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La démocratie au péril de l'économie

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Marc Humbert
, 
Alain Caillé

Seconde partie. Expérimentations en cours

Le caractère social et culturel des coopératives agricoles au Japon, comparé avec des cas en France et aux Philippines

Atsushi Miura

Texte intégral

1Les coopératives sont des organisations d’économie sociale. Elles sont censées organiser une économie locale équitable et démocratique pour que les habitants puissent continuer à mener une vie humaine et solidaire malgré la pression féroce du marché capitaliste. C’est sur ce principe que les coopératives se sont organisées depuis le XIXe siècle, dans différents pays du monde, ruraux et industrialisés ; le Japon est considéré comme un des pays où le développement des coopératives connaît une grande réussite. Dans ce pays, le gouvernement introduisit l’idée des coopératives au début du temps de la modernisation, et maintenant on trouve dans toutes les parties du pays des coopératives agricoles et de consommateurs. Pourtant, le succès du mouvement coopératif japonais ne doit pas seulement aux efforts des militants. Par ailleurs, dans beaucoup d’autre pays, le développement coopératif s’est soldé par un échec malgré l’effort des militants.

2En général, les coopératives sont considérées comme clef du développement social et économique du milieu rural, tant dans les pays industrialisés que dans les pays en voie de développement. Le modèle coopératif, dérivé de l’expérience européenne, s’est appliqué à des pays non européens depuis la fin du XIXe siècle pour encourager les paysans. Le bilan du développement coopératif n’est pourtant pas facile à établir : il est réussi dans certains pays, mais il ne l’est pas dans d’autres. Les résultats inégaux témoignent de l’importance des conditions sociales qui sont spécifiques à chaque société. En effet, pour renforcer la solidarité sociale, l’économie sociale devrait se fonder sur la sociabilité propre à chaque société. Il en est de même pour le Japon. Son succès doit à la nature spécifique de la sociabilité qui soutenait et soutient les coopératives.

3Nous allons, dans cet essai, élucider le fondement social du dynamisme des coopératives agricoles japonaises, à travers la comparaison d’exemples tirés de France et des Philippines. Les données présentées ici sont issues de nos enquêtes ethnographiques sur le terrain, menées en 1991 en France, en 1999 et en 2004 au Japon, et en 2003 aux Philippines.

Coopératives agricoles japonaises

Histoire des coopératives agricoles japonaises

4L’histoire des coopératives agricoles japonaises commença au début du XXe siècle. Afin de réaliser le développement économique du milieu rural sans détruire la petite paysannerie, le gouvernement fonda des coopératives dans les villages. À cette époque, les communautés locales se caractérisaient par la forte cohésion patriarcale et les obligations réciproques d’aides mutuelles au sein du village. Les paysans acceptèrent la promotion gouvernementale et se servaient des coopératives pour garder la cohésion sociale. Dans ce système, une coopérative était donc sous l’ordre de la collectivité locale qui voulait garder la cohésion sociale traditionnelle, et la collectivité locale s’intégrait dans le système autoritaire de la politique nationale. Pendant la Seconde guerre mondiale, ce système permettait au gouvernement militaire de se servir des coopératives et des collectivités locales pour mener la guerre.

5Après la guerre, les coopératives se démocratisèrent, et multiplièrent leurs domaines d’activités. Les nouvelles coopératives ainsi réformées constituèrent un système national hiérarchique à trois niveaux : coopératives au niveau municipal, fédérations départementales au niveau départemental, et fédérations nationales au niveau national. Ce système créa les liaisons étroites trinitaires entre les coopératives, les élus locaux, et le ministère de l’agriculture. Ici, les paysans demandent aux députés en échange des voix la réalisation d’une politique agricole pour leur profit ; le ministère de l’agriculture, selon l’avis des députés, finance les paysans par l’intermédiaire des coopératives ou des collectivités locales ; et les coopératives réalisent la politique agricole du ministère. Ce système de la politique agricole japonaise a eu un effet à double face : d’une part, améliorer la vie économique des paysans et, d’autre part, transformer cependant le milieu rural par l’exode rural et le poids de plus en plus important des revenus non agricoles chez les paysans (Tachibana, 1983).

Coopérative de Suwa

6Intégrée dans le système national, chaque coopérative a aussi ses particularités liées à la nature de ses membres et à sa localité. Ainsi, la Coopérative de Suwa, que j’ai observée dans la région de Suwa au centre du Japon, a sa personnalité particulière (Miura, 2005b). Il s’agit d’une région volcanique mais pas très loin de Tokyo, réputée pour ses produits végétaux de haute qualité qui se vendent bien dans la région de Tokyo.

7La Coopérative de Suwa fut créée par une consolidation de plusieurs autres, ce qui s’est déroulé en deux étapes. Jusqu’aux années 1980, il y avait 6 coopératives dans la région, à peu près une pour chaque commune. En 1992, les petites coopératives se consolidèrent en deux coopératives, Coopérative de Suwa-ko et Coopérative de Suwa-Midori ; la première s’implantait dans la partie urbanisée de la région, la deuxième dans le milieu rural agricole. En 2004, les deux s’unirent pour former une grande coopérative. La consolidation est une partie de la réforme du système national : pour réaliser une gestion plus rentable, la direction des fédérations nationales et le ministère de l’agriculture cherchaient à créer un système hiérarchique à deux niveaux en supprimant les fédérations départementales. Par la suite, la réforme demandait aux coopératives de grandir afin qu’elles se chargent d’une partie des fonctions des fédérations départementales supprimées.

8La Coopérative de Suwa-Midori comptait en 1999 plus de 8000 membres réguliers, et ses domaines d’activités s’étendaient du commerce des produits agricoles jusqu’au crédit, en passant par la promotion agricole, l’assurance, la transaction des terres, l’approvisionnement agricole, et la gestion des supermarchés. Dans le domaine de l’agriculture, la coopérative se faisait (et se fait encore) courtier : elle réalisait la vente collective des produits végétaux et l’approvisionnement collectif agricole. Il y avait aussi des courtiers privés dans la région pour acheter des produits directement auprès des paysans. Pour ceux qui avaient affaire avec ces marchands, la coopérative était moins profitable, parce que les marchands proposaient des prix plus intéressants. C’est une spécificité de la région, parce que dans d’autres régions, la coopérative parfois monopolise le commerce, et oblige les paysans à vendre leurs produits uniquement à la coopérative, par souci de garder la cohésion interne de la coopérative et de la région.

9Mais au fur et à mesure que l’agriculture décline, les activités non agricoles, comme le crédit ou la transaction des terres, deviennent importantes parmi les activités coopératives. Ainsi, la Coopérative de Suwa-ko dans le milieu urbain se spécialise dans le crédit et la mutuelle. De plus, le système trinitaire a nui à la campagne. Le ministère de l’agriculture propose le financement aux paysans pour les travaux de l’amélioration foncière ; mais gravement endettés au bout de 5 ou 10 ans, les paysans ne peuvent plus s’acquitter de la dette, et quittent l’agriculture pour travailler dans le domaine de la construction ou dans la ville. Les compagnies de construction, avec la subvention gouvernementale, réalisent des travaux inutiles dans les zones rurales. La réforme du système coopératif avait pour but de faire face à un tel déclin du monde rural tout en réalisant une gestion efficace.

Coopérative et agriculteurs

10Après la consolidation en 2004, la coopérative compte plus de 20 000 membres réguliers. Pourtant la réforme pose d’autres problèmes. Un agriculteur, membre de la Coopérative de Suwa, dit, en 2004, qu’une coopérative agricole a des aspects à la fois positifs et négatifs. Il affirma que le crédit de la coopérative ne marchait plus en raison de la situation difficile du financement gouvernemental. Par contre, la marque commerciale du produit « Coopérative Agricole (JA) », par exemple, a une bonne réputation chez les consommateurs, la coopérative sert les agriculteurs pour la vente de leurs produits. Les agriculteurs bénéficient aussi d’information sur la modernisation de l’agriculture que leur donne la coopérative. Il regrettait cependant que le champ de l’activité économique de la coopérative ne soit plus celui du temps passé, parce que le changement du climat économique avait changé ses activités. De plus, il précisa que, dans une grande coopérative, le management dépendait de la décision prise par les dirigeants sans réelle participation des membres ordinaires. Un autre agriculteur dit aussi que la consolidation des coopératives ne bénéficiait plus aux agriculteurs, parce que la coopérative s’oblige à se soumettre aux lois du marché plutôt qu’à chercher une économie équitable et solidaire pour les agriculteurs. Ainsi préfère-t-il vendre ses produits non pas à la coopérative consolidée mais aux courtiers privés.

11De ces témoignages, on peut dire qu’une grande coopérative ne sert pas nécessairement les agriculteurs : plus la coopérative devient grande par la consolidation, moins les membres peuvent participer à la prise de décision, et plus ils se sentent éloignés de la coopérative. Ainsi, avec la réforme, le système trinitaire exclut implicitement les membres ordinaires, et les coopératives se détachent de la vie locale des agriculteurs.

12Ayant besoin d’une grande dimension pour survivre face à la concurrence économique des courtiers, la coopérative est obligée de chercher à être comme une grande entreprise privée. Dans cette région où l’on peut vendre ses produits végétaux aux courtiers privés à un prix intéressant, on peut survivre sans intervention des coopératives. Mais ce n’est pas toujours le cas pour les coopératives agricoles consolidées d’autres régions.

Coopératives agricoles en France et aux Philippines

Coopératives fromagères dans le Jura français

13Des coopératives françaises que nous avons étudiées montrent des caractéristiques tout à fait différentes (Miura, 2005c ; 2006 ; s. d.). Ici, il s’agit du Jura près de la frontière franco-suisse. Cette région a une longue histoire de coopératives pour la fabrication collective du fromage, dont l’origine remonte au XIIIe siècle. Au XIXe et XXe siècle, les Jurassiens réalisèrent la modernisation du milieu rural non pas sur la base de l’individualisme agraire mais en renforçant la coutume communautaire, et surtout avec ces coopératives (Perrier-Cornet, 1986). Ainsi, même de nos jours, elles sont cruciales pour l’agriculture jurassienne. Les coopératives fromagères ramassent le lait produit par les membres, fabriquent du fromage, le Comté, et en vendent au marché. Ainsi, les coopératives jurassiennes se trouvent entre l’économie familiale de la production laitière et le marché.

14Les statistiques témoignent que la plupart du Comté est produit par les coopératives, et la taille des coopératives est relativement petite ; en moyenne, les coopératives de 16 membres sont les plus performantes et donc durables. Dans une petite coopérative, chaque exploitant peut facilement présenter ses avis auprès de la direction de la coopérative, ce qui lui donne la motivation pour contribuer à la coopérative par le moyen de la production du lait de bonne qualité ; avec du bon lait la coopérative peut fabriquer un fromage de haute qualité, et le vendre à un prix élevé. En cas de chute du prix du fromage, les membres décident, par souci de ne pas détériorer l’économie domestique, de minimiser le profit de la part de l’organisation coopérative. Ainsi, la coopérative absorbe la pression du marché afin d’en affranchir la vie familiale. Les coopératives sont donc des médiateurs entre la vie familiale des agriculteurs d’une part et l’État et le marché de l’autre part. Avec cette position sociale, les coopératives permettent aux agriculteurs une certaine autonomie économique, tout en protégeant la production familiale contre la pression économique du marché globalisant.

15L’effort de créer de grandes coopératives par la consolidation n’ayant toujours pas été réussi, la petite taille est non seulement le résultat de l’efficacité managériale, mais aussi le résultat de l’attitude des paysans qui préfèrent l’autonomie dans leur activité quotidienne tant économiquement que politiquement. Les gens se méfient des élus politiques et de l’administration étatique, et refusent qu’ils interviennent dans la gestion des coopératives. Ces coopératives jurassiennes ont inspiré les philosophes socialistes franc-comtois tels Fourier et Proudhon, deux philosophes qui présentaient des idées associationnistes.

Coopératives de crédit à Bohol aux Philippines

16La situation des coopératives aux Philippines est encore différente. Depuis la fin du XIXe siècle, les militants de mouvements populaires ainsi que le gouvernement ont considéré les coopératives comme un outil indispensable pour l’amélioration de la condition paysanne et le développement rural. Il s’agit surtout des coopératives pour la microfinance. Les spécialistes du développement coopératif affirment que plus une coopérative est grande en nombre des membres et en capital, plus elle contribue à l’amélioration de la condition rurale. Le gouvernement et des ONG ont essayé de soutenir et de renforcer les coopératives chez des paysans ; surtout on a vu un enthousiasme associationniste après la chute du régime Marcos (Encarnation-Tadem, 1997). Pourtant, le développement coopératif reste toujours difficile, et finit souvent par un résultat déficitaire pour les petits paysans (Sibal, 1999).

17La tendance nationale s’observe aussi dans la province de Bohol, située au centre de l’archipel philippin (Miura, 2005a et 2006). Parmi plus de 400 coopératives de la province, la plupart étant spécialisées dans le domaine du crédit et du service aux consommateurs, 60 % ne sont plus actives. La situation difficile des coopératives résulte souvent à la fois de la délinquance des paysans et de la corruption du personnel. Le cas de la coopérative que nous avons étudiée montre bien la situation. Cette coopérative fut fondée en 1989, et avec ses activités du crédit, compta plus de 1000 membres au milieu des années 1990. Pourtant, la plupart des membres qui ont demandé un prêt en 1990 ne se sont pas encore acquittés de la dette même en 2003. En plus, le directeur de la coopérative est accusé de fraude fiscale. Ainsi, le personnel disait que les paysans n’étaient pas disciplinés, et les paysans accusaient le personnel d’avoir volé leur argent. Mais si on observe de près, on s’aperçoit que la délinquance ne résulte pas du manque de discipline chez les paysans, mais de la mauvaise coordination entre la stratégie vivrière paysanne et la stratégie de la gestion coopérative. La coopérative veut que les paysans se servent des prêts pour investir dans la production, alors que les paysans en ont besoin avant tout pour la dépense temporaire ou imprévue de la vie quotidienne. C’est cependant avec l’aide de proches parents, qu’ils réalisent l’investissement et qu’ils peuvent survivre en cas d’urgence ; la coopérative est ainsi un bon outil pour eux, mais pas nécessaire en toutes circonstances. Ainsi, pour le personnel et les paysans, le capital de la coopérative apparaît comme une ressource commune à accès libre pour assurer leurs stratégies. Par ailleurs, le directeur de la coopérative demande au gouvernement un prêt pour la coopérative, parce que les liens politiques ainsi créés lui permettent d’obtenir une bonne position politique et économique au sein du village.

18Au fond de l’attitude des Boholanos envers les coopératives, on reconnaît des valeurs sociales typiques de la région insulaire de l’Asie du sud-est, valeurs qui s’y sont maintenues depuis des siècles, apparues surtout dans de différentes lois coutumières de la région. Il s’agit entre autres du système de propriété et des normes de transaction sociale. Sur la base de ces valeurs, les gens préfèrent garder leur vie avec l’aide mutuelle entre les parents cognatiques, et regardent les coopératives d’une part, comme la propriété commune similaire aux forêts vierges, et d’autre part, comme un outil pour accéder aux ressources politiques dans l’ordre social hiérarchique.

19Ainsi, les coopératives cherchent toujours à tirer des profits économiques de l’État. Par ce mécanisme, les paysans extrêmement pauvres assurent la satisfaction des besoins minimums de la vie quotidienne, et des chefs locaux réussissent à gagner des soutiens des habitants locaux en leur distribuant de l’argent qu’ils obtiennent de l’État. Ici, les paysans ont besoin, avant tout, du lien familial pour assurer leur survie en cas d’urgence, tandis que les coopératives peuvent leur être utiles pour minimiser le risque quotidien.

Nature des coopératives agricoles dans les trois pays

20Bien que toutes ces institutions s’appellent « coopératives », la brève comparaison montre la diversité de l’organisation, résultant de la diversité de la sociabilité (cf. Miura, 2005c ; 2006). Dans chacun des trois pays étudiés, la nature des coopératives représente celle de la relation que les gens entretiennent entre eux et avec les systèmes extérieurs que sont l’État et le marché.

21Dans le Jura, les gens essaient de garder une certaine autonomie par le moyen des coopératives. Les coopératives jurassiennes sont là avant tout pour servir l’exploitation individuelle pour la production collective du fromage, et doivent donc contribuer à l’autonomie de la famille. Par contre, à Bohol, les coopératives sont pour les paysans boholano un moyen, important mais pas toujours nécessaire, des ressources économiques, et pour des chefs locaux une des chances pour obtenir des soutiens politiques des habitants. Au Japon, c’est la recherche de la cohésion sociale au sein de la communauté villageoise qui renforce les liens internes entre les membres de la coopérative aussi bien que le lien externe qui fonde le système trinitaire. Ainsi, les coopératives sont un noyau de la politique agricole japonaise. Impliquée dans ce système, la stratégie vivrière des agriculteurs est essentiellement dépendante de la politique nationale.

22Pourtant, aujourd’hui, les coopératives sont obligées de se transformer pour s’adapter à la nouvelle situation socio-économique. Cherchant l’efficacité économique à travers la réforme institutionnelle, elles ne sauvegardent plus la solidarité des gens dans le village. Les agriculteurs, qui perdent le soutien économique du gouvernement mais tout en gagnant la liberté managériale, se trouvent brusquement sans support au sein du marché globalisant. La situation des agriculteurs de la région de Suwa n’est qu’exceptionnelle, en ce que la plupart ne souffrent pas de cette situation grâce à leurs produits de haute qualité. Dans cette situation, les coopératives agricoles japonaises envisagent de jouer un nouveau rôle.

Conclusion

23Le Jura est une des régions originaires de l’idée moderne des coopératives ; le Japon et les Philippines sont des pays auxquels cette idée a été appliquée par l’initiative gouvernementale. Le Japon a vu une grande réussite dans le développement coopératif malgré certains problèmes, alors que les Philippines connaissaient toujours l’échec du développement coopératif. Ces différences proviennent de la spécificité historique et sociale de chaque région. Il est évident que ni la grande dimension ni le système trinitaire ne sont des conditions indispensables du développement coopératif en général. Ce sont plutôt la particularité de la réussite des coopératives japonaises. Elles dérivent de la nature cohésive et patriarcale de la communauté rurale traditionnelle et fondent le système trinitaire. Par contre, dans le Jura, les coopératives évoluent en s’écartant des réseaux politiques. À Bohol, les villages n’ont pas de forte cohésion, mais se lient aux réseaux politiques : le Président Marcos essaya d’introduire le système des coopératives agricoles japonaises aux Philippines, mais sans succès.

24Pourtant, il semble que le système des coopératives japonaises n’est plus adapté au climat socio-économique d’aujourd’hui ; elles doivent faire face à l’urbanisation, à l’exode rural, à la nécessité de limiter la dépense gouvernementale, et surtout à la pression politique pour la privatisation. Il n’est pas facile de dire si le système coopératif japonais du temps passé va s’effondrer ou se transformer pour s’adapter à la nouvelle situation. Mais dans tous les cas, le fonctionnement des coopératives est indissociable du système de la sociabilité locale.

Bibliographie

Bibliographie

Encarnacion-Tadem T. (1997), « The Philippine Cooperative Movement: Gearing towards People Empowerment through NGO/PO Initiatives », Kasarinlan, 12 (4)-13 (1) : 19-36.

Miura A. (2005a), « Cooperatives and Household Economy: A Case of a Cooperative with Credit Activities », in Miura A. (ed.), A Study of the Possibilities of Cooperatives in Sustainable Social Development: Case Studies of Cooperatives in the Province of Bohol, the Republic of the Philippines, Project Final Report for the Grant-in-Aid in Scientific Research [Scientific Research B-(2)], p. 51-78.

Miura A. (2005b), « Changing Situation of a Japanese Agricultural Cooperative: Agricultural Cooperative in Suwa County », Nagano, in Miura A. (ed.), A Study of the Possibilities of Cooperatives in Sustainable Social Development: Case Studies of Cooperatives in the Province of Bohol, the Republic of the Philippines, Project Final Report for the Grant-in-Aid in Scientific Research [Scientific Research B-(2)], p. 96-103.

Miura A. (2005c), « Agricultural Cooperatives and their Social Context: A Brief Comparison of Experiences from France and Japan », in Miura A. (ed.), A Study of the Possibilities of Cooperatives in Sustainable Social Development: Case Studies of Cooperatives in the Province of Bohol, the Republic of the Philippines, Project Final Report for the Grant-in-Aid in Scientific Research [Scientific Research B-(2)], p. 104-115.

Miura A. (2006), « Utopia of Associations in the Modern Soceity: Social Status of Cooperatives in France and the Philippines », Japanese Journal of Cultural Anthropology, à paraître (texte en japonais).

Miura A. (s. d.) Role of Cooperatives in the Modern Market Economy: Mediation Mechanism of Cooperatives in French Rural Jura, manuscript.

Perrier-Cornet Ph. (1986), « Le massif jurassien : les paradoxes de la croissance en montagne ; éleveurs et marchands solidaires dans un système de rente », Cahiers d’économie et sociologie rurales, 2 : 61-121.

Sibal J. (1999), A Century of Philippine Cooperative Movement, http://www.wisc.edu/uwcc/info/

Tachibana Takashi (1983) Nôkyô (Coopérative agricoles japonaises), Tokyo : Asahi Shuppansha (texte en japonais).

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