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Anthropologie

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Edward Sapir

Troisième section. Anthropologie et sociologie

Le groupe

Note de l’éditeur

Article publié pour la première fois sous le titre « Group », Encyclopædia of the Social Sciences, New York, Macmillan, 1932, vol. 7, p. 178-182. Édition Mandelbaum, p. 357-364.

Texte intégral

1Le mot « groupe » possède un très grand nombre de sens ; il réfère à des objets différents chez les psychologues et les sociologues d’écoles différentes. Pour les uns, le groupe est un élément indispensable à l’étude de la conduite humaine ; de nombreux sociologues professent qu’en dehors de ses frontières biologiques l’individu n’existe pas ; il ne fait que fixer ou véhiculer des sens qui résultent de l’action ou de l’interaction du groupe. Pour d’autres, au contraire, l’individu reste l’entité sociologique première ; les groupes sont des assemblages plus ou moins artificiels qui naissent du contact entre des individus conçus comme de véritables entités physiques et psychologiques. Pour les premiers, un enfant n’a de réalité sociale que dans la mesure où préexistent une famille qui l’élève (ou une instance sociale intermédiaire qui se substitue à elle) et un code de conduite explicite définissant les rapports de l’enfant avec cette famille. Dans le même ordre d’idées, le musicien n’existe, en tant qu’individu, que s’il existe aussi des conservatoires, des générations historiquement situées de musiciens et de critiques musicaux, des sociétés de danse, de chant et de pratique instrumentale plus ou moins structurées et une quantité d’autres groupes à définir avant de prêter une existence réelle à un musicien. Pour les sociologues du deuxième genre, l’enfant et le musicien existent en tant qu’individus, de manière innée ou acquise, et les groupes dont le sociologue décèle le jeu dans la conduite qui consacre comme réels les individus qualifiés d’enfant ou de musicien ne sont rien d’autre que des inventions commodes échafaudées à partir d’expériences personnelles vécues par une seule personne ou de nombreuses générations. La difficulté qu’on éprouve à décider si c’est le groupe ou l’individu qui doit être considéré comme le concept fondamental d’une théorie générale de la société s’accroît des équivoques inhérentes au sens du mot.

2Tout groupe est l’expression d’un intérêt qui assure la cohésion de ses membres. Il peut s’agir soit d’un événement fugitif autour duquel les gens s’assemblent momentanément, soit d’un intérêt fonctionnel relativement permanent capable de susciter et de maintenir la cohésion ; toutes les nuances intermédiaires sont possibles. La foule qui se rassemble autour d’un accident de la route, d’abord attirée par la curiosité, en vient très vite à éprouver des sentiments d’intelligence. Il peut arriver que les uns ou les autres aient l’impression d’être des mandataires de la société discrètement chargés d’observer et ensuite de rendre compte ou de porter secours par la parole ou par les actes, ou encore, en cas d’infraction au Code de la route, d’offrir le spectacle d’une réprobation muette ou verbale. Un sociologue ne peut se permettre de négliger un groupe de ce genre sous prétexte que son dispositif et sa fonction sont fortuits. À l’opposé, il y aurait un corps constitué comme le Sénat américain, dont le nombre de sièges, le mode de recrutement, le calendrier des sessions, la fonction, la représentativité relative sont immuables. Le premier groupe est formé d’individus qui, à l’instant où ils s’assemblent, n’ont pas l’impression d’assumer un rôle défini ou fixé d’avance ; le second est l’émanation d’une théorie politique et juridique et préexiste, pour ainsi dire, à l’élection de ses membres ; ceux qui prennent une part active aux délibérations du Sénat se placent en dehors et au-delà de leur individualité propre. En fait, entre ces deux formes extrêmes, il existe une série continue et l’on passe insensiblement d’un type de groupe à l’autre. Si l’accident d’auto est grave et que l’un des spectateurs est un médecin, le groupe inorganisé peut sans grande difficulté se transmuer en une antenne chirurgicale sous les ordres d’un chef tacitement désigné. Tout au contraire, que l’État traverse une crise politique grave, que l’on cesse de croire en la représentativité ou en l’honnêteté des sénateurs, que l’ennemi assiège la capitale et menace à tout instant de remplacer le gouvernement légitime d’aujourd’hui par d’autres institutions, il faut s’attendre que le Sénat ne soit plus qu’une poussière d’individus anonymes, brutalement accablés par l’impuissance de leur nouvelle condition.

3Pour analyser le concept de groupe sous toutes ses formes, la théorie sociologique doit au préalable énoncer des principes de classification explicites. Le premier d’entre eux, par exemple, fera la différence entre la relation de proximité physique d’une part et la prise en charge d’un rôle symbolique de l’autre. Entre ces deux extrêmes s’insèrent de nombreuses catégories de groupes qui se réfèrent à des objectifs pratiques et déclarés, et non à des symboles. Il y aurait ainsi trois grandes classes de groupes, qui se définissent soit par la relation de proximité physique, soit par des objectifs spécifiques, soit par des symboles. Exemple du premier genre : une file d’attente devant une boulangerie, des spectateurs qui font les cent pas dans le foyer d’un théâtre pendant l’entracte, le public d’un match de football, des gens dans un ascenseur, la foule d’un samedi après-midi sur les boulevards. Exemples de groupes possédant une organisation assez rigide et se proposant des fins spécifiques, réelles ou supposées : le personnel d’une usine, d’une banque ou d’une société anonyme, le conseil de l’éducation d’un établissement scolaire, une société protectrice des animaux, les contribuables d’une commune, un syndicat en tant qu’il est chargé d’améliorer les conditions de vie de ses adhérents, la législature d’un État fédéré en tant que simple organe de gouvernement aux États-Unis. Les groupes du troisième genre diffèrent du deuxième en ceci qu’à l’organisation formelle et à une ou plusieurs fonctions précises s’ajoute la fonction plus générale (symbolique, celle-là), qui consiste à garantir à l’individu son intégration dans la société. Exemples : la famille, l’adhésion à une Église ou une confession, à un parti politique dans la mesure où il n’est pas seulement une machine électorale, à un club dans la mesure où il est plus qu’un endroit commode où déjeuner ou faire à l’occasion une partie de billard, à un groupe d’étudiants à condition qu’on y voie autre chose qu’un simple instrument en vue d’un cursus particulier ; le Sénat américain en tant que porte-parole autorisé du gouvernement ; un État comme représentant légitime de la nation ; la nation en tant que vaste agrégat d’êtres humains qui se sentent liés par un complexe de sentiments et croient, à tort ou à raison, former une entité sociale autonome dans le monde physique et celui des relations humaines.

4J’ai choisi à dessein des exemples qui prêtent à équivoque et donnent lieu à des interprétations diverses. La cohésion du groupe réclame un minimum de proximité physique, réelle ou imaginaire ; un groupe humain n’a de sens que dans la mesure où il possède (ou qu’on lui assigne) un minimum de finalité ou de fonctionnalité ; enfin, tout groupe transcende symboliquement les individus qui le composent et la fonction qui lui est assignée. Un groupe aussi vaste qu’un parti politique éprouve lui aussi le besoin d’aménager de temps à autre des relations de face à face au moyen d’un simple regroupement physique, de crainte que la fidélité au parti et les élans que suscitent les poignées de mains, les acclamations, les manifestations, les discours et les autres gages d’enthousiasme spontané ne se dissipent dans le sentiment diffus d’une simple appartenance. Les membres d’une Église, symbole vivant du lien qui unit Dieu à l’humanité, se donnent néanmoins des objectifs pratiques extrêmement précis (par exemple, veiller au bon accomplissement des rites funéraires). On peut ainsi découvrir des symboles puissants dans des groupes qu’on aurait tendance à classer dans les deux premières catégories. Ce qui attire un passant vers l’attroupement spontané autour d’un accident d’auto, c’est quelquefois moins le démon de la curiosité ou le désir d’être utile que la volonté à demi consciente de manifester son appartenance à l’humanité, un monde de souffrance et d’attention bienveillante. Aux yeux de ce passant, le groupe informe symbolise tout à coup par magie l’humanité entière. Dans ces conditions, il peut être plus riche en symboles que la nation elle-même. Un groupe aux fonctions aussi définies que le conseil d’éducation d’un établissement scolaire incarne aux yeux de ses membres, ou peut incarner un rôle symbolique qui dépasse de beaucoup les fins qu’il se propose de manière déclarée. En tout cas, peu nombreux sont les groupes humains irréductibles à cette tripartition, qui trouve sa meilleure illustration dans les sociétés modernes. Dans les cultures peu évoluées, et a fortiori dans les sociétés primitives, les groupes se laissent plus difficilement répartir de la sorte. La proximité physique, la communauté d’objectifs, la forte imprégnation symbolique caractérisent tous les groupes à ce niveau de simplicité.

5La classification précédente s’appuie sur une analyse objective des groupes ; c’est-à-dire qu’elle adopte le point de vue d’un observateur extérieur, celui de l’humanité, de la nation ou de n’importe quel vaste agrégat où l’individu est tenu pour négligeable. Si l’on se place maintenant du point de vue de l’individu, on se heurte à de nouvelles difficultés et il faut se tourner vers de nouveaux principes de classification. Chaque individu s’identifie avec plus ou moins de bonheur aux autres membres de son groupe, et sur un mode qui lui est propre. Cette identification est tantôt directe, tantôt sélective, tantôt déléguée. La participation directe signifie que l’individu entretient ou croit entretenir des rapports personnels avec la totalité ou la majorité des membres du groupe qu’il fréquente. À ses yeux, l’existence réelle d’une commission ne découle pas de son organisation formelle ou de ses missions, mais de la réussite ou de l’échec de sa collaboration personnelle avec certains collègues, et de son aptitude à faire aboutir ses projets avec leur accord ou à leur corps défendant. La participation sélective signifie que l’individu ne parvient à s’assimiler au groupe qu’en la personne d’un ou de plusieurs de ses membres, qui en sont l’émanation et qui incarnent parfaitement à ses yeux l’esprit du groupe. Il peut arriver également que la sélection opère de manière négative ; la signification du groupe est alors altérée aux yeux de l’individu par l’hostilité qu’il éprouve à l’égard de certains. Ce type d’assimilation est fréquent dans la vie quotidienne. Enfin, la participation déléguée signifie que l’individu ne cherche pas à s’assimiler réellement à tout ou partie du groupe, mais considère ses collègues comme les simples véhicules anonymes d’une idée ou d’un projet. C’est essentiellement ainsi que procède le juridisme.

  • 1 Et en français sous le titre Les tisserands (Fasquelle, 1914) [N.d.T., 2020].

6Le mode d’assimilation de l’individu au groupe et à ses fins n’est pas sans rapport avec la classification inconsciente, de sorte que le point de vue objectif et le point de vue subjectif ne sont pas réellement dissociés. Il est bon cependant de ne pas les confondre et de les envisager comme des classifications qui se recoupent. En termes psychologiques, le plus insignifiant serait le groupe de proximité physique auquel l’individu participerait sur le mode de l’assimilation déléguée. Il n’est guère plus qu’une réalité statistique dans le champ général de la population. À l’autre bout de la chaîne, on trouve le groupe qui se définit par ses symboles et qui réclame la participation directe de l’individu. Seule une certaine virtuosité permet d’interpréter les groupes symboliques, car leur composition indéfinie, pierre de touche de la participation directe, rend leurs contours indistincts. C’est ainsi que dans son drame Die Weber (Berlin, 1892), paru en anglais sous le titre The Weavers (Londres, 1899)1, Gerhart Hauptmann met en scène ces ouvriers allemands comme s’il s’agissait d’un groupe symbolique, doublement convaincant parce que ses membres ont l’illusion de fonctionner sur le mode de la participation directe.

7La nature de l’intérêt qui incite à former un groupe est infiniment variable. Il peut être dicté par l’économie ou la politique, la profession ou la quête du progrès, le prosélytisme, les questions liées à la race, au territoire, à la religion ; il peut exprimer de grands principes ou des soucis de moindre importance comme l’organisation des loisirs. Entrer dans les détails de l’organisation et des objectifs de ces groupes hautement spécialisés équivaudrait à décrire toutes les institutions de la société. Une classification répandue consiste à opposer les groupes de type primaire (ou de face à face) aux groupes de type secondaire. C’est une vision commode, qui offre tout de même l’inconvénient de ne pas tenir assez compte de la nature de la participation individuelle au groupe. Elle devient plus pertinente si on l’interprète génétiquement comme un contraste entre les modes de participation du jeune âge et ceux qui leur succèdent plus tard en amplifiant ou en transférant leur contenu symbolique. De ce point de vue, l’adhésion à un syndicat dirigé par un chef prestigieux peut avoir le sens d’un retour inconscient à l’appartenance de l’enfant à la famille. On peut aussi classer les groupes selon qu’ils ont été créés plus ou moins délibérément et en connaissance de cause. En ce sens, le syndicat et le parti politique s’opposent à la famille et à l’État. L’appartenance à ces deux derniers groupes obéit à une nécessité sociale ou biologique qui ne joue aucun rôle, du moins le croit-on, dans l’affiliation politique ou syndicale. Cette distinction est trompeuse : les forces sociales inexprimées qui conduisent les hommes à adhérer à un parti, par exemple, peuvent être aussi contraignantes que celles qui les poussent à s’identifier à l’État, ou même à leur famille. Trop accorder à cette distinction revient à confondre la psychologie des modes de participation avec les rôles que la société impose à l’individu. La multiappartenance, chez un individu, est un point qui a été souvent mis en relief par les sociologues. Si on laisse de côté les groupes en tant qu’institutions, autrement dit les associations au sens étroit du terme, dans n’importe quelle société, aujourd’hui surtout, où règne la complexité, on compte bien plus de groupes à forte composante psychologique que ceux-ci ne comptent d’individus.

8L’analyse des mutations des groupes, aussi bien dans le passé qu’aujourd’hui, est un des chapitres importants de l’histoire de la société. Il en existe trois sortes : variations des effectifs qu’entraînent l’évolution économique et les nouveaux moyens de communication ; enrichissement ou appauvrissement symbolique du groupe ; participation plus ou moins directe des individus. Ces mutations dépendent étroitement les unes des autres. Exemple du premier genre : accroissement régulier de la clientèle des partis politiques en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Que des non-propriétaires et des femmes soient aussi politisés signifie que les références symboliques des partis se sont déplacées. Exemple du deuxième genre : les groupes fonctionnels se voient partout amputés de leur fonction originelle, mais survivent en adoptant une valeur symbolique nouvelle. Ainsi un club politique peut cesser de jouer un rôle effectif dans la vie politique, mais se transformer en club mondain dont la carte est ardemment recherchée par des gens en quête de promotion sociale. La mutation du troisième genre est illustrée par l’histoire récente de la famille américaine où on constate que, sous l’effet de nombreuses forces de désintégration, la participation de ses membres devient moins directe et moins intense. Entre frères et sœurs, par exemple, la participation n’est souvent guère plus que la reconnaissance pure et simple du lien de consanguinité. De plus en plus, la famille s’aligne sur la tendance générale de la vie moderne, où les groupements volontaires et secondaires détrônent les groupes primaires et involontaires. Il est un autre facteur très voisin, c’est la mobilité accrue des participations ; elle s’explique entre autres par l’amélioration continue des transports, la disparition progressive des sanctions symboliques antérieures et une propension toujours plus grande à définir le groupe en fonction d’un ou de plusieurs objectifs spécifiques. Les groupes qui doivent leur relative stabilité à l’importance des objectifs qui leur sont assignés s’institutionnalisent de plus en plus. Le temps n’est plus où trois ou quatre marcheurs pouvaient se retrouver un beau matin pour partir en promenade ; aujourd’hui, il y a des « clubs de randonnée » pour cela.

9Les concepts d’esprit grégaire, de conscience collective, de conscience d’espèce n’éclairent pas la psychologie du groupe ; ils ne font guère qu’étiqueter des problèmes sans leur apporter de solution. Il faut, d’une part, comprendre plus profondément comment différentes personnalités nouent entre elles des relations particulières et d’autre part connaître plus précisément le poids relatif des motivations fonctionnelles et des motivations symboliques dans les relations humaines. L’étude des fondements psychologiques du groupe doit s’appuyer sur la psychologie des rapports interpersonnels ; qu’on juge plus ou moins impersonnelle la conduite d’un groupe donné, il n’y a finalement qu’une alternative possible : ou bien ce groupe est le théâtre d’une interaction directe, ou bien « tout se passe » comme s’il l’était effectivement. La deuxième attitude n’est pas l’apanage de la psychologie de groupe, elle est aussi à l’œuvre dans les rapports interindividuels. En dépit des apparences, cela reste vrai même si l’individu se laisse gouverner, comme il le fait souvent, non par ce que dit ou pense tel ou tel, mais par ce qu’il impute magiquement au groupe tout entier. La fidélité au groupe et la morale de groupe n’impliquent pas que les rapports directs d’individu à individu aient été entièrement transcendés. Plus simplement, ce qui était à l’origine un rapport de domination individuelle a connu des transferts successifs, dont le dernier destinataire en date est le groupe tout entier.

10On ne pourra comprendre la psychologie de la participation au groupe que si les considérations théoriques sur les rapports de l’individu au groupe laissent place à des monographies analysant les divers sentiments d’intelligence, explicites aussi bien qu’implicites, qui s’établissent entre deux, trois ou plusieurs êtres humains quand on les met en contact pour des raisons précises. Il est important de savoir non seulement ce qu’éprouve une personne pour une autre, mais aussi ce qu’elle éprouve pour l’autre en présence d’un tiers. Il arrive que ce dernier désamorce l’hostilité latente qui oppose deux personnes en devenant leur bouc émissaire et du même coup la cible d’une hostilité consciente ou inconsciente des deux premières. Mais le même peut tout aussi bien réveiller leur hostilité réciproque s’il exerce un attrait sur elles, suscitant chez toutes les deux un sentiment de jalousie consciente ou inconsciente. L’analyse précise de la psychologie des relations interindividuelles est indispensable pour mieux comprendre la psychologie du groupe, car celle-ci n’est autre que la résultante complexe de la mise en commun, de l’amplification, de l’élimination, du transfert et de la réinterprétation symbolique de la psychologie individuelle. La psychologie admettant de plus en plus ouvertement qu’il est vain d’étudier l’individu comme un tout qui se suffirait à lui-même, le sociologue se sentira les coudées plus franches pour analyser les raisons qui expliquent l’élaboration des formes, des fonctions, des mutations et des interrelations des groupes d’un point de vue formel et culturel.

Notes

1 Et en français sous le titre Les tisserands (Fasquelle, 1914) [N.d.T., 2020].

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