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Le rouge et le bleu

De la Confédération au gouvernement Laurier 1867-1896

40. Lettre pastorale sur la question des écoles du Manitoba

6 mai 1896

Résumé

Document clé, cette lettre pastorale met en lumière trois dimensions importantes de la vie politique à la fin du XIXe siècle : la défense des écoles catholiques et des droits des minorités catholiques et secondairement françaises hors Québec (l’article 93 de la Constitution de 1867 établit des écoles confessionnelles et non linguistiques) ; l’intervention des évêques et du clergé dans le processus électoral, question litigieuse depuis que certains curés évoquent « le ciel bleu » et « l’enfer rouge » ; « l’esprit de parti » (l’affirmation selon laquelle Laurier a davantage veillé aux intérêts du Parti libéral du Canada qu’à ceux de ses compatriotes canadiens-français) qui, comme au temps de Mercier, va devenir le leitmotiv de la renaissance d’un nationalisme « au-dessus des partis ». Sur « l’esprit de parti », voir Edmond de Nevers, L’avenir du peuple canadien-français [1896], Montréal, Fides, « Le Nénuphar », 1964, p. 90-98 ; Olivar Asselin, Pensée française, Montréal, Éditions ACF, [1937], p. 11-13 ; Jules Fournier, « Notre députation », Mon encrier, Montréal, Madame Jules Fournier, 1922,1.1, p. 67-87.

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Extrait du texte

Nous, par la grâce de Dieu et du Siège apostolique, archevêques et évêques des provinces ecclésiastiques de Québec, de Montréal et d’Ottawa,

Au clergé séculier et régulier et à tous les fidèles de nos diocèses respectifs, salut et bénédiction en Notre Seigneur.

Nos Très Chers Frères,

Appelés de par la volonté même de notre divin Sauveur au gouvernement spirituel des Églises particulières confiées à leurs soins, les Évêques, successeurs des Apôtres, n’ont pas seulement la mission d’enseigner en tout temps la vérité catholique et d’en inculquer les principes salutaires dans les âmes, ils ont encore, en certaines circonstances critiques et périlleuses, le droit et le devoir d’élever la voix, soit pour prémunir les fidèles contre les dangers qui menacent leur foi, soit pour les diriger, les stimuler ou les soutenir dans la juste revendication de droits imprescriptibles manifestement méconnus et violés.

Vous connaissez tous, Nos Très Chers Frères, la position très pénible faite à nos corelig...

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