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La table des pauvres

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Michel Bonneau

Chapitre VI. Les dépenses alimentaires dans le budget des ménages populaires

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Extrait du texte

« Mes trente sous par jour me font quarante-cinq francs par mois… Là-dessus, j’ai douze francs de loyer et vingt-trois de nourriture. […] Une livre de pain, c’est quatre sous ; deux sous de lait, ça fait six ; quatre sous de légumes l’hiver ou de fruits ou de salades dans l’été. […] Voilà déjà dix sous ; trois sous de beurre ou d’huile ou de vinaigre pour assaisonnement, treize ! Une voie de belle eau claire… ça me fait quinze sous. Ajoutez-y par semaine deux
ou trois sous de chènevis et de mouron pour régaler mes oiseaux…C’est vingt-deux à vingt-trois francs par mois. […] Et vous ne mangez jamais de viande ? Ah ! ben oui… de la viande ! Elle coûte de dix à douze sous la livre ; est-ce qu’on peut y songer ? Et puis, ça sent la cuisine, le pot-au-feu ; au lieu que du lait et des légumes, des fruits, c’est tout de suite prêt.
Tenez, un plat que j’adore, qui n’est pas embarrassant et que je fais à la perfection… Voyons le plat… Je mets de belles pommes de terre jaunes dans le four de mon...

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