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Saint Jérôme, Chronique

 | 
Benoît Jeanjean
, 
Bertrand Lançon

Saint Jérôme, continuation de la Chronique d'Eusèbe (années 326-378)

Chronique (Continuation de la Chronique d’Eusèbe) années 326-378

Texte intégral

Romanorum

1XX e Vicennalia Constantini Nicomediae acta et sequenti anno Romae edita.

2f Huc usque historiam scribit Eusebius Pamphili martyris contubernalis. Cui nos ista subiecimus.

3XXI g Arnobius rhetor in Africa clarus habetur. Qui cum Siccae ad decla­mandum iuuenes erudiret et adhuc ethnicus ad credulitatem somniis compelleretur neque ab episcopo impetraret fidem quam semper inpugnauerat, elucubrauit aduersum pristinam religionem luculen­tissimos libros et tandem uelut quibusdam obsidibus pietatis foedus impetrauit.

4h Drepanam Bithyniae ciuitatem in honorem martyris Luciani ibi conditi Constantinus instaurans ex uocabulo matris suae Helenopolim nuncupauit.

5i In Antiocha dominicum, quod uocatur aureum, aedificari coeptum.

6XXII a Constantinus uxorem suam Faustam interficit.

7b Donatus agnoscitur, a quo per Africam Donatiani.

Règnes des Romains

  • 1 Les uicennalia correspondent à la vingtième année de règne de l’empereur. Leur ouverture était com (...)

8XX e Les Vicennalia de Constantin sont célébrées à Nicomédie et annoncées officiellement à Rome l’année suivante.1

9f Jusqu’à cette date, l’histoire est écrite par Eusèbe, le compagnon du martyr Pamphile. C’est nous qui avons ajouté ce qui suit.

  • 2 Jérôme est le seul auteur à fournir des informations sur le rhéteur Arnobe et sur sa conversion. L (...)

10XXI g Arnobe, rhéteur, jouit en Afrique d’un grand renom. Or, comme il instruisait les jeunes gens de Sicca dans l’art de la déclamation et qu’étant encore païen il fut poussé à croire par des songes, mais n’obtint pas de l’évêque la foi qu’il avait toujours combattue, il élabora des livres très brillants contre l’ancienne religion et obtint enfin un accord, pour ainsi dire grâce à ces gages de sa piété.2

  • 3 Lucien était un prêtre d’Antioche, à la fois orateur et écrivain auquel Jérôme consacre la notice (...)

11h Drépana, cité de Bithynie, fut relevée par Constantin en l’honneur du martyr Lucien, qui y était enseveli ; il la nomma, d’après le nom de sa mère, Hélénopolis.3

  • 4 L’adjectif substantivé Dominicum est attesté en latin tardif pour désigner une église. L’appellati (...)

12i À Antioche, début de la construction de l’église du Seigneur qu’on appelle « dorée ».4

  • 5 L’exécution de Fausta est généralement datée de 326, peu après celle de son beau-fils Crispus. Il (...)

13XXII a Constantin tue Fausta son épouse.5

  • 6 Le schisme donatiste est la conséquence directe de la persécution de 303-305 et plus particulièrem (...)

14b Donat se fait connaître ; c’est de lui que les Donatistes, en Afrique, tirent leur nom.6

CCLXXVII Olymp.

15XXIII c Antiochae post Tyrannum XX ordinatur episcopus Vitalis. Post quem XXI Filogonius, cui successit XXII Paulinus. Post quem XXIII Eustathius. Quo in exilium ob fidem truso usque in praesentem diem Arriani ecclesiam optinuerunt, id est Eulalius, Eusebius, Eufronius, Placillus, Stefanus, Leontius, Eudoxius, Meletius, Euzoius, Dorotheus, rursum Meletius. Quorum idcirco tempora non digessi, quod eos hostes potius Christi quam episcopos iudicem.

16d Iuuencus presbyter natione Hispanus euangelia heroicis uersibus explicat.

17e Porphyrius misso ad Constantinum insigni uolumine exilio liberatur.

18XXIV f Alexandriae XIX ordinatur episcopus Athanasius.

19g Dedicatur Constantinopolis omnium paene urbium nuditate.

20h Metrodorus philosophus agnoscitur.

21XXV a Romae XXXII episcopus ecclesiam tenuit Marcus mens. VIII, post quem XXXIII ordinatus est Iulius ann. XVI mens. IV.

22b Edicto Constantini gentilium templa subuersa sunt.

23XXVI c Romani Gothos in Sarmatarum regione uicerunt.

(277e Olympiade)

  • 7 Tyrannus (de 303 à 313) – Vitalis (de 314 à 320) – Philogone (de 320 à 325) – Eustathe (de 325 à s (...)

24XXIII c À Antioche, Vitalis succédant à Tyrannus est ordonné 20e évêque. Après lui ce fut Filogonius, le 21e, auquel succéda Paulin, le 22e. Après lui vint Eustathe, le 23e. Mais après le départ en exil de ce dernier à cause de sa foi, l’église y fut occupée jusqu’à ce jour par des ariens, à savoir Eulalios, Eusèbe, Eufronios, Placillos, Stépha­nos, Léontios, Eudoxe, Mélèce, Euzoïos, Dorothée, à nouveau Mélèce. Cependant je n’ai pas détaillé la chronologie de leurs épiscopats pour la bonne raison que je les tiens plus pour des ennemis du Christ que pour des évêques.7

  • 8 Il s’agit des Euangeliorum Libri IV de C. Vettius Aquilinus Juvencus (PL, 19, col. 53-346). C’est (...)

25d Juvencus, prêtre espagnol, adapte les évangiles en vers héroïques.8

  • 9 Publilius Optatianus Porphyrius – qui ne doit pas être confondu avec Porphyre, le célèbre philosop (...)

26e Porphyrius adresse un livre remarquable à Constantin qui le rappelle alors d’exil.9

  • 10 L’accès d’Athanase au siège épiscopal d’Alexandrie date, en fait, du 8 juin 328.

27XXIV f À Alexandrie, Athanase est ordonné 19e évêque.10

  • 11 La dédicace de la ville fondée par Constantin en 324 eut lieu le 11 mai 330. Sur ce point, tout es (...)

28g Dédicace de Constantinople au prix du dépouillement de presque toutes les villes.11

  • 12 Ce philosophe ne nous est pas autrement connu, mais il est possible de l’identifier avec le Métrod (...)

29h Métrodore, philosophe, se fait connaître.12

  • 13 Marc fut bien évêque de Rome, mais ce fut entre janvier et octobre 336. Son successeur, Jules Ier, (...)

30XXV a À Rome, Marc gouverna l’église en qualité de 32e évêque pendant huit mois ; après lui Jules fut ordonné 33e évêque et le demeura pendant seize ans et quatre mois.13

  • 14 L’information généralise et déforme une mesure conjoncturelle. En 331, Constantin fit procéder à u (...)

31b Par un édit, Constantin fit détruire les temples des païens.14

  • 15 En 332, les Sarmates furent attaqués par les Wisigoths. Ils appelèrent leurs alliés Romains à l’ai (...)

32XXVI c Les Romains défirent les Goths sur le territoire des Sarmates.15

CCLXXVIII Olymp.

33XXVII d Constans, filius Constantini, prouehitur ad regnum.

34e Pestilentia et fame innumerabilis multitudo in Syria Ciliciaque perit.

35II–CCCL

36XXVIII f Sarmatae Limigantes dominos suos, qui nunc Argaragantes uocantur, facta manu, in Romanum solum expulerunt.

37g Calocaerus in Cypro res nouas molitus opprimitur.

38XXIX h Constantinus cum liberis suis honorificas ad Antonium litteras mittit.

39i Tricennalibus Constantini Dalmatius Caesar appellatur.

40XXX k Pater rhetor Romae gloriosissime docet.

41l Nazarii rhetoris filia in eloquentia patri coaequatur.

42m Tiberianus uir disertus praefectus praetorio Gallias regit.

43n Eustathius Constantinopolitanus presbyter agnoscitur. Cuius industria in Hierosolymis martyrium constructum est.

CCLXXIX Olymp.

44XXXI a Constantinus extremo uitae suae tempore ab Eusebio Nicomedensi episcopo baptizatus in Arrianum dogma declinat. A quo usque in praesens tempus ecclesiarum rapinae et totius orbis est secuta discordia.

45b Constantinus cum bellum pararet in Persas in Acyrone uilla publica iuxta Nicomediam moritur anno aetatis LXVI. Post quem tres liberi eius ex Caesaribus Augusti appellantur.

(278e Olympiade)

  • 16 Quatrième fils de Constantin, et fils cadet de Fausta, Constant reçut le titre de nobilissimus Cae (...)

46XXVII d Constant, fils de Constantin, est élevé au pouvoir.16

47e Une épidémie et une famine font d’innombrables victimes en Syrie et en Cilicie.

482350

  • 17 Des Sarmates assujettis se révoltèrent contre leurs maîtres, qu’ils poussèrent vers l’Empire romai (...)

49XXVIII f Les Sarmates Limigantes chassèrent par un coup de force leurs maîtres, qu’on appelle aujourd’hui les Argaragantes, jusque sur le sol romain.17

  • 18 Kalokairos était le responsable des haras impériaux de chameaux qui se trouvaient à Chypre (Aur. V (...)

50g Calocaerus qui avait déclenché une révolution à Chypre est écrasé.18

  • 19 Il s’agit d’Antoine, le célèbre ermite égyptien, dont le nom apparaît par ailleurs dans trois autr (...)

51XXIX h Constantin adresse avec ses enfants une lettre honorifique à Antoine.19

  • 20 L’année des tricennalia de Constantin commença le 25 juillet 335, dix ans après la clôture du conc (...)

52i Lors de la célébration des Tricennalia de Constantin, Dalmatius est nommé César.20

  • 21 Ce rhéteur gaulois est cité par Ausone dans sa Commemoratio Professorum burdigaliensium (Prof., 5) (...)

53XXX k Pater, rhéteur, dispense son enseignement à Rome avec un immense succès.21

  • 22 Le rhéteur Nazarius est l’auteur du 10e panégyrique latin. Il prononça celui-ci en personne, à Rom (...)

54l La fille du rhéteur Nazarius égale son père en éloquence.22

  • 23 C. Annius Tiberianus fut le préfet du prétoire du César Constantin II en Gaule en 336, et le demeu (...)

55m Tibérianus, parleur habile, gouverne les Gaules en qualité de préfet du prétoire.23

  • 24 Le Martyrium est la basilique que Constantin fit construire à côté de celles du Golgotha et de l’A (...)

56n Eustathe, prêtre de Constantinople se fait connaître. Grâce à son activité un martyrium est construit à Jérusalem.24

(279e Olympiade)

  • 25 Eusèbe de Nicomédie faisait partie des évêques qui avaient soutenu Arius au concile de Nicée, douz (...)

57XXXI a Constantin, baptisé tout à la fin de sa vie par Eusèbe de Nicomédie, sombre dans la doctrine des ariens. C’est là l’origine de l’occupation des églises et de la discorde universelle que l’on constate encore à présent.25

  • 26 En 331, le roi perse Sapor II s’était emparé de l’Arménie, qui était un royaume chrétien. C’était (...)

58b Constantin, qui préparait une guerre contre les Perses, meurt dans la résidence impériale d’Acyron près de Nicomédie, dans la 66e année de son âge. Après lui, ses trois fils qui étaient Césars sont nommés Augustes.26

Romanorum XXXV regnauit Constantinus, Constantius et Constans ann. XXIV, mens. V, diebus XIII

59I c Ablabius praefectus praetorio et multo nobilium occisi.

60d Sapor, rex Persarum, Mesopotamia uastata duobus ferme mensibus Nisibin obsedit.

61e Dalmatius Caesar, quem patruus Constantinus consortem regni filiis dereliquerat, factione Constantii patruelis et tumultu militari interimitur.

62f Iacobus Nisibenus episcopus agnoscitur. Ad cuius preces saepe urbs discrimine liberata est.

63II g Ex hoc loco impietas Arriana Constantii regis fulta praesidio exiliis carceribus et uariis adflictionum modis primum Athanasium, deinde omnes non suae partis episcopos persecuta est.

64III a Constantinus bellum fratri inferens iuxta Aquileiam Alsae occiditur.

Règne de Constantin, Constance et Constant, 35e des Romains : 24 ans, 5 mois et 13 jours

  • 27 Flavius Ablabius est un des grands personnages du règne de Constantin. Il fut préfet du prétoire e (...)

65I c Ablabius, préfet du prétoire, est tué, ainsi qu’un grand nombre de nobles.27

  • 28 Par Mésopotamie, il faut ici entendre la province romaine de ce nom, située au sud de l’Arménie ma (...)

66d Sapor, roi des Perses, dévasta la Mésopotamie et assiégea Nisibe pendant presque deux mois.28

  • 29 Ce soulèvement militaire eut lieu à Constantinople, à l’instigation de l’entourage de Constance II (...)

67e Dalmatius, César que Constantin, son oncle paternel, avait associé à ses fils dans l’exercice du pouvoir, est tué par la faction de son cousin Constance à l’occasion d’un soulèvement de soldats.29

  • 30 Cette menace était celle des assiégeants perses (voir supra, a. 338, d). Le rôle éminent qu’aurait (...)

68f Jacques, évêque de Nisibe, se fait connaître. C’est à la suite de ses incessantes prières que la ville fut libérée de la menace qui pesait sur elle.30

  • 31 Athanase était revenu d’un premier exil le 23 novembre 337. Les tracas dont il fut l’objet à Alexa (...)

69II g À partir de cette date, l’impiété arienne, soutenue et protégée par le monarque Constance, infligea exils, emprisonnements et toutes sortes de tourments à Athanase d’abord, puis à tous les évêques qui ne se ralliaient pas à elle.31

  • 32 Le frère de Constantin II, qui n’est pas nommé, est Constant, le plus jeune des fils de Constantin (...)

70III a Constantin qui faisait la guerre à son frère est tué à Alsa, près d’Aquilée.32

CCLXXX Olymp.

71IV b Vario euentu aduersum Francos a Constante pugnatur.

72c Multae Orientis urbes terrae motu horribili consederunt.

73d Audeus in Syria Coele clarus habetur. A quo haeresis Audiana.

74V e Franci a Constante perdomiti et pax cum eis facta.

75f Hermogenes magister militiae Constantinopoli tractus a populo ob episcopum Paulum, quem regis imperio et Arrianorum factione pellebat.

76g Antiochae dominicum aureum dedicatur.

77h Macedonius artis plumariae in locum Pauli ab Arrianis episcopus subrogatur, a quo nunc haeresis Macedoniana.

78i Paulus crudelitate praefecti Philippi – nam fautor Macedonii partium erat – et Arrianorum insidiis strangulatur.

79VI a Maximinus Treuerorum episcopus clarus habetur. A quo Athanasius Alexandriae episcopus, cum a Constantio quaereretur ad poenam, honorifice susceptus est.

80II–CCCLX

81VII b Sapor Persarum rex Christianos persequitur.

82c Neocaesaria in Ponto subuersa excepta ecclesia et episcopo ceterisque qui ibidem reperti sunt.

(280e Olympiade)

  • 33 Devenu seul empereur en Occident en avril 340, Constant s’était aussitôt porté sur le Rhin. L’info (...)

83IV b C’est sans résultat décisif que Constant combat les Francs.33

  • 34 Ce tremblement de terre frappa surtout Antioche selon Socrate (2, 10). Voir Guidoboni, n° 138, p. (...)

84c De nombreuses villes d’Orient s’effondrèrent lors d’un effroyable tremblement de terre.34

  • 35 Le diacre Audeus, originaire de Mésopotamie et chrétien d’une grande rigueur morale selon Épiphane (...)

85d Audeus jouit d’un grand renom en Coelé Syrie. L’hérésie audienne vient de lui.35

  • 36 Cette notice prend la suite de a. 341, b. Selon Zosime (3, 6), les Francs saliens, chassés par les (...)

86V e Les Francs furent soumis par Constant et l’on fit la paix avec eux.36

  • 37 Évêque nicéen de Constantinople depuis 336, exilé une première fois par Constantin, Paul avait été (...)

87f Hermogène, maître de la milice, est traîné par le peuple dans Constantinople parce qu’il chassait l’évêque Paul sur ordre du monarque et à l’instigation des ariens.37

  • 38 La dédicace de cette basilique octogonale eut donc lieu quinze ans après le début des travaux (voi (...)

88g À Antioche, dédicace de l’église « dorée » du Seigneur.38

  • 39 L’expression latine indique que Macedonius était brodeur au plumetis. Il travaillait donc à broder (...)

89h Macédonius, artiste brodeur, est élu évêque par les ariens en lieu et place de Paul. D’où l’hérésie macédonienne qui sévit aujourd’hui.39

  • 40 Paul fut envoyé à Émèse en 342, revint à Constantinople en 344, puis partit à Thessalonique, fêta (...)

90i Paul, victime de la cruauté du préfet Philippe – il était en effet favorable au parti de Macédonius – et de la ruse des ariens, meurt étranglé.40

  • 41 On a vu qu’Athanase avait fui Alexandrie le 18 mars 339 (voir supra, a. 339, g). Les ariens avaien (...)

91VI a Maximin, évêque de Trèves jouit d’un grand renom. C’est lui qui accueillit avec les honneurs l’évêque d’Alexandrie Athanase alors poursuivi par Constance qui voulait lui infliger un châtiment.41

922360

  • 42 Les chrétiens avaient été inquiétés par Sapor dès la fin du règne de Constantin. Mais la persécuti (...)

93VII b Sapor, roi des Perses, persécute les chrétiens.42

  • 43 Théophane place ce tremblement de terre à l’année 5853 de sa Chronographie, soit en 343. Guidoboni (...)

94c Néocésarée, dans le Pont, fut détruite à l’exception de son église où l’évêque et les autres personnes qui y avaient trouvé refuge eurent la vie sauve.43

CCLXXXI Olymp.

95VIII d Titianus, uir eloquens, praefecturam praetorio aput Gallias administrat.

96IX e Athanasius ad Constantis litteras Alexandriam regreditur.

97f Dyrrachium terrae motu conruit et tribus diebus ac noctibus Roma nutauit plurimaeque Campaniae urbes uexatae.

98g Magnis rei publicae expensis in Seleucia Syriae portus effectus.

99h Rursum Sapor tribus mensibus obsidet Nisibin.

100X i Eusebius Emisenus Arrianae signifer factionis multa et uaria conscribit.

101k Solis facta defectio.

102XI l Bellum Persicum nocturnum aput Singaram, in quo haut dubiam uictoriam militum stoliditate perdidimus. Neque uero ullum Constantio ex IX grauissimis proeliis contra Persas bellum fuit <grauius>. Nam ut alia omittam, Nisibis obessa, Bizabde et Amida captae sunt.

103a XL Maximus post Macarium Hierosolymarum episcopus moritur. Post quem ecclesiam Arriani inuadunt, id est Cyrillus, Eutychius, rursum Cyrillus, Irenaeus, tertio Cyrillus, Hilarius, quarto Cyrillus. Quorum Cyrillus, cum a Maximo fuisset presbyter ordinatus et post mortem eius ita ei ab Acacio episcopo Caesariensis et ceteris Arrianis episcopatus promitteretur, si ordinationem Maximi repudiasset, diaconus in ecclesia ministrauit. Ob quam impietatem sacerdotii mercede pensatus Heraclium, quem moriens Maximus in suum locum substituerat, uaria fraude sollicitans de episcopo in presbyterum regradauit.

(281e Olympiade)

  • 44 Fabius Titianus avait été consul ordinaire en 337, et préfet de la Ville de 339 à 341. C’est à cet (...)

104VIII d Titianus, homme éloquent, exerce dans les Gaules la charge de préfet du prétoire.44

  • 45 Le deuxième retour d’Athanase dans sa ville se fit le 21 octobre 346. Grégoire de Cappadoce, qui o (...)

105IX e Athanase, suite à d’une lettre de Constant, rentre à Alexandrie.45

  • 46 Guidoboni, nos 143 et 144, p. 251-254. Le séisme de Dyrrachium est aussi mentionné par l’Expositio (...)

106f Dyrrachium s’écroula lors d’un tremblement de terre, Rome trembla pendant trois jours et trois nuits et nombre de villes de Campanie furent ravagées.46

  • 47 Il s’agit de Séleucie de Piérie. Constance II résida moins longtemps à Constantinople qu’à Antioch (...)

107g Moyennant de grandes dépenses de l’État, un port fut aménagé à Séleucie de Syrie.47

  • 48 Ce deuxième siège, d’une durée de 78 jours, selon Théophane (Chronogr., 5837), fut aussi vain que (...)

108h De nouveau, Sapor assiège Nisibe pendant trois mois.48

  • 49 Disciple de l’homéen Eusèbe de Césarée, Eusèbe d’Émèse adopta par la suite le parti de l’homoiousi (...)

109X i Eusèbe d’Émèse, le porte-enseigne de la faction arienne, rédige beaucoup d’ouvrages variés.49

  • 50 Il y eut trois éclipses de soleil en 347. Elles furent toutes trois partielles : le 27 avril à 8 h (...)

110k Éclipse de soleil.50

  • 51 La datation de la bataille de Singara, au cours de laquelle Constance dut battre en retraite de nu (...)

111XI l Un engagement nocturne eut lieu contre les Perses près de Singara ; la sottise de nos soldats nous y fit perdre une victoire déjà assurée. Parmi les neuf batailles les plus rudes livrées aux Perses, il n’y eut pas de défaite plus lourde pour Constance. En effet, sans parler du reste, Nisibe fut assiégée et Bizabdè et Amida prises.51

  • 52 La mort de Macaire permet à Jérôme d’évoquer les manoeuvres des ariens pour s’emparer du siège de (...)

112a Maxime, 40e évêque de Jérusalem et successeur de Macaire, meurt. Après lui, l’église est la proie des ariens, à savoir Cyrille, Eutychius, de nouveau Cyrille, Irénée, Cyrille pour la troisième fois, Hilaire, Cyrille pour la quatrième fois. Or parmi eux, Cyrille, qui avait pourtant été ordonné prêtre par Maxime et qui, à la mort de ce dernier, s’était vu promettre le siège épiscopal par l’évêque Acace de Césarée et les autres ariens à condition de renoncer à l’ordination reçue de Maxime, exerça dans l’Église en qualité de diacre. Quand pour prix de cette impiété il eut reçu l’épiscopat, il fomenta diverses intrigues contre Héraclius, que Maxime avait désigné à sa mort pour lui succéder, et d’évêque qu’il était le rétrograda au rang de prêtre.52

CCLXXXII Olymp.

113XII b Romanae ecclesiae XXXIV ordinatur episcopus Liberius. Quo in exilium ob fidem truso omnes clerici iurauerunt ut nullum alium susciperent. Verum cum Felix ab Arrianis fuisset in sacerdotium substitutus, plurimi peierauerunt et post annum cum Felice eiecti sunt, quia Liberius taedio uictus exilii et in haeretica prauitate subscribens Romam quasi uictor intrauerat.

114XIII c Magnentio aput Augustodunum arripiente imperium Constans haut longe ab Hispania in castro, cui Helenae nomen est, interficitur anno aetatis XXX ; quam ob rem turbata re publica Vetranio Mursae, Nepotianus Romae imperatores facti.

115a Romae populus aduersum Magnentiacos rebellans ab Heraclida senatore proditur.

116b Nepotiani caput pilo per urbem circumlatum multaeque proscriptiones nobilium et caedes factae.

117c Vetranioni aput Naissum a Constantio regium insigne detractum.

118XIV d Magnentius Mursae uictus, in quo proelio Romanae uires conciderunt.

119e Gallus, Constantii patruelis, Caesar factus.

(282e Olympiade)

  • 53 Jules Ier mourut le 12 avril 352 selon le Liber pontificalis (éd. Duchesne, I, p. 9). Son successe (...)

120XII b À Rome, Libère est ordonné 34e évêque. Mais après son départ en exil à cause de sa foi, tous ses clercs firent le serment de n’accepter aucun autre évêque. Cependant, quand Félix lui eut été substitué par les ariens dans l’épiscopat, un bon nombre d’entre eux se parjurèrent et furent chassés un an plus tard avec Félix, car Libère, vaincu dans son exil par le découragement, avait souscrit à la foi dévoyée des hérétiques et fait son entrée à Rome comme s’il était vainqueur.53

  • 54 Magnus Magnentius prit le pouvoir le 18 janvier 350, à Autun, à la suite d’un complot ourdi par le (...)

121XIII c Magnence prend de force le pouvoir impérial près d’Autun et Constant est tué dans la 30e année de son âge non loin de l’Espagne, dans un fort appelé Héléna. Comme cet événement avait jeté le trouble dans l’État, Vétranion fut fait empereur à Mursa et Népotien à Rome.54

  • 55 Les faits que relate cette notice sont liés à l’usurpation de Népotien à Rome, qui eut lieu entre (...)

122a À Rome, le peuple qui se soulevait contre les partisans de Magnence est trahi par le sénateur Héraclidès.55

  • 56 Marcellinus noya dans le sang l’usurpation de Népotien, qui fut tué le 30 juin 350, de même que sa (...)

123b La tête de Népotien fut promenée à travers la ville au bout d’une pique et de nombreux nobles furent victimes de proscriptions et de massacres.56

  • 57 Tandis que Magnence essayait de traiter avec lui, Vétranion négocia avec Constance. Revenu de Méso (...)

124XIV c Vétranion se vit enlever l’insigne du pouvoir impérial par Constance à Naissus.57

  • 58 Constance II projetait sans doute de marcher sur l’Italie, mais Magnence se porta contre lui en Il (...)

125d Magnence est vaincu à Mursa ; lors de la bataille, les forces romaines furent anéanties.58

  • 59 C’est à Sirmium, où il finissait de prendre ses quartiers d’hiver, que Constance II désigna son co (...)

126e Gallus, cousin germain de Constance par son père, fut fait César.59

127XV f Gallus Iudaeos, qui interfectis per noctem militibus arma ad rebellandum inuaserant, oppressit caesis multis hominum milibus usque ad innoxiam aetatem et ciuitates eorum Diocaesariam, Tiberiadem et Diospolim plurimaque oppida igni tradidit.

128g Nonnulli nobilium Antiochiae a Gallo interfecti.

CCLXXXIII Olymp.

129XVI h Magnentius Lugduni in palatio propria se manu interficit et Decentius, frater eius, quem ad tuendas Gallias Caesarem miserat aput Senonas laqueo uitam explet.

130a Gennadius forensis orator Romae insignis habetur.

131b Mineruius Burdigalensis rhetor Romae florentissime docet.

132II–CCCLXX

133XVII c Gallus Caesar sollicitatus a Constantio patrueli, cui in suspicionem ob egregiam indolem uenerat, Histriae occiditur.

134d Siluanus in Gallia res nouas molitus XXVIII die extinctus est.

135e Victorinus rhetor et Donatus grammaticus, praeceptor meus, Romae insignes habentur. E quibus Victorinus etiam statuam in foro Traiani meruit.

136f Paulinus et Rodanius Galliarum episcopi in exilium ob fidem trusi.

  • 60 La révolte juive que mentionne Jérôme est celle que mena un certain Patricius, qui se proclama roi (...)

137XV f Gallus réprima les Juifs qui, après avoir tué de nuit des soldats, s’étaient emparé des armes pour soutenir leur révolte ; il tua plusieurs milliers de personnes sans épargner ceux que leur âge rendait innocents et livra aux flammes les villes de Diocésarée, Tibériade et Diospolis ainsi que plusieurs places fortes.60

  • 61 Les rapports sur le gouvernement de Gallus que reçut Constance soulignaient sa violence. Aussi l’A (...)

138g De nombreux nobles furent tués à Antioche par Gallus.61

(283e Olympiade)

  • 62 Quittant la Gaule pour l’Illyricum à la fin de 350, Magnence avait nommé César son frère Decentius (...)

139XVI h Magnence se tue de sa propre main à Lyon, dans le palais, et à Sens, son frère Decentius, qu’il avait envoyé comme César pour défendre les Gaules, se sert d’un lacet pour mettre fin à ses jours.62

  • 63 Ce Gennadius n’est pas autrement connu. Il est le seul à être signalé comme « orator » par Jérôme (...)

140a Gennadius, avocat public, jouit à Rome d’une grande réputation.63

  • 64 Minervius est également connu par Ausone (Prof., 1).

141b Minervius de Bordeaux, rhéteur, dispense son enseignement à Rome avec beaucoup de brio.64

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  • 65 Se rendant à la convocation insistante de Constance II, Gallus prit le chemin de l’Italie. Arrêté (...)

143XVII c Gallus, César, convoqué par son cousin Constance auquel il était devenu suspect du fait de ses qualités hors du commun, est tué en Istrie.65

  • 66 Silvanus était magister peditum en Gaule. Au début de l’été 355, accusé de conspiration, il se fit (...)

144d Silvanus qui avait fomenté une révolution en Gaule trouva la mort 28 jours plus tard.66

  • 67 Ces deux professeurs exerçaient encore une vingtaine d’années plus tard, lorsque Jérôme fit ses ét (...)

145e Victorinus, rhéteur, et Donat, grammairien, qui a été mon maître, jouissent à Rome d’une grande réputation. Victorinus mérita même d’avoir sa statue sur le forum de Trajan.67

  • 68 Avec ces deux évêques, Jérôme entame la liste des nicéens exilés par Constance II. L’empereur prof (...)

146f Paulinus et Rodanius, évêques des Gaules, sont contraints à l’exil à cause de leur foi.68

147XVIII g Alcimus et Delfidius rhetores in Aquitanica florentissime docent.

148h Donatus, a quo supra Donatianos in Africa dici memorauimus, Carthagine pellitur. Quidam sectatores eius etiam Montenses uocant eo quod ecclesiam Romae primum in monte habere coeperint.

149i Eusebius Vercellensis episcopus et Lucifer ac Dionysius Caralitanae et Mediolanensis ecclesiae episcopi, Pancratius quoque Romanus presbyter et Hilarius diaconus distantibus inter se ab Arrianis et Constantio damnantur exiliis.

150a Iulianus frater Galli Mediolanii Caesar appellatur.

151XIX b Antonius monachus CV aetatis anno in heremo moritur solitus multis ad se uenientibus de Paulo quodam Thebaeo mirae beatitudinis uiro referre, cuius nos exitum breui libello explicuimus.

152c Hilarius episcopus Pictauensis, factione Saturnini Arelatensis episcopi reliquorumque qui cum eo erant Arrianorum ante triennium in Frygiam pulsus, libros de nostra religione componit.

153d Reliquiae apostoli Timothei Constantinopolim inuectae.

154e Sarmata, Amatas et Macarius discipuli Antonii insignes habentur.

155f Liberius episcopus Romanus in exilium mittitur.

156g Magnae Alamannorum copiae aput Argentoratum oppidum Galliarum a Caesare Iuliano oppressae.

  • 69 Alcimus Aethius et Attius Tiro Delphidius sont présentés par Ausone parmi les professeurs bordelai (...)

157XVIII g Alcimus et Delfidius, rhéteurs, dispensent leur enseignement en Aquitaine avec beaucoup de brio.69

  • 70 Donat qui fut évêque schismatique de Carthage, face à l’évêque officiel Cécilien et à ses successe (...)

158h Donat, dont nous avons rappelé plus haut qu’il avait donné son nom aux Donatistes d’Afrique, est chassé de Carthage. Certains appellent aussi ses sectateurs les « Montenses » du fait qu’à Rome, à leurs débuts, ils ont occupé une église située sur une hauteur.70

  • 71 À la suite du concile d’Arles, l’évêque de Rome Libère avait envoyé en délégation à Constance II l (...)

159i Eusèbe, évêque de Verceil, Lucifer et Denys, évêques des églises de Cagliari et de Milan, ainsi que le prêtre romain Pancrace et le diacre Hilaire sont condamnés à l’exil dans des lieux éloignés les uns des autres par les ariens et Constance.71

  • 72 Julius Constantius, demi-frère de Constantin, avait eu Gallus de son premier mariage avec Galla, e (...)

160a Julien, le frère de Gallus, est nommé César à Milan.72

  • 73 Ce célèbre ermite, tenu pour le « père » du monachisme, est connue par la Vie qu’Athanase d’Alexan (...)

161XIX b Antoine, moine, meurt au désert dans la 105e année de son âge ; il avait coutume de parler à ses nombreux visiteurs d’un certain Paul de Thèbes, homme d’une extraordinaire sainteté, dont j’ai exposé la fin dans un tout petit livre.73

  • 74 Hilaire, qui n’avait pas assisté au concile d’Arles en 353 (peut-être n’était-il pas encore évêque (...)

162c Hilaire, évêque de Poitiers, exilé trois ans en Phrygie par la faction de l’évêque d’Arles Saturnin et des autres ariens de son entourage, compose des livres sur notre religion.74

  • 75 La translation eut lieu le 1er juin 356 (Seeck, Regesten, p. 202). Les reliques venaient d’Éphèse (...)

163d Les reliques de l’apôtre Timothée ont été transportées à Constantinople.75

  • 76 De ces trois moines, donnés comme disciples d’Antoine, le plus connu est sans conteste Macaire, di (...)

164e Sarmata, Amatas et Macaire, disciples d’Antoine, jouissent d’une grande réputation.76

  • 77 Libère s’était déclaré solidaire des évêques exilés par le concile de Milan de 355 et avait refusé (...)

165f Libère, évêque de Rome, est envoyé en exil.77

  • 78 Selon Zosime (3, 3), Julien aurait reçu en 356 le pouvoir de commander les armées des Gaules. C’es (...)

166g D’importantes troupes d’Alamans furent anéanties à Argentoratum, place forte des Gaules, par le César Julien.78

CCLXXXIV Olymp.

167XX h Saraceni in monasterium beati Antonii inruentes Sarmatam interficiunt.

168i Constantio Romam ingresso ossa Andreae apostoli et Lucae euangelistae a Constan­tinopolitanis miro fauore suscepta.

169XXI a Nicomedia terrae motu funditus euersa uicinis urbibus ex parte uexatis.

170b Paulinus Treuirorum episcopus in Frygia exulans moritur.

171c Euanthius eruditissimus grammaticorum Constantinopoli diem obit, in cuius locum ex Africa Chrestus adducitur.

172XXII d Synhodus aput Ariminum et Seleuciam Isauriae facta in qua antiqua patrum fides decem primum legatorum, dehinc omnium proditione damnata est.

173e Honoratus ex praefecto praetorio Galliarum primus Constantinopoli praefectus urbis factus.

174f Gratianus, qui nunc imperator est, nascitur.

175g Hilarius cum aput Constantinopolim librum pro se Constantio porrexisset, ad Gallias redit.

176h Macedonius Constantinopoli pellitur.

177i Omnes paene toto orbe ecclesiae sub nomine pacis et regis Arrianorum consortio polluuntur.

(284e Olympiade)

  • 79 Sur Sarmata (nom vraisemblablement ethnique : « le Sarmate »), disciple et successeur d’Antoine co (...)

178XX h Les Saracènes tuent Sarmata lors d’un assaut contre le monastère du bienheureux Antoine.79

  • 80 C’est le fameux aduentus de Constance II à Rome, si bien décrit par Ammien Marcellin (16, 20). L’e (...)

179i Constance fit son entrée à Rome ; après quoi les ossements de l’apôtre André et de l’évangéliste Luc furent accueillis par les habitants de Constantinople avec beaucoup d’enthousiasme.80

  • 81 Ce tremblement de terre se produisit à l’aube du 24 août 358. Ammien (17, 7, 1-9) le décrit dans l (...)

180XXI a Nicomédie fut totalement détruite par un tremblement de terre tandis que les villes voisines furent partiellement endommagées.81

  • 82 Paulin était en exil depuis quatre ans (cf. supra, a. 354, f).

181b Paulinus, évêque de Trèves, meurt durant son exil en Phrygie.82

  • 83 Un tel remplacement ne peut concerner qu’une chaire publique, ici impériale. L’Afrique était réput (...)

182c Evanthius, le plus savant des grammairiens, décède à Constantinople ; pour le remplacer, on fait venir Chrestus d’Afrique.83

  • 84 Depuis Sirmium où il résidait, Constance II convoqua deux conciles, l’un en Occident, l’autre en O (...)

183XXII d Un synode eut lieu à Rimini et à Séleucie d’Isaurie ; à cette occasion l’antique foi des Pères fut condamnée par la trahison d’abord de dix légats, puis de tous.84

  • 85 Depuis sa fondation en 324, Constantinople était placée sous la juridiction d’un proconsul, qui av (...)

184e Honoratus, jusque-là préfet du prétoire des Gaules, fut à Constantinople le premier à être fait préfet de la ville.85

  • 86 Seeck place cette naissance le 18 avril 359. Gratien était le fils du futur empereur Valentinien, (...)

185f Gratien, qui est l’empereur actuel, naît.86

  • 87 Hilaire, qui avait pris part aux séances du concile de Séleucie, accompagna à Constantinople les d (...)

186g Hilaire, après avoir adressé depuis Constantinople un livre d’apologie personnelle à Constance, rentra dans les Gaules.87

  • 88 Évêque de Constantinople depuis 341, Macédonius (Makédonios) était un partisan de Basile d’Ancyre, (...)

187h Macédonius est chassé de Constantinople.88

  • 89 La « collusion des ariens » désigne le compromis auquel parvinrent les conciles de Rimini et de Sé (...)

188i Presque toutes les églises dans le monde entier sont souillées, au nom de la paix et du monarque du fait de la collusion des ariens.89

189XXIII k Constantinopoli ecclesiarum maxima dedicatur.

190l Meletius Sebastiae Armeniorum episcopus ab Acacio et Georgio episcopis Arrianis Antiochiam transfertur et post non grande temporis interuallum, cum presbyteros qui ab Eudoxio antecessore suo depositi fuerant suscepisset, exilii iustissimam causam subita fidei mutatione delusit.

191a Gallia per Hilarium Ariminensis perfidiae dolos damnat.

CCLXXXV Olymp.

192XXIV b Constantius Mopsocrenis inter Ciliciam Cappadociamque moritur anno aetatis XLV.

Romanorum XXXVI regnauit Iulianus ann. I, mens. VIII

193I c Iuliano ad idolorum cultum conuerso blanda persecutio fuit inliciens magis quam inpellens ad sacrificandum in qua multi ex nostris uoluntate propria corruerunt.

194d Georgio per seditionem populi incenso qui in locum Athanasii ab Arrianis fuerat ordinatus, Athanasius Alexandriam reuertitur.

195e Eusebius et Lucifer de exilio regrediuntur. E quibus Lucifer adscitis duobus aliis confessoribus Paulinum, Eustathii episcopi presbyterum, qui se numquam haereticorum communione polluerat, in parte catholica Antiochae episcopum facit.

  • 90 La « Grande église de la sainte sagesse », future Sainte-Sophie, ecclesia maior de Constantinople, (...)

196XXIII k À Constantinople, dédicace de la plus grande des églises.90

  • 91 Eudoxe avait été nommé évêque de Constantinople en janvier 360 en remplacement de Macédonius. Le s (...)

197l Mélèce, évêque de Sébaste en Arménie, est transféré à Antioche par les évêques ariens Acace et Georges et, bien qu’il eût accueilli dans sa communion les prêtres qui avaient été déposés par son prédécesseur Eudoxe, peu de temps après il se joua de cette cause tout à fait juste d’exil par un retournement subit de sa foi.91

  • 92 Après plus de trois années d’exil, Hilaire était revenu en Gaule en passant par Constantinople et (...)

198a La Gaule condamne par la voix d’Hilaire la tromperie dont s’est servie la foi dévoyée de Rimini.92

(285e Olympiade)

  • 93 Apprenant à Césarée, en mars-avril 360, la proclamation de Julien en Gaule, Constance II commença (...)

199XXIV b Constance meurt à Mopsucrène, entre la Cilicie et la Cappadoce, dans la 45e année de son âge.93

Règne de Julien 36e des Romains : 1 an, 8 mois

  • 94 Enfant, Julien avait eu, sous la tutelle d’Eusèbe de Nicomédie, puis de Mardonios, une éducation c (...)

200I c Julien s’étant converti au culte des idoles, il y eut une persécution caressante qui incitait à sacrifier davantage qu’elle n’y forçait ; à cette occasion, beaucoup des nôtres faillirent de leur plein gré.94

  • 95 Georges de Cappadoce était revenu à Alexandrie le 26 novembre 361, ignorant encore le décès de Con (...)

201d Georges qui avait été ordonné par les ariens à la place d’Athanase fut brûlé lors d’un soulèvement du peuple ; Athanase revient alors à Alexandrie.95

  • 96 L’édit qui rappelait d’exil les évêques bannis par Constance II fut affiché à Alexandrie le 9 févr (...)

202e Eusèbe et Lucifer rentrent d’exil. Lucifer, après s’être adjoint deux autres confesseurs, nomme évêque d’Antioche, pour le parti catholique, Paulin, un prêtre de l’évêque Eustathe, qui ne s’était jamais laissé souiller par la communion avec les hérétiques.96

203II f Prohaeresius sofista Atheniensis lege data, ne Christiani liberalium artium doctores essent, cum sibi specialiter Iulianus concederet ut Christianus doceret, scholam sponte deseruit.

204a Aemilianus ob ararum subuersionem Dorostari a uicario incenditur.

205b Ecclesia Antiochae clausa et grauissima imminentis persecutionis procella Domini uoluntate sopita est. Nam Iulianus in Persas profectus nostrum post uictoriam dis sanguinem uouerat. Vbi a quodam simulato perfuga ad deserta perductus, cum fame et siti apostatam perdidisset exercitum et inconsultius a suorum erraret agminibus, ab obuio forte hostium equite conto ilia perfossus interiit anno aetatis XXXII. Post quem sequenti die Iouianus ex primicerio domesticorum imperator factus est.

Romanorum XXXVII regnauit Iouianus mens. VIII

206II–CCCLXXX

207I c Iouianus rerum necessitate compulsus Nisibin et magnam Mesopotamiae partem Sapori Persarum regi tradidit.

208d Synodus Antiochiae a Melitio et suis facta, in qua homousio anomoeoque reiecto medium inter haec homoeousion Macedonianum dogma uindicauerunt.

209e Iouianus cruditate siue odore prunarum, quas nimias adoleri iusserat, Dadastanae moritur anno aetatis XXXIV. Post quem Valentinianus, tribunus scutariorum e Pannonia Cibalensis aput Nicaeam Augustus appellatus, fratrem Valentem Constantinopoli in communionem regni adsumit.

  • 97 Le 17 juin 362, Julien avait publié un édit sur la nomination des professeurs dans les cités, édit (...)

210II f Prohairésios, sophiste athénien, après la promulgation de la loi interdisant aux chrétiens d’enseigner les arts libéraux et malgré l’autorisation particulière d’enseigner qui lui avait été concédée, tout chrétien qu’il fût, par Julien, abandonna de lui-même son école.97

  • 98 Dorostorum – ou Durostorum – était une cité de Mésie Inférieure (puis Seconde) située sur la rive (...)

211a Aemilianus est brûlé à Dorostorum par le vicaire parce qu’il avait renversé des autels.98

  • 99 Julien résidait à Antioche depuis le mois de juin 362. La fermeture de la grande église de la cité (...)

212b L’église d’Antioche fut fermée et l’orage si violent de la persécution qui menaçait fut apaisé par la volonté du Seigneur. En effet, Julien qui était parti combattre les Perses avait, après la victoire, voué notre sang aux dieux. Mais il se laissa alors mener dans le désert par un faux transfuge et comme il avait épuisé son armée apostate soumise à la faim et à la soif et que, dans un excès d’imprudence, il s’aventurait à l’écart de ses colonnes, il tomba sur un cavalier ennemi qui lui perça le flanc avec sa lance ; il périt ainsi dans la 32e année de son âge. Le jour suivant, pour lui succéder, Jovien, jusque-là primicier des domestici, fut fait empereur.99

Règne de Jovien 37e des Romains : 8 mois

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  • 100 Héritant d’une situation très délicate en Mésopotamie, Jovien choisit de traiter avec Sapor. Les p (...)

214I c Jovien, contraint par l’urgence de la situation, livra Nisibe et une grande partie de la Mésopotamie à Sapor, roi des Perses.100

  • 101 Le synode d’Antioche, qui eut lieu en 363, marque le ralliement de Mélèce à la formule de foi de N (...)

215d Un synode eut lieu à Antioche, à l’initiative de Mélèce et des siens, dans lequel, après avoir rejeté les termes homoousios et anomoios, ils adoptèrent, avec le terme intermédiaire homoiousios, le dogme macédonien.101

  • 102 Après avoir livré Nisibe aux Perses, Jovien fit retraite vers Antioche, où il séjourna brièvement (...)

216e Jovien, du fait d’une indigestion ou de l’émanation des charbons qu’il avait ordonné de faire brûler en trop grande quantité, meurt à Dadastane dans la 34e année de son âge. Après lui, Valentinien, tribun des Scutarii, originaire de Cibala en Pannonie, fut nommé Auguste à Nicée, puis choisit à Constantinople son frère Valens pour partager l’empire avec lui.102

CCLXXXVI Olymp.

Romanorum XXXVIII regnauit Valentinianus et Valens ann. XIV, mens. V

217I a Valentinianus egregius alias imperator et Aureliano moribus similis, nisi quod seueritatem eius nimiam et parcitatem quidam crudelitatem et auaritiam interpretabantur.

218b Apollinaris Laodicenus episcopus multimoda nostrae religionis scripta componit.

219II c Terrae motu per totum orbem facto, mare litus egreditur et Siciliae multarumque insularum urbes innumerabiles populos oppressere.

220d Procopius, qui aput Constantinopolim tyrannidem inuaserat, aput Frygiam Salutarem extinctus et plurimi Procopianae partis caesi atque proscripti.

221e Romanae ecclesiae XXXV ordinatur episcopus Damasus et post non multum temporis interuallum Vrsinus a quibusdam episcopus constitutus Sicininum cum suis inuadit, quo Damasianae partis populo confluente crudelissimae interfectiones diuersi sexus perpetrae.

222a Valens, ab Eudoxio Arrianorum episcopo baptizatus nostros persequitur.

223III b Gratianus Valentiniani filius Ambianis imperator factus.

224c Tanta Constantinopoli est orta tempestas ut mirae magnitudinis decidens grando nonnullos hominum interfecerit.

225d Aput Atrabatas lana caelo pluuiae mixta defluxit.

226e Hilarius episcopus Pictauis moritur.

227IV f Nicaea, quae saepe ante corruerat, terrae motu funditus euersa.

228g Libanius Antiochenus rhetor insignis habetur.

(286e Olympiade)

Règne de Valentinien et de Valens 38e des Romains : 14 ans, 5 mois

  • 103 Cette appréciation sur le personnage est très proche de celle d’Ammien (30, 8). La comparaison ave (...)

229I a Valentinien fut du reste un empereur remarquable et semblable à Aurélien par ses mœurs, à ceci près que certains tenaient son excessive sévérité et sa parcimonie pour de la cruauté et de l’avarice.103

  • 104 Nicéen partisan d’Athanase, Apollinaire avait été porté à la tête de la communauté nicéenne de Lao (...)

230b Apollinaire, évêque de Laodicée, compose des écrits variés touchant à notre religion.104

  • 105 Ce fameux tremblement de terre méditerranéen, qui provoqua un grand raz de marée, eut lieu dans la (...)

231II c À la suite d’un tremblement de terre qui secoua l’univers entier, la mer submergea la côte et les villes de Sicile et des nombreuses îles s’effondrèrent sur un nombre incalculable de personnes.105

  • 106 Procope était apparenté à la famille constantinide par Basilina, la première épouse de Julien. Il (...)

232d Procope, qui avait usurpé le pouvoir à Constantinople, mourut en Phrygie Salutaris et nombre de ses partisans furent tués et proscrits.106

  • 107 Libère était mort le 24 septembre 366. Damase fut porté à l’épiscopat le 1er octobre 366 alors que (...)

233e À Rome, Damase est ordonné 35e évêque et peu de temps après Ursinus, qui avait été établi évêque par certains, s’empara avec les siens du Sicininum où l’arrivée massive de partisans de Damase entraîna d’atroces massacres perpétrés sur des personnes des deux sexes.107

  • 108 Eudoxe était un anoméen, donc un arien radical, mais ses positions doctrinales varièrent en foncti (...)

234a Valens, baptisé par l’évêque arien Eudoxe, persécute les nôtres.108

  • 109 Pendant l’été 367, Valentinien Ier séjourna à Amiens, où il tomba gravement malade. Guéri, il proc (...)

235III b Gratien, fils de Valentinien, fut fait empereur chez les Ambiens.109

  • 110 Cette averse de grêle exceptionnelle eut lieu le 4 juillet (Seeck, Reg., p. 231).

236c À Constantinople éclata un orage si violent que des grêlons d’une taille incroyable tombèrent en tuant plusieurs personnes.110

  • 111 C’est la mention unique de ce phénomène pollinique.

237d Chez les Atrébates il tomba du ciel un mélange de laine et de pluie.111

  • 112 Hilaire mourut le 1er novembre ou le 13 janvier 367 ou 368, dans son diocèse.

238e Hilaire, évêque à Poitiers, meurt.112

  • 113 Ce tremblement de terre eut lieu le 11 octobre 368 (Socrate, 4, 11, 4).

239IV f Nicée, qui s’était souvent écroulée par le passé, fut totalement détruite par un tremblement de terre.113

  • 114 Libanios avait 54 ans en 368. Il s’était établi comme rhéteur à Antioche, sa ville natale, après d (...)

240g Libanius, rhéteur d’Antioche, jouit d’une grande réputation.114

CCLXXXVII Olymp.

241V h Agon Constantinopoli a Valente redditus.

242i Athanaricus rex Gothorum in Christianos persecutione commota plurimos interficit et de propriis sedibus in Romanum solum expellit.

243k Eusebius Vercellensis episcopus moritur.

244VI l Constantinopoli apostolorum martyrium dedicatur.

245m Magna fames in Frygia.

246a Lucifer Caralitanus episcopus moritur, qui cum Gregorio episcopo Hispaniarum et Philone Libyae numquam se Arrianae miscuit prauitati.

247VII b Maximinus praefectus annonae maleficos ab imperatore inuestigare iussus plurimos Romae nobilium occidit.

248c Valentinianus in Brittania antequam tyrannidem inuaderet oppressus.

249d Presbyter Sirmii iniquissime decollatur, quod Octauianum ex proconsule aput se latitantem prodere noluisset.

250VIII e Didymus Alexandrinus multa de nostro dogmate per notarios commentatur. Qui post quintum natiuitatis suae annum luminibus orbatus elementorum quoque ignarus fuit.

251f Probus praefectus Illyrici iniquissimis tributorum exactionibus ante prouincias quas regebat quam a barbaris uastarentur erasit.

(287e Olympiade)

252V h Un spectacle de lutte est donné par Valens à Constantinople.

  • 115 Afin de lutter contre les Goths, Valens avait installé son quartier général à Marcianopolis au pri (...)

253i Athanaric, roi des Goths, entreprend une persécution contre les chrétiens, en tue un grand nombre et en expulse beaucoup de son territoire vers le sol romain.115

  • 116 Eusèbe de Verceil avait connu l’exil entre 355 et 361 à cause de ses positions nicéennes, comme Hi (...)

254k Eusèbe, évêque de Verceil, meurt.116

  • 117 Il s’agit de l’église des Saints-Apôtres, la seule qui fut érigée avec certitude par Constantin. L (...)

255VI l À Constantinople, dédicace du martyrium des apôtres.117

256m Grande famine en Phrygie.

  • 118 Après le décès d’Hilaire et d’Eusèbe, voici la notice nécrologique du troisième grand exilé occide (...)

257a Lucifer, évêque de Cagliari, meurt ; comme Grégoire, évêque des Espagnes, et Philon, évêque de Libye, il n’avait jamais composé avec la foi dévoyée des ariens.118

  • 119 Après avoir eu des égards envers Rome et le Sénat, Valentinien se retourna contre la noblesse roma (...)

258VII b Maximin, préfet de l’annone, qui avait reçu de l’empereur l’ordre de mener une enquête contre les magiciens, tue à Rome un grand nombre de nobles.119

  • 120 Il s’agit de Valentin et non de Valentinien (mais l’établissement du texte est controversé, cf. ad (...)

259c Valentinien est écrasé en Bretagne avant d’avoir pu y usurper le pouvoir.120

  • 121 Claudius Octavianus avait été proconsul d’Afrique en 363 (PLRE, 1, Octavianus, 2, p. 637). Cet épi (...)

260d Un prêtre de Sirmium est très injustement décapité sous prétexte qu’il n’avait pas voulu livrer Octavianus, ancien proconsul, qui était caché chez lui.121

  • 122 Né à Alexandrie en 313, Didyme avait perdu la vue durant sa 5e année (c’est-à-dire à 4 ans, cf. Pa (...)

261VIII e Didyme d’Alexandrie se sert de sténographes pour écrire de nombreux ouvrages touchant à notre dogme. De fait, ayant perdu la vue durant sa cinquième année, il ignorait jusqu’aux caractères de l’alphabet.122

  • 123 Il s’agit de Sextus Petronius Probus, consul ordinaire de 371. Illustre représentant de la famille (...)

262f Probus, préfet d’Illyricum, ruina par des levées d’impôts tout à fait injustes les provinces dont il avait la charge, avant même qu’elles ne fussent dévastées par les barbares.123

CCLXXXVIII Olymp.

263IX g Eunomius discipulus Aeti Constantinopoli agnoscitur, a quo haeresis Eunomiana.

264h Saxones caesi Deusone in regione Francorum.

265a Burgundionum LXXX ferme milia, quod numquam antea, ad Rhenum descenderunt.

266b Clearchus praefectus urbi Constantinopoli agnoscitur. A quo necessaria et diu expectata uotis aqua ciuitati inducitur.

267c Alexandriae XX ordinatur episcopus Petrus, qui post Valentis interitum tam facilis in recipiendis haereticis fuit ut nonnullis suspicionem acceptae pecuniae intulerit.

268II–CCCXC

269X d Melanium, nobilissima mulierum Romanorum, et Marcellini quondam consulis filia, unico praetore tunc urbano filio derelicto Hierosolymam nauigauit. Vbi tanto uirtutum praeci­pueque humilitatis miraculo fuit, ut Theclae nomen acceperit.

270e Post Auxenti seram mortem Mediolanii Ambrosio episcopo constituto omnis ad fidem rectam Italia conuertitur.

271f Aquileienses clerici quasi chorus beatorum habentur.

(288e Olympiade)

  • 124 Eunome était le disciple et le secrétaire d’Aétius d’Antioche, un des chefs de file de l’arianisme (...)

272IX g Eunome, disciple d’Aétius, se fait connaître à Constantinople ; c’est de lui que vient l’hérésie eunomienne.124

  • 125 Théodose l’Ancien avait expulsé les Saxons des côtes bretonnes. Ceux-ci se rabattirent sur le litt (...)

273h Les Saxons furent taillés en pièces à Deuso, dans le pays des Francs.125

  • 126 À l’automne 363, Valentinien Ier avait proposé aux Burgondes installés sur le Main moyen d’attaque (...)

274a Les Burgondes, au nombre d’environ quatre-vingt mille, descendirent jusqu’au Rhin, ce qui ne s’était jamais vu auparavant.126

  • 127 En 359, Constance II avait doté Constantinople d’un préfet urbain, à l’instar de Rome, qui remplaç (...)

275b Cléarche, préfet de la ville, se fait connaître à Constantinople. C’est lui qui fait arriver dans la ville l’eau indispensable et que chacun appelait de ses vœux depuis longtemps.127

  • 128 Si Jérôme mentionne l’élévation de Pierre au siège épiscopal d’Alexandrie, il passe sous silence l (...)

276c À Alexandrie, Pierre est ordonné 20e évêque ; après la mort de Valens, il se montra si bien disposé à recevoir les hérétiques dans sa communion que certains le soupçonnèrent d’avoir reçu de l’argent.128

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  • 129 Née vers 350 au sein d’une grande famille, Mélanie l’Ancienne était fille d’un Marcellinus, uir co (...)

278X d Mélanie, la plus noble des femmes romaines et la fille de l’ancien consul Marcellinus, quitta son fils unique qui était alors préteur urbain et fit voile vers Jérusalem où ses vertus et tout particulièrement son humilité suscitèrent un tel étonnement qu’elle reçut le nom de Thècle.129

  • 130 Nommé consulaire de Ligurie en 370, Ambroise fut élu évêque par les Milanais après la mort d’Auxen (...)

279e Après la mort bien tardive d’Auxence et une fois Ambroise établi évêque de Milan, toute l’Italie se trouve convertie à la vraie foi.130

  • 131 Les clercs dont il est ici question pratiquaient, autour de l’évêque Valérien d’Aquilée, la vie as (...)

280f Les clercs d’Aquilée sont considérés, pour ainsi dire, comme le chœur des bienheureux.131

281XI g Quia superiore anno Sarmatae Pannonias uastauerant, idem consules permansere.

282h Valentinianus subita sanguinis eruptione, quod graece apoplexis uocatur, Brigitione moritur. Post quem Gratianus adsumpto in imperium Valentiniano fratre cum patruo Valente regnat.

283a Multi monachorum Nitriae per tribunos et milites caesi.

284b Valens lege data ut monachi militarent, nolentes fustibus iussit interfici.

285XII c Theodosius, Theodosii postea imperatoris pater, et plurimi nobilium occisi.

286d Fotinus in Galatia moritur, a quo Fotinianorum dogma Iudaicum.

287e Basilius Caesariensis episcopus Cappadociae clarus habetur. Qui multa continentiae et ingenii bona uno superbiae malo perdidit.

CCLXXXIX Olymp.

288XIII f Alamannorum XXX circiter milia aput Argentariam oppidum Galliarum ab exercitu Gratiani strata.

289g Florentinus, Bonosus et Rufinus insignes monachi habentur. E quibus Florentinus tam misericors in egentes fuit ut uulgo pater pauperum nominatus sit.

290h Gens Hunnorum Gothos uastat. Qui a Romanis sine armorum depositione suscepti per auaritiam Maximi ducis fame ad rebellandum coacti sunt.

291a Superatis in congressione Romanis, Gothi funduntur in Thracia.

  • 132 Les Quades firent irruption en Valérie en 374, bientôt imités par les Sarmates. Ils furent vaincus (...)

292XI g Comme l’année précédente avait vu les Sarmates dévaster les Pannonies, les mêmes consuls restèrent en poste.132

  • 133 Valentinien mourut d’une crise d’apoplexie à Brigetio (= Szöny, Hongrie) après avoir reçu une amba (...)

293h Valentinien, victime d’un brusque afflux de sang, qu’on appelle apoplexie en grec, meurt à Brigetio. Après lui Gratien, qui voit son frère Valentinien associé à son pouvoir, règne avec Valens, son oncle paternel.133

  • 134 En 373, Valens avait contraint les moines aux charges municipales (CTh, 12, 1, 63) et au service m (...)

294a De nombreux moines de Nitrie furent massacrés par des tribuns et des soldats.134

295b Valens, après avoir promulgué une loi obligeant les moines à servir dans l’armée, ordonna que les réfractaires soient battus à mort à coups de bâton.

  • 135 Théodose l’Ancien était d’origine galicienne et chrétien. Victorieux en Bretagne en 368 puis magis (...)

296XII c Théodose, père du futur empereur Théodose, fut tué ainsi qu’un grand nombre de nobles.135

  • 136 Photin de Sirmium avait été le disciple de Marcel d’Ancyre. Les ariens accusaient ce nicéen d’incl (...)

297d Photin meurt en Galatie ; c’est de lui que vient le dogme judaïsant des Photiniens.136

  • 137 Basile était l’évêque nicéen de Césarée depuis 370. Il se montrait très actif, aussi bien dans sa (...)

298e Basile, évêque de Césarée, jouit d’un grand renom en Cappadoce. Mais il perdit tout le bénéfice de sa continence et de son intelligence par le seul défaut de son orgueil.137

(289e Olympiade)

  • 138 Les Alamans Lentienses étaient au nombre de 40 000 au dire d’Ammien (31, 10, 2-5). Ils franchirent (...)

299XIII f Des Alamans, au nombre d’environ 30 000, furent terrassés par l’armée de Gratien à Argentaria, ville forte des Gaules.138

  • 139 Jérôme rend ici hommage à trois moines latins qui lui sont chers. Florentinus, établi à Jérusalem, (...)

300g Florentinus, Bonose et Rufin jouissent en tant que moines d’une grande réputation. Parmi eux, Florentinus témoigna d’une telle compassion à l’égard des indigents qu’on lui donna le nom de « père des pauvres ».139

  • 140 Poussés vers le sud par les Huns, les rois goths Alaviv et Fritigern avaient demandé à Valens, et (...)

301h Le peuple des Huns décime les Goths. Ces derniers, accueillis par les Romains sans avoir à déposer leurs armes, furent réduits par la cupidité du duc Maxime à un état de famine qui les poussa à la révolte.140

  • 141 Au printemps 377, les Wisigoths révoltés de Fritigern et Alaviv s’allièrent aux Ostrogoths et aux (...)

302a Suite à la défaite des Romains au cours d’un combat, les Goths se répandent à travers la Thrace.141

303XIV b Valens de Antiochia exire conpulsus sera paenitentia nostros de exiliis reuocat.

304c Lacrimabile bellum in Thracia. In quo deserente equitum praesidio Romanae legiones a Gothis cinctae usque ad internecionem caesae sunt. Ipse imperator Valens, cum sagitta saucius fugeret et ob dolorem nimium saepe equo laberetur, ad cuiusdam uillulae casam deportatus est. Quo persequentibus barbaris et incensa domo sepultura quoque caruit.

305d Ab urbe condita usque ad extremum huius operis annum fiunt anni MCXXXI hoc modo : sub regibus anni CCXL sub consulibus anni CCCCLXIV sub Augustis et Caesaribus anni CCCCXXVII.

  • 142 Valens quitta Antioche avec son armée entre la fin de 377 et le printemps 378. Il arriva à Constan (...)

306XIV b Valens, contraint de sortir d’Antioche, éprouve un repentir tardif et rappelle les nôtres d’exil.142

  • 143 Cette notice évoque la bataille qui eut lieu près d’Andrinople, dans la canicule de la mi-journée, (...)

307c En Thrace, guerre déplorable au cours de laquelle les légions romaines, abandonnées par la cavalerie, furent encerclées par les Goths et taillées en pièces jusqu’à l’anéantissement total. L’empereur Valens lui-même fut blessé par une flèche et comme dans sa fuite il glissait de cheval, du fait de la violence de sa douleur, il fut transporté dans une cabane de village. Mais comme les barbares qui l’avaient poursuivi incendièrent son refuge, il fut de surcroît privé de sépulture.143

  • 144 Le comput hiéronymien donne, en calendrier dionysien : fondation de Rome en 753 av. J.-C. ; périod (...)

308d Depuis la fondation de Rome jusqu’à la dernière année de cet ouvrage cela fait 1131 années, à savoir : 240 années sous les rois 464 années sous les consuls 427 années sous les Augustes427 années sous les Augustes et les Césars.144

Notes

1 Les uicennalia correspondent à la vingtième année de règne de l’empereur. Leur ouverture était commémorée au jour anniversaire de son avènement, soit, pour Constantin, le 25 juillet (ses troupes l’avaient proclamé Auguste le 25 juillet 306 à Eburacum, en Bretagne). Les uicennalia de Constantin furent célébrées au moment où s’achevaient les travaux du concile de Nicée. Le fait est rappelé par Sozomène (1, 25) qui précise que c’était « une coutume chez les Romains de célébrer aux frais de l’État une panégyrie à chaque décennie du règne du souverain ». À cette occasion, l’empereur reçut les évêques, qui étaient un peu plus de deux cents, au palais de Nicomédie. Il leur offrit un banquet, leur distribua des présents et les exhorta à l’unité avant qu’ils ne se séparent. Un an plus tard, le 25 juillet 326, Constantin était présent à Rome où fut annoncée la clôture de ces uicennalia. Ce fut le troisième et dernier séjour de ce prince dans la Ville.

2 Jérôme est le seul auteur à fournir des informations sur le rhéteur Arnobe et sur sa conversion. La notice de la Chronique doit être complétée par celle du De uiris illustribus où Jérôme précise que c’est sous le règne de Dioclétien (284-305) qu’Arnobe enseigna la rhétorique à Sicca Veneria (cité de Numidie proche de Thagaste, actuelle Keff ) : « Arnobius sub Diocletiano principe Siccae apud Africam florentissime rhetoricam docuit scripsitque aduersus gentes quae uulgo exstant uolumina » (De uir., 79). Cette précision chronologique semble difficile à concilier avec la date de 327 à laquelle Jérôme place sa notice dans la Chronique. En effet, des données chronologiques internes aux deux premiers livres de l’Aduersus nationes (ou Aduersus gentes, si l’on suit le titre donné par Jérôme) indiquent une rédaction autour de l’année 300 ou légèrement antérieure (voir Adu. nat., 1, 13, 2 et 2, 71). La date de 327 ne correspond donc ni à la conversion d’Arnobe ni à la rédaction de son ouvrage, donné à l’évêque de Sicca en gage de sa foi. On a donc suggéré que Jérôme aurait inséré sa notice à la date du décès d’Arnobe ; mais cette donnée est contestée par plusieurs critiques qui pensent que Jérôme a confondu les uicennalia de Constantin (325-326) avec celles de Dioclétien (304) et qu’il a placé en 327 une notice qui aurait dû figurer en 304. Sur cette question, on consultera l’introduction de H. Le Bonniec à son édition de l’Aduersus nationes (Paris, Les Belles Lettres, CUF, 1982). On notera enfin que d’après le témoignage de Jérôme (De uir., 80), Arnobe a été le professeur de Lactance, écrivain chrétien qui fut aussi précepteur de Crispus, le fils aîné de Constantin.

3 Lucien était un prêtre d’Antioche, à la fois orateur et écrivain auquel Jérôme consacre la notice 77 du De uiris. Il avait été martyrisé à Nicomédie pendant la persécution de Maximin Daia (303-319) et était enseveli à Drépana. Hélène, la mère de Constantin, avait été la compagne de Constance Chlore avant que celui-ci n’épouse Théodora, la fille de Maximien, en 293. Elle était native de Drépana et d’origine modeste. Constantin la garda toujours dans son entourage et la couvrit d’honneurs : nobilissima femina en 306, Augusta en 324. Il ne se contenta pas de donner son nom à sa ville natale, mais aussi à la province, le Diospont, qui devint Hélénopont.

4 L’adjectif substantivé Dominicum est attesté en latin tardif pour désigner une église. L’appellation d’aureum rappelle celle de l’église du Latran, à Rome, qui fut commencée peu après 324 et qui reçut également le surnom de basilica aurea en raison de ses parements intérieurs de marbre jaune. Rien n’indique cependant que l’appellation de l’église d’Antioche soit due à la même raison.

5 L’exécution de Fausta est généralement datée de 326, peu après celle de son beau-fils Crispus. Il est possible qu’elle ait eu lieu lors du séjour de Constantin à Rome. Selon Zosime (2, 29, 2), Fausta aurait accusé Crispus d’avoir voulu entretenir avec elle des relations incestueuses, à moins qu’elle ne se soit vengée de lui parce qu’il avait refusé ses avances. Toujours est-il que Constantin fit exécuter son fils, âgé de vingt-trois ans, à Pola en Istrie, sur le chemin de Rome. L’auteur de l’Epitome de Caesaribus pense que Fausta fut tuée à l’instigation d’Hélène qui avait beaucoup d’affection pour son petit-fils. Fausta était la fille de Maximien. Elle avait sept ans lorsqu’elle fut donnée en mariage à Constantin en 307. Elle avait donc vingt-sept ans lorsqu’elle mourut, plongée dans un bain brûlant. Jérôme n’établit aucun lien entre l’exécution de Fausta et celle de Crispus qu’Eusèbe mentionne en même temps que le meurtre de Licinius le jeune, en 325. Cette dissociation n’empêche pas que, sur une inscription de Sorrente (CIL, 10, 678), les noms de Crispus et de Fausta aient tous deux été martelés.

6 Le schisme donatiste est la conséquence directe de la persécution de 303-305 et plus particulièrement du premier des quatre édits de persécution de Dioclétien. Cet édit exigeait en effet que les évêques livrent aux autorités impériales les livres saints (traditio). Ceux des évêques qui consentirent à cette traditio furent qualifiés de traditores (à la fois « traîtres » et « qui livrent »). Or, il se trouve qu’en 312, le prêtre africain Majorin contesta l’élection de son rival Cécilien sur le siège épiscopal de Carthage, prétextant que Félix d’Apthungi, l’un des trois évêques qui y avait procédé, s’était rendu coupable de traditio. Face à l’indignité d’une telle élection, Majorin, puis Donat qui lui succéda à partir de 314, établirent en Afrique une véritable église parallèle avec ses propres évêques en concurrence avec les évêques catholiques. La répression lancée contre les donatistes par Constantin entre 316-317 et 321 ne fit que renforcer le schisme qui exalta la foi de ses martyrs. Cependant le donatisme ne s’étendit pratiquement pas en dehors de l’Afrique où il perdura jusqu’au début du Ve siècle pour être définitivement condamné en 411 par la conférence de Carthage à laquelle participa activement saint Augustin. On lira avec intérêt les notices que Jérôme (De uir., 93) et Augustin (De Haeresibus, 69, PL, 42), consacrent à Donat et au donatisme. Il est difficile de dire pourquoi Jérôme place en 328 sa notice sur le donatisme. On peut cependant faire remarquer que c’est dans les années 324-337 que le schisme connut sa plus grande extension (cf. W. H. C. Frend, The Donatist Church, Oxford, 1952, p. 162-168), et qu’une lettre de Constantin aux évêques catholiques d’Afrique, datée du 5 février 330, fait notamment allusion à la récente main mise des donatistes sur la basilique catholique de Constantine (ancienne Cirta) ; cet événement est peut-être à l’origine de la notice de Jérôme.

7 Tyrannus (de 303 à 313) – Vitalis (de 314 à 320) – Philogone (de 320 à 325) – Eustathe (de 325 à sa déposition par les ariens en 330 ; il fait l’objet de la notice 85 du De uir. de Jérôme) – Paulin de Tyr (évêque arien, mort peu de temps après son entrée en charge) – Eulalios (de 330 à 332) – Eusèbe de Césarée (qui ne fut pas évêque d’Antioche, car il déclina son élection au profit d’Euphronios) – Euphronios (de 332 à 333) – Flacillos ou Placillos (de 333 à 343) – Stéphanos ou Étienne (de 343 à sa déposition au cours de l’été 344) – Léonce (de 344 à 357) – Eudoxe (de 357 à sa déposition et à son transfert sur le siège de Constantinople en 360) – Mélèce (déposé par les homéens et l’empereur Constance un mois après son entrée en charge ; après la mort de Constance, il retrouve son siège antiochien en 362) – Euzoïos (de 360 à 375) – Dorothée (de 375 à 381). Le parti pris antiarien de Jérôme est très sensible dans cette notice : d’une part, il se permet une présentation complète des évêques ariens ou arianisants qui se sont succédé entre 330 et 378, alors que la notice figure, à un an près, à la date de la déposition d’Eustathe et qu’aucune nécessité historique ne lui imposait une telle anticipation ; d’autre part, il présente sur un même plan des membres du parti homéen (Euphronios, Placillos et Stéphanos), des ariens intransigeants (Eudoxe et Euzoïos) et Mélèce qui rallia le parti homéousien puis la foi de Nicée. Une telle présentation passe également sous silence la question épineuse du schisme d’Antioche et la présence simultanée sur le siège, à partir de 362, de quatre évêques concurrents (les deux partis ultra-nicéens de Vitalis et de Paulin, le parti néo-orthodoxe de Mélèce et le parti arien radical d’Euzoïos). Un tel parti pris s’explique aisément par l’engagement de Jérôme en faveur du parti de Paulin qui lui a conféré le sacerdoce. Il n’est qu’à lire les Lettres 15 à 17 de Jérôme pour saisir toute sa défiance à l’égard de Mélèce. (cf. a. 360, l et a. 362, e)

8 Il s’agit des Euangeliorum Libri IV de C. Vettius Aquilinus Juvencus (PL, 19, col. 53-346). C’est une adaptation du texte des Évangiles en hexamètres dactyliques. Ce vers, également appelé vers héroïque, était par excellence celui de l’épopée ; en le choisissant, Juvencus entendait donc donner aux Évangiles un prestige au moins égal à celui de l’Iliade et de l’Odyssée ou encore à celui de l’Énéide. Jérôme rapporte encore (De uir., 84) que sa traduction est très littérale et qu’il est encore l’auteur d’autres oeuvres poétiques également en hexa mètres dactyliques sur des sujets religieux. Il le mentionne encore dans la Lettre 70, à Magnus, § 5 : « Le prêtre Juvencus a développé en vers l’histoire du Seigneur et il n’a pas craint de soumettre l’Évangile aux lois de la métrique. »

9 Publilius Optatianus Porphyrius – qui ne doit pas être confondu avec Porphyre, le célèbre philosophe néo-platonicien du iiie siècle –, fut proconsul d’Achaïe entre les années 326 et 329 (cf. Année épigraphique, 1931, 6), et préfet urbain pendant trente jours en 329, du 7 septembre au 8 octobre (cf. le Chronographe de 354) et de nouveau pendant trente-quatre jours en 333, du 7 avril au 10 mai. Ces deux postes clarissimes figurent parmi les plus élevés de la hiérarchie et témoignent du haut rang qu’il détenait au Sénat. Son exil, dont les causes ne nous sont pas connues, se situerait entre 323 et 326. Selon A. Chastagnol (Les Fastes…, p. 80 sq.), c’est peut-être grâce à la protection de Juinius Bassus qu’il fut rappelé d’exil à la fin de l’année 326. Jérôme commet donc une légère erreur en donnant comme date de son retour d’exil celle de sa première préfecture urbaine. Porphyrius est également l’auteur d’un recueil de poèmes à la gloire de Constantin auquel Jérôme fait peut-être ici allusion. Son oeuvre poétique se caractérise par une grande virtuosité formelle, notamment par la composition de calligrammes, qui n’exclut pas une certaine affectation (cf. PL, 19, col. 387-432).

10 L’accès d’Athanase au siège épiscopal d’Alexandrie date, en fait, du 8 juin 328.

11 La dédicace de la ville fondée par Constantin en 324 eut lieu le 11 mai 330. Sur ce point, tout est dit par G. Dagron, Naissance… Jérôme choisit d’assortir l’événement d’un élément dépréciatif. On y voit son regret explicite que Rome et les autres villes aient été privées de certains de leurs ornements au profit de la ville nouvelle. Zosime évoque ainsi le trépied de l’Apollon de Delphes et la statue de Rhéa du Mont Dindymon, de Cyzique (2, 31, 1-2). C’est là la deuxième pique de la Chronique à l’encontre de Constantin.

12 Ce philosophe ne nous est pas autrement connu, mais il est possible de l’identifier avec le Métrodore qui fut ambassadeur de Constantin en Inde. Il y gagna le respect des brahmanes auxquels il déroba des pierres précieuses, apporta à Constantin des présents de la part du roi de l’Inde et offrit en retour à ce dernier des cadeaux de la part de Constantin. Il est donné par Ammien Marcellin (25, 4, 23) pour un des responsables de la reprise des hostilités avec les Perses. Cf. à son sujet PLRE, 1, p. 601.

13 Marc fut bien évêque de Rome, mais ce fut entre janvier et octobre 336. Son successeur, Jules Ier, occupa le siège romain jusqu’en avril 352. La durée des épiscopats rapportée par Jérôme est exacte ; en revanche, il y a un décalage de trois ans entre la chronologie pontificale et sa Chronique. Cela est imputable, de toute évidence, à la source dont il disposait.

14 L’information généralise et déforme une mesure conjoncturelle. En 331, Constantin fit procéder à un inventaire des biens des temples, dont certains furent confisqués. Cet édit n’est pas conservé dans le Code théodosien. Il est mentionné par Eusèbe de Césarée (Vita Constantini). Considéré à tort comme une mesure religieuse, cet édit ne fut rien d’autre qu’une réquisition de métal précieux dans les temples publics, comme l’avait fait Maximin le Thrace un siècle plus tôt. Un orateur aussi peu suspect de complaisance à l’égard des chrétiens que Libanios dit bien que Constantin ne toucha pas au culte des dieux (Discours 30), et Zosime ne formule aucune accusation contre lui sur ce sujet, ce qu’il n’eût pas manqué de faire.

15 En 332, les Sarmates furent attaqués par les Wisigoths. Ils appelèrent leurs alliés Romains à l’aide. Le César Constantin II franchit le Danube à la fin de l’hiver 332 et battit les Wisigoths. Le « territoire des Sarmates » désigne probablement le Banat (Roumanie).

16 Quatrième fils de Constantin, et fils cadet de Fausta, Constant reçut le titre de nobilissimus Caesar le 25 décembre 333, jour anniversaire de la Nativité. Il était alors âgé de treize ans environ. Ses frères aînés, Constantin le jeune et Constance, avaient respectivement reçu ce titre le 1er mars 317 et le 8 novembre 324.

17 Des Sarmates assujettis se révoltèrent contre leurs maîtres, qu’ils poussèrent vers l’Empire romain. Sans doute Constantin conclut-il avec eux un accord. Leur nom de Limigantes provient de toute évidence de leur installation sur le limes, à l’intérieur de l’Empire.

18 Kalokairos était le responsable des haras impériaux de chameaux qui se trouvaient à Chypre (Aur. Vict., Caes., 41, 11). On ignore les circonstances au cours desquelles il fut proclamé Auguste. Son usurpation fut de courte durée. Il fut capturé par Dalmatius, neveu de Constantin qui était alors magister militum, puis brûlé vif à Tarse, en Cilicie. C’est la seule usurpation à laquelle Constantin dut faire face entre 312 et 337.

19 Il s’agit d’Antoine, le célèbre ermite égyptien, dont le nom apparaît par ailleurs dans trois autres notices (voir infra, a. 356, b et a. 357, h) et auquel est consacrée la notice 88 du De uiris. L’infor mation rapportée ici vient d’Athanase d’Alexandrie qui mentionne cette lettre au chapitre 81 de la Vie d’Antoine (PG, 26, col. 955 ou 684), dont Évagre d’Antioche, protecteur et ami de Jérôme, a donné une traduction latine. Dans cette Vie, l’épisode de la lettre de Constantin et de ses fils Constant et Constance est l’occasion de souligner à la fois la notoriété de l’ermite et son mépris des honneurs de ce monde ; mais Jérôme ne retient pas cette dimension morale dans la présente notice. La date de 335 laisse penser que la lettre pourrait avoir eu une toute autre visée que celle, « honorifique », suggérée par Jérôme, car on sait qu’à cette date, Constantin, qui venait d’apprendre la condamnation d’Athanase par le concile de Tyr, écrivit effectivement une lettre à Antoine pour lui demander de ne plus soutenir l’évêque d’Alexandrie (voir Soz., 2, 31). Quoi qu’il en soit du contenu de la lettre de Constantin, il est clair que Jérôme suit ici la Vie d’Antoine, ce qui interdit toute identification de son destinataire avec Antonius Marcellinus, nommé proconsul d’Afrique en 335 (voir A. Chastagnol, Les fastes…, p. 338, p. 89, n. 105).

20 L’année des tricennalia de Constantin commença le 25 juillet 335, dix ans après la clôture du concile de Nicée, où avait été solennellement ouverte l’année des uicennalia. Dalmatius était le fils du demi-frère de Constantin, également nommé Dalmatius. Cette nomination eut lieu le 17 septembre 335 et récompensa sans doute son action contre Kalokairos l’année précédente (voir supra, a. 334, g ; voir aussi Stein, Histoire du Bas-Empire, p. 219). Constantin y procéda à la date anniversaire de sa propre reconnaissance comme César par Galère (17 septembre 306), date retenue par les archives de l’État, et postérieure à celle de son avènement personnel (25 juillet 306). Il y eut donc désormais quatre Césars. Aussi, dans son Discours pour les tricennalia (Triakontaitérikos), Eusèbe de Césarée compara-t-il l’attelage constantinien au quadrige solaire.

21 Ce rhéteur gaulois est cité par Ausone dans sa Commemoratio Professorum burdigaliensium (Prof., 5). Jérôme le cite encore dans la Lettre 120 à Hédybia (cf. infra, a. 355, g).

22 Le rhéteur Nazarius est l’auteur du 10e panégyrique latin. Il prononça celui-ci en personne, à Rome, en mars 321, devant les deux premiers fils de Constantin, Crispus et Constantin le jeune, à l’occasion de leurs quinquennalia (Panégyriques latins, 10, éd. E. Galletier, t. II, Paris, Les Belles Lettres, CUF, 1952). On sait qu’il enseigna la rhétorique à Bordeaux (voir Aus., Prof., 14, 9). Sa fille, dont il est ici question, s’appelait Eunomia. On pourrait penser que Jérôme en parle parce qu’il était peu fréquent qu’une femme atteigne les sommets de la rhétorique. Mais s’il a placé cette note à la date de 336, c’est qu’Eunomia a pu composer un panégyrique en l’honneur de Constantin à l’occasion de ses tricennalia. Celles-ci commencèrent le 25 juillet 335 et s’achevèrent le 25 juillet 336, date où Eusèbe de Césarée prononça son propreDiscours des tricennalia. Cependant, aucun discours ne nous est parvenu sous le nom d’Eunomia.

23 C. Annius Tiberianus fut le préfet du prétoire du César Constantin II en Gaule en 336, et le demeura jusqu’à l’été 337. Il résidait donc à Trèves. La mention de l’habileté oratoire du personnage indique que les études de rhétorique étaient une des principales voies d’accès aux hautes charges publiques.

24 Le Martyrium est la basilique que Constantin fit construire à côté de celles du Golgotha et de l’Anastasis. Il est mentionné sous ce nom dans les topographies de Jérusalem qui furent rédigées à l’usage des pèlerins à partir du ive siècle. Dans son atrium était déposée la Croix du Christ ; en son centre était placée la lance dont il avait été frappé, transformée en croix. L’initiative et le financement furent impériaux ; l’activité d’Eustathe, évoquée par Jérôme, est sans doute la direction du chantier.

25 Eusèbe de Nicomédie faisait partie des évêques qui avaient soutenu Arius au concile de Nicée, douze ans auparavant.

Il avait connu l’exil pour ce motif, avant de revenir en grâce. Selon Jérôme, c’est le baptême arien que reçut Constantin. Il rend donc le prince mourant responsable des discordes qui suivirent, les ariens pouvant se prévaloir de l’exemple du prince défunt pour exiger les églises. C’est la troisième pique de Jérôme à l’encontre de Constantin. Ce passage est capital pour comprendre que la politique arienne de Constance II fut en continuité et non en rupture avec celle de son père et pourquoi l’historiographie catholique traita Constantin avec réserve.

26 En 331, le roi perse Sapor II s’était emparé de l’Arménie, qui était un royaume chrétien. C’était un casus belli et Constantin se prépara à la guerre. Mais il tomba malade après avoir célébré la fête de Pâques à Constantinople le 3 avril 337. Il se rendit alors aux Thermae Pythiae, puis à Hélénopolis, et enfin dans la résidence impériale d’Acyro (ou Ancyro). Souffrant d’une forte fièvre, il mourut le 22 mai 337, vers midi. L’âge que lui prête Jérôme – 65 ans – établirait sa date de naissance à l’année 272. C’est également l’âge que lui donnent Eutrope, Socrate, Zonaras et Kedrenos. Ses trois fils ne furent pas immédiatement nommés Augustes. Au moment de la mort de leur père, ils résidaient en trois endroits différents : Constantin II à Trèves, Constance II à Antioche et Constant en Italie. Ils se firent conjointement proclamer Augustes le 9 septembre 337, lors de leur entrevue à Viminacium, en Mésie supérieure (actuelle Kostolac en Serbie), soit presque quatre mois plus tard. Au cours de ces quatre mois, le gouvernement de l’Empire continua d’être exercé sous le nom de Constantin. Constantin II reçut l’Occident, Constant l’Illyricum sous la tutelle de celui-ci, et Constance II l’Orient. Il est à noter que Jérôme mentionne plus tard le quatrième César, Dalmatius, qui fut tué au palais de Constantinople avec plusieurs membres de sa famille, peut-être pendant l’été qui précéda cette entrevue (voir infra, a. 338, e). Règne de Constantin, Constance et Constant : La durée du règne qui est mentionnée est celle du fils de Constantin qui régna le plus longtemps, à savoir Constance II. Si l’on ajoute ces 24 ans, 5 mois et 13 jours au 22 mai 337, on aboutit au 3 novembre 361. Constance II mourut en effet ce jour-là. Jérôme inclut donc au règne des fils de Constantin les quatre mois d’interrègne (du 22 mai 337 au 9 septembre 337).

27 Flavius Ablabius est un des grands personnages du règne de Constantin. Il fut préfet du prétoire entre 329 et l’été 337, date de son assassinat. Il obtint le consulat en 331. Au moment de sa mort, il était préfet du prétoire d’Orient. L’événement s’inscrit dans le cadre d’une épuration dont furent victimes les proches de Constantin après sa mort. Par proches, il faut entendre ses amis et hommes de confiance, mais aussi le rameau familial issu du second mariage de son père avec Théodora. Au nombre des victimes se trouvaient les deux premiers patrices connus : Optatus, qui avait reçu cette nouvelle dignité en 334, et Jules Constance, demi-frère de Constantin et oncle du César Dalmatius, qui l’avait reçue en 335. Selon Zosime (2, 40, 2-3), les premières victimes furent Jules Constance, Dalmatius et Optatus, puis Ablabius et Hannibalianus connurent le même sort. Pour Julien (Lettre aux Athéniens, 270C, 3.5, 8, éd. Bidez, CUF, p. 215), il ne fait aucun doute que l’ordonnateur de ces meurtres fut son cousin Constance II.

28 Par Mésopotamie, il faut ici entendre la province romaine de ce nom, située au sud de l’Arménie majeure, et au nord de l’Osrhoène. Elle englobait le cours supérieur du Tigre, et sa capitale était Nisibe (= Nusaybin, en Turquie orientale). Après un siège de deux mois, Sapor II renonça et retira ses troupes (voir infra, a. 338, f). Selon Théodoret (HE, 1, 11, 12), Sapor méprisait les fils de Constantin et marcha contre Nisibe avec une armée importante. Cependant, malgré les lourds travaux de siège qu’il entreprit – et notamment le détournement du cours du fleuve Mygdonius – il ne parvint pas à prendre la ville. La durée du siège (2 mois) est confirmée par le Chronicon paschale (a. 337) et par Théophane (Chronogr., 5829) qui donne 63 jours. Théodoret (HE, 1, 30, 4), saint Ephrem (Histoire Syriaque, 6-7) et Michel le Syrien (Chron., 7, 3) avancent, quant à eux, 70 jours. Le roi perse renonça et retira ses troupes (voir infra, a. 338, f). Dans ses Canons Chronologiques rédigés en syriaque (CSCO, 9, p. 289), Jacques d’Édesse indique que c’est après son échec devant Nisibe, et à cause de la colère qui en découla, que Sapor dévasta la Mésopotamie en 337. Sur ce premier siège de Nisibe, voir M. Dodgeon et S. Lieu, The Roman Eastern Frontier and the Persian Wars (226-363), Londres-New York, Routledge, p. 164-171.

29 Ce soulèvement militaire eut lieu à Constantinople, à l’instigation de l’entourage de Constance II, qui souhai tait le voir gouverner seul l’Orient romain. Constance II avait alors seize ans. La chronologie de l’épuration (fin 337-début 338) est difficile à établir. Jérôme dissocie le meurtre de Dalmatius de celui d’Ablabius et des nobles (voir supra, a. 338, c) : ce qui laisse entendre qu’ils ne furent pas exactement contemporains. Par ailleurs, Jérôme omet l’exécution du frère de Dalmatius, Hannibalianus, que Constance II ordonna lors de son passage à Césarée de Cappadoce. Il est permis de penser que cette épuration, qui entraîna la mort des deux oncles de Constance II et celle d’anciens compagnons de Constantin, eut lieu au moment du passage du futur Auguste à Constantinople, avant qu’il ne se rende à Viminacium. On sait que deux jeunes cousins de Dalmatius et de Constance II furent épargnés : Gallus et Julien, fils de Jules Constance, qui reçurent plus tard la dignité de César.

30 Cette menace était celle des assiégeants perses (voir supra, a. 338, d). Le rôle éminent qu’aurait joué l’évêque Jacques dans le retrait des Perses est également souligné par Philostorge (3, 23), Théodoret (HR, 1, 11 et HE, 2, 30,1-14) et d’autres sources (saint Ephrem, Hist. syr., 6-7 ; Jacques d’Édesse, Canons chronol., CSCO 9 ; Chron.Pasch., a. 337 ; Théophane, Chronogr., 5829 ; Michel le syr., Chron., 7, 3). Selon Gennade (Liber de script. eccl., 1, PL, 58, col. 1059), Jacques, surnommé « le Sage », était déjà évêque de Nisibe au temps de la persécution de Maximin Daia, donc dans les années 305-313. Selon ces sources, toutes concordantes, les prières continuelles de l’évêque auraient galvanisé la population qui reconstruisit aussitôt la muraille écroulée. À la demande d’Ephrem, présent dans sa ville, il aurait ensuite gravi la muraille pour jeter une imprécation aux ennemis. Il appela sur eux des nuées de moustiques qui mirent en fuite chevaux et éléphants. Voyant l’évêque ainsi dressé sur la muraille, Sapor aurait cru qu’il s’agissait de l’empereur, que ses agents avaient certifié présent à Antioche. Les sources sont donc unanimes à faire de Jacques – en tant que saint homme – le principal artisan de l’échec du roi perse. On trouve ici chez Jérôme un archétype de la prière comme défense de la cité, qui devint ensuite un lieu commun dans la littérature latine chrétienne. Jacques mourut en 338.

31 Athanase était revenu d’un premier exil le 23 novembre 337. Les tracas dont il fut l’objet à Alexandrie le déterminèrent à quitter une deuxième fois sa ville le 18 mars 339 et à s’enfuir pour Rome. Jérôme évoque ici les nombreux exils que Constance II prononça à l’encontre d’évêques nicéens (parmi lesquels Hilaire de Poitiers, Lucifer de Cagliari, Eusèbe de Verceil).

32 Le frère de Constantin II, qui n’est pas nommé, est Constant, le plus jeune des fils de Constantin. Ce dernier souhaitait étendre son autorité sur l’Italie. Constantin II fut victime d’un guet-apens en avril 340, alors qu’il était passé en Italie du Nord. Constant était alors en Illyricum.

33 Devenu seul empereur en Occident en avril 340, Constant s’était aussitôt porté sur le Rhin. L’information est aussi présente dans les Cons. Const., a. 341 et 342.

34 Ce tremblement de terre frappa surtout Antioche selon Socrate (2, 10). Voir Guidoboni, n° 138, p. 248-249.Les sources, qui mentionnent d’autres tremblements de terre à Maximianopolis en 341, à Salamine de Chypre en 342, à Néocésarée en 343 (cf. infra, 344, c) et à Rhodes en 344, indiquent une forte activité sismique au Moyen-Orient au cours de ces années.

35 Le diacre Audeus, originaire de Mésopotamie et chrétien d’une grande rigueur morale selon Épiphane de Salamine (Panarion, 70), se sépara de l’Église à la suite du concile de Nicée, parce qu’il refusait de se plier à la règle de calcul de la date de Pâques adoptée par le concile. Il fonda alors sa propre secte et son succès lui valut d’être exilé en Scythie, chez les Goths, par l’empereur. Le renom que Jérôme signale ici lui vient de l’ascèse qu’il pratiquait et qu’il exigeait de ses sectateurs réunis dans des communautés de type monastique ; quant à l’année 341, elle correspond très certainement la date de son exil en Scythie. À la suite d’Épiphane, on attribue aux audiens une vision anthropomorphique de Dieu condamnée par l’Église. Si la secte audienne n’a connu qu’une faible expansion, la théorie anthropomorphite s’est en revanche largement développée aux ive-ve siècles dans les milieux monastiques égyptiens et tout particulièrement dans les cercles opposés aux théories d’Origène. C’est ainsi que, lors de la controverse qui mit aux prises Épiphane de Salamine et Jean de Jérusalem entre 394 et 397 à propos du caractère hérétique d’Origène, on voit les « origénistes » accuser leurs adversaires d’anthropomorphisme, comme en témoigne Jérôme dans son traité Contre Jean de Jérusalem (11).

36 Cette notice prend la suite de a. 341, b. Selon Zosime (3, 6), les Francs saliens, chassés par les Saxons de Batavie où les avait installés Constance Chlore en 293-294, seraient venus demander asile à Constant. Le traité mentionné ici leur aurait permis de s’installer en Toxandrie. D’autres sources mentionnent également ce fait (Aur. Victor, Caes., 41, 23-24 ; Cons. Const., a. 341 et 342). Ce contrôle sur les Francs est aussi évoqué par Libanios (Discours 59).

37 Évêque nicéen de Constantinople depuis 336, exilé une première fois par Constantin, Paul avait été chassé une deuxième fois en 339, et remplacé par l’arien Eusèbe de Nicomédie. À la mort de celui-ci, en 341, Paul revint occuper son siège, ce qui provoqua la colère des ariens qui se donnèrent pour évêque Macédonius (voir infra, a. 342, h). Au début de 342, à la demande des ariens, Constance II envoya à Constantinople le magister equitum Hermogène pour ramener l’ordre, autrement dit chasser à nouveau l’évêque Paul. Mais il fut massacré par les partisans de ce dernier qui provoquèrent, en outre, la fuite du proconsul de Constantinople (Socrate, 2, 12 ; Sozom., 3, 7). Sur Hermogène, voir aussi la PLRE.

38 La dédicace de cette basilique octogonale eut donc lieu quinze ans après le début des travaux (voir supra, a. 327,i). Jérôme passe sous silence le synode dit « de la dédicace » qui réunit 97 évêques en présence de l’empereur Constance II et qui souscrivit à trois formules ariennes modérées condamnant implicitement Athanase et ses partisans (Socrate, 2, 8 ; Sozom., 3, 5 ; Théodoret, HE, 3, 12, 1).

39 L’expression latine indique que Macedonius était brodeur au plumetis. Il travaillait donc à broder des petits points en semis sur des étoffes de luxe – mousselines de coton ou soie –, destinées au Palais ou à une clientèle aristocratique. Peut-être appartenait-il au vestiaire impérial. Consécutive à la mort d’Eusèbe de Nicomédie et au retour de Paul, sa nomination est, semble-t-il, antérieure au meurtre d’Hermogène (voir supra, a. 342, f). L’hérésie évoquée est celle des macédoniens ou pneumatomaques, qui niaient la divinité de l’Esprit saint. Elle avait été imputée abusivement à Macedonius. En 381, les pneumatomaques furent condamnés, sous le nom de Macédoniens, par le concile de Constantinople.

40 Paul fut envoyé à Émèse en 342, revint à Constantinople en 344, puis partit à Thessalonique, fêta Pâques 345 à Aquilée avant de revenir à Constantinople, après le printemps 345, sur l’injonction de Constant. On connaît un Flavius Philippus en tant que préfet du prétoire d’Orient, mais entre 344 et 351. En 342, au moment des faits, c’est Flavius Domitius Léontius qui exerçait cette charge (préfet du prétoire d’Orient entre octobre 340 et juillet 344). Philippe n’a donc pu faire exécuter Paul avant 344. La date de 342 correspond à l’exil forcé à Émèse, sentence qui fut appliquée par le prédécesseur de Philippe.

41 On a vu qu’Athanase avait fui Alexandrie le 18 mars 339 (voir supra, a. 339, g). Les ariens avaient élu à sa place Grégoire de Cappadoce et l’avaient accusé d’avoir détourné de l’argent versé par l’État à l’Église d’Alexandrie pour les pauvres (Socrate, 2, 17). Athanase se réfugia en Occident, où le prince Constant, était catholique. Il parvint à Rome à la fin de 339. Le concile qui s’y tint dans l’hiver 340-341 le réhabilita. Mais il demeura en Occident. Son voyage à Trèves peut être daté de 342-343. On sait que Grégoire, son concurrent arien à Alexandrie, mourut au milieu de 345 et qu’Athanase fit son retour triomphal dans sa ville le 31 octobre 346 (voir infra, a. 346, e).

42 Les chrétiens avaient été inquiétés par Sapor dès la fin du règne de Constantin. Mais la persécution devint systématique à partir d’un édit prononcé en 339, et appliqué dès l’année suivante. Elle se poursuivit, avec des intermittences, jusqu’en 379. Nous en connaissons les détails par le récit de Maroutha, évêque de Maipherkat à la fin du IVe et au début du Ve siècle. Il s’agit d’une compilation d’actes de martyrs. Pour l’année 344, Maroutha mentionne l’exécution de l’évêque de Schagerd, Narsès, et de son disciple Joseph (10 novembre), alors que Sapor était de passage dans cette ville. Sur la persécution de Sapor, voir H. Leclercq, Les martyrs, Paris, Oudin, 1904, t. III, p. 126 sq. Selon Sozomène (2, 14), elle aurait fait 16 000 victimes.

43 Théophane place ce tremblement de terre à l’année 5853 de sa Chronographie, soit en 343. Guidoboni, n° 141, p. 250-251.

44 Fabius Titianus avait été consul ordinaire en 337, et préfet de la Ville de 339 à 341. C’est à cette date qu’il fut nommé préfet du prétoire des Gaules, charge qu’il exerça jusqu’à la fin de l’année 349. Lorsqu’il rallia le parti de l’usurpateur Magnence, celui-ci lui confia la préfecture de la Ville, qu’il exerça donc une seconde fois (27 février 350-1er mars 351). Ce personnage n’était pas chrétien. Pour plus de détails, voir A. Chastagnol, Les Fastes…, n° 43.

45 Le deuxième retour d’Athanase dans sa ville se fit le 21 octobre 346. Grégoire de Cappadoce, qui occupait son siège, était mort le 26 juin 345. Entre les deux dates, Athanase, qui résidait à Aquilée, s’était rendu à Trèves et à Rome. Il reçut plusieurs lettres de Constance qui l’invitaient à rentrer à Alexandrie. La lettre de Constant mentionnée par Jérôme ne peut être que celle qui l’autorisa à le faire. Elle est également mentionnée dans la notice consacrée à Athanase dans le De uiris, 87 : « ad Constantem […] fugit, unde reuersus cum litteris… ».

46 Guidoboni, nos 143 et 144, p. 251-254. Le séisme de Dyrrachium est aussi mentionné par l’Expositio totius mundi (53). Les sources font penser à un raz de marée. Les secousses telluriques qui affectèrent Rome et la Campanie sont aussi évoquées par Firmicus Maternus (Erreurs, 3, 5).

47 Il s’agit de Séleucie de Piérie. Constance II résida moins longtemps à Constantinople qu’à Antioche où il fit exécuter de grands travaux. Séleucie était le port maritime de cette dernière.

48 Ce deuxième siège, d’une durée de 78 jours, selon Théophane (Chronogr., 5837), fut aussi vain que le premier (voir supra, a. 338, d).

49 Disciple de l’homéen Eusèbe de Césarée, Eusèbe d’Émèse adopta par la suite le parti de l’homoiousia, animé par Basile d’Ancyre. Il fut évêque d’Émèse de 341 jusqu’à sa mort, vers 359. De son oeuvre abondante dont témoigne Jérôme (De uir., 91) seuls deux homélies et des fragments d’exégèse nous sont parvenus (PG, 24 et 86).

50 Il y eut trois éclipses de soleil en 347. Elles furent toutes trois partielles : le 27 avril à 8 h 17 (au noeud ascendant) ; le 26 mai à 20h14 (au noeud ascendant) ; le 20 octobre à 16h46 (au noeud descendant).

51 La datation de la bataille de Singara, au cours de laquelle Constance dut battre en retraite de nuit après une offensive réussie, a suscité une controverse, du fait de la divergence des sources. Comme dans la Chronique de Jérôme, celle-ci se trouve datée en 348 par les Cons. Const. (a. 348) et les Canons chronologiques de Jacques d’Édesse (CSCO 5). Mais Julien place l’événement six ans avant l’usurpation de Magnence, soit en 344 (Discours 1, 22D-25B, éd. Bidez, CUF, p. 36-39). Le récit le plus complet de la bataille est celui de Libanios (Discours 59, 99-120). La mention de neuf batailles se trouve également dans l’Abrégé de Festus (18, 208), rédigé en 370, donc peu de temps avant la Chronique de Jérôme. Le texte de Festus laisse entendre qu’il peut y avoir eu deux, voire trois batailles à cette époque dans la région de Singara. Celle dont il est question ici se déroula à Eleia, près de Singara. La stoliditas militum est expliquée par Festus et par Eutrope (10, 10, 1) : en dépit des mauvaises conditions (terrain marécageux, tombée du jour), ils attaquèrent le camp perse sans que Constance, qui leur avait ordonné de ne pas attaquer, ne pût les retenir. Leur assaut fut victorieux, mais ils se trouvèrent encerclés par les archers perses. Le siège de Nisibe mentionné par Jérôme ne peut être que le troisième, en 350. La prise de Bizabdè (en Zabdicène, à l’E.N.-E. de Nisibe) et d’Amida (au N.-O. de Nisibe) date de 359. Jérôme anticipe donc, établissant une relation de cause à effet entre cette défaite et des événements ultérieurs défavorables aux Romains. Ce raccourci contribue à charger Constance.

52 La mort de Macaire permet à Jérôme d’évoquer les manoeuvres des ariens pour s’emparer du siège de Jérusalem. Parmi les évêques mentionnés, seuls Macaire (de 314 à 348 – cf. Eusèbe, Chron., a. 314), Cyrille (de 348 à 357, puis de 359 à 360, de 362 à environ 367 et enfin de 378 à 387) et Eutychius (de 357 à 359) sont autrement connus. Quant à Acace, successeur d’Eusèbe sur le siège de Césarée, il fut l’un des chefs de file du parti eusébien. Artisan, avec Patrophile de Scythopolis, de la nomination de Cyrille sur le siège de Jérusalem, il se brouilla avec ce dernier qui revendiquait une plus grande indépendance de son siège vis-à-vis de celui de Césarée. Acace le fit donc déposer une première fois au profit d’Eutychius. Les diverses dépositions et réhabilitations de Cyrille correspondent ensuite à l’évolution de la politique religieuse des empereurs d’Orient. Lors de l’éclatement du parti eusébien en 358-359, il adhéra à la tendance homéousienne défendue alors avec succès par Basile d’Ancyre auprès de Constance (concile d’Ancyre, 358) et retrouva son siège ; mais dès l’année suivante, le revirement de l’empereur en faveur de l’homéisme entraîna une seconde fois sa déposition. À la mort de Constance, Cyrille bénéficia, comme tous les évêques déposés, de la levée de la sentence qui le frappait et put rentrer à Jérusalem. Sa troisième déposition correspond à la politique pro-arienne de Valens après son baptême par l’anoméen Eudoxe. Le retour définitif de Cyrille sur le siège de Jérusalem est consécutif à la mort de cet empereur. Dans cette notice, Jérôme insiste surtout sur les conditions qui présidèrent à l’accession de Cyrille à l’épiscopat ; il le présente comme un arien convaincu doublé d’un clerc indigne, alors que dans la notice qu’il lui consacre en 393 dans le De uiris (112), il ne souffle mot de ses positions doctrinales, insistant bien davantage sur les tribulations de son épiscopat, et tend à en faire plutôt une victime des persécutions : « Cyrillus, Hierosolymae episcopus, saepe pulsus ecclesia et receptus, sub Theodosio principe octo annis inconcussum episcopatum tenuit […] ».

53 Jules Ier mourut le 12 avril 352 selon le Liber pontificalis (éd. Duchesne, I, p. 9). Son successeur, Libère, était un de ses diacres. Il fut élu le 17 mai. L’exil de Libère date de la fin de l’année 355. Résistant à Constance qui le pressait de rejoindre le parti anti-athanasien, Libère fut arrêté de nuit et envoyé à Milan par le préfet de la Ville, Léontius (Ammien, 15, 7, 1-10). De là, après un nouveau refus de sa part, il fut exilé à Bérée, en Thrace, où il fut placé sous la surveillance de l’évêque arien Démophile. Considérant le siège épiscopal romain comme vacant, Constance y plaça Félix, le doyen des diacres de Libère, sur les conseils d’Acace de Césarée (Athanase, Hist.Arian., 75 et Jérôme, De uir., 98). C’est en 357, après deux ans d’exil, que Libère céda aux pressions. Dans quatre lettres rédigées cette année-là, il souscrivit à la condamnation d’Athanase et adhéra à la formule du concile de Sirmium de 351. Constance l’autorisa à se rendre à Sirmium, puis à Rome, où il fut accueilli dans l’enthousiasme (Théodoret, HE, 2, 14), car il était très populaire. Félix dut quitter la Ville et se retira à Portus. Cette notice condense des événements qui eurent lieu entre mai 352 et le second semestre 357. Il est fréquent que Jérôme pratique la diachronie dans ses notices. On peut la considérer comme délibérée. On retrouve ici le décalage de trois ans signalé plus haut (voir supra, a. 331, a).

54 Magnus Magnentius prit le pouvoir le 18 janvier 350, à Autun, à la suite d’un complot ourdi par le comes rei priuatae Marcellinus. Constant prit la fuite vers l’Espagne, mais les hommes envoyés à sa poursuite le rattrapèrent. Il fut tué dans le village pyrénéen d’Elne par un nommé Gaïso (Epit. de Caes., 41, 23 ; Eutrope, 10, 9, 4 ; Zosime, 2, 42). Ce coup d’État suscita deux autres tentatives d’usurpation, celles de Vétranion et de Népotien. La première eut lieu en Illyricum, à Mursa, le 1er mars. Vétranion, un magister militum âgé, se proclama Auguste à l’instigation de Constantia, fille de Constantin et veuve d’Hannibalianus. Quant à Népotien, dont la mère, Eutropia, était la soeur de Constantin, il prit la tête d’une bande armée et se fit proclamer à Rome le 3 juin suivant (Eutrope, 10, 10-11 ; Cons. Const., a. 350 ; Zosime, 2, 43, 1-2).

55 Les faits que relate cette notice sont liés à l’usurpation de Népotien à Rome, qui eut lieu entre le 3 et le 30 juin 350. On a vu que Fabius Titianus, après s’être déclaré en faveur de Magnence, avait reçu de lui une seconde préfecture urbaine (voir supra, a. 345, d). Au moment du coup de force de Népotien, il était absent de Rome, et c’est le préfet du prétoire Anicius Anicetus qui tenta en vain de s’opposer au soulèvement (Zosime, 2, 43). Il est très vraisemblable que les faits relatés sont ceux qui mirent fin au pouvoir éphémère de Népotien. S’il y eut révolte populaire contre les partisans de Magnence, c’est contre les préfets qu’il avait mis en place. La fin de la phrase est énigmatique. On ne sait qui était ce sénateur du nom d’Héraclidès, ni en quoi consista sa trahison : tout au plus peut-on dire qu’elle aboutit à la victoire des partisans de Magnence. Il est toutefois intrigant que le populus de Rome se soit soulevé contre les représentants de Magnence alors que Népotien avait pris le pouvoir. Sauf à considérer que la révolte du populus romanus soit précisément le coup d’État de Népotien : c’est très certainement le cas. On sait en effet que pendant le mois de juin 350, Népotien persécuta les partisans romains de Magnence. La trahison du sénateur serait donc un revirement qui aurait facilité l’entrée à Rome de Marcellinus, le magister militum envoyé à Rome par Magnence pour combattre Népotien.

56 Marcellinus noya dans le sang l’usurpation de Népotien, qui fut tué le 30 juin 350, de même que sa mère. Une sévère répression s’abattit ensuite sur les clarissimes qui avaient soutenu Népotien (Epit. de Caes., 5, 42 ; Eutrope, 10, 11, 2 ; Zosime, 2, 43).

57 Tandis que Magnence essayait de traiter avec lui, Vétranion négocia avec Constance. Revenu de Mésopotamie à l’automne 350, Constance rencontra à Héraclée les ambassadeurs de Vétranion et de Magnence. Après avoir mis ceux de Magnence aux arrêts, il se dirigea vers Sardique, où Vétranion vint à sa rencontre. C’est à Naïssus (= Nish), où ils se rendirent ensemble, que Constance emporta par un discours l’adhésion des soldats de Vétranion à la dynastie constantinienne. On ne sait si Vétranion abdiqua ou si ce furent ses propres soldats qui lui enlevèrent le paludamentum. L’événement est daté du 25 décembre 350. Les sources montrent que Constance ménagea le vieil officier, qui apparaît plutôt comme un pseudo-usurpateur, allant à la rencontre de Constance non pour en découdre mais pour lui remettre la pourpre. Il est vrai que Vétranion permit de contenir Magnence à l’ouest. À la suite de son abdication, Vétranion reçut une rente publique, qui lui permit de finir paisiblement ses jours dans un domaine situé en Bithynie (Julien, Discours 1, 24 ; Zosime, 2, 44) : preuve s’il en est qu’il avait, aux yeux de Constance, rendu service à l’État.

58 Constance II projetait sans doute de marcher sur l’Italie, mais Magnence se porta contre lui en Illyricum, le forçant à se replier sur Siscia, puis Cibalis. Magnence s’empara de Siscia mais échoua devant Sirmium. Il se dirigea alors vers Mursa (= Osijek), où Constance décida de lui livrer bataille le 28 septembre 351 (Cons. Const., a. 351). L’évocation par Jérôme de l’anéantissement des forces romaines tient au fait que cette bataille fut un véritable carnage (Julien, Discours 1, 29 ; Zosime, 2, 50). En effet, selon Zonaras (HE, 13, 8), Constance aurait perdu 30 000 hommes sur 80 000 et Magnence 24 000 sur 36 000. Soit un total de 54 000 morts. Jérôme partage l’appréciation d’Eutrope (10, 12, 1) et de l’auteur de l’Epit. de Caes. (42, 4) sur le désastre que constitua cette hémorragie de soldats pour les forces de l’Empire romain.

59 C’est à Sirmium, où il finissait de prendre ses quartiers d’hiver, que Constance II désigna son cousin Gallus comme César, le 15 mars 351. Il lui donna en mariage sa soeur Constantia, qui était veuve d’Hannibalianus, et lui confia l’Orient avant de marcher vers l’Italie contre Magnence. Gallus était le fils de Julius Constantius, demifrère de Constantin, et de Galla et était le demi-frère de Julien, lui-même fils de Julius Constantius et de Basilina. Au moment de son accession au Césarat, il était âgé de 25 ans. Il se rendit alors à Antioche, accompagné du préfet du prétoire Thalassius. Il est à noter que cette nomination fut antérieure de six mois à la bataille de Mursa, mentionnée dans la notice précédente.

60 La révolte juive que mentionne Jérôme est celle que mena un certain Patricius, qui se proclama roi au cours de l’année 352 en Palestine Seconde, à Diocésarée et ses environs. La répression de Gallus fut très violente. Parmi les places fortes rasées, certains auteurs mentionnent Sepphoris (Aur. Victor, 42, 11 ; Théophane, Chronogr., 5843 ; Socrate, 2, 33 ; Sozomène, 4, 7, 5). Comme les autres sources, Jérôme souligne la violence sanguinaire de Gallus.

61 Les rapports sur le gouvernement de Gallus que reçut Constance soulignaient sa violence. Aussi l’Auguste résolut-il de lui retirer le commandement des troupes d’Orient. Le préfet du prétoire Thalassius étant décédé, Constance envoya de Milan à Antioche Domitianus. Ce dernier ayant transmis à Gallus l’ordre de se rendre au palais de Milan, Gallus le fit arrêter puis exécuter. Le questeur du palais, L. Caelius Montius, qui accompagnait Domitianus, fut également mis à mort pour s’être opposé à l’arrestation du préfet. À la suite de quoi Gallus fit exécuter en nombre ceux de leurs amis qui étaient présents à Antioche (Ammien, 14, 9).

62 Quittant la Gaule pour l’Illyricum à la fin de 350, Magnence avait nommé César son frère Decentius, et lui avait confié la défense des Gaules. Mais vaincu à Mursa (voir supra, a. 351, c), il se replia sur Lyon où il se donna la mort le 10 ou le 11 août 353 (Seeck opte pour le 10, Regesten, p. 199), pour éviter de tomber aux mains de Constance. Il avait d’abord tué sa mère et son frère Desiderius (Cons. Const., a. 353). Quant à Decentius, il se serait suicidé une semaine plus tard, le 18 août (Eutrope, 10, 12).

63 Ce Gennadius n’est pas autrement connu. Il est le seul à être signalé comme « orator » par Jérôme qui, en revanche, donne les noms de plusieurs rhéteurs. Cette singularité laisse entendre que Gennadius ne tint pas école à Rome, mais qu’il s’y fit remarquer par des discours, des plaidoiries et, peut-être, des panégyriques. La proximité avec Minervius de Bordeaux (cf. notice suivante) peut faire penser qu’il était originaire d’Aquitaine ou du moins de Gaule, comme son homonyme du siècle suivant Gennade de Marseille ; mais ce ne sont là que des conjectures.

64 Minervius est également connu par Ausone (Prof., 1).

65 Se rendant à la convocation insistante de Constance II, Gallus prit le chemin de l’Italie. Arrêté à Poetovio par Barbatio, il fut emmené à Fianone, près de Pola. Il y fut jugé puis exécuté par la praepositus Eusèbe à la fin de l’année 354, vraisemblablement à la mi-novembre (Ammien, 14, 11 ; Cons. Const., a. 354). En choisissant d’exalter les qualités de Gallus, Jérôme montre sa détermination à noircir Constance. En effet, c’est à cause de l’excessive sévérité de son gouvernement en Orient que Gallus fut exécuté.

66 Silvanus était magister peditum en Gaule. Au début de l’été 355, accusé de conspiration, il se fit proclamer Auguste à Cologne le 11 août (Seeck, Regesten, p. 201). Il fut tué par le magister equitum Ursicinus, envoyé de Milan par Constance, le 28e jour de son règne, le 7 septembre selon Seeck (Aur. Victor, 42, 16 ; Epitome de Caes., 42, 10).

67 Ces deux professeurs exerçaient encore une vingtaine d’années plus tard, lorsque Jérôme fit ses études à Rome. Le premier, Marius Victorinus, surprit les milieux lettrés de Rome en se faisant baptiser à la fin de sa vie, entre 358 et 361. Il illustra son adhésion au christianisme en composant plusieurs ouvrages contre les ariens. Mais Jérôme, qui ne l’a pas eu comme professeur, ne dit rien ici de sa conversion retentissante, à la différence de la notice 101 du De uiris. Augustin, lui, la relate longuement (cf. Conf., 8, 2, 3-5) en signalant aussi sa statue sur le Forum. Jérôme précise qu’il s’agit du forum de Trajan. Celui-ci comportait deux bibliothèques, l’une latine et l’autre grecque, et fut jusqu’au Ve siècle l’emplacement habituel des statues des grammairiens et des rhéteurs de renom. Quant à Aelius Donatus, célèbre grammairien, commentateur de Virgile et de Térence et auteur d’un manuel de grammaire qui nous est parvenu, il fut bien le maître de Jérôme (cf. Apologie contre Rufin, 1, 16).

68 Avec ces deux évêques, Jérôme entame la liste des nicéens exilés par Constance II. L’empereur profita de la reconquête de l’Occident, après sa victoire sur Magnence à Mursa (cf. supra, a. 351, d), pour imposer la foi homéenne au clergé occidental. La tactique utilisée lors des conciles occidentaux de 353 à 356 par les évêques Ursace de Singidunum et Valens de Mursa, conseillers de l’empereur en matière religieuse, consista à exiger des évêques la condamnation d’Athanase d’Alexandrie comme préalable à toute discussion doctrinale. Comme Athanase était tenu par nombre d’Occidentaux comme le champion de la foi de Nicée, plusieurs refusèrent de souscrire à la condamnation. Ce fut le cas de Paulin de Trèves, dont le prédécesseur Maximin avait accueilli l’évêque d’Alexandrie lors de son premier exil entre 335 et 337 et reçu sa visite lors de son second exil entre 339 et 346 (cf. supra, a. 343, a). Au concile d’Arles de l’automne 353, Paulin fut déposé par ses collègues et exilé en Phrygie par l’empereur (cf. Hilaire, Fr. h., I, 6). La présence de Rodanius (ou Rhodanius) à ses côtés est surprenante, puisque c’est au concile de Béziers en 356, et non à celui d’Arles, que l’évêque de Toulouse a été exilé en Phrygie en même temps qu’Hilaire de Poitiers (cf. H. Crouzel, « Un “résistant” toulousain à la politique proarienne de l’empereur Constance II : l’évêque Rhodanius »).

69 Alcimus Aethius et Attius Tiro Delphidius sont présentés par Ausone parmi les professeurs bordelais (respectivement Prof., 2 et 5). Delphidius est également signalé par Jérôme, avec le rhéteur Patera, parmi les ancêtres de la veuve Hedybia, destinatrice de la Lettre 120 (préface). Ammien signale un Delphidius, « orator acerrimus », plaidant la cause de l’accusation dans un procès en Narbonnaise, en 359, en présence du César Julien (18, 1) ; on peut légitimement penser qu’il s’agit du même homme.

70 Donat qui fut évêque schismatique de Carthage, face à l’évêque officiel Cécilien et à ses successeurs (cf. supra, a. 328, b), avait été exilé en Gaule en 347, suite à la mission des notaires impériaux Paul et Macaire diligentés par Constant. La date de 355 où figure cette notice est donc vraisemblablement l’année de sa mort. L’appellation de « Montenses » (que l’on peut traduire par « Montagnards ») pour désigner les donatistes de Rome est attestée par d’autres sources (Optat de Milève, C. Don., 2, 4, 4-5 ; Augustin, C. Pet., 2, 108, 247…). Jérôme reprend cette appellation dans l’Altercatio Luciferiani et Orthodoxi (28) composée à peu de choses près dans les mêmes années que la Chronique (sur cette appellation, cf. l’introduction d’A. Canellis à son édition de l’Altercatio L. et O., SC 473, Paris, 2003, p. 63-65).

71 À la suite du concile d’Arles, l’évêque de Rome Libère avait envoyé en délégation à Constance II le prêtre Pancrace et le diacre Hilaire, appartenant au clergé romain, ainsi que l’évêque Lucifer de Cagliari, pour obtenir la tenue d’un nouveau concile destiné à confirmer la foi de Nicée non débattue lors du concile gaulois. Celui-ci se tint à Milan en 355 en présence des légats de Libère et de 300 évêques (nombre sans doute excessif donné par Socrate, 2, 36 et Sozom., 4, 9). Le scénario fut le même qu’à Arles (cf. supra, a. 354, f) : les évêques furent mis en demeure de signer la condamnation d’Athanase sous peine d’exil. Le prêtre et le diacre romains, Lucifer de Cagliari, Eusèbe de Verceil et Denys de Milan furent relégués dans différentes régions d’Orient : Eusèbe à Scythopolis (Palestine), puis en Cappadoce et, enfin, en Thébaïde, Lucifer à Germanicie (Syrie), puis à Éleuthéropolis (Palestine) et, enfin, en Thébaïde, Denys en Cappadoce ou en Arménie. Cette multiplicité des lieux d’exil – ou peut-être leur variabilité – explique la précision de Jérôme « distantibus inter se… exiliis ».

72 Julius Constantius, demi-frère de Constantin, avait eu Gallus de son premier mariage avec Galla, et Julien de son second mariage avec Basilina. N’ayant pas d’héritier direct, Constance nomma son cousin Julien César pour les Gaules le 6 novembre 355. Celui-ci avait alors 25 ans et se trouvait à Athènes (Ammien, 15, 8, 17 ; Socrate, 2, 34). Cette nomination se fit sans doute sous l’influence de l’impératrice Eusébie. La situation en Gaule était devenue très délicate en raison des incursions des Alamans. Officiellement proclamé César à Milan, Julien reçut en mariage Hélène, fille de Constance.

73 Ce célèbre ermite, tenu pour le « père » du monachisme, est connue par la Vie qu’Athanase d’Alexandrie lui consacra (cf. supra, a. 335, h). Jérôme qui rédigea une Vie de Paul (PL, 23) lors de son séjour à Antioche dans les années 377-379, profite de cette notice nécrologique pour légitimer son oeuvre dans laquelle il revendique l’antériorité de Paul sur Antoine comme initiateur de la vie érémitique. Dans cette Vie il raconte principalement a visite qu’Antoine fit à Paul au moment de sa mort, à l’âge de 113 ans, désignant ainsi Antoine comme l’héritier de son prédécesseur.

74 Hilaire, qui n’avait pas assisté au concile d’Arles en 353 (peut-être n’était-il pas encore évêque à cette date), rompit ouvertement en 355 avec Saturnin d’Arles, promoteur en Gaule de la politique anti-athanasienne de Constance II. Cette rupture s’explique par le rôle joué par l’évêque d’Arles dans la relégation des évêques fidèles à Athanase lors du concile de Milan. En 355, dans une lettre à l’empereur, il avait réclamé la liberté pour l’Église ; il avait également réuni un synode à Paris, où les évêques présents s’étaient séparés de la communion des ariens. La réponse à cette initiative fut le synode de Béziers en 356 qui aboutit à la rédaction d’un rapport, envoyé à l’empereur. C’est ce rapport qui valut à Hilaire son exil en Phrygie. Durant celui-ci, Hilaire s’initia à la théologie des Pères grecs et rédigea deux ouvrages : les 12 livres du De Trinitate, soutenant la thèse homéousienne, et le De Synodis, présentant et commentant différentes professions de foi antérieures, à l’intention des évêques gaulois et en vue de la tenue prochaine du double concile à Rimini et Séleucie. Jérôme connaît ce dernier ouvrage pour l’avoir copié de sa main au cours de son séjour à Trèves vers 370 (Lettre 5, 2). Dans la notice 100 du De uiris, il signale également ces deux ouvrages, mais nomme Aduersus Arianos le De Trinitate.

75 La translation eut lieu le 1er juin 356 (Seeck, Regesten, p. 202). Les reliques venaient d’Éphèse et furent certainement déposées dans le martyrium-mausolée des Saints-Apôtres, dans une des thèkaï entourant le sarcophage de Constantin. Selon Dagron (Naissance…, p. 401-402) ce dépôt marqua le début d’une modification de la nature de l’édifice.

76 De ces trois moines, donnés comme disciples d’Antoine, le plus connu est sans conteste Macaire, dit l’Égyptien, fondateur des monastères de Scété (partie occidentale du delta du Nil), auquel Rufin d’Aquilée rendit visite lors de son séjour en Égypte entre 373 et 380 (cf. Jérôme, Lettre 3, 2). Dans la préface de sa Vie de Paul, Jérôme s’appuie sur son témoignage (et sur celui d’Amatas, qui porta en terre le corps d’Antoine), pour présenter Paul de Thèbes comme le premier ermite. Il le cite encore dans la Lettre 22 (33) parmi d’autres pères du désert, et le donne à Paulin de Nole comme modèle de la vie monastique (Lettre 58, 5). S’il ne parle pas de Sarmata en dehors de la Chronique, c’est sans doute que celui-ci est mort un an après Antoine (cf. infra, a. 357, h).

77 Libère s’était déclaré solidaire des évêques exilés par le concile de Milan de 355 et avait refusé les présents impériaux qui lui étaient destinés. Arrêté de nuit, il fut conduit à Milan, traduit devant Constance II et exilé à Béroé de Thrace. Le diacre Félix fut nommé à sa place.

78 Selon Zosime (3, 3), Julien aurait reçu en 356 le pouvoir de commander les armées des Gaules. C’est en 357 qu’il se porta sur le Rhin. L’engagement de ses troupes contre les Alamans du roi Chonodomar eut lieu près des collines du nord-est de Strasbourg, le 25 août 357. 6 000 Alamans y auraient perdu la vie, contre seulement 342 Romains (Ammien, 16, 12).

79 Sur Sarmata (nom vraisemblablement ethnique : « le Sarmate »), disciple et successeur d’Antoine comme abbé des ermites qui s’étaient rassemblés autour de ce dernier, cf. supra, a. 356, e.

80 C’est le fameux aduentus de Constance II à Rome, si bien décrit par Ammien Marcellin (16, 20). L’empereur ne séjourna qu’un mois dans la Ville (du 28 avril au 29 mai). La déposition des reliques d’André et Luc eut lieu le 3 mars 357, soit près de deux mois avant l’entrée de Constance à Rome (Dagron, p. 405). L’année précédente avaient été déposées celles de Timothée. Trois ans plus tard eut lieu la dédicace du martyrium des Apôtres (cf. infra, a. 370, l). Le processus était celui de l’édification d’une nouvelle Jérusalem (Dagron, p. 409, n. 2). Jérôme a-t-il voulu introduire un lien de cause à effet entre l’aduentus de Constance II à Rome et la déposition des reliques d’André et Luc à Constantinople ? Nous penchons pour une simple synchronie soulignant l’absence de l’empereur lors de la déposition.

81 Ce tremblement de terre se produisit à l’aube du 24 août 358. Ammien (17, 7, 1-9) le décrit dans le détail. Il fut accompagné d’un typhon et de trombes d’eau et suivi de plusieurs jours d’incendie. Parmi les victimes figurait le vicaire du préfet du prétoire, Aritaenetus. Le séisme est également mentionné par Libanios (Or., 61), les Cons. Const. (a. 358) et les chroniques orientales. Pour tous les détails, cf. Guidoboni, n° 147, p. 255-259.

82 Paulin était en exil depuis quatre ans (cf. supra, a. 354, f).

83 Un tel remplacement ne peut concerner qu’une chaire publique, ici impériale. L’Afrique était réputée pour être une pépinière de lettrés et d’avocats.

84 Depuis Sirmium où il résidait, Constance II convoqua deux conciles, l’un en Occident, l’autre en Orient, afin de réaliser l’unité des églises selon ses voeux, autour de la formule de foi homéenne écrite par un groupe d’évêques comprenant Ursace et Valens, mais aussi Basile d’Ancyre, défenseur de la ligne homéousienne. Cette formule, approuvée par le prince le 22 mai 359 est usuellement appelée « credo daté ». Au printemps, le concile occidental réunit à Rimini quelque 400 évêques occidentaux dont la majorité dénonça la formule de foi proposée comme contraire à celle de Nicée, excommunia ses promoteurs présents à Rimini (le 21 juillet selon Seeck, Regesten, p. 206) et décida l’envoi à l’empereur de dix délégués chargés de lui transmettre leur refus et de demander la clôture du concile. Le concile oriental s’ouvrit à Séleucie d’Isaurie le 27 septembre suivant, réunissant environ 160 évêques, et se prononça en faveur de la formule de foi des Encaénies (datant de l’été 341) (Socrate, 2, 29 ; Sozomène, 4, 24). Ces décisions étaient contraires aux voeux de l’empereur. La trahison évoquée par Jérôme concerne avant tout le concile de Rimini : l’empereur fit attendre à Niké les dix délégués occidentaux qui finirent par céder aux pressions des homéens et signèrent le 10 octobre une formule de foi (dite protocole de Niké) plus nettement homéenne que celle qu’ils avaient refusée. De retour à Rimini ils firent signer cette formule à l’assemblée des évêques que la proclamation d’un certain nombre d’anathèmes souscrits par Valens de Mursa avaient abusivement rassurés ; le concile s’acheva ainsi, le 31 décembre, sur une condamnation implicite de la formule de foi de Nicée (sur cette seconde session du concile de Rimini, cf. le récit qu’en donne Jérôme dans l’Altercatio L. et O., 17-18, ainsi que l’analyse des diverses pièces du dossier par Y.-M. Duval, « La “manœuvre frauduleuse” de Rimini… », Hilaire et son temps, Paris, Études augustiniennes, 1969, p. 51-103).

85 Depuis sa fondation en 324, Constantinople était placée sous la juridiction d’un proconsul, qui avait succédé à l’archonte de Byzance. Constance II dota la ville d’un préfet urbain à l’instar de Rome. Le dernier proconsul en titre fut le grand Thémistios. Quant au premier titulaire de la charge de préfet urbain, Honoratus, il prit ses fonctions le 11 décembre 359 (Socrate, 2, 41 ; cf. Seeck, p. 207).

86 Seeck place cette naissance le 18 avril 359. Gratien était le fils du futur empereur Valentinien, alors officier dans l’armée. L’incise « qui est l’empereur actuel » est un des éléments les plus précis permettant de dater la rédaction de la Chronique par Jérôme. Gratien régna conjointement à son père de 367 à 375, puis avec son tout jeune frère Valentinien II de 375 à 379, Théodose les rejoignant alors comme troisième Auguste. Comme Gratien mourut en 383, cette remarque permet de dater la Chronique avec certitude de la période 375-383, sept années au cours desquelles Gratien fut premier Auguste. Pour les autres éléments permettant d’affiner la datation, voir l’introduction générale.

87 Hilaire, qui avait pris part aux séances du concile de Séleucie, accompagna à Constantinople les délégués de ce concile. Apprenant que Saturnin d’Arles se trouvait dans la capitale en compagnie d’une délégation des évêques homéens d’Occident, il adressa à Constance II un livre où il demandait à être confronté à son adversaire en présence de l’empereur (Ad Constantium, II). N’ayant pu obtenir satisfaction, Hilaire rentra en Gaule, sans qu’il soit possible de dire s’il avait obtenu une levée de la sentence d’exil ou si on le renvoyait chez lui pour éviter qu’il n’intervienne dans les tractations en cours à Constantinople (cf. Y.-M. Duval, « Vrais et faux problèmes concernant le retour d’exil d’Hilaire de Poitiers… », Athenaeum, 58 (1970), Pavie).

88 Évêque de Constantinople depuis 341, Macédonius (Makédonios) était un partisan de Basile d’Ancyre, auteur de la formule homéousienne qui avait été adoptée l’année précédente au 3e concile de Sirmium et à laquelle Libère s’était rallié ; il persécutait ses adversaires. Ne parvenant pas à s’entendre avec lui, Constance II le fit déposer et remplacer, le 27 janvier 360, par Eudoxe, alors évêque d’Antioche, qui venait de rallier le parti homéen.

Macédonius fut exilé dans un village de Bithynie (Socrate, 2, 42 ; Sozomène, 4, 24).

89 La « collusion des ariens » désigne le compromis auquel parvinrent les conciles de Rimini et de Séleucie sur la formule de foi homéenne du 22 mai 359. En janvier 360, lors du concile final de Constantinople, les évêques homéens d’Occident (autour de Valens de Mursa) et d’Orient (autour d’Acace de Césarée), forts de la ratification du protocole de Niké par le concile de Rimini, s’unirent pour imposer leur théologie qui condamnait à la fois l’anoméisme des ariens radicaux et la foi de Nicée dont ils rejetaient le terme d’homoousios. La « paix » n’est autre que l’unité voulue par Constance II. Quant à la « souillure », elle est, pour Jérôme, la victoire conciliaire de la formule homéenne (le Fils semblable au Père).

90 La « Grande église de la sainte sagesse », future Sainte-Sophie, ecclesia maior de Constantinople, fut construite à la demande de Constance II et consacrée le 15 février 360 (Chron. Pasch. ; cf. Seeck, p. 207) par Eudoxe, le nouvel évêque de la ville. Durant les festivités, des annones furent distribuées aux pauvres et aux orphelins par l’empereur. Le lendemain, les reliques de saint Pamphile et de ses compagnons martyrs de Césarée furent déposées dans l’église nouvellement consacrée (Dagron, Naissance…, p. 397-401).

91 Eudoxe avait été nommé évêque de Constantinople en janvier 360 en remplacement de Macédonius. Le siège d’Antioche étant vacant, on choisit d’y installer Mélèce, évêque de Sébaste, qui appartenait alors au parti homéen d’Acace de Césarée. Ce dernier vint en personne avec Georges d’Alexandrie pour l’installation du nouvel évêque. Toutefois Mélèce ne donna pas satisfaction aux homéens qui l’avaient fait nommer, car il manifesta son rejet de l’arianisme en professant une foi homéousienne. Il fut déposé sur ordre de l’empereur et exilé en Arménie, ce qui équivaut, pour Jérôme, à un titre de gloire. La raison de sa déposition est avant tout son rapprochement avec le parti homéousien, comme le confirme la nomination à sa place d’Euzoios, un arien de la première heure qui avait été exilé avec Arius à la suite du concile de Nicée (325). L’accueil des prêtres déposés par Eudoxe, n’est qu’une conséquence de ce rapprochement. Le « retournement de foi subit » dont parle Jérôme est paradoxal, car il repose sur l’illusion d’une adhésion totale, mais fugace, de Mélèce à la foi de Nicée, qui serait manifestée par la réintégration des prêtres déposés. Mélèce, qui cherchait en réalité à rassembler en une seule communauté les chrétiens hostiles au subordinatianisme, n’en restait pas moins méfiant vis-à-vis de l’homoousios nicéen et ne pouvait, par conséquent, satisfaire les ultra-nicéens. Comme Jérôme tient ces derniers pour les seuls chrétiens véritables, il ne peut présenter la méfiance de Mélèce que comme une trahison, d’autant qu’il écrit après l’ordination de Paulin qu’il reconnaît comme seul évêque légitime d’Antioche (cf. a. 362, e).

92 Après plus de trois années d’exil, Hilaire était revenu en Gaule en passant par Constantinople et Rome. Il convoqua des synodes régionaux pour condamner la formule de foi homéenne souscrite par le concile de Rimini l’année précédente. Il entreprit d’expliquer la « tromperie » de Valens, qui avait abusé les évêques occidentaux et les avait amenés à signer cette formule antinicéenne, en rédigeant un « Liber aduersus Valentem et Vrsacium, contenant l’histoire du synode de Rimini et Séleucie », selon la formule de Jérôme dans le De uiris (100). L’ensemble « Gaule » correspond ici au concile « pangaulois » qui se tint à Paris en 361 et qui déposa les évêques ariens les plus en vue des Gaules : Saturnin d’Arles et Paterne de Périgueux.

93 Apprenant à Césarée, en mars-avril 360, la proclamation de Julien en Gaule, Constance II commença de faire mouvement vers l’ouest, par Édesse, Amida, Bézabdè et Antioche, où il prit ses quartiers d’hiver (Ammien, 20, 9). Retardé par les Perses, il dut faire route vers Hiérapolis à la fin mai 361 pour revenir ensuite à Antioche. Reprenant alors le chemin de l’Occident, il tomba malade à Tarse en octobre 361 et décéda à Mopsucrène le 3 novembre suivant (Ammien, 21, 15, 2 ; Socrate, 2, 47 et 3, 1, 1). Né le 7 août 317, il était âgé de 44 ans. À l’article de la mort, il avait fait de Julien son successeur. Ce dernier régna seul en tant qu’Auguste entre le 3 novembre 361 et le 26 juin 363. ce qui fait 1 an, 7 mois et 23 jours.

94 Enfant, Julien avait eu, sous la tutelle d’Eusèbe de Nicomédie, puis de Mardonios, une éducation chrétienne. Il était baptisé et avait reçu le grade de lecteur dans l’Église de Nicomédie. Il avait ensuite suivi des études à Constantinople, Pergame, Éphèse et Athènes. Si son apostasie est immédiatement postérieure à la mort de Constance II – marquée par des sacrifices aux dieux lors de son départ de Naissus –, sa conversion au paganisme est sans doute antérieure d’une dizaine d’années. Son sentiment anti-chrétien se manifeste dans ses œuvres comme dans sa politique. Il s’inspira en effet de Porphyre pour composer un traité Contre les Galiléens, et promulgua des lois autorisant la reprise des sacrifices sanglants offerts aux dieux. Il n’y eut pas de persécutions ouvertes à l’encontre des chrétiens, mais des pressions, des tracasseries et, à partir de juin 362, l’interdiction d’enseigner, sans compter une sévère répression contre les chrétiens coupables de violences contre les juifs ou les « hellènes ». Le régime de liberté des cultes instauré par la lettre de Milan de 313 (dit « édit de Milan ») fut donc respecté. L’oxymore de la « persécution caressante » est subtil : il indique bien que Julien cherchait à faire glisser les chrétiens dans l’apostasie sans les affronter de manière brutale.

95 Georges de Cappadoce était revenu à Alexandrie le 26 novembre 361, ignorant encore le décès de Constance II. Les partisans d’Athanase s’étaient alors soulevés avec la complicité de l’ancien duc Artémius qui fut cité en justice par Julien et mis à mort (Théodoret, HE, 3, 18, 1 ; cf. PLRE, 1, Artemius, 2, p. 112). Cette exécution provoqua la fureur des païens alexandrins qui détestaient Georges : ceux-ci le lynchèrent le 24 décembre 362, ainsi que deux fonctionnaires, dont l’un était Dracontius (Hist. Acéph., 8).

96 L’édit qui rappelait d’exil les évêques bannis par Constance II fut affiché à Alexandrie le 9 février 362 (Théophylacte d’Achrida, PG, 126, 165 AB ; Hist. Acéph., 10). Eusèbe de Verceil retourna en Italie ; Lucifer de Cagliari passa par Antioche où il voulut mettre un terme aux dissensions qui divisaient les chrétiens de la cité. Il ne fit qu’envenimer les choses et créa un véritable schisme en nommant irrégulièrement évêque le nicéen Paulin, prêtre de l’ancien évêque Eustathe qui se montrait intransigeant face aux mélétiens – les plus nombreux – et face aux fidèles de l’arien Euzoios (cf. a. 329, c et a. 360, l). On ignore l’identité des « deux autres confesseurs » signalés par Jérôme, mais selon une scholie signalée par A. Martin (Athanase d’Alexandrie et l’église d’Égypte au IVe siècle, École française de Rome, 1996, p. 564, n. 71) il s’agirait de Gorgonios de Germanicie et de Kymatios de Gabala.

97 Le 17 juin 362, Julien avait publié un édit sur la nomination des professeurs dans les cités, édit qui interdisait aux chrétiens d’enseigner (CTh., 13, 3, 5). Exception fut faite pour Prohaeresios, dont il avait suivi les cours à Athènes en 355. Le refus de ce dernier relève, aux yeux de Jérôme, d’un héroïsme chrétien proche du martyre. On notera ici l’emploi du terme « sofista » comme synonyme de rhéteur.

98 Dorostorum – ou Durostorum – était une cité de Mésie Inférieure (puis Seconde) située sur la rive droite du Danube, à une cinquantaine de kilomètres d’Adamclisi (Tropaeum Traiani, aujourd’hui Silistra, en Bulgarie [ou Drista, en Roumanie ?]). Ville de garnison, elle connaissait un culte impérial vivace. Aemilianus était un chrétien, sans doute un soldat, qui avait commis un acte de violence envers les autels de ce culte. S’agissant d’un crime de maiestate, il était passible du bûcher. Il fut donc brûlé vif sur l’ordre du vicaire Capitolinus, vraisemblablement le 18 juillet 362 pour avoir brisé des statues et des chandeliers, renversé des autels et jeté bas les offrandes dans un temple (Théodoret, HE, 3, 7, 5 ; Chron. Pasch, a. 363 ; [AASS, juillet 4] ; H. Delehaye, An.Boll., 31, 1912, p. 260-265). C’est sans doute lui qu’Ambroise évoque dans une lettre à Théodose (Ep., 40, 17 ; PL, 16, col. 1154 = Ep., 74, CSEL, 82, p. 54-73).

99 Julien résidait à Antioche depuis le mois de juin 362. La fermeture de la grande église de la cité fut décidée par lui en représailles de l’incendie qui détruisit le temple d’Apollon le 22 octobre (Ammien, 22, 13 ; Sozomène, 5, 19). L’empereur fut mortellement blessé par un javelot, le 26 juin 363, au cours d’une échauffourée confuse (Ammien, 25, 3, 9 ; Socrate, 3, 21). Le préfet du prétoire Salustius ayant décliné la dignité impériale qu’on lui offrait, le consistoire choisit le lendemain le doyen des protectores domestici, Jovien, qui était chrétien. Le terme de « primicerius » est ici impropre : il s’appliquait au chef du corps des notarii. Agé d’une trentaine d’années, Flavius Claudius Jovianus était un ex castris, son père Varronianus étant un comes en retraite. Jovien régna du 27 juin 363 au 17 février 364, soit huit mois moins dix jours. Comme son successeur Valentinien ne reçut les insignes augustaux que le 26 février 364, dix jours après la mort de Jovien, le règne officiel de ce dernier se poursuivit jusqu’à cette date et dura bien, officiellement, huit mois. Cette notice doit beaucoup à Festus (28, 3).

100 Héritant d’une situation très délicate en Mésopotamie, Jovien choisit de traiter avec Sapor. Les pourparlers eurent lieu en Cordouène au début juillet. Par la paix de 30 ans qui fut conclue, Jovien cédait les cinq satrapies transtigritanes annexées par Galère à la fin du IIIe siècle, un certain nombre de places fortes, Singara, la cité de Nisibe, et se soumettait au versement d’un tribut. La plupart des sources jugent cette paix « honteuse ». En revanche, par son incise « contraint par l’urgence », Jérôme est sans conteste l’historien le plus indulgent de tous. Il est vrai que Jovien était chrétien et nicéen, et succédait à Julien. Orose suit Jérôme dans cette indulgence, puisqu’il juge que le traité était indigne, mais indispensable.

101 Le synode d’Antioche, qui eut lieu en 363, marque le ralliement de Mélèce à la formule de foi de Nicée. Une fois de plus le parti pris de Jérôme contre Mélèce se manifeste ici. Contrairement à ses dires, le synode ne rejeta pas l’homoousios, mais le précisa par la glose suivante : « homoios kat’ousian » (semblable selon la substance). Cette glose permet à Jérôme de soutenir que Mélèce affiche uniquement des sentiments homéousiens et que son rattachement à l’homoousios nicéen n’est qu’une hypocrisie de plus. Quant à l’identification des homéousiens aux macédoniens, elle s’explique par le fait que Macédonius soutenait le parti de Basile d’Ancyre.

102 Après avoir livré Nisibe aux Perses, Jovien fit retraite vers Antioche, où il séjourna brièvement (septembreoctobre 363). Prenant ensuite la route de Constantinople au mois de novembre, il traversa l’Asie Mineure dans les conditions difficiles de l’hiver anatolien. Le 1er janvier, à Ancyre, il revêtit le consulat ordinaire de 364. Il mourut avant de parvenir au Bosphore, au cours d’une nuit, entre le 16 et le 19 février 364 (Ammien, 25, 10, 4), à Dadastane, en Bithynie. Son décès est attribué tantôt à une indigestion, tantôt à une intoxication due aux émanations de son brasero dans une chambre fraîchement chaulée (Ammien, 26, 1, 5 ; Eutrope, 10, 18 ; Socrate, 3, 26). Valentinien était tribounos arithmou de la 2e schola des Scutaires. Il fut désigné neuf jours plus tard à Nicée, Salustius ayant décliné une seconde fois la dignité qui lui était offerte (Ammien, 26, 1, 7). Valentinien nomma son frère Valens tribunus stabuli le 1er mars suivant, puis Auguste le 28 mars, à la demande pressante des troupes selon Ammien (26, 4, 3). Il lui confia la pars orientis de l’Empire. Valentinien régna 11 ans (364-375). Les 14 ans et 5 mois correspondent au règne de Valentinien prolongé de celui de son frère. C’est-à-dire du 25 février 364, date de l’avènement de Valentinien, au 9 août 378, date du décès de Valens au cours de la bataille d’Andrinople (cf. infra, a. 378). La durée exacte est de 14 ans, 5 mois et 12 jours.

103 Cette appréciation sur le personnage est très proche de celle d’Ammien (30, 8). La comparaison avec Aurélien, prince réputé pour son énergie, est éloquente, puisque celui-ci est suspecté d’avoir ourdi une persécution contre les chrétiens, persécution qui n’eut pas lieu du fait de sa mort brutale.

104 Nicéen partisan d’Athanase, Apollinaire avait été porté à la tête de la communauté nicéenne de Laodicée vers 360-361, alors qu’il était âgé d’une cinquantaine d’années. Il avait fait de solides études littéraires et philosophiques, et fut un auteur fécond. Il écrivit une réfutation de Porphyre en 30 livres, dont Philostorge fait l’éloge. Parmi ses autres oeuvres, citons un Traité sur la vanité, contre Julien (Sozomène, 5, 18), des livres polémiques, Contre Eunome et Contre Marcel d’Ancyre. Dans son De viris (104), Jérôme lui attribue d’innombrables volumes sur les saintes Écritures. Il ne dit rien ici de la doctrine hérétique qu’Apollinaire avait déjà commencé de soutenir à cette époque en affirmant que Jésus n’avait pas d’âme humaine, le Verbe en tenant lieu. Mais Jérôme s’est toujours montré bienveillant pour Apollinaire dont il avait été l’auditeur à Antioche.

105 Ce fameux tremblement de terre méditerranéen, qui provoqua un grand raz de marée, eut lieu dans la matinée du 21 juillet 365. Il est celui qui est le plus mentionné par les sources, entre autres Ammien (26, 10), Socrate (4, 3), Sozomène (6, 2), ou Orose (7, 32). L’ensemble du dossier est passé en revue par E. Guidoboni, n° 154, p. 267-274. Voir la mise au point de Claude Lepelley, « L’Afrique du Nord et le séisme du 21 juillet 365 : remarques méthodologiques et critiques ».

106 Procope était apparenté à la famille constantinide par Basilina, la première épouse de Julien. Il prit la pourpre à Constantinople le 28 septembre 365 (Ammien, 26, 5, 8), alors que Valens était en Asie Mineure. Il fut tué près de Nacolia, en Phrygie Salutaris, le 27 mai 366 (Socrate, 4, 9). Ses partisans, parmi lesquels se trouvait son parent Marcellus, battu en Thrace par Equitius, furent l’objet de nombreuses condamnations à mort, sentences d’exil et confiscations de biens.

107 Libère était mort le 24 septembre 366. Damase fut porté à l’épiscopat le 1er octobre 366 alors que le diacre Ursinus s’était également fait proclamer évêque. Le 26 octobre, les partisans de Damase assaillirent la basilique de Sicininus et s’en emparèrent, faisant de nombreuses victimes : 137 selon Ammien (27, 3, 5), 160 selon la Collectio avellana (1). Ammien donne le déroulement des événements (27, 3, 5). Damase fit bloquer pendant trois jours la basilique de Jules (S. Marie-du-Trastévère) ; les violences firent 137 victimes en une seule journée. Puis les partisans d’Ursinus s’emparèrent de la basilique du Sicininum (Sainte-Marie-Majeure) contre laquelle les damasiens donnèrent l’assaut le 26 octobre, faisant 160 morts. Jérôme a condensé les faits.

108 Eudoxe était un anoméen, donc un arien radical, mais ses positions doctrinales varièrent en fonction des circonstances et il finit par rejoindre le parti homéen d’Acace de Césarée au concile de Constantinople (360). Il fut évêque d’Antioche avant d’occuper le siège de Constantinople, où il demeura jusqu’à sa mort, en 370. Il influença l’empereur Valens au point que ce dernier reçut un baptême arien. Valens prit parti contre les nicéens et les homéousiens, et s’en prit aux moines. C’est le 5 mai 365 qu’il ordonna aux cités d’exiler les évêques préalablement bannis par Constance et qui étaient revenus chez eux sous Julien (Socrate, 4, 12).

109 Pendant l’été 367, Valentinien Ier séjourna à Amiens, où il tomba gravement malade. Guéri, il proclama Auguste son fils Gratien, qui était âgé de neuf ans, le 24 août 367 (Ammien, 27, 6, 16 ; Socrate, 4, 11).

110 Cette averse de grêle exceptionnelle eut lieu le 4 juillet (Seeck, Reg., p. 231).

111 C’est la mention unique de ce phénomène pollinique.

112 Hilaire mourut le 1er novembre ou le 13 janvier 367 ou 368, dans son diocèse.

113 Ce tremblement de terre eut lieu le 11 octobre 368 (Socrate, 4, 11, 4).

114 Libanios avait 54 ans en 368. Il s’était établi comme rhéteur à Antioche, sa ville natale, après de brefs passages à Athènes et Constantinople à la fin du règne de Constantin et au début de celui de Constance II. Il fut, de 340 à sa mort, le rhéteur grec le plus célèbre de l’Empire.

115 Afin de lutter contre les Goths, Valens avait installé son quartier général à Marcianopolis au printemps 367. Il y demeura jusqu’en 370. En 369, il franchit le Danube à Noviodunum et battit les Goths, obligeant Athanaric à traiter (Ammien, 27, 5, 5). C’est après ce traité – où il s’engageait à ne pas franchir le Danube – qu’Athanaric engagea une nouvelle persécution contre les chrétiens. Cela poussa Fritigern, arien depuis la prédication d’Ulfila, à se soulever contre lui, avec le soutien de Valens.

116 Eusèbe de Verceil avait connu l’exil entre 355 et 361 à cause de ses positions nicéennes, comme Hilaire de Poitiers. Revenu à Verceil sous Julien, il établit un mode de vie monastique dans la domus épiscopale.

117 Il s’agit de l’église des Saints-Apôtres, la seule qui fut érigée avec certitude par Constantin. Les travaux de restauration avaient eu lieu à partir de 359, le sarcophage de Constantin étant déposé à l’église de saint Akakios. Cette dédicace eut lieu le 9 avril 370 (Chron. Pasch.). La longueur des travaux peut s’expliquer par des événements propres à les retarder : le décès de Constance II, le règne de Julien puis l’usurpation de Procope. Sur ce point, cf. Dagron, Naissance…, p. 405.

118 Après le décès d’Hilaire et d’Eusèbe, voici la notice nécrologique du troisième grand exilé occidental de 355-356. Il était le plus intransigeant des trois, au point de s’être brouillé avec Athanase et Eusèbe de Verceil du fait de son intervention malencontreuse à Antioche en 362. Son inflexibilité dans la doctrine nicéenne est comparée à celle de l’évêque espagnol Grégoire d’Elvire, le plus fervent partisan de Lucifer contre les ariens.

119 Après avoir eu des égards envers Rome et le Sénat, Valentinien se retourna contre la noblesse romaine à partir de 369-370. Dans cette répression, son principal agent fut Maximin, un Pannonien d’origine modeste devenu préfet de l’annone puis vicaire. Sous prétexte de lutter contre les pratiques magiques, celui-ci sévit très durement contre les clarissimes romains, par des enquêtes, des arrestations, des sentences d’exil et des exécutions. Parmi ses victimes, citons Hymetius, proconsul d’Afrique, qui fut exilé, et le vicaire Aginatius, fils de l’ancien préfet urbain Lampadius, exécuté. La dureté de Maximin provoqua des protestations. En 371, une délégation conduite par Praetextatus se rendit auprès de Valentinien pour se plaindre de ses agissements. Maximin fut aussitôt muté en Gaule, comme préfet du prétoire.

120 Il s’agit de Valentin et non de Valentinien (mais l’établissement du texte est controversé, cf. ad locum apparat critique de Helm et note j de la PL). D’origine pannonienne, ce Valentin était apparenté au préfet Maximin, dont il était le beau-frère. Exilé en Bretagne, il conçut le projet de prendre la pourpre, mais le complot tourna court et Théodose l’Ancien le fit arrêter en 368 ou 369, avant qu’il ait pu passer à l’acte (Ammien, 28, 3, 4).

121 Claudius Octavianus avait été proconsul d’Afrique en 363 (PLRE, 1, Octavianus, 2, p. 637). Cet épisode est également mentionné par Ammien (29, 3, 4), mais le motif de cette disgrâce n’est pas connu.

122 Né à Alexandrie en 313, Didyme avait perdu la vue durant sa 5e année (c’est-à-dire à 4 ans, cf. Palladius, Hist.Laus., 4), avant d’avoir appris à lire. Il fit cependant de longues et solides études, au point qu’Athanase le plaça à la tête du Didascalée. Il est l’auteur de nombreux ouvrages. Si ses livres d’exégèse sont perdus, trois traités théologiques sont conservés : Sur le Saint-Esprit, Sur la Trinité et Contre les manichéens. Sachant que Didyme est décédé en 398, cette notice n’est pas nécrologique. Pour quelle raison Didyme est-il évoqué pour l’année 372 ? Jérôme a vécu presque un mois auprès de lui, et il admirait chez lui son étonnante mémoire (Apol. adu. Rufin., 3, 27), mais son séjour, en 386, est postérieur à la Chronique, tout comme sa traduction en latin du traité Sur le Saint-Esprit, qui réfutait les thèses pneumatomaques (PL, 23, 101-154). La date de 372 correspond à un an près au séjour de Rufin d’Aquilée en Égypte (373-380), séjour au cours duquel il fréquenta durablement l’école de Didyme (cf. Rufin, Apol. adu. Hier., 2, 12 ; PL, 21, col. 594-595). La notice de Jérôme reflète vraisemblablement les informations qui lui parvenaient alors sur le séjour égyptien de son ami.

123 Il s’agit de Sextus Petronius Probus, consul ordinaire de 371. Illustre représentant de la famille Petronia, apparenté aux Anicii, il était le fils de Petronius Probinus, consul de 341, et petit-fils de Petronius Probianus, préfet de la Ville en 329-331. Chrétien, marié à Anicia Faltonia Proba, il fut préfet du prétoire d’Illyricum entre 367 et 376. Dans ce poste, au dire d’Ammien, il aurait épuisé ses diocèses par des superindictions. De plus, couvrant les abus de ses protégés, il rechercha son enrichissement personnel. Au cours de l’été 375, Valentinien Ier reçut à Carnuntum le philosophe Iphiclès, ambassadeur de la province d’Épire, qui lui apportait des dénonciations contre Probus (Ammien, 30, 5). On remarquera que Jérôme n’absout pas son coreligionnaire et fustige l’excessive dureté de son gouvernement.

124 Eunome était le disciple et le secrétaire d’Aétius d’Antioche, un des chefs de file de l’arianisme radical. Évêque de Cyzique en 360, il avait préféré démissionner plutôt que de rallier les homéens. Après la mort d’Aétius, autour de 365, il prit la tête du courant anoméen, qui reçut ensuite le nom de son nouveau chef et s’organisa en église parallèle.

125 Théodose l’Ancien avait expulsé les Saxons des côtes bretonnes. Ceux-ci se rabattirent sur le littoral gaulois de la Belgique Seconde, où Théodose vint à nouveau les affronter, de même que les Francs. La bataille évoquée ici eut lieu à Deuso, dans le pays des Francs, sans doute les Saliens, auxquels les Saxons avaient imposé leur alliance. Deuso correspond à l’actuelle Diessen, dans le Brabant septentrional, alors appelé Toxandrie (E. Demougeot, 2, 1, p. 109-110, et n. 118).

126 À l’automne 363, Valentinien Ier avait proposé aux Burgondes installés sur le Main moyen d’attaquer les Alamans en même temps que les troupes romaines (Ammien, 28, 5, 12). Au printemps 370, ils envahirent le royaume alaman de Macrianus, dans la région du Main inférieur. Ammien (28, 5, 12-13) précise que les Burgondes se retirèrent après avoir mis à mort leurs prisonniers alamans. Le chiffre de 80000 – repris par Orose (7, 32) puis par Cassiodore (Chron., a. 373) – correspond-il à un peuple entier ou seulement à ses guerriers ? Il est plus probable qu’il soit celui du peuple entier, sachant qu’avec 65000 hommes environ, le corps expéditionnaire rassemblé par Julien en 362 pour combattre les Sassanides fut le plus important de son siècle. Une nouvelle campagne contre Macrianus eut lieu en 372, mais pas en 373, car, cette année-là, Valentinien Ier fut occupé par la révolte de Firmus.

127 En 359, Constance II avait doté Constantinople d’un préfet urbain, à l’instar de Rome, qui remplaça le proconsul. Clearchos fut nommé à ce poste au printemps 372 (avril-mai) et il l’occupa au moins jusqu’en août 373 (voir sa notice prosopographique dans Dagron, Naissance…, p. 247-249). Il fit construire le Grand Nymphée du Forum Tauri à l’aboutissement de l’aqueduc de Valens. Socrate rapporte (4, 8) que les habitants lui donnèrent le nom de dapsilès udôr (eaux abondantes). L’inauguration donna lieu à une fête.

128 Si Jérôme mentionne l’élévation de Pierre au siège épiscopal d’Alexandrie, il passe sous silence la mort d’Athanase. L’« oubli » nécrologique du chef de file des nicéens intransigeants ne peut être fortuit. Comment expliquer l’évitement d’un hommage ? On sait qu’Athanase mourut le 2 mai 373 (Hist. acéph., 17, 19). Quatre jours auparavant, le 28 avril, il avait désigné Pierre comme successeur. Ce dernier se montra plus souple qu’Athanase puisque, selon Jérôme, il essaya, après 378, de réintégrer des ariens à la communauté catholique. Sans doute Jérôme préfère-t-il ne rien dire de cette désignation par Athanase d’un successeur auquel il reproche une trop grande bienveillance à l’égard des ariens.

129 Née vers 350 au sein d’une grande famille, Mélanie l’Ancienne était fille d’un Marcellinus, uir consularis, mais petite-fille d’Antonius Marcellinus, le consul de 341 (Paulin de Nole, Lettre 29, 8 ; Rufin, Apologie, 2, 66) Jérôme, comme d’ailleurs Palladius (Hist. laus., 46), confond les deux dignités. Elle épousa Valerius Maximus, préfet urbain en 361-362 (Chastagnol, Fastes, n° 64), mais le perdit ainsi que deux de ses trois enfants en l’espace d’une année (371-372). Veuve à 22 ans, elle décida d’abandonner sa fortune, quitta Rome à la fin de 372 après avoir nommé un tuteur pour son fils, et se rendit en Égypte. En 376, elle partit pour la Palestine, où elle demeura 27 ans et où elle fut la protectrice de Rufin d’Aquilée. Son fils, Valerius Publicola, n’est autre que le père de Mélanie la Jeune, dont la vie est bien connue par l’ouvrage de Gerontius (Vie latine de sainte Mélanie, P. Laurence éd., Jérusalem, 2002). En 384, Jérôme revient sur les circonstances du départ de Mélanie pour l’Orient, dans la Lettre 39, 5.

130 Nommé consulaire de Ligurie en 370, Ambroise fut élu évêque par les Milanais après la mort d’Auxence, qui eut lieu en octobre 374 (M.Meslin, Les ariens d’Occident…, p. 44, n. 71). Auxence était un homéen convaincu mis sur le siège milanais au cours de l’été 355 après la déposition de Denys par le concile de Milan (cf. infra, a. 355, i). Comme ce dernier était mort en exil, Auxence conserva son siège après la mort de Constance II. Malgré les tentatives d’Hilaire de Poitiers et Eusèbe de Verceil (en 364-365), d’Athanase d’Alexandrie (par une lettre de 369) et d’un concile romain (372) pour le faire déposer, il fut maintenu à la tête de l’église de Milan avec l’appui de Valentinien. Si Jérôme juge sa mort « tardive », c’est parce qu’il représente l’ultime poche de résistance qui empêche l’Occident d’adhérer unanimement à la foi de Nicée. L’élection d’Ambroise date de la fin de 374. Sa ratification par Valentinien Ier revenait à donner Milan aux catholiques, qui avaient élu Ambroise.

131 Les clercs dont il est ici question pratiquaient, autour de l’évêque Valérien d’Aquilée, la vie ascétique dans un esprit monastique. Aquilée, l’une des plaques tournantes des échanges entre l’Orient et l’Occident, connaissait ainsi une forte activité spirituelle et intellectuelle. Ces clercs, ardents défenseurs de la foi de Nicée, comptaient dans leurs rangs Chromace, futur évêque d’Aquilée, et très vraisemblablement Héliodore, futur évêque d’Altinum. Rufin était très lié à ce milieu, tout comme Jérôme qui a séjourné quelque temps à Aquilée avant son départ pour l’Orient ; cette notice est donc en partie biographique. Les premières lettres que Jérôme écrit depuis la Syrie où il séjourne à partir de 374 sont justement adressées à différents clercs d’Aquilée (Lettre 6, à Julien, diacre ; Lettre 7, à Chromace, Jovinus et Eusèbe ; Lettre 8, à Nicéas, diacre ; Lettre 9, à Chrysocomas, moine). C’est également dans ce milieu ascétique qu’il rencontra Évagre d’Antioche, son protecteur en Orient (cf. F. Cavallera, Saint Jérôme…, t. 1, p. 20-22).

132 Les Quades firent irruption en Valérie en 374, bientôt imités par les Sarmates. Ils furent vaincus en Dacie par le duc de Mésie Première, Théodose le Jeune. En juin 375, Valentinien Ier arriva à Carnuntum et soumit les Sarmates. Il est à noter que l’année 375 fut celle du postconsulatum de Gratien (3) et d’Equitius (Bagnall et al.,Consuls of the LRE).

133 Valentinien mourut d’une crise d’apoplexie à Brigetio (= Szöny, Hongrie) après avoir reçu une ambassade quade, le 17 novembre 375. Âgé de 16 ans, Gratien, Auguste, hérita de l’Occident avec son demi-frère Valentinien II qui, âgé de 4 ans, reçut le titre d’Auguste le 22 novembre (Ammien, 30, 10, 5 ; Socrate, 4, 31, 6-7).

134 En 373, Valens avait contraint les moines aux charges municipales (CTh, 12, 1, 63) et au service militaire. Les moines de Nitrie refusèrent d’être enrôlés et furent battus à mort par la troupe (Socrate, 4, 21). L’usage de la force militaire à l’encontre des moines catholiques entre dans la politique de Valens. La notice suivante présente la cause de ces violences.

135 Théodose l’Ancien était d’origine galicienne et chrétien. Victorieux en Bretagne en 368 puis magister equitum, il combattit les Alamans et les Sarmates en 371-372, affronta Firmus en Afrique en 373. Il fut décapité à Carthage au cours de l’année 376, sur ordre de Gratien. On prête l’origine de cette étrange décision à l’influence de Mérobaud, protecteur du comte Romanus qui avait été impliqué dans la rébellion de Firmus (A. Demandt, « Der Tod des älteren Theodosius », Historia, 18, 1969, p. 598). Qui sont les « nobles » mentionnés ? Ceux qui étaient pourchassés par le préfet Maximin, ce dernier étant exécuté après le printemps 376.

136 Photin de Sirmium avait été le disciple de Marcel d’Ancyre. Les ariens accusaient ce nicéen d’incliner, comme Marcel, pour un modalisme sabellien autrement dit, de ne voir en Dieu qu’une seule personne – le Père, le Fils et l’Esprit étant les modalités de cette personne unique. Il fut déposé par le concile de Sirmium en 351 et exilé en Galatie. Cependant l’hérésie de Photin porte davantage sur la christologie que sur la théologie trinitaire, comme le souligne la présente notice où Jérôme associe Photin aux juifs qui considèrent comme lui que Jésus n’était qu’un homme. Photin estime en effet que Jésus n’est qu’un homme supérieur par ses vertus et « adopté » par Dieu venu habiter en lui (adoptianisme). Sur l’adoptianisme de Photin, cf. B. Jeanjean, Saint Jérôme et l’hérésie, Paris, 1999, p. 168-177.

137 Basile était l’évêque nicéen de Césarée depuis 370. Il se montrait très actif, aussi bien dans sa cité que dans la lutte anti-arienne en Orient. D’où vient-il que Jérôme le dénigre pour son orgueil ? Ce jugement négatif est sans doute lié aux événements de 374-377. Basile s’adressa à Damase pour obtenir son soutien à Mélèce d’Antioche. Mais l’évêque de Rome posa une condition à son soutien : l’envoi préalable d’une délégation épiscopale. Il prit ensuite parti pour Paulin, ce dont Basile se plaignit amèrement en 375.

138 Les Alamans Lentienses étaient au nombre de 40 000 au dire d’Ammien (31, 10, 2-5). Ils franchirent le Rhin gelé avec leurs alliés en février 378. Gratien rappela les cohortes gauloises envoyées en 377 vers l’Orient. La bataille eut lieu à Argentovaria (= Horburg, face à Brisach) en mai ou juin 378. Commandée par le comte Nannienus et le comes domesticorum Mallobaud, l’armée romaine écrasa les Alamans du roi Priarius (Ammien, 31, 10, 7-10).

139 Jérôme rend ici hommage à trois moines latins qui lui sont chers. Florentinus, établi à Jérusalem, est un des correspondants de Jérôme qui lui a adressé deux lettres au début de son séjour à Antioche (Lettres 4 et 5) et qui vante sa très grande charité (Lettre 4, 1). Comme Jérôme lui demande de transmettre une lettre à Rufin qu’il croit arrivé à Jérusalem auprès de Mélanie (Lettre 4, 2), on peut penser que Florentinus est également proche de cette dernière. Bonose est un ancien condisciple de Jérôme, comme lui originaire de Stridon. Dans la Lettre 3, qu’il adresse à Rufin, Jérôme informe ce dernier du choix de vie radical adopté par Bonose qui est allé vivre en ascète sur une île déserte. Quant à Rufin, Jérôme est à l’époque plein d’admiration pour son attachement à l’idéal monastique et pour le voyage qu’il a effectué en Égypte pour y rencontrer les moines de Nitrie. Il fait d’ailleurs l’éloge de ses hautes vertus à Florentinus (Lettre 4, 2). Une vingtaine d’années plus tard, au plus fort de la querelle origéniste, Jérôme revint sur son jugement et supprima de cette notice le nom de Rufin sur son propre exemplaire de la Chronique (cf. Rufin, Apol. contra Hier, 2, 28) !

140 Poussés vers le sud par les Huns, les rois goths Alaviv et Fritigern avaient demandé à Valens, et obtenu de lui l’autorisation de franchir le Danube et de s’installer en Thrace, offrant le service militaire en contrepartie. Ils franchirent le fleuve au printemps 376 et furent rassemblés par le comte de Thrace Lupicinus et par Maximus, duc de Petite Scythie. Ces deux officiers exploitèrent, volèrent et maltraitèrent sans vergogne les réfugiés (Ammien, 31, 4, 5 sq.). C’est à la suite d’un guet-apens romain manqué que les chefs goths se soulevèrent, entre le printemps et l’hiver 377 (Ammien, 31, 4, 10-11).

141 Au printemps 377, les Wisigoths révoltés de Fritigern et Alaviv s’allièrent aux Ostrogoths et aux Alains, qui franchirent à leur tour le Danube, de même que des Huns. Ces guerriers se répandirent surtout en Petite Scythie et en Mésie Seconde.

142 Valens quitta Antioche avec son armée entre la fin de 377 et le printemps 378. Il arriva à Constantinople le 30 mai et poursuivit aussitôt son chemin vers Andrinople. C’est avant de quitter Antioche qu’il révoqua par édit les sentences d’exil qui avaient frappé des évêques (Rufin, HE, 11, 13). Pierre put revenir à Alexandrie et Mélèce à Antioche.

143 Cette notice évoque la bataille qui eut lieu près d’Andrinople, dans la canicule de la mi-journée, le 9 août 378. Il semble bien que le combat se soit engagé sans ordre de la part des chefs militaires. Le récit détaillé de ce désastre romain est donné par Ammien à la fin de son livre 31 (31, 12, 10). L’empereur Valens disparut, car on ne retrouva pas son corps. Ce fait ajouta à la résonance de l’événement.

144 Le comput hiéronymien donne, en calendrier dionysien : fondation de Rome en 753 av. J.-C. ; période royale : de 753 à 513 (fuite du dernier roi) ; période républicaine : 513 à 49 (début de la dictature de Jules César) ; période du principat : 49 av. J.-C. à 378 (fin de la Chronique de Jérôme).

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