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La formation de l’Irak contemporain

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Pierre-Jean Luizard

Biographies des principaux « marja’ a’la-s » de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle

Texte intégral

Ḥujjatul-islâm âyatullâh Sayyid Mîrzâ Muḥammad Ḥasan Shîrâzî

1Né à Shîrâz en jumâdâ awwal 1230/1815, sayyid Ḥasan Shîrâzî débuta ses études religieuses à Isfahân, où il a assisté aux cours de sayyid Ḥasan al-Mudarris al-Iṣfahânî et de sayyid Zayn al- Ἀbidîn al-Khûnsârî, deux importants « marja’-s » de la ville. Son départ pour Najaf le mit en contact avec les plus grands « mujtahid-s » de l’époque. Il y fut en particulier le disciple de cheikh Murtaẓâ Anṣârî (1799-1864), le célèbre codificateur du dogme duodécimain après le triomphe de luṣûlisme, de cheikh Muḥammad Ḥasan Najafî Ṣâhib al-Jawâhir (1787-1850) et de cheikh Ḥasan Kâshif al-Ghaṭâ’(1786-1846). Il s’installa ensuite à Sâmarrâ’ dont il fit un centre religieux de première importance, renouvelant l’étude du « fiqh » suivant une méthode utilisée jusqu’à nos jours. A la mort de Murtaẓâ Anṣârî, il devint le « marja’ » suprême pour l’ensemble du monde chiite. Son nom est resté attaché à la célèbre fétwa qu’il promulgua sous le règne de Nâṣir ad-Dîn Shâh, en décembre 1891, interdisant aux musulmans de consommer du tabac sous peine d’excommunication, après que le souverain persan ait accordé le monopole du tabac à une firme britannique. La fétwa fit l’effet d’une véritable bombe et fut unanimement respectée, jusque dans la famille royale. On dit que le directeur de la compagnie chercha à s’informer : « Combien d’armées et de flottes cet homme possède-t-il ? » On lui dit : « Aucune. » Il poursuivit : « Alors à combien de millions sa richesse s’élève-t-elle ? » On lui répondit : « Il ne possède rien. » Il dit : « S’il en est ainsi, on ne peut rien faire pour combattre un tel homme. » Le chah fut obligé d’annuler la concession face au mouvement sans précédent qui avait mobilisé toute la société iranienne. Il s’agissait de la première intervention directe d’un « mujtahid » dans les affaires politiques et du premier grand mouvement populaire antiimpérialiste de l’histoire de l’Irân moderne. C’est à cette occasion que sayyid Ḥasan Shîrâzî entra en contact avec Jamâl ad-Dîn al-Afghânî et qu’il put entretenir une correspondance fournie avec lui. L’affaire du tabac demeura une référence essentielle du mouvement religieux dans sa lutte contre la domination étrangère et l’action exemplaire de sayyid Ḥasan Shîrâzî suscita plus tard l’admiration des réformistes musulmans sunnites, comme Rashîd Riḍâ. L’hostilité du chef religieux envers le chah qadjar n’était pas nouvelle : lors du pèlerinage effectué par Nâṣir ad-Dîn Shâh aux tombeaux des Imams en Irak, en 1870, sayyid Ḥasan Shîrâzî, qui était alors le religieux le plus influent du monde chiite, ne vint pas l’accueillir, contrairement à la tradition. L’action sociale de sayyid Ḥasan Shîrâzî à Sâmarrâ’ fut importante. Il fonda sa propre école religieuse dans la ville, créa un nouveau souk, fit bâtir un pont sur le Tigre qu’il offrit à l’Etat ottoman, et distribua les contributions financières de ses fidèles aux pauvres, sunnites et chiites, lors des dernières famines qui frappèrent le pays. Il fut le maître de toute la génération suivante des plus importants ulémas chiites : cheikh Ḥusayn al-Khalîlî, cheikh Muḥammad Kâẓim Khurâsânî, sayyid Muḥammad Kâẓim Yazdî, cheikh Muḥammad Taqî Shîrâzî, cheikh Muḥammad Ḥusayn Nâ’înî, cheikh Ἀbdul-Karîm Ḥâ’iri-Yazdî et Shaykh ash-Sharî’a Iṣfahânî furent tous ses disciples. Il mourut à Sâmarrâ au mois de sha’bân 1312/1895 et fut enterré à Najaf lors de cérémonies grandioses auxquelles participa une foule imposante.

Cheikh Mullâ Muḥammad Kâẓim Khurâsânî al-Akhûnd

2Cheikh Muḥammad Kâẓim Khurâsânî, surnommé « al-Akhûnd » (du mot persan « âkhûnd » qui désigne les membres de la hiérarchie religieuse), naquit en 1255/1839 à Ṭûs dans la province orientale d’Irân, le Khurâsân, près de Mashhad. Il partit pour Téhéran en 1277/1860, mais choisit de venir poursuivre ses études religieuses à Najaf en 1862, où il reçut l’enseignement de Murtaẓâ Anṣârî et de sayyid Ḥasan Shîrâzî. Quand ce dernier partit à Sâmarrâ’, cheikh Khurâsânî demeura à Najaf et commença à y enseigner. Il fut le plus prestigieux successeur de sayyid Shîrâzî et se rendit célèbre pour ses innovations dans l’enseignement des « uṣûl ». Son plus grand livre, « Kifâyat al-uṣûl » (Ce qui suffit des principes de jurisprudence), écrit en 1874, constitue avec deux autres de ses ouvrages, un commentaire des « Rasâ’il » (Traités) de Murtaẓâ Anṣârî et « Al-Ma’âlim » (les Enseignements), la base de l’étude des « uṣûl » jusqu’à aujourd’hui. Cheikh Muḥammad Kâẓim Khurâsânî est surtout connu pour son action résolue en faveur du mouvement constitu-tionnaliste en Perse, dont il fut le véritable pilier, et son combat contre les agressions étrangères dont étaient victimes les pays musulmans. Surnommé « Abû al-Aḥrâr », le père des libéraux, il fit de Najaf une véritable capitale politique, phare de la lutte contre le despotisme, qu’aucun souverain, qu’il soit ottoman ou persan, ne pouvait ignorer. Il fonda trois écoles à Najaf, dont la plus célèbre se trouve près de la mosquée al-Hindî et entreprit de soutenir la création d’écoles modernes. Parmi ses disciples se trouvent les plus grands « mujtahid-s » de la première moitié du xxe siècle : Shaykh ash-Sharî’a Iṣfahânî, cheikh Diyâ’ ad-Dîn al-’Irâqî, cheikh Mahdî al-Khâliṣî, cheikh Muḥammad Ḥusayn Nâ’înî, sayyid Ḥusayn Qummî, sayyid Burûjerdî et sayyid Aḥmad Khûnsârî. Il mourut le 20 dhû al-hijja 1329/1911, alors qu’il se préparait à aller combattre l’invasion russe en Perse à la tête de bataillons de « mujâhidîn ».

Sayyid Muḥammad Kâẓim Ṭabâṭabâ’î Yazdî

3Sayyid Yazdî naquit à Kasnû, près de Yazd en 1247/1831. Il partit pour Isfahân et, de là, pour Najaf en 1864 où il étudia sous la direction de sayyid Ḥasan Shîrâzî. A la mort de ce dernier, il commença à enseigner dans la ville de l’Imam Ἀlî. Devenu un important « marja’ », il disputa la première place de la hiérarchie religieuse avec cheikh Muḥammad Kâẓim Khurâsânî auquel il était opposé dans de nombreux domaines. Contrairement à la majorité des ulémas d’Irak, sayyid Yazdî était hostile au mouvement constitutionnel en Perse qu’il jugeait contraire aux principes de l’islam. C’est à ce titre qu’il soutint cheikh Faẓl Allâh Nûrî, le grand « mujtahid » qui fut à la tête des adversaires de la Constitution à Téhéran. A Najaf, il anima le parti « mustabidda », regroupant les forces opposées à la Constitution, qui se heurta avec violence avec les partisans de cheikh Khurâsânî. Toutefois, au-delà de ses positions sur la question constitutionnelle, sayyid Yazdî était surtout animé par de fermes convictions quiétistes et, en conséquence, il était hostile à l’intervention des religieux dans la vie politique. Toutefois, il participa à la campagne des ulémas en 1909 contre l’invasion russe de la Perse et envoya un télégramme de protestation au chah à cette occasion. Après la mort de Khurâsânî, en 1911, et alors que le constitutionnalisme avait perdu de son attrait par suite des événements tragiques qui avaient succédé à la révolution en Perse, il apparut comme le « marja’ a’la » de tous les chiites et bénéficia d’un prestige sans égal, jusque dans les provinces musulmanes du Caucase. Sayyid Yazdî appela au jihad contre les Britanniques en 1914, mais de façon séparée des autres « mujtahid-s » qui étaient des disciples de Khurâsânî. Après l’occupation britannique, ses positions furent jugées ambiguës dans la mesure où il s’abstint de prendre position dans les moments les plus critiques. Au moment de l’insurrection de Najaf contre l’occupant, il ne chercha pas à user de son immense influence pour obtenir la grâce de ceux que les Britanniques avaient condamnés à mort, au même moment où il entretenait des relations cordiales avec le haut-commissaire britannique. Il se retira peu avant la révolution de 1920, laissant le champ libre à un autre religieux aux conceptions interventionnistes, cheikh Muḥammad Taqî Shîrâzî. Ses ouvrages les plus célèbres, un traité de « fiqh », « Al-’Urwâ Al-Wuthqâ » (le Lien indissoluble), et « Hâshiyat al-makâsib » (Commentaire des bénéfices) continuent à faire autorité de nos jours. Il fut le maître d’importants « mujtahid-s » comme sayyid Burûjerdî, sayyid Ḥusayn Qummî et sayyid Aḥmad Khûnsârî. Sayyid Yazdî décéda à Ḥuwaysh (l’un des quartiers de Najaf où il résidait) le 8 rajab 1337/30 avril 1919. Ses funérailles attirèrent une foule immense et furent l’occasion d’un premier rapprochement entre chiites et sunnites.

Cheikh Mîrẓâ Muḥammad Taqî Shîrâzî Ḥâ’irî

4Cheikh Muḥammad Taqî Shîrâzî est né à Shîrâz en 1853. Elevé à Karbalâ’, où il débuta ses études religieuses, il partit ensuite pour Sâmarrâ’ où il poursuivit son cursus sous la direction de sayyid Ḥasan Shîrâzî. A la mort de Shîrâzî, il demeura un moment à Sâmarrâ’ pour enseigner. Sans s’engager directement en faveur du mouvement constitu-tionnaliste, il fut l’un des proches compagnons de cheikh Khurâsânî. Il appela par ses fétwas au jihad contre l’invasion britannique en 1914 et organisa le départ des « mujâhidîn » vers le front méridional. Revenu à Karbalâ’ peu avant la mort de sayyid Yazdî en 1919, il favorisa le développement de l’enseignement moderne dans la ville sainte, à l’instar de cheikh Khurâsânî, dont il partageait les conceptions réformatrices. Sa célèbre fétwa interdisant aux musulmans d’élire un non-musulman à la tête du pays lors du référendum de 1918-1919 fut un encouragement décisif au mouvement antibritannique qui prenait une importance croissante. En 1920, cheikh Muḥammad Taqî Shîrâzî promulgua une fétwa frappant d’anathème les musulmans qui accepteraient des fonctions dans l’administration ou le gouvernement. De même, il favorisa le rapprochement entre chiites et sunnites, qu’il considérait être une condition nécessaire au succès de tout mouvement antibritannique. C’est sous sa présidence que se déroula la réunion au cours de laquelle fut décidé le principe de l’insurrection généralisée contre l’occupant. Il prit la tête des institutions révolutionnaires qui s’étaient constituées dans les villes saintes du Moyen-Euphrate et entreprit un vaste travail de mobilisation des tribus. Son nom est ainsi resté attaché aux efforts qu’il déploya lors de la révolution de 1920. « Le leader de la révolution de 1920 », comme le surnommèrent plus tard les religieux et les nationalistes pour une fois d’accord, déjà âgé, mourut au milieu des événements le 13 dhû al-hijja 1338/28 août 1920 à Karbalâ’, où il fut enterré. Parmi ses écrits, il faut citer le célèbre traité de « fiqh » : « Ḥâshiyya ’alâ al-makâsib » (Commentaires sur les profits). Il eut de nombreux disciples, à l’instar sayyid Ḥusayn Qummî.

Cheikh Fatḥ Allâh Shaykh ash-Sharî’a Iṣfahânî

5Né en 1849 à Iṣfahân, il commença ses études religieuses dans cette ville jusqu’en 1878, année où il partit à Najaf. Là, il eut pour maîtres d’importants « mujtahid-s » comme Mîrzâ Ḥabîbullâh Rashtî et cheikh Muḥammad Ḥusayn al-Kâẓimî. Sous l’influence des idées panislamistes, il publia en 1911 un manifeste avec d’autres ulémas, dont sayyid Ismâ’îl aṣ-Ṣadr, en faveur du rassemblement de tous les musulmans de l’Empire ottoman et de Perse contre les agressions européennes. Il appela avec les autres « mujtahid-s » au jihad contre les Britanniques en 1914 et participa aux efforts de mobilisation des tribus. Proche compagnon de cheikh Muḥammad Taqî Shîrâzî, dont il partageait les vues, il le remplaça à la tête du mouvement religieux après son décès. Il devint le nouveau « marja’ a’la » en août 1920 et poursuivit la tâche de son prédécesseur dans la direction de l’insurrection, qui était alors sur le déclin. Toutefois, il ne survécut à cheikh Muḥammad Taqî que quatre mois, puisqu’il mourut le 9 rabî’ thânî 1339/20 décembre 1920/ à Najaf où il fut enterré. Parmi ses disciples, il faut citer sayyid Muḥammad Mîlânî (1895-1975), sayyid Mara’shî Najafî, sayyid Abû’l-Qâsim Khû’î, Aghâ Buzurg Tehrânî, qui devaient tous être d’importants « mujtahid-s » au cours du xxe siècle.

Cheikh Muḥammad Ḥusayn Nâ’înî

6Né en 1860 à Nâ’în en Perse, il y commença ses études avant de partir pour Isfahân, puis à Najaf. Sous la direction de Mîrzâ Ḥabîbullâh Rashtî et de cheikh Khurâsânî, puis à Sâmarrâ’, sous celle de sayyid Ḥasan Shîrâzî, il put à son tour devenir « mujtahid ». Cheikh Muḥammad Ḥusayn Nâ’înî vécut longtemps à Sâmarrâ’ après la mort de Shîrâzî, puis à Karbalâ’ avant de revenir à Najaf. Il s’impliqua dès le début dans le mouvement constitutionnaliste de Perse dont il devint l’un des hérauts. Proche collaborateur de cheikh Muḥammad Kâẓim Khurâsânî, il entreprit de défendre les idées constitutionnelles au nom de l’islam dans un livre resté célèbre : « Tanbîh al-umma wa tanzîh al-millah » (Vigilance de la communauté et salut de la nation). A la mort de Khurâsânî, il devint l’un des grands « marja’-s » de Najaf. Il appela au jihad contre les Britanniques en 1914 et partit combattre sur le front de Shu’ayba. Il devait ensuite s’illustrer dans la lutte contre le mandat britannique entre 1920 et 1924, appelant au boycott des élections de l’Assemblée constituante en 1923. Pour cette raison, il fut exilé à Qumm pendant huit mois. Il fut autorisé à revenir en Irak en 1924 contre la promesse de ne plus intervenir dans les affaires politiques. Parmi ses élèves, sayyid Muḥammad Mîlânî, Sharî’at Madârî, sayyid Abû’l-Qâsim Khû’î et sayyid Mara’shî Najafî sont les plus célèbres. Outre « Tanbîh… », ses œuvres majeures sont « Taqrîrât fî al-uṣûl » (Traités d’« uṣûl ») et « Ḥâshiyyat al-’urwâ al-wuthqâ » (Commentaires sur le lien indissoluble), qui sont des traités de « fiqh » et d’« uṣûl ». Il mourut le 26 jumâda awwal 1355/1936 à Najaf où il est enterré. Son influence sur le mouvement religieux fut essentielle dans la mesure où il fut le véritable promoteur et théoricien du constitutionnalisme religieux.

Sayyid Abû’l Ḥasan Iṣfahânî

7Né en 1867 dans un village proche d’Isfahân, il débuta ses études religieuses dans cette’ ville avant de rejoindre Karbalâ’ et finalement Najaf, où il put devenir « mujtahid » sous la direction de cheikh Ḥabîbullâh Rashtî et de cheikh Muḥammad Kâẓim Khurâsânî. Il participa au jihad contre les Britanniques en 1914 et prit une part active à la révolution de 1920. Avec cheikh Muḥammad Ḥusayn Nâ’înî, il anima ensuite l’opposition islamique à Fayṣal et au mandat, ce qui l’amena à interdire par ses fétwas toute élection dans les circonstances prévalant alors dans le pays. Exilé à Qumm en 1923, il put revenir à Najaf en 1924 en compagnie de Nâ’înî, contre la promesses de se tenir à l’écart de toute activité politique. A la mort de cheikh Muḥammad Ḥusayn Nâ’înî(1936) et de cheikh Ḍiyâ’ ad-Dîn al- Ἰrâqî (1942), il devint le « marja’ a’la » de tous les chiites. Il est l’auteur de « Risâla al-’ilmiyya » (Traité de religion) et de « Ḥâshiyya ’alâ al-’urwâ » (Commentaires sur le lien), qui sont des traités de « fiqh » et d’« uṣûl ». Parmi ses étudiants, sayyid Mara’shî Najafî et Sharî’at Madârî sont les plus célèbres. Il mourut en 1365/1946 à Najaf où il est enterré.

Cheikh Mahdî al-Khâliṣî

8Né à Kâẓimayn en 1277/1861, il résida dans la ville sainte presque toute sa vie jusqu’à sa déportation en 1923. C’est là qu’il avait débuté ses études religieuses avant d’aller les poursuivre à Najaf et à Karbalâ’, sous la direction de cheikh Muḥammad Ḥusayn al-Kâẓimî, de cheikh Ḥabîbullâh Rashtî et de cheikh Muḥammad Kâẓim Khurâsânî. Il participa directement au jihad contre les Britanniques en 1914, notamment à la bataille de Shu’ayba. Son action durant la révolution de 1920 fut également importante. De 1920 à 1924, malgré un soutien initial au roi Fayṣal, il eut un rôle dirigeant dans la lutte contre le mandat, le traité anglo-irakien et la tenue d’élections à l’Assemblée constituante. Il promulgua, avec sayyid Abû’l-Ḥasan Iṣfahânî et cheikh Muḥammad Ḥusayn Nâ’îni, plusieurs fétwas interdisant toute participation des musulmans aux élections tant que durerait le régime du mandat. Sa détermination contre la domination britannique l’amena à rompre avec Fayṣal. Il fut arrêté et exilé au Ḥijâz en 1923. Il ne devait jamais revoir l’Irak. Une fois accompli le pèlerinage, il s’embarqua pour l’Irân. De Bûshihr, sur le Golfe, il gagna Isfahân, puis Qumm où il retrouva les autres ulémas exilés : Abû’l-Ḥasan Iṣfahânî et cheikh Nâ’înî. Il se sépara alors de ces derniers, dont l’intention était de retourner en Irak malgré les conditions imposées par le gouvernement irakien, et partit pour le Khurâsân, à Mashhad, où il enseigna les sciences religieuses jusqu’à sa mort, tout en maintenant ses dénonciations virulentes de la politique britannique en Irak. Nombre de ses œuvres furent publiées au Khurâsân, puis à Baghdâd, après sa mort au mois de ramadân 1343/1925. Il fut enterré à Mashhad dans l’enceinte du mausolée de l’Imam Riẓâ, lors de funérailles où une foule importante vint lui rendre un dernier hommage, tandis qu’à Kâẓimayn et à Baghdâd se déroulaient dans la ferveur des cérémonies de deuil similaires, témoignage de sa grande popularité.

Phot. 103 - Mîrzâ Muhammad Taqî Shîrâzî Hâ’irî.

Phot. 104 - Cheikh Fatḥ Allâh Shaykh ash-Sharî’a Isfahânî.

Phot. 105 - Cheikh Mahdî al-Khâlisî.

LA LIGNÉE DES IMAMS ET LES SECTES CHIITES

LA LIGNÉE DES IMAMS ET LES SECTES CHIITES

GÉNÉALOGIE DE LA DYNASTIE HACHEMITE

GÉNÉALOGIE DE LA DYNASTIE HACHEMITE

Table des illustrations

Légende Phot. 103 - Mîrzâ Muhammad Taqî Shîrâzî Hâ’irî.
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Légende Phot. 104 - Cheikh Fatḥ Allâh Shaykh ash-Sharî’a Isfahânî.
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Légende Phot. 105 - Cheikh Mahdî al-Khâlisî.
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Fichier image/jpeg, 452k
Titre LA LIGNÉE DES IMAMS ET LES SECTES CHIITES
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Titre GÉNÉALOGIE DE LA DYNASTIE HACHEMITE
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