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La haine

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Frédéric Chauvaud
, 
Ludovic Gaussot

Troisième partie. Supports

La haine comme forme d’instrumentalisation politique dans l’œuvre de quelques artistes engagés au « Tournant du siècle »

Solange Vernois

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Extrait du texte

Contrairement à l’amour, la haine a été un thème peu prisé par la tradition académique qui aime montrer l’homme à son avantage. C’est aussi certainement à cause de la spécificité des arts visuels que la représentation de la haine n’est pas courante en histoire de l’art. Pour traduire le concept lui-même, les artistes n’ont en effet recours qu’à l’allégorie, à l’évocation de signes, tels que la colère ou le conflit. Un artiste peut projeter dans son œuvre sa vision haineuse du monde ou d’autrui, comme ce fut le cas pour certaines caricatures racistes et antisémites dans les années trente. L’œuvre est alors le support d’intentions suspectes de l’auteur dont le lecteur-spectateur devient le complice. Toutefois, dans la mesure où l’anéantissement de l’adversaire se développe dans la durée, la haine apparaît insaisissable. Il convient donc de distinguer manifestations « objectives » et « subjectives » de la haine. Quelques artistes du tournant du xixe et du xxe siècles, de sympathie souv...

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