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Biodiversité au Sud

 | 
Jean-François Agnèse
, 
Olivier Dangles
, 
Estienne Rodary

La biodiversité pour se nourrir

Plantes en symbiose

Résumé

Certaines plantes sont capables de produire leur propre engrais grâce à des symbioses réalisées avec des bactéries. Comprendre ce processus, c’est la possibilité de l’améliorer, de l’utiliser et, éventuellement, de le transférer à d’autres espèces.

Texte intégral

Nodosités de niébé, Sénégal.

© ird/T. Chevallier

1Les légumineuses (soja, arachides, haricots) produisent des graines qui contiennent jusqu’à 30 % de protéines, ce qui les rend très intéressantes sur le plan nutritif. Mais ce n’est pas leur seul atout, puisqu’elles sont aussi capables d’enrichir des sols pauvres. Comment ? Grâce à une symbiose naturelle avec des bactéries qui, en échange de sucres carbonés, produisent de l’azote pour la plante.

2En Asie et en Amérique du Sud, cette capacité a été repérée de longue date par les paysans qui inoculent leurs champs de légumineuses avec des bactéries sélectionnées empiriquement. Mais cette pratique n’existe pas en Afrique, où pourtant de nombreuses légumineuses comme l’arachide, le soja ou le niébé sont cultivées et fertilisées avec de coûteux engrais chimiques. De là l’idée de développer ces pratiques sur le continent africain et d’aider à la sélection de bactéries adaptées aux cultures africaines.

3Dans d’autres contextes, ces symbioses ont aussi été utilisées pour fertiliser des sols pauvres, comme en Thaïlande où des associations légumineuses/bactéries ont permis d’enrichir des rizicultures. Et comme certaines bactéries facilitent l’adaptation des plantes à certaines substances toxiques, elles sont exploitées pour permettre la revégétalisation de sols pollués, notamment en Nouvelle-Calédonie sur des terres chargées en nickel.

4Mais les chercheurs se sont aussi penchés sur les mécanismes moléculaires permettant à la plante d’intégrer en son sein des bactéries étrangères. Depuis les années 1990, on pensait qu’il n’existait qu’un seul mécanisme de reconnaissance pour réaliser cette symbiose. Un système de « clé-serrure », imaginé comme universel… en tout cas jusqu’à ce qu’une équipe de chercheurs découvre en 2007, chez une légumineuse africaine, un procédé bien plus simple et qui pourrait être transféré à des plantes non légumineuses comme le riz, le blé ou le maïs. C’est en tout cas l’une des pistes aujourd’hui suivies par les chercheurs.

••• Les symbioses peuvent être utilisées pour fertiliser ou dépolluer les sols •••

Préparation du riz pour le repiquage, Thaïlande.

© ird/J.-L. Maeght

Partenaires

Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal ; Institut sénégalais de recherches agricoles
Université de Suranaree, Thaïlande

Table des illustrations

Légende Nodosités de niébé, Sénégal.
Crédits © ird/T. Chevallier
URL http://books.openedition.org/irdeditions/docannexe/image/43542/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 113k
Légende Préparation du riz pour le repiquage, Thaïlande.
Crédits © ird/J.-L. Maeght
URL http://books.openedition.org/irdeditions/docannexe/image/43542/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
URL http://books.openedition.org/irdeditions/docannexe/image/43542/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 12k

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