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The drawings of Antoine Nicolas Duchesne for his Natural History of the Gourds

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Harry S. Paris

Conclusions

Texte intégral

1Les dessins des fruits de 100 cultivars de Cucurbita, en particulier de 93 cultivars de Cucurbita pepo, brossent un fascinant panorama des formes cultivées il y a deux siècles. Les fruits de C. pepo vont des petites coloquintes de moins de 10 cm de long aux courges et citrouilles de plus de 50 cm. En forme, ils vont des citrouilles et coloquintes à fruits ronds aux pâtissons à fruits aplatis et aux cocozelles à fruits longs et étroits. De même, pratiquement tous les coloris, les combinaisons de couleurs et les patrons de coloration des cultivars actuels sont représentés dans cette collection de planches (Paris 2000c). Les trois fruits de C. moschata ressemblent l’un à un cultivar d’aujourd’hui aux États-Unis et les deux autres aux fruits produits par une les formes que l’on rencontre actuellement aux Caraïbes et en Amérique centrale. Les quatre fruits de C. maxima, deux numérotés et deux non, ressemblent respectivement à ceux de deux cultivars comestibles et de deux cultivars de courgeturban actuels.

2En raison de la pauvreté du 18e siècle en images et descriptions de Cucurbita, les planches et les écrits de Duchesne comblent en grande partie une lacune dans la connaissance des C. pepo cultivées au 18e siècle, établissant un important pont entre la Renaissance et les temps modernes en ce qui concerne les cultivars, les types commerciaux ou les groupes de cultivars existants (Paris 2000e). Au sein de C. pepo, ils forment un lien entre anciens et modernes pour ce qui concerne les citrouilles, pâtissons, courges turbinées, cocozelles, courges à la moelle et les diverses sortes de coloquintes. Pour C. maxima et C. moschata, ils illustrent ou décrivent l’existence à l’époque de plusieurs formes actuelles.

3Cependant la collection de C. pepo de Duchesne diffère de plusieurs façons de l’éventail des cultivars actuels de cette espèce. En particulier, on note la forte proportion de formes de coloquintes, c’est-à-dire de courges non alimentaires, qui y sont représentées. À côté des 46 dessins de cultivars appartenant aux trois groupes de coloquintes à petits fruits (illustrations 1-44, 46, 47), il n’y a que fort peu d’exemples de formes non comestibles dans les groupes à gros fruits. Donc, la majorité des formes cultivées de C. pepo représentées par Duchesne n’étaient pas des cultivars habituellement utilisés à des fins culinaires. Actuellement, un grand nombre de formes cultivées de C. pepo sont aisées à obtenir dans le commerce mais elles incluent peu de coloquintes et celles-ci, quand il y en a, sont presque toujours vendues en mélanges plutôt que sous forme de cultivars distincts.

4De même, des hors-types et des formes anormales semblent être assez fréquemment apparus dans les cultivars à l’époque de Duchesne comme en témoignent les no 5, et comme Duchesne le signale lui-même à propos de l’origine probable des nos 70 et 77. La nécessité d’isoler les cultivars afin de maintenir la pureté de chacun n’était pas pleinement appréciée à cette époque.

5Un certain nombre des courges représentées par Duchesne ont disparu. Ferriol et al. (2003) ont signalé que quelques-unes des formes les moins usuelles peuvent encore être rencontrées en Espagne, bien que de mauvaise qualité culinaire et utilisées seulement pour nourrir le bétail. D’un autre côté, d’autres ont grandement proliféré. La courge d’été (à la moelle) constitue maintenant une denrée importante et les Groupes Cocozelle (nos 73, 76, 93n) et Courge à la Moelle (no 45) comptent actuellement de très nombreux cultivars.

6Deux autres Groupes importants de courges d’été manquent dans la collection : les Courgette et Cou-tors. Le Groupe Courgette, qui possède aujourd’hui et de loin la meilleure valeur marchande de tous les cultivars de courges d’été, n’est apparemment apparu que plus d’un siècle après le travail de Duchesne (Paris 2000e). D’un autre côté, ce qui semble être l’illustration d’un cou-tors fut publié deux siècles plus tôt.

7Les formes cultivées nord-américaines sont peu figurées dans la collection Duchesne. Le cou-tors, utilisé à des fins culinaires en Amérique du Nord, manque totalement. Les citrouilles à fruits orange, si communes en Amérique du Nord, figurent sur un, voire deux dessins. Les pâtissons blanc ivoire qui étaient communs en Amérique du Nord (Paris 2000e) ne sont pas illustrés. En revanche, les citrouilles vertes ou rayées de vert, typiques des cultivars modernes d’Europe et d’Asie, sont bien représentées.

8Les courges sauvages manquent également dans la collection, laquelle n’inclut pas de spécimens des formes sauvages de C. pepo subsp. fraterna du Mexique (Andres 1987). Les coloquintes cultivées ovoïdes et piriformes ressemblent fort aux formes sauvages qui poussent dans le sud des États-Unis (Bailey, 1930) mais sont génétiquement distinctes (Paris et al. 2003). La ‘ Miniature Ball’, une très petite coloquinte cultivée qui paraît être le prototype de l’espèce (Paris et al. 2003), n’est pas non plus représentée.

9Un matériel génétique potentiellement utile à l’amélioration des courges est présenté. La courge la plus remarquable est peut-être celle que Duchesne décrit comme « La citrouille vert no 48 {40}, à peau tendre, fort luisante, chair très colorée… ». Un produit de première génération de celle-ci, le no 48a, est illustré et montre de manière saisissante une chair orange intense. Une autre entrée, le no 61, présente elle aussi une épaisse chair orange, bien que pas aussi frappante que le no 48a. D’après Ferriol et al. (2003), le no 61 serait la même souche ou une similaire à celle désignée PI 171628 à la United States Plant Introduction Station à Ames, Iowa, et cataloguée comme originaire de Turquie, observation que je confirme. Ces illustrations ont aussi l’intérêt d’attirer l’attention de sélectionneurs sur l’existence de caractéristiques et de ressources génétiques potentiellement utiles.

10Cucurbita maxima est représenté dans la collection par les fruits de seulement quatre cultivars, dont seuls deux ont été figurés durant les expériences de fécondation croisée conduites par Duchesne. Les deux sont des cultivars comestibles, l’un montrant la broderie, caractéristique mais rare, de la peau. Les deux illustrés plus tard sont des courges-turbans. Apparemment, seuls quelques cultivars de C. maxima étaient cultivés en France à cette époque, peut-être parce que les plantes de cette espèce requièrent plus de temps que ceux de C. pepo pour porter leurs fruits à maturité. Si l’on en juge aux offres des grainetiers actuels, une diversité bien plus grande de formes culinaires de C. maxima est maintenant cultivée en France.

11Cucurbita moschata, représenté par les fruits de seulement trois cultivars dans la collection, est encore moins bien adapté au climat français. Un cultivar français de cette courge, la ‘ Musquée de Provence’, est aujourd’hui apprécié là et ailleurs pour sa grande qualité.

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