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Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale

 | 
Inès Pactat
, 
Claudine Munier

Allemagne et Nord Alpes

Gobelets à gouttes rapportées (XIIIe et XIVe siècles). Quelques exemplaires du Nord des Alpes et leur interprétation

Erwin Baumgartner

Résumé

Résumé. Cette contribution est une réponse à certaines hypothèses avancées dans un article de Danièle Foy (en collaboration avec Marie-Christine Bailly-Maître) paru en 2014 dans la revue Archéologie Médiévale, qui traite surtout des gobelets à gouttes rapportées des XIIIe-XIVe siècles du Sud de la France. Nous nous intéresserons ici à ce même type de verres dans le Sud-Ouest de l’Allemagne, en Suisse et dans les régions voisines de l’Est de la France (en particulier l’Alsace). D’autres types de verres de la même période et typiques de ces trois régions seront également évoqués pour mieux appréhender la problématique des lieux de production. À cet égard, le présent article se veut une analyse critique de certaines interprétations proposées dans l’article cité ci-dessus, dans le but de discuter à nouveau du difficile problème de l’origine de ces pièces.

Texte intégral

1Longtemps, la plupart des chercheurs étaient unanimes à reconnaître qu’aux XIIIe et XIVe siècles les verriers d’Europe occidentale n’étaient capables de produire que des objets de moindre qualité, tandis que ceux de haute qualité étaient considérés comme des importations de l’Orient ou au moins d’une quelconque région du sud (voir par ex. Rademacher 1933, 105-107, 147, pl. 34 a, b, c). Ce sont surtout les deux expositions Phoenix aus Sand und Asche (Baumgartner, Krueger 1988) et À travers le verre (Foy, Sennequier 1989) qui ont montré une autre vision en présentant beaucoup de matériel de haute qualité peu connu jusqu’alors, mais provenant certainement de verreries européennes. Depuis, presque trois décennies se sont écoulées, mais le travail concernant le verre médiéval est loin d’être achevé. Beaucoup de questions qui se posaient déjà en 1988 et 1989 sont restées sans réponse définitive, par exemple celle qui concerne la définition des lieux ou des régions de production de nombreux verres des XIIIe et XIVe siècles retrouvés en Europe.

2C’est entre autres grâce à l’article de D. Foy et M.-C. Bailly-Maître que les discussions à ce sujet continuent. Cet article a le mérite de présenter du mobilier du Sud de la France et de resituer ces verres dans un contexte plus large, surtout en tenant compte d’exemples retrouvés plus à l’est et au sud-est, allant de l’Italie aux États chrétiens d’Orient et au-delà. Une carte de localisation des principaux sites mentionnés indique, à l’aide de points noirs, la présence de gobelets à gouttes rapportées cités dans le texte, mais non nécessairement illustrés (Foy, Bailly-Maître 2014, 149, fig. 22). Les illustrations de l’article, des dessins de profils et quelques photos de pièces choisies, permettent de faire des comparaisons très parlantes. La plupart des dessins concernent des découvertes du Sud de la France (id. ib., 128-134, fig. 1-10), d’autres des pièces du Nord-Est de la France (id. ib., 137, fig. 12), d’Italie (id. ib., 139, fig. 13), des États chrétiens d’Orient (id. ib., 141, fig. 14), de Syrie (id. ib., 141-142, fig. 15-16), d’Égypte, de Turquie et de la mer Noire (id. ib., 143-142, fig. 17-19). Une planche particulièrement intéressante montre un choix de variantes principales des gobelets à gouttes rapportées (id. ib., 146, fig. 21). Nous aurons d’ailleurs recours à plusieurs de ces planches pour étayer notre propos, pour lequel la carte de répartition de l’article de D. Foy et de M.-C. Bailly-Maître (id. ib., 149, fig. 22) a été complétée à l’aide de points noirs indiquant les sites où furent retrouvées les pièces représentées dans leur article par des dessins ou des photos (fig. 1). On peut voir sur cette carte que pour l’Allemagne et pour la Suisse il n’y a pas de points noirs, donc pas d’illustrations, les points gris indiquant que les pièces retrouvées dans ces deux régions sont seulement mentionnées. Elles en parlent dans un chapitre spécial intitulé « Le mobilier en Suisse et en Allemagne ». La visualisation de quelques-uns de ces exemples va nous servir à faire des réflexions sur leur origine.

  • 1 Communication personnelle de Ilze Reinfelde (Département archéo-logique, Musée historique de Riga) (...)
  • 2 Voir par exemple un gobelet incolore intact qui servit comme reliquaire dans la chapelle St. Katha (...)

3Vu le très grand nombre de gobelets à gouttes rapportées des XIIIe et XIVe siècles, il faut insister sur le fait qu’un travail exhaustif sur ce thème serait une énorme tâche. Personne ne l’a assumée à ce jour. La carte de répartition des gobelets à gouttes rapportées pourrait ainsi être complétée par de nombreux points : par exemple en Autriche (Stadler, Reitmaier 2003, 193, pl. 2), en République Tchèque (Žďárská 2014, 107-108, fig. 81-82), dans les régions d’ex-Yougoslavie (Han 1975, 118-119, fig. 3) ou en Espagne (Capella Galmés 2015, 121, fig. 54), mais aussi en Angleterre (Tyson 2000, 84, fig. 13), en Hollande (Henkes 1994, 28, no 3.3), dans la partie nord de l’Allemagne (Steppuhn 2016, 85, fig. 156) ou même dans les pays baltes1. Un très grand nombre d’ajouts pourrait enfin être fait dans la partie sud-ouest de l’Allemagne et en Suisse : pour ces régions, la carte serait plus ou moins noire2 ! Afin de donner une impression de l’importance numérique de ce mobilier, il est pertinent de citer l’exemple d’une seule structure, les latrines du cloître des Augustins à Freiburg im Breisgau (Soffner 1995, 77-88), auquel on peut ajouter les nombreuses pièces retrouvées à Constance (Nölke 2015, 166, fig. 235 ; 170, fig. 239). Le but du présent article est donc de présenter, par quelques dessins et photos, un tout petit choix du matériel allemand et suisse, d’y ajouter des exemples de l’Est de la France, de présenter cet ensemble d’une manière qui rend possibles des comparaisons avec des pièces d’autres régions, et d’essayer d’en tirer quelques conclusions.

4Concernant les exemples retrouvés dans l’Est de la France et surtout en Alsace, il faut les rapprocher de ceux découverts en Suisse et en Allemagne : ce mobilier est en grande partie le même dans ces trois régions. Pour illustrer ce fait, il suffit de comparer trois verres retrouvés en Allemagne avec des pièces provenant surtout d’Alsace (fig. 2). La similitude peut s’expliquer entre autres par la situation géopolitique : à l’époque qui nous intéresse, l’Alsace faisait partie du Saint-Empire romain germanique, tout comme les régions voisines côté est, l’actuelle Suisse et l’Allemagne du Sud-Ouest (fig. 3). Il importe de constater que du côté ouest de la frontière des XIIIe et XIVe siècles et dans la moitié nord de la France de l’époque, les gobelets à gouttes rapportées semblent faire défaut, à l’exception d’un exemple isolé avec gouttes incolores et bleues retrouvé à Paris (Foy 2014, 135, fig. 11, no 58) et de fragments d’un type spécial retrouvés en Bretagne (voir la contribution de F. Labaune-Jean et G. Le Cloirec dans le présent volume ; Labaune Jean 2017). Le même phénomène s’observe pour toute une série de verres de haute qualité des XIIIe et XIVe siècles qui font partie du mobilier du Sud-Ouest de l’Allemagne essentiellement, de la Suisse et de l’Alsace (fig. 4) : des gobelets à côtes (Baumgartner, Krueger 1988, 218-223, no 205-212), des gobelets à filets appliqués ondulés (id. ib., 185-187, no 155-159), des gobelets à filets bleus lisses et filets incolores pincés (id. ib., 180-183, no 149-152), ainsi que des Scheuern (id. ib., 231-235, no 223-224, 226-228). On reviendra plus loin sur ces types d’objets.

  • 3 Schneider 1980, 218, fig. 2a ; 220, fig. 4 ; 221, fig. 7.
  • 4 Baumgartner, Krueger 1988, 198-199, no 174.
  • 5 Schneider 1980, 223, fig. 13.
  • 6 Gross 2015, 120, fig. 176 ; Nölke 2015, 170, fig. 239.
  • 7 Fuchs 1936/37, 123 (Dessin fig. 5 : Erwin Baumgartner. La disposition des rangées de gouttes appli (...)
  • 8 Baumgartner, Krueger 1988, 204-206, no 184.
  • 9 Lehmann 1999, 158, fig. 161 (Dessin fig. 5 : Erwin Baumgartner).
  • 10 Baumgartner 2005, 90 et 253-254, no 31 ; 88 et 253-254, no 26 ; 91 et 254-255, no 32.

5Comme on l’a vu à l’aide de quelques exemples seulement (fig. 2), les gobelets à gouttes rapportées de l’Est de la France et des régions voisines sont très semblables. Pour illustrer davantage ce mobilier, on peut se reporter aux quelques dessins de l’article de D. Foy et de M.-C. Bailly-Maître (2014, 137, fig. 12) et les regrouper avec des exemples retrouvés en Allemagne et en Suisse (fig. 6). Les verres incolores à gouttes incolores ou bleues, représentés à gauche, ont été retrouvés à Zürich (no 1, 2, 8)3, à Flums (no 3)4, à Strasbourg (no 4, 9), à Meiringen (no 5)5, à Rougemont-le-Château (no 6), à Constance (no 7, 10)6, à Augsburg (no 11)7 et à Würzburg (no 12).8 Les gobelets verdâtres, représentés à droite, proviennent quant à eux de Schaffhouse (no 13)9, de la région de Mayence/Speyer (no 14, 17, 19)10, de Colmar (no 15) et de Strasbourg (no 16, 18, 20).

  • 11 L’échelle des dessins – qui n’était pas la même pour toutes les pièces de cette planche – a été un (...)

6Afin de faciliter les comparaisons extrarégionales, nous proposons de reprendre la planche de synthèse figurant les principales variantes de gobelets à gouttes rapportées (fig. 5)11. Ces dessins sont très explicites. Dans beaucoup de cas, une distinction régionale de la production est manifeste, par exemple entre les pièces européennes et celles d’Asie Mineure, de Syrie ou de la mer Noire (n° D1, D2 et E). Mais de fortes différences sont aussi visibles en Europe ; on ne pourrait guère confondre les gobelets du Sud de la France (n° A2, A3, C1b) avec ceux retrouvés en Italie (n° B2, B3, C1a, F, H), sauf peut-être les types C1 et H. Nous laissons ici de côté la discussion sur le rôle de la verrerie de Corinthe (n° A1 et B1), jadis datée du XIe ou du XIIe siècle, mais actuellement de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle.

7En comparant les pièces du Sud-Ouest de l’Allemagne, de la Suisse et de l’Est de la France (fig. 6) avec celles de la planche de synthèse (fig. 5), on remarque qu’il n’y a guère de parallèles évidents. Même le gobelet de Corinthe (fig. 5 n° A1), à première vue semblable à certaines pièces de la région de l’Oberrhein (Rhin Supérieur), en diffère par ses petites dimensions et ses cinq rangées de petites gouttes rapportées, comparé au verre de Strasbourg par exemple (fig. 6, n° 4).

8Avant d’aborder la question des origines, nous voudrions préalablement comparer notre corpus de référence (fig. 6) avec des planches plus complètes de l’article de D. Foy et de M.-C. Bailly-Maître concernant différentes régions. Avec les exemples extraeuropéens (fig. 10), il n’y a aucune ressemblance. Il en va de même avec ceux du Sud de la France (fig. 7), si tant est que les fragments retrouvés dans cette région soient suffisamment suggestifs pour autoriser une comparaison. Les exemples italiens (fig. 9) sont — quoiqu’un peu plus proches — encore dissemblables. On se rend compte qu’il n’y a pas, dans tout ce matériel, de pièces vraiment analogues à celles de l’Oberrhein, tout au plus des spécimens qui présentent une certaine ressemblance. En Europe de l’Est, d’autres variantes existent encore ; il suffit de regarder par exemple quelques gobelets retrouvés à Prague (fig. 8 ; Žďárská 2014, 63, fig. 42).

  • 12 Ce sont des pièces que j’ai pu étudier sur place avec le responsable des fouilles, David Whitehous (...)

9Jusqu’ici, les comparaisons ont été faites sur la base de dessins et de quelques photos. Il est évident que pour comparer les pièces de manière plus approfondie, beaucoup d’informations supplémentaires seraient nécessaires, entre autres des détails de fabrication, mais aussi la couleur. Ces observations fourniraient certainement des indices supplémentaires pour établir des distinctions chronologiques et suggérer des régions de production. Des photos de fragments retrouvés à Tarquinia12, à environ 70 km de Rome, illustrent bien le propos des couleurs : les différences y apparaissent nettement (fig. 11 a-c). La confrontation avec un petit choix de pièces provenant de fouilles archéologiques à Constance (fig. 11 d), à la frontière de l’Allemagne et de la Suisse, met en évidence l’utilité de ces comparaisons. Dans le cas de Tarquinia, on remarque de nombreux fragments de diverses variantes de brun-jaune clair, peu d’exemples incolores et pas de verre verdâtre, tandis que pour Constance, ce sont les verres incolores et verdâtres qui dominent. Outre la couleur, c’est bien sûr la typologie des gobelets à gouttes rapportées — forme générale, évasement des lèvres, filets rapportés pour la base, etc. — qui indiquent clairement que les verres de ces deux ensembles ne peuvent pas avoir une histoire ni une provenance communes.

  • 13 Une autre région à considérer est celle à proximité des frontières du Sud-Est de la République tch (...)

10On peut prendre l’exemple des pièces de Constance (fig. 11 d) pour montrer que la question des lieux ou des régions de production des gobelets incolores à gouttes rapportées — question qui sera discutée ci-après — est également valable pour les gobelets à côtes, les gobelets à filets appliqués ondulés, les gobelets à filets lisses bleus et à filets pincés incolores, ainsi que pour les Scheuern (fig. 4). Ces quatre types sont concentrés dans les mêmes régions que les gobelets à gouttes rapportées de la région de l’Oberrhein et, comme eux, ils sont absents de la plupart des autres régions. À ce propos, on peut se référer à quatre cartes de répartition présentées lors du congrès de l’AIHV de 1991 à Vienne (Baumgartner 1993, 309-315, fig. 2-5) qui indiquent les lieux où furent trouvés ces types de verres. On observe une concentration dans la partie nord de la Suisse, dans la partie sud-ouest de l’Allemagne et dans la région voisine de l’Est de la France13. Aujourd’hui, on compte davantage de lieux de découverte, mais ils se situent toujours dans le même périmètre, et on ne retrouve pas de pièces comparables en Italie. En 1991, plusieurs archéologues italiens m’ont par ailleurs confirmé l’absence de ces types de verres (Baumgartner 1993, 314, note 8), beaucoup d’autres l’ont fait depuis, et récemment encore à l’occasion du colloque de Besançon. Ces observations livrent certainement des arguments contre l’hypothèse d’une production de ces verres — et des gobelets à gouttes rapportées de notre corpus — à Venise ou en Italie.

11D. Foy et M.-C. Bailly-Maître partent du principe que quasiment tous les gobelets à gouttes rapportées cités dans leur article ont été produits dans les régions où ils ont été trouvés, sauf ceux de la région de l’Oberrhein qui auraient tous été produits à Venise. D’un côté, elles suggèrent de la prudence dans leur argumentation : « l’origine de la vaisselle incolore est discutable » (p. 138), plus loin : « si une part des verres des XIIIe et XIVe siècles a peut-être été importée, d’autres (au moins ceux qui sont verdâtres) ont été fabriqués régionalement » (p. 138), ou encore : « Dans le Nord des Alpes, parviennent sans doute aux XIIIe et XIVe siècles les importations italiennes, mais des ateliers locaux sont capables de les reproduire, au moins dans une matière verdâtre. Des circulations transalpines d’objets, peut-être de matières premières et d’artisans sont envisageables » (p. 145). D’un autre côté, D. Foy et M.-C. Bailly-Maître ont dédié un texte plus long aux arguments en faveur d’une importation de Venise : l’existence du commerce entre Venise et les pays septentrionaux, la supposition que les gobelets à gouttes rapportées et les gobelets peints à l’émail, que l’on retrouve côte à côte dans nos régions, auraient la même provenance, c’est-à-dire Venise, et le rôle du Fondaco dei Tedeschi, comptoir des marchands allemands situé à Venise près du pont du Rialto (Foy 2004, 138).

  • 14 Voir par exemple Barovier Mentasti 1982, 23, fig. 6 : « Di provenienza ignota, forse è stato rinve (...)

12À ce stade de notre réflexion, il nous semble intéressant d’interroger les sources écrites vénitiennes traitant des activités verrières. Malgré la richesse de ces documents, il manque des informations précises sur la plupart des productions locales aux XIIIe et XIVe siècles. Concernant les gobelets à gouttes rapportées de cette même période, ne semblent être connues que les mentions « moioli … imperlati/moiolos … imperlatos » et « mogolis cum perlis » (gobelets avec perles) des années 1270 (Zecchin 1987, 6 ; Zecchin 1990, 5, 134, 136, 158, 372). D’autres comme « ciati … imperlati », « moioli … imperladi » et « cietos gropolosos/cietos perlatos » (donc à chaque fois : gobelets avec perles) (Zecchin 1987, 36, 48, 51 ; Zecchin 1990, 20, 35, 142) datent toutes du XVe siècle et ne sont donc pas d’emblée significatives pour notre propos. Toutes ces mentions ne fournissent pas la moindre information quant à la forme et aux dimensions des gobelets, à la forme, à la taille et au nombre de gouttes, à la manière de les placer sur la paraison, à la manière de fabriquer la base des gobelets, aux couleurs du verre utilisé, etc. Les rares fragments retrouvés à Venise ou à proximité sont trop petits pour livrer des informations typologiques suffisantes14, tandis que des gobelets un peu plus complets retrouvés lors de fouilles au Palazzo Ricchieri à Pordenone – pour ne prendre qu’un exemple de l’arrière-pays de Venise ‒ se distinguent nettement des gobelets de notre corpus (fig. 6) par leur forme et par la manière de placer les gouttes sur la paraison (Zuech 1997, 73, fig. 4-6, 8-9).

13Concernant les trois arguments en faveur d’une importation de Venise, cités plus haut, on pourrait répliquer que :

  • si le commerce bilatéral entre les pays septentrionaux et Venise a bel et bien existé, les sources contenant des descriptions de verres qui auraient pu partir de Venise vers le nord semblent malheureusement faire défaut.
  • ensuite, l’argument qui repose sur une association des gobelets peints à l’émail et des gobelets incolores à gouttes rapportées pour justifier une origine commune qui serait Venise (Foy 2014, p. 138) ne peut être confirmé. Par exemple, les gobelets peints à l’émail, « diffusés jusqu’aux bords de la mer Baltique et vers l’ouest jusqu’en Grande-Bretagne et au Portugal » (id., ib.) ne côtoient pas, dans ces pays, de gobelets à gouttes rapportées comparables à ceux découverts en Allemagne, en Suisse ou dans l’Est de la France. La même observation peut être faite pour les autres pièces de haute qualité (fig. 4). L’attribution à Venise des gobelets incolores à pastilles appliquées incolores ou bleues et des autres pièces mentionnées de grande qualité, découverts au Nord des Alpes, ne peut donc s’appuyer sur l’argument de leur association avec des verres émaillés.
  • enfin, concernant le Fondaco dei Tedeschi, on peut citer une source de 1282 qui mentionne une exemption fiscale pour des Allemands qui exportaient des verres vénitiens en les portant sur leur dos (vitra ad dorsum) (Zecchin 1987, 7 ; Zecchin 1989, 19). Malheureusement, nous n’avons aucune idée du type de verre dont il est question.
  • 15 La possibilité d’une production verrière fut envisagée par exemple pour Constance, voir Oexle 1986 (...)

14À notre avis, l’attribution à Venise de gobelets incolores à décor incolore ou incolore et bleu de la région de l’Oberrhein (fig. 6) n’a donc pas de base solide et incontestable, tout comme une éventuelle attribution à des verreries du Nord des Alpes. De plus, en Allemagne, en Suisse et dans l’Est de la France, ce n’est pas tant l’absence de traces d’ateliers verriers qui ne permet pas de trancher le débat (Foy 2014, 138), que l’insuffisance de matériel provenant de leurs fouilles qui pose problème : en effet, dans la seule région de la Forêt-Noire au moins 16 ateliers datent des XIIe et XIIIe siècles et, si l’on inclut ceux des XIVe et XVe siècles, on arrive à 42 (Jenisch 2015, 79, fig. 104), parmi lesquels il convient d’indiquer qu’aucun n’est situé en contexte urbain, où on peut s’attendre – comme c’est le cas en Italie ou dans le Sud de la France – à une production de verres. En contexte urbain, les fours n’auraient probablement pas servi à la fusion du verre, mais uniquement à la fabrication des objets qui nécessite des structures moins importantes. Bien sûr, la chance de retrouver, après plus d’un demi-millénaire, des traces d’une activité verrière dans ce type de contexte est minime15. Concernant les ateliers vénitiens, différentes sources mentionnent l’existence de verreries, mais aucun vestige d’atelier médiéval n’est connu à Venise (avant 1291) ou à Murano (après 1291, date du déplacement des verreries de Venise à Murano). Comme déjà signalés, les verres retrouvés à Venise et à proximité — dans la plupart des cas, brisés en petits morceaux et provenant du nettoyage des canaux — ne permettent guère une identification précise. À juste titre, D. Foy et M.-C. Bailly-Maître n’en ont pas tenu compte : tous les exemples mentionnés dans leur article et retrouvés en Italie proviennent du Centre ou du Sud de la péninsule.

15En 1988, lors de l’exposition Phoenix aus Sand und Asche, Ingeborg Krueger et moi-même avons proposé un « noch unbestimmt » (encore indéterminé) pour la région de production de la plupart des gobelets à gouttes rapportées incolores ou incolores et bleues et des autres types de verres de haute qualité. Il y avait parfois un « Deutschland ? » (avec point d’interrogation) qui accompagnait les exemplaires présentés. En 2010, dans le catalogue d’exposition sur le verre médiéval du Corning Museum of Glass, David Whitehouse – qui travailla longtemps en Italie comme archéologue et qui était un des meilleurs connaisseurs du mobilier verrier de cette région – proposait un « probably Germany » pour la plupart de ces pièces (Whitehouse 2010, 136-138, no 33-35 ; 140-145, n° 37-42 ; 151, no 48), tandis que pour un autre exemplaire (fig. 12, 1re pièce en haut à gauche), il est indiqué « Germany, Switzerland, or Italy » (Whitehouse 2010, 126, no 23) (voir fig. 12 pour quelques exemples du catalogue). En 2014, D. Foy et M.-C. Bailly-Maître n’ont pas exclu totalement la possibilité d’une production au nord des Alpes pour les gobelets incolores à gouttes rapportées, mais proposaient en définitive Venise comme lieu de production.

16En conclusion, le mobilier en verre des XIIIe et XIVe siècles du Sud-Ouest de l’Allemagne, de la Suisse et de l’Est de la France est riche, de haute qualité et singulier pour plusieurs raisons. Pour les gobelets à gouttes rapportées et les autres verres mentionnés (fig. 4), on ne connaît pratiquement pas de comparaisons. Des ateliers de verrier médiévaux ont été identifiés dans ces régions, mais leur production n’est pas vraiment connue en raison de l’absence de fouilles archéologiques. Il manque actuellement des preuves incontestables pour situer les lieux ou les régions de production. L’attribution à Venise reste, selon nous, très hypothétique. Elle est surtout basée sur la longue tradition de lui attribuer une grande partie des verres de haute qualité, tradition qui influence encore de nos jours certaines interprétations, entre autres pour les pièces des XIIIe et XIVe siècles dont il a été question ici et dont on ne connaît pas d’exemples comparables retrouvés à Venise, dans ses alentours ou dans la partie nord de l’Italie. On ne peut donc pas proposer de conclusion définitive sur la question de l’origine de ces verres, mais il faut espérer que des fouilles archéologiques et de futures recherches approfondies fourniront des réponses aux questions qui restent encore ouvertes à ce jour.

Figures

Fig. 1 – Carte avec les sites mentionnés dans l’article de D. Foy et de M.-C. Bailly-Maître (d’apr. Foy et Bailly-Maître 2014, 149, fig. 22). Points gris : mention uniquement. Points noirs : mention et illustration.

Fig. 1 – Carte avec les sites mentionnés dans l’article de D. Foy et de M.-C. Bailly-Maître (d’apr. Foy et Bailly-Maître 2014, 149, fig. 22). Points gris : mention uniquement. Points noirs : mention et illustration.

Fig. 2 – Dessins de verres provenant du Nord-Est de la France (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 137, fig. 12). À gauche : trois verres trouvés en Allemagne (1er gobelet : probablement de Speyer. Photo : d’apr. Baumgartner 2005, 68, no 4 – 2e gobelet : trouvé dans la région de Mayence/Speyer. Photo : d’apr. Baumgartner 2005, 86-87, no 25 – 3e gobelet : trouvé dans l’archidiocèse de München-Freising, conservé au Musée diocésain de l’archidiocèse München-Freising ; voir Gai 2001, 152, 263, 344, no VI.1.2. Photo : E. Baumgartner).

Fig. 2 – Dessins de verres provenant du Nord-Est de la France (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 137, fig. 12). À gauche : trois verres trouvés en Allemagne (1er gobelet : probablement de Speyer. Photo : d’apr. Baumgartner 2005, 68, no 4 – 2e gobelet : trouvé dans la région de Mayence/Speyer. Photo : d’apr. Baumgartner 2005, 86-87, no 25 – 3e gobelet : trouvé dans l’archidiocèse de München-Freising, conservé au Musée diocésain de l’archidiocèse München-Freising ; voir Gai 2001, 152, 263, 344, no VI.1.2. Photo : E. Baumgartner).

Fig. 3 – Détail de la carte fig. 1, modifié par l’ajout de la frontière du XIIIe siècle et par les ronds gris pour la partie nord-est de la France actuelle, les carrés pour l’Allemagne et les triangles pour la Suisse. Les noms des sites sont indiqués sur la fig. 1.

Fig. 3 – Détail de la carte fig. 1, modifié par l’ajout de la frontière du XIIIe siècle et par les ronds gris pour la partie nord-est de la France actuelle, les carrés pour l’Allemagne et les triangles pour la Suisse. Les noms des sites sont indiqués sur la fig. 1.

Fig. 4 – Verres des XIIIe et XIVe siècles typiques de l’Allemagne, la Suisse et l’Alsace (photos : d’apr. Baumgartner, Krueger 1988).

Fig. 4 – Verres des XIIIe et XIVe siècles typiques de l’Allemagne, la Suisse et l’Alsace (photos : d’apr. Baumgartner, Krueger 1988).

Fig. 5 – Variantes principales de gobelets à gouttes rapportées (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 146, fig. 21, échelle des verres modifiée). Les exemplaires colorés sont à comparer, ils proviennent de Corinthe (rose) ; d’Italie (vert) ; d’Asie Mineure, Syrie et mer Noire (gris) ; du Sud de la France (jaune). Les exemplaires A4 (Paris) et A5, C2, G2, I, J et le Krautstrunk (Alsace) font partie du groupe « Allemagne, Suisse, Alsace » non concerné par ces comparaisons. Vue synoptique des gobelets à pastilles rapportées (l’échelle indiquée est valable pour les dessins et non pour les photos).

Fig. 5 – Variantes principales de gobelets à gouttes rapportées (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 146, fig. 21, échelle des verres modifiée). Les exemplaires colorés sont à comparer, ils proviennent de Corinthe (rose) ; d’Italie (vert) ; d’Asie Mineure, Syrie et mer Noire (gris) ; du Sud de la France (jaune). Les exemplaires A4 (Paris) et A5, C2, G2, I, J et le Krautstrunk (Alsace) font partie du groupe « Allemagne, Suisse, Alsace » non concerné par ces comparaisons. Vue synoptique des gobelets à pastilles rapportées (l’échelle indiquée est valable pour les dessins et non pour les photos).

Fig. 6 – Gobelets à pastilles rapportées des XIIIe et XIVe siècles trouvés en Allemagne, en Suisse et en Alsace (Photos et dessins : d’une part d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 137, fig. 12, d’autre part d’après différentes sources mentionnées en notes infrapaginales 1-8. Dessins des n° 11 et 13 : E. Baumgartner).

Fig. 6 – Gobelets à pastilles rapportées des XIIIe et XIVe siècles trouvés en Allemagne, en Suisse et en Alsace (Photos et dessins : d’une part d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 137, fig. 12, d’autre part d’après différentes sources mentionnées en notes infrapaginales 1-8. Dessins des n° 11 et 13 : E. Baumgartner).

Fig. 7 – Gobelets trouvés dans le Midi de la France (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 130 : fig. 5-6, 132 : fig. 8, 134 : fig. 10).

Fig. 7 – Gobelets trouvés dans le Midi de la France (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 130 : fig. 5-6, 132 : fig. 8, 134 : fig. 10).

Fig. 8 – Gobelets trouvés à Prague (d’apr. Žďárská 2014, 63, fig. 42).

Fig. 8 – Gobelets trouvés à Prague (d’apr. Žďárská 2014, 63, fig. 42).

Fig. 9 – Gobelets trouvés en Italie (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 139, fig. 13).

Fig. 9 – Gobelets trouvés en Italie (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 139, fig. 13).

Fig. 10 –Gobelets retrouvés en Turquie et en Russie (a), et en Syrie (b et c) (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 141-144, fig. 15-16, 18-19).

Fig. 10 –Gobelets retrouvés en Turquie et en Russie (a), et en Syrie (b et c) (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 141-144, fig. 15-16, 18-19).

Fig. 11 – a, b, c - Tarquinia, Palazzo Vitelleschi (d’apr. Baumgartner, Krueger 1988, 44-46, fig. 43-45) ; d - Constance, différentes adresses (d’apr. Röber 2015, 58-59).

Fig. 11 – a, b, c - Tarquinia, Palazzo Vitelleschi (d’apr. Baumgartner, Krueger 1988, 44-46, fig. 43-45) ; d - Constance, différentes adresses (d’apr. Röber 2015, 58-59).

Fig. 12 – Choix de verres sans provenance connue, montrés en 2010 au Corning Museum of Glass lors de l’exposition Medieval Glass for Popes, Princes and Peasants (photos : d’apr. Whitehouse 2010).

Fig. 12 – Choix de verres sans provenance connue, montrés en 2010 au Corning Museum of Glass lors de l’exposition Medieval Glass for Popes, Princes and Peasants (photos : d’apr. Whitehouse 2010).

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Notes

1 Communication personnelle de Ilze Reinfelde (Département archéo-logique, Musée historique de Riga) datée du 9 mai 2016, concernant des exemples non publiés.

2 Voir par exemple un gobelet incolore intact qui servit comme reliquaire dans la chapelle St. Katharina à Inwil, canton de Lucerne (Erzinger, Bill 1990, 113, fig. 25).

3 Schneider 1980, 218, fig. 2a ; 220, fig. 4 ; 221, fig. 7.

4 Baumgartner, Krueger 1988, 198-199, no 174.

5 Schneider 1980, 223, fig. 13.

6 Gross 2015, 120, fig. 176 ; Nölke 2015, 170, fig. 239.

7 Fuchs 1936/37, 123 (Dessin fig. 5 : Erwin Baumgartner. La disposition des rangées de gouttes appliquées bleues est une supposition).

8 Baumgartner, Krueger 1988, 204-206, no 184.

9 Lehmann 1999, 158, fig. 161 (Dessin fig. 5 : Erwin Baumgartner).

10 Baumgartner 2005, 90 et 253-254, no 31 ; 88 et 253-254, no 26 ; 91 et 254-255, no 32.

11 L’échelle des dessins – qui n’était pas la même pour toutes les pièces de cette planche – a été unifiée (sauf celle des dessins des verres d’Asie Mineure, de Syrie et de la mer Noire D1, D2 et E) en vue des comparaisons qui vont suivre.

12 Ce sont des pièces que j’ai pu étudier sur place avec le responsable des fouilles, David Whitehouse, en 1987.

13 Une autre région à considérer est celle à proximité des frontières du Sud-Est de la République tchèque, du Sud-Ouest de la Slovaquie, du Nord-Est de l’Autriche et du Nord-Ouest de la Hongrie. Sur trois des cartes de répartition mentionnées (Baumgartner 1993, 311-315, fig. 3-5), des indications, pour cette région, concernent des Scheuern, un gobelet avec filets appliqués ondulés et des gobelets à côtes. Pour des pièces comparables (des Scheuern) publiées récemment, voir par exemple Sedláčková et al. 2015, 403, fig. 2, no 6-8.

14 Voir par exemple Barovier Mentasti 1982, 23, fig. 6 : « Di provenienza ignota, forse è stato rinvenuto nella laguna di Venezia », « provenance inconnue, peut-être retrouvé dans la lagune de Venise » ; Minini 2003, 72, fig. 2, no 3 ; Pause 1996, fig. 33, no 1-7.

15 La possibilité d’une production verrière fut envisagée par exemple pour Constance, voir Oexle 1986, 230-231.

Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Carte avec les sites mentionnés dans l’article de D. Foy et de M.-C. Bailly-Maître (d’apr. Foy et Bailly-Maître 2014, 149, fig. 22). Points gris : mention uniquement. Points noirs : mention et illustration.
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 174k
Titre Fig. 2 – Dessins de verres provenant du Nord-Est de la France (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 137, fig. 12). À gauche : trois verres trouvés en Allemagne (1er gobelet : probablement de Speyer. Photo : d’apr. Baumgartner 2005, 68, no 4 – 2e gobelet : trouvé dans la région de Mayence/Speyer. Photo : d’apr. Baumgartner 2005, 86-87, no 25 – 3e gobelet : trouvé dans l’archidiocèse de München-Freising, conservé au Musée diocésain de l’archidiocèse München-Freising ; voir Gai 2001, 152, 263, 344, no VI.1.2. Photo : E. Baumgartner).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 431k
Titre Fig. 3 – Détail de la carte fig. 1, modifié par l’ajout de la frontière du XIIIe siècle et par les ronds gris pour la partie nord-est de la France actuelle, les carrés pour l’Allemagne et les triangles pour la Suisse. Les noms des sites sont indiqués sur la fig. 1.
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 63k
Titre Fig. 4 – Verres des XIIIe et XIVe siècles typiques de l’Allemagne, la Suisse et l’Alsace (photos : d’apr. Baumgartner, Krueger 1988).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 326k
Titre Fig. 5 – Variantes principales de gobelets à gouttes rapportées (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 146, fig. 21, échelle des verres modifiée). Les exemplaires colorés sont à comparer, ils proviennent de Corinthe (rose) ; d’Italie (vert) ; d’Asie Mineure, Syrie et mer Noire (gris) ; du Sud de la France (jaune). Les exemplaires A4 (Paris) et A5, C2, G2, I, J et le Krautstrunk (Alsace) font partie du groupe « Allemagne, Suisse, Alsace » non concerné par ces comparaisons. Vue synoptique des gobelets à pastilles rapportées (l’échelle indiquée est valable pour les dessins et non pour les photos).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 171k
Titre Fig. 6 – Gobelets à pastilles rapportées des XIIIe et XIVe siècles trouvés en Allemagne, en Suisse et en Alsace (Photos et dessins : d’une part d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 137, fig. 12, d’autre part d’après différentes sources mentionnées en notes infrapaginales 1-8. Dessins des n° 11 et 13 : E. Baumgartner).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 150k
Titre Fig. 7 – Gobelets trouvés dans le Midi de la France (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 130 : fig. 5-6, 132 : fig. 8, 134 : fig. 10).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 110k
Titre Fig. 8 – Gobelets trouvés à Prague (d’apr. Žďárská 2014, 63, fig. 42).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 46k
Titre Fig. 9 – Gobelets trouvés en Italie (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 139, fig. 13).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 67k
Titre Fig. 10 –Gobelets retrouvés en Turquie et en Russie (a), et en Syrie (b et c) (d’apr. Foy, Bailly-Maître 2014, 141-144, fig. 15-16, 18-19).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-10.jpg
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Titre Fig. 11 – a, b, c - Tarquinia, Palazzo Vitelleschi (d’apr. Baumgartner, Krueger 1988, 44-46, fig. 43-45) ; d - Constance, différentes adresses (d’apr. Röber 2015, 58-59).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-11.jpg
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Titre Fig. 12 – Choix de verres sans provenance connue, montrés en 2010 au Corning Museum of Glass lors de l’exposition Medieval Glass for Popes, Princes and Peasants (photos : d’apr. Whitehouse 2010).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19522/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 309k

Auteur

Chercheur indépendant, Bâle (Suisse).

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

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