des institutions sociales aussi historiquement ancrées que la chevalerie n’échappent pas à la révision générale : Aude Mairey montre ainsi l’ampleur des débats historiographiques et des variables désormais associées à cet élément fort et structurant de l’identité du Moyen Âge dans le public, qu’il soit lettré ou non. Enfin, John Watts reprend à nouveaux frais la question pendante de la transition entre époque médiévale et époque moderne, pour dessiner une actualité en demi-teinte de l’intérêt de la profession historienne pour l’exercice de la périodisation. Là encore, la balance entre valeur heuristique et simple convention reste en suspens.

  • 10 Deux ouvrages remarquables ont contribué à l’institutionnalisation de la notion : O’Gorman F., The (...)

6Beaucoup de ces difficultés se répliquent avec l’ère moderne, étudiée par Stéphane Jettot, qui montre combien le salut n’est pas plus venu de la notion de siècle que de l’expression Early Modern dans la définition d’une ère heuristiquement consensuelle. Les réflexions croisées de Tony Claydon et d’Edmond Dzembowski sur le dix-huitième siècle nous plongent au cœur des problématiques lourdes du fameux Long Eighteenth Century, dont la postérité doit beaucoup au succès des travaux de Frank O’Gorman10. Cette extension large de la chronologie à un long dix-huitième siècle politique (de la Glorieuse Révolution, voire de la Restauration de 1660, à la réforme parlementaire de 1832) ne laisse de soulever une série d’interrogations sur la valeur et la solidité des bornages de l’histoire des mondes britanniques. Si, comme le souligne Edmond Dziembowski, l’histoire politique du XVIIIe siècle apparaît comme un môle interprétatif, des inflexions n’en sont pas moins décelables, réserves que fait siennes Frank O’Gorman, l’un des introducteurs de cette problématique dans l’historiographie.

  • 11 Sur ce débat, voir Pocock J. G. A., « British History: A Plea for a New Subject », The Journal of (...)

7Avec l’ère contemporaine, les enjeux de l’histoire des mondes britanniques acquièrent une ampleur considérable, articulant réflexions comparatistes sur la spécificité des périodes traditionnelles pour le domaine britannique et perspectives plus générales des histoires globales contemporaines en rapport à ce même domaine. Comme le souligne Peter Clarke, les périodisations servent ici de catalyseur et de révélateur aux biais interprétatifs, génération après génération. L’entrée des îles Britanniques dans l’ère impériale a donné lieu à une abondante historiographie et à de nombreux débats sur la spécificité de ces espaces, qu’illustre notamment la New British History défendue par John Pocock dans les années 197011. Daniel Foliard montre ici avec éloquence combien l’intégration des îles Britanniques dans un discours de l’élaboration impériale suscite de difficultés liées au télescopage des temporalités entre l’ensemble impérial et les différents espaces constitutifs de l’empire. Ainsi, révoquant une vision strictement métropolitaine du phénomène impérial dans les espaces britanniques, l’historien ne saurait trop prôner l’élaboration d’une histoire connectée des différents espaces coloniaux, suscitant autant de chronologies spécifiques. Bel exemple de cette revanche de la géographie sur l’histoire, la contribution de Géraldine Vaughan sur les phénomènes migratoires de part et d’autre de la mer d’Irlande souligne combien une perspective linéaire de l’intégration ne saurait rendre compte des scansions de l’histoire sociale des populations des îles britanniques et reviendrait, sous couvert de « longue durée », à un retour au songe creux d’une perspective whig de l’histoire impériale. Approche multi-scalaire, perspectives décalées et chorales de l’histoire d’un ensemble, le cas irlandais présenté par Laurent Colantonio illustre parfaitement les enjeux nouveaux d’un ensemble britannique désormais constitué, à la faveur des perspectives historiographiques, de différents cercles ne se recoupant que partiellement : le grand récit impérial ne saurait désormais s’appliquer uniformément à l’ensemble. Car la périodisation est aussi affaire d’identité : dans le domaine de l’histoire politique, les enjeux de la périodisation de l’histoire de la gauche britannique que soulève Elen Cocaign montrent les paradoxes d’un grand récit téléologique destiné à subsumer un continuum de faiblesse structurelle.

  • 12 On peut voir un signe de ces interrogations nouvelles sur l’empire britannique dans l’historiograp (...)

8La confrontation entre représentation et réalité dans l’élaboration et la diffusion des périodisations de l’histoire des mondes britanniques trouve une illustration éclatante par le contraste qu’offrent les contributions d’Isabelle Avila, Myriam Yakoubi et Claude Markovits. Alors que se sont élaborés au tournant du XXe siècle les outils et les langages de la représentation visuelle de l’empire britannique, l’histoire de ses marges, qu’elles soient indiennes ou moyen-orientales suscitent encore de nombreuses interrogations quant au projet impérial lui-même. On voit ainsi l’enchaînement des circonstances heureuses ayant conduit à l’établissement d’une domination en Inde pourtant non souhaitée par une métropole mise devant le fait accompli par l’East India Company. De même, on suit les tâtonnements institutionnels du XXe siècle, entre Égypte et Irak, où l’empire britannique doit faire face à la montée des enjeux nationaux et à l’ingérence croissante des institutions internationales, compliquant encore davantage un Orient à géométrie variable12.

  • 13 Plusieurs aspects de ces problématiques sont à trouver dans Green W. A., « Periodization in Europe (...)
  • 14 Corfield P. J., Time and the Shape of History, New Haven, Yale University Press, 2007. Sur la ques (...)

9Les nouveaux champs de l’historiographie ajoutent encore à l’étoffement des interprétations du passé de ces mondes britanniques par l’entrelacs de périodisations de domaines et de phases distincts13. La conjonction d’un moment dans la temporalité de l’histoire des femmes dans les îles Britanniques avec le sursaut politique révolutionnaire du XVIIe siècle, étudié par Claire Gheeraert-Graffeuille, en offre un exemple particulièrement convaincant. De même, l’historien de l’environnement Stephen Mosley souligne la nécessité de combiner de multiples chronologies tout en soulignant la longue irréductibilité entre le cycle de la nature et la chronologie des États ; néanmoins, la métropole britannique, berceau de la révolution industrielle et à ce titre de l’anthropocène constitue un laboratoire de choix de l’articulation de ces temporalités nouvelles en histoire. L’objet du livre n’aurait pas été complet s’il n’avait apporté une contribution à la réflexion générale sur les périodisations en histoire et leur valeur : Penelope Corfield, spécialiste du XVIIIe siècle britannique et de l’historiographie des temporalités historiques, nous livre en conclusion une série d’invitations à la méditation dans la lignée de son récent ouvrage14.

10Ce volume se propose ainsi de contribuer, nous l’espérons, à la meilleure compréhension des enjeux de l’historiographie de ces mondes britanniques qui méritent résolument leur pluriel, ainsi qu’à la réflexion sur les enjeux contemporains de l’histoire. Que cette dernière emprunte, non sans de constructives réserves, les scansions traditionnelles du temps ou qu’elle aborde, par l’histoire décentrée et des marges ou par l’histoire connectée et globale, de nouveaux horizons, les périodisations fructueuses qui en seront issues demeureront, encore et toujours, objets à révisions et à refondation. Finalement, ce qu’illustrent ici les mondes britanniques n’est pas tant l’intérêt heuristique des périodisations en elles-mêmes que leur valeur comme objet historique et comme source continuelle de débats.

Notes

1 Sur l’identité britannique face aux enjeux de la modernité, voir notamment Bryant C. G. A., The Nations of Britain, Oxford, Oxford University Press, 2006 ; Ward P., Britishness since 1870, Londres/New York, Routledge, 2004. Sur les enjeux de l’indépendance écossaise, voir Duclos N., L’Écosse en quête d’indépendance ? Le référendum de 2014, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2014; Mcléan I., Gallagher J., Lodge G., Scotland’s Choices: The Referendum and What Happens Afterwards, Edimbourg, Edinburgh Univesity Press, 2013; Pittock M., The Road to Independence? Scotland in the Balance, Londres, Reaktion Books, 2013 [2008].

2 À titre d’exemple, le journal The Independent titrait, dans son édition du 20 septembre 2014 : « The disunited kingdom » à propos de la situation de la Grande-Bretagne au sortir du référendum écossais.

3 Sur la figure de Britannia, Hewitt V., « Britannia (fl. 1st-21st cent.) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford, Oxford University Press, 2004, édition en ligne: [http://www.oxforddnb.com/view/article/68196]; voir également Dresser M., « Britannia », R. Samuel (dir.), Patriotism: the Making and Unmaking of British national Identity, vol. 3: National Fictions, Londres, Routledge, 1989, p. 26-49. Sur les enjeux contemporains de la dévolution, voir Gerard G., Graves M. (dir.), Europe unie, le royaume désuni ? Enjeux politiques constitutionnels et identitaires de la dévolution, Brest, Triade, 2000 ; Jones M., Le Royaume désuni : Angleterre, Irlande, Écosse, pays de Galles – Introduction à la dévolution, Paris, Ellipses, 2003.

4 On peut renvoyer ici à la monumentale Oxford History of the British Empire publiée aux Presses de l’université d’Oxford (1998-1999) qui a repris à nouveaux frais l’histoire de l’empire britannique, mais sans réellement reprendre la question des périodisations (voir dans ce volume le commentaire de Daniel Foliard). Voir notamment Louis W. R., « Introduction », R. Winks et W. R. Louis (dir.), The Oxford History of the British Empire: Volume V: Historiography, Oxford, Oxford University Press, 1999, p. 1-42.

5 Sur les enjeux historiographiques de ce dernier thème, voir Douki C., Minard Ph., « Histoire globale, histoires connectées : un changement d’échelle historiographique ? », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 5/2007 (no 54-4bis), p. 7-21 ; Maurel C., « La World/Global History” Questions et débats », Vingtième siècle. Revue d’histoire, no 104, 2009/4, p. 153-166.

6 Braudel F., « Qu’est-ce que le XVIe siècle ? », Annales, histoire, sciences sociales, 8e année, no 1, janvier-mars 1953, p. 69-73. Sur la périodisation (expression récente), voir Leduc J., « Période, périodisation », C. Delacroix, F. Dosse, P. Garcia et N. Offenstadt (dir.), Historiographie, II : concepts et débats, Paris, Gallimard, 2010, p. 830-838 ; Périodes, la construction du temps historique. Ve colloque d’Histoire au présent, organisé par O. Dumoulin et R. Valéry, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1991 ; Gehrard D., « Periodization in European History », The American Historical Review, vol. 61, no 4, juillet 1956, p. 900-913.

7 Braudel F., « Qu’est-ce que le XVIe siècle ? », art. cit., p. 73.

8 Le Goff J., Faut-il vraiment découper l’histoire en tranches ?, Paris, Le Seuil, 2014. Sur ce thème, voir Rohou J., « La périodisation : une reconstruction révélatrice et explicatrice », Revue d’histoire littéraire de la France, vol. 102, 2002/5, p. 707-732. On trouvera un ensemble de réflexions remarquables sur les problématiques de la périodisation en histoire dans le dernier numéro de la revue Atala, cultures et sciences humaines, « Découper le temps. Actualité de la périodisation en histoire », no 17, 2014. Nous renvoyons notamment à l’avant-propos de Gibert S., « Les enjeux renouvelés d’un problème fondamental : la périodisation en histoire », p. 7-31.

9 Voir l’article de Ryan Lavelle dans le présent ouvrage.

10 Deux ouvrages remarquables ont contribué à l’institutionnalisation de la notion : O’Gorman F., The Long Eighteenth Century. British Political and Social History, 1688-1832, Londres, Arnold, 1997, et avant lui Clark J. C. D., English Society 1660-1832, Cambridge, Cambridge University Press, 1985.

11 Sur ce débat, voir Pocock J. G. A., « British History: A Plea for a New Subject », The Journal of Modern History, vol. 47, no 4, décembre 1975, p. 601-621; idem, « The Limits and Divisions of British History: In Search of the Unknown Subject », The American Historical Review, vol. 87, no 2, avril 1982, p. 311-336; idem « The New British History in Atlantic Perspective: An Antipodean Commentary », The American Historical Review, vol. 104, no 2, avril 1999, p. 490-500, ainsi que la réponse de Taylor A. J. P., Donaldson G., Hechter M., « British History: a Plea for a New Subject », The Journal of Modern History, vol. 47, no 4, décembre 1975, p. 622-626. Sur l’interprétation de cette crise, voir Bourke R., « Pocock and the Presuppositions of the New British History », The Historical Journal, vol. 53, no 3, 2010, p. 747-770, mais également Clark J. C. D., « The Strange Death of British History? Reflections on Anglo-American Scholarship », The Historical Journal, vol. 40, no 3, septembre 1997, p. 787-809.

12 On peut voir un signe de ces interrogations nouvelles sur l’empire britannique dans l’historiographie, avec les volumes complémentaires (Companion Series) de l’Oxford History of the British Empire, publiés depuis peu, à la suite de l’ouvrage central réalisé à la fin du XXe siècle. Si ce dernier reprenait une chronologie rigide, ces nouveaux volumes illustrent les nouvelles perspectives historiographiques sur l’expérience impériale. Citons notamment les volumes Black Experience and the Empire (2004), Gender and Empire (2004), Environment and Empire (2007), Britain’s Experience of Empire (2011).

13 Plusieurs aspects de ces problématiques sont à trouver dans Green W. A., « Periodization in European and World History », Journal of World History, vol. 3, no 1, printemps 1992, p. 13-53; Bentley J. H., « Cross-Cultural Interaction and Periodization in World History », The American Historical Review, vol. 101, no 3, juin 1996, p. 749-770; Northrup D., « Globalization and the Great Convergence: Rethinking World History in the Long Term », Journal of World History, vol. 16, no 3, septembre 2005, p. 249-267.

14 Corfield P. J., Time and the Shape of History, New Haven, Yale University Press, 2007. Sur la question de la longue durée, qui connaît un authentique regain dans le monde anglo-saxon, voir Armitage D, Guldi J., « Le retour de la Longue durée : une perspective anglo-saxonne », à paraître dans Annales, histoire, sciences sociales, no 70 (2015), consultable en ligne en anglais : [http://scholar.harvard.edu/armitage/publications/return-longue-durée].

Auteur

Maître de conférences en histoire moderne, université Paris-Sorbonne, directeur du Groupement de recherche CNRS « Mondes britanniques ».

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