Versión clásicaVersión móvil

Art et utopie

 | 
Novalis

Note sur la composition des derniers fragments et sur cette édition

Texto completo

  • 1 Nous reprenons ici les indications de l’édition historique : HKA, III, p. 527 sq.
  • 2 Sur cet aspect et ses répercussions sur la poétique de Novalis, voir notre article « La terre dans (...)

1Les manuscrits traduits ici sont les derniers textes philosophiques de Novalis que nous possédions1. La maladie qui l’affecte (la phtisie) l’empêchera de tenir une plume les quatre derniers mois qui lui restent à vivre (il meurt le 25 mars 1801), période durant laquelle il n’écrit plus rien, à l’exception de trois lettres. Les notes qui nous occupent furent rédigées sur une période d’un an et demi, du mois de mai 1799 à la fin de l’automne 1800. Comme le remarquent les éditeurs allemands, cette période fut sans doute l’une des plus actives de la brève existence de Novalis, à la fois sur les plans professionnel, littéraire et personnel. Au sortir de ses études à l’École des Mines de Freiberg (1797-1799), Novalis devient inspecteur des salines pour l’État saxon, ce qui le conduit à effectuer de nombreux déplacements sur le terrain (Dürrenberg, Kösen, Artern). Il sera nommé à la direction des mines de Weißenfels en janvier 1800. Les raisons de cet engagement professionnel sont notamment financières, puisque Novalis cherche une situation stable en vue de son mariage avec Julie von Charpentier, la nièce d’un de ses professeurs à Freiberg. Du 1er au 15 juin 1800, il accomplit, sur la demande du géologue Abraham Gottlob Werner pour l’Électorat saxon, plusieurs voyages « géognostiques » en Saxe, afin d’y relever notamment la présence de lignite, nécessaire à l’économie de l’époque2. C’est également une période socialement riche pour Novalis : il rencontre pour la première fois Goethe en juillet 1799 (et le revoit en novembre). Il se lie d’une très forte amitié avec Ludwig Tieck, qui sera, avec Friedrich Schlegel, le premier éditeur des Œuvres de Novalis en Allemagne, un an après sa mort. Enfin, il rencontre Henrik Steffens, qui fera de lui un portrait vibrant dans ses mémoires, Was ich erlebte. Cette période est aussi et surtout celle qui voit naître quelques-uns de ses plus fameux textes : Les Hymnes à la nuit paraissent en 1800 dans la dernière livraison de la revue de l’Athenäum. Novalis rédige également son essai religieux, Europe et Chrétienté, ainsi que ses Cantiques spirituels, parus après sa mort. Il a toujours le projet de finir ses Disciples à Saïs, commencés en 1798. Mais c’est surtout l’écriture de son grand roman inachevé, Henri d’Ofterdingen, qui mobilise ses forces. On peut lire dans ses notes plusieurs allusions à son récit, ainsi que l’esquisse du conte de Klingsohr, inséré dans le roman. Si on trouve ici des préoccupations communes à la plupart de ses manuscrits théoriques, du Pollen au Brouillon général, les questions religieuses, médicales et poétologiques occupent une place de premier plan.

2Sans restituer l’intégralité des derniers fragments écrits par Novalis (705 fragments dans l’édition allemande de référence), nous nous sommes efforcés d’effectuer une sélection aussi large que possible. Nous traduirons l’intégralité de ces textes dans le volume des Œuvres philosophiques de Novalis dont nous avons entrepris la publication complète aux éditions Allia. On peut lire ici, aux côtés de notes importantes, et parfois célèbres, consacrées à la poésie, à la science ou à la religion, tout un ensemble de remarques plus techniques sur le magnétisme, le galvanisme ou la minéralogie. Ces notes ne sont pas moins importantes que les autres, dans la mesure où la pensée de Novalis opère simultanément par rapprochement et délocalisation, ne s’interrompant souvent que pour s’annexer d’autres objets ou idées, tout à son désir de combiner les champs les plus diversifiés de la pensée et de l’expérience. Aussi avons-nous choisi de ne pas mutiler les fragments traduits, comme ce fut souvent le cas dans les éditions antérieures.

3Le texte français que nous proposons suit l’édition allemande historique et critique, Das philosophische Werk, II, vol. III, in Novalis Schriften. Die historische und kritische Ausgabe, éd. Paul Kluckhohn, Richard Samuel et Gerhard Schulz, Stuttgart, Kohlhammer, 1968. Les passages barrés ou raturés par Novalis sont signalés entre crochets obliques < >. Sauf indication contraire, la numérotation des fragments est le fait des éditeurs de l’édition critique allemande. Les mots en français dans le texte original sont signalés par un astérisque.

Notas

1 Nous reprenons ici les indications de l’édition historique : HKA, III, p. 527 sq.

2 Sur cet aspect et ses répercussions sur la poétique de Novalis, voir notre article « La terre dans l’esthétique romantique ».

Salvo indicación contraria, el texto y otros elementos (ilustraciones, archivos adicionales importados) se puede utilizar bajo licencia OpenEdition Books License.

Buscar en OpenEdition Search

Se le redirigirá a OpenEdition Search