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L'eau à découvert

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Agathe Euzen
, 
Catherine Jeandel
, 
Rémy Mosseri

Quatrième partie. Usages de l'eau

1. De la diversité des usages de l’eau

Denis Salles

Texte intégral

1L’eau est une ressource indispensable pour garantir les activités nécessaires au développement et à la pérennité des sociétés humaines. Prétendre réaliser une analyse des usages de l’eau c’est, dans un premier temps, chercher à les décrire dans leur diversité, mais c’est aussi, dans un second temps, mettre à jour leurs relations et leurs interdépendances. C’est à cet objectif que s’attache ce chapitre sur les usages de l’eau, destiné à relier des faits et des valeurs, dimensions indissociables pour appréhender les enjeux de l’eau.

2Une remarque préalable s’impose, les enjeux liés aux usages de l’eau se présentent de manière très différente selon le niveau de développement des pays observés. Les configurations dans les pays du Sud et les pays en développement échappent ainsi, dans une large mesure, aux analyses présentées ici.

3Un inventaire et une description des usages représentent une gageure pour tenter de les présenter dans leur diversité et dans leur spécificité : eau potable, eau pour l’industrie, l’énergie et le transport, eau agricole, eau pour la pêche, eau pour les usages récréatifs et touristiques, eau et santé, eau et fonctionnalités écologiques des écosystèmes, eau associée aux risques (sanitaire, sécheresses ou inondations)… L’inventaire des usages reste entaché d’une impossible exhaustivité et les catégories élaborées pour organiser leur présentation sont sujettes à débat, notamment sur le caractère fondamentalement utilitariste d’une lecture par les usages de l’eau.

4Il convient donc, parallèlement au travail de rationalisation systématique réalisé par les expertises sur l’eau et ses usages, de conserver toute sa place à des lectures de la substance eau chargée de ses symboles, ses croyances et ses imaginaires. À ce titre, les conflits de l’eau, qui traversent l’histoire des sociétés, constituent un bon révélateur des tensions sur les modes de régulation des usages. Les principes de partage de l’eau sont aujourd’hui soumis à un double mouvement : une régulation formelle des usages soutenue par un imposant édifice juridico-institutionnel (directives européennes, normes, organismes et dispositifs de gestion) et fondé sur une expertise technique et scientifique tant sectorielle (les filières) que globale (la gouvernance de l’eau par bassin versant) ; et des régulations des usages « par le bas », issues des interactions locales entre les usagers et qui réclament une connaissance socio-politique et anthropologique.

Porte à flot, Talmont, estuaire de la Gironde. © D. Salles

5Pour faire face aux changements globaux et à leurs impacts locaux et pour améliorer la connaissance de l’évolution à venir des usages, il serait souhaitable de développer les sciences « de l’amont », ainsi qu’une offre politique plus sensible à la prévention et à la prévoyance, avec la mise en place de dispositions et dispositifs de limitation des usages et de réduction des pollutions à la source, l’appropriation de l’ingénierie écologique* et de technologies intelligentes, l’élaboration de scénarios d’adaptation au changement climatique…

Table des illustrations

Légende Porte à flot, Talmont, estuaire de la Gironde. © D. Salles
URL http://books.openedition.org/editionscnrs/docannexe/image/9927/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 51k

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