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Travail et emploi

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Martine Azuelos

Préface

Texte intégral

1Les transformations affectant le travail et l’emploi dans l’ensemble du monde industrialisé en ce tournant de siècle constituent un champ de recherches vaste et abondamment exploré. Beaucoup des travaux publiés sur la question, relevant de fortes similitudes dans les évolutions repérables aux États-Unis et au Royaume-Uni, opposent le « modèle anglo-saxon » du travail et de l’emploi au « modèle européen » en se fondant, par exemple, sur des critères comme la flexibilité ou encore l’importance relative du taux de chômage. D’où une controverse entre les tenants de l’un ou l’autre modèle, chaque camp mettant en regard l’efficacité économique et les avantages sociaux propres à l’un et à l’autre.

2L’objectif que se fixait le CERVEPAS en s’engageant dans une recherche sur l’expérience anglo-saxonne en matière de travail et d’emploi n’était pas de prendre parti collectivement dans cette controverse, même si on en trouvera nécessairement un écho dans la variété des perspectives adoptées par les auteurs des articles présentés ici. Plus fondamentalement peut-être, il s’agissait d’approfondir la connaissance et la compréhension de ce champ de l’expérience anglo-saxonne en combinant approche économique et démarche civilisationniste : notre hypothèse de départ était que si « modèle » il y a – au delà de la très grande diversité de l’expérience anglosaxonne, dans le temps et dans l’espace — c’est au sens où celui-ci s’enracine dans une histoire, une culture, le recours à des concepts dont l’acception est unifiée par l’utilisation d’une langue commune – l’anglais – voire dans la référence à des règles ayant un même fondement juridique.

3Les travaux réunis ici ont été présentés à l’occasion d’un colloque organisé en novembre 1999. Il se proposait de repérer, dans la genèse de ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler modèle anglo-saxon, les données de civilisation et les concepts propres à l’expérience anglosaxonne. Un second colloque, qui donnera lieu à un second ouvrage, a eu lieu en juin 2000 et a analysé quelques-unes des caractéristiques et des spécificités de l’expérience anglo-saxonne dans la période contemporaine.

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