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Tourisme et développement

 | 
Christian Bataillou
, 
Bernard Schéou

Quatrième partie : Les stratégies des entreprises face au développemment par le tourisme

Attractivité territoriale et dynamique de localisation des firmes multinationales : le cas du secteur touristique corse

Soufyane Frimousse et Christophe Storaï

Texte intégral

1. Introduction

  • 1 Que nous qualifierons de firmes multiterritoriales.

1Au début des années 1990, pour désigner l’émergence simultanée de la globalisation et de préoccupations de développement à l’échelle locale, un concept nouveau est apparu : celui de la glocalisation. L’intérêt de ce concept est d’accorder une place particulière au territoire, défini non plus comme un support de facteurs de localisation, mais au contraire comme un espace enraciné et approprié possédant des propriétés spécifiques (Veltz, 1996, 1997 ; Pecqueur, 2000). Dans ce contexte, la problématique relative à la conception d’un modèle de développement local, prenant en compte les spécificités culturelles, historiques et géographiques, revêt un intérêt majeur. Dès lors, l’attractivité des territoires conçue comme leur capacité à attirer les investissements locaux ou étrangers, à les sédentariser et à les ancrer dans un programme de développement durable dévient un impératif stratégique (Michalet, 1999a ; Andreff, 1999 ; Nekka, 2001 ; Frimousse, Storaï, 2004). En effet, comment expliquer le choix de localisation d’une firme sur un site ? Comment les entreprises considèrent les caractéristiques du territoire sur lequel elles s’installent ? Comment attirer et surtout sédentariser des firmes que certains qualifient de « nomades » ? (Zimmermann, 1998, Colletis et Alii 1996) Quels sont les déterminants de l’attractivité territoriale pour les firmes multinationales (FMN)1 ?

2Ces interrogations sont devenues aujourd’hui stratégiques aussi bien pour la firme que pour le territoire. Désormais, les FMN gèrent leurs espaces de production en comparant systématiquement les avantages respectifs des territoires susceptibles de les accueillir. Les critères de sélection des sites peuvent être classés en quatre grands groupes : la demande solvable, le coût des facteurs de production (travail et capital), la concurrence, les politiques économiques (la politique étrangère...) (Mucchielli, 1998). Une telle évolution déstabilise les territoires qui se trouvent ainsi confrontés à une compétition internationale s’inscrivant dans une économie globale (Krifa, Héran, 1999). Selon, Andreff (1999), la modification du comportement stratégique des FMN, adoptant des stratégies globales alliant à la fois des objectifs d’approvisionnement de marché et de rationalisation de la production, conduit à la primauté de l’attractivité des territoires. Les autorités politiques et économiques s’efforcent de capter sur leur territoire les FMN susceptibles de re-dynamiser leur système productif local. En ce sens, séduire l’investisseur potentiel est un objectif majeur pour chaque Etat aujourd’hui, quel que soit son niveau de développement (Michalet, 1999b).

3En fait, les entreprises sont à la recherche d’une offre spécifique émanant des territoires qui préfigure l’avantage à la localisation et sont à la quête de spécialisations et de savoir-faire locaux. Dans l’optique des entreprises touristiques, il s’agit de bénéficier de techniciens et de cadres compétents mais aussi d’infrastructures de communication afin de développer et de diffuser leurs produits et services. En d’autres termes, tout territoire touristique doit agréger à son profit des éléments tels qu’une main d’œuvre qualifiée, des ressources naturelles, des capacités d’analyse et d’accès aux progrès technologiques, des circuits de financement appropriés (Bergery, 2002). Par voie de conséquence, l’organisation à travers des projets globaux de développement est indispensable. Ces derniers ont vocation à contribuer à la création de richesses et de valeur ajoutée, la modernisation du tissu productif, l’exportation, l’identification de nouvelles filières de production et la coordination des systèmes productifs complexes et exigeants en matière de biens publics (formation, infrastructure, recherche, informations...). La créativité et l’adaptabilité permanente des territoires sont à façonner grâce notamment aux interventions publiques. En effet, la réussite d’une politique touristique passe nécessairement par l’échelon territorial.

4Ce dernier est en mesure de définir des axes sans lesquels une action de développement risque de manquer de cohérence. Le tourisme impose une stratégie unificatrice globalisant l’identité du territoire et assurant paradoxalement la promotion des particularismes locaux. Cette contribution s’évertuera à analyser les interactions des composants du binôme FMN/ territoires d’accueil dans le cadre spécifique du secteur touristique corse.

2. La globalisation des stratégies des firmes

5L’économie globale a instauré de nouvelles règles du jeu, à la fois dans les stratégies des FMN et dans la concurrence s’exerçant entre les territoires potentiellement capteurs des localisations des entreprises. En effet, aussi longtemps que la firme développait une activité sur son espace d’origine, la relation entreprise/territoire demeurait étroite. Cette relation de proximité s’est progressivement distendue influencée par les politiques de libéralisation des activités économiques, l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication, et surtout l’explosion des Investissements directs étrangers (IDE). « La FMN globale est capable de localiser ses activités là où elles sont les plus profitables, suivant les avantages comparés, les facteurs d’attractivité et les risques économiques et politiques que présentent les divers pays d’accueil envisagés. » (Andreff, 1999, p-403).

6Dans ces conditions, les interactions entre entreprise et territoire évoluent, obéissant à des logiques de plus en plus complexes. « Les firmes investissent dans des espaces de plus en plus lointains et différents de leur milieu d’origine, en suivant des stratégies qui leur sont propres, et qui n’ont que peu de liens avec les territoires concernés. » (Gouëset, 1999, p. 23).

7L’investissement à l’étranger correspond ainsi à la rencontre entre la FMN (porteuse d’un projet) et un territoire (possédant des atouts et des faiblesses). « Simultanément, les Etats nations de l’économie internationale perdent la majesté que leur prêtait la notion de souveraineté nationale et deviennent de simples territoires économiques, les plates formes utilitaires de la globalisation. » (Michalet, 1999b, p. 387). Ainsi, depuis une quinzaine d’années, les nations se livrent une concurrence vive en ce qui concerne l’attraction des FMN. Il en résulte une véritable surenchère quant aux avantages institutionnels, fiscaux, financiers, fournis à l’investisseur étranger (Andreff, 1999). Les choix stratégiques de localisation des FMN dictent désormais, en grande partie la réalisation d’effets positifs ou négatifs sur un territoire donné. « Il semble inéluctable dans la globalisation que la logique des firmes prenne le pas sur celle des Etats nations (...) Avec la globalisation, les firmes mettent désormais les territoires en concurrence les uns avec les autres en fonction de leur recherche de compétitivité maximale, alors que dans la multinationalisation, c’étaient les gouvernements et les administrations qui sélectionnaient les « bons » projets d’investissement proposés par les firmes, en fonction de leurs priorités à moyen-long terme. » (Michalet, 1999b, p. 387 et p. 391).

8Dans la configuration actuelle de l’économie, l’accroissement de la concurrence inter-firmes a provoqué une nouvelle logique stratégique FMN. Ces dernières adoptent des stratégies globales et arbitrent entre les localisations sur plusieurs territoires. Par conséquent, les interactions des éléments du binôme FMN/ territoire d’accueil ne peuvent être expliquées sans tenir compte des stratégies établies par ces mêmes firmes. L’objectif principal des paragraphes suivants est d’éclaircir d’un point de vue théorique cet aphorisme. L’analyse s’attachera à montrer comment les firmes s’adaptent à un nouvel environnement global, et de quelles manières elles le façonnent.

2.1. Stratégies des firmes et logiques concurrentielles de localisation

9La globalisation a introduit de nouvelles règles du jeu, à la fois dans les stratégies d’investissement des FMN et dans la concurrence aiguë s’exerçant entre les territoires potentiellement attracteurs des implantations des entreprises. Depuis le milieu des années 1980, les politiques de libéralisation des activités économiques généralisées à une grande majorité des pays, indépendamment de leur niveau de développement, la montée des mécanismes de marché et de l’initiative privée relativement aux interventions des Etats et des entreprises publiques ont profondément remodelé l’attitude des autorités gouvernementales à l’égard des investissements étrangers.

  • 2 Elles sont d’ailleurs qualifiées de “multinationales globales’ (Andreff, 1996).

10Une logique d’attraction des IDE s’est largement substituée aux politiques étatiques de restriction-réglementation des implantations des firmes étrangères (Andreff, 1999). Désormais, ce sont les choix stratégiques de localisation des FMN qui préfigurent la réalisation des retombées macroéconomiques inhérentes aux investissements étrangers dans un territoire d’accueil. En exacerbant la concurrence entre les firmes, la globalisation a également engendré une nouvelle logique comportementale des acteurs concernés par cette nouvelle dynamique économique. Les FMN développent des stratégies directement mondiales2 et arbitrent entre les localisations de plusieurs territoires d’accueil potentiels En d’autres termes, la compétition inter-territoriale implique que l’attractivité d’un espace géographique ne peut être conçue sans prendre en compte les finalités des implantations à l’étranger des entreprises. Dans la logique de la globalisation, la dialectique de l’attractivité repose inévitablement sur une interaction entre des intérêts micro et macroéconomiques, d’où l’indispensable convergence entre les stratégies des firmes et les politiques économiques gouvernementales.

11Traditionnellement, l’analyse économique retient une trilogie propre aux comportements stratégiques des entreprises en matière d’IDE :

  • une stratégie primaire ou d’accès aux ressources naturelles du sol et du sous-sol ;

  • une stratégie horizontale ou de marché ;

  • une stratégie verticale ou de minimisation des coûts.

  • 3 De nombreuses publications facilement accessibles ont été consacrées à cet effet, Cf. par exemple, (...)
  • 4 Cf. Michalet (1997), le FIAS est un département conjoint de la Banque Mondiale et de la Société Fin (...)

12Il n’est pas dans notre intention d’approfondir la distinction formelle entre ces trois finalités de décisions d’investissement3, mais précisément d’expliciter les choix de localisation des firmes dans le cadre de l’économie globale. Ce triptyque conventionnel entre les variantes comportementales des firmes en matière de stratégies d’IDE est sans doute validé dans la réalité jusqu’au milieu des années 1980 ; toutefois, les faits stylisés propres à la globalisation rendent cet archétype sinon caduc du moins non systématique. En effet, selon une enquête menée en 1997 par le Foreign Investment Advisory Service (FIAS)4 relative aux IDE réalisés dans les pays de l’ASEAN, les PECO et les pays de pourtour méditerranéen (ppm), il semble que fondamentalement les firmes suivent des stratégies transversales qui combinent, de façon alternative ou simultanée, la recherche de sources d’approvisionnement fructueuses avec les avantages d’un marché dynamique de grande taille et la minimisation des coûts de production. Comme le précise Andreff : « les stratégies globales, apparues dans certaines FMN depuis une quinzaine d’années, ont plusieurs caractéristiques, la première d’entre elles étant précisément que la FMN joue systématiquement sur les trois stratégies, en fonction (...) de ses contraintes microéconomiques propres (...) de l’état des marchés nationaux et mondiaux, et des localisations avantageuses qui se présentent à elle, sinon à tout instant, du moins au moment de chaque décision stratégique. » (Andreff, 1999, p. 402).

13Dans l’économie globale, les FMN sont simultanément plus sélectives dans les choix de localisation de leurs activités financières, commerciales ou productives, et plus crédibles dans la capacité à déterritorialiser leurs investissements et leurs implantations. La flexibilité accrue des processus potentiels de délocalisation/relocalisation des activités remodèle ainsi sensiblement l’analyse des interactions entre les éléments du binôme FMN-territoires d’accueil.

2.2. Le territoire : source d’avantage absolu

14L’économie multinationale marquait une rupture avec les fondements théoriques traditionnels de la spécialisation internationale, notamment sur le plan des dotations factorielles. Pourtant, l’économie globale réhabilite un concept typiquement smithien en matière d’échange international : celui de l’avantage absolu. Les entreprises en quête de localisation évaluent les espaces potentiels d’accueil dans un premier temps, puis ne retiennent que les sites susceptibles de leurs offrir un certain nombre d’avantages de localisation. Ces derniers agissant de manière directe ou indirecte sur la compétitivité de la firme. En effet, le développement de nouvelles activités, reposant sur l’exploitation de nouvelles technologies et l’intégration continue d’innovations, sont autant de données pesant sur le système productif des entreprises. Ainsi, avec la globalisation, les firmes sont contraintes par un besoin de compétitivité accrue. « On assiste à un déplacement du champ de la compétition qui se fonde désormais sur la qualité, les délais, la différenciation des produits, le service associé au produit (…) la position d’une entreprise n’est jamais assurée. » (Veltz, 1996, p. 34). La réactivité d’une entreprise devient donc une arme concurrentielle redoutable. La maîtrise des coûts est toujours un impératif. Néanmoins, l’entreprise considère de nouveaux facteurs lors du choix de l’implantation de ses activités sur des sites. Elle est à la recherche auprès des territoires d’une offre spécifique : l’avantage à la localisation.

15Ce dernier peut s’exprimer en termes de qualification de la main d’œuvre, d’environnement technologique, de savoir-faire local. Par conséquent, le territoire devient un champ de manœuvre de l’activité économique (Veltz, 1997). En somme, l’efficacité et la performance d’une firme sont étroitement liées à l’organisation du territoire. La dynamique de ce dernier est en relation avec sa capacité à constituer un contre poids face aux incertitudes montantes de la concurrence globalisée (Veltz, 1996). Plus les offres de territoires et les demandes des firmes seront en adéquation, plus l’entreprise s’ancrera durablement. La dialectique compétitivité des entreprises/attractivité des territoires repose sur une vision dynamique de ce postulat. Ainsi, le processus d’internationalisation et la dynamique des territoires sont étroitement liés. Ils constituent deux phénomènes d’un même processus aboutissant à une sorte d’ajustement territorial (Kherdjemil, 1999). Désormais, l’intensification de la concurrence ne concerne plus uniquement les firmes ; elle s’est étendue à la concurrence entre les territoires.

  • 5 Notons que, compte tenu du caractère pluridimensionnel de la globalisation, la mise en œuvre d’une (...)

16Par voie de conséquence, tout espace géographique désireux de capter les firmes multinationales se doit de façonner ses avantages à la localisation. L’attractivité du territoire est donc un nouvel impératif des politiques économiques des Etats ciblé vers la satisfaction des exigences des investisseurs potentiels5 « plus fondamentalement, les avantages de localisation offerts par un territoire ne seront validés que dans la mesure où ils peuvent contribuer au renforcement de la compétitivité de la firme. » (Michalet, 2001, p. 392). Il n’en reste pas moins que la dynamique de l’attractivité se conçoit progressivement. Il s’agit dans un premier temps d’améliorer la qualité de l’environnement des entreprises (cette phase correspond à la construction de conditions préalables à toute stratégie de promotion des investissements). La seconde étape consiste à répondre aux priorités formulées par les investisseurs.

3. La construction de l’attractivité territoriale

17A l’ère de la globalisation, la notion de compétitivité territoriale acquiert une importance cruciale notamment en ce qui concerne les politiques de développement. Le rôle du territoire est de fournir aux entreprises des facteurs (capital, travail) compétitifs, aptes à recevoir et maîtriser les nouvelles technologies et les nouvelles organisations managériales. Il représente un maillon essentiel « dans le processus de construction des connaissances, des codes interprétatifs, des modèles de coopération et de décision sur lesquels se fondent les parcours innovateurs des entreprises. » (Camagni, 2002, p. 554). Tout en se référant aux travaux de Colletis et alii (1996), Camagni (2002) affirme qu’un territoire compétitif est celui disposant d’un avantage local à caractère dynamique.

18La disponibilité des facteurs traditionnels comme le travail et le capital a un rôle de plus en plus faible. Désormais, les firmes recherchent une organisation territoriale efficace prêt à constituer un contre poids face aux incertitudes montantes de la concurrence globalisée. Il s’agit d’un tissu industriel local performant sur lequel l’usage des nouvelles technologies est maîtrisé et les connexions entre les différents agents économiques se réalisent rapidement. Ainsi, les territoires, sur lesquels le tissu productif, la qualité du capital humain et de l’environnement sont défaillants, s’exposent à la marginalisation (Camagni, 2002). « La phase actuelle du développement, où les facteurs cruciaux sont les facteurs de connaissance et les facteurs immatériels liés à la créativité et à la capacité d’utilisation innovatrice du stock existant de technologies et de connaissances codifiées, exige de lourds investissements en connaissances tacites (...). Bref, elle exige des facteurs rares, qui n’existent pas nécessairement partout (...) » (ibid, p. 571). Dans ce contexte, les forces institutionnelles et politiques ont tout intérêt à favoriser la création de ressources spécifiques.

3.1. L’attractivité : une notion pluridimensionnelle

  • 6 Cette vraisemblance des paramètres fondamentaux de l’attractivité du territoire augurera de sa capa (...)

19L’attractivité d’une nation (ou d’une région) concerne fondamentalement la capacité d’un territoire (national ou régional) à attirer et à sédentariser les investissements étrangers et locaux. Pour être ainsi retenu comme lieu de localisation potentiel, le territoire devra préalablement satisfaire à des pré-conditions macroéconomiques permettant à l’investisseur d’évaluer la rentabilité de son projet d’implantation et la confronter avec celle qu’il peut obtenir dans d’autres localisations possibles. Autrement dit, il est nécessaire qu’un ensemble ciblé de variables soit suffisamment lisible pour pouvoir analyser l’environnement général des affaires. Parmi les informations requises, celles ayant trait à la soutenabilité d’un régime économique et politique stable, de même que celles précisant les modalités du climat des investissements semblent les plus prisées. Toutefois, ces considérations sont loin d’être exhaustives, comme le précise Michalet : « ils (les investisseurs) privilégient les pays qui suivent une politique économique libérale, favorable à l’économie de marché, ouverte sur l’extérieur car ils craignent les décisions discrétionnaires des gouvernements et de leurs administrations. L’existence de programmes de privatisation constitue un signal positif, non seulement parce qu’ils ouvrent des opportunités d’investissement, mais aussi, parce qu’ils manifestent clairement une orientation politique favorable à l’initiative privée. » (Michalet, 1999b, pp.392-393). Une fois établies ces conditions pré-requises, le territoire s’efforcera de promouvoir l’existence de facteurs déterminants susceptibles de crédibiliser son attractivité.6

3.2. Les composantes de l’attractivité

  • 7 La régionalisation regroupe des Etats-Nations dans des ensembles politiques ou économiques plus ou (...)

20Il est possible de repérer plusieurs dimensions indispensables à l’attractivité territoriale qui reflètent les priorités incompressibles des investisseurs potentiels dans l’optique d’une implantation durable. En premier lieu, l’avantage à la localisation relatif à la taille du marché et ses perspectives de croissance anticipée revêt une importance majeure pour les firmes. Ce constat de la primauté du marché, mis en exergue par l’enquête précitée du FIAS, suscite quelques commentaires additionnels. En effet, la globalisation a généré un cadre conceptuel inhérent au marché bien différent de la configuration analytique marchande typique du paradigme de l’économie multinationale. Les firmes globales conçoivent des stratégies en référence non plus à un marché multi-domestique, mais à une zone marchande intégrée dans un processus de régionalisation.7 La forte attractivité de certains pays de l’ASEAN (la Thaïlande et la Malaisie), en confirmant la logique stratégique transversale des IDE globaux, est parfaitement caractéristique de cette nouvelle tendance conceptuelle de l’organisation de la production et des échanges dans la globalisation. L’optimisation de la production délocalisée est envisagée dans un espace géographique élargi dans l’optique de tirer profit des différents potentiels nationaux en termes d’offre (coûts) et de demande (Fabry, Maximin, 1997).

  • 8 Bien évidemment, la globalisation n’a pas condamné l’existence de nombreux secteurs productifs inte (...)

21En second lieu, eu égard au degré croissant de sophistication des technologies incorporées dans les procédés de production utilisées par les FMN, la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée associée à l’existence d’un tissu industriel local performant constituent un autre déterminant fondamental de l’attractivité d’un territoire d’accueil des IDE. C’est précisément la qualité du capital humain (bon niveau d’expérience et de formation initiale des ingénieurs, des cadres et autres techniciens supérieurs) qui confère un avantage comparatif indéniable aux PECO en matière d’attraction des investisseurs étrangers (Andreff, 1997 ; Drouet, 1999).8

  • 9 Le lecteur intéressé par un développement exhaustif des techniques de promotion des investissements (...)

22Enfin, dans la perspective accrue des spécificités de l’organisation globale des firmes, l’efficience des réseaux d’infrastructures informationnelles et communicationnelles (télécommunications et système des transports) revêt une importance cruciale. L’espace internalisé de la firme repose sur une circulation “en flux tendus” des capitaux, des informations, des produits et des hommes entre les filiales implantées dans une grande diversité de nations. Cette dimension de la gestion des FMN est d’autant plus fondamentale, qu’à la fin de la décennie 1990, la part des échanges internationaux intra-firme dans le commerce mondial global avoisinait le pourcentage de 40 % (ONU, 1999). En définitive, l’attractivité d’un territoire recoupe sensiblement l’idée de diamant de l’avantage national selon Porter (Porter, 1990, p. 72). Il est clair que la capacité de polarisation des IDE d’un espace géographique déterminé est largement dépendante de sa propension à satisfaire les différents aspects de la stratégie globale des firmes (ibid, pp.607-613). Toutefois, la dynamique d’attractivité d’une nation n’est pas un deus ex machina ; elle est évolutive et se construit par des politiques publiques de promotion des investissements étrangers (Storaï, 2002). La construction et/ou la valorisation des avantages à la localisation repose sur quatre paramètres essentiels : les services alloués aux investisseurs, la promotion ciblée de ces investisseurs, le système d’incitations financières et l’image du territoire (Michalet, 1999a). Il entre moins dans notre démarche d’expliciter exhaustivement ces champs d’action essentiels9 que d’en saisir la logique globale, afin de mener une analyse spécifique au territoire corse.

4. Tourisme et dynamique du territoire corse

  • 10 Selon « les chiffres clés du tissu économique corse 2003 », INSEE/ADEC et Agence du tourisme de la (...)

23En Corse, le tourisme génère 30 à 50 % des richesses représentatives du PIB insulaire10. A ce titre, l’attractivité du territoire corse ne peut être construite sans accorder la prépondérance à la dynamique du secteur touristique. Le secteur touristique est une locomotive par excellence. Les effets d’entraînement du tourisme sont si nombreux et diffus qu’ils s’avèrent difficiles à mesurer d’une façon exhaustive. Les secteurs du transport, du commerce, de l’agriculture et du bâtiment sont concernés par les perspectives offertes par l’activité touristique. Toutefois, il serait fallacieux de croire que le tourisme est le remède à tous les maux dont souffre l’île de beauté. En effet, les retombées de l’activité touristique seront proportionnelles à l’adaptabilité et aux performances du tissu industriel local. L’activité touristique n’est pas le moteur du développement, elle doit l’accompagner.

  • 11 D’après l’ATC in ibid.

24Sur le territoire insulaire, le tourisme se concentre sur la période estivale. En cas d’accélération de l’activité, les retombées resteraient limitées. En effet, le territoire serait dans l’obligation de se doter d’équipements disproportionnés afin d’absorber la demande estivale, sans toutefois réussir à amortir les coûts économiques par la contribution des seuls résidents. L’étalement des séjours touristiques hors saisons est actuellement risqué car l’île est incapable structurellement de gérer les flux touristiques. La Corse ne compte, hors campings, que 60 000 lits marchands11. Avec cette faible capacité d’accueil, le seuil critique est quasiment atteint au mois d’août. A cela, il faut ajouter les problèmes de traitement des déchets, d’assainissement, de gestion de l’eau… En cas d’étalement de la saison touristique, la Corse serait confrontée à un mouvement paradoxal d’accélération de l’activité touristique accompagnée d’un ralentissement de l’activité économique (Frimousse, 2000).

25La Corse est donc aujourd’hui dans l’incapacité à répondre à une augmentation de la fréquence touristique. D’où la nécessité d’organiser le territoire afin de passer d’un tourisme subi à un tourisme structuré et accepté. Dans cette perspective, façonner l’attractivité du territoire insulaire est un impératif.

4.1. Territoire et développement touristique

26Le développement est souvent confondu à tort avec la croissance économique. Appréhender le développement en lui supposant une valeur qui ne se traduit pas uniquement par un accroissement de richesses est un pas fait en vue de lever cet amalgame. Cette démarche ne permet certes pas de décrire de manière exhaustive toutes les formes de développement possibles, ni de définir qu’elle serait la meilleure pour la Corse. D’ailleurs tel n’est pas notre propos, mais elle fournit une référence utile quant à la compréhension des dynamiques territoriales et de leur logique d’organisation. Le développement tel qu’on l’entend ici se différencie nettement de la notion de croissance sans pour autant la rejeter. En effet, la croissance, entité mesurable, contribue à l’amélioration de la satisfaction des individus et permet une accessibilité aussi large que possible à ses profits. Néanmoins, elle induit aussi des effets négatifs (pollution...). En ce sens, la notion de développement accorde une dimension plus qualitative.

27En Corse, le secteur touristique, malgré des résultats significatifs en termes de volume et de fréquentation, n’a pas encore déclenché un développement durable. Ce manque de dynamisme s’explique notamment par l’absence d’organisation territoriale efficace et lisible. En effet, afin d’exploiter les ressources de l’île et créer de la richesse, le territoire a besoin, d’une part, d’une identification des enjeux ; et d’autre part, d’une mobilisation de l’ensemble des acteurs touristiques. Cette organisation doit permettre d’établir un diagnostic territorial seul susceptible de repérer dans un premier temps, les avantages spécifiques puis de les façonner et de les promouvoir auprès des firmes capables de fournir une valeur ajoutée correspondant aux attentes de l’île. La spécificité territoriale correspond à la présence sur un site d’une communauté locale qui a su conserver ses savoirs et ses us et coutumes traditionnels (Sommet mondial de l’écotourisme, 2002). Les spécificités du territoire sont à prendre en considération dans l’élaboration de l’offre touristique locale et dans la mise en place des politiques et des stratégies de développement touristique de l’île. Toute la difficulté réside dans la structuration de l’offre touristique et son positionnement sur un marché très concurrentiel (Manzione, 2000 ; Hugon, 2004). La dynamique touristique corse repose donc sur la recherche d’un équilibre entre le développement économique, écologique et socio-culturel basé sur la préservation du patrimoine et sa valorisation. Il s’agit de promouvoir un développement durable en harmonie avec l’évolution de la demande touristique et respectueux des équilibres naturels et humains.

28L’évaluation des atouts du territoire, la détection des évolutions impose une veille stratégique permanente non seulement en interne, car le territoire est une entité autonome en soit avec une dynamique propre, mais aussi en externe car un territoire ne peut plus fonctionner de manière autarcique. Les évolutions technologiques, économiques sont autant de facteurs à considérer pour le développement territorial corse. Il s’agit de mettre en place une veille territoriale. Cette dernière permet de définir les conditions de mise en œuvre et de structuration du développement local. Apparaîtra ainsi une démarche dynamique évolutive aboutissant au concept de territoire construit.

4.2. Le nécessaire dispositif d’accompagnement dans la conception d’un territoire touristique attractif durable : la mise en place d’une stratégie offensive de marketing territorial

  • 12 Il concerne l’article 53 de la loi de décentralisation relative à la Corse entrée en vigueur le 22  (...)

29Le territoire corse enregistre un faible niveau d’attractivité et un constat sévère en matière de localisation des IDE. En effet, depuis 2002, force est de constater que la Corse est la seule région française à n’avoir fait l’objet d’aucun investissement étranger, ce qui nuit inévitablement à l’image relative à la capacité d’accueil de son espace géographique insulaire (SNIS, 2005). Dans ce contexte, une politique publique d’attractivité du territoire corse en quête de fondement est actuellement à l’étude via la mise en route effective d’un Programme Exceptionnel d’investissement (PEI)12 (Storaï, 2003). Associée aux nouvelles mesures fiscales et sociales en faveur de l’investissement (article 48 de la loi de décentralisation relative à la Corse), cette démarche vise notamment à réduire les handicaps de l’île de beauté relatifs à sa discontinuité territoriale, à ses retards séculaires en matière d’infrastructures de transport et à l’absence de sites idoines à l’accueil des entreprises.

  • 13 La promotion de ces domaines apparaît prise en compte dans le document « le grand Atlas des entrepr (...)
  • 14 Notons également l’existence d’une initiative privée : Corsica Isula (http://www.corsica-isula.com/ (...)

30Dans cette perspective, les domaines d’avenir perçus tant par les élus, les institutionnels que les professionnels insulaires concernent prioritairement le tourisme et l’agrotourisme, les énergies nouvelles, les NTIC et l’aquaculture.13 En sus, l’image renvoyée par les portails sur la Corse (plus de 350 sites facilement identifiables) répertorie la thématique de l’histoire du patrimoine, de la culture et du tourisme dans 81 % des sites (SNIS, ibid, p. 97).14 Pour autant, une politique publique censée susciter une décision d’investissement sur un territoire ne doit pas se limiter à des mesures discrétionnaires favorisant l’implantation spécifique d’un type particulier d’entreprises, mais doit plutôt chercher à créer des conditions générales favorables (infrastructures matérielle et immatérielle) centrées sur les compétences des acteurs opérant sur le territoire, sans négliger les dynamiques productives émergeant des capacités d’organisation, d’innovation et de coopération.

31Il semble fondamentalement moins important d’attirer, aveuglement, des investisseurs étrangers, que de créer un contexte pour que ceux-ci se sédentarisent grâce aux coopérations établies avec l’entreprenariat local. Aussi, la construction de partenariats entre capitaux extérieurs et capitaux locaux, la promotion du dynamisme des entreprises insulaires font partie intégrante d’une politique publique contextuelle ou « environnementale » d’attractivité territoriale. C’est dans cette optique que la mise en place d’une stratégie offensive de marketing territorial à vocation touristique trouve spontanément son fondement. Parmi les différents axes stratégiques fédérateurs de la promotion économique du territoire corse, la valorisation de son patrimoine environnemental unique doit figurer au premier plan. Cette initiative serait le gage de la fédération des différents pôles d’attractivité touristiques insulaires regroupés au travers des sites naturels, des richesses architecturales, des figures historiques, des produits du terroir et/ou des savoir-faire artisanaux.

32Dans le domaine touristique, l’échelon régional devrait constituer un niveau de cohérence fédérateur des initiatives émanant du territoire car il est le lieu privilégié d’élaboration des politiques d’aménagement et d’action économique. Or, le développement territorial reste largement spontané. Il est apparu sans -voire malgré- la politique régionale. Cependant, les faiblesses inhérentes à cette spontanéité posent la question d’une « révision » de l’intervention de l’échelon régional. Ainsi, le mouvement « descendant » de la région doit rencontrer le territoire déterminé par le mouvement « ascendant » des acteurs locaux du développement car il n’est pas concevable d’imaginer un territoire sans projets des acteurs qui l’habitent. L’organisation territoriale doit stimuler le développement de stratégies nouvelles d’adaptation au contexte global à travers une offre typique capable d’ancrer, autant que possible les entreprises.

33L’échelon régional doit limiter les effets pervers du développement micro-régional et éviter ainsi l’isolement des micro-régions par la mise en réseau de ces dernières. Chacune des micro-régions de l’île doit contribuer, avec ses spécificités et ses atouts à la pérennisation d’un projet territorial pour la Corse. Au delà des antagonismes réels ou supposés des micro-territoires, il s’agit d’initier une véritable synergie au service d’un objectif commun. Cette synergie suppose des bases solides cohérentes fédérées et non pas divisées par l’échelon régional. A cet égard, l’Agence du Tourisme de la Corse, lors de l’élaboration de la mesure 4.1 du contrat de plan 2000- 2006, avait établi un découpage territorial de l’île en huit grandes micro-régions. Aujourd’hui, elles sont au nombre de onze. Cet éclatement du territoire corse démontre hélas la complexité à mener une stratégie de développement local sur le long terme. Pour autant, la Corse dispose de formidables potentialités humaines à mobiliser afin d’agir dans la concrétisation d’une perspective macroéconomique commune : le développement durable de l’île de beauté.

5. Conclusion

34Au-delà des nombreuses opérations de benchmarking des initiatives territoriales insulaires à vocation de valorisation économique, la lisibilité de la Corse, territoire d’opportunités méconnu des investisseurs, pourrait être améliorée par la mise en place d’un dispositif d’intelligence territoriale susceptible de constituer un instrument au service de la promotion de ses atouts spécifiques et du développement de sa capacité d’anticipation aux futures évolutions. En Corse, la dynamique du secteur touristique est perçue comme une des sources potentielles de développement durable. Toutefois, la notion d’attractivité territoriale pose avec acuité la problématique de l’existence d’un espace géographique à réelle vocation touristique. Pour séduire et sédentariser des investisseurs (locaux, nationaux ou étrangers), le territoire corse se doit de façonner un schéma directeur de développement touristique censé identifier et valoriser ses multiples avantages à la localisation. En d’autres termes, comment façonner, au sein d’une zone économique euro-méditérranéenne en pleine expansion, l’image d’un espace géographique insulaire à même de devenir un authentique lieu de polarisation des IDE, un véritable éden pour les firmes ? Pour réaliser cet objectif ambitieux, une véritable réflexion concertée relative aux vocations touristiques de l’île de beauté s’impose comme un préalable à toutes les stratégies d’attractivité et de valorisation territoriales. Quels tourismes ? Pour quels territoires ?

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Notes

1 Que nous qualifierons de firmes multiterritoriales.

2 Elles sont d’ailleurs qualifiées de “multinationales globales’ (Andreff, 1996).

3 De nombreuses publications facilement accessibles ont été consacrées à cet effet, Cf. par exemple, Michalet (1998), Mucchielli (1998), Markusen (1995).

4 Cf. Michalet (1997), le FIAS est un département conjoint de la Banque Mondiale et de la Société Financière Internationale qui a mené une étude concernant les flux d’IDE réalisés par une centaine de multinationales nord-américaines, japonaises et européennes dans plusieurs secteurs d’activités (chimie, électronique, matériel électrique, télécommunications, textile-confection, construction automobile, hôtellerie, ..).

5 Notons que, compte tenu du caractère pluridimensionnel de la globalisation, la mise en œuvre d’une politique d’attractivité territoriale se voudra uniforme à l’égard de la nationalité des investisseurs : la discrimination entre les firmes locales et étrangères devenant insignifiante dans le contexte de l’économie globale.

6 Cette vraisemblance des paramètres fondamentaux de l’attractivité du territoire augurera de sa capacité à figurer, selon l’expression empruntée à C.A. Michalet, sur “la short list” des investisseurs.

7 La régionalisation regroupe des Etats-Nations dans des ensembles politiques ou économiques plus ou moins fédérés. Plus précisément, “l’intégration régionale lie des pays géographiquement proches entre lesquels les relations économiques tendent à s’affranchir des frontières politiques pour favoriser la formation de marchés intégrés’ (Siroën, 2000, p. 3)

8 Bien évidemment, la globalisation n’a pas condamné l’existence de nombreux secteurs productifs intensifs en main d’œuvre peu qualifiée (la chaussure, les jouets...). Toutefois dans ces derniers, la théorie éclectique, chère à Dunning, nous enseigne que les délocalisations s’effectuent sous formes de ventes de licence et/ou d’accord de sous-traitance (Dunning, 1988).

9 Le lecteur intéressé par un développement exhaustif des techniques de promotion des investissements étrangers pourra se référer aux travaux de Michalet, cf. (Michalet, 1999a).

10 Selon « les chiffres clés du tissu économique corse 2003 », INSEE/ADEC et Agence du tourisme de la Corse (ATC) in le Magazine des Acteurs économiques de la Corse, octobre – novembre 2003. Notons que ces divergences de vues, selon les interlocuteurs, sont liées à la nature transversale du secteur touristique répertorié par l’INSEE en activités totalement, fortement, moyennement ou faiblement touristiques. Précisons également qu’une part conséquente de la capacité d’hébergement touristique corse (près de 33 %) est assurée par les résidences secondaires générant une activité annuelle substantielle en matière de construction, entretien et rénovation.

11 D’après l’ATC in ibid.

12 Il concerne l’article 53 de la loi de décentralisation relative à la Corse entrée en vigueur le 22 janvier 2002. Le lecteur soucieux de connaître la teneur de cette loi pourra se référer au texte adopté n ° 751 « petite loi » ASSEMBLEE NATIONALE Constitution du 4 Octobre 1958 Onzième Législature SESSION ORDINAIRE de 2001-2002 18 décembre 2001 Projet de loi relatif à la Corse (Texte définitif). A cette occasion, un PEI a été adopté, pour une durée de 15 ans, afin d’aider la Corse à surmonter les handicaps naturels que constituent son relief et son insularité, et pour résorber son déficit structurel en matière d’équipements et de services collectifs. Les modalités de mise en oeuvre de ce dispositif exceptionnel ont fait l’objet d’une convention conclue entre l’Etat et la Collectivité Territoriale de Corse (C.T.C.), en coordination avec les objectifs du CPER et ceux de la programmation des fonds structurels européens. Le coût total du PEI (1,98 milliard d’euros) sera financé par l’Etat à hauteur de 70 %.

13 La promotion de ces domaines apparaît prise en compte dans le document « le grand Atlas des entreprises 2004 »– Hors-série du mensuel Enjeux, les Echos.

14 Notons également l’existence d’une initiative privée : Corsica Isula (http://www.corsica-isula.com/enterprise.htm) de renommée internationale, qui présente les atouts et les aides à l’implantation à destination des entreprises étrangères en Corse. “An introduction to business in corsica, plus spécifie and appropriate enterprise création opportunities” a pour objectif de promouvoir la Corse dans le domaine touristique et d’attirer des porteurs de projets étrangers. Ce site propose de très nombreux liens vers les structures utiles aux investisseurs potentiels (CTC, CCI, banques, financeurs, entreprises existantes, Agence de Développement Economique de la Corse...).

Auteurs

Doctorant à l’IAE de Corse et A.T.E.R. à l’IUT de Corse, IDIM-Université de Corse.
Frimousse@univ-corse.fr

Maître de Conférences en Economie et Directeur de l’IUT de Corse, CERT-IDIM-Université de Corse
Christophe.Storai@iut.univ-corse.fr

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