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Petite encyclopédie du Grand Sud de Madagascar

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Jean-Michel Lebigre

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Texte intégral

1Ba, babo, baboha, baboke, babona, balo, nako : Ce nom est donné avec ses dérivés à des ignames sauvages endémiques (genre Dioscorea, famille des Dioscoreaceae) poussant en forêt et surtout utilisées pour l’alimentation en période de disette.

La région d’Androka

Le découpage administratif de l’Atsimo Andrefana

Le parc National d’Andohahela

La région Androy

Les communes du ivondronana d’Ankazoabo

L’énigme des Avicennia surdune

Structure d’une barkhane littorale ►

2Babaria [23°55’S, 46°26’E] : Cette toute petite localité de la commune d’Elonty (fivondronana d’Amboasary Atsimo) a donné son nom à la feuille L59 de la carte FTM au 1/100 000e.

3Bageda : Ipomoea batatas L. (Convolvulaceaea), la patate douce, plante d’origine américaine est très cultivée dans le Sud de Madagascar. Dans l’Androy, il existe un interdit, celui de faire sécher les patates douces. On croit en effet que le fait de faire sécher ce tubercule est responsable des sécheresses. Cela est la cause d’un préjudice pour les planteurs tandroy qui ne peuvent ainsi pas conserver leur récolte (Lupo Ravelorimanana, 1995).

4Baiboho : Ce nom est donné à Madagascar aux alluvions du bord des cours d’eau et par extension aux terres inondables mises en culture qui leur correspondent ; les sols correspondant à ces alluvions sont fertiles et donc convoités dès qu’il y a possibilité d’avoir le contrôle de l’eau (► irrigation). Les baiboho s’opposent aux tany le et aux tany maiky.

5Bajau/Orang Badjo : Ce terme générique s’applique aux anciens peuples de la mer en Indonésie (détroit de Malacca, Kalimantan, Sabah, Flores, Sulawesi), aux Philippines (archipel des Sulu), voire au Myanmar et en Thaïlande (Mokken de l’archipel des Mergui). Leur tradition fixe leur origine à Johore sur la péninsule malaise. On les a définis comme des nomades ou semi-nomades. En fait, ils n’ont toute leur vie comme habitation que leurs bateaux avec lesquels ils se déplacent de façon plus ou moins aléatoire. On parle aujourd’hui d’Orang Laut (hommes de la mer) ou également de Sekak ou Orang Sekak à Bangka et Belitung. Les Vezo possèdent des points communs avec les coutumes des Sekak pour tout ce qui concerne la navigation mais aussi dans la manière d’enterrer les morts la tête orientée à l’Ouest. Vezo et Sekak apparaissent comme des minorités dans une société plus large qui a imposé sa langue. Cependant quelques rares particularités linguistiques les rapprochent. Cela a fait dire que les Vezo étaient les descendants métissés des Bajau. Otto Dahl (1991) va jusqu’à penser que les Bajau furent les transporteurs à Madagascar des Ma’anyan, ancêtres des Malgaches, vivant en partie dans le Sud-Est de Kalimantan.

6Bakakely : Ce nom est donné à Tribulus cistoïdes L., une plante herbacée rampante à large distribution de la famille des Zygophyllaceae, connue pour ses épines qui occasionnent de douloureuses piqûres aux plantes des pieds les plus fragiles.

7Balahazo : 1. Le manioc est une plante introduite d’Amérique. Dans la région de Tuléar, la consommation de manioc serait 5 fois plus élevée que celle des autres régions de Madagascar. Ce tubercule représenterait en effet plus du quart des calories consommées par la population. On note que plusieurs variétés de manioc doux sont cultivées dans la région comme le menalaingo, le bemandaly, le beambon et le madarasy. Une variété amère destinée à la vente en dehors de la région, le mangononoka, est cultivée le long de la RN7. 2. [en argot citadin bôksa, terme qui s’applique également au manioc (Sambo, 2001)] : ce nom est parfois donné au ringa.

8Baleine : Plusieurs espèces de baleines et de cachalots (Eubalaena australis ou baleine franche australe, Balaenoptera musculus brevicauda ou baleine pygmée bleue, Balaenoptera physalus ou rorqual commun, Balaenoptera bonaerensis, Physeter macrocephalus ou grand cachalot.) transitent ou se reproduisent dans les eaux côtières du Sud de Madagascar mais ce sont les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) qui constituent les principales vedettes de l’activité de loisir consistant en l’observation des baleines de juin à octobre. Cette dernière s’est développée à Anakao et accessoirement à Faux-Cap. Capmartin (1810) note que la baie de Saint-Augustin est fréquentée par « d’énormes baleines ». Faute de chasser les baleines, la population côtière consomme la chair des baleines échouées ce qui conduit parfois à des intoxications collectives mortelles. La catastrophe du Gulser Ana en 2009 a provoqué une mortalité accrue chez les baleines concernées au travers de la chaîne alimentaire. ► baleiniers, Megaptera.

9Baleinier : Tout au long du XIXe siècle, il y a eu de nombreux contacts entre la population locale et les baleiniers autour de Tuléar : « Vers le milieu du dernier siècle, il est venu un assez grand nombre de baleiniers américains dans le Canal de Mozambique où ils péchaient la Baleine australe ainsi que le Cachalot ; en 1883, il y en a eu jusqu’à six dans la baie de Saint-Augustin… » (Alfred Grandidier, Ethnologie de Madagascar, 1908). Tuléar est alors considérée comme un point d’hivernage important pour ces chasseurs de baleines.

10Bal-poussière : Cet ancien terme réunionnais désignait les bals donnés hors de la maison, par opposition aux bals de salon. Il a été repris par Julien Mallet (2009). Il s’applique ici à des fêtes de village ou de quartier urbain périphérique dans lesquelles, dans une ambiance poussiéreuse et alcoolisée, se presse la foule autour de petits orchestres itinérants, pour écouter et danser le tsapiky.

11Banaike : Ce nom est donné à une polyphonie vocale tandroy. Ce rythme a été popularisé plus particulièrement par Tearano.

12Banque : Aux côtés du Comptoir National d’Escompte de Paris et du Crédit Foncier de Madagascar, la Banque de Madagascar et des Comores a été représentée à Tuléar et Fort-Dauphin de 1926 à 1977. Jusqu’en 1962, elle avait été chargée d’émettre la monnaie. Au moins 3 principales banques sont actuellement représentées dans le Sud de Madagascar : BFV-Société Générale, BNI-Le Crédit Lyonnais et Bank of Africa. Elles disposent de distributeurs de billets.

13Banyan [en malgache : fihamy, adabo, nonoky] : Ce nom est donné à de grands arbres du genre Ficus représenté par plusieurs espèces dans la région : F. antandronarum Berg., F. baronii Bak., F. cocculifolia Bak., F. grevei H. Perr., F. megapoda Bak. En ce qui concerne la région de Tuléar, le plus impressionnant, ou à défaut le mieux connu, se trouve à Miary : c’est un arbre planté du temps de la royauté Andrevola sur les lieux où la jeune Revola du clan des Ntsasake fut sacrifiée, enterrée vivante. Celui d’Ankililoaka est également célèbre.

14Baobab : Le Sud de Madagascar est un espace intéressant pour observer plusieurs représentants du genre Adansonia. Sur les 8 espèces de ce genre de Bombacaceae (désormais rattachées aux Malvaceae) sept sont observables à Madagascar (6 endémiques et une partagée avec l’Afrique). Adansonia rubrostipa (autrefois A. fony) est surtout caractéristique du fourré xérophile. A. za, plus gros, est assez proche botaniquement et se trouve plutôt au sud de Tuléar. On observe A. madagascariensis et A. grandidieri dans le Menabe et autour du Mangoky. On consomme les fruits de baobab notamment en faisant des « jus de baobab » actuellement en vogue dans certains bars. Des cicatrices rectilignes visibles sur le tronc indiquent que l’on a creusé des trous dans lesquels ont été plantés des piquets horizontaux utilisés pour monter cueillir les fruits. On utilise également l’aubier du fony pour faire un revêtement des parois des cases vezo tandis que l’écorce sert à la confection de liens pour gréer les pirogues. À partir du bois bouilli dans l’eau, on fabrique une décoction destinée à faire passer les rhumes et la fièvre (B. Koechlin, 1975 : 39). On désigne sous le nom d’olabositra une espèce comestible de champignon propre aux baobabs.

15Bara : Surtout connus par les travaux de Jacques Faublée (1947-1954), les Bara sont considérés comme un groupe d’éleveurs-cultivateurs ayant de nombreuses similitudes avec les peuples agro-pasteurs d’Afrique de l’Est. Leur tradition orale semble accréditer cette origine africaine mais il y a lieu d’être prudent, vu l’importance chez eux de coutumes liées à l’Asie méridionale. Au XVIe siècle, les Zafimanely, une dynastie possédant sans doute une filiation avec des naufragés gujarati arrivés dans le Sud-Est de Madagascar, s’est probablement imposée à divers petits groupes guerriers venus de l’Ouest pour s’établir dans les vallées de l’Itomampi et de l’Ionaivo, celles de l’Ihosy et du haut Mangoky, un affluent de l’Onilahy. L’expansion bara ultérieure marque l’éclatement de la royauté Zafimanely en différents royaumes rivaux. On distingue désormais les Bara Imamono d’Ankazoabo, les Bara Vinda de Benenitra, les Bara Be d’Ihosy et les Bara Iatsantsa d’Ivohibe. Ces migrations à partir du Sud-Est de Madagascar les conduisirent à repousser brutalement les Masikoro vers l’Ouest au cours du XIXe siècle. Une alliance de certains chefs avec l’armée merina établie à Tuléar, permit aux Bara de trouver à la fin du XIXe siècle un débouché portuaire indispensable à l’importation d’armes (Gautier, 1895). On a par ailleurs souvent tendance à oublier le savoir-faire cultural des Bara capables d’aménager de magnifiques rizières comme de produire du maïs et du manioc. On a fait aux Bara la réputation d’un peuple belliqueux ; de fait, certains souverains donnèrent du fil à retordre à l’Armée française lors de la phase initiale de la colonisation. Si Impoinimerina reconnut rapidement et habilement l’autorité de la France, au contraire Laitafika s’engagea dans un conflit sans issue qui lui valut d’être capturé puis exécuté. L’Ibara couvre aujourd’hui, totalement ou au moins partiellement, plusieurs fivondronana : Ankazoabo, Sakaraha, Benenitra, Beroroha, Betroka, Ihosy et Ivohibe. (p. 213)

16Bararata : Les roseaux (Phragmites mauritianus Kunth., Ph. australis Trin.) ou bararata sont abondamment utilisés dans la construction de l’habitat traditionnel.

17Baravo : Ce nom est donné à la Pointe Barrow formée par des beach-rocks (Battistini, 1964b), située en face de Nosy Manitsa.

18Barkhane : Ce type de dune est abondant notamment dans le delta du Fiherenana et dans celui de la Linta. Une barkhane a une forme en croissant dont les deux pointes sont orientées dans la direction du vent dominant. Le versant sous-le-vent est abrupt et sans consistance. Le versant au-vent, en pente douce, est formé de sable tassé. Les barkhanes ayant besoin d’une surface indurée pour se mettre en place et se déplacer, les tannes et pseudo-tannes des marais tropicaux à mangrove leur fournissent un excellent plancher. C’est le cas ici à Tuléar et à Androka où l’on peut observer des groupes de barkhanes « en vol de canards ». (p. 41)

19Barn Hill [23°33’15’’S, 43°44’36’’E] : Sur les cartes anciennes, ce lieu apparaît également sous le nom de Pointe Escarpée et de Mont Anandria. C’est un promontoire calcaire d’une centaine de mètres de haut au maximum, séparant l’embouchure de l’Onilahy sur sa rive droite et la flèche sableuse de Sarodrano. « On dirait que Dieu a élevé tout exprès à l’entrée de la baie un rocher énorme, très haut, taillé à pic du côté de la mer, qui forme un rempart formidable qu’on pourrait fortifier au sommet et d’où l’on mitraillerait toute la baie » (Luis Mariano). Sur le sommet, couvert de bush, on trouvait de beaux cristaux de calcite.

20Barrow (Pointe) : Ce nom a été donné par les Européens qui s’y étaient établis au XIXe siècle au comptoir qui se trouvait sur le cap Baravo en face de Nosy Manitsa. Il pourrait en fait s’agir du village de Fenambosy.

21Basibasy [22°10’S, 43°29’E] [litt. « les fusils »] : Cette commune rurale du fivondronana de Morombe est peuplée d’environ 12 000 h. Elle a donné son nom à la feuille C55 de la carte FTM au 1/100 000e. Le bourg se situe à une trentaine de km au SO de Befandriana Atsimo. Avant la colonisation y résidait le roi de la dynastie Andrevola du Nord, Retivoke. Des pistes à charrette permettent de rejoindre la baie des Assassins. On y cultive du riz, du maïs et du manioc. Un vaste gisement d’ilménite correspondant à un ancien rivage y a été découvert qui pourrait donner lieu à une exploitation.

22Basimena : Ce rituel pratiqué en Androy est fondé sur des chants et des danses, permettant de remettre un peu d’argent à des personnes de la famille d’un défunt. Désigne aussi ce cadeau en argent.

23Bassin sédimentaire : Le bassin sédimentaire occidental couvre l’essentiel de la région de Tuléar. Il a commencé à se former au Carbonifère et au Permien donnant les séries qui affleurent à l’Est (Isalo, Sakoa). Les séries les plus récentes affleurent quant à elles à l’Ouest. Grossièrement le bassin est monoclinal avec des couches légèrement inclinées vers le canal de Mozambique. Cela est à l’origine des reliefs de cuesta. Dans le détail, il est perturbé par des failles à forts rejets. Quelques diapirs profonds sont susceptibles de contenir des réserves d’hydrocarbures.

24Bastard (Eugène-Joseph, 1865-1910) : Cet explorateur, naturaliste, paléontologue, photographe et administrateur colonial français. découvre une partie du Sud de Madagascar en 1896, comme chargé de mission du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Dans une note, les Annales de Géographie (1900, vol. 9, n °45 : p. 285) font mention de son exploration en 1899 du pays Mahafaly « … longtemps connu pour la région la plus impénétrable de Madagascar, à cause du caractère intraitable de ses habitants ». « Quand il revint à Tullear, il avait accompli un itinéraire de plusieurs centaines de kilomètres, et avait pu dresser une carte… ». En 1902, il est nommé administrateur à Ankazoabo, en 1904 à Midongy, en 1905 à Betroka. Humaniste rusé, il a laissé des écrits plaisants, notamment ceux de sa négociation avec le roi Refotaka ainsi qu’une brève description de Tuléar lors de son départ en mission (Bastard, 1900-01). Il est mort du tétanos alors qu’il était administrateur, chef de la province de Fort-Dauphin en 1910. Il a donné son nom, déformé en Bostard, à une rue animée du quartier de Tsianaloka à Tuléar : la rue de l’Explorateur Bostard.

25Bataillon de Tirailleurs malgaches : Les 12e et 73e bataillons de Tirailleurs malgaches sont les plus célèbres corps d’engagés malgaches au cours de la Première Guerre mondiale. L’insigne du 12e était curieusement un tigre. On a donné le nom du 12e bataillon à une rue de Tuléar. Celui-ci s’illustra notamment lors des batailles du Chemin des Dames (mai 1917), de Rocourt (juin 1918), de Dommiers (juillet 1918) ou encore de Terny Sorny (septembre 1918) (voir le site www. tiraera. histegeo. org).

26Batracien : Le Sud subaride de Madagascar n’a pas la chance de l’Est forestier : jusqu’à nouvel ordre, les batraciens y sont rares (Gardner & Jasper, 2009).

27Laliostoma labrosum Cope, Mantella expectata Busse & Böhme, Ptychadena mascareniensis Duméril & Bibron, Scaphiophryne brevis Boulenger et S. gottlebei Busse & Böhme en sont 5 représentants endémiques qu’on peut observer à proximité des flaques formées lors de rares averses.

28Batrake : Ce masque de farine de manioc est porté sur le visage par les jeunes mères venant d’accoucher.

29Batrelaky : Ce rythme musical est caractéristique du Sud-Est de Madagascar.

30Batterie (La) : Ce lieu proche du centre de Tuléar est désigné sur la carte de la Mission Grandidier et Baldhauff (1901) comme la Pointe Barracouta connue pour son phare qui signale l’entrée nord du lagon. C’est là qu’une batterie de canons fut installée par les Vichystes pour défendre Tuléar d’un éventuel débarquement anglosud-africain qui eut finalement lieu dans le Nord de Madagascar. Le site présente une grande plage de sable fin et de magnifiques barkhanes mais il n’y a pas d’équipements touristiques. La plage a une réputation d’insécurité fondée sur des vols et sur plusieurs crimes dont celui de Johanna Delahaye et Gérald Fontaine. Les courants y sont violents et limitent la baignade. Un faly alimentaire y est par ailleurs attaché.

31Battistini (René) : Ce géographe français né en 1928 mena des recherches au cours des années 1950 et au début des années 1960 dans le Sud malgache pour le compte de l’Orstom.. Il est l’auteur de nombreux articles et de deux ouvrages majeurs consacrés au sud de Madagascar (voir bibliographie).

32Bauxite : Diverses ébauches de cuirassements bauxitiques sont observables dans la plaine côtière principalement aux environs de Manantenina (Peyrot, 1974). Selon la société Aziana, ils s’étendraient sur 237 km2. Rio Tinto a estimé à cent millions de tonnes de minerai le potentiel exploitable (US Geological Survey 2003). Depuis 2015, la société indienne Tankys est devenu le nouveau maître d’oeuvre d’un projet d’exploitation.

33Bazary’be [litt. « Le Grand Marché »] : Ce nom est donné au marché central de Tuléar et au quartier qu’il forme. Il va du tamarinier à l’avenue du Gouverneur Campistron.

34Beabobo [24°54’S, 44°47’E] [litt. « beaucoup de lait caillé »] : Cette commune du fivondronana de Beloha compte environ 8 500 habitants répartis en 6 fokontany sur 414 km2 (SIRSA, 2006). La grande majorité de la population est composée de Tandroy. Manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, le niébé et le voandzou. L’élevage bovin y est bien développé. On y trouve 4 écoles primaires.

35Beach-rock : Les grès de plage ou beach-rocks sont des indurations gréso-calcaires flandriennes ou postflandriennes, généralement peu épaisses, inclinées vers la mer, se développant sur les cordons littoraux. Dégagées par l’érosion, elles peuvent révéler une évolution de la ligne de rivage et se trouver en position d’arrécifes. On peut considérer ces formations comme fréquentes sur tout le littoral sud et sud-occidental du delta du Mangoky à Tôlagnaro (Battistini, 1984b).

36Beadabo [22°32’S, 46°38’E] [litt. « de nombreux adabo »] : cette localité située non loin d’Analavoka dans le fivondronana d’Ihosy a donné son nom à la feuille M56 de la carte FTM au 1/100 000e.

37Beahitse [24°10’S, 44°26’E] [litt. « beaucoup d’herbes à pâturer »] : Cette commune du fivondronana d’Ampanihy est située sur la RN10.

38Beampingaratra [24°30’S, 46°49’E] : Ce massif montagneux anosyen culmine à 1 957 m. Il est couvert d’épaisses forêts pluviales, séparant les vallées du haut Mandrare et de la Mananara, son affluent, de celles de l’Efaho et de la Manampanihy. On considère généralement qu’il s’agit d’un horst (Peyrot, 1974). Il est en partie couvert par le parc national d’Andohahela.

39Beampombo I [23°06’S, 45°47’E, 750 m] [litt. « abondance d’ampombo, le résidu du décorticage du riz »] : Cette commune d’environ 7 000 habitants (2001) appartient au fivondronana de Betroka. La population est répartie sur 572 km2 et 7 fokontany.

40Beampombo II [23°36’S, 45°33’E, 597 m] : Cette commune d’environ 5 000 habitants (2001) se situe dans le fivondronana de Betroka. La population est répartie sur 378 km2 et 5 fokontany.

41Beangata : Senne de plage. pêche.

42Beantake [23°47’S, 44°18’E] [litt. « abondance d’antake »] : Cette commune du fivondronana de Betioky Atsimo se situe à 10 km de Betioky. Elle est peuplée d’environ 10 000 habitants répartis sur 320 km2 (SIRSA, 2006), en majorité des Mahafaly. Manioc, maïs, patate douce et riz sont les cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, le niébé et les lentilles.

43Beavoha : 1. [23°35’S, 44°41’E, 150 m] [litt. « de nombreux avoha »] : Cette commune d’environ 8 000 habitants (2001) dans le fivondronana de Betioky Atsimo est située sur un bras de l’Onilahy. 2. C’est aussi le nom d’un aven où l’on a découvert un squelette de Megaladapis edwardsi.

44Befanamy [23°18’S, 043°42’E] [litt. « le grand fanamy »] : Ce quartier suburbain de Tuléar est situé le long de la route de Miary. Le centre zootechnique de Befanamy a été créé aux portes de Tuléar en 1897 au début de la colonisation. Il eut son heure de célébrité grâce à sa ferme aux autruches.

45Befandefa (Morombe II) [22°08’S, 43°18’E] [litt. « de nombreux fusils (fandefa) » mais cela peut faire également allusion à des récoltes de manioc] : Cette commune du fivondronana de Morombe, dont le bourg principal est situé sur la baie des Assassins, est peuplée de 13 000 habitants, presque exclusivement des Vezo, répartis sur 412 km2. Les principales activités sont la pêche et accessoirement la production de manioc et de maïs. La commune compte plusieurs écoles primaires et une école secondaire. La question de l’insécurité s’y est souvent posée (SIRSA, 2006). Cette localité a donné son nom à la feuille B55 de la carte FTM au 1/100 000e.

46Befandriana : 1. Befandriana Atsimo [22°06’S, 43°53’E] [litt. « le grand (village) qui dort en paix »] : Cette commune du fivondronana de Morombe, située sur la RN9 et la rivière Befandriana, est peuplée d’environ 19 000 habitants. Au départ, il s’agit d’un poste militaire créé en 1898. En 1906, Befandriana devient chef-lieu de district à la place d’Ambohibe, et cela jusqu’en 1923 date à laquelle Morombe prend le dessus. Une paroisse catholique y a été créée en 1956. Elle a donné son nom à la feuille D55 de la carte FTM au 1/100 000e. 2. Befandriana : ce petit cours d’eau orienté SSE-NNE à écoulement endoréique, se perd dans les sables sans atteindre le canal de Mozambique, après avoir traversé la commune de Befandriana Atsimo.

47Befotaka (baie de) : [litt. « beaucoup de boue »] ► Baie de Tsingilofilo.

48Begogo [23°29’S, 46°42’E] [litt. « de nombreux gogo »] : Cette commune enclavée du fivondronana d’Iakora, s’étend sur 1 650 km2 le long de l’Ionaivo, au sud d’Iakora. Elle est peuplée de 12 300 habitants (SIRSA, 2006). Sa population est majoritairement formée de Bara, de Betsileo et d’Antaisaka. Les cultures vivrières principales sont le riz, le manioc, la patate douce et le maïs. S’y ajoutent des cultures commerciales comme l’arachide, les haricots et la banane. L’élevage bovin y est important. La forêt couvre près de 50 % de la commune.

49Behara [24°57’S, 46°23’E] [litt. « de nombreux hara »] : Cette commune de l’Anosy est située dans la vallée du Mandrare à quelques km au nord d’Amboasary Atsimo. Elle est connue pour ses grandes plantations de sisal et les usines qui y sont liées, beaucoup moins pour son périmètre rizicole inondé. C’était un poste militaire bien avant le développement d’Amboasary mais cette cité située sur la RN13 a progressivement pris le pas sur Behara. La commune disposait autrefois d’un aéroport et même d’un aéro-club (années 1950). Sa superficie serait de 1 036 km2 pour 20 000 habitants répartis en 31 fokontany. La population se partage entre Tandroy, majoritaires, Tanosy et Betsileo. On y trouve un seul collège et il n’y a pas l’électricité. Les principales cultures vivrières y sont le riz, le manioc et le maïs, et les cultures commerciales : le sisal, l’arachide et la canne à sucre. L’insécurité y pose des problèmes (SIRSA, 2006).

50Beheloka ou Beheloke [23°54’S, 43°40’E] [litt. « la grande courbure » par référence à la très belle plage qu’on y trouve] : Cette commune appartient au fivondronana de Betioky. Ce village de pêcheurs est situé entre Anakao et Itampolo sur la côte mahafaly. Un poste militaire y fut établi en décembre 1900 par Lyautey. Cette commune très étendue est peuplée d’environ 14 000 habitants, en majorité Sara, répartis sur 13 fokontany et 2 890 km2 (SIRSA, 2006). Manioc, patate douce et maïs sont les principales cultures vivrières auxquelles s’ajoutent le niébé et les lentilles. L’élevage et la pêche y sont bien développés. Le potentiel touristique y est intéressant en dépit de l’isolement.

51Behisatsy ou Behisatra [21°48’S, 45°07′ E] [litt. « de nombreux hisatsy »] : Cette commune rurale du fivondronana de Beroroha est peuplée d’environ 9 800 habitants pour 1 870 km2 (SIRSA, 2006). La population est essentiellement formée de Bara et d’Antesaka. Les principales activités sont la riziculture et l’élevage bovin. La commune compte une école secondaire.

52Behompy [23°14’S, 43°51’E] : Cette commune du fivondronana de Toliara II est peuplée d’environ 7 000 habitants. Le petit bourg se situe sur la rive gauche du Fiherenana. Sur le causse, on peut voir un des avens les plus proches de Tuléar [23°14’50’’S, 43°51’47’’E].

53Bekily : 1. [litt. « de nombreux kily »] ► Morafeno Bekily. 2. C’est un des 4 fivondronana de l’Androy. Il couvre 5 017 km2 et aurait compté 124 000 habitants en 2001. Les autres communes du fivondronana de Bekily sont : Ambahita, Ambatosola, Anivorano Mitsinjo, Anja Nord, Ankaranabo Nord, Antsakoamaro, Bekitro, Belindo, Beraketa, Beteza, Bevitiky, Mahasoa, Manakompy, Maroviro, Morafeno Bekily, Tanambao Tsirandrana, Tanandava, Tsikolaky, Vohimanga. (p. 50)

54Bekitro [24°33’S, 45°18’E] [litt. « le grand sabot »] : Cette commune du fivondronana de Bekily est située au centre d’un triangle Tranoroa-Bekily-Antanimora. Elle est peuplée d’environ 21 000 habitants répartis en 32 fokontany sur 850 km2 (SIRSA, 2006). La population est majoritairement Tandroy. Riz, manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, le voandzou et le niébé. Les élevages caprin, bovin et ovin se présentent comme des activités importantes. On y trouve une école secondaire et 16 écoles primaires. Cette localité qui correspond à un poste militaire créé en 1900, a donné son nom à la feuille I61 de la carte FTM au 1/100 000e.

55Beko : Le beko est un chant de louanges polyphonique, généralement pratiqué a capella par quelques récitants (sahiry) lors des longues cérémonies de deuil. Un roman de J. C. Mouillon lui est consacré : « Beko ou la nuit du Grand Homme ».

56Bekorobo [23°47’S, 45°56’E] : Cette commune est située entre celles de Mahabo et d’Isoanala dans le fivondronana de Betroka,. Les 6 100 habitants (2010) sont répartis sur 690 km2 en 7 fokontany.

57Belafike Ambony [24°18’S, 44°37’E] : Cette commune du fivondronana d’Ampanihy est située entre Ejeda et Gogogogo. Elle est peuplée d’environ 17 000 habitants répartis sur 308 km2 (SIRSA, 2006), en majorité Tandroy avec une minorité mahafaly. Manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, le niébé et le voandzou. L’élevage bovin y est bien développé. La question de l’insécurité y est souvent posée.

58Belalanda [23°17’S, 43°38’E] [litt. « beaucoup de patates à Durand »] : Cette commune du fivondronana de Toliara II est peuplée d’environ 8 000 habitants. S’y rattachent les fokontany de Bekoaka et de Tsinjoriaka, situés dans le delta du Fiherenana. Le bourg principal est bâti sur des dunes sur la rive droite du Fiherenana à quelques kilomètres au nord de Tuléar par la RN9. Le premier site du village, sur la rive gauche du Fiherenana, aurait été abandonné après les inondations de 1920. L’église, construite en blocs de corail date de 1933. Le marais à mangrove du Nord-Fiherenana s’étend à proximité. C’est là que s’est établie l’association Honko.

59Belamo(n) ty ou Belamotse [23°33’S, 44°48’E] [litt. « beaucoup de lamoty »] : Cette commune du fivondronana de Betioky Sud peuplée d’environ 19 000 habitants réparties sur 215 km2 (SIRSA, 2006). Elle a donné son nom à la feuille G58 de la carte FTM au 1/100 000e. Cette petite localité de la vallée de l’Onilahy se situe en pays Bara mais les riziculteurs tanosy y sont majoritaires. Riz, manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, la canne à sucre, les haricots et les oignons. En amont, le fleuve reste navigable jusqu’à Benenitra. Depuis 1970 des jésuites ont pris en main le dispensaire lui donnant un grand rayonnement. Dans la région, la vie est souvent troublée par les vols de zébus. On y pratique le tolonomby célébré par le groupe musical local Dalory. À la fin des années 1970, une bavure des forces de sécurité sensées défendre des villageois conduisit à l’anéantissement d’un proche village et au massacre de la plupart de ses habitants (Nicolas Pesle, 1986). Il faut noter l’existence d’un projet de création d’une aire protégée.

60Bel Avenir : Il s’agit d’une association malgache créée en 2003, ayant son siège à Tuléar dans l’ancien cinéma Tropic. Des antennes existent à Mangily, à Ilakaka et à Fianarantsoa. Son créateur est un Espagnol, originaire de Grenade, José Luis Guirao, également fondateur de l’association espagnole « Agua de Coco », Eau de Coco en France. Bel Avenir emploie 140 personnes à plein temps dont une dizaine d’Européens, sans parler des bénévoles. Les finalités de l’association sont sociales et éducatives. L’ONG qui édite des livres pour enfants, imprimés à Tuléar, a créé en 2009 une radio à son nom. Elle propose une bibliothèque résidente, une bibliothèque mobile, une boutique, des séances de cinéma dont certaines itinérantes, des animations pour les enfants et les jeunes filles. Elle a fondé et gère l’école des Salins à Ankalika et celle des Saphirs à Ilakaka-Antsoamadiro, 6 centres sociaux, un centre éducatif et environnemental et un hôtel à finalité de tourisme solidaire à Mangily, initiative moins convaincante. Une des actions les plus originales est celle portant sur les copies des actes de naissance des enfants de la région de Tuléar. L’association y sert de relais à l’administration. Elle est à l’origine du Malagasy Gospel et de la manifestation de sensiblisation « Pousse my baby ».

Charrettes à zébus chargées de vondro à destination de la ville, traversant une cocoteraie (© J.-M. Lebigre).

61Belaza/Beloza [litt. « qui a une grande réputation »] : Ce nom désigne la partie de l’escarpement qui domine la baie de Sarodrano. C’est aussi un lieu-dit situé sur la piste Tuléar-Sarodrano où a été aménagée une annexe de l’IHSM, Aqua-lab, abritant un programme d’holothuriculture. ► zanga.

62Belemboka : [litt. « beaucoup de poussière »] : ce quartier de Tuléar est situé sur la route de Miary. En 1894 eut lieu la « guerre de Belemboka » suscitée par Tompoemanana contre le pouvoir merina représenté par le général Razafinsalama (M. Esoavelomandroso, 1981). Ce fut un échec.

63Belindo Mahasoa [24°29’S, 45°24’E] : Cette commune rurale du fivondronana de Bekily dans l’Androy est peuplée d’environ 11 000 habitants répartis en 27 fokontany sur 567 km2 (SIRSA, 2006). La population est partagée entre Tandroy, Tanosy et Bara. Riz, manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, le voandzou et le niébé.

64Belitsake : Ce quartier situé près de l’embouchure du Fiherenana, dépend de la commune de Belalanda.

65Beloha : 1. [25°10′ S, 45°03′ E] [litt. « beaucoup de pourriture » ou « de nombreuses têtes »] : ce nom correspond au cheflieu d’un fivondronana de l’Androy. La commune de Beloha compte environ 27 000 habitants répartis en 33 fokontany sur 1 087 km2 (SIRSA, 2006). La grande majorité de la population est Tandroy. Manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, le niébé et les lentilles. L’élevage bovin y est bien développé. On y trouve une école secondaire et 16 écoles primaires. Cette localité, ancien poste militaire créé en 1901, a donné son nom à la feuille H62 de la carte FTM au 1/100 000e. 2. Le fivondronana de Beloha : ce territoire s’étend sur 4 660 km2 ; il est peuplé d’environ 64 000 habitants. Les autres communes du fivondronana de Beloha sont Kopoky, Marolinta, Tranoroa et Tranovaho. (p. 50)

66Belohina inexpectata : Ce petit scarabée est considéré comme micro-endémique de l’Androy où il a été découvert en 1957 entre Beloha et Tsiombe. Il est tellement original qu’il forme une famille à lui tout seul (Fisher & Penny, 2008).

67Belomotse/Belomotra [litt. « de nombreuses algues »] : Ce nom est celui du causse situé immédiatement à l’est de Tuléar entre le Fiherenana et Onilahy. En limite de l’Onilahy, on découvre les Sept-Lacs. Plus à l’Est, on passe au causse de Vineta. En 2003, a été proposée la création d’un parc régional de Belomotse sur environ 3 000 ha incluant des forêts-galeries et des fourrés xérophiles.

68Bemarivo [21°43’S, 44°45’E] [litt. « beaucoup(d’eau), pas profonde »] : Cette localité a donné son nom à la feuille G54 de la carte FTM au 1/100 000e. Elle est située en aval de Beroroha sur la rive droite du Mangoky.

69Bemavo [21°37’S, 45°22′ E] [du nom d’une variété d’oponce, bemavo] : Cette commune du fivondronana de Beroroha, peuplée d’environ 5 000 habitants, est située en amont de Beroroha sur la rive gauche du Mangoky. Cette localité a donné son nom à la feuille I-54 de la carte FTM au 1/100 000e.

70Benahy [23°02’S, 45°16’E] : Benahy est une toute petite localité située dans l’Isalo, au sud-ouest de Sakamala. Elle est connue pour avoir donné son nom à la feuille H57 de la carte FTM au 1/100 000e.

71Benato-Toby [23°05’S, 45°51’E] [litt. « de nombreux nato »] : cette commune relève du fivondronana de Betroka. On y extrait du mica phlogopite.

72Benenitra/Benenitsa : 1. [23°27′ S, 45°04′ E] [litt. : serait une déformation de « bayonnette »] : Benenitra est une commune de la vallée de l’Onilahy, peuplée d’environ 8 000 habitants, située dans le domaine des Bara Vinda. Cet ancien chef-lieu de secteur (1902) est devenu celui d’un fivondronana. Cette localité du massif de l’Isalo marque la limite amont de navigabilité du fleuve Onilahy. C’est pourquoi à partir de 1920, plusieurs familles indiennes s’y sont établies pour faire du commerce et assurer la commercialisation du pois du Cap. On y trouve 4 lieux de cultes : deux églises et deux temples protestants. L’hôpital, qui est le principal équipement, n’a aujourd’hui que très peu de moyens. On a trouvé du béryl à proximité de ce bourg. En 2012, Benenitra était considérée comme faisant partie de la « zone rouge » dans laquelle les dahalo faisaient la loi ce qui fut à l’origine de l’intervention d’importantes forces de gendarmerie dans le cadre de l’« opération Tandroka ». Benenitra a donné son nom à la feuille H58 de la carte FTM au 1/100 000e. 2. Le fivondronana de Benenitra : il est peuplé d’environ 28 000 habitants. Les communes qui le composent sont Benenitra, Ehara, Ambalavato et Ianapera. (p. 50)

73Beomby [24°15’S, 44°15’E] [litt. « de nombreux zébus »] : Beomby est une toute petite localité située sur le causse Mahafaly à l’ouest d’Ejeda. Elle a donné son nom à la feuille E60 de la carte FTM au 1/100 000e.

74Beraketa [24°10’S, 45°40’E, 540 m d’altitude] [litt. « de nombreuses oponces »] : Cette commune du fivondronana de Bekily dans l’Androy est située sur la RN13. Elle est peuplée d’environ 17 000 habitants répartis en 22 fokontany sur 760 km2 (SIRSA, 2006). La population est partagée entre Tandroy, Tanosy et Tanala. Riz, manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, le voandzou et les oignons. L’élevage se présente comme une activité importante. La question de l’insécurité y est souvent posée. On y trouve une école secondaire et 9 écoles primaires. On y exploitait le mica.

75Beravy (plateau de) : Ce glacis occupe l’essentiel du couloir d’Antseva. Il est formé d’épandages sabloargileux anciens.

76Bereketa [22°70’S, 43°24’E] [litt. « grosse oponce »] : Cette commune rurale du fivondronana de Sakaraha est située sur la Sakondry au pied de la cuesta qui marque la limite orientale du causse de Vineta. Elle serait peuplée d’environ 5 500 habitants. Y a été commis en avril 1996 le meurtre de Nancy Coutu, une jeune volontaire étasunienne du Peace Corps.

77Berenty : 1. Réserve de Berenty [25°00’S, 46°18’E] [litt. « de nombreuses anguilles renty »] : près d’Amboasary Atsimo, la réserve privée de Berenty a été créée en 1936 par la famille de Heaulme afin de protéger une forêt-galerie, un boisement xérophile, leurs 6 espèces de lémuriens ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux. La réserve, qui couvre 250 ha, reste une des principales attractions touristiques du Sud Malgache. Le nom d’Allison Jolly qui a consacré sa vie à l’étude des lémuriens est également lié à ce lieu à propos duquel elle a écrit un livre retraçant l’histoire de la réserve (Jolly, 2011). 2. Berenty/Berenty-Betsileo [22°10’S, 45°03’E] : cette commune du fivondronana d’Ankazoabo peuplée d’environ 1 200 habitants, est située sur les rives de l’Isahena en Ibara. Elle a donné son nom à la feuille H55 de la carte FTM au 1/100 000e. Liée au diocèse de Morombe, une paroisse catholique y a été créée en 1963. (p. 50)

78Beroroha : 1. [21°40’S, 45°10′ E] : Cette commune, cheflieu d’un fivondronana, est peuplée d’environ 20 000 habitants. Le petit bourg est situé au sud du massif du Makay sur la rive droite du Mangoky. Une paroisse y a été créée en 1948 par les salettins (Père Costiou). Cette ville a été dans l’Entre-Deux-Guerres grosse productrice de tabac, acheminé vers Ambohibe par des pirogues vezo. Une base de l’ONG humanitaire Hoveraid, équipée d’un hovercraft y a été établie en 2012. La commune dispose d’un aéroport (piste de 950 m). Elle a donné son nom à la feuille H54 de la carte FTM au 1/100 000e. 2. Le fivondronana de Beroroha : outre Beroroha, les différentes communes du fivondronana sont Behisatsy, Bemavo, Fanjakana, Mandronarivo, Marerano, Sakena et Tanamary. 3. Groupe humain mal identifié : « ...on trouve dans les forêts du Mangoka une tribu désignée sous le nom de Beroroha ou plus souvent de Volambita et dont les individus qui vivent de racines, de miel et de chasse, pillaient autrefois alternativement les Betsiléos et les Sakalaves » (Anonyme, 1901). (p. 51)

79Beroy Atsimo : [24°00’S, 44°40’E] [litt. « de nombreuses épines »] : Cette commune du fivondronana d’Ampanihy est peuplée d’environ 15 000 habitants répartis sur 243 km2 (SIRSA, 2006), en majorité des Mahafaly avec une minorité tandroy. Manioc, maïs et patate douce sont les cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, la canne à sucre, le niébé et le voandzou. L’élevage bovin y est bien développé.

80Béryl : Des gisements de cette pierre précieuse se trouvent à Benenitra et à Ampanihy.

81Besakoa : 1. [25°10’S, 45°16’E] [litt. « de nombreux sakoa »] : Cette petite commune rurale du fivondronana de Bekily est peuplée d’environ 2 000 habitants répartis en 7 fokontany sur 69 km2 (SIRSA, 2006). La population est partagée entre Tanala et Tandroy. Riz, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, le voandzou et le niébé. D’importants forages y ont été réalisés en 1950, puis à partir de 2007, par Majescor, Uranium Star et Sunridge Corp. à la recherche de gisements polymétalliques (cuivre, zinc, or, argent, uranium). 2. Le quartier de Besakoa et le firaisana du même nom, à Tuléar, portent le nom d’un clan vezo qui serait issu de rescapés du naufrage d’un navire négrier. (p. 51)

82Besavoa [22°22’S, 45°02’E] [litt. « de nombreux savoa »] : Cette localité située à proximité de la forêt de Vohibasia a donné son nom à la feuille E56 de la carte FTM au 1/100 000e.

83Besely [23°20’S, 44°26’E] [litt. « de nombreux sely »] : Cette commune est située à proximité de la RN10 dans le fivondronana de Betioky Atsimo.

84Beseva (massif de) [24°57′ S, 46°54′ E] [litt. « de nombreux seva »] : Ce massif, culminant à 753 m, se situe à une dizaine de kilomètres au nord-nord-ouest de Tôlagnaro. Il forme la terminaison méridionale du massif de Vohimena.

85Besimanty (dépression de) [21°46’S, 43°38’E] : Cette vaste dépression drainée vers l’Ouest est considérée par J.-N. Salomon (1987) comme une sebkha héritée ; elle est cernée par un curieux massif dunaire subcirculaire, le Tanjaka (92 m d’altitude).

86Betania [double référence à une euphorbe et au Béthanie de la Bible] : Dans ce firaisana de Tuléar s’est établie la Rochefortaise. S’y tient le marché de Sakama.

87Betania-Tanamboa : Ce quartier de Tuléar releve du firaisana de Betania.

88Betanimena-Mitsinjo [litt. « beaucoup de terre rouge – là où on voit de loin »] : Ce quartier de Tuléar fait partie du firaisana de Betania. Il est situé à la limite de Belemboka sur la route de Miary.

89Betanty [25°33’S, 45°31’E] [litt. « le grand tanty (un tanty vato est un impluvium naturel) »] : Cette commune rurale de 12 000 habitants du fivondronana de Tsihombe est appelée communément Faux-Cap. Ce terme, francisé, serait dû à des navigateurs portugais qui, comme plus tard Etienne de Flacourt, le prirent d’abord pour l’extrémité méridionale de Madagascar. Ce nom a été repris par le lieutenant Vallod qui y créa un poste militaire en novembre 1900. Bien qu’isolé, le site littoral, magnifique, attire depuis quelques années plongeurs et amateurs de baignades. C’est face à Faux-Cap que se trouverait la plus grosse population mondiale de baleines pygmées bleues (Balaenoptera musculus brevicauda). Deux hôtels s’y sont installés : le Cactus et le Libertalia. La population est majoritairement Tandroy. Manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter le niébé. L’élevage caprin y est bien développé ainsi que la pêche à la langouste. On y trouve 15 écoles primaires. En août 2009, un cargo turc qui transportait des phosphates, des lubrifiants et des carburants, le Gulser Ana, s’est échoué à Faux-Cap. Il est à l’origine d’une catastrophe écologique.

90Betany : Euphorbia enterophora Drake. ► Euphorbia.

91Betaritarika [litt. « beaucoup de taritarika »] : ce quartier du firaisana de Besakoa à Tuléar est situé sur une dune au nord de la ville, habité majoritairement par des migrants issus du pays Mahafaly. Ce quartier a gardé son caractère rural.

92Betela : Ce quartier populaire relève du firaisana de Betania à Tuléar.

93Beteza [24°26’S, 45°08’E] [litt. « beaucoup de teza »] : Cette commune rurale du fivondronana de Bekily dans l’Androy. Elle est peuplée d’environ 8 000 habitants répartis en 14 fokontany sur 272 km2 (SIRSA, 2006). La population est partagée entre Tandroy et Mahafaly. Riz, manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide (programme Aropa), le voandzou et le niébé, des cultures à vocation commerciale. L’élevage bovin se présente comme une activité importante. La question de l’insécurité y est souvent posée. On n’y trouverait qu’une seule école primaire.

94Betioky : 1. Betioky Atsimo [23°43’S, 44°22’E] [litt. « au grand vent »] : Le terme atsimo (sud) permet de distinguer ce Betioky de Betioky Avaratra, un simple village situé dans la même région, au pied du Mikoboka. C’est une commune et un chef-lieu de fivondronana, peuplé d’au moins 14 000 habitants (SIRSA, 2006). C’est à 145 km de Tuléar sur la RN10, au cœur du pays Mahafaly, que se trouve le bourg qui en juin 1908, lors de la disparition du cercle des Mahafaly, prend le rang de chef-lieu d’un district englobant Tongobory. À l’origine de Betioky se situe la création par Toquenne en octobre 1900 du poste militaire de Betsioka à proximité de Manera où résidait Refotaka. Ses rues sont bordées de Moringa drouhardi ce qui leur donne une identité qu’on aimerait trouver dans d’autres villes du Sud. À quelques kilomètres, à Ambika, se trouve une léproserie. Cette localité a donné son nom à la feuille E59 de la carte FTM au 1/100 000e. 2. Le fivondronana de Betioky : les autres communes du fivondronana sont Ambahitrimitsinjo, Anakao, Andranomangatsiaka, Ankazomanga, Ankazombalala, Ankilivalo, Antohabato, Antsavoa, Beantake, Beavoha, Beheloka, Belamoty, Besely, Bezaha, Fenoandala, Lazarivo, Manalobe, Maroarivo Ankazoma, Marosavoa, Masiaboay, Montifeno, Sakamasay, Salobe, Soalara, Soamanonga, Soaserana, Tameantsoa, Tanambao Ambony, Tongobory, Vatolatsaka. (p. 51)

Les communes du fivondronana de Bekily

Les communes du ivondronana de Beloha

Les communes du fivondronana de Benenitra

La réserve de Berenty

Les communes du fivondronana de Betroka

Les communes du fivondronana de Beroroha

Quartier de Besakoa (Tuléar) : évolution des paysages de 2003 à 2013

Les communes du fivondronana de Betioky

Les communes du fivondronana de Beloha

La blatte souffleuse Gromphadorhina portentosa est une espèce endémique aptère de cafard, facilement observable dans les cocotiers

95Betondro : C’est un des noms vernaculaires d’Euphorbia leucodendron ssp. oncoclada. Euphorbia.

96Betroka : 1. [23°15’S, 46°06’E] [litt. « gros ventre » ce qui ferait allusion à un baobab aujourd’hui disparu] : Cette commune de l’Anosy qui s’étend sur 180 km2 est le cheflieu d’un fivondronana. La ville compterait 68 000 habitants en 2010 (chiffre fourni par la région Anosy) ce qui semble un peu excessif. En 1890, c’était un village bara de 150 à 200 habitants, « assez propre » derrière ses vastes enclos familiaux, comme le décrit Louis Catat. En mars 1900, ce poste militaire devient le poste de commandement de l’éphémère « cercle des Baras ». On n’y trouve que deux colons, spécialisés dans le commerce des bovins (Mahatsanga, 1995). Le cercle sera en fait partagé par Lyautey entre les cercles de Tuléar, de Fort-Dauphin et la province de Farafangana. Betroka est la seule villeétape sur la RN13 entre Ihosy et Tôlagnaro. La ville a été l’épicentre en 2012 de violences liées à l’action de dahalo, ayant entraîné de nombreux morts au sein des forces de l’ordre. On y trouve un grand lycée technique et un hôtel, le Palmier, qui a supplanté l’ancien hôtel Pelofi. Le plan de la ville est rayonnant. La famille du célèbre musicien D’Gary est originaire de là. Cette localité a donné son nom à la feuille K58 de la carte FTM au 1/100 000e. 2. Le fivondronana de Betroka : ce district s’étend sur 13 300 km2 et comprend les communes suivantes : Ambalasoa, Ambatomivary, Analamary, Andriandampy, Beapombo I et II, Bekorobo, Benato-Toby, Iaborotra, Ianabinda, Ianakafy, Isoanala, Ivahona, Jangany, Mahabo, Mahasoa Est, Nagnarena, Naninora et Tsaraitso. (p. 50et 51)

97Betse [21°22’S, 44°56’E] : Dans cette localité du Makay fut mis en place un poste militaire en 1899.

98Betsileo/Betsiléo : De petites colonies de Betsileo, peuple des Hautes Terres méridionales de Madagascar centré autour de Fianarantsoa, se sont anciennement établies dans le Sud malgache, essentiellement en Ibara comme riziculteurs et dans les plus gros bourgs, devenus centres urbains, comme commerçants et artisans. Lyautey (1905) oppose les Betsileo dont la personnalité et la civilisation rurale l’ont fortement séduit, car ils ont façonné des paysages évoquant « ceux du Perche et de la Bretagne » (sic), aux Tandroy, bons guerriers mais « insoucieux de tout perfectionnement ».

99Betsinjaka [23°21’S, 43°42’E] [litt. « beaucoup de danses »] : Dans cette commune du fivondronana de Toliara II, l’ancien village situé le long de la RN7, au milieu des dunes, a été englobé dans le tissu urbain de Tuléar.

100Betsioka : Ce poste militaire, créé en octobre 1900, est à l’origine de Betioky.

101Bevary [23°44’S, 45°22’E] [litt. « beaucoup de riz »] : Cette localité du fivondronana de Betroka a donné son nom à la feuille I59 de la carte FTM au 1/100 000e.

102Bevitiky [24°04’S, 45°41’E] [litt. « de nombreuses fourmis »] : Cette commune rurale du fivondronana de Bekily est peuplée d’environ 10 000 habitants répartis en 9 fokontany sur 170 km2 (SIRSA, 2006). La population est majoritairement tandroy. Manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, le voandzou et le niébé. L’élevage (bovins, caprins, ovins) se présente comme une activité importante de même que la fabrication de briques.

103Bevoalava (lagune de) [litt. « beaucoup de rats »] : La lagune de Bevoalavo, sur laquelle se trouve l’ancien comptoir d’Ampalaza, abrite les mangroves les plus méridionales de Madagascar (25°13’S). La lagune a été progressivement coupée de la mer entre 1989 et 1992. Sur les images satellitaires les plus récentes, la lagune semble être complètement coupée de la mer. On aurait pu croire que cet événement allait provoquer la disparition totale des peuplements de palétuviers. Mais ceux qui sont situés sur la marge orientale de la plaine mahafaly sont encore vivaces. Ce phénomène est directement lié à l’existence d’inféroflux venus du causse, bien visibles sur les photographies aériennes car soulignés par la végétation, et provenant peut-être également du Menarandra. Les autres peuplements, situés sur les pourtours méridionaux et occidentaux d’une lagune transformée pendant une grande partie de l’année en « grand lac salé » sont morts récemment. De vastes espaces parsemés de souches d’Avicennia ou de Lumnitzera marquent la partie externe des tannes. Divers projets de creusement du cordon littoral, par un canal permettant de remettre en eau la lagune, ont vu le jour.

104Bevoay [24°29′ S, 47°02′ E] [litt. « de nombreux crocodiles »] : Cette commune du bassin du Manampanihy et de la partie septentrionale du fivondronana de Tôlagnaro compte 6 500 habitants répartis sur 216 km2 et 6 fokontany.

105Bezaha [23°30’S, 44°29’E] [litt. « beaucoup de visiteurs »] : Cette commune du fivondronana de Betioky Atsimo, peuplée d’environ 19 000 habitants, a donné son nom à la feuille F58 de la carte FTM au 1/100 000e. À 135 km de Tuléar et à seulement 100 m d’altitude, sur les rives de la Taheza, se trouve la petite ville de Bezaha. Ce bourg entouré d’un magnifique ensemble de rizières est surtout connu pour ses sources chaudes (40°C) et sa piscine, manifestation du volcanisme peut-être un jour exploitable en géothermie. L’aménagement de la basse Taheza est à l’origine de l’essor de Bezaha. On y trouve un important collège privé : le collège Saint-Joseph. La population tanosy y est majoritaire.

106Beza Mahafaly (Réserve spéciale de) : Située à 35 km au nord-est de Betioky (160 km de Tuléar), entre 100 et 200 m d’altitude, la réserve spéciale de Beza-Mahafaly est l’une des plus petites (580 ha répartis en deux parcelles séparées de 10 km) et des plus récentes aires protégées de Madagascar : sa création date de 1986. Dans la forêtgalerie vivent au moins 4 espèces de lémuriens qui font l’objet de nombreuses études en collaboration avec les universités de Yale et de Washington. On y observe aussi 122 espèces de plantes, 102 espèces d’oiseaux, 15 espèces de serpents, 17 espèces de lézards, des fosa et des crocodiles du Nil (Ratsirarson, 2008). On y a initié un programme de conservation intégrée dont le fonctionnement est révélateur de toutes les difficultés de ce genre d’entreprise (Schmid, 1993). Le projet a démarré en 1975.

107Bibi’olona [litt. « homme bête »] : Cette bête mythique du Grand Sud est décrite comme une sorte de créature mi-singe mi-homme vivant dans les forêts ou les secteurs montagneux.

108Bilharziose : En dépit de la densité parfois assez faible des rizières, la bilharziose ou schistosomiase urinaire à Schistosoma haematobium sévit dans une grande partie du Grand Sud malgache, notamment à Morombe et à Ampanihy. C’est à partir de la Samangoky, d’une part, et des rizières du pays Betsileo, d’autre part, que se serait répandue cette pathologie (Hoerner, 1990).

109Bilo : Le bilo est un rituel de guérison d’une personne possédée par des esprits qui sont évacués vers un zébu préalablement choisi. La cérémonie est à notre époque accompagnée de chants polyphoniques. Le mot bilo désigne aussi la maladie qui se manifeste par des nausées, des vertiges et des vomissements (Burguet, 2011). Le moment le plus fort du bilo est constitué par le sandraste.

110Bingo : Les Big International Non Gouvernemental Organisations ou bingos constituent un type d’ONG bien représenté dans le Grand Sud. Elles ont à l’exemple du WWF ou de Conservation Internationale, un poids politique à la mesure de leurs moyens financiers, souvent bien plus importants que ceux des agences gouvernementales malgaches.

111Bionexx : Créée en 2005, Bionexx est une société agricole spécialisée dans la culture d’Artemisia unna, plante aux propriétés anti-paludéennes. Sur les Hautes Terres, elle est impliquée dans plusieurs conflits fonciers. Implantée depuis 2010 à Ankililoaka, elle aide environ 2 000 petits exploitants à la production de coton. L’idée serait d’aider à la création d’une filière « coton bio ».

112Bismarckia nobilis Hildebrandt & H. Wendl. : Ce nom scientifique d’un palmier endémique de l’Isalo (le satra(na) be) a été donné en 1881 par les botanistes allemands Johann Maria Hildebrandt et Hermann Wendland en hommage à un homme politique allemand fort peu populaire en France, Otto von Bismarck. Ce genre est monospécifique. Le palmier fut débaptisé à tort en 1904 Medemia nobilis (Hildebrandt & H. Wendl.) Gall. par un botaniste français, Gallerand, avant de revenir au genre initial Bismarckia. Chez les Bara, les différents organes de la plante sont utilisés : le stipe évidé et coupé en longueur comme canalisation d’irrigation, le rachis des feuilles comme piquets de clôture, les feuilles comme base de vannerie pour les toits et les cloisons des maisons.

113Blatte souffleuse de Madagascar Gromphadorhina portentosa.

114Bligny (Adrien) : Adrien Paul Bligny, né à Rouen en 1870, chef de poste de la résidence royale, fut tué à Manombo, le 30 juin 1897, alors que Madagascar était gérée par le ministère français des Colonies depuis 1895. Cela marque le début de la guerre contre le mpanjaka Tompoemanana. Sa tombe se trouve à Nosy Ve. Une rue, située près du Bazary Be, lui a été dédiée.

115Blondlat (Commandant) : Ce militaire qui servit comme sous les ordres de Lyautey et eut la direction du cercle de Fort-Dauphin en 1901 a donné son nom à une artère de Tôlagnaro : la rue Blondlat.

116Blue Ventures : Cette association anglo-saxonne a son siège à Londres. Bien dotée financièrement, elle est établie depuis 2003 à Andavadoaka et à Ampasilava. Elle intervient dans la gestion de l’environnement marin. Ses ambitions scientifiques se manifestent par l’accueil d’étudiants dans le cadre de stages. On trouvera une intéressante liste de publications mises en ligne sur son site web : blueventures. org.

117Boaboaka/bobaka : Sous ces noms vernaculaires, on désigne de grandes Cyperaceae du genre Scirpus utilisées dans la construction de l’habitat. Le terme s’applique également aux exsurgences.

118Bocage : Les paysages agraires de vala ont souvent été comparés à des bocages piquetés non de pommiers mais de kily (Battistini, 1965).

119Bois sacré : 1. Baudouinia rouxevillei H. Perrier ou manjakabenitany, est une Légumineuse recherchée pour son bois aux curieuses torsades ; il est normalement interdit d’exploitation et de vente. Dans les faits la réglementation n’est malheureusement pas respectée. 2. forêt sacrée, kitobokala.

120Bostard (Explorateur) : ► Eugène-Joseph Bastard.

121Bourjane [en malgache : borizano, déformation du français bourgeois] : Ce terme a été employé pendant la colonisation pour désigner les porteurs de filanzane, voire parfois les tireurs de pousse-pousse. Devenu péjoratif, il a pris le sens de vagabond ou de prolétaire.

122Bout-du-monde : 1. La notion de bout-du-monde a quelque chose de très subjectif. Cependant il est difficile de ne pas éprouver ce sentiment quand on réside dans un de ces nombreux petits villages enclavés du Sud de Madagascar où il n’y a aucune pollution sonore en l’absence de moteur et dans lesquelles la vie se déroule pour le meilleur et pour le pire, de manière assez semblable à ce qu’elle était il y a quelques siècles. 2. L’Opéra du bout-du-monde : dans ce film documentaire de César et Marie-Clémence Paes (2012), on suit l’élaboration d’un opéra du compositeur réunionnais Jean-Luc Trulès et sa tournée à Fort-Dauphin. Cet opéra évoque en effet la fondation de cette ville et le lien charnel qui la lie depuis cette époque à la Réunion.

123Bracelet : Les bracelets en argent ont été autrefois choisis comme un signe distinctif des missionnaires luthériens venus des États-Unis (Halvorson, 2011). Des forgerons tandroy fabriquaient ces ody à partir des pièces de monnaie de 5 francs en argent d’où le nom de ces dernières : drala (argent en malgache). Les sadiavahe quant à eux portaient des bracelets confectionnés à partir de fil télégraphique volé lors de la coupure de lignes.

124Brachyptérolle à longue queue : Uratelornis chimaera Rothschild appartient à une famille endémique de Madagascar : celle des Brachypteraciidae ou rolliers terrestres. On parle donc aussi de « rollier terrestre à longue queue » mais aussi de toloho, nom qui correspond à son cri proche de celui du coucal. Cet oiseau coureur de 45 cm de long vit dans le bush côtier entre Tuléar et Morombe (phénomène de micro-endémisme). Il se nourrit d’insectes et de vers et est difficile à observer. Il s’enfuit en sautillant lorsqu’on tente de l’approcher (Langrand, 1995). Avec la destruction de son habitat par les fabricants de charbon de bois, cet oiseau semble condamné à rejoindre l’Aepyornis sur la liste des animaux disparus.

125Bridiers (Lieutenant de) : Il a donné son nom à une rue de Tuléar (rue du Lieutenant de Bridiers). Le 12 décembre 1900, à la suite de reconnaissances effectuées par le lieutenant de Bridiers, le poste de Beheloka est créé sur la côte, reliant la baie de Saint-Augustin à Itampolo et complétant ainsi le réseau des postes côtiers.

126Briqueterie : Ce n’est qu’à la fin des années 1990 que les premières briqueteries apparurent à Tuléar, non loin de l’aéroport et du village d’Ankilibe. Cependant du côté d’Ihosy, la fabrication de briques cuites est bien plus ancienne. Rappelons que la brique est un matériau fondamental dans la construction de l’habitat des Hautes Terres, parfois copié à Tuléar. On doit à Jean Laborde d’avoir introduit à Madagascar la technique de cuisson des briques et des tuiles (Acquier, 1997). Le phénomène a été catastrophique pour la végétation vu les coupes que cela a occasionné pour fournir du combustible aux fours. Les trous d’extraction de l’argile devenus des mares ont été par ailleurs d’excellents gîtes à larves de moustiques.

127Brousse : La région de Tuléar correspond à la représentation qu’on se fait communément de la brousse : un espace isolé, à forte identité rurale, éloigné de la modernité, donc sauvage : « Tels sont ces Antandroy, encore aux trois quarts sinon totalement sauvages, et, comme on le voit, méritant absolument leur qualificatif de « peuple de la brousse » (Anonyme, 1901). De ce point de vue, la ville de Tuléar peut être considérée comme faisant paradoxalement partie de la brousse. Au début de la colonisation, on employait par allleurs le terme de « brousse cactée ». G. Grandidier parle même de « brousse à caoutchouc ».

128Brulard (Général Jean-Marie, 1856-1923) : Ce militaire qui s’illustra pendant la Première Guerre mondiale a donné son nom à une artère de Tôlagnaro : la rue du Général Brulard. Celui-ci fit en effet sa carrière en Afrique du Nord, au Tonkin, aux Dardanelles et à Madagascar. Encore capitaine, après avoir commandé en 1896 une compagnie de Légionnaires en Imerina, il devint résident à Fort-Dauphin les années suivantes : « Fort-Dauphin est absolument méconnaissable, tant cette petite ville est changée depuis l’année dernière. Le capitaine Brulard, de la Légion, qui commande la province depuis un an, est un ancien officier du Tonkin... En quelques mois, il a transformé cette charmante localité ; il a tracé des avenues, planté des arbres, construit un marché, une résidence, des magasins, des casernements pour ses hommes, etc. ; il a surtout ramené la confiance parmi les colons et les habitants de Fort-Dauphin » (Envoyé spécial à Madagascar, Le Temps du 4 octobre 1898, n °13635).

129Bulbul d’Appert : Phyllastrephus apperti Colston est une espèce endémique des massifs de Zombitse et de Vohibasia, découverte au début des années 1970. On rencontre cet oiseau terrestre en petits groupes, généralement dans des broussailles (Langrand, 1995). Il se nourrit de fruits et de petits insectes.

130Bullen (chez Madame) : C’est le nom d’un célèbre petit restaurant tenu par une dame appartenant à une famille localement bien connue et habitant dans le quartier d’Ankenta à Tuléar dans les années 1950 et 1960. Celui-ci se trouvait alors au milieu de champs de canne à sucre. Le vieux bâtiment n’a pas disparu mais a été reconverti en bureaux.

131Buques : Les Buques sont les habitants du Sivéh (Huot, 1845). Cet auteur considère qu’ils sont accueillants et généreux.

132Burckle (cratère de) [30°51′ S, 61°21′ E] : En 2005, Dallas Abbott, une chercheuse étatsunienne du Lamont-Doherty Earth Observatory of Columbia University, découvre sur les fonds marins de l’océan Indien méridional, le cratère d’impact de Burckle au Sud-Est de Madagascar par 3 800 m de profondeur. Le diamètre de cet astroblème, exceptionnel, est d’une trentaine de kilomètres. L’impact de l’objet céleste responsable et le mégatsunami qui en aurait résulté sont à l’origine de la pseudo-découverte de chevrons dans le Sud malgache.

133Burgess (Samuel, vers 1660-1712) : Ce fameux pirate né à New York, est connu pour avoir fait de la traite d’esclaves à Saint-Augustin et dans différents ports malgaches : « ...il se rendit à (Saint-) Augustin où il acquit cinquante esclaves qu’il revendit aux Arabes. » (Defoe, 1728). Il serait mort empoisonné à la suite d’un différent avec un mpanjaka.

134Bush : Ce terme d’origine anglaise fut appliqué mal à propos par Henri Humbert aux fourrés xérophiles du Sud malgache. « À peine évanouie la forêt sacrée, où dort sous une hécatombe de bucranes le grand roi Tsiampondy, nous entrons dans un véritable bush. Une brousse d’arbres, de ronces et d’écailles, d’euphorbes et de cactées inconnues, de fantastiques fantsilous et de spongieux baobabs, toutes les horreurs végétales qui se défendent contre l’extrême sécheresse de ce far-south malgache, en remplaçant la surface feuillue par des piquants, en gonflant leurs moignons comme des outres, en bouchant leurs pores contre l’évaporation d’humidité par des enduits de gomme et des dards de cire… » (Harry, 1943).

Table des illustrations

Légende La région d’Androka
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Légende Le découpage administratif de l’Atsimo Andrefana
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Légende La région Anosy
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Légende Le parc National d’Andohahela
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Légende La région Androy
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Légende Les communes du ivondronana d’Ankazoabo
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Légende Le lac Anony
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Légende L’énigme des Avicennia surdune
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Légende Structure d’une barkhane littorale ►
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Légende Charrettes à zébus chargées de vondro à destination de la ville, traversant une cocoteraie (© J.-M. Lebigre).
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Légende Les communes du fivondronana de Bekily
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Légende Les communes du ivondronana de Beloha
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Légende Les communes du fivondronana de Benenitra
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Légende La réserve de Berenty
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Légende Les communes du fivondronana de Betroka
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Légende Les communes du fivondronana de Beroroha
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Légende Quartier de Besakoa (Tuléar) : évolution des paysages de 2003 à 2013
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Légende Les communes du fivondronana de Betioky
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Légende Les communes du fivondronana de Beloha
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Légende La blatte souffleuse Gromphadorhina portentosa est une espèce endémique aptère de cafard, facilement observable dans les cocotiers
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