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Historical Portrait of the Progress of Ichthyology / Tableau historique des progrès de l’ichtyologie

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Georges Cuvier

Part four/Quatrième partie. The Foundations of Modern Classification/Les fondements de la classification moderne

9. Les grandes expéditions maritimes et les contributions régionales

Texte intégral

  • 1 Les premières expéditions faites dans cet esprit, furent celles de [John] Byron [1723-1786], [Samue (...)

1Une émulation noble, dont le roi d’Angleterre George III eut l’honneur de donner l’exemple1, et qui porta vers ce temps-là les souverains à ordonner de grandes expéditions maritimes, dans la seule vue d’étendre la connaissance du globe, fournit à cette ardeur des naturalistes tous les moyens de s’exercer avec fruit ; et ils s’empressèrent de profiter de ces occasions pour étendre leurs découvertes.

  • 2 Philibert Commerson, né à Chatillon-les-Dombes [Ain] en 1727, se livra avec passion à l’histoire na (...)
  • 3 Louis-Antoine, comte de Bougainville, né à Paris en 1729, célèbre par sa bravoure sur terre et sur (...)
  • 4 Il lui [Lacepède, dans son Histoire naturelle des poissons (1798-1803)] est arrivé très souvent de (...)
  • 5 [Les manuscrits de Commerson se trouvent aujourd’hui à la Bibliothèque centrale du Muséum national (...)

2Commerson2, embarqué avec Bougainville3 , fut laissé au retour à l’Isle-de-France pour en reconnaître les productions, et fit de là une excursion à Madagascar. Infatigable au travail, plein d’ardeur et de sagacité, il fit des collections immenses dans les trois règnes, et laissa sur l’ichtyologie particulièrement une suite de descriptions plus exactes, plus détaillées qu’aucune de celles de ses prédécesseurs ; elles embrassaient des poissons de l’Atlantique, de la côte du Brésil, de tout l’Archipel des Indes, et spécialement de l’Isle-de-France et de Madagascar, au nombre de plus de cent soixante espèces, dont plus des deux tiers étaient nouvelles alors. Il y établissait plusieurs bons genres, qui ont du être conservés. Des dessins, faits les uns par Sonnerat ou par Commerson lui-même, les autres, par un peintre nommé Jossigny, accompagnaient le texte ; et pour que l’on pût toujours en vérifier l’exactitude, Commerson y avait joint les poissons eux-mêmes, desséchés à la manière de Gronovius. Malheureusement ses travaux eurent le même sort que ceux de Plumier, auxquels ils étaient bien supérieurs. Les papiers et les collections qui les contenaient, envoyés après sa mort au ministère, furent remis à Buffon, qui en inséra quelques lambeaux dans son Histoire des oiseaux, et négligea le reste. Une partie de ce qui regardait les poissons a été employée depuis par M. de Lacepède, qui a aussi fait graver une partie des dessins ; mais, n’ayant eu que des brouillons assez mal en ordre des descriptions, qu’il n’a pu toujours rapporter aux figures, l’usage qu’il en a fait n’est pas exempt d’erreurs et de confusions4. Notre bonheur a voulu que M. Duméril retrouvât, il y a quelques années, les poissons desséchés, qui depuis le temps de Buffon étaient demeurés encaissés dans les greniers du Muséum, et que l’on découvrît, il y a quelques mois, dans la bibliothèque de feu Hermann, de Strasbourg5, deux manuscrits mis au net de la main de Commerson lui-même, sur les animaux de l’Isle-de-France et de Madagascar, avec des renvois précis aux figures, ce qui nous mettra à même de rendre enfin une justice complète à cet excellent observateur, et de tirer de ses travaux un meilleur parti pour l’ichtyologie.

Louis-Antoine de Bougainville
Portrait (xixe siècle). Dessin de Belliard, lithographie de Delpech à Paris.
Cliché New York Public Library

  • 6 Pierre Sonnerat, né à Lyon [en 1748], neveu du célèbre [Pierre] Poivre [né à Lyon en 1719, mort dan (...)

3Nous ferons connaître également les récoltes ichtyologiques de Sonnerat6, l’un des collaborateurs de Commerson, mais qui était resté aux Indes, et s’était établi définitivement à Pondichéry. Revenu en France en 1814, il nous a a remis les poissons qu’il avait rassemblés sur cette côte et desséchés à la manière de Commerson et de Gronovius ; mais l’histoire qu’il en avait écrite, et que nous avons vue, est demeurée dans les mains de ses héritiers, et nous ignorons ce qu’elle est devenue.

  • 7 Joseph Banks, né à Londres en 1743, mort en 1820, conseiller privé, chevalier du Bain et président (...)
  • 8 Daniel Solander, né en Nordlande [Suède] en 1733 [entre 1753 et 1756, il voyagea en Russie, en Lapo (...)
  • 9 Jacques [James] Cook [1728-1779] est encore un de ces hommes dont il n’est pas nécessaire que nous (...)
  • 10 Sidney Parkinson [né à Édinbourg en 1745 et mort en mer en 1771], peintre anglais, employé dans le (...)
  • 11 Pierre-Marie-Auguste Broussonet, né à Montpellier en 1761, secrétaire de la société d’agriculture d (...)
  • 12 [Robert Brown, botaniste, né à Montrose en Écosse en 1773, et mort à Londres en 1858, était conserv (...)
  • 13 Jean [Johann]-Reinhold Forster, né à Dirschau [Tczew], dans la Prusse polonaise, en 1729, ministre (...)
  • 14 Voyez la préface de ce Systema ichthyologiae [Bloch (Marcus Elieser) & Schneider (Johann Gottlob), (...)

4Des hasards non moins singuliers nous avaient aussi réservé l’avantage de profiter, les premiers, d’une grande partie des récoltes faites vers la même époque par Banks7 et Solander8, et peu de temps après par les deux Forster. Banks, accompagnant volontairement le capitaine Cook9 dans son premier voyage autour du monde, avait emmené avec lui Solander, l’un des meilleurs élèves de Linné. Ils recueillirent beaucoup de poissons dans ces plages si fécondes de l’Archipel des Indes et de la mer du Sud, et en firent dessiner plusieurs par Sidney Parkinson10 ; mais, si l’on en excepte dix espèces, que Broussonnet11 publia dans sa première et seule décade ichtyologique [ichthyologia sistems Piscium descriptiones et icones, decas I], les poissons et les dessins sont demeurés dans le cabinet de Banks. Heureusement des échantillons des poissons qu’il avait donnés à Broussonnet pour continuer son ouvrage, et qui étaient restés à Montpellier jusqu’à ce jour, viennent de nous être communiqués avec beaucoup de libéralité par la faculté de médecine de cette ville ; et ce que l’on peut encore extraire de nouveau des dessins de Parkinson, a été mis à notre disposition par M. Brown.12 Il en a été de même des dessins des deux Forster13. Ces savants naturalistes allemands furent, comme on sait, appointés par le gouvernement anglais pour accompagner Cook dans son second voyage, de 1772 à 1775 ; et les poissons ne furent point oubliés dans leurs observations : mais s’étant brouillés à leur retour avec l’amirauté, Forster, le père, se vit obligé de laisser ses dessins dans les mains de ses créanciers, d’où ils passèrent dans le cabinet de Banks, où ils sont encore. Le manuscrit de ses descriptions fut acheté, après sa mort, pour la bibliothèque royale de Berlin, où Schneider en a pris des extraits, qu’il a insérés, en 1801, dans le système posthume [Systema ichthyologiae] de Bloch.14

  • 15 Madame Bowdich, si connue par le courage avec lequel elle a accompagné son mari dans des expédition (...)

5La facilité que nous avons eue de consulter les dessins15, et de compléter par là ce que les descriptions laissaient encore de vague et d’incertain sur les caractères des espèces, nous a donné moyen d’éclairer beaucoup de points obscurs de cette partie de l’ichtyologie, de rapprocher plusieurs de ces espèces de celles de Commerson, et de supprimer ainsi une quantité de ces doubles emplois si nuisibles aux vrais progrès de la science.

  • 16 Pierre [Peter] Forsskål, né en Suède en 1736, choisi par le roi de Danemarck, sur la recommandation (...)
  • 17 Carsten [Karsten] Niebuhr, né en 1733 à Ludingsworth, dans le Lauembourg, mort en 1815, de simple p (...)

6Plût à Dieu que nous eussions eu le même bonheur relativement à un observateur de ce temps-là, non moins zélé ni moins habile, et qui a aussi décrit beaucoup des mêmes poissons. Nous voulons parler de Forskal16, envoyé en Arabie par le roi de Danemarck Frédéric V, généreux protecteur de toutes les connaissances. Il s’attacha particulièrement à étudier les nombreux et beaux poissons qui peuplent la mer Rouge. Ses descriptions ont été publiées après sa mort par les soins de son ami Niebuhr17, mais sans figures. Comme il n’avait, lorsqu’il les fit, d’autre guide que la dixième édition de Linné, il a souvent été embarrassé sur la vraie classification, au point qu’il prend le silure électrique pour la torpille, le centriscus scolopax pour un silure, l’élops pour une argentine, etc. ; et malheureusement ses successeurs n’ont pas vu qu’il se trompait, ce qui leur a fait inscrire autant de fausses espèces dans leurs systèmes. Cette partie de son ouvrage n’en est pas moins au nombre des plus précieuses productions ichtyologiques de l’époque. Il y décrit, aussi bien qu’aucun des autres élèves de l’école linnéenne, cent vingt-une espèces ou variétés ; et c’est dans son livre que paraissent pour la première fois les genres des scares et des sidjans.

Nasique, Naso brevirostris
Gravure extraite de Forsskål (Peter), Icones rerum naturalium, quas in itinere orientali depingi curavit Petrus Forsskål…, Copenhague : Mölleri, 1776, planche 23.
Cliché Bibliothèque centrale, MNHN

  • 18 Daniel-Théophile Messerschmidt, de Dantzig, né en 1685, mort en 1735. Ses recherches paraissent avo (...)
  • 19 [Joseph Nicolas] Delisle de la Croyère [1688-1768], astronome ; [Gerhard Friedrich] Müller [1705-17 (...)
  • 20 Jean-George [Johann Georg] Gmelin, né à Tübingen en 1709, suivit à Pétersbourg ses compatriotes [Ge (...)
  • 21 George-Guillaume [Georg Wilhelm] Steller, un des plus courageux et des plus habiles naturalistes qu (...)

7Pendant que les naturalistes de la France et de l’Angleterre parcouraient les mers et préparaient avec tant de peines et de dangers des travaux qui devaient rester négligés dans leur pays, la Russie faisait faire par les siens une exploration générale de son vaste territoire, et prenait des mesures pour que les résultats en fussent plus utiles au public, en quoi elle se réformait elle-même et donnait aux autres États un exemple digne d’être suivi. Ses premiers voyageurs avaient aussi été fort négligés. Messerschmidt18, qui avait parcouru toute la Sibérie, de 1720 à 1726, par ordre de Pierre le Grand, et y avait fait d’importantes récoltes, était mort de chagrin et de misère en 1735. Ses papiers demeurèrent dans les archives de l’académie, qui ne prit aucun soin pour leur publication. Une expédition envoyée par l’impératrice Anne, petite-fille de Pierre, composée de plusieurs savants19, avait examiné le même pays avec beaucoup plus de soin, de 1733 à 1743. Le botaniste, Jean-George Gmelin20, parvint seul à publier son travail ; mais le zoologiste Steller21, l’un des hommes qui ont le mieux connu les animaux marins, ne réussit à faire imprimer que ses recherches sur les phoques et sur les lamantins ; et, après sa mort, que la malveillance et la trahison avaient accélérée, ses mémoires d’ichtyologie, a l’exception d’un seul, qui ne contient que des remarques générales sur la classe des poissons, furent ensevelis à côté des papiers de Messerschmidt ; ce n’est que depuis peu d’années que MM. Pallas et Tilesius en ont fait connaître quelques fragments.

  • 22 Il y eut dans l’expédition de 1768, outre les astronomes et les géomètres, cinq naturalistes et que (...)
  • 23 Jean-Pierre [Johan Peter] Falck, né en Suède en 1732, fut élève de Linné et ensuite professeur de b (...)
  • 24 Samuel-Théophile [Gottlieb] Gmelin, né à Tübingen en 1744, était le neveu de Johann Georg, membre d (...)
  • 25 Jean-Antoine [Johann Anton von] Güldenstädt, né à Riga en 1745, étudia à Berlin : la faveur du czar (...)

8Catherine II, conseillée par le Comte Wladimir Orlof, veilla non seulement à ce que la troisième exploration, qu’elle ordonna en 1768, fût faite avec encore plus de soin et de régularité, mais à ce que la science profitât aussitôt qu’il serait possible des efforts des hommes qui y furent employés22. A cet effet, elle ordonna que l’on rédigeât les observations pendant chaque quartier d’hiver, et qu’on les envoyât aussitôt à Pétersbourg, avec les collections faites pendant l’année ; précaution qui se trouva d’autant plus sage que trois des naturalistes, Falk23, Gmelin24 et Guldenstedt25, perdirent la vie ou pendant le voyage, ou du moins avant de pouvoir mettre la dernière main aux relations qu’ils en avaient rédigées. Mais leurs collègues, et surtout Pallas, y suppléèrent, et rien ne fut perdu pour la science.

  • 26 Outre les nombreux mémoires de Kœlreuter dont nous avons déjà parlé [voir chap. 8, note 21] et qui (...)

9L’ichtyologie a gagné à ces voyages la connaissance de plusieurs poissons des rivières de la Sibérie, du lac Baïkal et de la mer Caspienne ; et à ces premiers produits en ont bientôt succédé d’autres. Les correspondances établies par les voyageurs ont fait arriver à Pétersbourg des espèces de la mer Orientale ; et en général c’est dans les Mémoires de l’académie des sciences de Russie que cette partie de l’histoire naturelle a été traitée avec le plus de suite. Pallas et d’autres membres de ce corps ont continué à y donner des poissons intéressants jusqu’au moment ou j’écris26. Toutes ces recherches, toutes ces descriptions étaient faites méthodiquement dans le style et dans l’esprit de Linné.

  • 27 Jean [Johann]-Christian Fabricius, né à Tondern, dans le duché de Sleswic en 1742, professeur [d’hi (...)
  • 28 Othon [Otto] Fabricius [1744-1822], ecclésiastique, employé dans la colonie danoise du Groënland, e (...)
  • 29 Le voyage en Islande d’Eggert Olafsen, naturaliste islandais, né en 1726, mort en 1768, et de Bjorn (...)
  • 30 Pierre [Peder] Ascanius [1723-1803], inspecteur des mines de la Norwége septentrionale, a donné plu (...)
  • 31 Othon-Fréderic [Otto Fredrik] Müller, né à Copenhague en 1730, mort en 1784 : l’un des observateurs (...)
  • 32 On en trouve en grand nombre dans les collections de l’académie des sciences de Stockholm, de la so (...)
  • 33 Charles-Pierre [Carl Peter] Thunberg [docteur, botaniste et voyageur suédois], né en 1743 [mort en  (...)
  • 34 [Thunberg dans] Kongliga Svenska Wetenskaps Akademiens Nya Handlingar (Stockholm), 1790, 1792, et 1 (...)
  • 35 Martinus Houttuyn [1720-1798], naturaliste laborieux, mais peu instruit, qui a traduit et paraphras (...)

10À la même époque, des naturalistes isolés s’occupaient des poissons des mers du Nord et les décrivaient avec une égale exactitude. [Johann Christian] Fabricius27, le célèbre entomologiste en Norwège ; un autre [Othon] Fabricius28, sur les côtes glacées du Groënland ; Olafsen et Powelsen29, sur celles de l’Islande, s’efforçaient d’appliquer aux productions de ces tristes climats les nomenclatures de Linné. Ils n’étaient pas toujours heureux ; mais leurs descriptions, surtout celles d’Othon Fabricius, suffisent pour réparer les petites erreurs dans lesquelles le défaut de secours littéraires les a induits. Ascanius30 donnait des figures coloriées de quelques espèces de la mer d’Allemagne ; Müller31 en introduisait dans sa Zoologie danoise, de toutes les côtes alors soumises à la couronne de Danemarck. Quelques autres donnaient des mémoires particuliers dans les recueils des académies du Nord sur les poissons de leur pays, et y joignaient même quelques poissons étrangers32. Thunberg33 y insérait des descriptions de ceux qu’il avait rapportés du Japon34, et les recoltes qu’il y avait faites servaient aussi de matériaux à des mémoires de Houttuyn35 imprimés dans des recueils hollandais.

  • 36 [Mémoires sur les poissons publiés dans Philosophical Transactions of the Royal Society of London(...)
  • 37 Broussonet [voir note 11, ci-dessus], Mémoire sur le voilier, Histoire de l’Académie royale des sci (...)
  • 38 Martin-Thomas [Morten Thrane] Brünnich [1737-1827], professeur à Copenhague, auteur de l’Ichtyologi (...)
  • 39 Francesco Cetti [1726-1778], ex-jésuite, auteur de la Storia naturale di Sardegna, Sassari : en qua (...)
  • 40 Don José [Andrés] Cornide [de Saavedra] [1734-1803], régidor de Sant-Iago, auteur d’un Essai d’une (...)
  • 41 Description de différens objets d’histoire naturelle, surtout de productions marines par Don Antoni (...)

11Il paraissait aussi, mais en moindre quantité, quelques mémoires sur des poissons dans les Transactions philosophiques36. Mais, si l’on excepte Broussonnet37, peu de Français s’occupaient alors de ces animaux d’une manière scientifique. Ce fut un Danois, Martin Brunnich38, qui le premier, depuis les ichtyologistes du seizième siècle, vint examiner les poissons de Marseille et de l’Adriatique, et s’efforça de les ranger d’après le système de Linné. Cetti39 donnait quelque indication de ceux de Sardaigne, mais légère, et telle qu’on pouvait l’attendre de l’état ou se trouvait alors l’histoire naturelle dans le midi de l’Europe, où les ouvrages de Linné n’avaient pénétré qu’avec lenteur. Vers la fin de cette époque, un travail analogue à celui de Cetti, mais plus détaillé, était exécuté sur les poissons de Gallice par Cornide40, et un autre Espagnol, Antoine Parra, en publiait un sur ceux de l’île de Cuba, infiniment plus précieux, à cause des figures dont il l’enrichissait.41

  • 42 La société des Amis scrutateurs de la nature de Berlin [Gesellschaft Naturforschender Freunde zu Be (...)
  • 43 En allemand Naturforscher ; recueil intéressant, imprimé à Halle, de 1774 à 1793, en vingt-sept cah (...)
  • 44 Jean-Christophe [Joannes Christophorus] Wulff [mort en 1767], médecin de Kœnigsberg, publia Ichthyo (...)
  • 45 [Jacob Benjamin] Fischer [1731-1793], Essai d’une histoire naturelle de Livonie, en allemand ; Kœni (...)
  • 46 [Johann Christoph] Birkholz a donné avant Bloch, en allemand, une description économique des poisso (...)
  • 47 Il y a de Heinrich Sander [1754-1782], dans le quinzième cahier du Naturforscher, des Matériaux pou (...)
  • 48 [Ulrich Jasper] Seetzen [1767-1811] a donné le catalogue de ceux de la seigneurie de Jever, en West (...)
  • 49 Nathanael Gottfried Leske [1751-1786], professeur à Leipzig : Ichthyologiae Lipsiensis specimen, Le (...)
  • 50 Baron Carl von Meidinger [1750-1820], secrétaire des empereurs Joseph II et Léopold II, auteur d’un (...)
  • 51 Franz von Paula Schrank, professeur à Ingolstadt, né en 1747 [mort en 1835]. Dans [sa description d (...)

12Les Allemands, à leur ordinaire, se montraient plus laborieux et plus au courant de l’état de la science. Les recueils de leurs sociétés, particulièrement ceux de la société des naturalistes de Berlin42, l’ouvrage périodique intitulé le Naturaliste43, etc., recevaient un grand nombre d’écrits sur les poissons de l’Allemagne. Wulff44 dressait, d’après le système de Linné, un catalogue de ceux de la Prusse ; Fischer45, de ceux de la Livonie ; Birkholz46, de ceux du Brandebourg ; Sander47, de ceux du Rhin ; Seetzen48, de ceux de Westphalie. Leske49 décrivait les cyprins des eaux de Leipzig ; Meidinger50 donnait de belles figures des poissons de l’Autriche ; Schrank51 en décrivait quelques-uns de la Bavière.

Poissons de l’île de Cuba
Dessins extraits de Parra (Antonio), Descripcion de diferentes piezas de historia natural…, La Havane : Imprenta de la Capitania General, 1787, planche 5.
Cliché Bibliothèque centrale, MNHN

Poissons de l’île de Cuba
Dessins extraits de Parra (Antonio), Descripcion de diferentes piezas de historia natural las mas del ramo maritimo, representadas en setenta y cinco laminas, La Havane : Imprenta de la Capitania General, 1787, planche 35.
Cliché Bibliothèque centrale, MNHN

  • 52 [Pennant, voir chapter 8, note 38] Indian Zoology ; Londres [1769], in-folio, avec douze planches : (...)
  • 53 William Marsden [1754-1836], History of Sumatra ; Londres, 1784. Il y en a une traduction française (...)
  • 54 [Giovanni] Ignazio Molina [1740-1829], ex-jésuite, a écrit de mémoire en Italie son Saggio sulla st (...)
  • 55 Johann Reinhold Forster [voir note 13 ci-dessus], Catalogue of the Animals of North America ; Londr (...)
  • 56 [Johann David Schoepff (1752-1800), « Beschreibungen einiger nordamerikanischer Fische », 1788] C’e (...)
  • 57 [Pennant, voir chap. 8, note 38], dans [ « Supplément » ou] le troisième volume de son Arctic Zoolo (...)

13Pour les contrées plus éloignées, on avait, dans la Zoologie indienne de Pennant52, un squale et un labre dessinés à Ceilan par Lotsen, gouverneur de cette île. L’histoire naturelle de Sumatra par Marsden53, celle du Chili par Molina54, en offraient un plus grand nombre, mais décrits avec moins de précision. Forster55 en donnait d’Amérique et surtout de la baie d’Hudson ; Schœpff56, des États-Unis ; Pennant57, de tout le nord du globe.

  • 58 Martinus Houttuyn, outre le mémoire sur les poissons du Japon, que nous avons déjà cité [Houttuyn ( (...)
  • 59 Johann Hermann, professeur d’histoire naturelle à Strasbourg, né en 1738, mort en 1800, auteur de p (...)
  • 60 Giovanni Antonio Scopoli, né dans l’évêché de Trente en 1723 [mort en 1788], professeur [de minéral (...)
  • 61 [A. Sevastianov], Nova Acta Academiae Scientiarum Imperialis Petropolitanae (St Petersburg), vol. 1 (...)

14Quelques genres nouveaux se montraient dans ces différents écrits : c’est ainsi qu’Houttuyn58 a fait le genre Centrogaster ; le même que le Buro de Commerson et l’Amphacanthus de Bloch ; que Hermann59 a décrit le genre Sternoptyx qui a été conservé ; que Scopoli60 avait voulu séparer le cottus japonicus de Pallas sous le nom de percis, et le coryphæna velifera ou pleraclis de Gronovius sous celui de pteridium ; que Sevastianov avait fait avec les girelles à long museau le genre Acarauna61. Tous ces genres ont reparu sous d’autres noms dans les écrivains postérieurs.

Notes

1 Les premières expéditions faites dans cet esprit, furent celles de [John] Byron [1723-1786], [Samuel] Wallis [1728- 1795], et [Philip] Carteret [1733-1796], décrites par [John] Hawkesworth [1715 ?-1773], avec la première de celle de [James] Cook [voir note 9 ci-dessous] ; Londres, 1775, 3 vol., in-4°.

2 Philibert Commerson, né à Chatillon-les-Dombes [Ain] en 1727, se livra avec passion à l’histoire naturelle, dès le temps où il étudiait en médecine à Montpellier. On prétend même qu’il y fit, sur l’invitation de Linné, une collection des poissons de la Méditerranée pour la reine de Suède, ce qui nous étonnerait d’autant plus que Linné n’en a jamais parlé. Embarqué en 1766 avec Bougainville, il visita la côte du Brésil, Monté-Vidéo, Buenos-Aires, les Malouines, la Terre-de-Feu, Otaïti, des îles voisines de la Nouvelle-Guinée, Java, demeura à l’lsle-de-France et y mourut [de pleurésie] en 1773. [Pour plus d’informations sur la vie et l’œuvre de Commerson, voir Oliver (Samuel Pasfield), The life of Philibert Commerson, D. M., naturaliste du roi : An old-world story of French travel and science in the days of Linnaeus [éd. par Scott Elliot G. F.], Londres : Murray, 1909, xvii + 242 p.]

3 Louis-Antoine, comte de Bougainville, né à Paris en 1729, célèbre par sa bravoure sur terre et sur mer, mort sénateur et membre de l’Institut en 1811 [Fils de notaire, il est appelé au barreau de Paris. En tant qu’aide-major dans le régiment de Picardie (1753), puis secrétaire à l’ambassade à Londres (1754), il poursuit son intérêt pour les mathématiques et en 1754 a publié un traité sur le calcul intégral]. Il forma, en 1763 [et intégra la marine avec le rang de capitaine], un établissement aux îles Malouines, qui a été décrit par dom [Antoine-Joseph] Pernety [1716-1769], et a fait, de 1766 à 1769 [aux commandes de la Boudeuse et de l’Étoile], le voyage autour du monde [une première pour un commandant français], dont il a publié lui-même la relation ; Paris, 1771, in-4°, et 1772, 2 vol., in-8° [Pour plus d’informations sur Bougainville, voir Hammond (Lincoln Davis), News from New Cythera : A report of Bougainville’s voyage, 1766- 1769, Minneapolis : University of Minnesota Press, 1970, 66 p., in-8°.]

4 Il lui [Lacepède, dans son Histoire naturelle des poissons (1798-1803)] est arrivé très souvent de faire trois ou quatre poissons différents, de la description, des figures, et des phrases écrites au dos de ces figures, et même de placer ces poissons imaginaires dans des genres différents. Nous en verrons beaucoup d’exemples.

5 [Les manuscrits de Commerson se trouvent aujourd’hui à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (voir Laissus (Yves), « Catalogue des manuscrits de Philibert Commerson (1727-1773) conservés à la Bibliothèque Centrale du Muséum national d’Histoire naturelle », Revue d’histoire des sciences, vol. 31, n° 2, 1978, pp. 131-162).]

6 Pierre Sonnerat, né à Lyon [en 1748], neveu du célèbre [Pierre] Poivre [né à Lyon en 1719, mort dans la même ville en 1786], [commissaire général puis] intendant de l’Isle-de-France, mort à Paris en 1814, le jour même de la prise de cette ville par les coalisés [les nations alliées de l’Europe qui ont forcé Bonaparte à abdiquer le 11 avril], [En route vers Maurice en 1767, il explora La Réunion et Madagascar avec Philibert Commerson entre 1768 et 1771. En 1771, il navigua sur l’Isle de France, un vaisseau de transport, en qualité de clerc et de naturaliste, participant à la dernière expédition en Nouvelle Guinée et rapportant une vaste collection de plantes et d’animaux pour le Cabinet du Roi.] Il est bien connu du public par ses deux voyages : le premier à la Nouvelle-Guinée, en 1769 [dont une description a été publiée], imprimé en 1776, in-4° ; le second aux Indes et à la Chine, de 1774 à 1781, imprimé en 1782, 2 vol. in-4° Il y donne beaucoup de planches de quadrupèdes et d’oiseaux, mais n’y parle pas des poissons, qu’il réservait pour un autre ouvrage. [Pour plus d’informations sur Sonnerat, voir Rookmaaker (Leendert Cornelis), The zoological exploration of southern Africa, 1650-1790, Rotterdam : A.A. Balkema, 1989, pp. 37-38.]

7 Joseph Banks, né à Londres en 1743, mort en 1820, conseiller privé, chevalier du Bain et président de la société royale, homme recommandable pour avoir fait servir sa fortune à l’avancement des sciences et son crédit à la protection des savants [il a étudié à Eton, Harrow et Oxford]. [Après la mort en 1761 de son père, un riche propriétaire terrien de Lincolnshire, il a hérité d’une fortune qui lui a permis de se consacrer à l’histoire naturelle. Il a étudié les ouvrages de Linné et de Buffon, établi un herbier complet de la flore de la Grande Bretagne et constitué l’une des plus importantes et plus célèbres bibliothèques d’histoire naturelle en Europe. En 1766, il s’est rendu à Terre-Neuve et au Labrador, et de 1768 à 1771, a participé au premier voyage du Capitaine Cook, participant à son financement et s’adjoignant trois artistes, Sidney Parkinson (1745-1771), Alexander Buchan (mort en 1769) et Herman Diedrich Spöring (1733-1771) (concernant les artistes sur le voyage de l’Endeavour, voir Wheeler (Alwyne C.), « Catalogue of the natural history drawings commissioned by Joseph Banks on the Endeavour voyage 1768-1771 held in the British Museum (Natural History). Part 3 : Zoology », Bulletin of the British Museum (Natural History), vol. 13, 1986, pp. 1-171). En 1772, il organisa à ses propres frais une expédition scientifique aux Hébrides et en Islande. Il a été élu président de la Royal Society de Londres en 1778, nommé chevalier en 1781 et élu commandeur de l’Ordre du Bain et membre du Privy Council en 1797. Initiateur de nombreuses missions d’exploration britanniques, il a étendu son patronage à des naturalistes de tous les pays, même ceux en guerre contre la Grande Bretagne. Ses collections botaniques forment la base originale du Département de botanique du British Museum.] Il meurt [à Spring Cove, Isleworth, Middlesex] en 1820. [Pour des livres biographiques sur Banks, voir Carter (Harold B.), Sir Joseph Banks, 1743-1820, Londres : British Museum (Natural History), 1988, xl + 671 p., ill., et O’Brian (Patrick), Joseph Banks : A life, Boston (Mass.) : David R. Godine, 1993, 328 p. ; pour des sources biographiques et bibliographiques liées à Banks, voir Carter (Harold B.), Sir Joseph Banks (1743-1820) : A guide to biographical and bibliographical sources, Winchester : St. Paul’s Bibliographies, in association with the British Museum, 1987, 328 p., ill.]

8 Daniel Solander, né en Nordlande [Suède] en 1733 [entre 1753 et 1756, il voyagea en Russie, en Laponie et aux îles Canaries. Envoyé par Linné à Londres en 1760 pour expliquer le système linnéen, il s’y installa. En 1763, il est employé à la classification et au catalogage des collections au British Museum, où il devint bibliothécaire assistant en 1765 et conservateur en chef en 1773. En 1764, il est élu à la Royal Society de Londres et], élève de Linné, établi en Angleterre, compagnon de Banks pendant le premier voyage de Cook, de 1768 à 1771, mort en 1781 [à Londres]. [Pour plus d’informations sur Solander, voir Diment (Judith A.) & Wheeler (Alwyne C.), « Catalogue of the natural history manuscripts and letters by Daniel Solander (1733-1782), or attributed to him, in British collections », Archives of Natural History, vol. 11, n° 3, 1984, pp. 457-488 ; Jonsell (Bengt), « Daniel Solander — the perfect Linnaean ; his years in Sweden and relations with Linnaeus », Archives of Natural History, vol. 11, n° 3, 1984, pp. 443-450 ; Marshall (John Braybrooke), « Daniel Carl Solander, friend, librarian and assistant to Sir Joseph Banks », Archives of Natural History, vol. 11, n° 3, 1984, pp. 451-456 ; Stearn (William T.), « Daniel Carlsson Solander (1733-1782), pioneer Swedish investigator of Pacific natural history », Archives of Natural History, vol. 11, n° 3, 1984, pp. 499-503 ; Tingbrand (Per), « Daniel Solander, Piteå’s around-the-world pioneer », Archives of Natural History, vol. 11, n° 3, 1984, pp. 489- 498 ; Wheeler (Alwyne C.), « Daniel Solander — zoologist », Svenska Linnésällskapets årsskrift (Uppsala), vol. 1982- 1983, 1984, pp. 7-30 ; « Daniel Solander and the zoology of Cook’s voyage », Archives of Natural History, vol. 11, 1984, pp. 505-515 ; « Catalogue of the natural history drawings commissioned by Joseph Banks on the Endeavour voyage 1768-1771 held in the British Museum (Natural History). Part 3 : Zoology », Bulletin of the British Museum (Natural History), vol. 13, 1986, pp. 1-171.]

9 Jacques [James] Cook [1728-1779] est encore un de ces hommes dont il n’est pas nécessaire que nous rappellions l’histoire. Nous marquerons seulement ici les dates de ses trois grands voyages, si féconds en découvertes, qui elles-mêmes ont été si avantageuses à l’histoire naturelle [voir Whitehead (Peter James Palmer), Forty drawings of fishes made by artists who accompanied Captain James Cook on his three voyages to the Pacific, 1768-71, 1772-75, 1776- 78 some being used by authors in the description of new species, Londres : Trustees of the British Museum (Natural History), 1968, xxxi + 204 p., ill. ; « Zoological specimens from Captain Cook’s voyages », Journal of the Society for the Bibliography of Natural History, vol. 5, n° 3, 1969, pp. 161- 201 ; « A guide to the dispersal of zoological materials from Captain Cook’s voyages », Pacific Studies (Laie, Hawaii), 1978, pp. 52-93]. Le premier, où furent Banks et Solander, dura de 1768 à 1771 ; il fut décrit par Hawkesworth en 1773. Le second, où il emmena les deux Forster, de 1772 à 1775, a été décrit par lui-même, Londres, 1777, 2 vol., in-4°, et par le jeune Forster, la même année, en deux volumes, traduits en allemand à Berlin : l’année suivante Forster, le père, publia séparément ses observations en un volume in- 4°, Londres, 1778. Dans le troisième, commencé en 1776, et où Cook perdit la vie [1779], il ne voulut plus avoir de naturalistes ; terminé en 1780, sous la conduite de [Charles] Clerke [1741-1779] et [John] Gore [mort en 1790], il a été décrit par [Capitaine James] King ; Londres, 1784, 4 vol. in- 4°. Tous les trois ont été traduits en français : le premier, en 1789 ; le deuxième, en 1778, avec les observations des deux Forster, 5 vol. in-8° ; le troisième, en 1785, 4 vol. in-8°.

10 Sidney Parkinson [né à Édinbourg en 1745 et mort en mer en 1771], peintre anglais, employé dans le premier voyage de Cook [1768-1771], en a donné une relation ; Londres, 1773 ; in-4° [Pour plus d’informations sur Parkinson, voir Carr (Denis John), Sydney Parkinson, artist of Cook’s « Endeavour » voyage, Canberra : Nova Pacifica in association with the British Museum (Natural History) and the Australian National University Press, 1983, XV + 300 p., ill.]

11 Pierre-Marie-Auguste Broussonet, né à Montpellier en 1761, secrétaire de la société d’agriculture de Paris, puis consul à Maroc, mort professeur à Montpellier en 1807, s’était fort occupé des poissons : on dit même qu’il en avait préparé une histoire générale, où il devait en décrire douze cents espèces ; mais il n’a publié que le fragment qui en contient dix, imprimé à Londres en 1782 [par ailleurs, il publia plusieurs petits articles] et dans le Recueil de l’académie des sciences, un mémoire sur les squales [1784, 1785], où en sont décrits vingt-sept, dont neuf nouveaux ; des mémoires sur l’anarrhique [1788], sur le voilier [1788], sur le silure électrique [1785], et des recherches sur les vaisseaux spermatiques des poissons [1788], sur leurs écailies et sur la reproduction de leurs nageoires [1788]. [Pour plus d’informations sur Broussonet, voir Bauchot (Marie-Louise), « Les Poissons de la collection de Broussonet au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris », Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, 2e série, vol. 41, n° 1, 1969, pp. 125-143.]

12 [Robert Brown, botaniste, né à Montrose en Écosse en 1773, et mort à Londres en 1858, était conservateur-bibliothécaire pour Joseph Banks et plus tard assistant bibliothécaire en charge de la collection de Banks au British Museum (voir Edwards (Phyllis I.), “Robert Brown (1773-1858) and the natural history of Matthew Flinders’ voyage in H.M.S. Investigator, 1801-1805,” Journal of the Society for the Bibliography of Natural History, vol. 7, 1976, pp. 385-407 ; Mabberley (David J.), Jupiter Botanicus : Robert Brown of the British Museum, London : British Museum (Natural History), 1985, 500 p., ills, in-8°. ; Wheeler (Alwyne C.), “The zoological manuscripts of Robert Brown,” Archives of Natural History, vol. 20, no. 3, 1993, pp. 417-424).]

13 Jean [Johann]-Reinhold Forster, né à Dirschau [Tczew], dans la Prusse polonaise, en 1729, ministre protestant près de Dantzig, transplanté en Russie, puis en Angleterre, parait avoir été d’une humeur peu conciliante : il se brouilla avec Cook, et fut traité fort durement à son retour par l’amirauté. Il se décida alors à passer au service de Prusse, et a été professeur à Halle de 1780 à 1798, où il est mort. Nous avons à citer, parmi ses nombreux ouvrages, son Spicilegium zoologiæ indicæ rarioris ; Halle, 1781 : réimprimé Londres, 1790, et Halle, 1793. Jean [Johann] George Adam Forster, fils de Johann Reinhold, né en 1754, compagnon et aide de son père pendant le voyage autour du monde, professeur à Cassel en 1778, à Wilna en 1784, puis à Mayence, mort sur l’échafaud révolutionnaire à Paris en 1794, a concouru aux remarques de physique et d’histoire naturelle faites par son père, et qu’on trouve dans les éditions françaises du Voyage [1778]. [Concernant les deux Forster, voir Allen (Elsa Guerdrum), « The history of American ornithology before Audubon », Transactions of the American Philosophical Society, nlle série, vol. 41, n° 3, 1951, pp. 501-503 ; Whitehead (Peter James Palmer), « The Forster collection of zoological drawings in the British Museum (Natural History) », Bulletin British Museum (Natural History), vol. 6, n° 2, 1978, pp. 25-47 ; Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 154-159 ; Rookmaaker (Leendert Cornelis), The zoological exploration of southern Africa, 1650-1790, Rotterdam : A. A. Balkema, 1989, pp. 43-59.]

14 Voyez la préface de ce Systema ichthyologiae [Bloch (Marcus Elieser) & Schneider (Johann Gottlob), M. E. Blochii… Systema ichthyologiae iconibus CX illustratum. Post obitum auctoris opus inchoatum absolvit, correxit, interpolavit Jo. Gottlob Schneider Saxo, Berlin : Sumptibus auctoris impressum et bibliopolio Sanderiano commissum, 1801, 2 vol. (lx + 584 p. ; 110 pl.), ill., in-8°], p. xiv.

15 Madame Bowdich, si connue par le courage avec lequel elle a accompagné son mari dans des expéditions périlleuses, et par les talents distingués qu’elle a consacrés à une science aimable, a bien voulu (avec l’agrément du dépositaire actuel, le grand botaniste, M. Robert Brown [voir note 12 ci-dessus]) nous faire des copies de tous ces dessins. Nous mettons au rang de nos premiers devoirs de lui marquer ici notre reconnaissance. [Sarah Bowdich (née Wallis), née à Bristol en 1791, mariée au voyageur et écrivain Thomas Edward Bowdich qu’elle a accompagné sur les côtes de l’Afrique, d’abord entre 1814 et 1818 puis entre 1822 et 1824. Son mari, né en 1791, était associé à Cuvier pendant les deux années qu’il a passées à Paris pour étudier les mathématiques et les sciences naturelles. Il est mort à Bathurst en Gambie en 1824. Elle a édité et illustré l’œuvre de son mari et copié pour Cuvier de nombreux dessins de son mari et de Forster et Parkinson. Elle a aussi envoyé à Cuvier des poissons d’Angleterre et d’Écosse.]

16 Pierre [Peter] Forsskål, né en Suède en 1736, choisi par le roi de Danemarck, sur la recommandation de Linné, pour faire partie, comme naturaliste, de l’expédition savante envoyée Arabie en 1761, en mourut dans ce pays en 1763. Niebuhr [voir note 17 ci-dessous] rassembla ses papiers, et en tira les Descriptiones animalium quæ in itinere orientali observavit P. Forskal ; Copenhague, 1775, in-4° ; Flora ægyptiaco-arabica, Copenhague, 1775, et Icones rerum naturalium quas in itinere orientali depingi curavit, Copenhague, 1776. [Pour plus d’informations sur Forsskål et sa collection de poissons, voir Klausewitz (Wolfgang) & Nielsen (Jørgen G.), « On Forsskål’s collection of fishes in the Zoological Museum of Copenhagen », Spolia Zoologica Musei Hauniensis, vol. 22, 1965, pp. 1-29, pl. 1-38 ; Wolff (Torben), Danske ekspeditioner på verdenshavene : Danish Expeditions on the seven seas, Copenhague : Rhodos International Science and Art, 1967, pp. 15-47.]

17 Carsten [Karsten] Niebuhr, né en 1733 à Ludingsworth, dans le Lauembourg, mort en 1815, de simple paysan devenu ingénieur, employé comme tel dans l’expédition d’Arabie [avec Peter Forsskål ; voir Wolff (Torben), Danske ekspeditioner på verdenshavene : Danish Expeditions on the seven seas, Copenhague : Rhodos International Science and Art, 1967, pp. 16-47]. Revenu seul en 1767, a donné en 1772 une description de l’Arabie, et en 1774 et 1778, en deux volumes in-4°, une relation du voyage qu’il y avait fait [un troisième volume fut publié en 1837].

18 Daniel-Théophile Messerschmidt, de Dantzig, né en 1685, mort en 1735. Ses recherches paraissent avoir été immenses. C’est à lui que l’on doit la première [description d’un] crâne d’éléphant fossile.

19 [Joseph Nicolas] Delisle de la Croyère [1688-1768], astronome ; [Gerhard Friedrich] Müller [1705-1783] et [Johann Eberhardt] Fischer [mort en 1771], historiens ; [Aleksei] Tchirikof [1703-1748], [Vitus Jonassen] Behring [1681- 1741], marins ; [Johann Georg] Gmelin [1709-1755], botaniste ; [Georg Wilhelm] Steller [1709-1746], zoologiste, etc.

20 Jean-George [Johann Georg] Gmelin, né à Tübingen en 1709, suivit à Pétersbourg ses compatriotes [George Bernard] Bülfinger [professeur de théologie à Tübingen, 1693- 1750] et [Johann Georg] Duvernoy [médecin et botaniste, natif de Tübingen ; 1691-1759], et y remplit les chaires de botanique et de chimie. Après son retour de [l’expédition en] Sibérie [1733-1743], il donna les deux premiers volumes de la Flore de ce pays ; Pétersbourg, 1747 : et son neveu [Samuel Gottlieb Gmelin (voir note 24 ci-dessous)] publia les deux autres en 1770. Retourné à Tübingen en 1749, il y mourut en 1755. Il a publié la relation du voyage auquel il avait pris part ; Göttingen, 1751 et 1752, en allemand, 4 vol., in-8°. On a un extrait français en deux volumes in-12, par [Louis Félix Guinement de] Keralio, et autre dans le dix-huitième volume in-4° de l’Histoire générale des voyages [voir le « Voyage au Kamtschatka par la Sibérie. Journal de M. Gmelin, tr. de 1’Allemand » dans Prévost (Antoine François), Histoire générale des voyages, ou Collection nouvelle de toutes les relations de voyages par mer et par terre qui ont été publiées jusqu’à présent dans les différentes langues de toutes les nations connues, Paris : Panckoucke, 1768, vol. 18, pp. 71-483]. il y parle peu des poissons.

21 George-Guillaume [Georg Wilhelm] Steller, un des plus courageux et des plus habiles naturalistes que la Russie ait eus à son service, et de ceux qu’elle a traités avec le plus d’ingratitude, était né en 1709 à Winsheim, en Franconie ; il étudia, dans plusieurs universités allemandes, la théologie, la médecine et l’histoire naturelle, et fut admis comme médecin dans l’armée russe qui assiégeait Dantzig en 1734. Le baron de Korff, président de l’académie de Pétersbourg, l’envoya en 1738 pour se joindre à l’expédition partie dès 1734. [Vitus Jonassen] Behring, qui devait reconnaître les îles situées entre la Sibérie et l’Amérique, l’invita en 1741 à l’accompagner ; il souffrit horriblement dans ce voyage, et se vit à la fin trompé sur toutes les promesses, que ce capitaine lui avait faites. Se rendant à Pétersbourg pour réclamer justice, on trouva moyen de lui faire envoyer l’ordre de retourner à Irkutzk, pour se justifier lui-même de je ne sais quelle faute, qu’on lui imputait : il revenait de nouveau, lorsqu’il reçut un second ordre de la même nature, et cette fois la garde qui le conduisait le laissa geler sur une grande route, en 1746. Sa description du Kamtschatka a été publiée en allemand en 1774, par les soins de [Jean-Benoît] Scherer [1741-1824], employé des affaires étrangères de France. Il y a de lui dans les Mémoires de Pétersbourg (deuxième tome [1751] des Novi commentarii Academiae Scientiarum Imperialis Petropolitanae), un excellent mémoire sur les phoques et les lamantins, et dans le troisième, des observations générales sur les poissons [1752], d’après lesquelles on peut juger qu’il les avait étudiés avec soin. Il avait composé [mais sans la publier] une Ichtyologie de la Sibérie, dont MM. Pallas et Tilesius ont donné d’intéressants fragments dans leurs propres ouvrages. [Pour une traduction en anglais du voyage de Steller entre 1741 et 1742 avec Bering, voir Steller (Georg Wilhelm), Journal of a voyage with Bering, 1741-1742 [tr. par Engel Margritt A. & Frost Orcutt W. ; éd. avec intro. de Frost Orcutt W.], Stanford : Stanford University Press, 1988, vi + 252 p., ill. ; pour une biographie complète, voir Stejneger (Leonhart), Georg Wilhelm Steller the pioneer of Alaskan natural history, Cambridge : Harvard University Press, 1936, xxiv + 623 p., XXIX pl., in-8° ; voir aussi Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 347-355.]

22 Il y eut dans l’expédition de 1768, outre les astronomes et les géomètres, cinq naturalistes et quelques élèves. Pallas se dirigea vers le Jaïk, la mer Caspienne, visita les mines des monts Ourals, celles des monts Altaïs, dans le district Kolywan, traversa le lac Baïkal, et s’approcha des frontières de la Tartarie chinoise ; en revenant il toucha au Caucase. Gmelin marcha vers le Sud, vit les établissements des cosaques du Don et Astrakhan, et fit deux excursions en Perse. Falk examina la province d’Orembourg et les pays adjacents Jusqu’à l’Ob. Georgi fut d’abord son adjoint et ensuite celui de Pallas. Guldenstedt se chargea particulièrement du Caucase. Lepechin visita surtout l’Oural, Astrakhan et les côtes de la mer Blanche.

23 Jean-Pierre [Johan Peter] Falck, né en Suède en 1732, fut élève de Linné et ensuite professeur de botanique au jardin des apothicaires de Pétersbourg : affecté d’hypocondrie et de souffrances de tout genre, il se tua à Kazan en Mars 1774. Son voyage a été publié, par les soins de Georgi, en trois volumes in-4.°, 1785 et 1786.

24 Samuel-Théophile [Gottlieb] Gmelin, né à Tübingen en 1744, était le neveu de Johann Georg, membre de l’expédition de 1733-1743 [voir note 20 ci-dessus]. Les trois premiers volumes de son voyage parurent de 1770 à 1774. Mais, [le neveu] étant mort cette année prisonnier du khan des Khaïtakes, la rédaction du quatrième fut confiée à Guldenstedt, et après sa mort à Pallas, qui le fit paraître en 1784. On y trouve quelques descriptions et trois figures de poissons, et beaucoup de détails sur les pêches.

25 Jean-Antoine [Johann Anton von] Güldenstädt, né à Riga en 1745, étudia à Berlin : la faveur du czar de Géorgie lui procura beaucoup de facilités pour l’examen du Caucase ; mais il gagna dans ce pays des maladies qui l’affaiblirent. Il revint néanmoins à Pétersbourg, où il mourut en 1780, à trente-six ans, d’une fièvre putride qui y régnait. Son Voyage a été imprimé, sous la direction de Pallas, en deux volumes in-4°, 1787 et 1791 ; il y décrit quelques poissons. Il en a de plus décrit et représenté plusieurs dans les Novi commentarii Academiae Scientiarum Imperialis Petropolitanae de Pétersbourg, vol. 16 [1772], 17 [1773], et 19 [1775]. [Pour plus d’informations sur Güldenstädt, voir Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 179-181]. Johann Gottlieb Georgi, né en Poméranie en 1729 [mort en 1802], envoyé en 1770 pour s’adjoindre à Falk, a aussi donné son voyage en deux volumes in-4°, en 1775. Il y décrit quelques poissons. Sa Description de la Russie, en huit parties in-8°, de 1797 à 1802, contient dans la septième une histoire des poissons de cet empire, mais incomplète. Ivan [Ivanovich] Lepechin (1740-1802), né vers 1750, mort en 1802, avait étudié à Pétersbourg et à Strasbourg, et fut en 1783 secrétaire de l’académie russe. Il a publié [la description de] son voyage en russe, en trois volumes in-4°, 1771-1780 [un quatrième volume fut publié en 1805]. On en a une traduction allemande, par [Christian Heinrich] Hase ; Altenbourg, 1774, 1775 et 1783. Il y décrit plusieurs poissons. Nicolas [Nikolai Petrovich] Rychkov [1746-1784], l’un des élèves attachés à cette expédition, a aussi donné le sien en russe [1770-1772], et Hase l’a également traduit en allemand ; Riga, 1774, in-8°.

26 Outre les nombreux mémoires de Kœlreuter dont nous avons déjà parlé [voir chap. 8, note 21] et qui vont jusqu’au tome IX des Nova Acta (pour 1791), on a dans les Nova Acta, t. V (pour 1789), un carape, par Basile Zuiew ; t. IX (1795), un esturgeon par Lepechin ; t. XII (1801), l’histoire du saumon de la mer Glaciale, par [Nikolai Yakovlevich] Oserezkovsky.

27 Jean [Johann]-Christian Fabricius, né à Tondern, dans le duché de Sleswic en 1742, professeur [d’histoire naturelle] à Kiel, mort en 1807. Ses travaux immenses sur les insectes n’appartiennent pas à notre sujet ; nous ne citerons que son Voyage en Norwége, en allemand ; Hambourg, 1779, in-8° : il y parle de quatorze poissons. Cet ouvrage a été traduit en français, par Millin [et publié en 1802 in-8°].

28 Othon [Otto] Fabricius [1744-1822], ecclésiastique, employé dans la colonie danoise du Groënland, et ensuite en Norwége et en Danemarck, est auteur d’une Fauna Groenlandica, Copenhague et Leipzig, 1780, in-8.°, l’un des meilleurs ouvrages de ce genre, où il décrit exactement quarante-quatre espèces de poissons, et donne sur l’histoire de plusieurs des détails fort intéressants. Il faut cependant se défier quelquefois de sa nomenclature. [voir Wolff (Torben), Danske ekspeditioner på verdenshavene : Danish Expeditions on the seven seas, Copenhague : Rhodos International Science and Art, 1967, pp. 48-50].

29 Le voyage en Islande d’Eggert Olafsen, naturaliste islandais, né en 1726, mort en 1768, et de Bjorne Povelsen, premier médecin de cette île, mort en 1778, a été publié en danois à Soroë, en 1772 ; en allemand, à Copenhague, en 1774, 2 vol., in-4°. On y trouve des descriptions de poissons et des figures, mais un peu grossières. Il y en a une traduction française, par Gautier de la Peyronnie ; Paris, 1802, 5 vol., in-8°, avec un atlas, où la nomenclature d’histoire naturelle est souvent estropiée.

30 Pierre [Peder] Ascanius [1723-1803], inspecteur des mines de la Norwége septentrionale, a donné plusieurs figures enluminées de poissons, dont quelques-unes sont nouvelles, dans ses Icones rerum naturalium, ou Figures enluminées d’histoire naturelle du Nord [un ouvrage commencé en folio oblong en 1767] ; Copenhague et Genève, 1767-1775, in-folio [et poursuivi en in-folio, 1772-1806, Copenhague].

31 Othon-Fréderic [Otto Fredrik] Müller, né à Copenhague en 1730, mort en 1784 : l’un des observateurs les plus laborieux et les plus exacts du dix-huitième siècle, et que ses découvertes microscopiques ont rendu si célèbre, a donné quelques poissons dans la Zoologia danica, commencée en 1779, in-folio, et son exemple a été suivi par ses continuateurs, [Peder Christian] Abildgaard [1740-1801], Viborg [probablement Eric Nissen Viborg, 1759-1822], et [Martin Heinrich] Rathke [1793-1860]. Il a inséré le catalogue général de ceux des pays danois dans son Prodromus zoologiæ danicæ ; Copenhague, 1777, in-8° [voir Wolff (Torben), Danske ekspeditioner på verdenshavene : Danish Expeditions on the seven seas, Copenhague : Rhodos International Science and Art, 1967, pp. 48-50].

32 On en trouve en grand nombre dans les collections de l’académie des sciences de Stockholm, de la société royale de Copenhague, de la société des sciences de Norwége. Les auteurs les plus notables de ces mémoires sont [Hans] Strøm [1726-1797], [Bengt Anders] Euphrasén [1756- 1796], [Morten Thrane] Brünnich [1737-1827 ; voir note 38 ci-dessous], Strupenfeld, [Nils] Gissler [1715-1771], [Théodore] Ankarcrona [1687-1750], [Henrik] Tonning [1732-1796], [Martin Hendriksen] Vahl [1749-1804], [Clas Fredrik] Hornstedt [1758-1809], [Theodore] Holm, [Anders Jahan] Retzius [1742-1821], [Lars] Montin [1722- 1785], etc.

33 Charles-Pierre [Carl Peter] Thunberg [docteur, botaniste et voyageur suédois], né en 1743 [mort en 1828], élève de Linné, professeur à Upsal. [Dans les années 1770, en route vers le Japon à l’emploi de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, il s’arrêta au Cap de Bonne Espérance où il effectua de vastes collectes de plantes et d’animaux entre 1772 et 1775. Il poursuivit ensuite jusqu’au Japon, à Java et à Ceylan avant de retourner au Cap en 1778 puis finalement en Suède en 1779. Tous ses spécimens ont été présentés à l’Université d’Uppsala où il fut nommé directeur du musée et professeur d’histoire naturelle. Pour plus d’informations sur Thunberg, voir Rookmaaker (Leendert Cornelis), The zoological exploration of southern Africa, 1650-1790, Rotterdam : A. A. Balkema, 1989, pp. 148-162.]

34 [Thunberg dans] Kongliga Svenska Wetenskaps Akademiens Nya Handlingar (Stockholm), 1790, 1792, et 1793. Il y a aussi de lui une dissertation [voir Thunberg (Carl Peter), Specimen ichthyologicum de muraena et ophichtho, quod venia exp. Fac. Med. Ups. praeside Carol. Pet. Thunberg… modeste offert Jonas Nicol Ahl, Uppsala : Johan. Edman, 1789] sur la murène et l’ophichte.

35 Martinus Houttuyn [1720-1798], naturaliste laborieux, mais peu instruit, qui a traduit et paraphrasé en hollandais le Systema naturæ [de Linné] ; Amsterdam, 1761-1785 [voir Houttuyn (Martinus), Natuurlyke historie, of uitvoerige beschryving der dieren, planten en mineraalen, volgens het samenstel van den Heer Linnaeus, Amsterdam : F. Houttuyn, 1761-1785, 3 pt en 37 vol.]

36 [Mémoires sur les poissons publiés dans Philosophical Transactions of the Royal Society of London] : Johann Friedrich Gronovius, sur le misgurn, vol. 44 [1747] ; [James] Parsons, sur la baudroie, vol. 46 [1752] ; Cromwell Mortimer, sur le zeus luna, vol. 46 [1752] ; Farrington, sur la truite des Alpes, vol. 49 [1756] ; [James] Ferguson, sur la baudroie, vol. 53 [1764] ; [John Albert] Schlosser, sur le chætodon rostratus, vol. 54 [1765, 1767] ; [Pieter Simon] Pallas, sur le toxotes, vol. 56 [1767] ; [Michael] Tyson, sur une perche de la mer du Sud, vol. 61 [1772] ; Daines Barrington, sur la truite, vol. 64 [1774] ; [Thomas] Brown, sur l’exocet, vol. 68 [1779] ; [William] Watson, sur le squale glauque, vol. 68 [1779] ; [William] Bell, sur le chætodon nodosus, vol. 83 [1793].

37 Broussonet [voir note 11, ci-dessus], Mémoire sur le voilier, Histoire de l’Académie royale des sciences, Paris, 1786, p. 450 ; sur différentes espèces de chiens de mer, 1780, p. 641, et dans le Journal de physique, t. XXVI, p. 51 [Paris, 1785].

38 Martin-Thomas [Morten Thrane] Brünnich [1737-1827], professeur à Copenhague, auteur de l’Ichtyologia massiliensis, Copenhague et Leipzig, 1768, in-8° ; il y décrit assez exactement cent et une espèces, dont quelques-unes étaient nouvelles. Il ne faut pas toujours se fier à sa nomenclature ; son Perca pusilla, par exemple, n’est que le Zeus [Capros] aper. À la fin est un appendice intitulé : Spolia maris Adriatici, où il en indique encore treize espèces, mais qui rentrent en partie dans les premières. [Pour plus d’informations sur Brünnich, voir Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 93-95.]

39 Francesco Cetti [1726-1778], ex-jésuite, auteur de la Storia naturale di Sardegna, Sassari : en quatre volumes in-12 ; de 1774 à 1778. Il traite des poissons dans le troisième, mais assez en abrégé, si l’on excepte ce qui regarde le Thon [Pour plus d’informations sur Cetti, voir Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 113-115].

40 Don José [Andrés] Cornide [de Saavedra] [1734-1803], régidor de Sant-Iago, auteur d’un Essai d’une histoire des poissons et autres productions marines de la côte de Gallice, selon le système de Linné, en espagnol, 1788, in-12.

41 Description de différens objets d’histoire naturelle, surtout de productions marines par Don Antonio Parra [1739- après 1800], en espagnol, La Havane, 1787, petit in-4°, avec soixante-quinze planches. C’est un des ouvrages les plus utiles à la connaissance des poissons du golfe du Mexique, non tant à cause du texte, qu’à cause des figures fort exactes où ils sont représentés [Sur Parra et ses poissons, voir Poey y Aloy (Felipe), « Enumeration of the fish described and figured by Parra, scientifically named by Felipe Poey », Proceedings of the Academy of Natural Sciences (Philadelphia), 2e série, vol. 15, 1863, pp. 174-180 ; González (Armando G.), Antonio Parra en la ciencia hispanoamericana del siglo XVIII, La Havane : Editorial Academia, 1989, 159 p., ill.]

42 La société des Amis scrutateurs de la nature de Berlin [Gesellschaft Naturforschender Freunde zu Berlin] a commencé à publier ses ouvrages en 1775, in-8°, en allemand [voir Kronick (David A.), A history of scientific and technical periodicals : The origins and development of the scientific and technical press, 1665-1790, Metuchen (New Jersey) : Scarecrow Press, 1976, p. 105]. Les quatre premiers volumes portent le titre d’Occupations [Beschäftigungen der Berlinischen Gesellschaft Naturforschender Freunde] ; les six suivants, de 1780-1785, d’Écrits [Schriften der Berlinischen Gesellschaft Naturforschender Freunde] ; les cinq derniers de ce format, de 1787-1793, d’Observations et découvertes [Beobachtungen und Entdeckungen] ; ensuite elle les a publiés in-4°, sous le titre de Nouveaux écrits [Neue Schriften, Gesellschaft Naturforschender Freunde zu Berlin], etc. La collection in-8° contient, pour l’époque dont nous parlons, plusieurs mémoires d’ichtyologie de [Marcus] Bloch [1779, 1780, 1785, 1788, 1792], [Bernhard] Wartmann [1777, 1783], [Heinrich] Sander [1779], [Petrus Camper, 1787], [Johann David] Schoepff [1788], [Johann Julius] Walbaum [1783, 1784], [Franz von Paula] Schrank [1780, 1781, 1783], et [Petrus Christian] Abildgaard [1792].

43 En allemand Naturforscher ; recueil intéressant, imprimé à Halle, de 1774 à 1793, en vingt-sept cahiers. Il y a des mémoires ichtyologiques de [Johann] Hermann [1781, 1782], de [Heinrich] Sander [1781], et de [Johann David] Schoepff, sur une perche d’Amérique [1784], etc.

44 Jean-Christophe [Joannes Christophorus] Wulff [mort en 1767], médecin de Kœnigsberg, publia Ichthyologia, cum amphibiis regni Borussici methodo Linneana disposita, Regiomonti, 1765. C’est un catalogue de cinquante-trois espèces, quelquefois mal nommées ; il fait, par exemple, un cyprin de la marène.

45 [Jacob Benjamin] Fischer [1731-1793], Essai d’une histoire naturelle de Livonie, en allemand ; Kœnigsberg, in-8°, 1778, réimprimé en ; il y parle de quarante espèces.

46 [Johann Christoph] Birkholz a donné avant Bloch, en allemand, une description économique des poissons qui se trouvent dans les eaux de la marche électorale de Brandebourg ; Berlin, 1770, in-8°.

47 Il y a de Heinrich Sander [1754-1782], dans le quinzième cahier du Naturforscher, des Matériaux pour l’histoire des poissons du Rhin, vol. 15 [1781], et dans le vingt-cinquième [1791], des remarques sur ce mémoire, par Bernard Sebastian Nau [1766-1845].

48 [Ulrich Jasper] Seetzen [1767-1811] a donné le catalogue de ceux de la seigneurie de Jever, en Westphalie, dans le premier volume [1794] des Zoologische Annalen (Weimar), éditées par [Friedrich Albrecht Anton] Meyer [1768-1795].

49 Nathanael Gottfried Leske [1751-1786], professeur à Leipzig : Ichthyologiae Lipsiensis specimen, Leipzig, 1774, in- 8°. Ce sont des descriptions détaillées de dix-sept espèces de cyprins.

50 Baron Carl von Meidinger [1750-1820], secrétaire des empereurs Joseph II et Léopold II, auteur d’un recueil de belles figures enluminées, intitulé : Icones piscium Austriae indigenorum, en cinq décades, in-folio, Vienne, 1785-1794, où sont représentés plusieurs poissons intéressants du Danube et de ses affluents.

51 Franz von Paula Schrank, professeur à Ingolstadt, né en 1747 [mort en 1835]. Dans [sa description d’] un Voyage de Bavière, Munich, 1786, il décrit une ou deux truites.

52 [Pennant, voir chapter 8, note 38] Indian Zoology ; Londres [1769], in-folio, avec douze planches : la seconde édition [amplement enrichie] est de 1790, in-4° [Son « requintigre » et son « labre de Ceylan » sont présentés sur la pl. 16.]

53 William Marsden [1754-1836], History of Sumatra ; Londres, 1784. Il y en a une traduction française ; Paris, 1788, 2 vol. in-8°. La troisième édition est de 1811, in-4°.

54 [Giovanni] Ignazio Molina [1740-1829], ex-jésuite, a écrit de mémoire en Italie son Saggio sulla storia naturale del Chili ; Bologne, 1782, in-8° : traduit en français par Gruvel ; Paris, 1789, in-8°. La seconde édition italienne est de Bologne, 1810, in-4.° Ce livre contient plusieurs descriptions qui auraient besoin d’être confirmées.

55 Johann Reinhold Forster [voir note 13 ci-dessus], Catalogue of the Animals of North America ; Londres, 1771, in- 8°, [voir aussi] « An Account of Some Curious Fishes, Sent from Hudson’s Bay », publié dans les Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 63 [1773].

56 [Johann David Schoepff (1752-1800), « Beschreibungen einiger nordamerikanischer Fische », 1788] C’est un mémoire remarquable publié dans Schriften der Berlinischen Naturforschenden Freunde, vol. 8, et ce que l’on avait de mieux avant les travaux de Mitchill [voir chap. 13, note 30]. [Pour des informations biographiques sur Schoepff, voir Adler (Kraig) (sous la dir.), Contributions to the history of herpetology, Oxford (Ohio) : Society for the Study of Amphibians and Reptiles, 1989, pp. 14-15.]

57 [Pennant, voir chap. 8, note 38], dans [ « Supplément » ou] le troisième volume de son Arctic Zoology [1787].

58 Martinus Houttuyn, outre le mémoire sur les poissons du Japon, que nous avons déjà cité [Houttuyn (Martinus), « Beschryving van eenige Japanse visschen, en andere zee-schepzelen », Verhandelingen van de Hollandsche Maatschappij der Wetenschappen (Haarlem), vol. 20, n° 2, 1782, pp. 311-350], en a publié un sur quelques poissons étrangers (en hollandais, t. X [1765]) ; un autre, sur les œufs des squales [1764].

59 Johann Hermann, professeur d’histoire naturelle à Strasbourg, né en 1738, mort en 1800, auteur de plusieurs mémoires insérés dans des collections allemandes, entre autres, de la description du genre Sternoptyx [1781]. Il y a des vues sur les rapports des poissons dans sa Tabula affinitatum animalium, 1783, 1 vol. in-4°, et des espèces nouvelles dans ses Observationes zoologicæ posthumæ, 1804, 1 vol, in-4°.

60 Giovanni Antonio Scopoli, né dans l’évêché de Trente en 1723 [mort en 1788], professeur [de minéralogie] à Schemnitz et ensuite [professeur de chimie et de botanique] à Pavie, a parlé de quelques poissons dans ses Deliciæ floræ et faunæ insubricæ [Ticini, 1786-1788, 3 part. in-folio].

61 [A. Sevastianov], Nova Acta Academiae Scientiarum Imperialis Petropolitanae (St Petersburg), vol. 13 [1802].

Table des illustrations

Légende Louis-Antoine de BougainvillePortrait (xixe siècle). Dessin de Belliard, lithographie de Delpech à Paris.Cliché New York Public Library
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Légende Nasique, Naso brevirostrisGravure extraite de Forsskål (Peter), Icones rerum naturalium, quas in itinere orientali depingi curavit Petrus Forsskål…, Copenhague : Mölleri, 1776, planche 23.Cliché Bibliothèque centrale, MNHN
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Légende Poissons de l’île de CubaDessins extraits de Parra (Antonio), Descripcion de diferentes piezas de historia natural…, La Havane : Imprenta de la Capitania General, 1787, planche 5.Cliché Bibliothèque centrale, MNHN
URL http://books.openedition.org/mnhn/docannexe/image/6374/img-3.jpg
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Légende Poissons de l’île de CubaDessins extraits de Parra (Antonio), Descripcion de diferentes piezas de historia natural las mas del ramo maritimo, representadas en setenta y cinco laminas, La Havane : Imprenta de la Capitania General, 1787, planche 35.Cliché Bibliothèque centrale, MNHN
URL http://books.openedition.org/mnhn/docannexe/image/6374/img-4.jpg
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