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Les Juifs d’Algérie

 | 
Joëlle Allouche-Benayoun
, 
Geneviève Dermenjian

L’antisémitisme, une constante 1830-1943

Les camps d’internement en Algérie (1941-1944)

Jacob Oliel

Texte intégral

1Après la défaite de juin 1940, le parlement français vote le 10 juillet les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Cette mesure eut pour conséquences immédiates l’abrogation de la loi Marchandeau punissant l’incitation à la haine raciale, les premières lois anti-juives en métropole, les mesures discriminatoires et le nouveau statut des Juifs (27 août) autorisant l’arrestation de Juifs étrangers et leur internement dans les camps ouverts sur le territoire métropolitain.

Les premières mesures contre les Juifs d’Algérie

  • 1 Journal Officiel de la République Française, n° du 11 octobre 1940, p. 5234.

2Le 7 octobre 1940 est abrogé le décret Crémieux1 qui en 1870, avait accordé la citoyenneté française aux Juifs d’Algérie ; déchus de leurs droits politiques, ils redeviennent des « indigènes ».

3Le 18 octobre 1940 est publiée au Journal Officiel de l’Algérie la loi du 3 octobre 1940, interdisant aux Juifs l’accès à la fonction publique, aux mandats électifs : les juges, enseignants, etc., tous les fonctionnaires juifs sont mis à pied. Ils seront bientôt suivis des médecins, pharmaciens, sages-femmes, avocats... Les étudiants, lycéens, collégiens, écoliers seront renvoyés dans leurs foyers, soumis à un numerus clausus des plus rigoureux (2 à 7 % admis dans les établissements). Bientôt les militaires seront à leur tour frappés par les lois anti-juives d’exclusion.

4Le 2 juin 1941, le nouveau statut des Juifs d’Algérie prolonge la loi du 3 octobre 1940, ordonne le recensement des Juifs et l’inventaire de leurs biens.

Aryanisation des biens juifs

5En novembre 1941, des dispositions sont prises pour créer en métropole un Service d’aryanisation économique en vue de « l’élimination des Juifs et de leur influence dans le commerce et l’industrie » et pour nommer des administrateurs provisoires qui doivent procéder à « l’aryanisation » des biens juifs.

6En Algérie, les autorités n’ont pas attendu les ordres de Vichy pour exercer l’arbitraire dont les Juifs sont victimes puisque dès le 27 juin 1941, le Préfet d’Alger, Pierre Pagès, déclenche la procédure suivie par le Tribunal militaire permanent d’Alger pour ordonner l’arrestation de seize notables juifs qui se trouvent être les commerçants les plus importants d’Alger, d’Oran et Constantine, et la confiscation de leurs biens, soumis à la loi dite d’aryanisation.

7MM. Adjadje Mardochée, Amselek Albert, Douïeb Élie, Douïeb Lucien, Ghenassia Édouard, Gozlan Élie, Hamou Moïse, Hassoun Joseph (Maurice), Krief (Acrif) Isaac, Lévy David, Morali Salomon, Nathan Félix, Saada Salomon, Smadja Georges, Temime Isaac sont arrêtés, menottés et envoyés séparément en résidence forcée dans les oasis les plus éloignées du Sahara (Tabelbala, Tindouf, Beni-Abbès, Adrar, Timimoun, Biskra, El Oued, Ghardaïa, Laghouat, Ouargla, Touggourt, El Goléa, In-Salah…).

8Dans les régions déshéritées du Sahara où ils ont été dispersés, l’accueil chaleureux des populations locales a permis aux seize commerçants de supporter les rigueurs d’un climat auquel ils n’étaient pas habitués : assigné à résidence à Adrar, M. Élie Douïeb, asthmatique et en mauvaise santé, aurait beaucoup souffert de la chaleur sans le soutien bienveillant de la famille Akacem.

9Il est à noter que dans le processus d’aryanisation des biens juifs, peu de Musulmans algériens se sont portés acquéreurs de ces biens volés, certains étant même allés jusqu’à servir de prête-nom à leurs voisins juifs pour leur éviter la spoliation.

Les militaires juifs frappés par les lois anti-juives d’exclusion

10Le 12 février 1941, la note de service No 65 R/I du général commandant la 19e Région militaire (Alger) écarte, en attendant leur exclusion définitive, tous les militaires juifs, engagés, de carrière ou appelés, quels qu’aient pu être leurs états de service, grades, actes de bravoure et décorations en 1914-18. Cette note stipulait :

  1. o/- Aucun individu de confession israélite ne peut ni s’engager ni se rengager à titre de Français dans la Légion Étrangère.
    2o/- Les intéressés peuvent s’engager ou se rengager à titre étranger. Mais ces engagements ou rengagements sont peu souhaitables.
    3o/- Les Juifs actuellement engagés ou rengagés à titre de Français à la Légion seront maintenus en activité jusqu’à l’expiration de leur contrat. Mais ce contrat ne sera pas renouvelé.

Le cas des jeunes recrues

11Un décret ministériel règle le sort des jeunes appelés juifs.

12Par DM N° 502 1/EMA du 27 Mars 1941, le ministre a prescrit de regrouper [les jeunes en âge d’effectuer leur service militaire] en une Unité de Travailleurs jusqu’à la libération de leur classe.

  1. o/- Notification No 823 O/1 du 11 Avril 1941 prescrivant la constitution d’une Unité de Travailleurs dans le Département d’Oran.
  2. o/- Télégramme No 863 O/1 du 19 Avril 1941 prescrivant la constitution d’une Unité de Travailleurs Juifs dans le département de Constantine.
    Les Unités de Travailleurs Juifs, ainsi constituées à Bedeau et Télergma sont démilitarisées. Les fiches de démobilisation des appelés ainsi démilitarisés ont été établies par les Corps d’origine et adressées au Commandant de l’Unité qui ne doit les remettre aux intéressés que sur ordre du Général Commandant la 19e Région.
  • 2 Parmi eux, on relève les noms de : Abecassis Albert Abraham, Aboukrat, Achouche William, Akadem, Ak (...)

Normalement appelés à effectuer leur service militaire comme tous les jeunes Français, plusieurs milliers de jeunes Juifs d’Algérie des classes d’âge 1941, 1942 et 1943, furent envoyés dans les camps de Bedeau (Oranie), Cheragas (Algérois), Télergma (Constantinois)2.

13D’abord Pionniers Israélites, ils étaient censés recevoir une préparation militaire comparable à celle dispensée aux jeunes métropolitains des Chantiers de Jeunesse ; mais conformément aux instructions données, ils devinrent rapidement des « Travailleurs Israélites », et en tant que tels, ils furent exclus de l’armée française pour être astreints à des travaux humiliants et inutiles, dans des conditions d’hygiène, de nourriture et de discipline destinées avant tout à les épuiser physiquement, à les abaisser, à les briser.

Les camps

Carte des camps en Algérie, établie par Jacob Oliel

14Dès 1941, il fallut ouvrir et aménager sur tout le territoire et assez sommairement, des dizaines de camps, – anciennes prisons, casernes, hôpitaux et autres établissements –, pour recevoir les milliers de condamnés administratifs ou de droit commun jugés indésirables et déportés de métropole.

15Selon les sources officielles, ces condamnés – en majorité des républicains espagnols, des membres des Brigades internationales, des opposants au régime de Vichy ou des militants communistes, des syndicalistes… –, représentaient près de 150 000 hommes dont environ 10 % de Juifs.

16Les camps devaient être situés à l’écart des localités et se trouver impérativement à proximité des voies de communication. Chaque établissement avait sa spécialisation, un effectif déterminé d’internés et de gardiens, des activités spécifiques.

Différents types de camps d’internement

Les camps de travail

17À l’exception des appelés juifs, des opposants politiques et autres condamnés envoyés dans des camps à régime sévère ou des centres disciplinaires, les internés étaient en majorité affectés à des Centres de Séjours Surveillés (CSS) c’est-à-dire, en fait, des camps de travail.

18Dispersés à travers le territoire, ils furent les plus nombreux et permirent aux autorités de trouver une main-d’œuvre corvéable et gratuite pour les chantiers les plus divers : construction de la voie de chemin de fer Bou-Arfa (Maroc) - Colomb-Béchar (Algérie), terrassement, réfection de pistes, chantiers forestiers…, mines de Béchar-Djedid et Kenadza, manutention (chargement et déchargement) dans les ports (Alger). Au Sahara, les camps en principe placés sous les ordres du Gouverneur général de l’Algérie, étaient en fait sous régime militaire, commandés exclusivement par des officiers, surveillés par des légionnaires ou des miliciens vichystes du Service d’Ordre Légionnaire (SOL).

Les camps d’éloignement

19Méchéria, Géryville, Le Kreider, El Meridj…

20Ils étaient destinés aux internés réfractaires, aux rebelles, aux fortes têtes.

Les camps d’isolement

21Meridja…

22Réservés aux internés considérés comme les plus dangereux, à ceux qui avaient tenté de s’évader…

Les camps pour internés politiques3

  • 3 Gaullistes, anti-vichystes, syndicalistes, républicains espagnols, membres des Brigades internation (...)

23Bossuet, Maison Carrée, Djelfa, Bou-Dnib…

Ces établissements pouvaient être à la fois camps d’éloignement, d’isolement et de travail, puisque destinés aux personnes étiquetées « politiques », donc indésirables en métropole : une majorité d’étrangers, dont beaucoup de Juifs et de réfugiés espagnols, des communistes (extrémistes réputés dangereux pour l’influence qu’ils pouvaient avoir intellectuellement ou socialement sur la population), des syndicalistes.

24Des milliers d’hommes furent transférés vers le Maghreb pour se retrouver à Bossuet, Maison Carrée ou Djelfa, en compagnie de nationalistes algériens, de membres de la Ligue des Droits de l’Homme ou de simples militants de gauche.

Robert Levi-Valensin effectuant sa punition : une course forcée avec un sac rempli
de grosses pierres sur l’épaule, sous un soleil de plomb.
(Détail de la photo de couverture de l’ouvrage d’André Moine, op. cit.)

Les internés politiques de Bossuet-Biribi

25Situé dans l’Oranais, près de Sidi-Bel-Abbès, sur la route conduisant à Magenta, le camp de Bossuet-Biribi était installé à 400 mètres d’altitude, dans une région soumise à des vents violents et de grands écarts de température.

  • 4 Certains aux états de service remarquables : 110 blessés de guerre, 120 titulaires de la Croix de G (...)

26Ancien pénitencier réaménagé, Bossuet-Biribi était destiné à recevoir surtout des internés politiques indésirables en métropole : 492 syndicalistes et militants communistes, 350 Anciens Combattants4, des Anglais, des Polonais et près de 150 Indigènes y séjournèrent.

  • 5 Barel Virgile, Bartolini Jean, Benoist Charles, Berlioz Joanny, Billoux François, Bonte Florimond, (...)

2727 députés et sénateurs membres du PCF sont passés de la prison de Maison-Carrée (Alger) à Djelfa5, dont Prosper Moquet, qui apprit à Maison-Carrée, la mort de son fils Guy, 17 ans (fusillé par les Allemands à Châteaubriant). Léon Feix, importante personnalité communiste, qui ne faisait pas partie du groupe des 27 de Maison-Carrée, réussit à s’évader du camp de Bossuet.

28Autres internés politiques de marque :

  • le nationaliste algérien Messali Hadj qui, détenu à de nombreuses reprises pour des périodes plus ou moins longues, est passé par plusieurs camps.
  • Élie Anconin, interné politique et journaliste, pour avoir joué un rôle à la CGT.
  • André Smadja, instituteur licencié par suite de l’application du nouveau statut des Juifs d’octobre 1940, avait milité dans diverses organisations de gauche, telles que la SFIO et le courant syndicaliste enseignant de l’« École Émancipée6 ».
  • Ichoua Chaouat, président de la Ligue des Droits de l’Homme à Hussein-Dey (près d’Alger), militant actif des partis d’extrême-gauche en 1936, accusé d’avoir prêché le désordre, l’occupation des usines et de promouvoir des activités occultes en faveur du PCF.
  • Bernard Lecache, fondateur de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA7), a séjourné à Djelfa, d’où il fut transféré à Bossuet le 26 mai 1941, et de là à Djenien-bou-Rezg.

Les internés étaient soumis au travail obligatoire dans des ateliers de mégisserie, tannerie, jardinage, maçonnerie, menuiserie, forge, électricité.

Les camps disciplinaires

29Dans le Sud-Oranais, les camps de Djenien bou Rezg et Hajrat-M’Guil étaient réservés aux détenus politiques considérés comme les plus dangereux.

  • 8 Parmi eux, on relève les noms de : Abou Ephraïm, Ankaoua Fernand, Ankaoua Maurice, Azuelos Mardoché (...)

30Parmi les 40 Juifs membres du PCF ou d’autres obédiences8 internés dans ces deux camps, notons le cas de Mardochée Azuelos, ancien trésorier général du Secours Rouge International, puis du Secours Populaire ; trésorier général adjoint de la section Oranie du PCF et responsable de la section « Hôtel de Ville » d’Oran.

  • 9 Naturalisé français en 1928, sous-lieutenant de réserve depuis 1937 ; mobilisé en 1939, nommé à Dje (...)

31Pour ce qui est des frères Gilbert et Robert Levi-Valensin, jeunes et apolitiques, ils ont été internés à la suite d’un banal fait divers survenu fin 1941, à Méchéria. Transférés au CSS Djenien-bou-Rezg, ils ont subi la violence des surveillants et responsables du camp, dont le gardien de Ricko, russe d’origine9.

  • 10 Golski Michel, Un Buchenwald français sous le règne du Maréchal, Périgueux, Fanlac, 1945.
  • 11 Moine André, Déportations et résistance en Afrique du nord 1939-1944, Paris, Éditions Sociales, 197 (...)

À Djenien bou Rezg et Hajrat-M’Guil, « le chef du camp… était un ivrogne invétéré, comme je n’en ai jamais vu, ni avant, ni après… Titubant, appuyé sur sa matraque, quand il ne s’en servait pas pour frapper les internés, le regard vitreux, il se promenait à travers le camp, une bouteille de vin dans la poche. Il disait : « Ici, je suis le maître de la vie et de la mort10 ».
Au milieu de la place, le jeune Lévi-Valensin de Constantine était étendu, assommé. Son frère… se précipite pour le secourir. Un furieux coup de crosse le fait tomber, assommé lui aussi, sur le corps de son frère11

Et lorsqu’au début de l’année 1942, les frères Levi-Valensin ont demandé une « permission exceptionnelle », pour se rendre dans le Constantinois au chevet de leur père mourant, la réponse a transité à l’aller et au retour par Colomb-Béchar et Alger, avant de leur parvenir, le 16 janvier… après son décès.

Les conditions de vie dans les camps

32La journée commençait à 6 heures pour s’achever à 21 heures et comprenait 3 à 4 heures de déplacements pour rejoindre le lieu de travail, une heure pour les repas, 10 heures consacrées au travail. La tâche des internés, totalement inutile, consistait le plus souvent en corvées destinées à occuper, éprouver, humilier, casser les réactions d’amour-propre, pousser les internés à la révolte pour mieux les briser.

33Issus en majorité de la Légion Étrangère ou des groupes de miliciens vichystes du Service d’ordre légionnaire (SOL), les surveillants se sont souvent conduits en brutes racistes, antisémites, assouvissant leurs instincts et penchants les plus cruels.

34Les surveillants ne tenaient compte ni des moyens physiques des individus, ni de leur état de santé. Par sadisme et pour se distraire, ils leur imposaient des exercices qui les mettaient en difficulté, se réservant, en cas d’incapacité ou de refus d’obéir, d’appliquer les « remises au pas », sous forme de sanctions graduées, brutalités, sévices, punitions cruelles : corvées épuisantes, privation d’eau, de nourriture, mise au secret avec pain sec et eau salée, bastonnade, passage à tabac. Dans les cas graves, course forcée avec un sac rempli de grosses pierres sur l’épaule, sous un soleil de plomb, « cage au lion » ou, comble du raffinement, « tombeau » : c’était un trou creusé par le détenu qui était condamné à y passer 2, 4 ou 8 jours, au soleil, parfois sans manger.

Hygiène et santé

35Les conditions de vie, d’hygiène et de travail étaient particulièrement difficiles du fait des épidémies : typhus, paludisme et dysenterie dont, en 1941, plus de la moitié des internés furent atteints :

  • 12 Cité par Moine, op. cit., p. 151.

Depuis 10 jours… 50 cas de colique dysentérique formée, et peut-être de dysenterie épidémique ont été constatés, soit une proportion de un malade sur huit ; il est certain que le manque d’hygiène dans le camp est de nature à favoriser, sinon à déterminer le développement de ces troubles, ou d’autres épidémies possibles12.

Les blessures et plaies dues aux accidents du travail n’étaient pas soignées, la direction militaro-politique des camps n’ayant aucun souci de la santé des internés, considérés comme des sous-hommes.

36De nombreux détenus souffraient d’ulcères, de fièvre. À Djelfa le détenu Max Binder, blessé au travail et resté sans soins, perdit un œil en 1942. C’est que les internés n’avaient que très rarement accès aux soins ; il était très rare de trouver dans ces camps, un médecin, un dentiste ou simplement un infirmier ; et lorsqu’il s’en trouvait un, il ne disposait d’aucun médicament.

37Parmi les médecins présents au camp en tant que détenus, on relève les noms des docteurs Chaouat, Lellouche et Bourgeois ; ce dernier fut le plus souvent sanctionné « pour avoir soigné les malades en cachette », de Ricko refusant l’hospitalisation des malades, même dans les cas les plus graves.

38À Djenien-bou-Rezg, le Dr Alfred Lellouche fut exceptionnellement autorisé à pratiquer des soins à condition de ne pas porter son titre ; ce fut aussi le cas du Dr Chaouat, surnommé « Sauveur » par les détenus, son prénom Ichoua étant la forme hébraïque de Jésus.

39L’interné Grau, malade du foie, avait des crises violentes et vomissait son sang ; il se vit poser l’ultimatum de choisir entre la prison et son travail de maçon ; finalement hospitalisé, il mourut le 23 janvier 1942, à l’âge de 35 ans.

40Le docteur Lellouche diagnostiqua un phlegmon gangréneux chez Rabiah Ali, qui croyait souffrir des dents. À quatre reprises, de Ricko refusa son hospitalisation. Après 36 heures d’atroces souffrances et une nuit d’agonie, le détenu meurt le 8 mars 1942.

41Le docteur Ichoua Chaouat, gravement malade (insuffisance cardiaque, maladie du foie, tuberculose pulmonaire contractée au camp et à la fin, typhus), s’est vu refuser la libération demandée par son épouse. Motif :

  • 13 Moine, op. cit., 1972.

Président de la Ligue des Droits de l’Homme, l’intéressé était militant actif des partis d’extrême-gauche ; en 1936, il prêche le désordre, l’occupation des usines ; activité occulte en faveur du PC à Hussein-Dey, jusqu’à son internement à Djenien-bou-Rezg13.

Soumis à des conditions très dures malgré son état de santé, il fut hospitalisé le 7 juin 1942 à l’hôpital d’Aïn-Sefra où il décéda.

42L’interné Élie Angonin écrit dans un rapport de 1943 :

  • 14 Golzki, op. cit., p. 14.

Nos vêtements étaient en loques, nos souliers éculés, nos tentes à moitié déchirées ; une chaleur infernale nous rendait la vie impossible ; les poux pullulaient. Nous avions tous des plaies infectées aux bras et aux jambes, mais on ne mettait à notre disposition que des quantités dérisoires de médicaments et de pansements… L’hygiène était à peu près nulle. Le déporté disposait de très peu d’eau pour sa boisson et sa toilette. Les nattes étaient envahies de punaises ; les scorpions et les vipères à corne étaient un danger permanent14.

Dans une telle situation, les détenus n’ont pas manqué de réagir, de se plaindre : « nous ne sommes plus en France » a écrit, au moment du transfert de la prison de Maison-Carrée (Alger) au camp de Djelfa placé sous administration militaire, un des députés communistes, avec le sentiment de quitter un monde où prévalait encore un semblant de droit pour passer à celui de l’arbitraire, où les internés étaient livrés désarmés à des officiers, sous-officiers et surveillants qui se croyaient tout permis.

43Étaient-ils assurés de l’impunité ? N’y avait-il aucun contrôle ?

Visites et inspections des camps

  • 15 « Vous informe commission interalliée comprenant 7 personnes et conduite par le Commandant de La Ch (...)

44Les visites aux détenus des camps étaient interdites aux membres de leurs familles ; les seules personnes extérieures autorisées étaient des personnalités officielles : aumôniers, inspecteurs de la Croix-Rouge Internationale, hauts responsables civils et militaires, médecins-inspecteurs, infirmières de la Croix-Rouge Française. De telles visites étaient aussi rares que brèves et il faut le dire, très peu utiles aux internés. Inspecteurs et aumôniers ne pouvaient mesurer la détresse des internés, trompés qu’ils étaient par les mises en scène préparées à des fins de propagande par les responsables des camps15 qui, prévenus de la visite, faisaient en sorte d’améliorer le cadre de vie et l’ordinaire pour donner la meilleure impression possible aux inspecteurs. De sorte qu’aucune critique véritable n’a été relevée dans les rapports des délégués de la Croix Rouge Internationale, de l’infirmière-major ou des infirmières de la Croix-Rouge Française, qui ont inspecté plusieurs de ces camps : en 1941, visite des camps de l’Oranais par l’inspecteur des Colonies Pruvost, et un officier d’état-major, annoncée par le Général Weygand dans un message à l’Amiral Abrial, Gouverneur Général de l’Algérie ; en février-mars 1944, visite à trois reprises du camp de Hajrat-M’guil par l’inspecteur des Groupes de Travailleurs Étrangers (GTE) du sud-oranais, le général Lupy, lequel a déclaré n’avoir jamais rien remarqué d’anormal, devant le Tribunal Militaire d’Alger (1944) ajoutant : « En tout cas, aucun interné n’est venu se plaindre à moi. » Et pour cause… Craignant les représailles après le départ des inspecteurs, les malheureux hésitaient à se plaindre des surveillants et responsables des camps.

45Djenien-bou-Rezg a reçu en 1942 plusieurs visites d’inspecteurs qui n’ont rien signalé d’anormal [sic] : en mai le pasteur Pierre-Charles Toureille, aumônier général des protestants étrangers, en juillet madame la générale Arlabosse et madame de l’Épée, infirmières de la Croix Rouge Française, en août, monsieur Conod, délégué du Comité de la Croix Rouge Internationale.

46Comble de cynisme, le Gouverneur Général Châtel, en visite à Djelfa, déplora qu’on donnât « de la viande aux internés » quand il apprit que dix moutons avaient été abattus lors de son inspection.

47C’est ainsi que – civils et militaires –, les visiteurs furent pour la plupart dupés ou complices.

48Heureuse exception, le général Beynet, ouvertement sensible aux conditions de vie des internés, et qui n’a pas hésité à réagir :

  • 16 Moine, op. cit., 1972.

À Djelfa le général Beynet en inspection, prit la décision de nous faire transférer à Bossuet parce qu’il était indigné de voir entassés sous des marabouts, des anciens combattants, des blessés, des mutilés de guerre16.

1942, l’opération « Torch17 » et la libération des camps

  • 17 Entre autres, cf. « Novembre 1942 – opération Torch », n° 379, L’Histoire, septembre 2012.

49Les troupes anglo-américaines ont débarqué le 8 novembre 1942, sur les côtes d’Afrique du Nord, entre Casablanca et Alger.

50À Alger de jeunes résistants, opposés aux Vichystes, s’étaient organisés en véritables commandos, chargés d’attaquer, neutraliser et occuper des objectifs stratégiques tels que palais d’été, préfecture, centraux téléphoniques, bureau de la place, poste centrale, commissariat de police, afin de faciliter les opérations de débarquement des armées alliées.

  • 18 26 rue Michelet à Alger.

51La direction du mouvement était installée au domicile du Pr Henri Aboulker18. L’âme de la résistance, José Aboulker (1920-2009), fils du professeur et initiateur du projet, prépara et mena l’opération avec Henri d’Astier de la Vigerie (1897-1952) et diverses personnalités : Alfred Pillafort (capitaine, mort pendant l’opération), Rigault (secrétaire d’une personnalité vichyste), Alphonse Van Ecke (commissaire régional des Chantiers de Jeunesse) ; au moins deux tiers des 89 organisateurs et des centaines d’exécutants qui ont permis le succès de l’opération étaient des Juifs.

  • 19 En particulier : Croix de Guerre avec étoile de vermeil : Abecassis Raymond, Arfi Ernest, Daninos A (...)

52Après le débarquement, le général Giraud et les Vichystes firent arrêter dans la nuit du 28 au 29 décembre les jeunes résistants, pour les envoyer au camp de Laghouat où ils durent attendre trois mois et l’intervention du général Catroux, représentant du général de Gaulle, pour voir reconnaître leur action, ordonner leur libération, puis être décorés19.

53Dès novembre 1942, la situation des internés de tous les camps s’est considérablement améliorée. Michel Ansky rapporte qu’une commission dite de criblage fut chargée de visiter les camps, avec ordre de faire libérer le plus possible de travailleurs, sauf les Juifs, d’après la décision délibérée du Général Giraud : en avril 1943, quand vint le temps de la Libération, le général Giraud ordonna de maintenir les jeunes appelés juifs dans les camps. Au bout de six mois, il dut se résoudre à les faire affecter sur le front tunisien, mais à des missions dangereuses de manutention : le chargement et le déchargement de trains de munitions sous les bombardements.

54Lorsque le général de Gaulle s’affirma comme le seul responsable, ils finiront par être incorporés dans l’armée régulière des généraux Juin et de Lattre de Tassigny, pour participer à la campagne d’Italie et débarquer en Provence, participant à la lutte contre les nazis pour la libération de la patrie.

55Il faudra donc patienter six mois pour rendre leur liberté aux premiers internés juifs et janvier 1944 pour que le général d’armée Catroux adresse au Préfet du Département d’Oran, ce message : « Je vous prie […] de prononcer la libération des anciens exclus de l’armée [internés dans les centres de séjour surveillé], qui vous auront paru dignes par leur bonne conduite et leur comportement, de bénéficier d’une mesure de clémence. »

56Cette disposition fut confirmée en mai 1945, à l’occasion de la cessation des hostilités en Europe, avec l’invitation à « procéder à la libération du plus grand nombre possible d’internés ou des personnes ayant fait l’objet de mesures administratives pour motifs politiques, ou tout au moins, atténuation de ces mesures. »

57Il en fut de même pour les anciens EVDG, ces hommes dont l’armée française n’avait pas voulu et qui avaient mis un point d’honneur à rejoindre les armées anglaises ou américaines, ou celles des généraux, Juin, de Lattre et Leclerc, pour reprendre la lutte contre les nazis. Est-il besoin de rappeler que le premier char de la 2e Division Blindée (DB) entré dans Paris, le 24 août 1944, était piloté par un de ces hommes, républicain espagnol et ancien EVDG ?

Le sort des civils

58Après le débarquement de 1942, la situation des civils juifs d’Algérie n’évolua que très lentement :

  • il fallut attendre le 1er septembre 1943 pour voir rétablir le décret Crémieux et au moins un mois supplémentaire pour la réintégration des fonctionnaires, médecins et avocats.
  • les commerçants frappés par des mesures arbitraires durent patienter jusqu’en mai 1945 pour qu’à l’occasion de la cessation des hositlités en Europe, le général Catroux adressât au Préfet du Département d’Oran, l’invitation de « procéder à la libération du plus grand nombre possible d’internés ou des personnes ayant fait l’objet de mesures administratives pour motifs politiques, ou tout au moins, atténuation de ces mesures. »

1944. Le procès des tortionnaires

59Quelles sanctions furent prises à l’encontre des responsables après la guerre ?

60En février et octobre 1944, les tortionnaires des camps de Hajrat-M’Guil et Djenien-bou-Rezg furent tour à tour jugés à Alger par un tribunal militaire.

  • 20 Élie Gozlan, commerçant algérois, membre du groupe Douïeb (les commerçants arrêtés en 1941), assist (...)

61Élie Gozlan20 en a fait une relation :

  • 21 La Dépêche algérienne (20 février 1944) et le Bulletin de la Fédération des Sociétés Juives d’Algér (...)

Rarement, il est vrai, enceinte de justice aura connu pareil étalage de monstruosités, une telle accumulation de crimes. Quand on ajoute la mort à la mort, froidement, voluptueusement, quand le meurtre appelle le meurtre avec frénésie, sans que jamais le sang abreuve le tortionnaire qui n’a même pas l’excuse de « voir rouge », tant de méchanceté professionnelle donne la nausée. Beaucoup d’internés de ce camp n’étaient coupables que d’être des Juifs, des communistes ou des antihitlériens. Ils avaient, en 1939, volé au secours de la France, leur seconde patrie, et à la signature de l’Armistice, l’ordre fut donné de les interner.
Pour leur double malheur, ils eurent comme gardiens les pires des barbares, des soudards sans conscience et sans cœur, dont les ignominies furent couvertes quand elles ne furent pas ordonnées par des chefs indignes21.

La presse algéroise a rapporté les éléments de l’acte d’accusation :

  • 22 Moine A., op. cit., 1972, p. 186-187.
  • 23 Bulletin…, op. cit., p. 187-188.

De l’avis de tous les témoins, de Ricko était un pro-allemand notoire et collaborationniste convaincu… Il considérait Hitler comme son chef et, en parlant de la Wehrmacht, il disait « notre armée » […] Il avait la haine de tous ceux qui ne pensaient pas comme lui, et en particulier, des républicains, des juifs et des indigènes22
La rigueur excessive du camp de Djenien-bou-Rezg s’appliquait également aux malades dont quelques-uns même trouvèrent la mort au camp ou à l’hôpital23

La surprenante mansuétude des différents rapports d’inspection contraste avec la sévérité du verdict du Tribunal militaire en juillet 1944, à l’égard des responsables et gardiens du camp.

2 condamnations à mort suivies d’exécution : Riepp, Santucci.
2 condamnations à mort commuées en travaux forcés à perpétuité : Finidori, Dauphin.
1 condamnation à mort non exécutée : Viciot.
1 condamnation aux travaux forcés à perpétuité : Dourmanoff.
4 condamnations à 20 ans de travaux forcés : Mosca, Trecs, Doffi, Cellier.
1 acquittement : Lupy.

Les condamnations du tribunal militaire de juillet1944

L’impression dominante est que la justice n’avait condamné que les lampistes et que parmi les pires tortionnaires, elle avait oublié de Ricko. Les vrais responsables (Lupy, Viciot, Caboche, Liebray) avaient été épargnés.

Sans commune mesure avec les traitements infligés par les nazis aux Juifs d’Europe, pourchassés et déportés par trains entiers vers les camps d’extermination, les Juifs d’Afrique du Nord n’en ont pas moins constitué une cible privilégiée pour les autorités vichystes qui utilisèrent contre eux tous les moyens : dépossession, brimades, vexations, humiliations, persécutions, internements administratifs arbitraires…

62Les populations civiles juives d’Algérie et du Maghreb furent elles aussi menacées, Vichy ayant engagé des opérations de recensement à partir de 1941. Le débarquement des troupes anglo-américaines a contrarié les projets de déportations massives.

63Au total 150 000 personnes – dont au moins 10 % de Juifs – auraient transité par les 120 à 125 camps d’Afrique du Nord. Tous civils et tous brimés, humiliés, persécutés ; quelques-uns torturés à mort, non par des nazis, mais par des militaires français qui, via le Gouvernement Général de l’Algérie, recevaient leurs ordres de Vichy, et qui la paix revenue, n’eurent pas tous à rendre de comptes.

64Le régime militaire, en vigueur dans le Sud et au Sahara, a favorisé les abus de pouvoir et la cruauté de quelques responsables zélés, particulièrement haineux, pervers et sadiques, auxquels l’impunité était quasiment garantie. Les noms du Commandant Héquet, du général Beynet et de quelques hommes qui n’ont pas manifesté un zèle particulier dans l’application des directives de Vichy et qui ne nourrissant aucune forme de haine antisémite, ont pu conserver leur dignité d’hommes en refusant de s’abaisser à humilier et torturer ceux sur lesquels ils avaient pouvoir et autorité, n’ont pu faire oublier ceux des tortionnaires – Santucci, Caboche, Brot, Suchet, de Ricko, Viciot, Lupy, Liebray… qui ont réussi après-guerre à se fondre dans la masse et parfois, à devenir des notables.

Notes

1 Journal Officiel de la République Française, n° du 11 octobre 1940, p. 5234.

2 Parmi eux, on relève les noms de : Abecassis Albert Abraham, Aboukrat, Achouche William, Akadem, Akriche Léo, Almozni Henri, Amar Charles, Amar Hubert, Amouyal, Amouyal Messa’oud, Amouyal Raphaël, Amsellem Isaac, Amsellem Messaoud, Amsellem Nardo, Ananou, Aouate, Attia Paul, Azencot, Aziza, Azoulay, Azuelos, Benaïch André, Benaïoun, Benayoun, Benayoun André, Benbaruch, Benchetrit Simon, Benfredj, Benguigui, Benhaïm Léon, Benhaïoun André, Benhaïoun Émile, Benhamou Edouard, Benhamou Félix, Benhamou Georges, Benhamou Léon, Bénichou André, Bénichou David, Bénichou Edmond, Bénichou Jacques, Benini, Benitah, Benizri Georges, Benkemoun (Benké) Georges, Benkemoun (Benké) Léon, Benkemoun Maurice, Benloulou Raymond, Bensaïd Prosper, Bensoussan Raoul, Bensoussan Wilfrid, Bentata Prosper, Benzenou Prosper, Benzerni, Bergel, Berrous Maurice, Bouaniche Émile, Boumendil, Chemoul, Chetboun, Chetrit J., Chicheportiche, Choukroun Jacques, Choukroun Meyer, Chouraki, Chouraqui, Cohen dit “Petit-Cohen“, Cohen Jacques, Cohen-Skali, Dahan Léon, Darmon Maurice, Djian David, Djian Marcel, Djian Roger, Drai David, Drai Maurice, Elbas Léon, Elfassi, El-Haddad, Feredj, Guenoun Albert, Gherbi, Guigui, Guigui Adolphe, Hamo Joseph, Hanoun Hazan Abraham, Haziza Maurice, Jaïs, Kanoui Kayem Émile, Kessas Martin, Kouby, Laïk Charly, Laskar, Lasry, Lasry Claude, Lasry Jacques, Lebhar Jacques, Levy Albert, Medina, Medioni, Meyer, Mimoun, Monsonego Gabriel, Moryoucef, Obadia, Ohayoun, Rouas, Roubache Lucien, Saadoun Élie, Salama Albert, Sebaoun Arthur, Sellam, Senanes Gilbert, Smadja, Sephira Haïm, Teboul Simon, Touati Armand, Touati Émile, Touboul, Touboul Georges, Touitou, Trigano Gilbert, Zaoui Jacob, Zeriem, Zini Meyer.

3 Gaullistes, anti-vichystes, syndicalistes, républicains espagnols, membres des Brigades internationales ou communistes.

4 Certains aux états de service remarquables : 110 blessés de guerre, 120 titulaires de la Croix de Guerre, 24 titulaires de la Médaille militaire, 3 de la Légion d’Honneur et 15 d’Ordres étrangers.

5 Barel Virgile, Bartolini Jean, Benoist Charles, Berlioz Joanny, Billoux François, Bonte Florimond, Brun, Cornavin Gaston, Cossoneau Émile, Costes Alfred, Cristofol Jean, Croizat Ambroise, Dadot, Demusois Antoine, Duclos Jean, Fajon Étienne, Gaou Charles, Grenier Fernand, Gresa Jacques, Lareppe Pierre, Lévy Georges, Lozeray Henri, Marty André, Martel Henry, Mercier André, Midol Lucien, Mocquet Prosper, Musmeaux Arthur, Petit Albert, Pourtalet Henri, Prachay Alexandre, Prot Louis, Rochet Waldeck, Touchard Auguste.

6 À la fois revue et courant historique (1910) d’extrême-gauche du syndicalisme enseignant français.

7 Ancêtre de l’actuelle LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).

8 Parmi eux, on relève les noms de : Abou Ephraïm, Ankaoua Fernand, Ankaoua Maurice, Azuelos Mardochée, Benhamou David, Bensaïd Albert, Bensoussan Albert, Chaouat Ichoua, Ghnassia Roger, Laïk André, Laïk David, Lancry Simon, les deux frères Gilbert et Robert Levi-Valensin, Nahmias Paul, Partouche Maurice, Smadja André, Zekri Georges, Zekri Marcel.

9 Naturalisé français en 1928, sous-lieutenant de réserve depuis 1937 ; mobilisé en 1939, nommé à Djenien-bou-Rezg le 1er juillet 1941 à titre militaire, puis le 1er septembre 1941, à titre civil.

10 Golski Michel, Un Buchenwald français sous le règne du Maréchal, Périgueux, Fanlac, 1945.

11 Moine André, Déportations et résistance en Afrique du nord 1939-1944, Paris, Éditions Sociales, 1972, p. 186-187.

12 Cité par Moine, op. cit., p. 151.

13 Moine, op. cit., 1972.

14 Golzki, op. cit., p. 14.

15 « Vous informe commission interalliée comprenant 7 personnes et conduite par le Commandant de La Chenellière, arrivera Béchar mercredi 24 vers 11 heures 30 pour visiter GT Béchar, Bou-Arfa, stop. Prière faciliter exécution mission » (télégramme n° 756 du 23 février 1943, adressé par Léon Lehuraux au Service des Affaires Indigènes Militaires du Territoire à Colomb-Béchar).

16 Moine, op. cit., 1972.

17 Entre autres, cf. « Novembre 1942 – opération Torch », n° 379, L’Histoire, septembre 2012.

18 26 rue Michelet à Alger.

19 En particulier : Croix de Guerre avec étoile de vermeil : Abecassis Raymond, Arfi Ernest, Daninos André, Darmon Adolphe, El Gherabli Sauveur, Fitoussi Alfred, Gozlan Jean, Gozlan Julien, Kassis Marcel Morali, Mouchi Henri, Rebbouh Roland, Rekassa Robert, Samshon Robert, Sebaoun Paul, Timsit Gilbert.
Croix de Guerre avec étoile d’argent : Aïch Fernand, Adler Raymond, Bacri Roger, Bitoun Georges, Chemla Prosper, Cohen-Addad Roger, Hagat Maxime, Medioni Georges, Mesguich Henri, Mouchi René, Seror Roland.
Croix de Guerre avec étoile de bronze : Ayache Albert, Belkacem Marius, Benhamou Benjamin, Benhaïm René, Bensimon Lucien, Boumendil Charles, Chemouly Charles, Epstein Louis, Habibou Marcel, Kamoun André, Morali Roger, Sellam Gabriel, Temime Élie, Touitou Gaston.

20 Élie Gozlan, commerçant algérois, membre du groupe Douïeb (les commerçants arrêtés en 1941), assista aux procès d’Alger en février 1944.

21 La Dépêche algérienne (20 février 1944) et le Bulletin de la Fédération des Sociétés Juives d’Algérie (No 92, mars 1944).

22 Moine A., op. cit., 1972, p. 186-187.

23 Bulletin…, op. cit., p. 187-188.

Table des illustrations

Légende Carte des camps en Algérie, établie par Jacob Oliel
URL http://books.openedition.org/pup/docannexe/image/18342/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 109k
Légende Robert Levi-Valensin effectuant sa punition : une course forcée avec un sac remplide grosses pierres sur l’épaule, sous un soleil de plomb.(Détail de la photo de couverture de l’ouvrage d’André Moine, op. cit.)
URL http://books.openedition.org/pup/docannexe/image/18342/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 25k

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