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L’Asie du Sud-Est 2010 : les évènements majeurs de l’année

 | 
Arnaud Leveau
, 
Benoît de Tréglodé

Troisième partie. La région

Timor-Leste

Dix ans après le référendum, le retour de la stabilité, l’amélioration des conditions de vie encore attendue1

Christine Cabasset-Semedo

Texte intégral

  • 1 La mission 2009 a été réalisée grâce au soutien de l’Ambassade de France à Jakarta.

1L’année 2009 a revêtu une signification très particulière, marquant les dix ans d’anniversaire de la consultation populaire d’autodétermination par laquelle presque 80 % de la population avaient voté en faveur de l’indépendance.

  • 2 Le rapport final, fin 2005, de la Commission pour l’accueil, la vérité et la réconciliation (CAVR) (...)
  • 3 Voir Cabasset-Semedo (Christine) et Durand (Frédéric), « Les élections présidentielles de 2007 à T (...)

2Pour rappel, le Timor-Leste, ancienne colonie portugaise, a été envahi par l’armée indonésienne le 7 décembre 1975, avant d’être annexé par l’Indonésie au titre de 27e province, jusqu’en 1999, avec la tenue, le 30 août, d’une consultation populaire d’autodétermination. Celle-ci s’est déroulée dans un climat d’intimidation et de violences de la part de l’armée indonésienne et des milices qu’elle avait armées et dont le paroxysme a été atteint à la suite de l’annonce (4 septembre) des résultats. Cette vague de violences de grande ampleur a provoqué la destruction de 80 % des infrastructures, la mort d’au moins 1 400 personnes et le déplacement forcé de quelque 300 000 Timorais de l’autre côté de la frontière, au Timor occidental. Au total, le conflit violent qui a opposé pendant vingt-quatre ans l’armée à la résistance timoraise s’est soldé par la mort de 103 000 à 183 000 Timorais2. Administré par les Nations unies pendant deux ans et demi jusqu’à son accession à l’indépendance le 20 mai 2002, le territoire a constitué pendant plusieurs années la success story de l’organisation internationale, jusqu’à la sévère crise que connut le pays en 2006. Cette crise, d’abord militaire et politique, est née de la destitution de l’armée de 600 pétitionnaires, tous originaires de l’ouest du Timor-Leste, qui protestaient contre la discrimination dont ils disaient être l’objet par une armée dont les principaux pivots étaient de l’Est. Une crise sociale a alors embrasé le pays, se transformant en conflit sévère entre les habitants de l’Ouest (Loromonu/Kaladi) et ceux de l’Est (Lorosae/Firaku). La capitale, Dili, est devenue le principal théâtre des violences qui se sont soldées, sur l’ensemble du territoire, par un millier de maisons brûlées, une quarantaine de morts et le déplacement d’environ 150 000 personnes, réfugiées dans des camps d’accueil déployés par le UNHCR. Si les violences se sont arrêtées relativement rapidement avec l’arrivée d’une force multinationale (Australie, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Portugal), les tensions et déchirures que ce conflit a provoquées au sein de familles dont nombre sont composées, au fil des mariages et des alliances, tant par des gens de l’Est que par des gens de l’Ouest, et la peur de quitter les camps pour retrouver une maison détruite par ses propres voisins, sont restées vives ensuite. L’année 2007, année des élections présidentielles et législatives, est restée tendue et les résultats électoraux ont témoigné d’une volonté de changement à l’égard du Fretilin, parti incarnant la lutte contre l’occupation indonésienne et au pouvoir depuis 2001. Les deux principaux candidats de la présidentielle étaient Francisco Guterres, « Lu Olo » de son nom de résistant, président du Fretilin, et José Ramos-Horta. Ce dernier, qui était devenu Premier ministre en juin 2006 et qui bénéficiait d’une renommée sur la scène internationale pour avoir été l’une des principales voix de la résistance hors du Timor Leste entre 1975 et 1999 et co-prix Nobel de la paix avec Monseigneur Belo en 1996, est sorti vainqueur au deuxième tour avec 62 % des suffrages grâce au soutien de presque tous les partis minoritaires. Lors des élections législatives, le Fretilin a vu son influence s’éroder au profit d’une alliance politique (AMP, Alliance pour une majorité parlementaire) réunissant la presque totalité des autres partis3. C’est Xanana Gusmão, ex-leader de la résistance dans le pays, premier président de la république élu (2001-2007) et dirigeant du nouveau parti CNRT qui, nommé Premier ministre en août, a été chargé de former le nouveau gouvernement. Le début d’année 2008 a été profondément marqué par le double attentat (11 février) contre le président José Ramos-Horta et le Premier ministre Xanana Gusmão. Le président, sévèrement blessé lors de l’attaque à son domicile, a dû être hospitalisé plusieurs mois en Australie. Seul, celui qui a perpétré l’attentat, Alfredo Reinado, ex-major de la police militaire devenu le leader de la rébellion, a été tué. Xanana Gusmão a réussi à échapper à l’embuscade menée par le compagnon d’Alfredo, Gastao Salsinha. La mort d’Alfredo Reinado, devenu depuis 2006 un héros auquel s’identifiaient un certain nombre de jeunes et de moins jeunes, avait fait craindre une reprise des violences qui ne se produisit pas. C’est Fernando « Lasama » de Araujo, un des anciens leaders de la résistance étudiante incarnant la génération indonésianophone, tête de file du PD (Parti démocratique), et président du Parlement depuis 2007, qui a assuré selon la Constitution, la fonction de président de la république par interim.

3Si le restant de l’année 2008 a été marqué par le calme, c’est dans le contexte très troublé de ces trois dernières années qu’il convenait de lire les évolutions de l’année 2009 qui ont revêtu les signes d’un tournant significatif, au sein duquel la stabilité et la paix sociale ont constitué la plus grande réussite.

1- Une stabilité nationale retrouvée

  • 4 562 véhicules légers enregistrés en 2007 ; 1 159 en 2008 ; 1 622 pour les six premiers mois de l’a (...)
  • 5 Date anniversaire de l’accord signé en 1999 entre le Portugal et l’Indonésie, sous l’égide des Nat (...)

4C’est à Dili, principale ville du pays, qui concentre environ 15 % de la population totale (estimée à plus d’un million), que les évolutions sont les plus notables : l’argent qui circule est plus visible que jamais, comme en témoigne l’importante hausse du nombre de voitures4, ou encore le nombre croissant de Timorais qui s’approvisionnent désormais au Lita Store, supermarché jusqu’alors surtout fréquenté par les malai (étrangers) ; les axes routiers du centre-ville, comme la route qui mène à l’aéroport, ne portent plus les stigmates des incendies de 2006, les bâtiments ont été refaits et de nouvelles activités y sont nées ; la politique de remise en état des parcs et espaces publics se poursuit, et l’affluence qu’ils connaissent traduit leur succès, à l’instar du nouveau jardin d’enfants du « 5 mai 20095 », transformé en camp de déplacés internes entre 2006 et 2008. La réalisation de ce parc a pourtant été polémique pour avoir été financée par Hercules, un homme d’affaires timorais-indonésien douteux ; les rues sont propres sous l’action conjuguée de la collecte quotidienne des déchets et d’une campagne de nettoyage publique instaurée les vendredis matins ; divers chantiers de construction ou réhabilitation sont en cours, comme l’extension de la cathédrale, la construction de l’ambassade du Vatican, et d’autres ambassades.

5Surtout, et fait le plus palpable, l’ambiance de la ville est, pour la première fois depuis plusieurs années, transformée par la présence d’un grand nombre de personnes, de tous âges, discutant ou déambulant, jusqu’à une heure tardive, dans les rues ou sur la promenade du front de mer par exemple. Ainsi, le dixième anniversaire de la consultation populaire du 30 août 1999, rythmé par des événements et cérémonies au long des deux dernières semaines du mois, a été marqué par le calme et une atmosphère festive. Dans le cadre de cet anniversaire, ont été organisés notamment, le premier « Tour de Timor » à vélo qui a réuni 300 concurrents nationaux et étrangers, une exposition sur le referendum, diverses séances de projection (y compris en tetum, langue nationale avec le portugais) du film de fiction « Balibo » sur l’histoire des cinq journalistes de la TV australienne tués par l’armée indonésienne en 1975, une conférence et une exposition de photos sur la solidarité avec le Timor… Selon les vœux du président d’avoir « le palais présidentiel le plus ouvert au public du monde », nombre de ces événements se sont déroulés dans le parc du tout nouveau palais présidentiel, construit par la coopération chinoise, sur la route de l’aéroport. La cérémonie officielle du 30 août, qui a eu lieu devant le palais du gouvernement, en présence de nombreux acteurs actuels de la diplomatie et de la coopération, ceux qui étaient alors en poste en 1999, et autres délégations étrangères venues pour l’occasion, a été clôturée devant des milliers de personnes par un feu d’artifice et un concert donné par la chanteuse indonésienne Krisdayanti (choix différemment apprécié pour animer cette soirée hautement symbolique), suivi par une « nuit culturelle » avec des performances d’artistes timorais provenant de divers districts. Ce soir-là, comme presque tous les soirs de cette période, la présence dans les rues de centaines de personnes, dont une grande majorité de jeunes, au sortir des concerts, dans une ambiance paisible, témoignait bien de cette avancée spectaculaire, encore impensable l’année d’avant. Au final, Dili paraissait bien être devenue la « ville de la paix », l’un des principaux objectifs que José Ramos-Horta s’était fixés dès 2007.

  • 6 A fin décembre 2009, la police des Nations unies, en charge de la police depuis la crise de 2006, (...)

6La stabilité nationale a été largement encouragée par le règlement du problème des « pétitionnaires » à partir de la fin 2007, et surtout celui du dernier groupe « rebelle » à l’issue de la mort du Major Alfredo. La poursuite des réformes et des formations entreprises dans les secteurs de la police6 et des FFDTL (armée) a également joué un rôle favorable à l’amélioration de la situation. Forte de 3 000 personnes environ, civils et militaires, l’UNMIT, mission des Nations unies qui a succédé, en août 2006, suite à la crise, aux différentes missions en place depuis 1999, a vu son mandat prolongé d’année en année. Si la nouvelle échéance décidée par le Conseil de sécurité est juin 2010, il est probable que la mission reste dans le pays jusqu’aux prochaines élections (2012). La stratégie d’ouverture menée par le gouvernement à l’égard du Fretilin a, dans une certaine mesure, contribué aussi à calmer les tensions politiques. Mari Alkatiri, ancien Premier ministre et secrétaire général du Fretilin, s’était ainsi vu confier, en novembre 2008, la responsabilité du dossier du Greater Sunrise – un important gisement pétrolier et gazier en mer de Timor – et, en avril 2009, il a été nommé envoyé spécial de Timor-Leste pour la Guinée-Bissau. L’autre grand facteur qui a joué dans la stabilité et la paix sociale trouve son origine dans une politique sociale.

2- L’affirmation d’une politique sociale

7À son arrivée au pouvoir en 2007, le nouveau gouvernement avait quelques dossiers cruciaux à régler pour sortir le pays de la crise et retrouver une certaine stabilité nationale et, au-delà, amorcer une politique sociale. Les trois principales priorités alors définies, la fermeture des camps de déplacés internes et le retour des déplacés chez eux, le versement de pensions aux vétérans et à leur famille et le soutien financier accordé aux personnes âgées et handicapées, sont portées par le ministère de la Solidarité sociale (MSS) dirigé par Maria Domingas Alves, figure emblématique et féminine de la résistance timoraise, plus connue sous son nom de résistante « Micato ».

8Concernant le retour des déplacés, il s’était déroulé, pour l’immense majorité d’entre eux, en 2008. En 2009, seuls deux camps existaient encore, celui de l’hôpital national, et surtout celui de Metinaro, le plus grand du pays, situé à une trentaine de kilomètres à l’est de Dili, qui a abrité jusqu’à mille familles (environ 9 000 personnes) et a vu partir ses derniers résidents en août 2009. Le retour des déplacés chez eux a reposé sur une compensation financière d’un montant de 200 à 4 500 $ selon la gravité des destructions, permettant aux déplacés de reconstruire leur maison. À l’issue de la fermeture des derniers camps, la presque totalité des déplacés, soit 13 500 familles, ont reçu le « reintegration package ». En octobre, seul restait en suspens le cas de 300 familles résidant encore dans des hébergements de transition à Dili. Le retour des premiers déplacés avait donné l’occasion de constater que de nombreuses lignes de fracture persistaient, particulièrement dans les quartiers densément peuplés et difficiles de Becora et Comoro (Dili), dont a reflété le mauvais accueil réservé dans bien des cas aux « retournés », voire leur re-départ vers les camps. Des équipes de dialogue ont alors été mises en place à partir d’août 2008, par le MSS en collaboration avec le Pnud et l’OMI, pour accompagner, dans les cas de conflits, tant les déplacés que les communautés dont ils provenaient, jusqu’à ce qu’un accord soit scellé rituellement.

9La rapidité d’exécution de ce programme autant que le contexte social encore fragile dans lequel il se situe posent d’ailleurs les questions de la poursuite du travail des équipes de dialogue et du renforcement des compétences d’autres rouages importants, comme les chefs des jeunes élus dans les quartiers. Au-delà du règlement de désaccords, d’autres programmes sont en cours : ils visent notamment l’équipement et l’aménagement des quartiers difficiles (comme l’accès à l’eau et à l’électricité), le soutien aux activités socioéconomiques, l’extension d’une offre de formations (langues, informatique) et de loisirs, sportifs ou culturels, destinés notamment aux jeunes, une cible prioritaire dans un pays où les moins de vingt ans représentent 50 % de la population totale.

  • 7 En dehors du traitement spécial accordé à quinze commandants, vivants ou morts, et à 205 personnes (...)

10L’autre grand dossier sensible est celui de la reconnaissance et du soutien des vétérans, priorité identifiée dès 1999, et dont l’urgence a été révélée, entre autres, avec la crise du 4 décembre 2002 et par l’implication de certains vétérans dans divers groupes et crises qui suivirent. Nombre d’ex-guérilleros font valoir qu’ils ne se sont pas battus pour recevoir une médaille ou de l’argent. Cependant, le fait qu’un certain nombre d’entre eux qui, cumulant cinq, dix, vingt ans ou plus dans la guérilla, se soient retrouvés faire partie des personnes les plus vulnérables, sans terre, sans maison, sans emploi, sans ressources, était explosif. De fait, le traitement social et socioéconomique des vétérans a d’autant plus d’importance que dix ans après la fin du conflit, la lutte pour l’indépendance reste probablement l’élément fédérateur et le symbole unitaire le plus fort du pays. L’identification des ex-guérilleros, réalisée entre 2002 et fin 2005 a donné lieu à l’enregistrement de 75 000 vétérans ou de leur famille lorsqu’ils sont morts, la loi les concernant a été votée en 2006, et les premières pensions n’ont été versées qu’en juillet 2008. Le versement de pensions7 est attribué selon des critères qui conjuguent les années d’engagement à plein temps dans la lutte et le degré de vulnérabilité sociale. Parallèlement, diverses cérémonies de remise de médailles, signifiant la reconnaissance par la nation de leurs actes et sacrifices en faveur de l’indépendance, se déroulent régulièrement depuis fin 2006. Un mémorial a par ailleurs été construit à Metinaro, près de la caserne des FFDTL, où furent enterrés officiellement, la veille de la cérémonie du dixième anniversaire du referendum (29 août 2009), les dépouilles de 400 héros de la résistance.

  • 8 Allocations relevées à 30 $/mois à partir de 2010 selon le budget de l’Etat approuvé par le Parlem (...)

11Les personnes démunies ont constitué une autre cible importante de la politique sociale. Les personnes âgées et les personnes handicapées (soit une liste de 70 000 personnes à l’été 2009) reçoivent depuis juin 2008, 20 $ par mois8. À cette aide financière se rajoute une aide en nature pour les groupes les plus vulnérables (soit 90 000 personnes) sous la forme de distribution de riz entre octobre et février, période traditionnelle de césure agricole et de crise alimentaire. Un programme d’hébergement social est aussi en cours : 450 maisons ont été construites en 2009 dans le pays destinées aux personnes invalides, âgées isolées, aux femmes seules avec enfants, et la construction de 500 autres maisons est programmée pour 2010. Ce programme, très limité au regard du besoin d’hébergement social estimé à 5 000 habitations par an pour la seule capitale, reste dépendant de l’avancée du règlement du problème des « terres et propriétés » initié en 2008 par l’élaboration, soutenue par Usaid, d’un plan cadastral.

12Parallèlement, l’instauration de la gratuité de l’enseignement de base (universel et obligatoire) pendant neuf ans (loi 14/2008 du 29 octobre 2008), ou encore la fourniture d’un repas gratuit par jour aux écoliers, sont quelques-uns des autres actes symboliques de l’affirmation d’une politique sociale nationale.

3- Croissance économique, hausse budgétaire, et arrivée de gros investissements

13Sachant qu’il avait été élu pour sortir le pays de la crise sociale et politique, mais aussi pour améliorer la situation socioéconomique et faire profiter la population timoraise de la manne pétrolière, le nouveau gouvernement a, d’une part, accru significativement le budget de l’État, d’autre part, veillé à atteindre une exécution budgétaire plus performante que sous les précédents gouvernements Fretilin (mai 2002-août 2007) (voir ci-dessous).

L’exécution budgétaire à Timor-Leste en % (2002-2009)

2001/02

2002/03

2003/04

2004/05

2005/06

2006/07

2007*

2008**

2009***

Exécution budget

95 %

75 %

75 %

65 %

62 %

70 %

90 %

91 %

78 %

* budget transitoire : juin-décembre 2007.
** 70 % du budget réévalué en juin 2008 ; 91 % du budget finalement fixé en fin d’année.
*** est. octobre 2009.
Source : Gouvernement de Timor-Leste.

Prévision budgétaire à Timor-Leste (2006/07 – 2011) (millions US dollars)

2006/07

2007*

2008**

2009

2010***

2011***

Budget

230

108

601

681

659,9

560

* Budget de transition après les élections de 2007 : juillet-décembre 2007.
** Le budget initial, de 347,7 millions, avait été élevé en juin à 788 millions, avant d’être jugé illégal par la Cour d’appel en novembre 2008.
*** Selon le budget de l’État 2010 approuvé par le Parlement, le 04/12/2009.
Source : Gouvernement de Timor-Leste.

  • 9 Cf. Frédéric Durand, Timor-Leste. Entre symboles, transition et défis, in L’Asie du Sud-Est 2009, (...)

14Ainsi, l’exécution du premier vrai budget du nouveau gouvernement, celui de 2008, qui avait fait l’objet de polémiques du fait de son augmentation à mi-parcours (juin), de 348 millions de dollars à 788 millions de dollars9, avant d’être finalement fixé en fin d’année à 601 millions, a montré une capacité de gestion accrue par rapport aux années précédentes, avec un budget réalisé de 551 millions de dollars. De la même façon, l’exécution budgétaire 2009 devrait avoisiner 80 %, avec 530 millions de dollars. La hausse du budget au cours des dernières années a été permise grâce aux revenus du pétrole et du gaz. Grâce à l’établissement, en 2005, d’un fonds pétrolier sécurisé, le pays disposait, en juin 2009, de réserves de 4,9 milliards de dollars dans une banque américaine. En 2010, les recettes du pétrole devraient s’élever à 1,4 milliard de dollars, transféré dans le Fonds pétrolier. Le budget de l’Etat (2010 : 659,9 millions de dollars) doit être financé par 87 millions des recettes internes et surtout par 502 millions de dollars provenant du Fonds pétrolier (montant correspondant au revenu « durable » – Estimate Sustainable Income – défini pour l’année). La coopération internationale devrait contribuer, avec 199 millions de dollars, à 23,8 % des sources combinées du budget.

  • 10 En dehors de Dili et Baucau (deuxième plus grande ville) qui ont l’électricité 24/24, la « règle » (...)
  • 11 Selon la loi sur le budget et la gestion financière du 9 septembre 2009 autorisant l’emprunt.

15L’accroissement considérable du budget de l’État a été justifié par le souci d’engager des mesures significatives en termes de politique sociale et de développement d’infrastructures. Correspondant à ces objectifs, des transferts, d’un montant de plus de 96 millions en 2009, de 86 millions en 2010, sont effectués depuis 2008 en direction des plus démunis, des vétérans, ou affectés à des actions soutenant le retour des déplacés internes. La masse salariale a également fortement augmenté, notamment avec une grille réévaluée en 2009 (50 millions en 2008 ; 97 millions en 2010). Dans le poste des dépenses, le capital de développement, destiné notamment aux infrastructures, tient une place particulièrement importante (216,8 millions de dollars en 2010). C’est sur certains choix d’affectation de ce capital que le gouvernement a été critiqué. L’un des projets les plus controversés, et qui avait en partie justifié la forte hausse du budget 2008, concernait un contrat de 390 millions de dollars signé entre le gouvernement timorais et la Société de construction de l’industrie nucléaire chinoise (CNI22), pour un gros projet de production d’électricité reposant sur du fioul lourd. Si ce projet témoigne de l’engagement du gouvernement à fournir, dans un délai court, de l’électricité 24/24 à l’ensemble des districts et sous-districts10, il est critiqué par des ONG pour être coûteux, très polluant et surdimensionné par rapport aux projections de demande énergétique du pays à l’horizon 2025 (180 MW pour des besoins estimés à 109 MW selon la BAD). L’étude du budget 2010 montre une évolution concernant ce dossier et il est possible que le gouvernement modifie le projet ou le calendrier de sa mise en œuvre ou qu’il cherche d’autres moyens que le budget national pour financer ce projet, sous la forme d’emprunts par exemple11.

16L’un des changements les plus significatifs de ce nouveau gouvernement est sa capacité à attirer de gros investissements et à communiquer sur des perspectives de « modernité » et de « développement ». Les ressorts principaux de cette politique sont la quête d’une diversification économique et de créations d’emplois, fondamentaux dans un pays où les revenus et le budget de l’État sont autant dominés par les ressources pétrolières. La foire commerciale qui s’est tenue à Dili au long de la dernière quinzaine d’août a reflété cette évolution, tant par la présence des stands de grosses entreprises que par les nombreuses maquettes et photos illustrant les projets (le centre commercial Timor Plaza développé par un homme d’affaires sino-australien par exemple) devant lesquels les jeunes venaient se prendre en photo. Témoignait également de cette tendance le slogan nouvellement adopté et véhiculé par des bannières dans le centre ville de « Adieu conflit, bienvenue développement ». Parmi ces projets, nombre étaient le fait de la coopération chinoise ou d’opérateurs chinois, ce pays pouvant rapidement devenir l’un des principaux, sinon le plus gros, partenaires du Timor-Leste. Nés de cette coopération, les nouveaux palais présidentiel et ministère des Affaires étrangères ont été construits, en échange de quoi ont été attribués des contrats pour la construction de quatre hôpitaux, dont celui de Suai, etc. De nombreux autres investissements seraient en cours, notamment dans le tourisme, secteur promu comme un axe important de diversification économique et soutenu notamment par l’ouverture, à l’été 2008, d’une nouvelle porte d’entrée aérienne, Singapour-Dili (Austasia). Parmi divers projets de resorts, le plus important est l’hôtel Dili Sutera (250-300 millions de dollars), développé par un homme d’affaires singapourien basé en Malaisie (et propriétaire du Sutera Harbour Resort à Kota Kinabalu en Malaisie), qui doit être construit à Taci Tolu à quelques kilomètres à l’ouest du centre de Dili (où un nouveau Parlement devrait être construit par la coopération chinoise). Cet hôtel, prévu pour être terminé en 2012 et être le premier cinq étoiles du pays, devrait comprendre 400 chambres environ, un parcours de golf 27 trous et un centre d’affaires. Un autre projet (75 millions d’euros), validé par le gouvernement en octobre 2009, concerne la construction d’un complexe de bureaux, logements, commerces et un hôtel dans le centre de Dili, développé par la société portugaise Ensul-Meci.

17Des voix s’élèvent régulièrement pour signaler le manque de transparence dans l’attribution des marchés, l’absence d’étude d’impact environnemental ou encore le décalage entre les gros projets de « développement » et la modestie des besoins de la majorité de la population.

  • 12 Il fut gouverneur du territoire sous l’occupation indonésienne entre 1982-1992 et reste pour avoir (...)

18Le manque de transparence qui entoure certains dossiers attise les allégations de corruption de la part de l’opposition, d’autant que quelques figures politiques, dont le Premier ministre, Xanana Gusmão, ont été citées récemment pour des affaires de collusion. En témoigne celle concernant le fonds de stabilisation créé en juillet 2008. Doté de 240 millions de dollars, ce fonds était destiné, via l’achat massif de riz sur les marchés extérieurs, à parer l’insécurité alimentaire, suite à la crise qui avait touché de nombreux pays cette année-là, et à garantir la stabilité des prix. Parmi les sociétés qui ont gagné les contrats de livraison de riz, plusieurs étaient liées à des membres du gouvernement. Si le lien entre « politique » et « affaires » renvoie à des pratiques aussi décriées lorsque le Fretilin était au pouvoir, il fournit à ce dernier l’un de ses principaux ressorts d’opposition. Un changement de stratégie a d’ailleurs été opéré puisque, après avoir longtemps réfuté en bloc le nouveau gouvernement qu’elle qualifiait « de facto » depuis sa nomination en août 2007, l’opposition intervient aujourd’hui sur des dossiers ciblés. Entre-temps, la loi no 8/2009 du 15 juillet 2009, émise par le Parlement national, a établi une commission anti-corruption avec à sa tête le vice-premier ministre Mario Carrascalão, personnage très connu de la vie politique12.

4- Développement rural et accès aux services de base

19Le monde rural, essentiel dans un pays où les ressources de 80 % de la population totale proviennent de l’agriculture, reste marqué par une faible productivité agricole, la dégradation des ressources, la faiblesse des ressources humaines, le manque de services de base et un engagement limité du secteur privé. Le fossé qui s’est creusé entre Dili et le reste du pays a fait partie des dysfonctionnements mis en lumière par la crise de 2006 et des arguments électoraux déployés par les différents candidats en 2007. En fin d’année 2008, un rapport de la Banque mondiale révélait que la pauvreté, définie (par la consommation alimentaire et non alimentaire) par un seuil de 0,88 $ par jour (27 $ par mois) et par personne, avait augmenté entre 2001 et 2007, touchant 50 % de la population totale (dont 1/3 de la population totale touché par l’extrême pauvreté) et surtout le monde rural. En dehors de l’aspect alimentaire, la pauvreté est caractérisée dans le secteur rural par le manque de services de base et la difficulté d’accès à ces services (temps moyen et coût d’accès). Ainsi, 20 % de la population auraient accès à l’électricité contre plus de 80 % pour les populations urbaines, 55 % des populations rurales auraient accès à l’eau potable contre 85 % pour les populations urbaines, les chiffres concernant l’accès des deux catégories de populations aux réseaux sanitaires étant respectivement 35 % et 79 %. La plupart des chiffres étant basés sur l’année 2007, le deuxième recensement national, en 2010, devrait être en mesure de donner une idée plus juste des dernières évolutions.

20S’il est illusoire d’imaginer redresser en dix ans un bilan humain désastreux hérité pour beaucoup des périodes d’occupation et de colonisation, portugaise, japonaise, indonésienne, la faiblesse des réalisations observée dans l’amélioration des conditions de vie amène à questionner les capacités des gouvernements timorais successifs, mais aussi l’efficacité de l’aide internationale. Ainsi, si des voix s’élèvent régulièrement pour constater le bilan limité des progrès réalisés dans le pays à l’aune des deux à cinq milliards de dollars, selon les sources, d’aide internationale que le Timor est censé avoir reçu depuis 1999, divers chercheurs et observateurs ne manquent de souligner la part limitée de cette aide réellement arrivée dans le pays, estimée à 5 % ou 10 %. L’efficacité de l’aide internationale est d’autant plus questionnée que le pays accueille un grand nombre de consultants internationaux (une soixantaine pour le seul ministère des Finances) et qu’ont circulé, au printemps 2009, certaines rémunérations dont les montants, de 300 000 à 600 000 dollars par an, voire plus, ont été jugés par beaucoup scandaleux au regard du niveau de vie et niveau général des salaires, et encore plus des résultats obtenus.

21En dépit de réalisations observées en 2009 dans certains districts concernant le domaine agricole, au travers de projets ciblés par des coopérations internationales ou de la distribution de semences par l’État, ou encore le renforcement de coopératives (production et distribution agricoles, pêche, tourisme), c’est surtout en 2010 qu’un tournant significatif devrait être amorcé. Parmi les sept priorités nationales définies, comme la production agricole, la sécurité, la décentralisation, la formation, etc. les infrastructures occupent une place de choix. Cet axe est motivé autant par l’urgence que constitue l’accès des populations aux services de base que par la mise en place de grands chantiers de travaux publics en mesure de générer des emplois, spécialement en zones rurales, et de dynamiser le secteur privé. Les travaux devraient porter particulièrement sur le réseau d’eau et sur la réfection d’un réseau routier en mauvais état, notamment les routes traversantes en milieu de montagne, dont la qualité continue de décliner à chaque saison des pluies, provoquant l’isolement régulier de nombreuses localités.

5- Justice et réconciliation : l’épineux dossier de l’amnistie des criminels de guerre

22Le secteur de la justice pour les crimes commis entre 1975 et 1999 reste l’un des dossiers les plus polémiques dans le pays : dix ans après le retrait violent, destructeur et meurtrier de l’armée indonésienne, aucun des responsables de haut niveau accusés de crimes graves et crimes contre l’humanité n’a été jugé et emprisonné. Depuis 1999, une petite dizaine de procédures ayant trait à la justice ont pourtant eu lieu, dont celles initiées par l’Indonésie qui, et en dépit d’un travail parfois sérieux réalisé par les commissions d’enquêtes, préférait enclencher des processus bilatéraux que de voir un tribunal international être constitué. La plupart de ces différentes commissions d’enquête et de justice reconnaissent la responsabilité de l’Indonésie et recommandent l’établissement d’un tribunal international, seule procédure en mesure de libérer le Timor-Leste de cette lourde responsabilité et de garantir que justice soit faite. La procédure la plus significative a été celle du CAVR (Commission pour l’accueil, la vérité et la réconciliation), commission indépendante soutenue par les Nations unies, et dont la longue enquête menée entre 2000 et 2005 donna lieu, en 2005, à la sortie d’un rapport dense de 2 500 pages, « Chega ! » (« Ça suffit ! » en portugais) documentant au long de la période d’occupation indonésienne les famines, tortures, disparitions, détentions arbitraires, meurtres, tortures sexuelles, esclavage… Au-delà d’affirmer la responsabilité de l’Indonésie, ce rapport critique le rôle de la communauté internationale qui a soutenu l’occupation indonésienne, recommande des excuses et des réparations. En août 2005, l’Indonésie et le Timor-Leste ont décidé de mettre en place une commission bilatérale, cette fois « Vérité et Amitié » (CTR, Commission on Truth and Friendship) pour statuer sur les seuls crimes commis en 1999, mais dont les effets restèrent mesurés, si ce n’est les regrets exprimés par le président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, et l’acceptation des conclusions concernant la responsabilité de Jakarta dans les destructions et la mort d’au moins 1 400 personnes dans la seule période du referendum de 1999.

  • 13 Y compris durant les précédents gouvernements Fretilin.

23José Ramos-Horta et Xanana Gusmão soutiennent depuis longtemps une politique de réconciliation, au sein même du pays, entre exindépendantistes et ex-intégrationnistes, et entre le Timor-Leste et l’Indonésie. Cette dernière est vaste, peuplée, dotée d’une armée qui a encore du pouvoir et qui abrite sur son territoire, notamment au Timor occidental, des membres des ex-milices anti-indépendantistes potentiellement dangereux. En outre, avec 42 % des importations, l’Indonésie est de loin le premier fournisseur du Timor-Leste, et d’autres partenariats sont à l’œuvre, comme dans le secteur de l’éducation avec la présence de 8 000 boursiers est-timorais en Indonésie. Un autre argument avancé par l’État timorais13 pour privilégier la réconciliation à la justice est son souci de ne pas entraver l’archipel indonésien dans l’implantation d’une démocratie qui date, elle aussi, de moins d’une dizaine d’années et que l’institution d’un tel tribunal pourrait à nouveau déstabiliser.

  • 14 Le Premier ministre Xanana Gusmão a assumé sa responsabilité dans la libération de Martenus Bere a (...)

24Cette politique fait l’objet de critiques de la part de diverses ONG militant pour les droits de l’homme, réactivées durant l’été par l’affaire Martenus Bere, ex-leader d’une milice accusé de crimes contre l’humanité notamment pour le massacre de l’église de Suai en septembre 1999 (200 morts), qui a été arrêté sur le territoire timorais le 9 août 2009, avant d’être libéré trois semaines après. De fait, l’Indonésie a déclaré refuser de participer à la cérémonie officielle du 30 août tant qu’une issue ne serait pas trouvée. Ce n’est que lorsque Martenus Bere a été transféré de la prison à l’ambassade d’Indonésie au Timor-Leste que le ministre indonésien des Affaires étrangères a accepté de rejoindre les tribunes officielles et que la cérémonie a pu commencer avec presque une heure de retard14.

25Lors de son long discours prononcé alternativement en tetum, en portugais et en anglais durant cette cérémonie, José Ramos-Horta s’est adressé (en anglais) directement à la communauté internationale, pour clarifier sa position sur ce sujet de la « justice ». Citant en exemple une dizaine de pays dans le monde qui n’ont jamais mis en place ce type de tribunal, ni même jugé ou si peu, les criminels de guerre, il a confirmé qu’il n’y aurait pas de tribunal international pour juger des crimes contre l’humanité commis au Timor-Leste. À cette occasion comme à d’autres, José Ramos-Horta et Xanana Gusmão ne manquent pas de soulever quelques-unes des questions du périmètre des justiciables : les seuls responsables de l’armée indonésienne ? Les seuls membres des milices ? Les pays qui ont armé militaires et miliciens et ouvert leurs portes à l’Indonésie ? Il semble aujourd’hui probable qu’un tribunal international ne soit pas établi, au moins à court terme, et que cette idée fasse consensus auprès des décideurs timorais et indonésiens, comme de ceux de la communauté internationale.

26Plusieurs dossiers cruciaux ont été réglés - fermeture des derniers camps et retour des déplacés internes ; pensions aux vétérans ou à leur famille ; allocations aux personnes âgées et handicapées - et le retour à la stabilité politique et à la paix sociale constituent les réussites majeures de l’année 2009. Si la poursuite de la politique sociale du Timor-Leste est en mesure de faire une grande différence avec bien des pays en développement, y compris (surtout) pétroliers, ces avancées ne peuvent masquer la faiblesse des progrès réalisés dans l’amélioration des conditions de vie et des perspectives économiques. Le gouvernement, en liaison avec ses partenaires locaux et internationaux, devra montrer avant la fin de son mandat (2012) des avancées significatives dans les services délivrés en milieu rural, dans les infrastructures et dans la production agricole. L’année 2010 devrait donc être décisive dans l’amélioration de ces secteurs.

Fiche Timor Leste

27Capitale : Dili

28Superficie : 14 900 km²

29Population (2008) : 1,1 million

30Langues nationales : Tetum, Portugais (plus deux langues de travail, Indonésien et Anglais)

Données politiques

31Nature de l'Etat : République unitaire

32Nature du régime : démocratie parlementaire

33Suffrage : à partir de 17 ans, universel

34Chef de l'Etat : Président Jose Ramos-Horta (depuis 2007)

35Premier ministre : Kay Rala Xanana Gusmao (depuis 2007)

36Ministre des Affaires étrangères : Zacarias Albano Da Costa

37Echéances : Elections présidentielles et législatives en 2012

Indicateurs démographiques et sociologiques

38Principaux groupes ethnolinguistiques : une vingtaine de langues principales ; Mambai et Tetum (famille de langue austronésienne), et Macassai, Fataluku, (famille de langue papou), plus une minorité chinoise

39Religions (2004) : catholiques (96 %), protestants (2 %), musulmans (0,3 %) Une grande partie de la population est animiste.

40Taux de croissance démographique (2008) : 3,2 %

41Espérance de vie (2009, chiffre 2007) : 60,7 ans

42Taux de fertilité (2008) : 6,5

43Taux de natalité (2008) : 40,9 ‰

44Taux de mortalité (2008) : 10 ‰

45Taux de mortalité infantile (2008) : 83,5 ‰

46Taux d'alphabétisation (>15 ans) (2009, chiffre 2007) : 50,1 %

47Taux d’urbanisation (2008) : 27 %

48Indice de développement humain : 0,489 (162e rang, 2007) ; 0,488 (158e rang, 2004)

Indicateurs économiques

49Monnaie : dollar des Etats-Unis (1 euro = 1,46 dollars des États-Unis le 16.12.09)

50Balance des paiements courants (2008) : 2 milliards de dollars

51Dette extérieure : aucune

52PIB par habitant ou per capita (2008) : 2.368 $ US

53Taux de croissance du PIB (2008) : 12,8 %

54Répartition du PIB par secteur d’activité (2008) : Agriculture 31,5 %/Industrie 15,9 %/Services 52,5 %

55Taux d'inflation (2008) : 7.6 %

56Taux de chômage : n.c

57Taux de population sous le seuil du niveau de pauvreté (2007) : 50 %

58Informations IDE : n.d.

59Principaux partenaires commerciaux (2008) : Indonésie, Singapour, Australie. Allemagne, Etats-Unis.

60Importations (2008) : 268,5 millions $ US

61Principaux produits importés (2008) : combustible ; véhicules ; céréales ; machinerie ; matériel électrique

62Exportations (2008) : 12,9 millions $ US

63Principaux produits exportés : café

64Revenus pétrole et gaz (2008) : 1,2 milliards $ US

Notes

1 La mission 2009 a été réalisée grâce au soutien de l’Ambassade de France à Jakarta.

2 Le rapport final, fin 2005, de la Commission pour l’accueil, la vérité et la réconciliation (CAVR) qui clôture une vaste enquête menée entre 2001 et 2005, indique cette fourchette et souligne les incertitudes restantes.

3 Voir Cabasset-Semedo (Christine) et Durand (Frédéric), « Les élections présidentielles de 2007 à Timor-Leste », in Echogéo, http://echogeo.revues.org/index1164.html

4 562 véhicules légers enregistrés en 2007 ; 1 159 en 2008 ; 1 622 pour les six premiers mois de l’année 2009. Cf. Direction nationale des statistiques 2008 et. août 2009.

5 Date anniversaire de l’accord signé en 1999 entre le Portugal et l’Indonésie, sous l’égide des Nations unies, pour l’établissement de la consultation populaire d’autodétermination.

6 A fin décembre 2009, la police des Nations unies, en charge de la police depuis la crise de 2006, avait déjà remis officiellement à la police nationale le contrôle de quatre districts sur les treize que compte le pays (Lautem, Oecussi, Manatuto, Viqueque), ainsi que celui de l’académie de police située à Dili, de l’unité maritime et du service de renseignement de la police.

7 En dehors du traitement spécial accordé à quinze commandants, vivants ou morts, et à 205 personnes cumulant plus de quinze ans dans la lutte, les pensions varient de 85 à 550 $/mois pour les combattants ou leur famille. À cela s’ajoute la construction de cent maisons pour des vétérans et l’accès gratuit à l’assistance médicale et aux établissements publics d’éducation.

8 Allocations relevées à 30 $/mois à partir de 2010 selon le budget de l’Etat approuvé par le Parlement le 4 décembre 2009.

9 Cf. Frédéric Durand, Timor-Leste. Entre symboles, transition et défis, in L’Asie du Sud-Est 2009, IRASEC, pp. 239-253.

10 En dehors de Dili et Baucau (deuxième plus grande ville) qui ont l’électricité 24/24, la « règle » qui prévaut le plus souvent pour les capitales de district et de sous-district est la fourniture d’électricité entre 18h et minuit.

11 Selon la loi sur le budget et la gestion financière du 9 septembre 2009 autorisant l’emprunt.

12 Il fut gouverneur du territoire sous l’occupation indonésienne entre 1982-1992 et reste pour avoir œuvré, dans la limite de ses moyens, pour la défense des Timorais. Fondateur du Parti social démocrate (PSD) en 2001.

13 Y compris durant les précédents gouvernements Fretilin.

14 Le Premier ministre Xanana Gusmão a assumé sa responsabilité dans la libération de Martenus Bere au cours d’un discours public le 10/09/2009, auquel a répondu le Fretilin par une motion de censure contre le gouvernement, rejetée par le Parlement.

Table des illustrations

Titre Le Timor Leste
URL http://books.openedition.org/irasec/docannexe/image/2300/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 124k

Auteur

Docteur en géographie et aménagement du territoire (Paris Sorbonne IV) et spécialisée dans l’étude du tourisme. Elle s’intéresse particulièrement à l’Indonésie et au Timor Oriental (pays qu’elle visite chaque année). Elle a dirigé avec Frédéric Durand l’étude “Timor Leste, comment bâtir une nouvelle nation en Asie du Sud-Est au 21e siècle” téléchargeable sur le site Internet de l’Irasec et co-dirige actuellement une monographie nationale sur le Timor contemporain avec Frédéric Durand, Benjamin de Araujo Cortal Real.

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

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