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Margaret Sanger et la croisade pour le contrôle des naissances

Anthologie : Margaret Sanger

Limitation de la famille

Family Limitation, 1914

Texte intégral

Introduction

1Il n’est nul besoin d’expliquer aux travailleurs et aux travailleuses d’Amérique la raison de ce pamphlet et la nécessité pour eux d’obtenir ces informations. Ils le savent mieux que je ne pourrais moi-même le leur dire, donc je ne m’y essayerai pas.

2J’ai tenté de transmettre le savoir des meilleurs médecins français et hollandais dans un anglais simple, accessible à tous.

3Il existe un certain nombre de moyens mécaniques de prévention que je n’ai pas mentionnés ici, principalement parce que je n’ai pas été personnellement en contact avec ceux qui les utilisent ou qui pourraient les recommander comme étant entièrement satisfaisants.

4Il me semble que les méthodes présentées ici sont suffisantes, si elles peuvent être mises en pratique, pour éviter à une femme de tomber enceinte à moins qu’elle ne le désire.

5Si la femme est trop indolente pour procéder à un lavement, et l’homme trop égoïste pour envisager les conséquences de l’acte sexuel, alors il sera difficile de trouver un moyen préventif pour empêcher à la femme d’être enceinte.

6Bien sûr, il est pénible de se lever pour pratiquer une douche vaginale, il est agaçant d’avoir à se soucier de la date de ses menstruations. Il semble inélégant et sordide d’insérer un pessaire ou un suppositoire en prévision de l’acte sexuel. Mais il est d’autant plus sordide de vous retrouver quelques années plus tard accablée par une demi-douzaine d’enfants non désirés, délaissés, affamés, mal vêtus, s’accrochant à vos jupes, vous-même n’étant plus que l’ombre de la femme que vous étiez autrefois.

7Ne soyez pas trop sentimentale en ce qui concerne cet aspect important de l’hygiène. Il est inévitable que si vous n’empêchez pas le sperme de pénétrer dans l’utérus, vous allez vous retrouver enceinte. Les femmes de la classe ouvrière, particulièrement les salariées, ne devraient pas donner naissance à plus de deux enfants au maximum. L’ouvrier moyen ne peut subvenir au besoin d’un plus grand nombre, et l’ouvrière moyenne ne peut convenablement s’occuper de plus d’enfants. Mon expérience montre qu’il n’existe pas de volonté d’en avoir davantage, mais que les femmes y sont contraintes par manque de prévoyance ou par ignorance des moyens de prévention des naissances.

8Seule la classe ouvrière ignore les connaissances permettant d’éviter de mettre au monde des enfants qui grossissent les effectifs des prisons et des hôpitaux, des usines et des fabriques, des asiles de fous, qui sont envoyés prématurément au cimetière et qui fournissent les millions de soldats ou marins se battant au profit des financiers et des classes dirigeantes.

9La classe ouvrière peut recourir à l’action directe en refusant de fournir au marché des enfants à exploiter, en refusant de peupler la terre de nouveaux esclaves.

10C’est également la seule méthode et la plus directe pour vous, travailleuses, afin de vous aider vous-mêmes aujourd’hui.

11Faites Circuler ces informations à vos voisines et à vos camarades. Copiez toute information ci-après que vous leur savez utile et transmettez-la où cela est nécessaire. Répandez ces connaissances fondamentales !

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