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Les chemins de la décolonisation de l’empire colonial français, 1936-1956

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Charles-Robert Ageron

Troisième partie. Les prodromes de la décolonisation en Indochine et à Madagascar

Discussion

Les prodromes de la décolonisation en Indochine et à Madagascar

Texte intégral

1. Indochine

1Philippe Devillers :

2Les six communications sur l’Indochine ne sont que des facettes d’un vaste problème. On pourrait en évoquer une autre : le rôle de la droite vietnamienne anticommuniste.

3Jusqu’en 1945, la vie politique du Viêt-Nam était plus que réduite car les nationalistes, comme les communistes, évoluaient dans la clandestinité. D’ailleurs, durant cette période, toute l’activité politique était une activité nationaliste. Ce nationalisme éclate en 1945, lorsqu’Hô Chi Minh prend le pouvoir. Mais la droite vietnamienne existait. C’était une droite nationaliste, conservatrice, non organisée, anticommuniste, projaponaise et antifrançaise. C’est elle qui prit la direction du pays en mars 1945. Bien entendu, à cette époque, les Français la refusaient. Ainsi eurent-ils contre eux l’ensemble de l’échiquier politique vietnamien. Ce qu’on a appelé « le contre-feu nationaliste », c’est-à-dire une droite vietnamienne anticommuniste et profrançaise, n’apparaît qu’en 1949-1950. Ce renversement de situation est né du traumatisme de la révolution Viêt-Minh qui fut mal contrôlée et qui donna lieu à des excès.

4Cette révolution menée contre la bourgeoisie fit basculer cette dernière dans le camp des opposants au Viêt-Minh. Le choc de 1945 est à l’origine de cette grande césure. Une partie de l’opinion s’aperçoit que seuls les Français peuvent la défendre contre la révolution sociale. Il n’y a donc pas de droite idéologique et sociale organisée dans les années 1945-1947.

5Ce sont les Français qui l’ont organisée sous la pression conjointe des événements et des Américains. D’ailleurs, en mai 1950 les Etats-Unis demandent à la France de mettre officiellement Diêm au pouvoir. Mais Paris refuse, car la droite vietnamienne lutte contre les Français jusqu’à l’époque de Genève, date où elle prend le pouvoir. Auparavant ce n’est que par anticommunisme, qu’elle se servait des Français, pour lutter contre le Viêt-Minh et arriver au pouvoir. Il y a là peut-être une comparaison à faire avec le PADESM (Parti des déshérités de Madagascar). D’ailleurs l’étude sur le PADESM et celle sur la droite vietnamienne s’inscrivent en parallèles. On peut y voir comment le pouvoir colonial, devant céder la place, se cherche des successeurs « potables ». C’est une des stratégies et une des tactiques du colonisateur.

6Dans ces articles sur l’Indochine, il n’y a pas de synthèse nous permettant de nous faire une opinion globale sur la politique à long terme de la France, bien que nous ayons une vision française et vietnamienne des conceptions de la décolonisation. Par contre, pour le Cambodge, il manque le point de vue français et l’idéologie du nationalisme Khmer.

7Robert Cornevin :

8C’est la première fois que le général Huard donne son point de vue sur l’opération Son Ngoc Thanh et sur les premières relations franco-khmers.

9Le colonel Huard a monté, en Algérie, en 1943, le Corps léger d’intervention pour l’Indochine. Ce régiment arrivera à Saïgon en septembre 1945. Huard, qui avait été nommé commissaire de la République, commandant civil et militaire au Cambodge, n’était pas vraiment d’accord avec le général Leclerc. Huard donne le détail des visites des émissaires cambodgiens auprès de Leclerc, et de l’arrestation de Son Gnoc Thanh.

10Philippe Devillers :

11Monsieur Valette parle des réactions de Paris à l’accord du 6 mars : « Quand les papiers arrivent au Quai- d’Orsay le 12, il y a consternation ». Les signataires auraient outrepassé leurs instructions. Or les archives de Matignon montrent que les clauses du 6 mars étaient arrivées à temps et donc que Paris était pratiquement d’accord. Il y a là un point à élucider.

12Il en est de même pour les réactions à l’accord Salan-Giap. Monsieur Valette dit que les réactions furent très hostiles. Il y a peut-être confusion car l’accord Salan-Giap date du 3 avril 1946 et Jacques Valette rapporte des réactions sur cet accord le 12 mars 1946.

13Paul Isoart :

14La convention du 6 mars comportait un accord militaire annexe qui devait rester secret. Il y avait cette clause sur le retrait des troupes françaises dans les cinq ans. Les deux textes (politique et militaire) ont été signés le même jour. Le gouvernement français a d’abord reçu le texte politique. Ce dernier était connu de l’amiral Thierry d’Argenlieu. Mais il ne connaissait pas l’accord militaire secret signé par Salan. Quand l’amiral en apprend l’existence, il convie Salan, bien que le gouvernement français ait condamné la clause secrète et qu’il ait demandé des explications à d’Argenlieu. Cependant, Marius Moutet a couvert d’Argenlieu. C’est cet accord secret qui va enclencher tout le mécanisme politique en Cochinchine.

15Jacques Valette :

16Il y a deux accords militaires : l’un signé le 6 mars à cinq heures du matin, et l’autre en avril. Ce dernier est un accord militaire anodin qui peut être rattaché à celui du 3 avril.

17Pierre Brocheux :

18La clause de retrait était un texte local et circonstanciel.

19Jacques Valette :

20Lorsque Salan signe le texte sur le retrait des troupes françaises dans les cinq ans, il applique les instructions du général Leclerc qui avait compris que la France ne devait pas rester dans le nord trop longtemps. D’ailleurs, Leclerc est parti dans le nord pour y chasser les Chinois et pour libérer les Français prisonniers des Japonais. Le retrait au bout de cinq ans était une décision mûrement et sincèrement réfléchie de l’état-major de Saïgon.

21Charles-Robert Ageron :

22Marius Moutet a rejeté sur d’Argenlieu la responsabilité de la création de la République autonome de Cochinchine. Mais en réalité, Moutet accepte le 13 mars 1946, la politique d’autonomie et combat les propositions inverses du gouverneur Laurentie. La politique de d’Argenlieu est claire ; il a pu, fort de l’appui de Moutet, prendre l’initiative de la proclamation de la République autonome de Cochinchine et de la Conférence de Dalat II. Il n’est donc pas étonnant que d’Argenlieu soit stupéfait lorsque Moutet se plaint et d’autant plus que celui-ci maintient son double langage. Sur fond de polémique publique contre d’Argenlieu, il garde, dans la correspondance officielle, un langage amical et compréhensif : il regrette la Conférence de Dalat II « dans les conditions où elle a été décidée »... « Si désaccord il y a entre nous, il n’existe pas sur le fond, mais sur la forme ». Il écrit qu’il reste favorable à la création de la République autonome. D’ailleurs quand le modus vivendi est signé, il couvre la politique d’autonomie et même la Conférence de Dalat II. « Le gouvernement a acquis la conviction que la Cochinchine est le véritable pivot de toute notre politique indochinoise. Nous devons réussir et réussir vite... » Il y a un autre exemple de double langage de la part de Moutet. Dans sa correspondance avec d’Argenlieu, il parle en termes favorables de restauration de la monarchie annamite, alors que publiquement, il disait que cette suggestion, c’était la politique personnelle de d’Argenlieu.

23Philippe Devillers :

24Finalement, Français et Vietnamien n’étaient pas loin d’être d’accord pendant l’été 1946, autour du modus vivendi signé à la Conférence de Fontainebleau en septembre.

25Il faut noter aussi l’importance d’un homme comme Jean d’Arcy, chef de cabinet de Salan, participant à la première délégation à Dalat et qui, lorsqu’il rentre en France, en juin 1946, devient chargé de mission de Michelet.

26Jacques Valette :

27Les instructions de la délégation française de Dalat I reprenaient les thèmes de la déclaration du 24 mars 1945 et des instructions données le 13 août à d’Argenlieu. C’était : accepter le principe d’une structure fédérative avec des bureaux d’un haut-commissaire français, principe matérialisé par l’entrée du gouvernement Viêt-Minh dans une union douanière et monétaire. Ce qu’il y eût de neuf à Dalat 1, ce furent les conversations très détendues entre la petite délégation française et l’équipe du Viêt-Minh, ainsi que les contacts entre les Français et des nationalistes non communistes de la délégation du Viêt-Nam du Nord.

28Mais il fallait faire accepter la politique définie à Alger au cours de l’été 1943, sans avoir aucune information sérieuse sur l’évolution interne de l’Indochine.

2. Madagascar

29Philippe Devillers :

30Les deux contributions sur Madagascar nous donnent une vue synthétique, dialectique et balancée du nationalisme malgache. Mais il manque le point de vue français et la réaction française. Il n’y a pas de dialectique franco-malgache. Manque ici la réponse française au nationalisme malgache.

31Lucile Rabearimanana :

32Le rôle des masses paysannes des régions côtières et l’embryon de classe ouvrière des villes ne peuvent expliquer que de manière très sporadique le nationalisme. Pourtant, le nationalisme existait dans ces milieux. D’ailleurs, l’administration française s’est employée à faire du PADESM le pendant des partis nationalistes malgaches qui commençaient à submerger les campagnes.

33Il est intéressant de voir le rôle de l’administration et de l’idéologie traditionnelle dans le développement du tribalisme et comment ce tribalisme fut utilisé par les partis procoloniaux, même après 1945.

34Gallieni, au début de l’installation française, a profité de ces luttes interethniques pour essayer d’implanter la colonisation française. Ce tribalisme a même tellement été accepté par les notables procoloniaux de la Côte, qu’il est devenu leur principal cheval de bataille. Du côté des nationalistes, il fallait combattre le tribalisme, car pour eux le clivage entre Malgaches n’était pas d’ordre ethnique, mais social.

35William Rabemananjara :

36La stratégie mise en place par la Conférence de Brazzaville était en réalité pour nous une colonisation rénovée, car cette conférence avait refusé catégoriquement toute idée d’autonomie et d’indépendance, ainsi que l’accès des peuples d’outre-mer à leurs langues maternelles. J’ai été le premier Malgache à refuser cela. La tactique de Moutet et de Laurentie au ministère des Colonies, était de barrer la route au nationalisme malgache, tout en accordant « des libertés ». Ainsi l’arrivée des trublions nationalistes aux Assemblées constituantes a été très mal vue. Ce n’est que vers 1954-1955, et dans le contexte international (Maroc, Tunisie, Indochine) que les Français ont commencé à modifier leur tactique. Il en est résulté la loi-cadre de Gaston Defferre et, en fin de compte, la décision de l’indépendance prise par le général de Gaulle.

37Le nationalisme malgache ne date pas de 1945, mais de 1895 lorsque le gouvernement de Sa Majesté la Reine fut défait militairement. Il y eut résistance contre Gallieni, qui comprit alors qu’il fallait diviser pour régner. Le premier nationaliste politique moderne, c’est Jean Ralaimongo. C’était un communiste qui voulait l’assimilation totale, il voulait être citoyen français. Quand en 1945, les deux députés malgaches arrivent à l’Assemblée constituante, j’ai dit à Raseta : « attention pas d’enfantillage, l’indépendance ça ne se demande pas, ça se conquiert sur le terrain. Alors où est votre armée ? ». Il m’a répondu : « Que faut-il faire » ? Je lui ai dit qu’il fallait faire comme les Vietnamien. Je suis allé voir Hô Chi Minh, avenue Hoche. Je lui ai montré la proposition de loi sur l’indépendance immédiate, déposée à l’Assemblée nationale et je lui ai demandé ce qu’il en pensait. Il répondit : « c’est cela qu’il faut ». Au sein du M.D.R.M., que j’ai eu l’honneur de créer avec quelques amis, il y avait une dichotomie avec la base restée à Madagascar. A Paris, nous étions obligés d’être pragmatiques face à la réalité française et internationale.

38C’est pour cela que nous avons déposé ce texte à l’Assemblée constituante : « Madagascar, Etat libre au sein de l’Union française ». Mais certains nous ont considérés comme des traîtres.

39Au défilé du 1er mai 1946 à Paris, avec Raseta, nous étions cinq à tenir la banderole « Madagascar Etat libre dans l’Union française ». Derrière il n’y avait pas les tenants de l’indépendance immédiate, car ils étaient affiliés au P.C.F. Nous avons alors demandé aux Vietnamien de venir se joindre à nous. Ainsi, une centaine d’entre eux sont venus. Quand Thorez a vu cela, il s’est exclamé : « Ces Malgaches-là ressemblent beaucoup à des Chinois, à des Vietnamien ! »

40La première étape devait être pragmatique. Il fallait, sans illusion, essayer de décoloniser l’esprit des politiciens français et l’esprit du public français, agir sur le plan international et ne pas écarter du mouvement les Malgaches qui n’étaient pas avec nous.

41Le gouverneur Robert Boudry allait contre la volonté des nationalistes malgaches. J’ai demandé alors à Moutet de rappeler Boudry. C’est ce qu’il a fait, et il l’a remplacé par un socialiste bon teint.

42Mes amis et moi, nous n’avons jamais voulu l’insurrection, mais, lorsqu’elle a éclaté, il a bien fallu la prendre en charge. Après l’insurrection, j’ai demandé aux gens du PADESM s’ils voulaient travailler avec nous pour la mère Patrie. Ils ont répondu, à l’unanimité, positivement. En 1956, nous avons commencé l’union politique des Malgaches. En 1960, Philibert Tsiranana a rassemblé toutes les têtes politiques, sauf Raseta et moi.

43Raymond Delval :

44Comme le M.D.R.M., le PADESM avait des représentants dans les différentes ethnies. Dans les familles malgaches, lorsqu’il y a eu ces deux partis, on s’est réparti les tâches : certains membres de la famille sont entrés au M.D.R.M., d’autres sont allés au PADESM.

45L’unité malgache a été créée par l’ethnie Hova. Les côtiers ont résisté contre les Hova. Ainsi, la révolte de 1895 a été faite par des populations qui ont utilisé la présence française pour se soulever contre l’autorité des gouverneurs Hova. En dehors de la réalité constante et permanente des 18 tribus, il y a à Madagascar, une unité insulaire, linguistique et culturelle.

46Lorsqu’elle arrive à Tananarive, l’élite côtière est frappée par la différence de richesse. Elle pense donc à rattraper ce retard, au profit des populations côtières. Tel est le but du PADESM, non pas un but politique, mais social, culturel et économique.

47Le PADESM a été fondé par des descendants de Côtiers devenus esclaves sur les hauts plateaux et par des descendants des serviteurs libres de la monarchie, donc par des privilégiés des castes noires des Hauts Plateaux. Le PADESM était donc contre la restauration de la monarchie et de l’esclavage. Les gens du PADESM ont en effet demandé à l’administration française de favoriser leur action. Les débuts ont été difficiles, mais pendant les élections, l’administration coloniale a aidé le PADESM. C’est la force de persuasion de l’élite du PADESM (fonctionnaires côtiers, chefs de tribus) qui a fait de ce parti une force de 100 000 adhérents.

48Il n’y avait pas d’armes du PADESM dans la révolte de 1947 à Tananarive. Le PADESM a évité les castes nobles et la bourgeoisie libre des Hauts Plateaux. Le PADESM était avant tout une école de cadres qui a formé la première génération des hommes politiques de l’indépendance.

49Guy Jacob :

50Le point de vue traditionnel montre que le PADESM tirait sa force des populations côtières et le M.D.R.M. des populations Merina. Ces stéréotypes ne sont pas innocents. C’est le discours du pouvoir colonial. Il y a aussi les stéréotypes de l’extrême-gauche tiers-mondiste qui parle d’ethnie prolétaire dominée (côtière) et d’ethnie dominante impérialiste (Merina). Pourtant, il y a des déshérités sur les Hauts Plateaux et des nantis sur la Côte. Les choses sont donc plus complexes et il y a une totale perversion du discours qui explique tout par les problèmes ethniques. Ces problèmes existent mais évoluent. Il faut donc s’interroger sur l’implantation géographique réelle et précise du PADESM et du M.D.R.M.

51Jean Suret-Canale :

52A une époque, l’assimilation et une certaine acceptation de l’Union française étaient en réalité une forme de nationalisme, car parler d’indépendance était considéré comme une atteinte à la sûreté de l’Etat.

53Quant à la politique française tribaliste, « la politique des races », c’était une politique générale, à Madagascar, mais aussi en Indochine, au Maghreb et en Afrique noire. Si le M.D.R.M. n’a pas appelé à l’insurrection, d’où vient-elle ? N’y a-t-il pas eu une provocation du colonat français qui employait à l’époque un langage violent et pensait même à une indépendance à la Rhodésienne ?

54Lucile Rabearimanana :

55En effet, en 1946-1947, il y avait au moins violence de langage de la part des colons qui souhaitaient se rapprocher de l’Afrique du Sud.

56En 1947-1948, les nationalistes malgaches et les progressistes français ont parlé de provocation de l’administration. Cette thèse a été invoquée jusqu’au début des années soixante-dix. L’Administration et le PADESM parlaient eux de responsabilité du M.D.R.M. Les recherches actuelles à Madagascar ont permis de prouver que l’insurrection n’était pas une provocation. Grâce au témoignage d’un membre de l’insurrection, à la thèse de Jacques Tronchon et à d’autres travaux dont celui de Maurice Rajerison paru en 1976, les explications sur le rôle d’une provocation française ou d’une décision du M.D.R.M. ne tiennent plus. En réalité, le soulèvement fut déclenché par deux sociétés secrètes, créées pendant la guerre, qui ont débordé sur sa gauche le M.D.R.M.

57Charles-Robert Ageron :

58A la lumière des archives françaises également, la thèse de la provocation ne tient plus. (Cela a d’ailleurs été le même problème pour les événements de mai 1945 en Algérie). Ces archives imposent aussi de rectifier en baisse les chiffres prétendus de 60 000 à 90 000 morts. Le bilan réel de l’insurrection serait de 11 342 victimes.

59L’impartialité oblige l’historien à ne pas cacher les résultats de l’enquête nominative des victimes.

60Philippe Devillers :

61La politique des races est défendue par la France, au nom d’une morale protégeant les ethnies les plus faibles contre les plus fortes. Il fallait par exemple protéger les Cambodgiens et les Laotiens contre les Annamites. Les Français ont joué le rôle d’arbitre. Les Anglais ont fait de même en Thaïlande et les Hollandais en Papouasie.

62La défense des ethnies devient le dernier retranchement des colonisateurs. C’est une façon de retarder le moment du départ et c’est une stratégie mondiale de l’impérialisme.

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