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Le climat des Antilles

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Pierre Pagney

Introduction. Pour une climatologie tropicale descriptive et explicative

Texte intégral

  • 1 Les services météorologiques comportent la section « prévision du temps » qui établit les cartes et (...)

1L’étude climatique des Antilles suggère dès l’abord un certain nombre de problèmes : problèmes de méthode attachés à la nature de nos préoccupations qui sont de définir, décrire, expliquer les temps et les climats d’une région tropicale ; — problèmes de documentation, liés aux méthodes envisagées, et au fait que les pays tropicaux sont plus pauvres en renseignements (relevés « climatologiques » et cartes synoptiques)1 que les pays tempérés. La question se pose donc de savoir quelle méthode d’investigation et d’explication choisir et quelle valeur attribuer aux documents sur lesquels s’appuiera tout l’édifice.

2Les problèmes de méthode et de documentation doivent être en premier lieu envisagés dans leurs aspects les plus généraux. Il sera plus facile ensuite d’en apprécier les contours dans le cadre de notre étude.

LES PROBLEMES DE METHODE

I. — LES PROBLEMES DE METHODE DANS LA CLIMATOLOGIE GEOGRAPHIQUE FRANÇAISE ET LEURS ENSEIGNEMENTS

  • 2 E. Bénévent : « Le climat des Alpes françaises », Mém. off. nat. météo, de Fr., no 14, Paris, 1926, (...)
  • 3 P. Pédelaborde : Le Climat du Bassin Parisien, Essai d’une méthode rationnelle de climatologie phys (...)

3Avant la Seconde Guerre mondiale, la climatologie en France n’a, à une brillante exception près, été l’objet d’aucun effort systématique de la part des chercheurs. Le plus souvent, l’étude du climat n’était, dans les thèses de géographie régionale, qu’un chapitre obligé et sans grand souci d’originalité. Cette étude contribuait simplement à éclairer d’autres aspects de la synthèse géographique. Ainsi, longtemps, la seule étude systématique du climat, poursuivie par un géographe, fut celle de M. E. Bénévent sur les Alpes françaises2. Cette thèse de doctorat portait déjà l’accent sur les situations barométriques étudiées qualitativement et quantitativement. Elle demeura pourtant une illustration des conceptions classiques en matière de recherche climatologique. En effet l’étude des types de temps n’y était pas systématique comme elle l’est devenue dans les travaux de P. Pédelaborde3.

  • 4 P. Estienne : « Recherches sur le climat du Massif Central français », Mém. de la Météo. Nat. no 43 (...)
  • 5 E. de Martonne : Traité de géographie physique, t. I, 6e éd., 1940, Le climat, chap. I, p. 107.
  • 6 Max Sorre : Les fondements de la géographie humaine, t. I, Les fondements biologiques, 2e éd., 1947 (...)
  • 7 P. Caspar : Le climat de Dijon et de sa région (étude statistique et synoptique), D. E. S., Dijon, (...)

4C’est très postérieurement à l’ouvrage de E. Bénévent qu’ont été publiées en France deux thèses consacrées, elles aussi, exclusivement à l’étude régionale du climat. Celle de P. Estienne sur le Massif central4 reste attachée à la méthode traditionnelle (essentiellement description et interprétation des éléments du climat). Celle de P. Pédelaborde sur le Bassin Parisien constitue le premier ouvrage important conçu selon une méthode entièrement nouvelle. Cet auteur rompt avec la définition de De Martonne pour qui, après Hann, le climat est « l’ensemble des phénomènes météorologiques qui caractérisent l’état moyen de l’atmosphère en un point de la surface terrestre »5. Il s’inspire de Max. Sorre qui conçoit le climat comme « la série des états de l’atmosphère au-dessus d’un lieu, dans leur succession habituelle »6. Ainsi envisage-t-il, successivement, les caractères généraux de la circulation atmosphérique sur l’ensemble de son domaine, la description des types de temps, la définition du climat déduit de la totalité de ces types de temps, et enfin, le découpage de ce climat en nuances régionales et locales. Ce cheminement comporte à la fois la description et l’explication, une explication qui, sans oublier l’action des facteurs traditionnellement envisagés, intègre logiquement celle des mécanismes atmosphériques. Dans une étude plus limitée P. Caspar a équilibré les tendances des précédents auteurs7. Il accorde à l’analyse classique des températures, des gelées, de l’insolation, du brouillard, des vents, des pluies, des orages, de la grêle et de la neige, le pouvoir de décrire et de comparer. Les problèmes posés, l’étude des types de temps permet de préciser le schéma descriptif, et d’en donner une explication systématique et rigoureuse. Dans son étude sur le Bassin Parisien, P. Pédelaborde lui-même commence à limiter le domaine de recherche, en faisant appel aux cartes de précipitations et de températures moyennes, qu’il confronte avec les conditions topographiques et tectoniques de la région. Il en déduit que la considération des éléments essentiels du climat, montre déjà l’individualité des régimes pluviométriques et thermiques. Il est donc évident que, même dans l’esprit de cet auteur, il ne saurait être question de se passer des renseignements descriptifs. Simplement ils ne permettent pas à eux seuls l’explication.

5La conception traditionnelle permet de poser les problèmes climatiques par les possibilités qu’elle offre d’esquisser les limites du sujet, d’en effectuer les cloisonnements majeurs, et de faire des comparaisons avec des régions situées hors du domaine d’investigation. En un mot, elle construit le schéma descriptif. Cette réalisation sera d’autant plus « vraie », que le complexe climatique sera plus vigoureusement dominé par un élément prépondérant, et aussi que les moyennes impliquées dans l’entreprise seront maniées avec plus de prudence. Mais elle ne permet pas, sauf cas limités, d’expliquer la réalité ainsi exprimée. D’où la nécessité de l’étude synoptique.

  • 8 Voir encore à propos de méthode, P. Pédelaborde : « Les problèmes de méthode de la climatologie » d (...)

6La cause pour nous est donc entendue. Le. diptyque description-explication du géographe est rendu possible par le dosage de deux méthodes8 qui ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Le schéma descriptif sera d’ailleurs rendu d’autant plus nécessaire au départ, que le domaine d’étude sera plus vaste et moins homogène climatologiquement parlant. Quant à l’explication des processus, elle imposera l’analyse synoptique pour les mêmes raisons puisque, par définition, le document synoptique traduit les faits météorologiques relatifs à un grand ensemble.

II. — LES PROBLEMES DE METHODE DANS LA CLIMATOLOGIE GEOGRAPHIQUE TROPICALE

7Ces problèmes se posent avec d’autant plus d’acuité et d’intérêt, qu’aucune méthode géographique d’analyse des climats tropicaux n’a été définie jusqu’ici. L’un des buts de notre travail est justement de mettre à l’épreuve une façon de procéder, qui tienne à la fois compte des impératifs généraux de toute étude climatologique, et des impératifs propres à la zone tropicale.

8Le rôle écrasant des pluies permet d’adopter une attitude qui fait une place importante à l’analyse des éléments du climat. Cependant, si dans la zone tempérée, seul le problème du dosage de la description et de l’explication est à régler, il n’en est pas de même entre les tropiques. Là l’étude dynamique pose la question de savoir si la conception norvégienne massique et frontologique peut être appliquée, ou si l’on ne doit pas voir les choses en fonction de processus tout à fait différents. Dans la zone tempérée, la notion de masses d’air et de fronts générateurs de perturbations est classique. C’est en accord avec ces conceptions qu’est établie la documentation synoptique. Mais, dans la zone tropicale, l’égalisation thermique de l’atmosphère réalise une homogénéité qui semble s’opposer à la notion de masses d’air et de fronts. En fait, certains auteurs croient retrouver sous les tropiques les processus que l’on rencontre aux latitudes plus élevées ; d’autres pensent à des événements différents. Ils ont découvert des perturbations qui ne se révèlent qu’aux basses latitudes, les perturbations cinématiques.

9Ainsi, sous les tropiques, à l’appréciation de la valeur des moyennes comme instrument d’analyse du temps et des climats, s’ajoute celle d’une étude explicative basée, soit sur des conceptions massiques et frontologiques, soit sur des conceptions cinématiques. Aucun géographe n’a jusqu’ici envisagé ces points dans le détail. C’est donc aux météorologistes et aux physiciens de l’atmosphère qu’il faut avoir recours pour aller plus avant.

  • 9 C.-E. Palmer : « Trop, meteo », in Comp. ot meteo, American meteorological society, Boston, 1951, p (...)

10En 1947, lors de l’établissement à Los Angelès de l’Institut de Géophysique de l’Université de Californie, fut décidée l’étude systématique de la météorologie du Pacifique tropical. Beaucoup de données avaient été groupées pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle de nouvelles idées étaient nées. Cette étude se fit donc à partir d’un questionnaire envoyé aux météorologistes ayant participé aux observations durant le conflit. Les résultats ont été exposés et commentés par Palmer9.

11Certains météorologistes étaient acquis à l’analyse « climatologique », leurs prévisions s’appuyant sur les moyennes de pluies, de températures, etc. D’autres croyaient à l’efficacité des cartes synoptiques. Chez ces derniers, les vues étaient soit massiques et frontologiques, soit cinématiques.

12La méthode « climatologique », dont Palmer décrit la conception la plus poussée, s’appuyait sur l’étude statistique des documents numériques et cartographiques : statistiques pluviométriques, thermiques, de directions de vents, de calmes atmosphériques, etc. Tout un ensemble de valeurs moyennes, mensuelles, saisonnières et annuelles était ainsi établi. Il constituait un lot de références, qui devaient traduire les temps journaliers auxquels on pouvait logiquement s’attendre pour la période correspondante. La prévision s’appuyait donc sur la connaissance de l’état météorologique moyen.

13A la vérité, températures et pressions montrent sous les tropiques, des variations qui peuvent largement s’écarter des moyennes de référence. Cependant leur nature périodique est évidente, la température ayant une nette périodicité diurne et la pression des oscillations semi-diurnes parfaitement connues. A cela il faut ajouter les effets orographiques. Mais ceux-ci sont liés à des conditions géographiques stables (les montagnes). En sorte que, quand compte est tenu de la périodicité des variations habituelles des éléments du climat, et aussi des effets orographiques, on peut obtenir, par la correction des données synoptiques, des valeurs tout à fait conformes aux moyennes de référence. Avec cette conception, il n’y a pas de problèmes dynamiques sous les tropiques. Dûment corrigés, les documents synoptiques se fondent dans un ensemble de moyennes sur lesquelles reposent les seuls problèmes à résoudre par le météorologiste : « les problèmes climatologiques ». Nous ne pouvons pas ne pas être frappés de la similitude qu’il y a entre ces prévisionnistes et les climatologues géographes français acquis aux conceptions classiques. Rappelons toutefois que les premiers travaillaient en milieu tropical, où l’on peut admettre les réussites de la méthode à cause d’une certaine stabilité des éléments climatiques. D’ailleurs, comment expliquer autrement l’attachement des météorologistes à une façon de procéder dont l’objet est d’établir un pronostic, que la réalité du temps effectivement subi se chargera bien de confirmer ou de rejeter. L’efficacité, et de ce fait la représentativité des moyennes en prévision existe donc. Mais elle existe seulement pour les faits généraux et l’évolution à long terme. La faiblesse de la méthode lui vient de l’ignorance dans laquelle elle laisse le prévisionniste des vrais problèmes dynamiques. Or, ces derniers peuvent, seuls, permettre de prévoir les perturbations. Palmer note effectivement que l’« école climatologique » du Pacifique n’a jamais été heureuse dans le problème de l’origine (et sans doute de la trajectoire) des cyclones.

  • 10 S. J. Deppermann : Outlines of Philippine trontology, Manille, 1936.
  • 11 Frolow : « La frontologie aux Antilles », Annales Physique du Globe, F. O. M., 1938, p. 118-124.
  • 12 A.-F. Bunker et collaborateurs : « Vertical distribution of temperature and humidity over the Carib (...)
  • 13 A. Grimes : « Equat, meteo », in Comp. of Meteo., 1951, p. 881 à 886.
  • 14 A. Delourme : « De la circulation atmosphérique et de l’influence de l'air polaire dans les régions (...)
  • 15 M.-A. Garbell : Trop and equat., meteo, New York Chicago, 1947, 237 p.
  • 16 G. Dunn : « Cyclogenesis in tropical Atlantique », Bull. amer, meteo. soc., 21, p. 215-229.

14Parmi les partisans de l’analyse dynamique, il est ceux qui appliquent sous les tropiques des vues massiques et frontologiques (« école des masses d’air » de Palmer). Ils s’inspirent des conditions qui existent aux plus hautes latitudes, et de la théorie norvégienne. Les positions les plus extrêmes de cette tendance impliquent que l’atmosphère tropicale ne diffère pas fondamentalement de l’atmosphère tempérée. Simplement les températures y sont plus élevées et moins contrastées et les vents dominants, d’Est au lieu d’être d’Ouest. Quant au dynamisme des masses d’air et des fronts, il demeure le même. Les petites différences de température prennent ici une grande importance. Il s’ensuit qu’un front équatorial est similaire, dans son principe, au front polaire, et que son occlusion joue un rôle déterminant dans la formation des perturbations. Ces vues, comme d’ailleurs les vues « climatologiques », sont parfois bien antérieures à la Seconde Guerre mondiale. C’est ainsi qu’en 1939, les méthodes standard des hautes latitudes avaient été adoptées par les services météorologiques des Philippines, en Australie, dans différents secteurs de la Caraïbe (dont la Martinique) et aussi par la P. A. A. La conception frontologique est également le fait de physiciens. Nous n’entrerons pas ici dans le détail des conceptions ni même dans le recensement complet des auteurs. Nous signalerons seulement ceux qui, à une époque plus ou moins récente, ont illustré ou illustrent encore les vues massiques et frontologiques sous les tropiques avec une particulière vigueur. Les idées « norvégiennes » restent vivaces chez beaucoup de météorologistes et, même chez ceux où les conceptions « mécaniques » apparaissent, les vues frontologiques n’ont pas vraiment disparu. Deppermann doit être considéré, selon Palmer, comme l’un des membres les plus éminents de l’école des masses d’air. Dès 193610 il a appliqué sa notion des fronts à l’étude de l’atmosphère aux Philippines. Frolow, à peu près à la même époque — 1938 — a fait intervenir ces conceptions aux Antilles11. A.-F. Bunker les a confirmées dans la mer des Caraïbes également — 1949. Palmer estime que le travail de Bunker et de ses collaborateurs doit être considéré comme un modèle du genre12. En 1951, Grimes décrit la zone équatoriale en invoquant les masses d’air13. En 1956, A. Delourme et en 1957, R. Cazalens, du service météorologique du groupe Antilles-Guyane, utilisent systématiquement les idées massiques et frontologiques pour l’étude des conditions atmosphériques sur l’Atlantique central et le Nord-Est de l’Amérique du Sud14. Les vues de ces auteurs sont caractéristiques, puisqu’ils considèrent les alizés comme des masses « d’air polaire ». Pourtant, la synthèse la plus complète de la zone tropicale et équatoriale qu’aient inspiré les théories norvégiennes, semble bien être celle de M. A. Garbell — 1947 —15. P. Pédelaborde en reconnaît le caractère « ingénieux ». On est frappé, en effet, de la facilité avec laquelle cet auteur explique ainsi, tous les phénomènes atmosphériques tropicaux et équatoriaux. L’école des masses d’air a donc sous les tropiques de fervents adeptes. Pourtant il est des types de perturbations qui ne peuvent logiquement s’intégrer dans les vues massiques, et ceci quelle que soit l’habileté déployée par M. A. Garbell. Ces perturbations « cinématiques » ont donné naissance à une deuxième conception dynamique, beaucoup plus récente que la précédente, puisqu’elle a pour origine une publication de Gordon Dunn datant de 194016 et puisqu’elle s’inspire des vues de Rossby.

  • 17 I. C. Eaker : Trop. meteo, Army Air Force, 1945. Traduction française adaptée par V. Mironovitch et (...)
  • 18 H. Riehl : Trop meteo., New York-Toronto-Londres, 1954, 392 p.
  • 19 P. Pédelaborde : Le tourbillon ; principe général à la base de la climatologie dynamique, A. G., 19 (...)

15Avec l’école des « perturbations » on découvre une forme de mouvement atmosphérique qui n’a pas d’équivalent dans la zone tempérée. La publication de G. Dunn traitait en effet d’une dépression connue aujourd’hui sous le nom « onde de l’Est » (Easterly Wave). Il s’agit d’une perturbation cinématique qui apparaît dans une circulation tropicale essentiellement zonale. Elle se déplace vers l’Ouest, accompagnée d’un temps caractéristique et de pressions typiques, identifiables sur les cartes journalières. Cette perturbation majeure des tropiques est donc détectable par l’analyse des cartes synoptiques. Dunn insiste, et c’est un point capital, sur l’absence de discontinuité de température de chaque côté de la ligne médiane de l’onde de l’Est. Le mauvais temps qu’elle provoque n’est donc pas d’origine frontologique, mais répond au jeu des mouvements de l’air qui la traverse. Plusieurs chercheurs attachés à la conception cinématique ont étendu la théorie à d’autres types de perturbations tropicales. H. Riehl a mis en évidence les « ondes d’Ouest » (Westerly Waves) et les météorologistes font aujourd’hui état de l’existence de shear-lines et de surge-lines. Dans tous ces cas l’atmosphère étant sensiblement homogène du point de vue thermique, les variations du temps sont le fait de la divergence et de la convergence liées aux discontinuités de directions et de vitesses des flux. Telles sont du moins, là aussi, les vues extrêmes. Les auteurs qui, en dehors de G. Dunn, reflètent le mieux ces conceptions sont I.-C. Eaker17 et H. Riehl18. Ce dernier est considéré par Palmer comme l’un des chercheurs les plus représentatifs de l’école des perturbations. Les géographes n’ont pas encore eu à choisir entre l’école des masses d’air et celle des perturbations en vue d’un travail de recherche systématique dans la zone tropicale. P. Pédelaborde a cependant jeté en France les bases d’un tel choix19 en insistant sur l’importance des phénomènes cinématiques.

16Ces vues diverses ne remplacent pas intégralement, du moins à l’origine, celles auxquelles elles entendent se substituer. C’est dire que face à l’alternative : conception frontologique et massique ou conception cinématique, les auteurs et les météorologistes ont pu être tentés d’adopter une position moyenne.

  • 20 A. Viaut : La météo, du navig., nouvelle éd., Paris, 1956, 284 p., 6 pl. hors texte.
  • 21 B. Guilmet : « Note sur la météo. trop. », La Météorologie, janvier-mars et avril-juin 1951. Tiré à (...)
  • 22 R. Genève : « Météo. trop. », Cours Météo. Nat., Paris, avril 1957, 85 p.

17Cette position existe effectivement ; la doctrine de la « météorologie nationale française » semble bien l’illustrer. A. Viaut20 tout en incluant les vues nouvelles dans l’analyse des mécanismes atmosphériques, confirme l’attachement de la Météorologie Nationale aux idées massiques et frontologiques sous les tropiques. B. Guilmet21 fait une part fondamentale aux perturbations cinématiques, mais n’en conserve pas moins la notion de masse d’air. R. Genève22 introduit un cours de météorologie tropicale en invoquant I. C. Eaker, Garbell et Riehl. On retrouve, avec ces auteurs, les travaux des météorologistes aux vues massiques et dynamiques les plus extrêmes.

  • 23 H. Riehl : Trop. meteo, 1954, chap. I, p. 1.

18Notre but, dans ces considérations générales, est de poser des problèmes. Il est toutefois possible de préciser les limites, à l’intérieur desquelles l’étude dynamique pourra être, ou frontologique ou cinématique. Pour cela, nous devons tenir compte de la localisation de la région tropicale envisagée, à la fois dans l’espace et dans le temps. Pour qu’il y ait phénomène frontologique bien caractérisé, sous les tropiques, il faut qu’un air issu des latitudes tempérées — un air polaire — atteigne les basses latitudes sans dégénérer. Or, la zone tropicale a toutes chances de subir les coulées froides dans l’hémisphère d’hiver. Par ailleurs, les marges polaires du domaine tropical semblent devoir être le plus souvent sujettes à de tels processus frontologiques, subissant ainsi périodiquement ou exceptionnellement une véritable annexion au domaine tempéré. Il est clair enfin que la configuration géographique (disposition des continents et cloisonnement de leurs reliefs) joue un grand rôle sur ces pénétrations polaires. Ainsi la situation latitudinale d’une région tropicale par rapport à la zone tempérée, la configuration géographique, le moment de l’année au cours duquel seront analysés les processus atmosphériques, nécessiteront une position nuancée de la part du chercheur. H. Riehl exprime cette idée lorsqu’il remarque23 que quiconque vit dans les pays marginaux trouvera toute définition rigide de la limite tropicale arbitraire, et qu’en tout état de cause, l’Etat de Floride éprouve certainement le temps tropical en été, mais rarement en hiver. Tout ceci pose d’ailleurs la question des limites du domaine tropical.

19Les problèmes de méthode étendus à la climatologie tropicale amènent donc à ne rejeter, a priori, aucun des moyens d’analyse et d’explication dont nous puissions disposer. Ainsi résolus sur le plan général, ils ne font du reste qu’ouvrir la voie à ceux, plus techniques, de la documentation.

LES PROBLEMES DE LA DOCUMENTATION TROPICALE

I. — CONSIDERATIONS GENERALES

  • 24 Voir renvoi (13) Grimes, « Equat. meteo », in Comp. ot meteo.

20Grimes étudiant la zone équatoriale24, (il en limite le domaine aux 15es parallèles Nord et Sud), note tout d’abord que « l’histoire » météorologique y est moins longue qu’en zone tempérée, et que les séries de relevés y sont donc courtes. Il indique également que la densité des postes d’observations y est beaucoup plus lâche qu’aux latitudes moyennes. Or ces remarques restent valables pour la zone tropicale. Si l’on trouve là des stations où les séries sont très longues, celles-ci sont pourtant peu nombreuses. Le nombre de celles où les enregistrements dépassent 15 ou 20 ans est même relativement faible. Cette situation, il est vrai, s’améliore sans cesse du fait des besoins de l’aviation pénétrant de plus en plus aux basses latitudes.

21Dans la zone tropicale la documentation n’a pas encore la solidité de celle dont on peut faire état dans la zone tempérée. Quoiqu’il en soit, la « climatologie tropicale » peut, dès à présent, être envisagée en vue de synthèses solides, dans certaines régions du moins, au nombre desquelles il faut compter les Antilles. Simplement le « climatologue tropical », placé dans une situation moins « confortable » que le « climatologue tempéré », devra apprécier d’aussi près que possible la valeur des documents dont il dispose.

II. — LA DOCUMENTATION « CLIMATOLOGIQUE » SOUS LES TROPIQUES

A) LES RELEVES AU NIVEAU DE LA MER

22Nous nous bornerons ici à l’appréciation des enregistrements de pluies, de températures, de pressions et de vents.

1. — VUE D’ENSEMBLE

  • 25 Cet état de choses dicte en fait une collaboration de plus en plus étroite de ces services sur le p (...)

23Les pays tropicaux sont presque tous, à l’origine, des terres de colonisation partagées entre diverses influences. Ceci aboutit, aujourd’hui encore, à une fragmentation des territoires, placés sous le contrôle de « services météorologiques » indépendants les uns des autres sur le plan administratif et technique25. Le cas des Antilles est caractéristique à ce sujet. Le « cyclone » Alice sévit, le 2 janvier 1955 dans le Nord des Petites Antilles. Or, il affecta presque simultanément les territoires contrôlés par trois services météorologiques différents, le hollandais, le français et l’américain, ce qui est beaucoup si l’on songe qu’il s’agissait d’une perturbation très localisée. Il s’ensuit que dans les questionnaires adressés par un service au service voisin, une grande attention doit être donnée aux types d’instruments employés et aux mesures en usage. Les Américains emploient les inches pour les hauteurs d’eau. Il y a chez eux, jour de pluie, chaque fois que le pluviomètre enregistre une tranche d’au moins 0,01 inche (c’est-à-dire 0,25 millimètre). Les Français utilisent le système décimal. Pour eux, le jour de pluie apparaît chaque fois qu’il est tombé au moins 0,1 millimètre d’eau en 24 heures. En sorte que les îles voisines de St-Thomas et St-Barthélemy, enregistrant le même jour 0,1 mm de pluie, seront considérées, l’une comme n’ayant eu que des traces de précipitations, l’autre comme ayant connu une journée pluvieuse. Bien sûr, il n’y a pas là, matière à grande discussion, ni à redressement méticuleux des relevés, car les chutes d’eau sont le plus souvent très en dehors des limites litigieuses. Il n’en reste pas moins vrai que de telles diversités devaient être signalées.

24La qualité et le nombre des observateurs constituent également un problème. Il n’est pas spécifique des latitudes tropicales. Pourtant dans ces régions, il prend un aspect qui peut devenir préoccupant. Sur des territoires généralement vastes, beaucoup de points d’observations sont tenus par des personnes qui n’ont pas toujours vocation pour le relevé des éléments du climat ! Moins encore sous les tropiques qu’ailleurs, on doit considérer les séries comme étant d’égale valeur ! Cet aspect qualitatif se double d’un aspect quantitatif. Nous avons été souvent frappé, aux Antilles françaises, de la pénurie de personnel dans un service pourtant essentiel. Pendant la « saison des cyclones » la chose est particulièrement grave. Elle reste regrettable en toutes saisons, car elle entraîne, soit des retards dans le regroupement et la publication des séries, soit l’absence pure et simple des relevés, pour une période qui correspond… au congé de l’observateur.

  • 26 La situation toutefois s’y améliore.

25La situation générale ou locale des instruments joue de même un rôle sur la valeur des documents recueillis. La position locale ne peut guère être prise ici en considération. L’enquête qui répondrait à de telles préoccupations, serait extrêmement délicate à mener, voire impossible. Sa conclusion irait sans doute, sur un réseau de relevés déjà peu dense, dans le sens de l’élimination de séries ne présentant pas toutes les garanties de représentativité désirables. Quant à la position générale des observatoires, elle est liée à un réseau lâche et non homogène. Tandis que Porto Rico offre des moyens d’investigation très importants pour le chercheur, à la fois par la densité des observations, leur durée et vraisemblablement aussi le sérieux avec lequel elles ont été effectuées, Haïti donne certainement moins de garanties26. Il faut signaler enfin, toujours dans le cadre de la densité du réseau d’observations, que les relevés pluviométriques, thermométriques, anémométriques, etc. sont nécessairement lacunaires sur mer. Le point a son intérêt si l’on songe à l’importance considérable des masses océaniques aux latitudes tropicales américaines.

26Ceci dit, les enregistrements de pluies, de températures, de pressions et de vents subissent, sous les tropiques, les conditions spécifiques de ces basses latitudes.

2. — LES RELEVES PLUVIOMETRIQUES

  • 27 P. Pédelaborde : Le climat du Bassin Parisien, Introduction, chap. III, p. 47.

27Les pluies ont une importance majeure sous les tropiques. Or leur étude statistique pose certains problèmes délicats à résoudre. Là, plus que partout ailleurs, au moins en période d’hivernage, les précipitations ont des manifestations qui peuvent varier fortement d’un point à un autre. P. Pédelaborde note que « l’orage du 4 juillet 1926 qui a déversé 140 mm à Montreuil n’a rien donné au Champ de Mars »27. Des écarts de cette sorte ne sont sûrement pas exceptionnels sous les tropiques. Constatation d’autant plus importante, que le réseau d’observations est plus lâche aux basses latitudes, et que la valeur des pluies comme élément du climat demanderait une couverture pluviométrique plus dense. Cet état de chose est encore aggravé par le fait que, dans des régions où la proportion des océans peut être très importante, c’est à peu près uniquement sur les enregistrements terrestres que l’on doit compter. Dans de telles conditions, les cartes pluviométriques de moyennes annuelles ne peuvent constituer qu’un schéma descriptif imparfait.

28L’évolution des précipitations dans le temps exige de son côté la prise en considération des régimes, des fréquences et des intensités. Or, sous les tropiques ceux-ci connaissent de médiocres conditions d’établissement. Il serait bon que le maximum possible de stations donne des valeurs de pluies par fractions de 24 heures. Mais nous nous heurtons là à la nature des mesures et à l’indigence du réseau de relevés. Nous devons donc nous contenter le plus souvent, et pour un nombre de stations assez restreint, du rythme journalier. La journée de 24 heures étant considérée comme unité de temps pour le calcul de la fréquence et de l’intensité, il est du moins possible de faire avec une approximation non négligeable, la part des gros abats et des pluies fines dans le bilan pluviométrique.

29Au total, la faible densité du réseau tropical, le manque de précision concernant les types de précipitations, un nombre d’années d’observations relativement faible, viennent augmenter les difficultés attachées naturellement à ce type de relevés.

3. — LES RELEVES THERMOMETRIQUES

30L’importance des températures est moindre sous les tropiques que celle des précipitations. Il y a pourtant là aussi un problème de relevés dont l’intérêt n’est pas négligeable. Le paradoxe de la température dans la zone intertropicale est dans la coexistence d’une constance journalière, mensuelle, annuelle, et d’une variation horaire telle que, par 24 heures, peuvent être enregistrés des écarts assez considérables. Il importe donc de tenir compte de ces deux aspects, et, surtout pour une étude sérieuse, de ne pas négliger le second. Il serait souhaitable que fût fait le recensement des températures pour le plus grand nombre possible de stations. Il conviendrait ensuite de le confronter avec les situations quotidiennes. Mais on se heurte alors à une indigence du réseau d’observations encore plus grande que pour les pluies car s’il est relativement facile de développer la pose des pluviomètres, il est difficile de multiplier les installations de thermomètres à maxima, à minima, etc.

31Donc, plus encore que pour les précipitations, la zone tropicale subit ici les imperfections de son réseau d’observation. De l’amélioration de celui-ci découlerait une connaissance certainement beaucoup plus nuancée qu’actuellement des températures, surtout en altitude.

4. — LES RELEVES DE PRESSIONS

32Les gradients de pression sont très faibles sous les tropiques. Les relevés barométriques y constituent donc une affaire délicate, qu’on en attende le succès de l’analyse isobarique ou la détection des systèmes isallobariques. On doit donc prendre beaucoup de précautions dans un domaine où des fautes d’enregistrement, relativement minimes, peuvent avoir des incidences fâcheuses. Dans la Caraïbe, des erreurs de 0,5 mb sont importantes, du fait que le gradient de pression y est souvent de l’ordre de 1 mb par 250 km. De telles erreurs, si préjudiciables à la qualité du document synoptique, et de ce fait à son analyse, ont plusieurs origines. Elles sont tout d’abord le fait des instruments dont la précision n’est pas toujours conforme aux exigences du milieu. L’usage obligé d'un baromètre anéroïde sur les bateaux introduit habituellement de grandes erreurs instrumentales. Elles sont ensuite le fait de fautes d’observations, de réduction ou de transmission, ce qui reste vrai pour les autres éléments du climat. En ce sens, de grandes erreurs peuvent être commises si un bateau attribue ses relevés à un emplacement qui n’est pas exact. Mais de telles fautes sont facilement détectables. Ce sont les moins grossières qui sont de beaucoup les plus graves. Les difficultés sont d’ailleurs aggravées du fait que si la variation de la pression est faible dans l’espace, elle peut connaître des écarts diurnes assez considérables. Nous retrouvons ici le paradoxe des conditions thermiques.

33Il est donc intéressant de constater que les conditions mêmes de la pression aux latitudes tropicales, rendent difficile sa mesure et la font de ce fait peu apte à servir de base à des cartes isobariques. Ici, remarquons-le, nous découvrons une objection technique au maintien de tels documents dans notre domaine d’investigations. La pratique dicte donc, avec une nécessité d’autant plus impérieuse que l’on s’approche davantage de l’Equateur, une analyse du temps basée sur les directions et les vitesses des vents, plutôt que sur le dessin des isobares.

5. — LES RELEVES DE VENTS

34a) Vents mesurés. — Les vents ainsi envisagés, le deviennent pour eux-mêmes, comme base directe de la construction des cartes de lignes de flux, et non plus comme intermédiaires, pour la restitution des lignes isobariques (ces dernières étant aux basses latitudes sans relations avec eux).

35La mesure du vent sous les tropiques est possible. Le phénomène est nettement perceptible, bien qu’il ne faille pas sous-estimer là encore, l’imprécision des relevés de directions et de vitesses. Comme partout, les valeurs enregistrées sont plus ou moins représentatives des conditions générales selon les dispositions locales. Les conditions géographiques altèrent les vents synoptiques qui, par définition, doivent faire abstraction de la force de frottement. Sur mer, où cette force intervient moins, les vents ont donc plus de valeur pour l’établissement des cartes. Il en est de même du reste de ceux que l’on mesure sur des îles bien exposées ou des côtes favorablement disposées. Les vents marins sont donc les plus précieux, ce qui est intéressant si l’on souligne, une fois de plus, l’importance des masses océaniques entre les tropiques. On peut en effet admettre que les documents synoptiques construits à partir des flux au niveau de la mer, sont d’autant plus rigoureux que, compte tenu d’un grand nombre de relevés de navires harmonieusement répartis, le domaine envisagé comporte moins de masses continentales. Sur l’Atlantique nord-tropical, l’importance des terres est justement restreinte par rapport à celle des mers. Il est vrai que sur l’Océan, un inconvénient surgit qui est le fait de la mesure elle-même. Il est plus difficile, surtout de nuit, d’estimer la direction et la vitesse exactes du vent sur un bateau, point mobile, que sur terre.

36Qu’il intervienne dans la conception cinématique ou dans la conception frontologique et massique, le vent apparaît donc, même dans les basses couches, comme une donnée capitale de la documentation synoptique sous les tropiques. Ceci est vrai d’autant plus, que le domaine envisagé est plus maritime. Tout concourt donc en pratique, à orienter le choix de la doctrine météorologique dans le sens de l’analyse des vents.

37b) Vents calculés (vents théoriques). — Bien que nous sortions des relevés, il est intéressant de placer ici les formules des vents théoriques.

38On distingue les vents généraux dits « synoptiques » et les vents isallobariques. Les premiers sont liés au champ général stable des pressions, les seconds à leurs variations en vagues. Vagues de pressions mobiles et vents isallobariques constituent les perturbations.

39On distingue encore, parmi les vents synoptiques, les vents « du gradient » et les vents « géostrophiques ». Ceux-ci s’expriment par des équations dont nous allons voir le parti qu’il est possible de tirer aux latitudes tropicales.

40Etudier le comportement théorique du vent, c’est faire une étude de mécanique, et plus spécialement de dynamique, puisqu’on l’envisage, en fonction des forces qui le créent (forces du gradient, de Coriolis, centrifuge et de frottement). Le vent du gradient et le vent géostrophique résultent donc, à partir de certaines hypothèses, du jeu d’un certain nombre de forces.

LE VENT DU GRADIENT
  • 28 Ceci est établi à partir de J. Vialar : Cours élémentaire de mécanique de l'atmosphère, Direction d (...)

41Hypothèse de départ et analyse aux moyennes latitudes28. — Plaçons-nous dans l’hémisphère Nord et au-dessus de la couche de frottement (au-dessus de 500 ou 1.000 m). Admettons que le mouvement des particules d’air ne comporte aucune accélération tangentielle (c’est-à-dire que la vitesse du vent reste constante le long de chaque trajectoire). Dans le cas du vent du gradient, par ailleurs, les isobares sont curvilignes.

42Pour qu’une particule d’air (et par extension un vent), soit animée d’un mouvement curviligne et uniforme (inclus dans une circulation cyclonique ou anticyclonique), il faut qu’à chaque instant, les forces qui agissent sur elle se fassent équilibre. Il y a tout d’abord la force du gradient, perpendiculaire aux isobares. Elle s’exprime par la formule

  • 29 Elle va dans le sens hautes pressions, basses pressions.

Image 100000000000003000000038093C5D3D.jpg, G étant le gradient barométrique et ρ la densité de l’air29. Il y a ensuite la force de Coriolis. Elle est perpendiculaire au vecteur vitesse de la particule et s’applique sur sa droite. Dans sa formule 2 ω V sin φ, ω représente la vitesse du mouvement angulaire de la terre, V celle de la particule, et φ la latitude du lieu considéré. Il y a enfin la force centrifuge, perpendiculaire également au vecteur vitesse de la particule, mais toujours appliquée du côté convexe de la trajectoire. Cette force s’exprime par Image 10000000000000270000003B24EDF0C7.jpg, V étant là encore la vitesse de la particule et R le rayon de courbure de sa trajectoire.

43On conçoit que dans un anticyclone de l’hémisphère Nord, le vent du gradient résulte de l’équilibre réalisé entre la force de Coriolis d’une part, les forces centrifuge et du gradient d’autre part. On a alors :

Image 10000000000001260000004027ED057E.jpg

44Dans une figure isobarique à courbure cyclonique, c’est la force du gradient qui équilibre les forces centrifuge et de Coriolis. Il s’ensuit :

Image 100000000000012A0000003C2FF19350.jpg

45Dans les deux cas, le vecteur vitesse du vent du gradient est tangent aux isobares en chaque point de fixation des forces. C’est ce que l’on traduit habituellement lorsqu’on dit que les vents sont parallèles aux isobares aux latitudes moyennes.

  • 30 J. Vialar : Cours élémentaire… (ouv. cité), p. 19.

46Ce raisonnement s’appuie sur le mouvement d’une particule, à l’instant précis t et en un point de tangence précis p d’une courbe isobare. C’est le moment où d’autres particules se meuvent en des points similaires p’, p”, etc., de la même courbe, et à une vitesse identique. La ligne isobare que nous considérons alors — dans l’atmosphère libre et aux latitudes moyennes — est une ligne de flux. Elle répond, en effet, à la définition donnée par J. Vialar « les lignes de courant ou lignes de flux sont les lignes qui sont tangentes en chaque point au vecteur vitesse » d’une particule, à l’instant t30.

47Essai d’utilisation aux basses latitudes. — Nous devons être ici particulièrement attentif aux points de vue émis par les météorologistes.

  • 31 I. C. Eaker : Météo. trop. (ouv. cité), p. 16 et 17.
  • 32 B. Guilmet : Note sur la météo. trop. (ouv. cité), p. 3.

48Voyons tout d’abord ce qu’écrit I. Eaker sur l’extension sous les tropiques de la notion de vent du gradient. « La relation fondamentale entre la pression et le vent, sous forme de l’équation familière du vent de gradient a largement aidé au développement de la météorologie. Cependant, dans les régions tropicales, on a trouvé plus avantageux de mesurer le vent directement plutôt que de le calculer à l’aide du champ de pression »31. Pour cet auteur, il ne semble pas y avoir, aux basses latitudes, incompatibilité théorique entre champs de pressions et vents. L’abandon de la mesure du vent par calcul du champ de pression est, d’après lui, surtout dû au « fait que la divergence entre le vent observé et le vent de gradient calculé (le vent théorique) augmente lorsque la latitude décroît. En dessous de 15° de latitude, l’équation du vent de gradient est quantitativement de peu de valeur. En dessous de 5° de latitude, le tracé des isobares perd presque toute utilité pour déterminer le champ du vent ». Il y a là, confirmation du point de vue émis plus haut. L’équation du vent du gradient doit être abandonnée aux très basses latitudes parce qu’elle devient quantitativement (et non qualitativement) inutilisable. Si les isobares sont sans relation avec la direction des flux, cela est sans doute dû au fait que les vents de gradient, pratiquement inexistants, laissent la place à ceux qui se déplacent par inertie, à partir d’un centre d’impulsion placé plus haut en latitude. B. Guilmet32 constate aussi l’absence de valeur quantitative de l’équation du vent du gradient aux basses latitudes. Puisque l’appréciation qualitative n’est pas mise en cause, rien ne nous empêche de raisonner sur les égalités obtenues aux latitudes moyennes. Nous substituerons simplement ici la notion de courbure des lignes de flux à celle de courbure des isobares.

49Il est possible tout d’abord de dégager mathématiquement les raisons pour lesquelles le vent du gradient perd toute valeur quantitative près de l’Equateur, qu’il y ait courbure anticyclonique ou cyclonique.

50La formule est, pour une courbure anticyclonique, nous le savons :

Image 1000000000000133000000392AB27172.jpg

51Sous 15° de latitude, le sinus de la latitude prenant des valeurs extrêmement faibles, il s’ensuit que la force de Coriolis s’annule pratiquement… ce qui annule l’égalité.

52Le vent du gradient perd donc toute valeur quantitative en premier lieu parce que la force de Coriolis perd elle-même toute valeur quantitative.

53L’égalité (1) pouvant être écrite sous la forme

Image 100000000000012B0000003ADA6589BB.jpg

54on constate pareillement que le gradient de pression qui devient minime aux basses latitudes, annule lui aussi la relation.

55Le vent de gradient perd toute valeur quantitative en second lieu (et conjointement en fait avec la cause précédemment citée) parce que le gradient barométrique tend vers zéro.

56Ces conclusions se retrouveraient si l’on envisageait le vent du gradient à courbure cyclonique (équation 2). Cette équation va nous permettre, en outre, de dégager des relations susceptibles d’être appliquées aux cyclones tropicaux.

Image 10000000000001530000003B82371758.jpg

est telle aux basses latitudes que, par annulation de la force de Coriolis on aboutit à Image 100000000000008F0000003D814866B9.jpg.

C’est la force centrifuge seule qui équilibre alors celle du gradient. Il est certain que si celle-ci est liée à un gradient barométrique voisin de zéro, comme c’est le cas le plus souvent, il y a annulation de l’égalité. Mais si, pour une cause extérieure, le gradient barométrique devient fort, ce qui se produit justement dans les cyclones tropicaux, la force centrifuge doit se renforcer. Or, pour que la formule Image 100000000000002200000039D685D679.jpg prenne une valeur importante, il faut, ou bien que R devienne petit, ou que V devienne grand, ou les deux conditions à la fois. C’est-à-dire qu’il faut que la vitesse du vent augmente ou (et) que la courbure cyclonique s’accentue. Ce raisonnement théorique s’accorde avec la physionomie effectivement prise par les cyclones tropicaux.

LE VENT GEOSTROPHIQUE
  • 33 J. Vialar : Cours élémentaire… (ouv. cité), p. 29 et A. Viaut : La météo. du navig. (ouv. cité), p. (...)

57Hypothèse de départ et analyse aux moyennes latitudes33. — Le mouvement se fait là aussi dans l’atmosphère libre. Il n’est donc pas soumis à la force de frottement. Comme précédemment, il y a mouvement uniforme des particules d’air. La modification par rapport aux hypothèses du vent du gradient réside dans le fait qu’ici on admet les lignes isobares, rectilignes et parallèles entre elles. Pour qu’une particule d’air se déplace de façon uniforme dans un tel champ de pression, il faut qu’il y ait, là aussi, équilibre entre les forces qui l’animent. Les hypothèses du vent du gradient étant maintenues sauf une, il s’ensuit que la force centrifuge, qui était liée à l’incurvation des isobares, se trouve abolie. L’équilibre des forces restantes : forces de Coriolis et du gradient, rend donc compte du vent géostrophique. On passe ainsi des égalités (1) et (2) à l’égalité

Image 10000000000000EB00000037F3923890.jpg

58Il n’y a plus qu’une seule égalité. La simplification, par effacement de la formule de la force centrifuge, traduit en effet la disparition des deux possibilités de courbure, (anticyclonique et cyclonique). Le vent géostrophique reste « parallèle » aux isobares, c’est-à-dire que là où il n’y a pas frottement, ces lignes représentent des « lignes de flux ».

59L’intérêt de l’égalité est dans la relation que l'on en tire entre vitesse de la particule et valeur du gradient barométrique. De (3) on passe à

Image 10000000000001C70000003BC86157E5.jpg (pour une latitude tempérée donnée).

60A une latitude tempérée donnée, la vitesse du vent géostrophique est donc proportionnelle au gradient barométrique.

La valeur du vent géostrophique aux basses latitudes. — Dans l’égalité Image 10000000000000950000003B8B8CB37C.jpg

  • 34 B. Guilmet : Note sur la météo. trop. (ouv. cité), p. 4.

sin φ devient, aux basses latitudes, pratiquement nul. Le produit 2 ρ ω sin φ tend vers zéro au fur et à mesure que la Q valeur de la force de Coriolis s’amenuise. Le quotient Image 10000000000000720000003887E77619.jpg tend donc à devenir très grand, malgré l’affaiblissement du gradient de pression G. La vitesse V du vent géostrophique est ainsi, à gradient barométrique G égal, beaucoup plus importante aux basses latitudes qu’aux latitudes tempérées. Le raisonnement mathématique s’accorde avec l’observation. « Quant au vent géostrophique, indique B. Guilmet34, un même gradient entraîne des valeurs beaucoup plus fortes près de l’Equateur que dans les zones tempérées ». Une telle constatation renforce encore la valeur du vent comme élément du climat sous les tropiques, puisque le vent géostrophique ne subit pas, dans sa manifestation, un effacement corrélatif de celui de la pression.

B) LES RELEVES EN ALTITUDE

  • 35 700-500 et plus récemment 300 et 200 mb.

61L’étude des mécanismes atmosphériques a été menée, jusqu’à une date récente, uniquement aux bas niveaux. Dans les pays tropicaux, faute d'un réseau suffisant de sondages et de communications aériennes, les documents d’altitude restent encore relativement imprécis. Ces derniers sont donc, pour une part plus ou moins large, le résultat d’une extrapolation effectuée à partir des renseignements plus nombreux relevés aux latitudes tempérées. Quoi qu’il en soit, avec une précision généralement décroissante en direction des régions équatoriales, les cartes isohypses et isothermes ont fait leur apparition dans la documentation tropicale35. Il s’y ajoute les sondages, les coupes verticales aérologiques et les coupes verticales chronologiques. Les coupes aérologiques sont des croquis de la distribution verticale de manifestations météorologiques rencontrées le long d’une route de vol. Les coupes chronologiques représentent divers éléments du temps tels qu’ils ont défilé au-dessus d’une station pendant une période déterminée. Elles sont particulièrement précieuses par l’indication qu’elles donnent des directions et des vitesses de vents à des moments successifs au-dessus d’un point d’observation. Elles permettent de voir, de façon saisissante parfois, des variations de vitesses et de directions des flux dans le plan vertical. De tels documents s’ajoutent aux renseignements que livrent les cartes dans le plan horizontal. Au même titre que les séries « climatologiques » et que les cartes synoptiques au niveau de la mer, les uns et les autres doivent constituer la documentation du géographe. Il y a donc intérêt à connaître les procédés qui président à la collecte des éléments permettant de compléter, en altitude, ce qui a pu être recueilli aux bas niveaux.

  • 36 Un nombre assez important des R. S. utilisés dans cette étude dépasse 500 mb et atteint 300 mb.
  • 37 B. Guilmet : Note sur la météo. trop. (ouv. cité), p. 24.

62L’observation des nuages, de leur direction et de leur vitesse, peut donner des indications sur les situations d’altitude. Pourtant les mesures directes, à l’aide d’instruments, offrent les moyens les plus habituels et les plus sûrs — ballons-sondes, — stations de radiosondages, soit terrestres, soit installées à bord des navires météorologiques — radiovents — avions. C’est surtout grâce au réseau de radio-sondages et de radiovents que les cartes sont établies36. Le réseau tropical de radio-sondages et de radiovents se développe. Il n’en reste pas moins que l’avion joue encore un rôle de tout premier plan dans la connaissance de la haute atmosphère des basses latitudes. Les avions longs-courriers transocéaniques donnent des renseignements sur les conditions de temps qu’ils rencontrent. Dans l’Atlantique Nord, pendant la « saison des cyclones », des appareils américains basés aux Bermudes font des reconnaissances quotidiennes. Ils suivent un itinéraire qui englobe la zone où il y a le plus de chances pour que les indices cycloniques se manifestent. On cherche ainsi à prévenir toute surprise concernant des météores qui, formés au large de l’arc antillais, pourraient dévaster ultérieurement les Antilles, l’Amérique centrale et les U.S.A. A ces reconnaissances préventives s’ajoutent les vols de pénétration dans les dépressions tropicales vigoureuses. « De telles reconnaissances sont extrêmement dangereuses et coûteuses. Elles sont utiles aux prévisionnistes car elles permettent de préciser la position exacte du centre de la tempête et son intensité… Elles sont en outre précieuses par la documentation abondante qu’elles permettent de recueillir sur la constitution des cyclones »37.

  • 38 Auxquels il faut ajouter les satellites artificiels.

63Dans la zone tropicale, les vols longs-courriers, les vols de reconnaissance quotidiens de l’hivernage, ceux des moments de crise, constituent donc avec les sondages de types divers, une source de renseignements qui s’intègrent dans les cartes, les coupes aérologiques ou les rapports. Les documents ainsi obtenus sont, malgré certains inconvénients techniques, de premier ordre. Enrichis récemment par les vols de Boeings et de D. C. 838 les relevés d’altitude doivent être systématiquement utilisés par les géographes dans les pays tropicaux. Le fait qu’ils soient plus solides aux moyennes latitudes ne saurait être une objection, car bien des processus tropicaux se préparent justement dans la zone tempérée.

CONCLUSION : METHODES ET DOCUMENTS DANS LA ZONE TROPICALE, APPLICATION AU CAS DES ANTILLES

64Un certain nombre de faits découlent de l’examen des problèmes posés par les méthodes et les documents.

65L’étude analytique des données « climatologiques » est à utiliser systématiquement sous les tropiques. Elle permet de formuler les problèmes. Pourtant, une certaine prudence s’impose du fait de l’état des séries dont on dispose.

66L’étude des cartes synoptiques doit être basée sur l’analyse des vents, et ceci, en tout état de cause dans les zones subéquatoriales et équatoriales. Plus haut en latitude, et surtout à partir du 20e parallèle, il serait par contre inadmissible de rejeter celle des figures isobariques.

67Les vues cinématiques sont essentielles entre les tropiques. Les vues frontologiques et massiques y sont pourtant nécessaires aux limites, et aussi quand, à certaines époques de l’année, les processus tempérés pénétrent plus avant dans le domaine intertropical (hiver de l’hémisphère).

68Il n’y a pas solution de continuité entre la zone tempérée et la zone tropicale, mais plutôt modification progressive de l’une à l’autre. La seconde est pourtant à voir avec un esprit nouveau. Le géographe qui s’engage dans l’étude des climats tropicaux doit donc sans cesse éprouver la nature des phénomènes atmosphériques dans leurs relations avec les éléments du climat. Cette attitude est nécessaire s’il ne veut pas tomber dans l’excès de systématisation où un schéma tempéré bien connu peut l’entraîner, et s’il ne veut pas risquer des généralisations stérilisantes comme celles dans lesquelles se sont engagés les tenants des écoles « climatologiques », des « masses d’air » et « des perturbations ». Palmer a justement dénoncé chez ceux-ci des vues trop exclusives, étendant à l’ensemble de la zone tropicale, des conceptions qui n’avaient été éprouvées avec fruit que dans un domaine restreint.

69La position de synthèse qui vient d’être définie, va être la nôtre dans l’étude climatique des Antilles. Cette position s’exprimera dans un cadre où la formulation des problèmes, leur explication et l’étude régionale auront leur part.

70Dans une première partie nous définirons le contexte géographique et les principaux éléments du climat. Nous insisterons sur le rôle fondamental des pluies. Les pressions et les vents vus sous l’angle de leur dynamisme dessineront un premier élément d’explication et confirmeront le découpage régional.

71L’étude régionale des Grandes Antilles fournira notre deuxième partie ; celle des Petites Antilles la troisième. Les cyclones tropicaux seront vus à part.

Notes

1 Les services météorologiques comportent la section « prévision du temps » qui établit les cartes et documents divers servant à l’analyse de l’atmosphère et la section « climatologie » qui s’occupe des éléments du climat (températures, précipitations, vents, etc.). Les géographes utilisent aujourd’hui la documentation « synoptique » et « climatologique » émanant de chacune de ces sections.

2 E. Bénévent : « Le climat des Alpes françaises », Mém. off. nat. météo, de Fr., no 14, Paris, 1926, 435 p. (Th.).

3 P. Pédelaborde : Le Climat du Bassin Parisien, Essai d’une méthode rationnelle de climatologie physique, Paris, 1957, un vol., 539 p., un atlas, Paris, 1958, 116 pl. (Th.).

4 P. Estienne : « Recherches sur le climat du Massif Central français », Mém. de la Météo. Nat. no 43, Paris, 1956, 242 p. (Th.). L’auteur a résumé sa thèse dans l’I. G. de mai-juin 1955, p. 119 et 120.

5 E. de Martonne : Traité de géographie physique, t. I, 6e éd., 1940, Le climat, chap. I, p. 107.

6 Max Sorre : Les fondements de la géographie humaine, t. I, Les fondements biologiques, 2e éd., 1947, Livre Ier, chap. I, Le climat, p. 14.

7 P. Caspar : Le climat de Dijon et de sa région (étude statistique et synoptique), D. E. S., Dijon, 1948, dactylographié, 60 p. Repris dans « Le climat de Dijon et de ses environs (étude statistique et synoptique) », R. G. L., 1949, p. 201-226.

8 Voir encore à propos de méthode, P. Pédelaborde : « Les problèmes de méthode de la climatologie » dans Introduction à l'étude scientifique du climat, C. D. U., Paris, 1955, 150 p., p. 1 ; le c. r. que cet auteur a consacré à la thèse de P. Estienne dans la Rev. Pyr. et S.-O. de décembre 1957 ; P. Estienne : « Pour une conception géographique du climat », R. G. A., 1951 ; Ch.-P. Péguy, dans le Précis de climatologie, chez Masson, Paris, 1961, 347 p. Voir « Le domaine et les méthodes de la climatologie », p. 3 et suiv.

9 C.-E. Palmer : « Trop, meteo », in Comp. ot meteo, American meteorological society, Boston, 1951, p. 859 et suiv.

10 S. J. Deppermann : Outlines of Philippine trontology, Manille, 1936.

11 Frolow : « La frontologie aux Antilles », Annales Physique du Globe, F. O. M., 1938, p. 118-124.

12 A.-F. Bunker et collaborateurs : « Vertical distribution of temperature and humidity over the Caribbean Sea », Pap. phys. ocean. meteor. Mass. Inst, tech. woods Hole ocean. Instn., 1949, vol. II, no 1, 82 p.

13 A. Grimes : « Equat, meteo », in Comp. of Meteo., 1951, p. 881 à 886.

14 A. Delourme : « De la circulation atmosphérique et de l’influence de l'air polaire dans les régions intertropicales de l’Atlantique », Mém. de la Météo. Nat., 1956, 47 p.
R. Cazalens : « Protection météorologique de la route Trinidad-Cayenne-Belem », Météo. Nat., sous-région Guyane-Inini, polycopié, 1957.

15 M.-A. Garbell : Trop and equat., meteo, New York Chicago, 1947, 237 p.

16 G. Dunn : « Cyclogenesis in tropical Atlantique », Bull. amer, meteo. soc., 21, p. 215-229.

17 I. C. Eaker : Trop. meteo, Army Air Force, 1945. Traduction française adaptée par V. Mironovitch et J. Mondain, Paris, 1950, 190 p., suivi de Remarques complémentaires sur les cyclones tropicaux, par J. Mondain, 29 p.

18 H. Riehl : Trop meteo., New York-Toronto-Londres, 1954, 392 p.

19 P. Pédelaborde : Le tourbillon ; principe général à la base de la climatologie dynamique, A. G., 1957, p. 481 à 498. — Voir aussi Les Moussons, A. Colin, 1958, 208 p.

20 A. Viaut : La météo, du navig., nouvelle éd., Paris, 1956, 284 p., 6 pl. hors texte.

21 B. Guilmet : « Note sur la météo. trop. », La Météorologie, janvier-mars et avril-juin 1951. Tiré à part, paginé de 1 à 36. C’est ce dernier qui sera utilisé ici.

22 R. Genève : « Météo. trop. », Cours Météo. Nat., Paris, avril 1957, 85 p.

23 H. Riehl : Trop. meteo, 1954, chap. I, p. 1.

24 Voir renvoi (13) Grimes, « Equat. meteo », in Comp. ot meteo.

25 Cet état de choses dicte en fait une collaboration de plus en plus étroite de ces services sur le plan technique en vue d’un effort commun. Les météorologistes de Porto Rico travaillent en étroite collaboration avec ceux des Petites Antilles, principalement pendant la « saison des cyclones ».

26 La situation toutefois s’y améliore.

27 P. Pédelaborde : Le climat du Bassin Parisien, Introduction, chap. III, p. 47.

28 Ceci est établi à partir de J. Vialar : Cours élémentaire de mécanique de l'atmosphère, Direction de la Météo. Nat., Paris, nov. 1957, 125 p. (voir Vent du gradient, p. 33), et de A. Viaut : La météo. du navig. (ouv. cité) (voir Vent du gradient, p. 72).

29 Elle va dans le sens hautes pressions, basses pressions.

30 J. Vialar : Cours élémentaire… (ouv. cité), p. 19.

31 I. C. Eaker : Météo. trop. (ouv. cité), p. 16 et 17.

32 B. Guilmet : Note sur la météo. trop. (ouv. cité), p. 3.

33 J. Vialar : Cours élémentaire… (ouv. cité), p. 29 et A. Viaut : La météo. du navig. (ouv. cité), p. 71.

34 B. Guilmet : Note sur la météo. trop. (ouv. cité), p. 4.

35 700-500 et plus récemment 300 et 200 mb.

36 Un nombre assez important des R. S. utilisés dans cette étude dépasse 500 mb et atteint 300 mb.

37 B. Guilmet : Note sur la météo. trop. (ouv. cité), p. 24.

38 Auxquels il faut ajouter les satellites artificiels.

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