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Paléolithique moyen en pays de Caux (Haute-Normandie)

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Anne Delagnes
, 
Anne Ropars

Avant‑propos

Xavier Delestre

Texte intégral

1Entre 1990 et 1995, l’aménagement du territoire haut‑normand et la restructuration des centres urbains de Rouen et d’Évreux ont provoqué un accroissement important du nombre de chantiers. Cette dynamique a largement profité à l’archéologie régionale en permettant, par la découverte et l’étude de nombreux sites archéologiques, un renouvellement en profondeur des connaissances. Si, en 1970, la construction de l’autoroute Paris‑Rouen s’achevait sans avoir donné lieu à une étude archéologique, vingt ans plus tard, la réalisation dans le cadre du plan routier transmanche des autoroutes A28 et A29 (qui traversent d’est en ouest le département de la Seine‑Maritime) devait mobiliser des équipes importantes d’archéologues professionnels et des moyens financiers conséquents. La totalité du tracé retenu, soit au total près de cent quarante kilomètres, a été systématiquement diagnostiquée. Ces opérations de sondages mécaniques et d’évaluation ont permis la mise au jour de quatre‑vingt‑quatre sites archéologiques dont une cinquantaine ont fait l’objet de fouilles approfondies sur des superficies pouvant atteindre plusieurs hectares.

2C’est dans ce contexte des grands travaux linéaires que prend place aujourd’hui cette publication qui présente l’étude exhaustive de deux sites du Paléolithique moyen découverts en pays de Caux. Elle est le résultat d’une entreprise collective et pluridisciplinaire débutée dès la phase des fouilles en 1990 et poursuivie jusqu’à la remise du manuscrit. Ce travail devait répondre tout d’abord au devoir essentiel de conduire rapidement à son terme une recherche scientifique guidée par l’ambition de restituer à la communauté des préhistoriens et, au‑delà du document final de synthèse, une somme inédite de connaissances. Il aura par ailleurs nécessité pour les auteurs l’acceptation et la volonté de relever un défi d’importance. Il s’agissait en effet pour l’équipe de concrétiser sur une durée d’un an, parallèlement à d’autres travaux de terrain et à des obligations diverses, une synthèse scientifique cohérente.

3Par ses apports scientifiques et son approche méthodologique exemplaire, cet ouvrage pluridisciplinaire doit constituer une étape significative dans l’histoire d’une recherche archéologique haut‑normande amorcée il y a maintenant plus de deux siècles et servir de référence aux travaux à venir. Il apporte également une nouvelle fois l’illustration que l’archéologie préventive et la recherche scientifique peuvent être intimement liées et que l’aménagement du territoire et l’étude du patrimoine enfoui sont parfaitement conciliables.

4Je voudrais pour terminer exprimer au nom de la communauté archéologique mes très vifs remerciements à la Société des autoroutes Paris‑Normandie et, tout particulièrement à monsieur Jean Mesqui, son directeur général, aux responsables de SCETAUROUTE Normandie et à ceux de la direction départementale de l’Équipement de la Seine‑Maritime pour l’intérêt qu’ils ont manifesté et la collaboration constante qu’ils ont apportée aux équipes archéologiques. Ce dialogue au quotidien entre aménageurs, responsables des services de l’État et archéologues a contribué pleinement aux succès de ces travaux d’archéologie préventive. Il aura permis aussi à des professionnels d’œuvrer dans le respect de leurs missions et pour l’intérêt général à l’écriture de nouvelles pages de l’histoire de la Normandie et de la Préhistoire française.

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