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La démarche stratégique

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Les entrepreneurs, entre découverte et mimétisme

L’entrepreneur

De ses définitions théoriques à ses représentations sociales en milieu étudiant

Ahmed Silem

Résumé

L’histoire de la pensée économique permet de constater que le concept d’entrepreneur ne donne pas lieu à une définition unanimement partagée. Son comportement et ses qualités sont aussi l’objet de représentations dans lesquelles la dimension scientifique n’efface pas la dimension idéologique. L’objet du chapitre est, dans une première partie, de rappeler ces éléments, pour ensuite exposer les représentations sociales auprès de groupes d’étudiants de diverses formations en France et en Tunisie. Il s’agit de voir, d’une part, de quelle manière, le discours économique, qui est le discours dominant dans la société, est repris et, d’autre part, laquelle des conceptions mises en évidence dans la première partie est dominante dans ces groupes.

Texte intégral

1Les travaux conduits par Robert Paturel sur l’entrepreneuriat ont eu diverses problématiques, dont l’analyse des processus de création, de reprise et/ou de développement des entreprises. Il lui est cependant arrivé d’aborder les problèmes qui relèvent de la psychologie sociale et a même co-dirigé un numéro spécial de la Revue internationale de psychosociologie en 2007 sur le thème des représentations entrepreneuriales. Dans ce numéro, souvent référencé, R. Paturel a proposé un long article programmatique portant sur les recherches en entrepreneuriat, article dans lequel il commence par signaler la vanité des chercheurs tentés de proposer une définition personnelle de la notion d’entrepreneur (Paturel, 2007). Schmitt (2007), autre co-responsable de ce numéro spécial, ne cache d’ailleurs pas que certaines conceptions ne sont rien d’autres que des caricatures de ce qu’est un entrepreneur. Faut-il alors admettre que la connaissance scientifique dans ce domaine ne se distingue pas de la connaissance populaire ?

2Le présent chapitre s’inscrit dans ce champ d’analyse de la diffusion des connaissances scientifiques en économie et en gestion qui a constitué l’objet de mes recherches trente ans plus tôt (Grize et al., 1987). Sans poser le problème sous la forme d’un face-à-face entre les connaissances scientifiques et les connaissances populaires, car dans le domaine des sciences sociales, la porosité des sphères se fait dans les deux sens, il s’agira d’exposer les différentes conceptions des théoriciens de l’entrepreneur afin de montrer que le public des étudiants de diverses formations scolaires et universitaires ont des représentations sociales que suscite la notion d’entrepreneur qui ne sont pas éloignées des conceptions académiques, puisque le concept d’entrepreneur n’est pas réservé à l’usage des laboratoires et qu’il est l’objet de discours multiples dans la société.

  • 1 Une dizaine d’étudiants en France et une quinzaine en Tunisie ont répondu par Internet. Par souci d (...)

3Méthodologiquement, la partie empirique a été effectuée par enquête par questionnaire administré in situ1 auprès des étudiants de différentes universités et classes préparatoires françaises et tunisiennes. Ces publics ont été retenus pour rappeler l’itinéraire de R. Paturel par son passage à l’ENS, ses cours à l’Université, notamment à Lyon, et ses interventions en Master Entrepreneuriat en Tunisie. Le présent chapitre exposera, sous la forme d’un bref rappel, la théorie des représentations sociales, les conceptions académiques de la notion d’entrepreneur et, enfin, l’analyse de contenu des évocations que suscite le mot entrepreneurs en interrogeant par un questionnaire papier des étudiants dans le cadre soit d’un cours d’économie politique (étudiant en France), soit de gestion des ressources humaines (étudiants en Tunisie).

La théorie des représentations sociales

4Une représentation sociale est une forme d’idéologie ou connaissance pratique partagée dans la société. Elle se distingue, d’une part, de la connaissance individuelle, qui peut être spécifique à une personne, et, d’autre part, de la connaissance scientifique plus rigoureuse, plus raisonnée, plus logique, plus cohérente.

5Par sa dimension sociale, la représentation sociale correspond aux idées, aux valeurs, aux modèles qu’exprime une personne et qui correspondent aux idées, valeurs, modèles qui sont ceux du groupe social d’appartenance ou qui sont largement diffusés dans la société (Jodelet, 1984). De ce point de vue la représentation sociale est à la fois connaissance et méconnaissance, un mélange d’éléments qui peuvent avoir des rapports avec la connaissance scientifique et d’autres – tels que la connaissance de sens commun, les stéréotypes – qui en sont éloignés. Comme l’indique Moscovici (1961), l’un des tout premiers pionniers de ce champ théorique, la représentation sociale ne s’applique pas à n’importe quel objet. On ne peut pas se faire une connaissance pratique de ce que l’on ne connaît pas ou de ce dont on n’a jamais entendu parler. L’école, la famille, les médias de masse, les relations sociales de toute nature sont les lieux et les moyens d’acquisition de ces connaissances qui ont la particularité d’être plus ou moins évolutives.

6La plasticité ou la dynamique de la représentation sociale ne s’observe que sur le long terme, et elle ne concerne que certains éléments constitutifs de la représentation. En effet, le changement ne porte essentiellement que sur les éléments périphériques de la représentation. Celle-ci comporte des invariants structuraux qui constituent le noyau central imageant ou figuratif et qui devient une connaissance ou une vérité indiscutable pour les membres du groupe social. L’identification de la centralité se fait par le nombre de relations qui existent entre certaines notions stables et d’autres notions plus variables. Par conséquent, dans une question d’évocation, comme celle de la présente enquête exprimée ainsi « Donnez au maximum dix mots que vous associez au mot entrepreneur », l’important n’est pas tant la fréquence d’une notion que celle des co-occurrences, bien que le terme le plus souvent cité est fatalement celui qui est aussi le plus fréquemment associé aux autres. Le postulat de départ pour une telle question d’évocation est d’avoir admis que le mot entrepreneur est courant dans la société et qu’en même temps il a donné lieu à des travaux d’intention scientifique.

Les conceptions de l’entrepreneur en sciences de l’économie et de la gestion2

  • 2 Cette section est un rapide survol. Pour une analyse plus approfondie, voir Laurent (1989), Burnett (...)

7Il est couramment admis, que le terme entrepreneur dans son sens moderne, i.e. autre que celui qui désigne le constructeur d’un bâtiment, est dû à Richard Cantillon dans son Essai sur la nature du commerce en général (1734). L’entrepreneur est distinct de l’ouvrier. Sa fonction est d’acheter les matières premières ou les produits en vue de les transformer et/ou de les vendre en l’état sur un marché pour lequel il dispose d’une information sur sa capacité d’absorption. Cantillon écrit :

Le Drapier est un Entrepreneur qui achète des draps et des étoffes du Manufacturier à un prix certain, pour les revendre à un prix incertain, parce qu’il ne peut pas prévoir la quantité de la consommation ; il est vrai qu’il peut fixer un prix et s’obstiner à ne pas vendre à moins qu’il ne l’obtienne, mais si ses pratiques le quittent pour acheter à meilleur marché de quelqu’autre, il se consumera en frais en attendant de vendre au prix qu’il se propose, et cela le ruinera autant ou plus que s’il vendoit sans profit.

8La différence entre le prix de vente incertain et le coût de revient certain est le profit industriel, si elle est positive ; elle est une perte, si cette différence est négative.

9Dans son Traité d’économie politique (1814), Jean-Baptiste Say précise, en reprenant sans l’indiquer l’idée déjà formulée par Anne-Robert Turgot dans ses Réflexions sur la formation et la distribution des richesses (1766), que l’entrepreneur, tout en étant un gestionnaire de la production, se distingue du capitaliste. Celui-ci avance les fonds et, par conséquent, c’est lui assume les risques et non pas l’entrepreneur. Ce dernier, qui ne dispose pas nécessairement des fonds, doit cependant susciter la confiance, par sa solvabilité, afin d’obtenir les moyens de financement de ses projets. J.-B. Say rejoint cependant R. Cantillon pour voir dans l’entrepreneur celui qui est à l’origine de l’innovation. Celle-ci est le moyen de contourner la concurrence entropique, uniformisatrice, en permettant de faire du profit associé à la position du monopole. Certes, ce monopole est temporaire, comme Schumpeter (1911/1935) l’a théorisé d’une manière telle que son nom est quasiment inséparable de la théorie de l’entrepreneur innovateur, cet acteur qui brise le circuit routinier pour engager toute l’économie dans une évolution inévitablement cyclique en suscitant le processus de destruction créatrice (Schumpeter, 1942). Dans son Catéchisme d’économie politique (1821), J.-B. Say écrit : « Quelle est la première observation à faire sur les revenus des entrepreneurs d’industrie ? Qu’ils sont toujours variables et incertains […] ». Même si c’est le banquier capitaliste prêteur de fonds qui prend des risques, on peut donc admettre avec Steiner (1997), qui en a fait la démonstration, que J.-B. Say s’inscrit bien dans la tradition théorique qui, de R. Cantillon à Frank Knight, met l’accent sur la relation de l’entrepreneur à l’incertitude.

10On poursuivra cette tradition jusqu’à l’école autrichienne, avec notamment Kirzner (1985) qui voit dans l’incertitude ce qui pousse à entreprendre, puisque rien n’est fixé à l’avance, rien qui soit un obstacle à l’imagination humaine et à la réalisation de l’intuition créatrice de l’entrepreneur débouchant sur la conquête de nouveaux marchés, la conception de nouveaux produits, le lancement de nouveaux projets, la mise en place de nouvelles organisations et coordinations. Dans cette perspective autrichienne, l’entrepreneur, par son action, devient alors le réducteur de l’imperfection de l’information et donc de l’incertitude, ce qui permet la mise en valeur des potentialités de chacun des facteurs qu’il a su réunir dans un projet collectif. C’est par sa vigilance, ou son alertness (Kirzner, 1971), qu’il est réducteur de l’imperfection de l’information. Dans le même esprit, Leibenstein (1995) fait observer que l’entrepreneur se caractérise par une capacité spécifique à identifier les demandes non satisfaites sur les marchés, d’une part, et à contourner les défaillances de ces marchés, d’autre part. Dans les pays les moins avancés, ces capacités se traduisent non pas par des innovations traditionnelles de produits ou de procédés issues de travaux de R & D, mais d’innovations en termes d’imitation et d’adaptation (Drucker, 1985). Cela fait apparaître la limite de la conception schumpétérienne de l’entrepreneur-innovateur, sauf à ajouter une sixième et une septième forme d’innovation – l’imitation et l’adaptation – aux cinq classiques.

11Au-delà de cette approche archéologique de la notion d’entrepreneur, les travaux francophones contemporains comme ceux de Filion (1991), Julien (2005), Paturel (2005), Vestraete (1999, 2000), etc., permettent d’identifier d’autres aspects, comme l’encastrement social, auxquels on peut rattacher, dans une certaine mesure la contingence évoquée par Drucker (1985) avec la prise en compte du niveau de développement. L’entrepreneur n’est donc pas un homo oeconomicus autonome, parfaitement rationnel et totalement informé par la seule connaissance du prix, mais un être social, dont les choix et les décisions en partie fondées sur des représentations et des croyances prennent sens dans l’ordre social dans lequel ces choix et ces décisions sont encastrés (Calori et Sarnin 1993). Par ailleurs, la famille, les liens d’amitié et d’autres contribuent à la constitution du capital social, source d’informations dans ce processus de choix et de décision. Enfin, l’aventure raisonnée de l’entrepreneuriat n’est pas toujours un fait individuel. R. Paturel propose le terme d’équipreneuriat pour désigner ce phénomène collectif.

12Ce survol fait apparaître qu’il n’existe donc pas une conception unique de la notion d’entrepreneur au sein même des chercheurs académiques. Néanmoins, les termes clés du noyau imageant pour les économistes et les gestionnaires sont : créativité, innovation, confrontation avec l’incertitude et la prise de risque, porteur de projet, leadership avec délégation de certaines tâches dans les organisations complexes, ce qui suppose la capacité de communiquer pour mobiliser les énergies. C’est ce que rappelle Martinet (1993), lorsqu’il écrit que l’entrepreneur, dans la grande organisation complexe « doit faire preuve de cette forme d’intelligence qui consiste moins en la résolution d’un problème qu’en la mise en forme d’un monde partageable ». Qu’en est-il chez les étudiants dont certains n’ont jamais suivi de cours d’économie et de gestion ? Telle est la question à laquelle seront consacrés les développements suivants.

Les champs sémantiques de l’entrepreneur dans les représentations sociales des étudiants

13C’est au cours de la deuxième quinzaine de septembre 2010 que l’administration du questionnaire a eu lieu, lors de la première séance de cours d’introduction, soit en sciences économiques, soit en économie générale, soit aux sciences de gestion dans des IUT, des facultés de lettres, de droit et des instituts de gestion. Le questionnaire comporte cinq variables structurelles : pays, âge, sexe, niveau universitaire (1 à 5), filière (droit, économie, gestion, lettres & sciences humaines – essentiellement aménagement, documentation et communication). L’étudiant est invité, d’une part, à donner dans une première colonne au maximum dix mots qu’il associe au mot entrepreneur et, d’autre part, dans une seconde colonne, à répondre à la question « Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour un entrepreneur ? ». Pour la présente contribution, eu égard aux contraintes éditoriales de volume, seules les réponses données pour la première colonne seront exploitées par tris simples. L’ensemble des répondants constitue un échantillon empirique de 765 questionnaires administrés à Bordeaux, Chambéry, Lyon, Tours, Tunis (effectifs : 50). Les distributions pour chacune des variables structurelles sont données dans le tableau 1.

Tableau 1. Structure de l’échantillon empirique des répondants

Tableau 1. Structure de l’échantillon empirique des répondants

14On constate une forte représentation des étudiantes (530), du niveau bac+1 (405 étudiants qui sont au premier semestre universitaire) de la formation juridique (333). Évidemment l’âge et le niveau de formation sont fortement colinéaires. Il convient de préciser que les niveau 4 et 5 correspondent à des étudiants en documentation et en communication. Le nombre total des notions associées à entrepreneur est de 3998, soit 5,23 réponses par étudiant, avec une moyenne légèrement plus élevée en Tunisie où le niveau de formation est aussi plus élevé (25 à bac+2 et 25 à bac+3). On fera observer que 21 étudiants, dont 4 en Tunisie, n’ont pas donné d’éléments susceptibles d’être associés au mot entrepreneur, tandis que 123 répondants (dont 4 en Tunisie) ont donné 10 notions.

15Les quatre plus fortes occurrences sont dans l’ordre : Risque 217, Gestion 167, Innovation 129, Investissement 72. En regroupant diriger-directeur-direction, on obtient 95 occurrences. La même opération avec manager-manageur-management donne 70 réponses et avec décider, décideur, décision on obtient 51 occurrences. Plus significativement, les notions phatiques (entrepreneuriat), plus ou moins synonymiques (dirigeant, manager, pilote, leader, responsable, etc.) et fonctionnelles (planifier, stratégie, pilotage, étude de marché) sont les plus fréquentes.

16Dans l’analyse des représentations sociales, les mots en eux-mêmes sont significativement moins importants que les champs sémantiques auxquels ils réfèrent. Après analyse empirique du contenu, les champs les plus pertinents sont ceux :

  • Du pouvoir (direction, gestion, management, responsabilité, autonomie, etc.) qui représente 719 occurrences, soit 18 % du total.
  • Des jugements de valeur avec 721 occurrences positives (du type intelligent, charismatique, courageux, génie, etc.), et 68 occurrences négatives uniquement parmi les répondants en France (avec les notions du type arnaqueur, requin, vénal, etc.). Conformément aux prédictions de la théorie des représentations sociales en économie, les stéréotypes et les jugements de valeur représentent ainsi une part importante avec près de 20 % des occurrences.
  • De la technique ou de l’approche académique correspondant 279 occurrences, soit 7 % (avec pour notions : fonds propres, innovation, Schumpeter, micro et macro environnement, EURL, EIRL, SARL, risque, projet, profit, financement, cycle de Kondratief, etc.). On signalera que les notions académiques survolées dans la précédente section ne sont donc pas ignorées même si elles restent marginales. C’est Joseph Schumpeter qui est le plus souvent associé (35 occurrences) à entrepreneur. J.-B. Say est cité une fois, mais R. Cantillon et A.-R. Turgot sont inconnus.
  • De la connaissance et du savoir (savoir, expérience, formation, étudier, compétences, qualifié, etc.). Ce champ exprime le plus souvent les qualités que doit avoir l’entrepreneur.
  • Du social, qui est le moins fourni en notions (famille, ouvrier, salarié, personnel, etc.). Dans cette catégorie, les rares capitaines d’industrie ne sont pas ceux que la littérature traditionnelle retient. C’est anecdotique, mais on notera la présence à la fréquence unitaire pour chacun de Steve Jobs (co-fondateur de Apple) et de Jean-Michel Aulas (président de l’Olympique Lyonnais).

17Le tableau 2, construit sur des rapprochements de quasi synonymie plus que sur des champs sémantiques, détaille pour les répondants français au seuil de l’effectif de 34 étudiants, les fréquences absolues. Il n’est évidemment pas possible de comparer les distributions française et tunisienne en raison des effectifs des classes tunisiennes. Intuitivement, sans passer par le calcul d’un khi 2, il est aisé de voir que les deux groupes sont différents. C’est ainsi que plusieurs thèmes apparents dans les réponses des étudiants des universités et des classes de préparation aux grandes écoles en France sont absents dans les réponses des étudiants de Tunisie.

18Une analyse plus détaillée révèle cependant, même si le lexique est moins ouvert, que les étudiants tunisiens ont un vocabulaire peu différent du vocabulaire global. Certes, aucune expression péjorative n’est évoquée, de même les économistes ne sont pas cités, mais les éléments fondamentaux associés à ces théoriciens sont présents (innovation, création, risque). En revanche les fréquences relatives et le poids de chaque champ sémantique sont différents de ceux obtenus. Le champ du pouvoir, avec ses 91 occurrences qui lui sont associées sous différentes notions (leader, manager, gérer, contrôle, commanditer) est largement dominant. En termes de fréquences relatives le pouvoir représente 34 % des occurrences. La sphère des connaissances et des compétences représente 22 occurrences, soit 8,36 %. Le champ axiologique et des valeurs est encore moins évoqué, puisque dans une acception large, il regroupe 11 réponses (visionnaire, optimiste, génie, intelligence, courageux, ambitieux, dynamique), soit 4,18 %.

Tableau 2. Fréquence des notions regroupées de manière thématique

Expressions citées Fréquences absolues
France
Fréquences absolues
Tunisie
Entreprise, entreprise individuelle, entreprise privée, société, affaires, entreprend, entreprendre 583 3
Responsable, Responsabilités Chef (d’agence d’entreprise, d’équipe, de groupe, de production), Management, manager, manageur, Patron, Leadership, direction, dirigeant, Décideur, décider, décision, décisionnaire, Gestion, gérer, gérant gestion de projet, gestion d’équipe, gestion de l’entreprise, gestionnaire, autonomie, indépendant, maître d’ouvrage 625 94
Innovant, innovateur, innovation, innover, créateur, créativité,
Inventeur, invention, inventivité, inventif, Création, création d’entreprise, Idées, idées d’affaires, idées d’entreprise, idée nouvelle, idée de lancement, Initiateur, initiative
419 58
Risque (prise de), risques 244 5
Argent, Finance, financement, financier, capital 136
Ambition, Dynamique, dynamisme, dynamisant, Rigoureux, rigueur, Rationnel, Avoir du charisme, charismatique, ambition,
Génie, intelligence, optimiste, courageux, visionnaire, savoir-vivre, réactif, personnalité
98 22
Investir, investissement, 96 2
Salarié, salariés, Emploi, employeur, employer 77
Économie 77
Projet, projets 70 3
Profit, Bénéfice, perte, échec, recherche de profit 63 5
Travail, (intense, beaucoup), investissement personnel 62
Schumpeter 35
Marché 34

Propos d’étape

19L’exercice partiel ici conduit a permis de se rendre compte que le vocabulaire économique est largement diffusé. Sans possibilité d’entreprendre des analyses discriminantes pour les différentes variables structurelles qui exigent plus de pages, le noyau imageant global qui apparaît est celui de la relation entre le risque, le leadership, et les compétences. De ce point de vue, les représentations sociales ne sont pas des méconnaissances par rapport aux enseignements académiques, d’autant plus que les travaux d’intention scientifiques ne sont pas dénués de normativité, de jugement de valeur, de stéréotypes.

Bibliographie

Bibliographie

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Jodelet D. (1984), « Représentation sociale : phénomènes, concept et théorie », dans Moscovici S. (éd.), Psychologie sociale, Paris, Presses universitaires de France, p. 357-378.

Julien P.-A. (2005), Entrepreneuriat régional et économie de la connaissance, St-Foy (Québec), Presses universitaire du Québec.

Kirzner I. (1971), « Entrepreneurship and the market approach to development », dans Hayek A., Hazlitt H., Read L., Velasco G. et Harper F. (ed.), Toward liberty : essays in honor of Ludwig von Mises on the occasion of his 90th birthday September, 29, 1971, vol. II, Menlo Park (CA), Institute for Human Studies, p. 194-208.

Kirzner I. (1985), Discovery and the capitalist process, Chicago (IL), The University of Chicago Press.

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Martinet A.-C. (1993), « Une nouvelle approche de la stratégie », Revue française de gestion, n° 93, p. 62-63.

Moscovici S. (1961), La psychanalyse, son image et son public, Paris, Presses universitaires de France.

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Tounes A. (2003), L’entrepreneur : l’odyssée d’un concept, CREGO, Working Paper n° 03-73, IAE de Rouen.

Verstraete T. éd. (1999), Entrepreneuriat. Connaître l’entrepreneur, comprendre ses actes, Paris, L’Harmattan.

Verstraete T. éd. (2000), Histoire d’entreprendre, Caen, Éditions Management & Société.

Notes

1 Une dizaine d’étudiants en France et une quinzaine en Tunisie ont répondu par Internet. Par souci d’homogénéité et compte tenu de leur faible nombre pour un traitement pertinent spécifique, ces questionnaires n’ont pas été retenus.

2 Cette section est un rapide survol. Pour une analyse plus approfondie, voir Laurent (1989), Burnett (2000) et Tounes (2003).

Table des illustrations

Titre Tableau 1. Structure de l’échantillon empirique des répondants
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