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Les enfants de l'ombre

 | 
Élise Yvorel

Troisième partie. Le corps carcéral prisonnier

Conclusion de la 3e partie

Entrées d'index

Géographique :

France

Texte intégral

La prison, un châtiment corporel ?

  • 1 Chantraine G., « Les temps des prisons. Inertie, réformes et reproduction d’un dispositif institut (...)

« […] quoi qu’on en dise, les conditions de détention que doit supporter le prisonnier constituent bel et bien un châtiment corporel ; ce châtiment doit cependant rester “acceptable” aux yeux d’une démocratie qui veut rester fière d’elle-même, et les conditions de détention doivent, en conséquence, s’adapter à leur temps, à l’évolution des sensibilités collectives1. »

1Les contradictions se multiplient entre, d’une part, l’objectif affirmé de l’administration pénitentiaire de rééduquer les détenus afin qu’ils réintègrent, dans les meilleures conditions possibles, la vie libre, et, d’autre part, les stigmates directement visibles sur le corps que les prisonniers contractent obligatoirement pendant leur incarcération. Les bonnes habitudes que la prison se targue d’inculquer à la population pénale, aux jeunes en particulier, sont composées, dans les faits, d’une infinité de vexations et d’humiliations qui mènent parfois au décès par négligence. Les paradoxes de la prison, entre un règlement dûment étudié et les moyens offerts aux détenus pour le mettre en pratique, apparaissent dans toute leur ampleur à l’examen des domaines de l’hygiène, de la santé et même de l’apparence générale. Pourtant, la prison doit rééduquer les individus qu’elle détient, par la contraction d’une saine hygiène de vie et des habitudes d’ordre et de propreté. Aujourd’hui, les injonctions paradoxales sont toujours aussi fréquentes dans les établissements de l’administration pénitentiaire. L’hygiène reste, en la matière, l’une des meilleures illustrations d’un immobilisme lentement évolutif inhérent à la prison :

  • 2 Ibid., p. 130.

« Les règles d’hygiène édictées dans la loi sont très inégalement respectées dans les prisons. La personne écrouée va ainsi pouvoir se trouver dans un véritable taudis, où moisissures et rats se rencontrent. Certaines prisons de construction récente sont déjà dans un état de délabrement avancé, d’autres sont correctement entretenues2. »

  • 3 Jegu J., « L’éducation pour la santé en prison : des textes à la réalité », Actualités hebdomadair (...)
  • 4 Circ. du 8-12-1994, relative à la prise en charge sanitaire des détenus et à leur protection socia (...)
  • 5 OIP, op. cit., p. 132.

2En revanche, la révolution que représente l’entrée en prison d’une médecine qui relève du régime hospitalier de droit commun3 est déterminante. Les détenus ont désormais accès à « une qualité et une continuité des soins équivalentes à celles offertes à l’ensemble de la population4 ». Tel est du moins le principe et, si « la réalité s’en rapproche5 », les délais d’attente, les problèmes d’escortes pour les consultations extérieures, le manque de personnel, constituent encore autant de défaillances persistantes du système actuel. Ici réside cependant, peut-être, le plus grand changement dont les prisons de France ont bénéficié depuis un siècle et qui marque, peut-être, une certaine forme de reconnaissance des détenus comme des citoyens à part entière.

  • 6 Melas L., Ménard F., op. cit., 75 p.
  • 7 Badonnel, « Inadaptation au régime commun ou au régime cellulaire », Revue pénitentiaire et de dro (...)
  • 8 Duret P., « L’autorité virile dans les bandes d’hier à aujourd’hui », Migrand-Formation, n° 12, ma (...)
  • 9 Bourquin J., « L’intervention auprès des mineurs de justice au regard de l’histoire », cahier de l (...)
  • 10 Montaron J.-P., op. cit.
  • 11 Ibid.
  • 12 Lacabanne G., « Réflexions sur les relations entre surveillants et détenus au cours de la détentio (...)
  • 13 ACTES, « Les personnes de l’AP : du répressif à l’éducatif ou les multiples rôles solidaires d’un (...)
  • 14 Chesnais J.-C., « Le suicide dans les prisons », op. cit., p. 73-85.
  • 15 Welzer-Lang D., op. cit., 280 p.
  • 16 « Violences majeures entre mineurs incarcérés », Dedans-Dehors, n° 3, sept.-oct. 1997, p. 6.
  • 17 Bourgoin N., Le suicide en prison, Paris, L’Harmattan, 1994, 271 p.
  • 18 Ibid.
  • 19 Seyler M., op. cit.

3La violence est indissociable de l’incarcération. Les formes, les origines, et le ressenti des acteurs face à cette violence diffèrent et varient selon les époques et les institutions pénitentiaires mais elle est toujours présente. Le lexique mis en place par l’administration pénitentiaire pour la qualifier ne permet guère d’en cerner toutes les raisons et toutes les manifestations. Elle ne s’arrête pas à « refus de regagner sa cellule », « tapage dans la détention » ou « insulte à gardien ». En revanche, une étude sociologique récente de Lucie Melas et de François Ménard6 regroupe les avis et perceptions des détenus et des personnels (internes et externes) sur cette question et offre des pistes qui complètent la présente recherche. Il ressort de ce travail de terrain que c’est le système carcéral lui-même qui est générateur des violences morales et physiques qui se manifestent dans les détentions. La violence du système engendre une réaction de violence des acteurs. De fait, inhérentes à la prison, les solutions mises en places, quelles qu’elles soient, ne peuvent pas la supprimer et c’est peut-être cela qui explique avant tout « l’impossible prison ». Lorsque le régime cellulaire et la règle du silence sont de mise, l’isolement prend une ampleur telle, que la déstructuration de l’individu est totale7. « L’apache » ou le « blouson noir », gamin de la rue membre d’une bande8, perd subitement les références sur lesquelles il a construit son individualité mais aussi sa reconnaissance sociale, même ses attributs physiques telles sa coiffure ou sa tenue vestimentaire lui sont enlevés. Dans toutes les institutions carcérales du xxe siècle, du régime cellulaire au régime semi-communautaire, l’isolement carcéral est accentué par la rupture avec l’extérieur et notamment avec la famille9 et, dans le cas des adolescents, éventuellement avec une première idylle amoureuse10. Si un groupe de copains peut éventuellement se récréer assez rapidement au sein de la détention (même superficiellement ou par le biais limité d’une communication clandestine avec ses voisins de cellules), il n’est pas possible d’y (re)construire une unité familiale ou une ébauche de couple. Le détenu subit et perçoit dès les premiers jours de son incarcération une pression morale, où que ce soit et quel que soit son statut juridique, son âge, son sexe, son délit ou son crime. Il la ressent différemment selon sa personnalité et, par la suite, il s’y adapte plus ou moins bien, l’accepte ou la refuse, le plus souvent les deux comportements se succédant aux grés de la vie carcéral et judiciaire de chacun. Dans une volonté consciente ou non, les moyens de résistance à ce mode de vie passif, à l’engluement dans le rythme immuable de la prison, se manifestent par le biais de l’affrontement et le refus des règles. De la négligence physique, au « bifton » qui brise la loi du silence en passant par les émeutes, tout est expression d’une recherche de remèdes susceptibles de tester une capacité à être toujours décideur de ses actes. La violence de la prison crée une réaction de violence des acteurs. Lorsque ces derniers sont de jeunes gens, la difficulté de se maîtriser, l’impossibilité de se projeter dans l’avenir, même proche, confère souvent un caractère de désespoir à ces actes de rébellion qui peuvent s’en trouver particulièrement brutaux. Cette violence morale est considérée comme une contingence de la prison en général, de la prison comme structure d’État. Elle est donc obligatoire, immuable, inchangeable, rien ne saurait y remédier. C’est un argument largement utilisé dans la dénonciation de « l’institution prison », par les intellectuels et les associations de défense des détenus. Parfois, il est repris par les prisonniers eux-mêmes sous la forme d’une sentence désenchantée et sans appel qui rappelle le rôle exclusif de la prison, l’exclusion : « La prison ça ne sert à rien11. » Au côté de la perversion de l’individu qu’engendre « l’institution prison » en général, le bâtiment et son fonctionnement son également générateurs de violence. Ce dernier est perçu comme étant composé de facteurs qui pourraient être modifiés de façon à améliorer la situation de la détention comme celle de l’individu. C’est lui qui entraîne des essais de réformes, de l’architecture au régime de détention, et qui génère l’acharnement à bâtir des prisons différentes qui n’auraient pas les inconvénients de la prison. Il est également souvent à l’origine des revendications collectives des détenus dont les mutineries sont la manifestation la plus aboutie et la plus spectaculaire. La forme d’abord est dénoncée. Vétusté des locaux, de l’installation électrique à l’équipement sanitaire, cellules trop étroites pour le nombre de codétenus, barreaux et serrures qui rappellent sans cesse la privation de liberté sont tour à tour l’objet des plaintes aussi bien du personnel que des détenus. De l’étroitesse inconfortable des cellules de Petite-Roquette à l’automatisation déshumanisante du CJD de Fleury-Mérogis en passant par la surpopulation des petites maisons d’arrêt, l’architecture est sans cesse incriminée et considérée comme source de violence possible. Un second vice de forme dû à l’institution carcérale est sujet à critique. C’est celui du problème de la communication. Entre surveillants, entre surveillants et détenus, entre prisonniers et gradés plus encore, le dialogue est difficile, voir impossible. L’impossibilité d’échanger a de multiples raisons. Dans un premier xxe siècle, l’écoute réciproque ne fait guère partie du panel des recommandations de la hiérarchie. Puis, déconseillée pendant plusieurs dizaines d’années afin de maintenir la distance hiérarchique entre gardés et gardiens12, les prescriptions en matière relationnelles évoluent et font désormais partie des compétences exigées de tout un chacun. Cependant, il reste difficile de faire changer les mentalités. Entre traditionalisme des anciens de l’école pénitentiaire de Fresnes et déconvenue des jeunes gardiens, détenus et surveillants restent ennemis de circonstance. De plus, le sous-effectif et, de fait, le manque de temps, ne permettent pas au surveillant d’aller au-delà du « bonjour » et « bon appétit » ce qui constitue déjà en soi un progrès au regard du passé. Chargé d’une mission de gardiennage et de réinsertion13, le surveillant se trouve, par la force du système, réduit à un rôle de gestionnaire des flux de la population carcérale et des nécessités du service. Néanmoins, le blocage est bilatéral. Il est difficile pour les détenus, totalement dépendants des surveillants, de faire la différence entre la mauvaise volonté de ces derniers et les obstacles institutionnels auxquels ils se sont éventuellement heurtés dans leurs démarches pour satisfaire à une demande, souvent justifiée, des prisonniers. L’enfant et l’adolescent, particulièrement en recherche de relation sociale et de contact ne trouvent guère à satisfaire ce besoin auprès du personnel, lui-même souvent effrayé devant son incapacité à gérer une population jeune, active et revendicatrice voire révoltée. Déjà coupé de la planète « extérieur » le mineur est aussi coupé de tout contact avec un adulte référent dans la planète « intérieur ». La réponse à cette insatisfaction se traduit par des pratiques d’automutilations et de tentatives de suicide dans l’espoir de se faire entendre, de dialoguer, d’obtenir des informations sur une date de jugement ou un prochain entretien avec un avocat14. L’intégration dans les détentions des éducateurs et assistants sociaux, trop peu nombreux et souvent impuissants devant la multiplicité des demandes, n’a pas profondément changé la donne. C’est que le rapport de force entre individus demeure la base prédominante de la vie sociale carcérale. Dans ce vase clos qu’est la prison, toute relation à l’autre comporte un certain nombre de risques qui génèrent méfiance et prudence. Le détenu est susceptible d’être l’objet de punitions disciplinaires et de privations, justifiées ou non, de la part du personnel de surveillance. Cependant, de par leurs positions réciproques de décideurs/demandeurs, le détenu se méfie naturellement des hommes en uniformes. Plus complexe est le lien entre « compagnons de galères ». Un détenu peut également être la victime d’autres détenus qui peuvent exercer à son égard des supplices aussi divers que l’abus de confiance, le racket, le chantage, la violence physique qui revêt parfois la forme de viols15. Les plus jeunes et les arrivants sont les plus vulnérables, les premières victimes des caïds. Les quartiers pour mineurs et les prisons spécifiques ne font pas exception. Le personnel de surveillance aussi bien que le personnel éducatif témoignent même d’une violence particulièrement importante dans ces détentions spéciales jeunes16. Ces pratiques existent pourtant à l’extérieur mais, en prison, elles sont exacerbées. Un différend peut être à l’origine de règlements de comptes violents auxquels l’individu visé ne peut échapper en raison des murs et des mauvaises rencontres inévitables dans un espace restreint. Les réactions des victimes, pour lesquelles aucune solution ne semble envisageable, s’échelonnent du refus de sortir de cellule au suicide17. L’incertitude judiciaire, particulièrement présente dans les quartiers pour mineurs des maisons d’arrêt, est une autre violence liée au système carcéral. Comprise par le personnel de surveillance, celui-ci ne peut que surveiller d’avantage les prévenus, particulièrement les jeunes et les primaires, davantage susceptibles d’accomplir un geste fatal18. Dans ce domaine de l’incertitude, s’ajoute toute une série de « risques » de changements d’habitudes, attachés au système carcéral, ordonnés pour raison de sécurité : fouilles avec éventuellement confiscation d’objets cantinés19, changement de cellule et donc de codétenu, suppression d’un parloir ou d’activités récréatives etc. Le flou de l’avenir, l’impossibilité d’envisager le futur dans laquelle les détenus sont maintenus, amène aisément à une autre forme de violence, particulièrement fréquente chez les plus jeunes : l’incarcération, associée à la lenteur des procédures judiciaires, crée un premier sentiment d’injustice sur lequel se greffent les multiples mesures arbitraires issues du fonctionnement et de la hiérarchie carcérale. Au-delà de la conviction d’être injustement sous mandat de dépôt, le détenu vit les obligations carcérales comme particulièrement contraignantes et infantilisantes. De fait le règlement interne est rempli de contradictions qui laissent une place importante à l’humeur et à la personnalité des surveillants. L’importance accordée à ce règlement ne fait que rendre plus encore présents les risques liés à une application stricte de ces textes. Plus récemment, le sentiment d’injustice est fréquemment ressenti de l’autre côté de la porte de la cellule. Le personnel de surveillance ne se sent pas toujours soutenu par sa hiérarchie et, en situation de litige, il a le sentiment qu’on privilégie le détenu à qui il n’est pas toujours infligé la punition recommandée par le gardien lésé. Les rancœurs ne permettent guère d’envisager une amélioration dans les rapports entre prisonniers et gardiens.

  • 20 Chantraine G., « Prison, désaffiliation, stigmates », op. cit., p. 363-387.
  • 21 Perrot M., « Préface : La prison, encore, et toujours ? », in Artières P., Pierre L. (dir.), op. c (...)

4Dans ce contexte, il apparaît évident que l’amélioration du confort, l’attention portée au régime de détention ne sauraient seules remédier à la violence inscrite dans les murs et le système carcéral même. Des individus enfermés dans un palace pénitentiaire des plus luxueux sont, par le fait même de l’enfermement et de la coercition, amenés à développer une série de comportements pathogènes20, majoritairement violents, que seule la communication est susceptible de réguler, du moins partiellement. La prison, loin d’être éducative, enseigne au détenu qui y séjourne des pratiques et des méthodes propres à s’adapter à l’enfermement et à la cohabitation avec des individus que seul le hasard a placés sur son chemin. Parfois, des voix s’élèvent contre la prison et ses méfaits, toujours elles sont bâillonnées tellement « la prison est subordonnée au politique21 » :

  • 22 Ibid.

« Les enquêtes des sociologues, les témoignages plus confidentiels de Dedans-Dehors, revue de l’Observatoire international des prisons (OIP), surtout le cri de révolte, très médiatisé, du Dr Vasseur, qui alla jusqu’à entraîner deux commissions d’enquêtes parlementaires, disaient les méfaits de la prison. Elle détruit les familles, désocialise les individus, casse les liens sociaux et affectifs. Est-ce juste ? Nécessaire ? Utile22 ? »

Notes

1 Chantraine G., « Les temps des prisons. Inertie, réformes et reproduction d’un dispositif institutionnel », in Artières P., Lascoume P. (dir.), Gouverner, enfermer : la prison un modèle indépassable ?, Paris, Presses de Sciences-Po, 2004, p. 59.

2 Ibid., p. 130.

3 Jegu J., « L’éducation pour la santé en prison : des textes à la réalité », Actualités hebdomadaires, n° 1913, 9-2-1995.

4 Circ. du 8-12-1994, relative à la prise en charge sanitaire des détenus et à leur protection sociale, JO 3-02-1995, p. 1859.

5 OIP, op. cit., p. 132.

6 Melas L., Ménard F., op. cit., 75 p.

7 Badonnel, « Inadaptation au régime commun ou au régime cellulaire », Revue pénitentiaire et de droit pénal, avril-juin 1965, p. 217-220. Barbaroux M.-N., Broussard J., Hamoniaux M., op. cit., p. 241.

8 Duret P., « L’autorité virile dans les bandes d’hier à aujourd’hui », Migrand-Formation, n° 12, mars 1998, p. 40-48. Glowczewski B., « Histoire de bandes : la “jeunesse” d’avant guerre en Bourgogne, des Apaches de Belleville aux anti-skins d’Aubervilliers, stages et posses », Adolescence et sexualité : l’entre deux, PUF, 1995, p. 57-66.

9 Bourquin J., « L’intervention auprès des mineurs de justice au regard de l’histoire », cahier de l’ACTIF, n° 218-219, juil.-août 1994, 21 p.

10 Montaron J.-P., op. cit.

11 Ibid.

12 Lacabanne G., « Réflexions sur les relations entre surveillants et détenus au cours de la détention préventive », Revue pénitentiaire et de droit pénal, n° 10 à 12, oct.-déc. 1956, p. 943-954.

13 ACTES, « Les personnes de l’AP : du répressif à l’éducatif ou les multiples rôles solidaires d’un fonctionnement totalitaire », actes, printemps 1977, n° 13-14, 84 p.

14 Chesnais J.-C., « Le suicide dans les prisons », op. cit., p. 73-85.

15 Welzer-Lang D., op. cit., 280 p.

16 « Violences majeures entre mineurs incarcérés », Dedans-Dehors, n° 3, sept.-oct. 1997, p. 6.

17 Bourgoin N., Le suicide en prison, Paris, L’Harmattan, 1994, 271 p.

18 Ibid.

19 Seyler M., op. cit.

20 Chantraine G., « Prison, désaffiliation, stigmates », op. cit., p. 363-387.

21 Perrot M., « Préface : La prison, encore, et toujours ? », in Artières P., Pierre L. (dir.), op. cit., p. 20.

22 Ibid.

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