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Rome et l’Occident

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Frédéric Hurlet

La cité comme cellule de base de l’Empire : les cités de Bretagne – les capita prouinciarum

La province de Bretagne et le pouvoir romain

Monique Dondin-Payre et Xavier Loriot

Texte intégral

1Province la plus occidentale de l’Empire, la Bretagne est souvent considérée comme à part. Pourtant elle est administrée exactement comme le reste de l’Empire.

Les institutions provinciales de la Britannia

2La Bretagne, Britannia (nom officiel de la province romaine, à ne pas confondre avec l’ouest de la France), dont la conquête s’étala sur une longue période, connut de nombreux soubresauts et ne fut en quelque sorte jamais terminée, était une province « armée », c’est-à-dire qu’elle abritait des troupes, en nombre assez élevé (quatre puis trois légions et une cinquantaine de corps auxiliaires). Elle relevait donc non de l’autorité du sénat, mais de celle de l’empereur, général des armées, qui en nommait le gouverneur : c’était une province impériale.

3On connaît l’identité de 41 gouverneurs sur les 54 qui ont occupé le poste de la conquête, en 43, à la fin du IIe siècle, mais on n’a de détails que pour certains de ceux qui ont mené des campagnes militaires puisque les sources épigraphiques, qui décrivent les carrières, sont peu abondantes par rapport aux textes littéraires et historiques.

4Les gouverneurs de la Britannia sont des consulaires (des sénateurs ayant exercé le consulat) qui ont le titre de légat impérial (legatus Augusti) ; ils sont assistés de légats, commandants de légions – qui sont d’anciens préteurs –, du préfet de la flotte de Bretagne, amarrée à Rutupiae/Richborough puis à Dubris/Dover, et de iuridici, des spécialistes du droit, puisque le gouverneur rend la justice ; tous ces personnages sont sénateurs, sauf le préfet de la flotte qui est chevalier. Les gouverneurs ont autorité sur tous les chefs militaires, autant sur les légats légionnaires prétoriens, qui sont ses inférieurs parmi les sénateurs, que sur les commandants des unités auxiliaires, qui sont des chevaliers, ainsi que sur les administrateurs civils ; mais les questions fiscales dépendent directement du procurateur, un chevalier, nommé par l’empereur auquel il rend des comptes, quoique le gouverneur puisse intervenir en certaines circonstances. Les gouverneurs de Bretagne ayant très souvent mené des opérations militaires, ils se trouvaient alors à la tête de l’armée ; c’est pourquoi ils sont parfois mentionnés comme dux, « chef », terme qui ne correspond pas à un titre officiel mais les désigne comme commandant tout le corps d’armée. L’état-major du gouverneur était choisi dans cette armée, y compris sa garde personnelle. Le conseil provincial (concilium provinciae), instance civile rassemblant des représentants de toutes les cités, n’est pas connu même si son existence est certaine : le patron de la province, Vettius Valens, iuridicus sous Hadrien, fut certainement choisi par lui et l’esclave de la province, Anencletus à Londres (RIB, 21) était son employé.

5Les structures internes à la Britania sont également semblables à celles des autres provinces, quelle que soit la polémique sur ce point. C’est pourquoi nous avons choisi de présenter un texte qui traite précisément cette question.

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