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Décors et costumes du XIXe siècle. Tome II

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Nicole Wild

Expositions Universelles

Expositions universelles

Texte intégral

1La plupart des pièces qui figurent sous cette rubrique ont été exposées à l’Exposition universelle de 1878, la première à réserver une place importante au théâtre.

2L’organisation des archives de l’Opéra par Nuitter en 1864 et l’exceptionnelle collection de maquettes conservées par ce théâtre, suggérèrent l’ouverture d’une section consacrée au théâtre.

3Le baron de Watteville, directeur des Sciences et des Lettres au ministère de l’Instruction publique, proposa de joindre aux documents de l’Opéra (esquisses, décors, costumes, bijoux etc.) des pièces appartenant à d’autres théâtres, en particulier à la Comédie-Française.

4Une commission fut nommée à cet effet par arrêté du 17 septembre 1877. Parmi ses membres siégeaient Beauplan, sous-directeur des Beaux-Arts ; Berger, directeur des sections étrangères à l’Exposition universelle et professeur à l’École des Beaux-Arts ; Charmes, chef du cabinet du ministère de l’Instruction publique ; O. de Watteville, inspecteur au ministère de l’Intérieur ; le directeur de l’Opéra, Halanzier ; son architecte, Charles Garnier, et son archiviste, Charles Nuitter ; Émile Perrin, administrateur de la Comédie-Française ; Dieterle, peintre-décorateur.

5Garnier, aidé de Heuzey, se chargea de la reconstitution du théâtre antique (maquettes du théâtre d’Orange et du Mystère de Valenciennes).

6Les maquettes de l’Opéra étant à l’échelle de trois centimètres par mètre, il fut décidé que les mêmes proportions seraient adoptées pour l’ensemble des maquettes à construire.

7Perrin fut chargé de diriger le travail de reconstitution des décorations anciennes tant de l’Opéra que de l’Hôtel de Bourgogne et de la Comédie-Française.

8Halanzier, directeur de l’Opéra, fut chargé du choix et de la remise en état des maquettes de son établissement.

9Enfin, Duvignaud et Gabin, décorateurs à la Comédie-Française, effectuèrent ce travail de restitution sous la direction de Perrin.

10Réf. : Exposition universelle de 1878. Catalogue de l’exposition théâtrale, Paris, 1878.

I. EXPOSITION DE 1878

Hôtel de Bourgogne

11Ces quatre décors de l’Hôtel de Bourgogne ont pu être reconstitués par Duvignaud et Gabin grâce aux dessins laissés par le décorateur Laurent Mahelot (voir son Mémoire de plusieurs décorations, commencé par lui et terminé par Michel Laurent en 1673).

12Dans sa première partie, ce Mémoire contient la description des décors et la liste des accessoires de soixante et onze pièces de Hardy, Rotrou, Du Ryer etc., constituant le répertoire de l’Hôtel de Bourgogne. Ce qui frappe ici, c’est la simultanéité des lieux, la scène représentant l’ensemble des décors dans lesquels l’action doit se dérouler comme sur un décor panoramique, décors d’intérieurs (une chambre, un palais), décors d’extérieurs (la mer, une forêt). Ainsi, suivant le lieu dans lequel se passe l’action, les acteurs se déplacent d’un côté ou d’un autre de la scène, sans que l’on ait à effectuer de changement à vue.

Réf. : B. N. Ms. Fr. 24330.

LA FOLIE DE CLIDAMANT

Pièce d’Alexandre Hardy.

Représenté à l’Hôtel de Bourgogne vers 1619

1. Maquette construite d’après Laurent Mahelot

Théâtre de verdure. À g., des rochers.

  • 1 toile de fond.

  • 3 principales.

  • 5 éléments divers.

Gouache sur carton. [Maq. A 4

« Il faut au milieu du théâtre un beau palais, et à un des costés une mer ou paroist un vaisseau garni de mâts, ou paroist une femme qui se jette dans la mer, et à l’autre costé une belle chambre qui s’ouvre et ferme où il y ayt un lit bien paré avec des draps. » (Ms. Mahelot.)

L’HYPOCONDRIAQUE OU LE MORT AMOUREUX

Tragi-comédie en 5 actes de Jean de Rotrou.

Représenté à l’Hôtel de Bourgogne en 1631

2. Maquette construite d’après Laurent Mahelot

Chambre dans un décor de verdure.

  • 1 toile de fond.

  • 3 principales.

  • 2 châssis.

  • 13 éléments divers (fauteuils, coffres, etc.)

Toile gouachée collée sur carton. [Maq. A 6

« Il faut au milieu du théâtre une chambre funèbre et trois tombeaux avec quantité de lumières ardantes et que la dicte chambre s’ouvre et ferme quand il en est besoing. D’un des costés du théâtre forme d’une maison assez belle avec deux chaires ou l’on s’assied dedans, et du mesme costé au quatrieme acte un arbre ou l’on lie un page. De l’autre costé du théâtre un bois, un antre, forme de fontaine et du gazon ou tapit ou se repose une dame du mesme costé du bois, plus il faut une chaisne, une bourse, une baguette, deux draps pour des ombres, un pistollet, des fleurets et des rondaches. » (Ms. Mahelot).

L’ILLUSION COMIQUE

Comédie de Pierre Corneille.

Représenté à l’Hôtel de Bourgogne en 1636

3. Maquette construite d’après Laurent Mahelot

Théâtre de verdure. À g., des arbres ; à dr., des rochers.

  • 1 toile de fond.

  • 3 principales.

  • 1 élément.

Gouache sur carton. [Maq. A 5

« Au milieu il faut un palais bien orné. À un costé du théâtre un antre pour un magicien au-dessus d’une montagne ; de l’autre costé du théâtre un parc. Au premier acte une nuict, une lune qui marche, des rossignols, un miroir enchanté, une baguette pour le magicien ; des carquans ou menottes, des trompettes, des cornets de papier, un chapeau de ciprez pour le magicien. » (Ms. Mahelot).

LISANDRE ET CALISTE

Tragi-comédie en 5 actes de Pierre Du Ryer.

Représenté à l’Hôtel de Bourgogne en 1636

4. Maquette construite d’après Laurent Mahelot
  • 1 toile de fond représentant une cour intérieure.

  • 2 principales, dont la partie gauche représente un décor champêtre et la partie droite, un intérieur avec tapisseries.

  • 2 petites principales : à g., une forteresse donnant sur une rue ; à dr., étalage de commerçant.

Gouache sur carton. [Maq. A 7

« Il faut au milieu du théâtre le petit chastelet de la rue de St-Jacques, et faire paroistre une rue ou sont les bouchers et de la maison d’un boucher faire une fenestre qui soit vis-à-vis d’une autre fenestre grillée pour la raison où Lisandre puisse parler à Caliste. Il faut que cela soit caché au premier acte et l’on ne fait paroistre cela qu’au second acte, et se referme au mesme acte ; la fermeture sert de palais. À un des costés du théâtre un hermitage sur une montagne et un autre au-dessous d’où sort un hermitte. De l’autre costé du théâtre il faut une chambre où l’on entre par derrière, eslevée de deux ou trois marches, des casques, des bourguinottes, des rondaches, des trompettes et une espée qui se démonte. Il faut aussy une nuict. » (Ms. Mahelot).

Théâtre du Petit-Bourbon

13La salle du Petit-Bourbon qui avait été équipée par le célèbre décorateur vénitien, Giacomo Torelli, disparut en 1660 lorsque l’on construisit la façade du Louvre, du côté de Saint-Germain l’Auxerrois. Molière qui partageait alors le théâtre avec une troupe italienne en fut chassé et il s’installa au Palais-Royal.

14En 1645, Mazarin fait venir une troupe italienne qui donne la Finta Pazza dans des décors de Torelli.

15Ce décor a été reconstitué d’après un dessin faisant partie du Recueil de décorations de théâtre formé par Levesque, garde général des magasins des Menus-Plaisirs de la chambre du roy, 1752, conservé aux Archives Nationales.

LA FINTA PAZZA

Comédie lyrique en 5 actes de Giulio Strozzi.

Musique de Francesco Sacrati.

Création à Venise en 1641

Représenté à Paris dans la salle du Petit-Bourbon le 14 décembre 1645.

5. Maquette construite reconstituée par Duvignaud et Gabin d’après Giacomo Torelli

Acte V : Les jardins enchantés.

  • 1 toile de fond.

  • 4 principales.

Toile gouachée collée sur carton. [Maq. A 3

« La place publique de la scène précédente fut transformée avec une rapidité incroyable, en un jardin superbe et délicieux du palais du roi. Sur le devant de la scène régnait un dôme de verdure soutenu par huit grands termes de marbre autour desquels s’enroulaient les branches des arbustes qui, en s’élevant, formaient une voûte au milieu et des plafonds de chaque côté. La même ordonnance était reproduite sur les côtés où s’enlaçaient des myrtes et des roses. Plus loin était répétée une autre construction semblable à la première, avec des termes soutenant des vases pleins de fleurs odorantes. La perspective était interrompue par un grand arc de triomphe d’un travail rustique, par où l’on passait dans un immense jardin. Au milieu de ce jardin, régnait une voûte de verdure au-delà de laquelle la vue, à travers une avenue d’orangers, s’étendait à plaisir et sans fin ».

« C’est sur cette scène vraiment royale que devaient se célébrer les noces de Déïdamie, lorsque après la fin de sa folie, elle aurait obtenu la main de son cher Achille. » (Traduit du livret italien.)

Théâtre de la rue Mazarine ou Hôtel Guénégaud

16L’ancien Jeu de Paume de la Bouteille qui avait été le berceau de l’Opéra de Perrin et de Cambert de 1671 à 1672, accueillit à son tour les Comédiens Français en 1673, lorsqu’ils furent chassés du Palais-Royal après la mort de Molière.

17En 1685, ils reprennent Psyché qui avait été représenté pour la première fois dans la fameuse salle des Machines aux Tuileries et donné l’année suivante dans leur théâtre au Palais-Royal.

18Les décors de la reprise de 1685 à la rue Mazarine avaient été réalisés par Joachim Pizzoli. C’est grâce à l’une de ses esquisses conservées à la bibliothèque de la Comédie Française que Duvignaud et Gabin purent reconstituer cette maquette.

PSYCHE

Tragédie-ballet en 5 actes de Molière, Philippe Quinault, Pierre Corneille.

Musique de Jean-Baptiste Lully.

Création à la salle des Machines le 17 janvier 1671

Reprise à la salle Mazarine en 1685.

6. Maquette construite d’après Joachim Pizzoli

Acte III : Cour d’un palais antique avec colonnes de porphyre rose.

  • 1 toile de fond.

  • 3 principales.

  • 1 élément (personnage féminin).

Gouache sur carton. [Maq. A 8

« La scène se change en une cour magnifique ornée de colonnes de lapis, enrichies de figures d’or qui forment un palais pompeux et brillant que l’Amour destine pour Psyche. »

Salle du Palais Royal

19Le théâtre du Palais-Cardinal construit par Richelieu pour son usage personnel fut inauguré le 14 janvier 1641 avec Mirame, dans des décors de Torelli. Dans cette salle ainsi que dans celle du Petit-Bourbon, le grand décorateur vénitien avait révélé aux parisiens la magie des décors à machines.

20En 1661, Molière s’y installa avec sa troupe et il y demeura jusqu’à sa mort. Il eut le temps d’entreprendre des travaux importants pour rénover la scène et permettre des spectacles propres aux machines.

21Lully prit possession de la salle en 1673 et durant les premières années, il s’adressa pour les décorations à Carlo Vigarani, le fils du célèbre Gaspare qui avait été appelé d’Italie en 1659 par Mazarin, et qui devait trois ans plus tard, avec l’aide de son fils, équiper la salle des Machines aux Tuileries. Le traité passé entre le compositeur et le décorateur prenant fin vers 1680, le choix se porta sur Jean Bérain, dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi. Bérain qui dessinait déjà les costumes de l’Académie depuis plusieurs années, prit la responsabilité des machines et des décorations qui selon l’expression de Parfaict, « parurent alors avec un grand éclat ».

22Ces trois maquettes de Vigarani et de Jean Bérain ont été réalisées par Duvignaud et Gabin d’après des documents conservés aux Archives Nationales (pour Armide et Atys) et un ancien fonds du Mobilier National, aujourd’hui versé à la Bibliothèque de l’Opéra (Psyche).

23Ici, les décors sont conçus suivant une symétrie et une perspective régulière et uniforme, chaque plan diminuant de grandeur au fur et à mesure que l’on s’éloigne du spectateur, et les lignes convergeant toutes vers le centre du décor.

ARMIDE

Tragédie lyrique en 5 actes et 1 prologue de Philippe Quinault.

Musique de Jean-Baptiste Lully.

Création à l’Académie Royale de Musique (salle du Palais-Royal) le 15 février 1686

7. Maquette construite d’après Jean Bérain

Acte V : Destruction du palais d’Armide.

  • 1 rideau.

  • 5 principales.

  • 1 ferme.

  • 8 éléments divers.

Gouache sur carton. [Maq. A 1

ATYS

Tragédie lyrique en 5 actes et 1 prologue de Philippe Quinault.

Musique de Jean-Baptiste Lully.

Création à Saint-Germain-en-Laye le 10 janvier 1676

Représenté à l’Académie Royale de Musique (salle du Palais-Royal) en avril 1676.

8. Maquette construite d’après Carlo Vigarani

Acte V : Jardins agréables.

  • 1 toile de fond.

  • 4 principales.

  • 2 petits éléments.

Toile gouachée collée sur carton. [Maq. A 2

Perspective de jardins à la Française. Au premier plan, l’arbre consacré à Cybèle.

PSYCHE

Tragédie lyrique en 5 actes et 1 prologue de Thomas Corneille et Bernard de Fontenelle.

Musique de Jean-Baptiste Lully.

Création à l’Académie Royale de Musique (salle du Palais-Royal) le 19 avril 1678

9. Maquette construite d’après Carlo Vigarani

Acte II, scène 2 : Cour d’un palais avec colonnes de porphyre rose, ouvrant sur un jardin délicieux.

  • 1 toile de fond.

  • 4 principales.

  • 9 éléments divers.

Gouache sur carton. [Maq. A 9

II. EXPOSITION DE 1903

10. Maquette construite par Émile Chaperon

Village médiéval.

  • 1 plantation.

  • 6 éléments divers.

Aquarelle. [Maq. A 548

11. Maquette construite par Émile Chaperon

Façade de Notre-Dame de Paris.

  • 2 éléments.

Plume, aquarelle, gouache. [Maq. A 551

12. Maquette construite par Émile Chaperon

Un coin du vieux port de Bergen.

  • 22 éléments.

Aquarelle. [Maq. A 547

III. EXPOSITION COLONIALE DE 1906

13. Maquette construite par Émile Chaperon

Suite d’enseignes. Décor Moyenâgeux.

  • 10 éléments.

Plume, aquarelle, gouache. [Maq. A 546

14. Maquette construite d’Émile Chaperon

Panorama d’un village indigène.

  • 3 plantations.

  • 5 calques.

  • 1 étude de mesures sur toile.

  • 2 plans du « Portique au départ du grand escalier » et du « Grand palais », dressés par l’architecte Eugène Freynet.

  • 2 détails. [Maq. A 549

15. Maquette construite par Émile Chaperon

Décor asiatique

  • 1 plantation.

  • 32 éléments divers.

Gouache. [Maq. A 550

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