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Associations et champ politique

 | 
Claire Andrieu
, 
Gilles Le Béguec
, 
Danielle Tartakowsky

Vu des partis

Parti communiste et organisation de masse dans la tourmente : Les débuts des Amis de l’URSS

Rachel Mazuy

Texte intégral

1Novembre 1927 à Moscou : venus de plusieurs dizaines de pays, des milliers de militants ont été invités pour célébrer le dixième anniversaire de la Révolution. L’URSS du premier plan quinquennal va servir de modèle idéologique au sein des « contre-sociétés » communistes. La création de l’association internationale des Amis de l’Union soviétique concrétise la grande messe révolutionnaire et symbolise l’apothéose des commémorations au mois de décembre. En France, dès janvier 1928, les Amis de l’Union soviétique (AUS) ont pour objectif principal de défendre la patrie des travailleurs.

2Le voyage, d’abord celui de 1927, doit servir d’instrument de propagande, relayé par la presse, les projections cinématographiques et les conférences avec « débats contradictoires ». Il s’agit de renforcer les rangs communistes en utilisant l’attraction pour le modèle soviétique. L’association, dont le statut est celui de la loi de 1901, doit servir de vivier militant pour la structure partisane. Il lui faut essayer de concilier ses liens avec le Parti communiste français et les organisations soviétiques (section d’agit-prop du Komintern, syndicats et VOKS [Société pour les relations culturelles avec l’étranger]) avec un discours de neutralité politique qui ne trompe personne.

3Après le succès apparent – et lié au voyage – de la création, les AUS vont en effet traverser une période difficile qui les place dans la dépendance totale de la structure politique et des organisations soviétiques qui l’ont créée, au risque de disparaître.

Une sélection difficile : 1927, le Xe anniversaire

  • 1 A ce sujet on se permettra de reporter à notre mémoire de maîtrise : La section française des « Ami (...)
  • 2 Cf. la définition retenue par David Caute, Le communisme et les intellectuels français, 1967, p. 12 (...)

4Le Xe anniversaire de la Révolution est l’occasion de faire venir des milliers de militants et de sympathisants de tous les pays. Il s’agit aussi de recruter les cadres et les permanents de la nouvelle association de masse, les « Amis de l’Union soviétique », qui doit naître « spontanément » lors des commémorations1. Le milieu associatif est le plus représenté. C’est au Komintern que sont centralisées les listes de personnes à inviter, nominatives pour les « intellectuels »2, peu individualisées pour les autres. Dès l’initiative du projet, en février 1927, l’exécutif du Komintern insiste pour que les communistes contrôlent la préparation du voyage. Organisés autour des « Comités pour le Xe anniversaire », ils reçoivent des ordres détaillés de Moscou :

  • 3 Archives nationales (abrégées par la suite en AN), F7 13112, rapport des RG datant du 30.09.1927. L (...)

« Le Comité d’initiative pour la célébration du 10éme anniversaire de la Révolution est constitué par des délégués d’organisations suivantes : PC, CGTU, ARAC ; JC ; SRI ; et la présidence en a été confiée à Bernard Lecache »3.

  • 4 AN, F7 13115. Les délégués socialistes sont exclus de la SFIO. En octobre, la VOKS tentent encore d (...)
  • 5 Archives d’État de l’Histoire sociale et politique (abrégées par la suite en RGASPI), fonds 495-99- (...)
  • 6 RGASPI, fonds 495-99-19.
  • 7 GARF, fonds 5283-2-109, p. 5-6.
  • 8 RGASPI, fonds 535-1-70, p. 11.
  • 9 RGASPI, fonds 495-99-19. L’Appel des Soviets parle en mars 1928 de 110 Français dont 109 revenus co (...)
  • 10 RGASPI, fonds 535-1-45, p. 95-96.

5Le Parti communiste suit la tactique « classe contre classe » et exploite le refus de la SFIO de participer à la délégation4... Officiellement, les invitations émanent des organisations russes compétentes. En juin 1927, on fait le point sur la constitution des délégations5, les organisations invitantes ayant auparavant soumis des propositions (nombre de délégués et contacts). D’août à octobre on sélectionne les délégués invités par la VOKS, le Front rouge international (SOI), les espérantistes, la Ligue anti-impérialiste, le Krestintern qui regroupe les paysans, les coopératives soviétiques, les Sans-Dieu, la Jeunesse, les Vieux Bolcheviks, les Communards...6 Les listes sont régulièrement révisées à la baisse pour tenir compte des refus7. En France, les sections nationales doivent cautionner ces listes. Pendant l’été, les organisations françaises ont reçu des lettres d’instruction sur la campagne de préparation8. Il s’agit d’envoyer le maximum « d’inorganisés » selon la définition consacrée. 109 Français (contre 201 Allemands) sont enregistrés dans les arrivées en novembre 19279. Dans les listes détaillées cependant, une quarantaine de noms nouveaux apparaissent, ce qui porte à environ 150 le nombre de Français. On veut arriver à une répartition des mandats par pays qui corresponde à l’importance relative des différentes organisations nationales invitées. Même si les délégués sont regroupés en fonction de critères organisationnels, on forme également des groupes par pays ou sous-groupes de pays, en fonction de critères nationaux et internationaux (situation politique du pays, poids des sections nationales, de l’organisation invitante...). En se fondant sur les effectifs des différentes délégations, la France est le troisième pays représenté (après l’URSS et l’Allemagne). Cependant, les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Parmi les 93 voyageurs individuels listés par la VOKS en août, seul l’avocat Henri Torrès assiste effectivement aux festivités. Romain Rolland, Paul Langevin, Victor Marguerite, Georges Duhamel, Jacques Copeau, Jules Romains, Fernand Gémier... ont décliné l’invitation. La tactique d’ouverture à l’extérieur de la famille communiste est un échec. In fine, parmi les treize individuels, il y a sept communistes. Le reste de la délégation est aussi dominé par les communistes. Par ailleurs, le voyage n’est pris en charge qu’à partir de la frontière soviétique, ce qui dès le départ pose des problèmes considérables. Les Comités du Xe anniversaire formés durant le printemps et l’été 1927 sous l’égide du Parti communiste ont du mal à mettre en place un système de souscriptions. Les délégués choisis par les communistes doivent être élus par des assemblées lors de meetings de propagande. En décembre 1927, la mauvaise santé financière des comités est patente alors qu’il s’agit cette fois de préparer des tournées de compte rendu10. Quand les délégations sont trop peu importantes, on complète avec des camarades se trouvant à Moscou. Au total, le rapport général sur les délégations constate que la composition doit beaucoup au hasard et diffère énormément en fonction des origines nationales des délégués.

6Cette délégation est majoritairement convaincue à l’avance (sur 148 militants repérés près de 90 sont communistes, 10 sont sympathisants avérés, même si on compte des socialistes et des anarchistes ou anarcho-syndicalistes). Elle va au début se comporter loyalement au retour. Mais cette unanimité du discours cache des attitudes négatives pendant le voyage et des stratégies individuelles qui ne vont pas toutes résister à l’épreuve du temps.

Les conséquences du voyage : les résultats mitigés du xe anniversaire

  • 11 AN, F7 13112 et L’Humanité, 30 décembre 1927.
  • 12 AN, F7 13112.
  • 13 L’Appel des Soviets, n° 1,
  • 14 GARF, 5283-7-11, p. 139, 145, 153, 155, 156.

7Le voyage de 1927 fait naître un premier groupe dirigeant de l’association des Amis de l’Union soviétique. Le premier comité national constitué est en effet uniquement formé des participants aux fêtes du Xe anniversaire, majoritairement des intellectuels. Or, le 29 décembre 1927, le congrès constitutif qui réunit plus de deux mille personnes dans les salons du Casino de Grenelle11 s’adresse à des ouvriers. Il s’agit pour le Parti communiste de « faire croire à l’unité d’action ouvrière des masses en faveur de l’URSS »12. Dans les statuts déposés à la préfecture de Police en 1928, deux premiers articles définissent les objectifs de l’association. Les AUS « se donnent pour but de défendre la première République socialiste contre ses détracteurs et ses ennemis, d’étudier et de faire connaître la vérité sur ses réalisations. Ils se proposent également d’organiser périodiquement des délégations en URSS »13. Ces directives fournissent finalement peu de précisions sur l’orientation politique des adhérents. Le dépôt des statuts, s’il ancre l’organisation dans la légalité, ne la différencie pas pour autant des autres organisations révolutionnaires communistes. Officiellement, l’association est ouverte à tous, mais les dissensions et les épurations successives la minent très rapidement. C’est une position « orthodoxe » et anti-intellectuelle qui va rapidement dominer. Bussière, délégué comme employé de commerce en 1927, fait partie des responsables exclus au printemps 1930, au même titre que Meunier et Chasseigne (pourtant militants communistes). La mort de Colomer, à Moscou, durant l’été 1930, intervient alors que l’ancien anarchiste voit son poste de secrétaire général des AUS menacé. De même Ombrouck et Canonne, exclus de la SFIO à leur retour de l’URSS, quittent eux aussi le mouvement communiste (le premier dès 1928, le second au début des années trente). La difficulté de faire carrière au sein du Parti communiste (Canonne), le désir non exaucé d’obtenir des rétributions symboliques et matérielles (Guiboud-Ribaud, avocat rêvant de devenir écrivain14) sont lourds de conséquences. Après la publication de Vers l’autre flamme, Panait Istrati, choisi comme président d’honneur avec Françis Jourdain et Henri Barbusse, devient un des premiers boucs émissaires des Amis de l’Union soviétique. La forte présence d’intellectuels majoritairement parisiens, alors que le message de l’association comme celui du Parti communiste est ouvriériste, est emblématique de cet échec. La campagne de propagande qui suit le Xe anniversaire aurait, selon Grandjouan, desservi le mouvement :

  • 15 Ibid., p. 111.

« Les intellectuels que vous vous êtes donné tant de peine pour conquérir et renvoyer en France avec la foi soviétique, ont été rapidement usés par une représentation maladroite dans L’Humanité »15.

  • 16 RGASPI, 495-99-21, p. 86-97.

8En fait, en dépit de l’unanimisme de façade de la presse communiste française, des motifs de divergences exprimés ont bel et bien été notés durant le voyage (les questions sur le système de défense des prisonniers politiques, les remarques sur les conditions de travail dans les fabriques textiles visitées...). Prudemment, le rapport général du Komintern n’excluait pas que puissent apparaître des « renégats » utilisant ces insuffisances pour diffamer le système16.

L’échec des délégations ouvrières traduit celui de l’association

9En 1928, les organisations communistes françaises possèdent cependant un pôle spécifiquement chargé d’organiser des voyages de propagande. Mais alors que la délégation de 1927 était constituée par des groupes socialement diversifiés, les délégués des AUS sont par la suite des militants « ouvriers » invités par les syndicats soviétiques. En fait, entre 1928 et 1932, les AUS s’avèrent de moins en moins capables d’assurer seuls l’organisation de la phase préparatoire des voyages tout comme la phase finale des comptes rendus de retour. Les premiers messages diffusés dans la presse communiste sont pourtant tous optimistes :

  • 17 Le Cri du peuple, organe hebdomadaire des ouvriers et paysans de la région de la Loire publié par l (...)

« Sous l’égide des “Amis de l’URSS” une délégation ouvrière se rendra en Russie pour assister aux fêtes du douzième anniversaire.
Cette délégation, qui devra être désignée par les usines, comprendra une trentaine de membres. Les frais de voyage seront payés jusqu’à la frontière par les “Amis de l’URSS”.
Après ils seront assumés par la CGT russe (...) »17

  • 18 AN, F7 13119.
  • 19 AN, F7 13119,13122 et 12763 notamment.

10Le partage du travail s’effectue, sous l’égide du Parti communiste et conformément aux directives du Komintern, entre les organisations syndicales qui choisissent les candidats et les AUS qui les regroupent et s’occupent du voyage. Les Amis de l’Union soviétique, organisation ouvrière, envoient eux aussi « leurs délégués » comme d’autres « organisations de masse » communistes. De fait, ils se chargent avant tout d’organiser l’agitation autour des délégués pressentis dont le choix est ratifié lors d’assemblées populaires. Travaillant de concert avec les syndicats communistes pour le choix des délégués, les dirigeants du parti laissent aux Amis de l’Union soviétique un rôle d’agent exécutant dont la place est de plus en plus mineure. Dès 1929, le sectarisme qui prévaut à l’intérieur du monde communiste et la répression policière vis-à-vis des organisations révolutionnaires rendent de plus en plus difficile la mise en place des « délégations ouvrières et paysannes », ainsi que leurs campagnes de retour. La campagne de retour de la délégation de 1929 est un échec18. Au début des années trente, le Parti communiste supervise toute l’action des Amis de l’Union soviétique et se substitue de plus en plus souvent à eux19. Les AUS sont certes présents durant les manifestations préparatoires (ou postérieures) au voyage mais cette présence est plutôt destinée à promouvoir une association très affaiblie qu’à lui donner un rôle véritable dans l’organisation du voyage. Les meetings se terminent de temps à autre par un appel en leur faveur mais, parfois, il n’en est fait nulle mention. Aussi les délégations ouvrières qui dominent la période n’ont-elles pas pour seul but de promouvoir l’image de l’URSS, elles doivent également assister aux Congrès des organisations internationales. En août 1930 une délégation ouvrière se forme pour le Ve Congrès de l’Internationale syndicale rouge (ISR). Elle est suivie par la Conférence internationale des métallurgistes révolutionnaires en septembre 1930. Il n’y a pas, cette année-là, de délégation envoyée pour la commémoration de la Révolution d’Octobre.

  • 20 GARF, 5451-13a-333. Capitaine demande de l’aide aux syndicats soviétiques.
  • 21 Ibid.
  • 22 Ibid.

11Les finances de l’association souffrent terriblement durant cette période. En 1931, l’association n’arrive pas à faire imprimer l’Appel des Soviets et à assurer la campagne de retour des délégations20. À cette date, les dettes sont telles que 17 000 francs sont nécessaires « pour avoir en main et sauver les Amis de l’URSS »21. Au printemps, la revue des AUS (qui a cessé de paraître pendant plusieurs mois) passe sous le contrôle direct de l’Imprimerie de la Maison des syndicats, l’association elle-même ayant perdu son local. Les AUS assurent la publicité de la délégation ouvrière franco-belge de retour en France le 22 mai 1931. Il s’agit de la première délégation à assister au Premier mai révolutionnaire, mais les Amis de l’URSS n’ont pas activement participé à la préparation. Les syndicats soviétiques critiquent alors la passivité du Parti communiste et de la CGTU à l’égard des AUS défaillants. La composition et la préparation de la délégation sont jugées très sévèrement. « Une telle délégation formée au petit bonheur, sans direction, sans choix, nous a occasionné ici de réelles difficultés dont les plus grandes furent le fait des membres du Parti Communiste qui en faisaient partie »22. Le communiste Gaston Aubert, alors chargé de la reprise en main de l’association après les épurations successives de 1929-1930, tente d’assurer le contrôle des délégations ouvrières en URSS, mais les résultats sont encore décevants :

  • 23 L’Appel des Soviets, n° 26, août 1931.

« À ce jour les délégués n’ont pas rendu ce que nous en espérions (...). Des camarades syndiqués ou communistes membres des “Amis de l’URSS” (...) ont toujours fait une confusion entre la préparation et l’utilisation des délégations. Toute la préparation doit être faite par les “Amis de l’URSS”, la délégation ne doit pas être l’émanation de tels ou tels syndicats. Quand les syndicats désignent des délégués, c’est pour assister à des congrès intéressant uniquement leur organisation »23.

12Dans sa correspondance avec Inkpin, il proteste aussi vertement contre l’attitude du parti :

  • 24 GARF, ibid., p. 182.

« J’ai envoyé à L’Humanité la déclaration signée par les délégués français. Elle n’est pas parue. Et si ce n’était que cela. Mais pas moyen de faire insérer un placard (...) »24.

  • 25 Ibid.
  • 26 Cf. notre maîtrise, op. cit.

13Le Parti communiste tient alors à désigner une commission de contrôle chargée de la campagne de la délégation d’octobre. Il propose de nommer un représentant du Parti communiste, un autre de la CGTU et un rédacteur politique de l’Humanité responsable pour les AUS25. Paul Vaillant-Couturier assure quelques semaines ce rôle avant que le communiste Fernand Grenier ne soit parachuté à la tête de l’association à l’automne 1932 et finisse par se passer de l’aide de l’intellectuel débordé26.

14À partir de 1933, la politique d’ouverture menée par Fernand Grenier porte ses fruits. Les Amis de l’URSS ne changent pas vraiment les recettes de la préparation du voyage, mais ils tentent véritablement de l’ouvrir aux non communistes et, de plus en plus, vont ritualiser les délégations en les insérant dans le processus festif des commémorations révolutionnaires.

  • 27 Cf. notre thèse, op. cit.
  • 28 Ibid. ainsi que le dépouillement (non exhaustif) des archives de la VOKS sur cette période.

15Il faut donc attendre 1932-1933 pour voir réussir la politique de formation de cadres associatifs par le voyage. Fonctionnant sur une stratégie « ouvriériste », le voyage est utilisé pour repérer ou pour légitimer des cadres provinciaux et parisiens issus du monde ouvrier27. Après la guerre, les délégations vont reprendre à partir de 1949. Mais encadrées par la VOKS et non plus par les syndicats soviétiques, devenues une émanation du peuple français et non plus du monde ouvrier et paysan, elles n’ont plus le même rôle de rite de formation des cadres de l’association. Si les délégations conservent leur fonction propagandiste (il n’y a pas de voyage touristique payant avant 1955), elles servent à récompenser un travail militant plus qu’à faire naître des cadres associatifs staliniens ou post-staliniens28.

16L’association des Amis de l’URSS doit bien sa naissance au voyage commémoratif d’octobre-décembre 1927. Cependant, le succès apparent est de courte durée et, rapidement, l’association périclite et se replie sur un réseau militant strictement communiste.

17Les Amis de l’URSS sont, par essence, une association politique, puisque leur but est de défendre le socialisme en URSS. Placés dès le départ dans une position de stricte dépendance vis-à-vis du Parti communiste, ils vont pâtir du sectarisme et de la répression qui s’abat sur les organisations communistes du début des années trente. Association politique et révolutionnaire incapable de se financer seule, elle doit notamment attendre l’aide du Parti et l’aide des syndicats soviétiques. Elle ne peut alors trouver de véritable écho parmi les masses ouvrières, en dépit d’un discours de pseudo-neutralité partisane. Mais, les mécanismes de ce véritable rite d’initiation que constitue le voyage en URSS pour un militant d’une association communiste, sont cependant en place, prêts à servir l’essor des années trente.

Notes

1 A ce sujet on se permettra de reporter à notre mémoire de maîtrise : La section française des « Amis de l’Union soviétique » : (1927-1939). Une organisation de masse du parti communiste français, et à notre thèse : Partir en Russie soviétique : voyages, séjours et missions des Français en Russie entre 1917 et 1944, IEP, 1999, 729 p.) ainsi qu’à l’ouvrage de Sophie Coeuré, La Grande lueur à l’Est, les Français et l’Union soviétique, Paris, Seuil, 1999.

2 Cf. la définition retenue par David Caute, Le communisme et les intellectuels français, 1967, p. 12-13.

3 Archives nationales (abrégées par la suite en AN), F7 13112, rapport des RG datant du 30.09.1927. Le rôle de Lecache est honorifique. Sa nomination vise à témoigner du caractère soi-disant spontané et « apolitique » de la délégation.

4 AN, F7 13115. Les délégués socialistes sont exclus de la SFIO. En octobre, la VOKS tentent encore de faire venir des « parlementaires de gauche désirant aller en Russie ». Archives d’État de la Fédération de Russie (abrégées par la suite en GARF) fonds 5283-8-40, p. 44-45.

5 Archives d’État de l’Histoire sociale et politique (abrégées par la suite en RGASPI), fonds 495-99-19, p. 74-76 (en anglais). Rapport du 16 juin 1927.

6 RGASPI, fonds 495-99-19.

7 GARF, fonds 5283-2-109, p. 5-6.

8 RGASPI, fonds 535-1-70, p. 11.

9 RGASPI, fonds 495-99-19. L’Appel des Soviets parle en mars 1928 de 110 Français dont 109 revenus convaincus.

10 RGASPI, fonds 535-1-45, p. 95-96.

11 AN, F7 13112 et L’Humanité, 30 décembre 1927.

12 AN, F7 13112.

13 L’Appel des Soviets, n° 1,

14 GARF, 5283-7-11, p. 139, 145, 153, 155, 156.

15 Ibid., p. 111.

16 RGASPI, 495-99-21, p. 86-97.

17 Le Cri du peuple, organe hebdomadaire des ouvriers et paysans de la région de la Loire publié par le Parti communiste, samedi 19 octobre 1932.

18 AN, F7 13119.

19 AN, F7 13119,13122 et 12763 notamment.

20 GARF, 5451-13a-333. Capitaine demande de l’aide aux syndicats soviétiques.

21 Ibid.

22 Ibid.

23 L’Appel des Soviets, n° 26, août 1931.

24 GARF, ibid., p. 182.

25 Ibid.

26 Cf. notre maîtrise, op. cit.

27 Cf. notre thèse, op. cit.

28 Ibid. ainsi que le dépouillement (non exhaustif) des archives de la VOKS sur cette période.

Auteur

Docteur en histoire, professeur au lycée Honoré Balzac, Paris.

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