Les sons du théâtre
| ,Voir-entendre : la perception du spectacle théâtral
« Chanter sans grimace » : ce qui se voit et ce qui s’entend du chant en France au XVIIe siècle
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Extrait du texte
Les spectateurs sont aussi des auditeurs : on tâche de s’en rappeler constamment quand on travaille sur le théâtre et les spectacles dans les siècles anciens. Mais il faut admettre que, sans le secours du dessin et de la peinture, l’imagination est parfois mise à rude épreuve. Comment se figurer, par exemple, le son de la voix chantée ? Non pas seulement le dessin mélodique qu’elle suit, le rythme, la prosodie, que consigne la partition, mais le timbre, c’est-à-dire la texture, la résonance, la couleur, le grain ? Pour la France du XVIIe siècle, on doit se contenter de descriptions évasives. Les discours sont peu fournis, et ont même tendance à se raréfier au fil du siècle : ainsi, dans les textes qui entourent l’essor du premier grand genre opératique, la tragédie en musique, voit-on diminuer sensiblement les vagues adjectifs élogieux – voix « belle », « douce », « charmante » – qui parsemaient encore les récits de rencontres musicales autour des airs1. Et surtout, dans toute cette...
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