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Dessins français du XVIIe siècle

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Barbara Brejon de Lavergnée

Inventaire

Anonymes

Texte intégral

Ancien Testament

Anonyme français du xviie siècle

333. Adam conduisant une charrue au premier plan, Ève assise dans une hutte, trois figures dans les champs à l’arrière-plan dont un agresse un autre : Caïn et Abel

Sanguine, plume et encre grise, lavis gris
Traces de pointe dans la partie haute
H. 9,5 × L. 6,9 cm
Verso frotté de sanguine
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

1Le dessin, exécuté avec célérité, constitue certainement un projet pour une illustration de livre, et son style est proche de celui de François Chauveau, mais nous n’avons identifié aucune gravure en rapport avec cette composition.

Anonyme français du xviie siècle ?

334. Le Sacrifice d’Abraham

Pierre noire, rehauts de craie blanche
H. 28,6 × L. 22,7 cm
Au verso : Chevelure (d’une figure), bras tenant un papier, main tenant un archet, archet, main tenant un instrument (?)
Pierre noire
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), versé entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

2La feuille devrait se placer au xviie siècle, bien que la figure de l’ange puisse indiquer aussi une date un peu plus tardive. Il n’est pas sûr que le dessin soit français, mais aucun rapprochement n’a été possible pour préciser l’école du dessin.

Anonyme français du xviie siècle

335. Moïse sauvé des eaux

Pierre noire, rehauts de craie blanche sur papier bleu
H. 19,7 × L. 25,8 cm
Annotation à la plume et encre brune en bas : Restout
Trait d’encadrement à 1 cm des bords de la feuille
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

3Classé sous le nom de Charles de La Fosse, le dessin a été rapproché de l’œuvre de Claude-Guy Hallé par Pierre Rosenberg (note sans date sur le montage). Si Hallé a peint le thème, la composition du tableau, exposé au Salon de 1704 (coll. particulière ; Willk-Brocard, 1995, p. 276, C24, repr.), est bien différente. Nicole Willk-Brocard ne reconnaissant pas la main de Claude-Guy Hallé (comm. écrite, 2013), nous préférons classer le dessin parmi les anonymes. La feuille est passée dans la même collection, probablement au xviiie siècle, que L’Entrée du Christ à Jérusalem attribuée à René-Antoine Houasse (voir la notice no 143) : elle présente le même montage et porte une annotation de la même main. Cette annotation, Restout, ne peut d’ailleurs pas être prise en compte pour l’attribution du dessin, car celui-ci ne montre aucun lien avec l’œuvre de Jean Restout.

Anonyme français ? du xviie siècle

336. Tobie et l’ange dans un paysage boisé avec des ruines

Pierre noire, rehauts de craie blanche sur papier bleu
H. 25 × L. 40,7 cm
Trait d’encadrement à la pierre noire
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

4Le dessin, qui n’est pas d’une grande qualité d’exécution, paraît plus nordique que français, mais l’importance des Flamands à Paris au xviie siècle et leur influence dans le domaine du paysage étaient telles que l’école française n’est pas à exclure totalement pour ce type de dessin.

Nouveau Testament

Anonyme français du xviie siècle

337. L’Éducation de la Vierge

Pinceau et lavis bleu, plume et encre brune, rehauts de gouache blanche sur papier bleu
H. 16 × L. 13,3 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

5L’aspect du dessin est altéré par le tracé à l’encre brune, qui paraît avoir été posé après coup sur le lavis bleu ; l’œuvre, qui n’est pas sans faiblesses, se place probablement à la fin du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

338. La Présentation de la Vierge au Temple

Graphite, sanguine
Repassé à la pointe par endroits
Trait d’encadrement à la sanguine
H. 22 × L. 15,5 cm
Historique : don Roger Blanc, 1957 (D. 10383) ; marque de la Bibl. nationale (Lugt 400)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

6Le dessin, faible, probablement une copie, est difficile à dater, et il n’est pas entièrement sûr qu’il se place au xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

339. Étude d’ange pour une Annonciation

Pierre noire et sanguine, lavis de sanguine
H. 29,2 × L. 15,7 cm
Taches ; bord gauche irrégulier
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

7Le dessin, classé parmi les anonymes, a été considéré comme florentin par plusieurs historiens (notes respectives de Catherine Goguel, de Paul Joannides, sans date sur le montage), mais il nous a semblé possible toutefois de le rattacher à l’école française. La figure, gracieuse, au visage fin et à la chevelure bouclée, n’est pas sans évoquer, à nos yeux, l’art de Grégoire Huret (1606-1670). L’artiste, d’origine lyonnaise, sans doute présent à Paris dès 1635 et documenté dans la capitale à partir de 1638, reçu en 1663 à l’Académie royale de peinture et de sculpture en tant que graveur, a presque exclusivement traduit ses propres compositions en taille-douce, réalisant un œuvre de près de cinq cents pièces (IFF Huret, nos 1‑491). On connaît désormais un nombre non négligeable de dessins de lui, la plupart exécutés à la pierre noire rehaussée de craie blanche et illustrant des thèmes religieux ou allégoriques (voir Brugerolles et Guillet, 1997, p. 9‑35) ; citons les trente-deux projets, conservés à la Bibliothèque nationale de Madrid, pour l’ouvrage de l’artiste paru en 1664, le Théâtre de la Passion (Clark 1999, 2003, p. 115‑132), les six dessins conservés à l’École nationale supérieure des beaux-arts, à Paris, et l’aquisition récente par la Bibliothèque nationale de France de huit études pour des estampes religieuses de petit format (Brejon de Lavergnée, 2014).

8L’ange tenant une fleur de lis évoque le thème de l’Annonciation, et Huret l’a traité à plusieurs reprises (IFF Huret, nos 2‑4). Toutefois, le dessin ne se rapporte à aucune des estampes de l’artiste, et, d’autre part, le rapprochement avec ce dernier n’a pas convaincu la spécialiste de l’artiste, Lauren Laz (comm. orale, 2012). Même en considérant que le dessin ne constitue pas un projet abouti destiné à la gravure, comme, par exemple, L’Étude pour la thèse aux armes de la famille Michna von Waitzenhofen ou La France apparaissant à Richelieu (Paris, École nationale supérieure des beaux-arts ; Brugerolles et Guillet, 1997, p. 12, fig. 4 et 2001, p. 232, no 58 repr.), mais une étude plus libre, réalisée à la sanguine – une technique utilisée pour le Projet pour le frontispice du Viridarium sacrae ac profanae eruditionis (Paris, coll. Jammes ; Brugerolles et Guillet, 1997, p. 13, fig. 5) –, il ne nous a pas été possible de pousser plus loin notre hypothèse.

Anonyme français du xviie siècle

340. L’Annonciation

Sanguine, pierre noire, lavis gris
H. 10,7 × L. 15 cm
Traces de sanguine au verso ; plis
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. (Lugt 360), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

9Le dessin se situe dans la seconde moitié du xviie siècle ; la proposition d’attribution à Philippe de Champaigne faite par Pierre Rosenberg (note sans date sur le montage du dessin) ne peut pas être retenue. François Marandet et Moana Weil-Curiel ont avancé chacun, de manière indépendante (comm. orales, 2012 et 2013), le nom de Licherie, et la suggestion est intéressante, car l’artiste, élève de Charles Le Brun, dessine souvent avec rapidité, ne fixant sur le papier que des silhouettes sommaires, comme ici les figures de la Vierge et de l’ange. Toutefois, comme le pense Marijke Michielin (comm. orale, 2013), le dessin ne montre pas l’assurance que présentent, par exemple, les études de l’artiste repérées au sein de l’album dit « de Sevin » à l’École des beaux-arts à Paris (1518 B 1000 ; voir Brugerolles et Gasnault, dans Paris 2013, p. 57‑59).

Anonyme français du xviie siècle ou du début du xviiie siècle

341. L’Annonciation

Pierre noire avec traces de rehauts de craie blanche sur papier brun
H. 26,9 × L. 22,4 cm
Délimitation de la composition à la pierre noire à quelques millimètres des bords de la feuille
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

10Probablement français, bien que la question du partage entre la France et l’Italie puisse se poser, le dessin semble se situer entre l’extrême fin du xviie siècle et les premières décennies du xviiie siècle.

Anonyme français ? du xviie siècle ?

342. L’Annonciation

H. 15 × L. 16,2 cm
Double trait d’encadrement à l’encre grise
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 246)
Réserve B 6 pet. in‑fol.

11Il n’est pas sûr que le dessin revienne à l’école française, et sa date est également délicate à préciser : xviie ou xviiie siècle ?

Anonyme français du xviie siècle

343. Le Massacre des Innocents

Sanguine, pierre noire avec traces de rehauts de craie blanche sur papier brun
H. 43,7 × L. 61,5 cm
Bande de papier ajoutée à droite, lacune en bas à droite
Historique : bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), versement entre 1861 et 1863, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 11 a boîte format 4

12Le dessin n’est sans doute pas sans lien avec l’art de Sébastien Bourdon, comme le montrent d’une part la femme assise, située à gauche, qui tente de protéger ses enfants, ou, d’autre part, le goût d’une composition agencée sur plusieurs niveaux et scandée de divers éléments architecturaux (escalier, pyramide, monument circulaire, colonnes et arcades). Ce type d’organisation de l’espace caractérise notamment un Massacre des Innocents peint par Sébastien Bourdon et connu en plusieurs versions (Worcester, Saint-Pétersbourg, Turin, vers 1650-1651 selon Thuillier, 2000, p. 283, nos 142 à 142‑3, repr.), mais aucun rapprochement ne peut être établi avec le dessin de la Bibliothèque nationale de France, dont les groupes de figures sont tout autres. La faiblesse d’exécution du dessin empêche d’avancer un nom comme celui, par exemple, de Jacques Friquet de Vauroze, dont l’œuvre réuni jusqu’à maintenant montre une qualité bien supérieure (Thuillier, 2000, p. 70‑79) et, plutôt qu’à un élève de Bourdon, sans doute faut-il penser ici à un copiste, voire à un pasticheur.

Anonyme français du xviie siècle

344. La Sainte Famille : Jésus jeune se présente avec la Croix devant la Vierge qui joint les mains, Joseph debout, deux angelots portent des objets (les instruments de la Passion ? une corbeille de fleurs ?)

Pierre noire avec traces de rehauts de craie blanche
H. 23,4 × L. 26 cm
Lacune dans le papier en bas vers la droite
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 249)
Réserve B 6 in‑fol.

13Le dessin, exécuté d’une main sûre et rapide, n’est pas sans évoquer l’art de Jacques Stella, comme le pense aussi Maxime Préaud (comm. orale, 2012) : les petites touches définissant les visages ovales et les profils réguliers, l’agencement de la scène peuvent être comparés, par exemple, à plusieurs compositions de petit format exécutées par l’artiste sur cuivre ou sur pierre dure. Nous citerons plus particulièrement le tableau de La Sainte Famille visitée par sainte Élisabeth, Zacharie et saint Jean-Baptiste, avec, dans la partie haute, Dieu le Père, le Saint-Esprit et de nombreux angelots portant les instruments de la Passion (Lyon, musée des Beaux-Arts ; Lyon, 2006, p. 88, no 35, repr.). Le tableau de Stella semble se placer dans le séjour romain de l’artiste dans les années 1620-1630 ; si le dessin de la Bibliothèque nationale de France ne peut pas être donné à Jacques Stella, il pourrait se situer dans les années 1630-1640 et revenir à un artiste ayant eu connaissance de l’œuvre du Lyonnais, revenu à Paris en 1636.

Anonyme français du xviie siècle

345. La Sainte Famille

Sanguine
H. 32,2 × L. 38 cm (ovale)
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

14Pour ce dessin de haute qualité, Jacques Thuillier avait pensé à Michel Corneille (note sans date sur le montage), mais cette suggestion ne peut pas être retenue : la facture soignée et l’utilisation de la sanguine évoquent la manière d’un graveur, mais aucune estampe n’a pu être rapprochée du dessin, pour lequel se pose le problème de la datation – seconde moitié du xviie siècle ou premières décennies du xviiie siècle ?

Anonyme français ? du xviie siècle

346. La Vierge à l’Enfant

Pierre noire et sanguine
H. 18,6 × L. 14 cm (octogonal)
Trait d’encadrement à la pierre noire
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

15Le dessin, de facture précise, mêlant pierre noire et sanguine avec subtilité, pourrait être un projet pour une estampe, et, s’il se place vraisemblablement dans les années 1640-1650, il n’est pas entièrement sûr qu’il soit français.

Anonyme français du xviie siècle

347. La Vierge à l’Enfant avec le petit saint Jean-Baptiste

Plume et encre noire, rehauts de gouache blanche sur papier bleu
H. 8,3 × L. 11,5 cm
Annotation à la plume et encre brune en bas à droite : Loir ; numéro à l’encre brune en haut : 15.
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

16Si le dessin évoque certaines eaux-fortes de Nicolas Loir sur le thème de la Vierge à l’Enfant (Robert-Dumesnil, t. III, nos 1, 2, 4, 6, 8, 12 ; BNF, Est., Hd 12 pet. fol.), il n’est pas de sa main et ne peut pas rester sous ce nom : ce faire menu et sec diffère de la facture plus vigoureuse des dessins de l’artiste. Pierre Rosenberg avait suggéré le nom de Claude-Guy Hallé (note sans date sur le montage), mais Nicole Willk-Brocard n’y reconnaît pas la main de cet artiste (comm. orale, 2009).

Anonyme français ? du xviie siècle

348. Le Christ et les docteurs

Sanguine, plume et encre brune, lavis brun
H. 23,1 × L. 34,2 cm
Historique : bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), versement à la Bibl. imp. entre 1861 et 1863, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.
Bibliographie : Boyer, 1997, p. 155, fig. 161.1

17Le dessin a été rapproché par Jean-Claude Boyer (1997) d’une étude de Présentation au Temple de la collection Petithory sur laquelle on trouve des effets de lavis et un type de composition assez similaires ; le manque d’analogies dans les figures, le traitement, moins abrupt, du dessin de Bayonne nous empêchent toutefois d’y reconnaître la même main. Après avoir porté une attribution à Charles Mellin, le dessin de la collection Petithory avait été catalogué comme anonyme français du xviie siècle ; nous ne sommes pas sûre que le dessin de la Bibliothèque nationale de France soit français et nous n’excluons pas une œuvre de l’école italienne, mais aucun rapprochement n’a pu être proposé pour cette œuvre.

Anonyme français ? du xviie siècle ?

349. Le Baptême du Christ avec Dieu le Père, le Saint-Esprit et deux anges

Sanguine, pierre noire, encre sur vélin
H. 23,8 × L. 30,9 cm
Annotation à l’encre brune entre des doubles traits d’encadrement dorés (du bas à gauche vers la droite) : Pater Æternus Continet Officium S. Spiritus. Spiritus Sanctus Continet Veni Creator Spiritus. Saluator Mundi Continet Officium Sancte crucis. Sanctus Ioannes Baptista Continet Confiteor. Pater noster.& Septem Psalmos. [en bas sous la composition] Pœnitentiales. Angeli Continent Officium B. Mariæ V. cum omnibus suis Antiphonis. & horis.
Historique : marque de la Bibl. royale (Lugt 408)
Réserve B 6 b in‑fol.

18Travail de précision peut-être exécuté dans un cadre religieux, ce sont de minuscules lettres à l’encre, visibles seulement à la loupe, qui forment figures et éléments de cette composition précieuse réalisée sur vélin. Cette page provient probablement d’un manuscrit liturgique. L’école et la date exacte de cette page nous paraissent impossibles à préciser, mais le vélin étant classé dans l’école française et l’esthétique du groupe – notamment des anges – relevant, à nos yeux, de celle du xviie siècle, il a été inclus dans le présent inventaire.

Anonyme français du xviie siècle

350. Homme habillé à l’orientale assis à une table en face d’un homme drapé dans une pièce avec vue sur un portique à l’arrière-plan : le Christ et Nicodème ?

Sanguine, plume et encre grise, lavis gris
H. 5,6 × L. 7 cm
Trait d’encadrement à l’encre grise
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. imp. (Lugt 360), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

19Projet probable pour l’illustration d’un livre, le dessin représente peut-être le Christ en conversation avec Nicodème, la composition pouvant être comparée avec une estampe de Blois d’après Bernard Picart, où le Christ, assis dans un intérieur éclairé à la chandelle, converse avec Nicodème debout portant un turban (BNF, Est., Da 59 in‑fol., Mf R 142594). Le style de ce dessin de petit format n’est pas éloigné, comme le pense Maxime Préaud (comm. orale, 2013) de celui des vignettes de Pierre Lepautre, comme, par exemple, celles que l’artiste a réalisées pour une édition des Fables d’Ésope (IFF Pierre Lepautre, nos 897‑920, repr.).

Anonyme français ? du xviie siècle

351. Le Christ au jardin des Oliviers

Sanguine
Mis au carreau au graphite
Trait d’encadrement à la sanguine
H. 31,5 × L. 20,1 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), versé entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

20Le dessin, d’exécution un peu lourde, se place probablement vers le milieu du siècle ; il est difficile de préciser son école.

Anonyme français du xviie siècle

352. Jésus portant sa croix

Sanguine et lavis gris
H. 10 × L. 16,5 cm
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; collection acquise en 1770, marque de la collection Bégon apposée par la Bibl. royale (Lugt 360), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

21Le dessin a été rapproché de l’œuvre de Le Brun par Pierre Rosenberg (note sans date sur le montage) ; la composition correspond à celle du tableau donné au roi en 1688, Jésus portant sa croix (Paris, musée du Louvre ; Thuillier, 1963, p. 135, no 47, repr.). Le musée du Louvre conserve deux études d’ensemble pour ce tableau, exécutées à la pierre noire, avec, pour l’une d’entre elles, du lavis gris (Beauvais, 2000, p. 407, no 1439, repr.). C’est le dessin de la Bibliothèque nationale de France qui se révèle le plus proche de l’œuvre peinte, malgré des différences notables dans les figures qui entourent le groupe de la Vierge et de saint Jean. La technique employée est une de celles qu’affectionne Le Brun, mais le petit format de l’étude, bien inférieur à celui des deux dessins du Louvre, et son exécution sommaire empêchent de reconnaître la main de l’artiste. Il s’agit probablement d’une composition inspirée par celle de Le Brun et destinée à la gravure.

Anonyme français du xviie siècle

353. Le Christ en croix avec la Madeleine

Pierre noire, repassé par endroits à la plume et encre brune
H. 45 × L. 30,5 cm
Annotations à l’encre brune en bas à droite : dorigny et en haut à droite : 5
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

22Conservé sous le nom de Nicolas Dorigny, le dessin se trouve en rapport direct avec un tableau sur le même thème conservé dans une collection particulière parisienne (huile sur toile, H. 98 × L. 67,5 cm, acquis sur le marché de l’art parisien en 2000). Le tableau se situant dans l’orbite de Simon Vouet et paraissant proche de Charles Poerson (1609-1667), on comprend l’annotation dorigny portée sur le dessin ; le tableau de La Crucifixion de Michel Dorigny conservé au musée du Louvre n’est pas si éloigné d’esprit du dessin de la Bibliothèque nationale de France. Le traitement sec et appuyé du dessin, la présence de contours délimitant la composition, la faiblesse de l’arrière-plan indiquent, quoi qu’il en soit, une copie, probablement exécutée d’après un dessin original.

Anonyme français ? du xviie siècle

354. Le Christ à Emmaüs

Pierre noire, estompe
H. 24,4 × L. 19,3 cm
Au verso : Homme nu vu de face
Pierre noire
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

23Le dessin a été donné à Georges Lallemant par Christopher Comer (note sans date sur le montage), et il ne nous est pas possible de confirmer cette attribution, n’ayant pas identifié d’œuvre se rapportant à cette scène tronquée du Christ reconnu par les pèlerins à Emmaüs. La facture sèche du dessin, la manière dont est coupée la composition nous incitent à penser à une copie, mais nous n’en avons pas retrouvé la source. Il n’est pas exclu que celle-ci soit nordique.

Anonyme français ? du xviie siècle

355. Le Christ et les pèlerins d’Emmaüs

Plume et encre brune, lavis brun et traces de rehauts de blanc
H. 21,2 × L. 31,8 cm
Trait d’encadrement à la pierre noire
Annotation ancienne à la plume et encre noire sur le montage en bas à gauche : Seb Bourdon
Historique : probablement Antoine-René Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy (1722-1787)(Arsenal, Ms ‎‎6476)‎ ; marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

24Contrairement à ce qu’indique l’annotation portée sur le montage de l’œuvre, le dessin, de faible qualité, n’a guère à voir avec Sébastien Bourdon. Le dessin est peut-être à identifier avec celui qui est mentionné sous le nom de cet artiste dans la collection d’Antoine-René Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy (« Jesus Christ avec ses deux disciples sur le chemin d’Emaus », Arsenal, ms 6476, p. 405), il ne porte toutefois pas la marque de l’Arsenal. Il n’est en fait pas sûr qu’il soit français, cette œuvre pourrait se rattacher à l’école italienne.

Licherie, Louis

Dreux, 1642 – Paris, 1687

356. L’Incrédulité de saint Thomas

Sanguine
Mis au carreau à la pointe
Trait d’encadrement à la sanguine
H. 18 × L. 23,8 cm
Annotation ancienne, biffée, à la plume et encre brune au verso : a Claude Lefebvre le fils peintre
Historique : Philippe de Chennevières, sa marque en bas à gauche (Lugt 2073), probablement sa vente 1900, lot 293 (information transmise par Laurence Lhinares) ; legs de Félix Herbet, transmis par son fils en 1929 (D 3159) ; marque de la Bibl. nationale (Lugt 400)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.
Bibliographie : Herbet, 1901, p. 101 ; Vollmer, 1928, p. 551

25L’annotation, biffée, portée au verso du dessin a fait classer le dessin sous le nom de Claude Lefebvre, bien qu’il ne s’agisse pas d’une signature. Félix Herbet, qui possédait le dessin et le cite dans ses études sur les artistes de Fontainebleau (Herbet, 1901, p. 101), avait rapproché l’inscription d’une autre similaire, à l’encre brune, C. Lefebvre, pintre, 1699, portée au verso d’une estampe du maître I♀V intitulée Psyché recevant de Proserpine la boîte de beauté, qui lui appartenait également. Il avait alors précisé que ces mentions pouvaient renvoyer non pas au peintre Claude Lefebvre (Fontainebleau, 1632-Paris, 1675), reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1666 avec un Portrait de Jean-Baptiste Colbert (voir Bajou et Coquery dans Nantes, 1997, p. 220‑221 ; Tours, 2000, p. 229, R. 60, repr.), mais à un fils homonyme.

26L’estampe citée par Herbet est également entrée au département des Estampes avec le legs transmis par son fils en 1929 (BNF, Est., Réserve Ed 8 b in‑fol., t. II ; The Illustrated Bartsch, 33, 1979, p. 349, no 74 [404], repr.). Les deux annotations, dont les écritures sont proches mais pas rigoureusement identiques, doivent être interprétées comme des indications de propriété et non pas comme des mentions d’auteur.

27Le dessin, classé comme Anonyme français de la seconde moitié du XVIIe siècle lors de la parution de l’Inventaire, revient à Louis Licherie ; notre proposition d’attribution, faite dans un premier temps sur des considérations d’ordre stylistique, est confirmée, comme nous l’indique Marijke Michielin (comm. orale, juillet 2014), par l’existence d’une gravure exécutée par Louis Cossin d’après cette composition. La lettre de l’estampe L. Licherie in. 1680 ne laisse aucun doute sur la paternité de l’œuvre (BNF, Est., Da 46 in-fol. ; IFF Cossin n°9 ; Michielin, 2013, G11) dont on ignore, pour le moment, la destination.

Anonyme français ? du xviie siècle

357. La Guérison du paralytique

Pierre noire, sanguine, lavis gris
H. 29,5 × L. 37,5 cm
Historique : bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert à la Bibl. impériale entre 1861 et 1863, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

28Le dessin n’est pas exempt de faiblesses et pourrait être une copie, comme le laissent à penser la mollesse d’exécution, la lourdeur des drapés, le peu de maîtrise des figures vues en raccourci ; de culture encore maniériste, le dessin n’est d’ailleurs pas forcément à rattacher à l’école française.

Religion

Anonyme français du xviie siècle

358. Deux anges tenant la Croix

Pierre noire
H. 22,5 × L. 17 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

29D’exécution faible, le dessin n’est pas sans évoquer l’art de Simon Vouet ; la composition, gravée par Pierre Daret, avec deux anges, servant de frontispice au Nouveau Testament publié par l’Imprimerie royale, par exemple, en est proche d’esprit (Thuillier, 1990, p. 129, repr.), de même qu’un dessin de Vouet conservé à la Staatsbibliothek de Munich, Ange tenant la Croix (Munich, 1991, p. 48, no 6, repr.).

Anonyme français ? du xviie siècle

359. Quatre anges dans les nuées, l’un d’entre eux tient une banderole

Plume et encre brune, lavis brun
H. 20 × L. 29,2 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

30L’école à laquelle appartient le dessin, d’exécution très sèche, est difficile à préciser (Italie ? France ?).

Anonyme français ? du xviie siècle

360. Anges dans le ciel

Pierre noire, rehauts de craie blanche sur papier bleu
H. 27 × L. 20,8 cm
Au verso : Un bras, une jambe
Pierre noire
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

31L’école à laquelle appartient le dessin est difficile à préciser, et notre hésitation reste entière entre la France et l’Italie.

Anonyme français du xviie siècle ?

361. Angelot dans les nuées, tourné vers la droite

Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier bleu
H. 7,5 × L. 6,1 cm
Trait d’encadrement à la pierre noire
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 249)
Réserve B 6 boîte in‑fol.

32Ce dessin date probablement de la fin du xviie siècle ou du début du xviiie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

362. Les Damnés

Sanguine
H. 10,8 × L. 6,5 cm
Trait d’encadrement à la sanguine
Verso frotté de sanguine
Historique : peut-être Antoine-René Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy (1722-1787) (Arsenal, Ms 6476)‎ ; marque de la Bibl. nationale
(Lugt 249)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

363. La Résurrection des morts

Sanguine
H. 10,9 × L. 6,5 cm
Trait d’encadrement à la sanguine
Verso frotté de sanguine
Historique : peut-être Antoine-René Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy (1722-1787) (Arsenal, Ms ‎‎6476)‎ ; marque de la Bibl. nationale
(Lugt 249)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

364. Une sainte (sainte Ursule ?) reçue dans les cieux

Sanguine
H. 10,8 × L. 6,5 cm
Trait d’encadrement à la sanguine
Verso frotté de sanguine
Historique : peut-être Antoine-René Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy (1722-1787) (Arsenal, Ms ‎‎6476)‎ ; marque de la Bibl. nationale (Lugt 249)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

33Les trois dessins reviennent au même artiste, probablement un graveur, et, destinés à être reportés, comme l’indique chacun des versos frottés de sanguine, ils constituaient sans doute des projets d’illustration d’ouvrages.

34Maxime Préaud (comm. orale, 2012) n’est pas sûr que ces études relèvent d’un artiste français. Celles-ci se situent vers la fin du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

365. La Religion catholique foudroyant l’Hérésie

Sanguine
Mis au carreau au crayon
H. 12,6 × L. 7,6 cm
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. royale (Lugt 360), marque de la Bibl. nationale (Lugt 253)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

35Le dessin, très sec, semble avoir été reporté et pourrait correspondre à un projet d’estampe. Le thème a été traité par Pierre Lepautre (IFF Pierre Lepautre, no 192, repr.), mais la composition n’offre pas de point de comparaison avec le dessin de la Bibliothèque nationale de France ; ce dernier doit pourtant se placer à une date proche, dans les deux dernières décennies du siècle.

Anonyme français du xviie siècle

366. Bénédictins accueillis par des enfants et des hommes dont certains sont en armure à l’antique

Plume et encre brune, lavis brun, lavis gris
Mis au carreau à la pierre noire
Trait d’encadrement à la plume et encre brune présentant la forme d’un tableau cintré à oreilles
H. 29,9 × L. 21,7 cm
Annotation ancienne à la plume et encre brune sous la composition : tableaux faict pour envoyer aux Bénédictin de / Chalon en Champagne pour la fetz de mr / boulangé du prix de cent livres 1643
Annotation moderne au crayon en bas à droite : acq. 6482
Historique : acquisition no 6482 du 10 avril 1903 chez M. Leclerc ; marque de la Bibl. nationale (Lugt 249)
Réserve B 6 in‑fol.

36L’annotation ancienne portée sur le dessin constitue une indication précieuse sur un projet de tableau destiné probablement, comme nous l’a suggéré Maxence Hermant (comm. écrite, 2012), à l’abbaye de Saint-Pierre-aux-Monts de Châlons (détruite au xixe siècle).

Anonyme français du xviie siècle

367. Réunion de religieux et de religieuses

Pinceau et lavis gris
H. 8,8 × L. 19,4 cm
Trait d’encadrement à l’encre grise à 0,4 cm du bord de la feuille
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. royale (Lugt 360), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

37Un pape ou un père de l’Église (saint Ambroise ? saint Augustin ? saint Grégoire le Grand ?) assis à une table, tenant une plume pour écrire, s’adresse à un religieux en lui tendant un ouvrage et fulmine sans doute une bulle ou édicte une règle. D’autres figures religieuses, trois masculines et deux féminines, sont debout à droite et tiennent chacune un ouvrage. Destiné probablement à un bandeau gravé, le dessin, de qualité, revient à un artiste de la seconde moitié du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

368. Groupe d’hommes et de femmes agenouillés devant l’autel du Saint-Esprit

Plume et encre brune, lavis gris
H. 6,5 × L. 20 cm
Double trait d’encadrement à l’encre brune
Repassé à la pointe
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 246)
Réserve B 6 a boîte écu

38Le dessin correspond probablement à un projet d’estampe destiné à l’illustration d’un livre. Devant l’autel du Saint-Esprit, sur lequel sont posés deux bougeoirs et un ostensoir, sont agenouillés, sur la partie droite, un roi qui présente sa couronne, une reine couronnée, accompagnés par une femme, trois hommes, un enfant et deux religieux et, sur la partie gauche, des chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit, des ecclésiastiques dont l’un a posé au sol sa crosse et sa mitre, et des enfants de chœur.

39Maxime Préaud nous a précisé que le dessin lui paraissait proche de Sébastien Leclerc, mais la composition ne se retrouve pas parmi les nombreuses estampes exécutées par l’artiste dans ce domaine.

Anonyme français du xviie siècle ?

369. Religieux de l’ordre de la Merci

Pierre noire, pastel
H. 20 × L. 18,2 cm
Au verso : Esquisse d’un visage masculin de trois quarts ; pierre noire
Historique : marque de la Bibl. royale (Lugt 409)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

40Le dessin représente un frère de l’ordre de Notre-Dame-de-la-Merci, comme le montrent l’habit et les armoiries portées sur celui-ci (d’or à cinq pals de gueules au chef de même chargé d’une croix pattée et alésée d’argent), armoiries pour lesquelles l’artiste a indiqué les initiales des couleurs. De facture sommaire, la feuille pourrait être une copie ; elle se place probablement au xviie siècle, même si sa datation n’est pas aisée à préciser.

Anonyme français du xviie siècle

370. Moine (chartreux) tourné vers la gauche, les deux mains réunies sur la poitrine

Pierre noire avec traces de rehauts de craie blanche
H. 55 × L. 22 cm
Contours piqués pour le report
Taches brunes ; pli central horizontal
Au verso : longs traits verticaux et horizontaux à la pierre noire
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 11 a boîte format 4

41Le dessin, conservé sous le nom de Carle Van Loo, ne peut pas revenir à ce dernier. Il est tentant de citer, à son propos, les études de chartreux réalisées par Louis Licherie dans le cadre ‎de la commande d’un cycle peint pour la chartreuse de Bourgfontaine‎. Les contours ont été systématiquement piqués pour un report sur un autre support.

Saintes

Anonyme français ? du xviie siècle

371. Sainte Madeleine

Sanguine
H. 25,6 × L. 21,5 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

42Le dessin montre de nombreuses faiblesses (le drapé quasi inexistant et les mains lourdes de la sainte, le peu de précision pour la mise en place de la figure dans l’espace), et son école est difficile à préciser, car le dessin pourrait être italien.

Anonyme français ? du xviie siècle

372. Sainte Geneviève assise les mains jointes, au milieu du troupeau qu’elle garde

Plume et encre grise, lavis gris
H. 22,3 × L. 36,4 cm
Trait d’encadrement à l’encre grise
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

43Sainte Geneviève, patronne de Paris, est représentée ici avec une quenouille à la main, le cierge (avec lequel elle se rend à l’office la nuit) allumé posé près d’elle ; dans le ciel, le diable, qui essaie d’éteindre le cierge, est pourchassé par un ange et, à l’arrière-plan, églises et bâtiments évoquent la ville de Paris. La date de ce dessin très précis, qui imite presque les effets d’une gravure, est difficile à déterminer, mais nous proposons de situer l’œuvre à la fin du xviie siècle ou au début du siècle suivant.

373. Sainte Marie l’Égyptienne

Plume et encre grise, lavis gris
H. 22,8 × L. 36,3 cm
Trois lettres à l’encre grise en bas à droite : T [ou R ?] D L [?]
Trait d’encadrement à l’encre grise
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

44Le dessin est de la même main que le précédent ; les trois lettres portées en bas à droite n’ont pas permis d’établir l’identité de l’artiste.

Anonyme français du xviie siècle

374. Composition avec sainte Procule et saint Sernin de chaque côté d’un autel sur lequel se trouve une croix treflée inscrite dans un grand cartouche, deux angelots de chaque côté de ce cartouche

Plume et encre brune, plume et encre noire, lavis gris
Repassé à la pointe
H. 19,9 × L. 27,4 cm
Annotations à la plume et encre brune, sur la banderole de l’angelot situé à gauche : ET CAPVT ET COLL. VM ; sur la banderole située sous la croix : hec arbor Semiles parit una Corollas ; sur la banderole tenue par l’angelot situé à droite : HIC LABOR HÆC MERCES ; dans le médaillon de l’autel : DD. / SATVRNINO / ET / PROCVLÆ
Historique : indéterminé
Réserve B 6 d pet. fol.

45Le projet était peut-être destiné à un frontispice de livre. L’inscription sur le médaillon de l’autel identifie les deux saints : sainte Procule, martyre du diocèse de Moulins, décapitée par Géraud, qu’elle avait refusé d’épouser, et saint Saturnin ou Sernin, premier évêque de Toulouse, martyrisé pour avoir refusé de sacrifier aux dieux païens.

Saints

Anonyme français du xviie siècle

375-386. Douze dessins : les apôtres

Leur format oscille entre H. 5 × L. 4,3 cm ou H. 5,7 × L. 4,4 cm (ovale)
Sanguine (sauf nos 1 et 5 : pierre noire et sanguine)
Tous repassés à la pointe
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. royale (Lugt 360) sur les nos 4, 5, 6, 10, 11, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244) sur tous
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

46Les dessins, certainement destinés à l’illustration de livres, sont probablement inspirés de modèles italiens comme Marcantonio Raimondi mais reviennent à un artiste (ou à plusieurs artistes) français de la seconde moitié du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

387. La Lapidation de saint Étienne

H. 28,8 × L. 22,5 cm
Pierre noire et lavis brun
Trait d’encadrement à la pierre noire et fond de lavis brun délimitant la composition
Au verso traits et annotation à la sanguine : […]issons
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

47Le dessin paraît renvoyer un lointain écho de l’art de Laurent de La Hyre, voire de Nicolas Moillon. Le traitement schématisé des figures à l’arrière-plan et des angelots dans la partie supérieure de la feuille, qui contraste avec l’exécution soignée des figures du premier plan, évoque aussi le faire de Charles-Alphonse Dufresnoy ou de Nicolas Chaperon. De belle qualité et sans doute exécutée dans les années 1640-1650, l’étude n’a pas pu être sortie de l’anonymat.

Mythologie

Anonyme français ? du xviie siècle

388. Cérès debout brandissant une torche

Plume et encre brune, lavis brun, rehauts de gouache blanche
H. 36 × L. 24,2 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

48Conservée sous le nom de Jacques Bellange, l’œuvre ne peut pas rester sous ce nom ; le dessin des extrémités de la figure, l’élégance de la pose de celle-ci et la complexité du drapé qui souligne ses formes indiquent l’empreinte du maniérisme, peut-être nordique.

Anonyme français du xviie siècle

389. Mercure enseignant la musique aux enfants

Pierre noire, plume et encre brune, lavis gris
Diam. 30 cm env.
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

49Peut-être inspiré par une composition due à un artiste de la seconde école de Fontainebleau, le dessin n’a pas pu être identifié.

Anonyme français du xviie siècle

390. Assemblée des dieux

Sanguine
H. 21 × L. 32,4 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

50Le dessin évoque, comme nous l’a suggéré Dominique Cordellier (comm. orale, 2010), les estampes d’Antoine Garnier (1611-1694) d’après les décors de la galerie d’Ulysse, à Fontainebleau. Si la composition du dessin n’apparaît pas dans l’œuvre de Garnier conservé au département des Estampes (IFF Garnier, nos 1‑68), elle ressemble en effet, par la complexité de l’agencement du groupe de figures et le canon allongé de ces dernières, à une interprétation de compositions du Primatice par un artiste du xviie siècle (voir, par exemple, Le Parnasse d’après le huitième compartiment du plafond ; BNF, AA3 Garnier, IFF Garnier, no 56 ; Béguin, Guillaume et Roy, 1985, p. 164, fig. 59) ; au nom de Garnier, on pourrait ajouter peut-être celui d’Alexandre Betou, autre interprète du Primatice (voir Grivel, 2004, p. 45‑53).

Anonyme français du xviie siècle

391. Bacchanale

Graphite, pinceau et lavis gris
H. 14,3 × L. 20,8 cm ; composition délimitée par un trait H. 13,3 × L. 20,7 cm
Plis, lacune en bas à droite
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.
Bibliographie : Weigert, 1951, p. 269

51Classé sous le nom de Nicolas Chaperon, probablement à cause du caractère vaguement poussinesque de cette Bacchanale, le dessin, fort maladroit, ne peut pas rester sous ce nom.

Anonyme français du xviie siècle

392. Jupiter reçoit Hercule dans l’Olympe et lui confie le foudre

Pierre noire, plume et encre brune, lavis gris
H. 52,3 × L. 30,5 cm
Trait horizontal à la sanguine
Trait d’encadrement à l’encre brune, tracé des écoinçons aux angles
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

52Uranie est assise près de Jupiter. À gauche d’Hercule, la Prudence, assise près d’un cerf, tient un miroir ; elle est accompagnée d’un putto qui effraie un enfant avec un serpent (autre attribut de la Prudence ou, plus probablement, allusion à l’enfance d’Hercule, qui étouffa deux serpents introduits dans sa chambre, sauvant son frère jumeau). À droite, une figure tient une corne d’abondance et un caducée. Au premier plan, la figure de la Renommée tient une trompette ; dans la partie basse, l’hydre de Lerne, qu’Hercule put vaincre. Le fait que le projet intègre des angles abattus, la disposition de la scène, l’adéquation du thème traité avec un plafond laissent penser à un projet de décor, mais plusieurs faiblesses – comme la lourdeur dans la pose du lavis gris, la raideur de la figure centrale – font hésiter sur le caractère autographe du dessin.

Anonyme français de la seconde moitié du xviie siècle

393. Hercule entouré de divinités dans les nuées

Pierre noire, traces de sanguine
Mis au carreau à la pierre noire
H. 23,3 × L. 46 cm
Annotation moderne au crayon : Lemoine
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

53Conservé sous le nom de François Lemoyne (1688-1737), le dessin ne peut pas rester sous ce nom ; peut-être rapproché de cet artiste à cause du fameux plafond peint par lui au salon d’Hercule au château de Versailles (L’Apothéose d’Hercule) dans les années 1730, il n’est pas mentionné par Jean-Luc Bordeaux dans la monographie qu’il a consacrée à Lemoyne (1984). Le dessin nous semble se placer dans la seconde moitié du xviie siècle. Il n’est pas sans évoquer le style de Nicolas Loir, qui a précisément illustré les travaux et le triomphe d’Hercule pour M. de Guénégaud au château du Plessis-Belleville (Guillet de Saint-Georges, 2008, t. II, vol. I, p. 240), mais aucune identification ne peut être proposée de manière sûre.

Anonyme français de la seconde moitié du xviie siècle

394. Flore et Cérès accompagnées de deux putti dans les nuées

Plume et encre brune, sanguine
Composition octogonale délimitée à la sanguine
H. 43,5 × L. 57,7 cm (H. 42,3 × L. 54,7 cm pour la composition)
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 11 a boîte format 4

54Cette œuvre est probablement la copie d’un dessin pour un décor vers le milieu du siècle.

Anonyme français ? du xviie siècle

395. Le Char d’Apollon : la levée du jour

Pierre noire, plume et encre brune sur papier préparé de couleur saumon
H. 35,5 × L. 46,7 cm
Trait d’encadrement à l’encre brune à 0,4 cm des bords de la feuille
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

55Le dessin, qui constitue probablement un projet de plafond et se situe dans la seconde moitié du siècle, n’a pas été identifié. Nous avons choisi de le conserver parmi les anonymes français, même si un léger doute demeure, à notre avis, sur l’école à laquelle il appartient (Italie ou France ?).

Anonyme français ? du xviie siècle

396. Apollon assis sur un char tiré par deux chevaux, précédé par un putto tenant une étoile

Gouache et huile (?) sur papier préparé brun
H. 26,3 × L. 38,2 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

56L’œuvre, qui se situe dans la seconde moitié du xviie siècle, pourrait se rapporter à un projet de décor éphémère comme ceux de Jean Berain représentant le char d’Apollon, appelé à descendre du cintre pendant les spectacles d’opéra – notamment au cours des prologues où était rendu un hommage au roi (voir La Gorce, 2010, p. 156, nos 76‑77, repr.). Disposant de peu de repères pour ce type d’esquisses peintes, nous maintenons l’œuvre parmi les anonymes français malgré une légère interrogation sur l’école à laquelle elle se rattache.

Anonyme français ? de la fin du xviie siècle ?

397. Apollon et l’Amour

Graphite, pinceau et lavis gris
H. 15,8 × L. 17,5 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale en bas (Lugt 244)
Réserve B 6 c pet. fol.

57Le dessin a probablement été classé sous le nom de Philippe de Champaigne en fonction d’une proposition de Pierre Rosenberg (note sans date sur le montage) ; il est vrai que l’artiste a employé souvent le lavis gris, mais le style de l’œuvre, l’aspect un peu maniéré de la figure de l’Amour aux cheveux bouclés et le type masculin d’Apollon sont éloignés du faire de Champaigne. La date et l’école du dessin ne sont pas faciles à préciser : est-ce vraiment français ? Nous optons pour une datation à la fin du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

398. Un jeune homme étendu sur un bûcher est entouré, à gauche, d’une femme et, à droite, de trois femmes déversant le contenu de cornes d’abondance

Sanguine, plume et encre brune, lavis gris et rehauts de blanc
Mis au carreau à la sanguine
Trait d’encadrement à l’encre grise
Déchirure transversale
H. 23,3 × L. 24,3 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

58Le dessin, de belle qualité, devrait se placer vers le milieu du xviie siècle ; il montre un artiste qui n’a peut-être pas été indifférent au style raffiné et aux mélanges des techniques de Pierre Brebiette. Un jeune chasseur (comme l’indique le cor posé près de lui, l’arc pouvant être un de ses attributs ou celui de la jeune femme située à gauche qui semble se couper une mèche de cheveux, comme nous le suggère Jean-Claude Boyer) est allongé, mort, sur un bûcher allumé ; trois femmes y déversent le contenu de cornes d’abondance. Dans les nuées, des amours tenant des arcs font allusion à un épisode amoureux. Il est tentant de rapprocher la scène de la mort d’Adonis, tué à la chasse et pleuré par Vénus, mais la présence d’un bûcher pourrait indiquer un autre personnage.

Anonyme français de la fin du xviie siècle

399. Achille atteint d’une flèche par Pâris dans le temple d’Apollon

Sanguine
H. 11 × L. 8 cm
Annotation à la plume et encre brune en bas : chauveau
Trait d’encadrement à la sanguine
Historique : peut-être Antoine-René Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy (1722-1787) (Arsenal, Ms ‎‎6476)‎ ; marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu
Bibliographie : Larcena, 2009, p. 67, repr.

59La scène, identifiée par Maxime Préaud (comm. orale, 2008) représente le moment où Achille, héros légendaire de la guerre de Troie, est atteint d’une flèche au pied par Pâris. Conservé sous le nom de François Chauveau, le dessin, contrairement à ce que pensait Dominique Larcena, ne paraît pas lui revenir (Larcena, 2009). La composition ne se retrouve d’ailleurs pas dans l’œuvre gravé de Chauveau conservé à la Réserve du département des Estampes de la Bibliothèque nationale de France ; exécutée avec des hachures parallèles plus ou moins appuyées, l’étude est certainement due à la main d’un graveur, et peut être rapprochée des numéros 362, 363 et 364. Son ancien classement sous le nom de Chauveau autorise à évoquer pour les quatre dessins la mention, sous le nom de l’artiste, de « quatre petits dessins en rouge » dans le catalogue des estampes du marquis de Paulmy (Arsenal, Ms 6476).

400. Vénus enseigne son fils Cupidon à rendre Didon amoureuse et Cupidon, sous les traits d’Ascagne et accompagné d’Achaté, apporte à Didon les trésors des Troyens

Sanguine, plume et encre brune
H. 21,4 × L. 34,5 cm
Annotations à la plume et encre brune en haut : fosrest (sic) fort eppaisse consacreé a venus ou elle porte / ascane endormi et le coucha sur de la marjolaine / odorente desus les fleurs et a lonbre ou le temple de Siterre (?) ; en bas à gauche sous la première composition : venus enseigne a amour de donner de lamour / a didon pour ene et de se faire passer pour / ascaigne ou […] / […] au vaisseau […] les depouiller ; à droite sous la composition : amour deguisse en ascaine portan la robe brodee dor et de figures que leda avoit donne a / sa fille helene et ausy le sceptre la couronne dor et le colier de perles / quillione filles hesne de priam avoit acoutumé de porter Le commandement / fu faict a achaté de lacompagné
Au verso : Énée et Achate apparaissent à Didon et à ses suivantes
Annotation à la plume et encre brune au verso : comme didon parloit dené la nüé / se fend et ene paru et fu vetu / seplendidemen
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.
Bibliographie : Boyer, 2010, p. 43, fig. 2‑3

60Exemple intéressant, comme l’a indiqué Jean-Claude Boyer (2008, 2010), d’une illustration française, vers le milieu du siècle, d’épisodes tirés du chant Ier de l’Énéide de Virgile, une des grandes œuvres littéraires louées par Georges de Scudéry pour son sens de l’« ordonnance ». On ignore l’auteur et la destination du dessin : la séparation en plusieurs scènes (deux au recto et une au verso) laisse imaginer un décor, mais aucun nom d’artiste n’a pu être avancé.

Anonyme français du xviie siècle

401. Zeus allaité par la chèvre Amalthée

Sanguine et rehauts de craie blanche sur papier brun clair
H. 24 × L. 19 cm
Trait d’encadrement de la composition à la sanguine
Annotations à la sanguine coupées en bas
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

61Probablement dû au même artiste que le dessin représentant Le Temps et la Calomnie se disputant la Vérité (voir notice 445), le dessin se situe à la charnière du xviie et du xviiie siècle mais n’a pas pu être identifié.

Anonyme français ? du xviie siècle

402. Le Jugement de Pâris

Plume et encre brune, lavis gris
H. 20,5 × L. 13,5 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

62Classé parmi les anonymes français, ce dessin, rapidement esquissé à la plume et au lavis, peut aussi revenir à une autre école, mais aucun élément n’est venu infirmer ce classement traditionnel.

Anonyme français ? du xviie siècle

403. Psyché et Cerbère

Pierre noire, plume et encre brune, lavis gris
H. 26,7 × L. 23,3 cm
Historique : Nicolas de Tralage, legs à la fin du xviie siècle à l’abbaye de Saint-Victor ; saisie révolutionnaire, versement à la Bibl., marque Tralage apposée par la Bibl. royale (Lugt 2454), marque de la Bibl. royale (Lugt 409)
Réserve B 6 b (1 a) in‑fol.

63La scène, tirée d’un conte d’Apulée, représente le moment où Psyché amadoue Cerbère avec un gâteau pour pouvoir entrer dans les Enfers. Il n’est pas sûr que le dessin soit français, et on peut hésiter avec l’Italie ; l’élégance de la figure de Psyché, le caractère soigné de l’exécution allié à une grande stylisation confèrent à cette étude, qui est peut-être la reprise d’un modèle, étrangeté et naïveté.

Anonyme français du xviie siècle

404. Thisbé, découvrant Pyrame mort, se suicide

Plume et encre brune, lavis brun avec rehauts de gouache blanche sur papier bleu
H. 35,1 × L. 48 cm
Annotation à l’encre brune en bas à gauche, en grande partie grattée sauf, à la fin de l’annotation : f. p.
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 249)
Réserve B 6 in‑fol.

64Le dessin représente le moment où Thisbé, revenant sur le lieu du rendez-vous manqué avec Pyrame, découvre le corps sans vie de son amant et préfère se donner la mort à sa suite (Ovide, Métamorphoses). L’attention portée au paysage et aux éléments décoratifs, comme cette grande fontaine agrémentée de jets d’eau et de figures allégoriques (la figure masculine symbolisant un fleuve et la figure féminine nue représentant peut-être une naïade), rend toutefois la scène moins tragique. Peut-être cet agencement est-il à mettre en rapport avec un projet de décor pour le théâtre ? L’annotation, devenue incomplète à la suite d’un grattage, ne permet pas d’avancer un nom d’artiste.

Sources littéraires antiques et modernes

Anonyme français du xviie siècle

405. Ubaldo et le chevalier danois s’apprêtent à arracher Renaud des bras d’Armide

Pierre noire, plume et encre brune
H. 26 × L. 34,8 cm
Trait d’encadrement à l’encre brune à 0,5 mm des bords
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

65La scène illustre un épisode de la Jérusalem délivrée du Tasse. Le dessin se situe dans la seconde moitié du siècle, et Emmanuel Coquery a avancé le nom de Jean II Cotelle à son propos (note sans date sur le montage). Cet artiste utilise la plume avec une liberté comparable, comme le montrent, par exemple, ses projets de miniatures (voir nos 81-85 et 86-92). Une certaine mollesse dans l’exécution et la lourdeur des figures nous empêchent toutefois de retenir cette attribution.

Anonyme français du xviie siècle

406. Bataille avec un cavalier vu de dos au centre, des guerriers se désaltèrent près du cours d’eau

Sanguine
H. 7 × L. 13,7 cm
Trait d’encadrement à la sanguine ; déchirure centrale verticale
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. royale (Lugt 360), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

407. Bataille avec des guerriers en lutte au premier plan, les bâtiments situés à l’arrière-plan sont en feu, deux hommes portent un grand chandelier sur la gauche : la destruction de Jérusalem ?

Sanguine
H. 7,5 × L. 13,8 cm
Repassé à la pointe
Trait d’encadrement à la sanguine ; verso frotté de sanguine
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. royale (Lugt 360), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

66Les deux dessins, lointains reflets des Batailles de Tempesta et de Charles Le Brun, reviennent à la même main et correspondent probablement à des projets de gravures pour l’illustration de l’Ancien Testament ou de l’Histoire des Juifs de Flavius Josèphe, comme le laisse supposer le thème du second dessin.

Histoire moderne

Anonyme français du xviie siècle

408. Le Jeune Louis XIV couronné par la Victoire, vers 1652

Plume et lavis d’encre de Chine sur une préparation au crayon graphite et à la pierre noire
H. 49,8 × L. 37,5 cm au filet d’encadrement
Repassé à la pointe, papier crème, verso non visible (anciennement collé à plein sur un autre papier)
Historique : marque de la Bibl. royale (Lugt 409)
Réserve B 11 a boîte format 4
Bibliographie : Préaud 1999, 2003, p. 233, no 3, repr.

67Sur la terrasse dallée d’un palais, le jeune Louis XIV, vêtu en général romain, bâton de commandement à la main droite mais épée pendue au côté droit, marche vers le devant de l’image. Volant près de lui, la Victoire suspend au-dessus de sa tête une couronne de laurier.

68À l’arrière-plan, trois figures féminines paraissent sortir d’un temple (celui de Janus ?), l’une portant une corne d’abondance et une autre un rameau d’olivier. À gauche, la Guerre et ses soldats s’enfuient par une porte sans décor.

69Au premier plan, un piédestal, dont le devant est destiné à recevoir une inscription, supporte des armes et des instruments des sciences, dont un globe terrestre avec lequel joue un amorino. À gauche, le dieu Mars, piétinant des armes diverses, rengaine son épée, qu’il tient de la main gauche, tandis qu’à droite un autre amorino joue avec la lance que Minerve semble délaisser au profit d’un livre.

70Les inversions droite-gauche signalées montrent que le dessin prépare une estampe, peut-être un almanach, encore que les dimensions ne correspondent pas vraiment à celles des almanachs de la grande époque. Mais il est vrai que l’on se situe plus tôt, et que cette image voudrait célébrer le retour du jeune Louis XIV à Paris en octobre 1652 et la fin progressive de la Fronde.

71Nous n’avons pas encore, malheureusement, retrouvé l’estampe en question. Nous savons qu’elle existe, puisqu’un fragment correspondant à son côté droit – c’est-à-dire le côté gauche du dessin, montrant Mars – se trouve, soigneusement découpé par Fevret de Fontette (qui s’en est servi pour y disposer le titre de l’année 1648), dans la collection d’images historiques qu’il a rassemblées (Qb 1, 1648). Elle est gravée au burin dans une manière qui rappelle aussi bien celle de Louis Cossin (1627-1704 ; voir notamment IFF Cossin, no 100, Composition allégorique en l’honneur de Louis XIV) que celle de Nicolas de Poilly (1627-1696 ; notamment Lothe, no 94, Portrait de Louis, dauphin de France, d’après François Chauveau), mais elle ne figure pas dans le catalogue de ces artistes.

72Cette incertitude ne facilite pas l’attribution du dessin, qui est cependant d’une grande qualité et d’une grande élégance.

m. p.

Anonyme français du xviie siècle

409. Un jeune homme en costume antique présente une couronne de laurier à la figure de la Prudence assise devant la façade de l’hôtel de ville de Reims

Pierre noire, plume et encre brune, lavis brun, lavis gris, rehauts de gouache blanche
H. 35,1 × L. 44,7 cm
Morceau de papier rapporté pour la main et la couronne de laurier ; intérieur de la porte découpé et remplacé par un morceau de papier rapporté (collé au verso de la feuille) pour la perspective visible dans la porte
Mise au carreau partielle et contours repassés à la pointe
Trait d’encadrement à l’encre brune à 0,5 cm des bords de la feuille et, en haut, à 1 cm du bord de la feuille
Annotation à la pierre noire en haut : Façade de la Maison de l’Hotel de Ville de Reims
Annotations dans l’écusson tenu par un angelot à gauche : SPQR et annotation (reprise) dans le cœur tendu par l’angelot au centre : ARIS. et patriae [?]
Historique : fonds dit de Robert de Cotte ; acquis après 1804, date du décès de Julien-François de Cotte, marque de la Bibl. royale (Lugt 408)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.
Bibliographie : Fossier, 1997, p. 509, no 266, repr.

73La façade, où l’on discerne la lettre « R » et la fleur de lis inscrites en alternance dans les métopes au-dessus des colonnes, est bien celle de l’hôtel de ville de Reims, construite par Jean Bonhomme dans les années 1630 et connue par une estampe d’Edme Moreau (Est., Va 59 in‑fol. ; l’hôtel de ville, terminé seulement au xixe siècle, a été détruit pendant la Première Guerre mondiale). Un jeune homme en costume antique présente une couronne de laurier à la figure de la Prudence assise, qui elle-même tend un miroir vers le jeune homme ; un ange leur apporte un cœur où se lit l’inscription ARIS et patriae (les deux dernières lettres difficiles à lire). Le dessin semble se situer vers le milieu du siècle.

74Nous étions tentée de reconnaître ici le jeune Louis XIV, qui a été, rappelons-le, sacré et couronné à Reims en juin 1654. La scène aurait alors fait référence à un lien entre la ville, caractérisée par sa prudence, et le jeune roi, qui avait connu tant de moments dangereux dans cette période. Toutefois, la présence de deux écus (sans armes royales), le fait que les traits du jeune homme n’évoquent guère ceux du roi, comme nous l’ont fait remarquer Maxime Préaud et Véronique Meyer (comm. orales, 2013) nous entraînent plutôt à y voir, à leur suite, une scène allégorique pouvant être destinée à un projet de frontispice de thèse. Comme l’a montré Véronique Meyer (2002), les illustrations de positions de thèse ont revêtu une importance considérable tout au long du xviie siècle : véritables placards annonçant la soutenance destinés à être accrochés à la porte des collèges et des universités, parfois distribués au public, souvent dédicacés à des personnes puissantes ou les mettant en scène, ils sont aussi le moyen de faire sa cour.

75S’il s’agit bien d’un tel projet, il resterait à définir le lien entre celui-ci et la ville de Reims : peut-être la ville est-elle le lieu de soutenance de la thèse et la composition un hommage aux échevins de la ville. L’auteur du dessin est-il lui-même lié à Reims ? Il est tentant d’évoquer Robert Nanteuil, qui a d’ailleurs soutenu une thèse de philosophie en 1645 dans sa ville natale, exécutant lui-même le frontispice gravé de celle-ci (estampe perdue, voir Adamczak, 2011, p. 23) ainsi qu’un autre graveur appelé à une carrière parisienne importante, Nicolas Regnesson, que Nanteuil paraît fréquenter dès 1642 et dont il épousera la sœur en 1646. Entré en 1637 en alloué chez Jean Ganière à Paris pour trois ans, Regnesson revient à Reims probablement dans l’année 1640 et donnera sans doute les premiers principes du dessin à Nanteuil avant de s’installer à Paris, où il se marie à son tour en 1649 avant de reprendre vers 1652 l’enseigne de Jaspar Iaac (Adamczak, 2011, p. 24‑25). Le dessin, repassé à la pointe, pourrait-il correspondre à un projet de jeunesse d’un de ces deux graveurs ?

76Véronique Meyer nous a précisé qu’elle ne connaissait pas d’estampe pour une thèse qui puisse se rapporter au dessin.

Anonyme français du xviie siècle

410. Le Jeune Louis XIV à cheval, entouré du cardinal Mazarin et de plusieurs hommes, précédé de mousquetaires entrant dans une ville

Pierre noire, plume et encre brune
Trait d’encadrement à la sanguine et à l’encre brune
H. 41 × L. 53,8 cm
Traces de brûlure sur le bord inférieur
Annotation moderne au crayon en haut à gauche : 1628 [?]
Au verso, la partie correspondant à la figure a été frottée de pierre noire
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 11 a boîte format 4

77Le dessin, récemment versé à la Réserve, était classé à la date de 1628 dans la série Qb 1 consacrée à l’histoire de France. Il ne provient pas de la collection Fevret de Fontette, qui forme le cœur de cette série. Plutôt que Louis XIII et Richelieu, comme le laissait entendre le classement de l’œuvre à l’année 1628, nous pensons reconnaître ici le jeune Louis XIV accompagné du cardinal Mazarin ; tenant le bâton de commandement, couronné de laurier par la figure de la Victoire, le roi est précédé de mousquetaires et s’apprête à entrer dans une ville.

78La jeunesse du roi entraîne à situer cette scène de conquête dans les années 1650 ; on peut suggérer la prise en 1657 de Montmédy en présence de Louis XIV et de Mazarin ou, à la suite de Maxime Préaud (comm. orale, 2012), la prise en juin 1658, par Turenne, de Dunkerque après la célèbre bataille des Dunes et un siège de dix-huit jours. Louis XIV y fait une entrée solennelle avant de remettre la ville aux Anglais. Une composition, gravée par Jean Frosne (Est., coll. Hennin, no 3887, gravure non répertoriée dans l’IFF Jean Frosne) pour commémorer l’événement et montrant le jeune roi à cheval couronné par la Victoire et entouré de Mazarin, de Turenne, du maréchal de Castelnau, du duc d’Anjou et du maréchal de La Ferté, n’est guère éloignée d’esprit du dessin de la Bibliothèque nationale de France malgré un agencement général différent. Toutefois, l’absence d’élément marin et la présence d’un bastion et d’un mur de fortification à droite sur la composition pourraient jouer en faveur du site de Montmédy ; une vignette tirée d’un almanach pour 1658 publié par Nicolas Regnesson (Est., Qb 1, 1657) montre le roi, également précédé des mousquetaires, entrant dans la ville.

79Le dessin est exécuté d’une main énergique qui définit la scène à grands traits, mais aucune attribution n’a pu être avancée pour ce projet rapide qui n’a pas pu être rapproché d’une composition connue (estampe, tapisserie ou tableau). Il est tentant d’y voir une première idée pour une composition gravée (almanach ?), et le fait que le verso soit frotté de pierre noire indique une volonté de report.

80Il est difficile de ne pas évoquer, devant les importantes traces de brûlure que porte la partie inférieure de la feuille, l’incendie du Louvre qui affecta en août 1720 l’appartement du célèbre ébéniste André-Charles Boulle. Si l’incendie fit disparaître une grande partie de sa fameuse collection de dessins, une autre partie fut sauvée, et l’inventaire après décès de l’ébéniste (1732) décrit plusieurs pièces « endommagées au feu » ou « gastées du feu » (Samoyault, 1979, p. 101, p. 121). Mia Jackson (comm. écrite, 2013) a eu l’amabilité de nous transmettre sa transcription du mémoire sur la collection Boulle rédigé le 30 août 1720, après l’incendie survenu au Louvre (conservé dans les papiers Robert de Cotte, BNF, Ms Français 7801 ; voir « Incendie du chantier du Sr Boulle », Archives de l’Art français, IV, 1854-1855, p. 334-349 ; Ronfort, 1986, t. II, p. 512-515), mais les descriptions ne sont pas assez détaillées pour qu’on puisse identifier la composition de la Bibliothèque nationale de France ; le manque d’informations sur l’historique du dessin empêche de pousser plus loin l’hypothèse.

Anonyme français du xviie siècle

411. La Paix souhaitée par les nations, 1677

Pierre noire, plume et encre de Chine, lavis gris
H. 40 × L. 53,7 cm
Repassé à la pointe
Trait d’encadrement à l’encre brune
Annotation au crayon sur une des feuilles clouées sur le devant de la table : Vandremeulle
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 11 a boîte format 4
Bibliographie : Préaud 1999, 2003, p. 236, no 11, repr. ; Prat, 2013, p. 456, fig. 1100
Exposition : Paris, 1995, p. 64, no 17 a, repr.

81Ce dessin est directement préparatoire (en contrepartie) à la partie inférieure d’un almanach mural publié par Pierre Landry pour l’année 1678, intitulé La Paix souhaitée par les nations. C’est sans doute pour des raisons pratiques que seule cette partie a été conservée, alors que le sujet s’étend beaucoup plus haut, comme en témoigne l’estampe* (BNF, Est., coll. Hennin, no 4952).

411* BNF, Est., coll. Hennin, no 4952

411* BNF, Est., coll. Hennin, no 4952

82Le sujet principal de ce fragment traite de la frustration des mercières, parisiennes ou de province, qui, en manque de marchandises pour leur commerce, souhaitent impatiemment voir arriver la paix. Celle-ci sera signée avec la Hollande le 10 août 1678.

83L’attribution à Van der Meulen peut nous surprendre, habitués que nous sommes à des sujets de bataille et à des vues de ville, mais elle est loin d’être indéfendable. L’artiste, en effet, a toujours su mêler à ses compositions des éléments forts croqués tenant de la scène de genre. Plusieurs personnages – les officiers français ou le marchand de dentelle – ne sont pas si éloignés de certaines figures de la tenture de l’Histoire du Roy. Si le dessin ne revient pas à Van der Meulen, comme l’a précisé Laure Starcky (comm. orale, 2012), peut-être son art a-t‑il inspiré certaines figures de cette page ?

m. p.

Anonyme français du xviie siècle

412. Dans une salle ornée des armes de Paris, une figure allégorique représentant la Ville de Paris offre une corbeille de fruits à Louis XIV à l’occasion de sa guérison en 1687

Graphite, plume et encre brune, lavis brun, rehauts de gouache blanche
H. 52,5 × L. 39,4 cm
Certains traits repassés à la pointe
Pli horizontal vers le centre
Annotation à la plume et encre brune en bas à gauche : dessein de Le Brun
Historique : marque de la Bibl. royale (Lugt 409)
Réserve B 11 a boîte format 4
Bibliographie : Weigert, 1961, p. 343 (comme perdu) ; Meyer, 2002, p. 256, note 319

84Le dessin, conservé sous le nom de Pierre Mignard, ne peut pas garder cette attribution, comme nous l’a précisé Jean-Claude Boyer (comm. orale, 2006). Il ne revient pas non plus à Charles Le Brun en dépit de l’annotation qu’il porte. Il a servi à une gravure éditée en contrepartie par Étienne Gantrel (Est., coll. Hennin, no 5180 ; IFF Gantrel, no 254 et autre exemplaire avec la partie haute seulement : Est., Qb 1, 1687 ; Meyer, 2002, p. 256, fig. 130). L’exemplaire conservé dans la collection Hennin porte, en haut de la tablette, l’indication FELICITAS PVBLICA. La composition est inspirée, comme nous en a fait part Maxime Préaud (comm. orale, 2012), par une gravure de Sébastien Leclerc, Festin offert au roi dans l’Hôtel de Ville à l’occasion de sa guérison, dont la légende est la suivante : REGIS ET POPULI AMOR MUTUUS (IFF Leclerc, I, no 663, repr.). La gravure de Leclerc faisait partie d’un ouvrage publié en 1702 à l’Imprimerie royale, Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand, dont le projet avait en fait occupé l’artiste pendant près de vingt ans (IFF Leclerc, I, p. 175) ; le projet de Leclerc pouvait donc être bien antérieur à la publication du livre, en 1702. Leclerc a d’ailleurs exécuté une autre gravure sur le même thème qui n’a pas été choisie pour l’ouvrage (IFF Leclerc, I, no 755. 78, repr.). La genèse de l’ouvrage est complexe et a occupé plusieurs graveurs ; il faut souligner le fait que Pierre Lepautre traite le même thème dans une médaille gravée par lui d’après Leclerc (IFF Pierre Lepautre, no 199.69, repr.).

412* BNF, Est., coll. Hennin, no 5180

412* BNF, Est., coll. Hennin, no 5180

85Le roi, venu de Versailles à Notre-Dame pour rendre grâce le 30 janvier 1687, avait ensuite été reçu à l’hôtel de ville pour un dîner somptueux célébrant sa guérison après son opération de la fistule, en novembre 1686.

86Étienne Gantrel (vers 1645-1706) était lui-même graveur et devint éditeur en épousant en 1674 Marguerite Boudan, fille d’Alexandre Boudan, dont il reprit le fonds de l’Image Saint-Maur (Préaud et alii, 1987, p. 132). Éditeur de pièces gravées d’après divers peintres, Nicolas Poussin, Eustache Le Sueur, Charles Le Brun, S. Guillebault, Antoine Dieu ou Pierre Mignard, Gantrel a aussi publié de nombreuses pièces anonymes, comme c’est le cas pour la composition étudiée ici. D’autre part, on ignore la destination de la gravure : dans l’inventaire après décès d’Étienne Gantrel dressé à partir du 15 février 1707 (Minutier central XLIII, 264, cité dans Préaud et alii, op. cit., p. 133) dont la transcription, faite par Maxime Préaud, a été mise à notre disposition, parmi les planches d’après Le Brun décrites, le lot 266 (« la theze du temps de Mr LeBrun et pour celles d’après Mignard »), le no 261 (« la copie du grand passepartout Mignar ») et le no 264 (« le passepartout Mignar copie ou est la France ») ont attiré notre attention sans que nous puissions en tirer un quelconque rapprochement avec la composition de la Bibliothèque nationale de France.

87Véronique Meyer (2002) a précisé que la place impartie au texte était trop réduite pour contenir des positions de thèses et a suggéré qu’elle ait pu servir soit comme frontispice à une thèse en livret ou à un livre, soit à un de ces panégyriques ou poèmes lus lors des soutenances et qui étaient publiés indépendamment. Elle a remarqué que le bas de la composition était une libre interprétation de l’encadrement des positions de Louis-Nicolas et de Louis-François Le Tellier, gravé par François de Poilly d’après Mignard, pour leur thèse, soutenue le 28 juillet 1684 (voir Lothe, 1994, p. 236, no 371, repr.). On y retrouve en effet des instruments de musique posés à terre et des angelots musiciens comparables ; il n’est toutefois pas possible d’avancer une attribution pour le dessin.

Anonyme français du xviie siècle

413. Le Nouveau Théâtre de la troupe italienne de l’hôtel de Bourgogne à Paris, 1688

Plume et encre de Chine, plume, pinceau et lavis gris sur une préparation à la pierre noire, avec rehauts de gouache blanche, sur papier bleu
H. 88,1 × L. 56,1 cm (deux feuilles raboutées)
Annotation en bas vers la droite, à la plume : Lichery del.
Historique : Fevret de Fontette ? ; marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 7 boîte format 5
Bibliographie : Préaud 1999, 2003, p. 237, no 14, repr. ; Michielin, 2010, p. 174, rejeté de l’œuvre de Licherie no 18
Exposition : Paris, 1995, p. 90, no 28 a, repr.

88Sur la scène de l’hôtel de Bourgogne, la troupe quasi complète des Comédiens italiens interprète une comédie d’Anne Mauduit de Fatouville, Le Marchand dupé, la première représentation ayant eu lieu le 1er septembre 1688 (Gherardi, 1700, t. II, p. 203-274). Voilà qui date assez précisément le dessin, lequel, destiné à un almanach mural, n’a guère pu être achevé plus tard qu’au milieu du mois de novembre, étant donné la complexité de la composition, qui devait être gravée, imprimée et diffusée avant la fin de l’année en cours.

89En effet, bien qu’il ne soit pas repassé à la pointe, ce dessin est dans sa presque totalité directement préparatoire (en contrepartie) à un almanach publié par Pierre Landry pour l’année 1689 (IFF P. Landry, no 388 ; Préaud, 1995, p. 90, no 28, repr.). Il y a toutefois quelques différences par rapport à l’estampe. D’abord, les sujets à l’intérieur des vignettes ne sont pas même esquissés ; il était sans doute prévu qu’ils fussent confiés à un autre dessinateur. Ensuite, le titre, écrit à la plume sur la corniche du mur du fond (LE NOVVEAV THEATRE DE LA TROVPPE ITALIENNE DE L’HOSTEL DE BOVRGO-NE A PARIS), est beaucoup plus long dans l’estampe, où il s’étale sur les draperies du haut : LA TROUPE ROYALE DES COMEDIENS ITALIENS Representant sur le Theatre de l’Hôtel de Bourgogne Toutes Sortes de Pieces – Tant sur les Histoires ancienes QUE MODERNES – SERIEUSES ou PLAISANTES.

90Certains personnages présents, tels que Scaramouche ou Polichinelle, n’ont aucun rôle dans Le Marchand dupé. C’est aussi le cas d’Arlequin, qu’on aperçoit au-delà de la scène, sous une arcade, dans une de ses postures favorites, debout sur son propre tombeau. Dans le dessin, à gauche au troisième plan, on remarque sa veuve éplorée ; dans l’estampe, cette figure est placée plus près du tombeau du comédien. Il ne s’agit cependant ici d’aucun rôle du théâtre, mais d’une sorte d’hommage rendu par la mise en scène d’un triste événement : la mort soudaine, le 2 août 1688, de Giuseppe Domenico Biancolelli, ou plus simplement « Dominique », autrement dit Arlequin lui-même depuis près de trente années. En signe de deuil, les Comédiens italiens fermèrent le théâtre pour un mois, ne le rouvrant que pour la création du Marchand dupé (voir Duchartre, La Commedia dell’arte et ses enfants, Paris, 1978).

91La mention portée à la plume au bas de la feuille, Lichery del., fait nécessairement allusion au peintre Louis Licherie, né en 1642 et reçu en 1679 à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Cependant, Licherie est mort à Paris le 3 novembre 1687, c’est-à-dire beaucoup trop tôt pour avoir connu Le Marchand dupé et le décès d’Arlequin. L’attribution doit donc être rejetée absolument, et l’on est à l’aise pour dire qu’elle n’était pas stylistiquement satisfaisante. On pourrait toutefois s’étonner qu’elle ait été proposée, mais ce serait une erreur d’estimer que fournir des dessins pour des images populaires fût au-dessous de la dignité d’un académicien. Au contraire, une telle attribution laisserait entendre que Licherie était coutumier du fait. Et l’on n’oubliera pas que le grand Charles Le Brun, dont il fut le disciple, a fourni plusieurs dessins pour des almanachs.

92Il nous semble toutefois que nous avons affaire au même dessinateur que celui qui composa La Royale Réception des ambassadeurs du roi de Siam, pour l’almanach publié par François Jollain en 1687, dont le dessin est conservé au musée du Louvre (coll. Edmond de Rothschild, 26984 LR ; Paris, 1995, p. 84‑85, nos 26 et 26 a, repr.).

m. p.

Anonyme français du xviie siècle

414. La Princesse de Savoie au pont Beauvoisin en 1696

Sanguine, plume et encre brune, lavis gris, légers rehauts de gouache blanche
Repassé à la pointe ; verso passé à la sanguine
H. 10,5 × L. 14,8 cm (ovale)
Historique : marque de la Bibl. nationale (Lugt 246)
Réserve B 6 a boîte écu

93Le dessin se rapporte à l’une des vignettes*, gravées en contrepartie, de l’almanach pour 1697 publié chez Nicolas Ier Langlois (Champier, 1888, p. 113 ; IFF Nicolas I Langlois, no 196) et Antoine Trouvain ; la composition célèbre l’alliance de la France et de la Savoie avec la venue en France de la princesse Marie-Adélaïde de Savoie, future épouse du jeune prince de Bourgogne, héritier du trône. La vignette porte le titre L’arrivée de Me La Princesse de Savoye au Pont Beauvoisin le 16. d’Octobre 1696 et représente en effet le moment où la jeune princesse, venant de Turin, est reçue par la délégation française sur le pont à Pont-de-Beauvoisin, qui marquait la frontière entre les deux États. Pour Nicolas Schwed (comm. orale, 2013), l’étude n’est pas sans évoquer l’art d’Antoine Dieu.

414* BNF, Est., Qb 1, 1696

414* BNF, Est., Qb 1, 1696

Anonyme français du xviie siècle

415. La Préparation des remèdes utilisés par Christophe Ozanne, médecin de Chaudray, 1696

Pierre noire, plume et encre noire, lavis brun
Repassé à la pointe
H. 36,8 × L. 24 cm
Trait d’encadrement à la pierre noire sur les bords gauche et droit, à l’encre noire sur les bords inférieur et supérieur
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

94Identifié par Maxime Préaud, le dessin se rapporte à la partie droite d’un almanach, gravé en contrepartie, pour 1697, intitulé Christophe Ozanne, médecin de Chaudray et publié chez Gérard Ier Jollain (Champier, p. 114), dont deux épreuves ont été repérées par l’historien cité, un premier état au Louvre (coll. Rothschild, 27091) et un second état à la bibliothèque de l’Institut (AA 66 P, t. II, no 49). L’estampe célèbre les vertus de Christophe Ozanne, qui, sans appartenir à la Faculté, exerçait près de Mantes en utilisant sa connaissance des simples et sans pratiquer lavement ni saignée. Recevant les pauvres et les riches, il avait atteint une telle renommée qu’on venait de toutes parts pour le consulter. Le dessin, qui sera suivi avec exactitude dans l’estampe, représente l’arrivée de plusieurs personnes – jeune élégante, vieillard appuyé sur une canne – dans la pièce où se préparent les remèdes ; un homme est obligé de tenir la porte d’entrée pour faire face à l’affluence.

Anonyme français du xviie siècle

416. Les Négociations pour la paix au château de Rijswijk, 1697

Plume et lavis d’encre de Chine, avec corrections et rehauts de gouache blanche et de sanguine sur papier crème
H. 50,5 × 50,5 cm
Repassé à la pointe
Verso frotté de sanguine
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 11 a boîte format 4
Bibliographie : Préaud 1999, 2003, p. 238, no 16, repr.

95Le dessin est destiné à la gravure d’un almanach non identifié pour 1698 célébrant la paix dite « de Ryswyck » (septembre-octobre 1697), qui mettait fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Les négociations, qui ont duré fort longtemps, se sont en réalité déroulées au château de Niewburg, près du village de Rijswijk, au sud de La Haye, aux Pays-Bas.

96À l’intérieur d’une pièce éclairée par deux hautes fenêtres encadrées de pilastres cannelés, autour d’une immense table rectangulaire, sont assis les négociateurs des traités signés les 20 et 21 septembre 1697 entre la France, l’Espagne et les puissances maritimes (Angleterre et Provinces-Unies), puis le 30 octobre entre la France et l’Empire.

97Du ciel (ou du plafond) descend, pour inspirer les plénipotentiaires, la figure de la Paix, qui tient de la main gauche un rameau d’olivier et de l’autre, en laisse, deux animaux qui paraissent être un ours et un molosse ; il s’agit peut-être d’une allusion à la Suède, qui a joué un important rôle de médiation pendant la phase finale des négociations.

98La Paix est encadrée par deux autres figures féminines : celle de droite est la France, reconnaissable à son habit semé de fleurs de lis, l’autre est probablement l’Espagne ; chacune porte un écu ovale qui devrait montrer des armoiries, mais celui de l’Espagne est vierge sur le dessin, tandis que celui de la France porte l’inscription à la plume : Congré / de Risvikc [sic].

99Au-dessus du groupe de la Paix flotte une longue banderole destinée à recevoir des inscriptions. À gauche comme à droite de l’image, une colonne porte une banderole qui s’y enroule ainsi que des médaillons ovales censés, dans l’estampe, être ornés d’armoiries ou d’inscriptions significatives des participants aux négociations. Sont nommés, à gauche et de haut en bas : angle / terre ; Portugal, ce mot à la plume rayé et remplacé par enpire [sic] à la sanguine ; Portugal écrit à la sanguine au-dessus des mots Prouince / unies et / hollande rayés ; Treues ; munster. À droite et de haut en bas : France ; empire ; sauoye ; Brande- / bourg ou / Prusse ; Lorraine.

100Quant à l’auteur de ce dessin, la platitude de sa composition et la médiocrité de sa réalisation ne permettent guère de se faire une idée de son identité.

m. p.

Anonyme français du xviie siècle

417. Projet d’éventail avec Louis XIV, entouré de cavaliers, chevauchant à côté d’un carrosse

Plume et encre brune, lavis brun, rehauts d’aquarelle, sur esquisse à la pierre noire
H. 31,2 × L. 59 cm, forme cintrée, nombreux plis
Annotation à la plume et encre brune en bas à gauche : ce costecy est mieux, il y a trop de chiens ; au centre : Il faut que le Roy aye sa canne / haute au lieu de s’appuyer dessus on ne peut trop colorer cet euantail, il faut pourtant obtenir la degradation des coulleurs ; et à droite : je ne veus point de ces grotesques
Annotation à la plume et encre brune au verso : mr d’estrechy
Historique : Laterrade (?) ; acquis en 1863 ? (historique donné sur le mode interrogatif dans cat. exp. Paris, 1977-1978 ; la marque Lat. [Lugt 1713], normalement apposée par la Bibl. royale pour cette collection, n’apparaît pas sur l’œuvre), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 11 a boîte format 4
Exposition : Paris, 1977, p. 257, no 255, repr.

101Louis XIV chevauche à côté d’un carrosse où apparaissent plusieurs femmes – il s’agit sans doute du carrosse de la reine ; il est entouré de nombreux cavaliers, tandis que d’autres cavaliers apparaissent à l’arrière-plan. Tous se dirigent vers des bâtiments dont les toits émergent, au fond, d’une frondaison d’arbres ; la composition principale est encadrée, et le cadre feint est décoré de guirlandes et de volutes. Dans les angles inférieurs se trouvent, d’un côté, un enfant nu dormant et un enfant tenant un arc et un carquois, entourés de chiens, et, de l’autre côté, deux instruments de musique et trois petits enfants, dont l’un, habillé en Arlequin, tient un masque et un instrument dans lequel Philippe Cornuaille (comm. écrite, 6 décembre 2012) propose de reconnaître la batte d’Arlequin (voir Reed, 2010, p. 327‑335, ill. 1‑4) ; le deuxième enfant, déguisé, chante ou déclame, et le troisième ressemble à un petit Silène tenant un cep de vigne.

102Le dessin, alors classé dans la série d’histoire Qb 1 à l’année 1692, a été rapproché par Jean Adhémar (1977) des campagnes du roi. La scène rappelle en effet plusieurs compositions peintes par Van der Meulen, qu’il s’agisse d’un déplacement du roi dans une de ses demeures – comme le Départ de Louis XIV pour Vincennes (Dresde) – ou d’une arrivée devant une ville conquise – comme L’Entrée du roi et de la reine à Arras le 30 juillet 1667 (Versailles ; Dijon, 1998, p. 96, fig. 50, p. 234, no 96 D, repr.) –, mais aucune œuvre du peintre ne semble directement en rapport avec le projet d’éventail. Les motifs décoratifs qui ornent le cadre feint rappellent ceux que François Bonnemer a adoptés pour un entrefenêtre peint sur soie inspiré par Van der Meulen (Dijon, 1998, p. 165, no 50 D, repr.).

103Jean Adhémar pensait reconnaître l’écriture du roi dans les annotations portées sur le dessin, mais celles-ci reviennent plutôt, nous semble-t‑il, à un secrétaire ou à un membre de la surintendance chargé de superviser le projet et, sans doute, à ce M. Destrechy dont le nom, déchiffré par Maxime Préaud (comm. orale, 2012), apparaît au verso de la feuille. Le dessin, plié à plusieurs endroits, lui a été probablement adressé comme une lettre ; il pourrait s’agir du M. d’Etrechy ou d’Estrechy, contrôleur à Fontainebleau et à Meudon, qui est mentionné à ce titre et pour plusieurs années dans les Comptes des Bâtiments du roi (années 1687, 1696 et 1697, 1699 à 1705 ; voir Guiffrey, 1887, 1896).

Anonyme français du xviie siècle

418. Gentilhomme debout entouré de plusieurs hommes

Sanguine, pinceau et lavis brun, rehauts de gouache blanche
Trait d’encadrement à l’encre brune
H. 20 × L. 13,5 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

104Le dessin présente un personnage en pied, son chapeau sous le bras, vêtu à la mode française de la fin du règne de Louis XIV, portant perruque, cravate et justaucorps, la taille ceinte par une écharpe. Le torse traversé d’un cordon, ses gants dans la main gauche, il semble désigner quelque chose ou quelqu’un de la main droite.

105Si son attitude n’est pas sans évoquer celle des nombreuses figures de mode produites par les Bonnart, Trouvain ou Mariette, l’arrière-plan rempli de personnages pleins de déférence ainsi que le format, inhabituel pour ce type d’image –  la composition est-elle complète ? –, nous incitent à chercher ailleurs l’estampe correspondante – s’il faut penser que ce dessin, qui ne prend pas en compte le retournement induit par l’impression dans la disposition du cordon, était bien prévu pour être gravé.

106La présence de types étrangers – parmi lesquels un Espagnol, aux fines moustaches recourbées, portant la croix de l’ordre de Santiago sur la manche – dans la rangée de gentilshommes qui se trouve derrière la figure principale (dont la carrure n’est pas sans rappeler celle du dauphin) invite à penser à une scène historique impliquant l’Espagne, comme, par exemple, La Cérémonie du mariage du roi d’Espagne avec Mademoiselle à Fontainebleau le 31 août 1679 (pour l’almanach de 1680 ; Est., coll. Hennin, no 5019), où la physionomie de Paolo Vincento Spinola, marquis de Los Balbases (vers 1628-1699), ambassadeur d’Espagne dont la manche arbore la croix de l’ordre de Saint-Jacques, évoque celle de notre personnage. On peut citer aussi la figure, dont l’attitude cette fois est proche, représentant l’Espagne dans l’almanach de 1714, La Paix réunit les cœurs des rois et relève l’espérance des peuples (Paris, 1995, p. 146, no 53, repr.). Ni l’ouvrage de Champier (1886) ni la série Qb 1 consacrée à l’histoire de France au département des Estampes ne nous a permis d’identifier une estampe en rapport direct avec le dessin, dont le sujet demeure mystérieux. Peut-être le dessin préparait-il une vignette pour un livre, comme en produisait Bernard Picart (1673-1739) ?

107La feuille est traitée dans un style alerte, qui pourrait être celui d’un peintre ; de nombreux détails, comme les rehauts de gouache posés sur les bas et les perruques, animent les figures, solidement campées. Probablement son auteur est-il à chercher parmi les nombreux peintres gravitant autour de l’académie de Saint-Luc, à qui les éditeurs parisiens commandaient des compositions et pour lesquels la fourniture de modèles à graver constituait une source non négligeable de revenus.

b. b. l. et p. c.

Anonyme français du xviie siècle

419. Réunion d’ecclésiastiques

Plume et encre grise, lavis gris
Composition de forme chantournée H. 12,8 × L. 24,2 cm collée sur une feuille H. 15,7 × L. 26,7 cm
Pli central vertical ; trait d’encadrement
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

108Un ecclésiastique debout s’exprime devant un groupe d’ecclésiastiques et s’adresse au plus important d’entre eux, qui est assis sur une estrade et porte la croix de l’ordre du Saint-Esprit. Il s’agit probablement de la représentation d’un procès religieux, destinée peut-être à une composition d’almanach, et l’étude n’est pas sans évoquer l’art de Pierre-Paul Sevin. Maxime Préaud (comm. orale, 2011) ne connaît pas la composition.

Anonyme français du xviie siècle

420. Parodie d’une procession à Paris en faveur de la canonisation de Jacques Clément

Pierre noire, plume et encre brune
H. 47,3 × L. 70,5 cm
Composition délimitée à l’encre brune (H. 40 × L. 65,5 cm)
Pli central vertical, taches brunes
Annotations à l’encre brune en haut dans la marge, légendes avec numérotation (de 1 à 25) pour renvois dans la composition : 1 nostre dame 2 cloitre 3 loteledieu 4 monsieur le lieutenant 5 Mesdammes de nemours et de montpansier 6 monsieur le legat et le card[…] […] parlement. le prevost des marchant et eschevins 9 les Seize de paris 10 les gentilhomme de lunion 11 frere Jaque clement 12 prieur des jacobins 13 plusieurs moine armé quy tire sur une famme pour la saluer et la tüe – plus[…] curés […] se de paris 15 le docteur roze recteur de luniversite 16 moine feuliant jouant de lespadon 17 estandar de la ligue 18 autre estandar des moine mandians 19 pety chatelet 20 tente de vivandier ou plusieur moine boive avecque des soldast de la ligue 21 moinne ivre 22 moine quy se baste 23 moine quy amene une fille pour sa provision 24 moine quy veut baiser unne fille 25 moine qui aporte la fricace
Annotations d’une autre écriture et d’une autre encre, dans la marge à gauche de la composition : il faut remonter cela tout en haut / il faut changer le pied d’estal de jacques clement / et ne le pas faire si elevé et oster les furies
Il faut mettre quelques bonnes femmes / qui couperont quelques morceaux détoffe de / leurs habits a un autre bon religieux
Dans la composition en bas à gauche : il faut mettre la deux gros / moines faisant leur cas un autre debout qui pissera
Dans la composition en haut à droite : il faudroit remplir ce vuide / de lorloge du marche neuf
Dans la marge à droite de la composition : il faut marquer lhotel dieu davantage / et quelques pauvres mendians et autres / convalescens en mechans habits et qui demandent laumone
Il faut mettre des moines qui fument / les etendart sont trop grands / il faut faire battre un moine avec un goujat
Dans la marge en bas : il faudra mettre en bas quelques religieuses / et il y en aura une qui arrachera les poils / de la barbe d’un capucin avec une petite pince / et une autre qui nettoyera son habit avec des / vergetes
Il faut mettre icy plusieurs femmes / qui veulent habiller deux moine, et / qui tiennent differentes pieces / comme un casque et autres choses
Et d’autres femmes qui voudront / deshabiller le moine et luy oster son /
[…] pour luy mettre un casque
Il faudra mettre un pere correcteur : minime qui donnera la discipline a / un autre minime a genoux qui sera / a cul nu et levera sa robe

Historique : Charles-Marie Fevret de Fontette ; acquis en 1770, marque de la Bibl. royale (Lugt 409)
Réserve B 11 a boîte format 4
Bibliographie : « Inventaire manuscrit de la collection Fevret de Fontette » (Est., Réserve Ye 28 4o, pour l’année 1589 : autre du même [Jacques Clément], dont la figure est portée en triomphe par les Ligueurs, dans une procession de Moines. Grande esquisse dessinée à la plume, sur place et dans le tems, avec Notes écrites aussi du tems morceau prétieux, Bibliothèque historique de la France, vol. IV, 1775, p. 36) ; Rouillard, 2013, p. 65‑66
Exposition : Blois, 1988, p. 155, no 127, repr. ; Blois, 2010, p. 122, no 94

109Provenant de la collection formée par Charles-Marie Fevret de Fontette, qui pensait l’œuvre contemporaine de l’événement auquel elle est liée, et donc longtemps classé dans la série Qb 1 à l’année 1589 en référence à l’assassinat du roi Henri III par Jacques Clément, le dessin, dont une datation au xvie siècle est exclue, semble avoir été exécuté au xviie siècle. La coiffe de plusieurs femmes ressemble à la célèbre coiffure à la Fontange portée dans le dernier tiers du siècle, mais il se révèle difficile de préciser s’il s’agit vraiment de fontange ou d’un autre type de coiffure dans le cadre d’une recherche de vraisemblance historique.

110La composition illustre une procession de moines et de ligueurs partant de Notre-Dame de Paris et portant un buste auréolé du dominicain, représenté poignard à la main, afin de demander la canonisation du régicide, ce dernier ayant permis l’élimination d’un roi appelée de ses vœux par la Ligue catholique. La scène constitue une charge d’une grande virulence contre les moines, dont elle dénonce tous les excès et, par là même, ceux de la Ligue catholique. Le document est précis : une numérotation manuscrite renvoie à des légendes qui identifient lieux et personnes liés à la Ligue et à la défense post mortem de Jacques Clément. D’autres annotations, d’une main différente, proposent des corrections d’ordre esthétique, notamment la suppression des furies représentées sur le piédestal supportant le buste de Jacques Clément et, d’autre part, des compléments d’ordre iconographique qui renforcent encore la satire. Le dessin peut-il être rapproché de la Satyre Ménippée, une vive attaque portée contre la Ligue à travers le récit parodique d’une procession qui en réunit les plus grandes figures peu avant leur entrée dans la salle des séances des états généraux (convoqués en 1593 afin de pourvoir à l’élection d’un roi de France catholique) ? Le pamphlet, dont de nombreuses éditions virent le jour dans les années 1594-1595, ou du moins l’esprit et le ton de celui-ci auraient-ils pu être remis au goût du jour au xviie siècle, lors, par exemple, de la révocation de l’édit de Nantes, comme nous le suggère Maxime Préaud (comm. orale, 2012) ?

111Bien qu’il ait été tentant d’imaginer un projet destiné à être publié et diffusé à l’étranger (en Hollande par exemple), aucune estampe n’a pu être rapprochée du dessin, et c’est une gouache sur vélin (inv. D 8392, entrée en 1889 au musée Carnavalet avec la coll. Baur) qui s’y rapporte, comme l’a indiqué récemment Philippe Rouillard (2013). L’œuvre montre la prise en compte de tous les changements demandés par l’annotateur du dessin ; elle est, de surcroît, exactement du même format que la composition dessinée (H. 40 × L. 65,4 cm). La gouache est exécutée avec la même vivacité que le dessin, et il nous semble probable que dessin et gouache reviennent au même artiste. Les deux œuvres, qui correspondent sans doute à une commande précise, devraient se situer dans la seconde moitié du xviie siècle ; Vanessa Selbach (comm. orale, 2012) a proposé une piste de recherche intéressante en prononçant le nom de Bernard Picart, un artiste dont les débuts sont trop peu connus et qui, dessinateur, graveur et illustrateur, a une large palette d’activité et de manières. Protestant, il fuira la France. Le manque d’informations sur le contexte de la création de cette curieuse gouache nous entraîne toutefois à la plus grande prudence.

Anonyme français de la fin du xviie siècle

421. Bal donné à Suresnes le 21 mai 1713 par l’Électeur de Bavière, 1713

Lavis de sanguine et de bistre sur une préparation à la sanguine, rehauts de gouache blanche
H. 30 cm × L. 47,2 cm
Graticulation à la pierre noire ; papier crème ; repassé à la pointe
Au verso, différentes annotations, à la plume : Mascarade venitienne : une Femme tombé [sic] dans l’eau en descendant de Gondole – a la plume lavé de bistre et de laque reausé de Blanc [sic] ; au crayon : Gillot maître de Watteau ; et d’une troisième main : dessin pour l’almanach de 1714.
Historique : collection Louis Galichon, sa marque (Lugt 1060) ; sa vente à Paris, hôtel Drouot, 4‑9 mars 1895, no 206 – décrit de la façon suivante à la fin d’un ensemble d’almanachs classés par ordre chronologique : « Partie inférieure d’un almanach pour 1714 représentant la Mascarade vénitienne du bal donné à Suresnes, le 21 mai 1713, par Son Altesse Sérénissime Monseigneur le duc de Bavière. Très intéressant et très curieux dessin au bistre » (en marge de l’exemplaire du département des Estampes [Yd 2251 8o], au crayon : « 30. [francs] ») ; acquis en 2010 chez Alexis Bordes (A. 2010‑0003), marque de la Bibl. nationale de France (Lugt 400)
Réserve B 11 a boîte format 4
Exposition : Paris, galerie Alexis Bordes, 2010, no 7, repr. ; Paris, 2011 b (hors catalogue)

112Il ne s’agit ici que d’un fragment de la partie inférieure d’une composition qui sera gravée en contrepartie pour un almanach publié par Jacques Langlois pour l’année 1714 (Est., coll. Hennin, no 7460 ; IFF J. Langlois no 48 : BAL DONNÉE [sic] À SURESNE LE XXI. JOUR DE MAY M. DCCXIII. / PAR SON ALTESSE SERENISSIME MONSEIGNEUR L’ELECTEUR DE BAVIERE). Le sujet est donc sorti de son contexte et ne peut guère être identifié sans le secours de l’estampe. Celle-ci montre les différents épisodes d’une grande fête donnée à Suresnes par l’électeur de Bavière Maximilien-Emmanuel, le 21 mai 1713.

113Ce petit événement coïncide avec la paix mettant fin à la guerre de Succession d’Espagne, signée à Utrecht le 11 avril et publiée à Paris le 22 mai. Il y en a un écho versifié dans Le Mercure galant d’août 1713, où figure une ode anonyme dédiée au prince de Bavière, vantant ses mérites militaires et sa générosité. On y trouve ces vers, significatifs bien que médiocres : Je vois le dieu de la Seine / A tes spectacles pompeux. / Tout Paris est dans Surêne / Où tu rassembles les jeux. / Un monde qui t’environne / Vole autour de ta personne, / Te suit du cœur et des yeux. / Les Muses t’y font hommage : / Par ta présence un village / Devient le séjour des dieux. / Là ranimant les délices / Dont Mars émoussoit les traits, / Par d’agréables prémices / Tu nous fais goûter la paix […].

114Il s’agit d’un bal costumé auquel, dans l’estampe, Max-Emmanuel assiste du haut d’une estrade dont on n’aperçoit qu’un angle inférieur sur le dessin, assis dans un fauteuil. Dans les cieux, l’Amour et Bacchus s’associent à la Magnificence pour répandre des bienfaits sur l’assemblée, sous forme de pièces d’or et de libations. Volant entre les deux registres apparaît Mercure, le dieu du Commerce, évidemment revigoré par la paix.

115On ne sait qui se cache sous les costumes. Sur le dessin, à gauche, se présente, lumineuse et pourvue de jambes interminables, la « reine du bal », serrée de près par une sorte de Gilles ou de Pierrot. Au premier plan, éclairée par les torches d’un Arlequin et d’un autre masque, ainsi que par la lanterne d’un Scaramouche, une jeune femme est sortie par deux généreux sauveteurs des eaux de la Seine où elle était tombée en descendant de gondole, si l’on peut appeler ainsi les pirogues qui faisaient la navette.

116Notons que, dans une grande estampe pouvant servir d’almanach pour 1714 publiée par Demortain, sous le titre d’Estampes mêlées qui representent les Evenements arrivés en 1713, figure une image intitulée L’Oye tirée à Surenne devant Mr. l’Electeur de Baviere en 1713, ainsi qu’une partition d’une Danse nouvelle de Suresnes (BNF, Est., Qb 1, 1713).

117Il est bien délicat d’attribuer ce dessin à un artiste en particulier. Il est fort habile, notamment dans la répartition des lumières, même si les proportions de sa « reine du bal » sont quelque peu étranges, faisant de cette figure une espèce de géante. En tout cas, la proposition Gillot, faite timidement au verso, n’est pas satisfaisante.

m. p.

Portraits

Anonyme français du xviie siècle

422. Portrait d’homme

Pastel sur papier bleu
H. 12,6 × L. 10,8 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

118Le dessin est défiguré par des reprises au pastel brun sur les contours des yeux et sur les joues du modèle qui empêchent une bonne perception de ce portrait ; celui-ci, qui doit se placer dans les années 1640, n’est pourtant pas dénué d’intérêt.

Anonyme français du xviie siècle

423. Portrait d’un jeune homme légèrement tourné vers la droite

Sanguine, pierre noire, rehauts de craie blanche
H. 21 × L. 16,5 cm
Lacune en haut à droite
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

119Le dessin n’est pas sorti de l’anonymat, mais on peut tout de même évoquer les noms de Nicolas de Plattemontagne et de Jean-Baptiste de Champaigne à son sujet, notamment l’Autoportrait de ce dernier dans sa jeunesse (Lanoë, 2009, p. 85, no 62, repr.). Le sérieux du modèle, la manière dont il fixe le spectateur, le mélange des techniques – sanguine, pierre noire et craie blanche –, le traitement du visage en sanguine et le jeu des ombres traduit par de fines hachures nous paraissent proches de l’œuvre citée, mais un manque de vigueur certain dans le rendu des cheveux, du col et du haut du vêtement nous empêchent de pousser plus loin la comparaison.

Anonyme français du xviie siècle

424. Portrait d’un jeune homme

Sanguine, pierre noire, rehauts de craie blanche
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

120Le dessin, probablement inachevé, n’est pas sans point commun avec le portrait précédent (simplicité de présentation, introspection psychologique) et se place certainement à une date proche, dans les années 1650, mais une facture moins légère et moins soignée ne permet pas d’y reconnaître avec certitude la même main.

Anonyme français du xviie siècle

425. Portrait d’homme portant une cuirasse

Pierre noire
Ovale, H. 21 × L.16 cm
Annotation à la plume et encre brune en haut : Le duc de Nauaille et numéro : 169
Historique : don Atherton Curtis à la Bibl. nationale, 1943, no 8228 de la liste dactylographiée de la collection dressée par A. Curtis, qui a précisé la provenance du dessin – « coll. de Monbrison. Acquis chez Sortais » (Réserve Ye 194 4o) (il s’agit probablement de Georges de Monbrison [1830-1906], diplomate, donateur du musée d’Agen ; Sortais doit être l’expert G. Sortais, actif à Paris à la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle) ; marque de la Bibl. nationale (Lugt 400)
Réserve B 6 in‑fol.

121Longtemps classé comme portrait du duc de Noailles, le dessin doit plutôt représenter le duc de Navailles – comme l’a précisé Maxime Préaud, qui a bien déchiffré l’annotation portée sur l’œuvre (note sans date sur le montage). Un portrait gravé de Philippe de Montaut-Bénac, duc de Navailles (1619-1684), par Humbelot d’après Philippe de Champaigne (BNF, Est., N2 ; Dorival, 1976, t. II, p. 178, no 379 et pl. 379), montre un modèle aux traits réguliers qui, malgré des différences et sans se rapporter au dessin de la Bibliothèque nationale de France, pourrait être le même. Bernard Dorival, qui situe l’œuvre de Philippe de Champaigne, non localisée, entre 1658 et 1661, avant que le duc ne soit fait chevalier de l’ordre du Saint-Esprit, mentionne aussi (Dorival, 1976, p. 250, no 1065) un portrait présumé de la duchesse de Navailles (toile ovale, 71 × 57 cm) passé en vente à Paris le 18 janvier 1943.

122Le portrait de la Bibliothèque nationale de France, qui se situe probablement dans les années 1650, montre un parti assez proche des portraits de Robert Nanteuil sans toutefois lui revenir, n’atteignant pas cette qualité d’exécution qui caractérise le maître ; le traitement maladroit du buste, le dessin très sec de la cuirasse contrastent avec la subtilité de rendu du visage du modèle.

Anonyme français du xviie siècle

426. Homme debout, décoré de l’ordre du Saint-Esprit, portant le bâton de commandement

Pierre noire, lavis beige
Mis au carreau à la pointe et à la pierre noire
H. 31,2 × L. 28,4 cm
Au verso, la partie correspondant à la figure est frottée de pierre noire
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

123Étude de mise en place d’un portrait en pied d’un personnage portant un bâton de commandement et arborant l’ordre du Saint-Esprit (le ruban et la croix brodée sur le vêtement, avec le béret posé sur la table), le dessin, qui n’est pas sans montrer l’influence de Charles Le Brun, devait préparer un tableau et se situe probablement au début de la seconde moitié du xviie siècle. Le fond du dessin n’est que légèrement esquissé, mais il semble possible de reconnaître des bateaux à l’arrière-plan à droite sur la composition, auquel cas le personnage représenté pourrait être grand maître de la navigation. Maxime Préaud (comm. orale, 2013) a suggéré le nom de François de Vendôme, duc de Beaufort, qui est reçu dans l’ordre du Saint-Esprit le 31 décembre 1661 et devient grand maître de la navigation en 1665. Il mourra en 1669 sur l’île de Candie (voir aussi la notice suivante). Sans pouvoir proposer de rapprochement avec un portrait d’apparat connu, nous demeurons donc dans le domaine de l’hypothèse ; il nous semble possible toutefois de souligner la similitude d’esprit entre le portrait et le Portrait de Louis XIV peint par Henri Testelin en 1667 (Versailles, musée du Château ; Lichtenstein et Michel, 2008, II, 2, p. 408, repr.) : la mise en situation du modèle dans un agencement décoratif et emblématique ambitieux, l’utilisation de l’espace et de différents plans nous paraissent comparables.

Anonyme français du xviie siècle

427. Portrait de François de Vendôme, duc de Beaufort

Sanguine, encadrement gravé
H. 17 × L. 12,5 cm (ovale avec le portrait à la sanguine ; la hauteur comprend les armes du modèle)
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

124Ce dessin est préparatoire au portrait gravé en contrepartie de François de Vendôme réalisé, comme l’indique la lettre, après son décès en juin 1669 sur l’île de Candie, où il était venu secourir les Vénitiens assiégés par les Turcs (BNF, Est., N2 Beaufort).

125Né en 1616, fils de César de Vendôme, dont il reprend la charge de grand maître (voir aussi la notice précédente), chef et surintendant général de la Navigation et du Commerce de France, il saura faire oublier son passé de frondeur grâce à de brillantes victoires dans la marine royale et sera fait généralissime des armées navales du roi par Colbert.

126Le portrait gravé ne porte aucune mention d’auteur et ne fournit donc pas d’indices pour attribuer le dessin, dont l’exécution dans un cadre gravé au format oriente toutefois vers un artiste lié à l’édition d’estampes et qui, peut-être, traduit ici en petit une œuvre de plus grand format. Un portrait du duc, anonyme, conservé au musée du château de Versailles (Constans, 1995, vol. II, p. 1080, no 6097, repr.) offre, pour le type de présentation et la physionomie du modèle, une vraie ressemblance avec le dessin de la Bibliothèque nationale de France ; le parti est assez éloigné du Portrait du duc en cuirasse, beaucoup plus ambitieux, par Jean Nocret (Baltimore, Museum of Art ; Nantes, 1997, p. 52, repr.) gravé par Robert Nanteuil (Adamczak, 2011, p. 131, no 14, repr.).

Anonyme français du xviie siècle

428. La Famille de Lorraine

Plume et encre grise, lavis gris
H. 26 × L. 19,6 cm
Trait d’encadrement à l’encre noire
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

127Ce dessin regroupant cinq personnages habillés avec élégance, quatre hommes debout et une femme assise, offre un exemple d’une des nombreuses déclinaisons de la formule des « portraits en mode » imaginées par les éditeurs parisiens. Plusieurs d’entre eux publient en effet de telles compositions, mettant en scènes différents membres d’une même famille dans un portrait de groupe, souvent en présence de proches décédés, reprenant ainsi la formule en usage dans la peinture du « portrait en tableau » (Coquery, 1997) tout en faisant appel à des types parfaitement interchangeables, au visage de pure convention. Ce genre d’image semble avoir connu un grand essor à l’occasion du mariage du duc de Bourgogne et de la princesse de Savoie, en 1697, et fut par la suite appliqué à la plupart des maisons royales européennes (voir par exemple La Maison royale de France publiée par Henri II Bonnart).

128Il s’agit ici d’une représentation dynastique de la famille de Lorraine, ainsi que le montrent les croix de Lorraine disséminées dans l’image, sur les rideaux ou au cou des deux aigles installées de part et d’autre des portraits de Charles V et d’Éléonore, décédés respectivement en 1690 et 1697. Leurs quatre fils, les princes de Lorraine Léopold Ier, Charles-Joseph, Joseph-Innocent et François, sont représentés sous les portraits disposés sur un autel à l’intérieur d’une construction circulaire. Ils sont accompagnés d’Élisabeth-Charlotte d’Orléans, épouse de Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar. Cette présence date probablement la composition de l’année 1698, qui est celle de leur mariage.

129Si tout indique un dessin préparatoire à une estampe – et notamment le texte inversé qui désigne la construction dans laquelle se trouvent les personnages comme le « temple de la mémoire » –, aucune estampe correspondante n’a encore pu être identifiée parmi les nombreuses compositions sur le même thème, dans lesquelles les personnages sont souvent accompagnés d’un numéro renvoyant à leur identité, déclinée en marge inférieure. Nicolas Ier et Henri II Bonnart, Gaspard Deshayes ou Nicolas Arnoult ont par exemple publié des planches sur le même sujet (BNF, Est., série N2) dans lesquelles se retrouvent les mêmes personnages en justaucorps, écharpe, perruque ou habit clérical – Charles-Joseph fut évêque d’Olmütz et d’Osnabrück –, avec des dispositions légèrement différentes.

130Tout au plus pouvons-nous noter la ressemblance du dessin avec ceux de l’atelier de Deshayes – dans la réalisation des boucles des perruques comme dans celle des visages, dont les différents éléments sont indiqués par un court trait de plume – ainsi qu’avec celui d’un artiste non identifié qui travailla pour Jean Mariette et réalisa pour lui, au lavis d’encre brune, un dessin préparatoire très proche figurant la maison royale d’Angleterre (musée du Louvre, dép. des Arts graphiques, inv. 33777 ; Rosenberg, 2011, t. II, p. 1318, repr.).

p. c.

Anonyme français ? du xviie siècle ?

429. Portrait d’une femme en Diane chasseresse dans un jardin avec une fontaine

Graphite, plume et encre brune, lavis brun
H. 32 × L. 20,8 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

131Nous n’avons pas identifié la composition originale de ce portrait, qui pourrait être français ou nordique, et dont l’exécution peut se placer entre la seconde partie du xviie et la première moitié du siècle suivant.

Anonyme français du xviie siècle

430. Tête d’une femme tournée vers la gauche, avec les cheveux relevés en torsade

Pierre noire
H. 12,1 × L. 10,5 cm
Mis au carreau à la pierre noire
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. fol.

132Le visage dessiné évoque celui d’Henriette-Marie de France, sœur de Louis XIII et épouse de Charles Ier, roi d’Angleterre. Elle a été portraiturée par Van Dyck, et ses traits apparaissent dans de nombreuses gravures, notamment par Winceslas Hollar, mais nous n’avons pas pu effectuer de rapprochement direct avec une œuvre la concernant dans la série N (consacrée au portrait) du département des Estampes.

Allégories

Anonyme français du xviie siècle

431. Figure féminine assise tournée vers la droite, tenant une corne d’abondance

Pierre noire, lavis brun, rehauts de gouache blanche sur papier bleu
H. 17,3 × L. 24,2 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

133Comme nous l’a précisé Dominique Cordellier (comm. orale, 2010), le dessin constitue certainement un écho de l’art de Primatice, même si la source directe n’a pas été identifiée. Le motif de la nymphe tenant une corne d’abondance apparaissait autour du thème principal de la déesse Flore dans le quinzième compartiment de la galerie d’Ulysse, à Fontainebleau (Béguin, Guillaume et Roy, 1985, p. 197, fig. 119‑120). Une Figure couronnée d’épis tenant une corne d’abondance a été gravée parmi la suite réalisée par Alexandre Betou d’après les décors de la salle de bal à Fontainebleau (Est., AA 3 Betou ; IFF Betou, dans la série nos 16‑67).

Anonyme français du xviie siècle

432. Figure allégorique de la Générosité accompagnée de plusieurs figures sur une tapisserie feinte

Plume et encre brune, lavis brun et lavis gris
Trait d’encadrement à la plume et encre brune
Annotation à la plume et encre brune : La Generosité, Vertu qui faict la felicité des sujets est accompagnee de la / liberalité, fauorable, auec le benefice de l’abondance / l’amour de / la patrie qui Coronne mutius Sceuola d’avoir exposé sa main aux / flammes et mesme sa propre vie pour deliurer ses consitoiens de / la tirannie
H. 11,2 × L. 24,7 cm

433. Figure allégorique de la Justice accompagnée de plusieurs figures sur une tapisserie feinte

Plume et encre brune, lavis brun et lavis gris
Trait d’encadrement à la plume et encre brune
Annotation à la plume et encre brune : La Justice aucthorizees de la puissances suiuie de la Clemence, Benignité / misericorde et Compassion luy fera voir hercules qui destruit les vices / et Chatie ce Cruel roy de Thrace qui norrissoit ses Chevaux de sang humain
H. 11,2 × L. 24,7 cm
Historique : montage du xviiie siècle de couleur vert pâle ; marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

134Les deux dessins, projets de décor abouti, à l’iconographie précise, n’ont pas été identifiés ; ils se placent probablement dans la seconde moitié du xviie siècle et ne sont pas sans évoquer la manière de Nicolas Loir. L’absence d’un véritable point de comparaison avec une œuvre de ce dernier empêche toutefois, comme nous l’a indiqué Moana Weil-Curiel (comm. orale, 2013), d’avancer une telle proposition.

Anonyme français du xviie siècle

434. Composition allégorique célébrant une victoire

Pierre noire, sanguine, plume et encre brune, rehauts de craie blanche
H. 32,4 × L. 43,5 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

135Devant un char chargé de trophées et accosté de prisonniers, un guerrier vêtu à l’antique, accompagné par Minerve, est couronné de laurier par la figure de la Victoire ; il s’avance vers un groupe de figures dont plusieurs représentent des fleuves. Au premier plan, des attributs des arts sont posés au sol, les figures de la Paix et de l’Abondance, et un petit groupe de putti, dont l’un semble s’être fait confisquer son arc, se trouve dans les nuées.

136Il s’agit probablement d’une composition allégorique représentant la victoire du roi Louis XIV dans une des guerres qu’il a menées (guerre de Dévolution en 1667-1668 ou guerre de Hollande en 1672-1679 ?) et les bienfaits apportés par cette victoire : la paix, l’abondance et la floraison des arts. Les figures des six femmes dans la partie droite de la composition semblent être des représentations des villes ou des provinces conquises : Tournai, Douai, Lille, Courtrai, Audenarde, Bergues et Furnes (pour la guerre de Dévolution) ou Franche-Comté, Cassel, Bailleul, Wervick, Cambrai, Ypres, Valenciennes ? Les figures féminines et masculines s’appuyant sur les urnes et disposées à gauche et à droite du groupe de femmes peuvent être les personnifications des fleuves arrosant les terres conquises : la Lis, l’Escaut et son affluent la Scarpe, la Meuse, le Rhin, le Doubs, la Loue ? Ainsi, au centre de la composition, les figures féminine et masculine personnifiant les fleuves tiennent les urnes très proches l’une de l’autre, laissant supposer qu’il peut s’agir d’un fleuve et de son affluent. Une représentation similaire pour le Doubs et son affluent la Loue se trouve sur les premières pensées de Charles Le Brun pour La Franche-Comté conquise pour la seconde fois, prévue pour la galerie des Glaces (Paris, musée du Louvre, inv. 27690 et 27689 ; Beauvais, 2000, t. I, p. 219, no 720, repr., no 721, repr.).

137Jacques Thuillier s’était interrogé sur une possible attribution du dessin à Jacques Friquet de Vauroze (note sans date sur le montage), et, si cette proposition ne nous paraît pas pouvoir être retenue, elle permet un rapprochement intéressant avec le morceau de réception de l’artiste à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1670, Le Roi donnant la paix à l’Europe (Paris, École nationale supérieure des beaux-arts ; Tours, 2000, p. 230, R. 65, repr. et dessin au musée Fabre, à Montpellier ; Gilles, 2010, p. 109, no 54, repr.). Une Allégorie à la gloire de Louis XIV, tableau en grisaille resté anonyme, pour lequel Jacques Thuillier avait également pensé à Friquet de Vauroze (voir Bajou, 1998, p. 218, repr.), peut aussi être, pour l’iconographie et le style, rapprochée du dessin de la Bibliothèque nationale de France malgré de notables différences dans les figures. Maxime Préaud nous a indiqué (comm. orale, 2013) que le format du dessin pourrait faire penser à un dessin préparatoire à un almanach.

Anonyme français du xviie siècle

435. Apothéose d’un poète ?

Pierre noire, sanguine, plume et encre brune
H. 30 × L. 42,6 cm
Numéro à l’encre brune en haut : 14
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

138La composition présente une figure masculine portée par une figure ailée avec une faux (le Temps) et soutenue par Minerve ainsi qu’une autre figure masculine ailée, tenant une flamme dans sa main gauche. Au-dessus du groupe, un putto brandit l’ouroboros, symbole de l’éternité. Dans la partie droite supérieure du dessin se trouve la représentation du char du Soleil avec Apollon, et plus bas, à l’arrière-plan de la composition, un cheval ailé, Pégase, frappe le rocher d’où jaillit une source. Il s’agit d’Hippocrène, la source des Muses, ayant la vertu de favoriser l’inspiration poétique. La scène peut être interprétée comme l’apothéose d’un poète aimé des dieux, dont l’art sera épargné de l’oubli grâce au Temps l’enlevant vers l’éternité des sphères célestes.

139Le dessin, sans doute un projet pour un décor ou pour un plafond, se situe dans la seconde partie du siècle.

Anonyme français du xviie siècle

436. Allégorie de la Géométrie : elle désigne une figure tracée sur une feuille que tient un putto, un autre putto se tourne vers elle en volant

Pierre noire, plume et encre brune, lavis gris
H. 11,6 × L. 9 cm
Annotation à l’encre brune : Geometrie
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

437. Allégorie de la Peinture : elle tient une palette et des pinceaux et commente un dessin que tient un putto

Pierre noire, plume et encre brune, lavis gris
H. 11,4 × L. 8 cm
Annotation à l’encre brune : Peinture
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

140Les deux dessins reviennent à la même main et se situent sans doute à la fin du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

438. Minerve, déesse des Sciences : elle a, à ses pieds, des instruments des arts et des sciences ; des putti lui présentent un miroir

Sanguine, plume et encre brune, lavis gris
H. 12 × L. 8,6 cm
Annotation à l’encre grise : deesse des Sciences
Historique : marque de la Bibl. nationale (Lugt 249)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

439. Le Printemps : femme assise couronnée de fleurs posant la main dans un panier de fleurs que tient un enfant

Sanguine, plume et encre brune, lavis gris
H. 11,9 × L. 8 cm
Trait d’encadrement à l’encre grise
Annotation à l’encre grise : Printemps
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

440. L’Été : femme assise couronnée d’épis et portant une faucille et une gerbe de blé

Sanguine, plume et encre grise
H. 11,3 × L. 7,5 cm
Trait d’encadrement à l’encre grise
Annotation à l’encre grise : L’Été
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

441. L’Automne : bacchante tenant un thyrse d’une main et prenant un fruit dans une corbeille tendue par un enfant

Sanguine, plume et encre grise
H. 11,4 × L. 7,1 cm
Trait d’encadrement à la sanguine et à l’encre grise
Annotation à l’encre : Bacantes po L’Automne
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

442. L’Abondance : femme debout tenant une corne d’abondance

Sanguine, plume et encre grise
H. 11,5 × L. 6,8 cm
Trait d’encadrement à la sanguine et à l’encre grise
Annotation à l’encre grise : Abondance
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

443. Minerve debout

Sanguine, plume et encre grise
H. 11,5 × L. 8,1 cm
Trait d’encadrement à la sanguine et à l’encre grise
Annotation à l’encre grise : Minerve
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

141Les six dessins, dispersés parmi les anonymes français, reviennent, à notre avis, au même artiste : deux dessins, La Déesse des Sciences et Le Printemps, montrent une utilisation du lavis gris qu’on ne retrouve pas sur les quatre autres dessins qui sont principalement réalisés à la sanguine et à la plume, mais tous sont exécutés par une main rapide qui met en place ces figures allégoriques, peut-être destinées à l’illustration de livres.

Anonyme français ? du xviie siècle

444. Allégorie de la Perfection

Sanguine
H. 22 × L. 10 cm
Trait d’encadrement à la sanguine ; lacune en bas à gauche
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

142On peut hésiter, pour ce dessin, entre la France et l’Italie ; en revanche, l’iconographie de la figure représentant la Perfection est décrite avec précision chez Ripa (1644, 1999, p. 149) : « Elle est figurée par une fort belle Dame, vestue de gaze d’or, qui a le sein descouvert, et le corps dans le Zodiaque. Pour estre plus libre en son action, elle a les bras retroussez jusques au coude, et fait un cercle entier avec un compas qu’elle tient de la main gauche. »

Anonyme français du xviie siècle

445. Le Temps et la Calomnie se disputant la Vérité

Sanguine et rehauts de craie blanche sur papier brun clair
H. 16,4 × L. 21,2 cm
Indications de mesures à la sanguine en bas : 4 pied 2 pouce 3 ligne et à droite : 3 pied 4 pouce 6 ligne
Trait d’encadrement de la composition à la sanguine
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

143La figure du Temps qui dévoile la Vérité se dispute avec la figure de la Calomnie, vieille femme brandissant une torche. Les indications de mesures indiquent un projet de tableau bien avancé, et l’étude paraît de la même main que le dessin de Zeus allaité par la chèvre Amalthée (voir la notice no 401). Elle revient à un artiste dont l’activité couvre sans doute le dernier tiers du xviie siècle, voire le début du siècle suivant ; les noms de François Verdier et de Louis Chéron ont été prononcés (Nicolas Schwed pour le premier, Jean-Christophe Baudequin pour le second, comm. orales, 2013) sans qu’on puisse faire de proposition d’attribution précise.

Anonyme français du xviie siècle

446. Dans les nuées une figure ailée tenant une trompette présente une couronne de laurier au-dessus de la tête d’une figure féminine drapée, un putto est assis à côté d’une sphère armillaire et un autre putto désigne un livre ouvert

Contre-épreuve (?) de pierre noire et de rehauts de craie blanche
H. 22,8 × L. 26,5 cm
Esquisse de forme circulaire
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

144L’association de la figure féminine qui tient une feuille avec un motif géométrique et des objets dont l’un semble être une équerre, avec un putto assis près d’une sphère, pourrait indiquer une allégorie des Mathématiques, de l’Astrologie, de la Géométrie ou encore de l’Architecture. Elle est couronnée par une figure de la Victoire ou de la Renommée.

145La pierre noire paraît écrasée comme l’est une contre-épreuve ; le dessin évoque l’art de Louis de Boulogne, ainsi que l’a suggéré Hélène Guicharnaud (note sans date sur le montage), mais sans la qualité d’exécution propre à l’artiste.

Anonyme français du xviie siècle

447. La Renommée

Graphite, lavis gris
H. 21,4 × L. 29,7 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

146La figure, raide, n’a pas pu être rapprochée d’une composition.

Figures, académies

Anonyme français du xviie siècle ?

448. Figures debout et groupes de deux figures

Plume et encre brune, traces de sanguine
H. 14,6 × L. 19,8 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 246)
Réserve B 6 b in‑fol.

147Le dessin est réalisé dans l’esprit de Jacques Callot ; celui-ci a dessiné et gravé de nombreuses petites figures comparables comme dans les Caprices, La Foire de l’Impruneta, Le Parterre de Nancy, Les Fantaisies, par exemple, mais le dessin ne montre pas cette touche rapide et nerveuse propre à l’artiste.

Anonyme français du xviie siècle

449. Femme nue allongée sur un drapé dont un putto tient une extrémité

Pierre noire, rehauts de craie blanche sur papier beige
H. 22 × L. 21,2 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

148Le dessin a certainement été inspiré par une figure de Primatice, comme nous l’a indiqué Dominique Cordellier (comm. orale, 2010) ; le motif de la figure placée sur un drapé tenu par une autre figure apparaît dans l’œuvre de Primatice avec Dieu le Père situé sous un pavillon flottant tenu, aux extrémités, par des anges, qui ornait la partie centrale de la voûte de la chapelle de Guise (composition connue par un dessin conservé au musée du Louvre ; Paris, 2004 b, p. 405, no 227, repr.).

Anonyme français du xviie siècle ?

450. Un gentilhomme et un moine

Pinceau et encre grise, rehauts de gouache blanche, lavis gris, lavis beige sur papier bleu
H. 33,9 × L. 25,6 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.
Bibliographie : Bouchot, s. d., t. I, pl. 54

149Le dessin avait été inclus par Henri Bouchot, qui le pensait de l’école flamande, dans un choix de chefs-d’œuvre du département des Estampes. De facture appliquée, il est difficile à classer, comme l’ont souligné Louis-Antoine Prat et Bénédicte Gady (comm. orales, 2012) : s’agit-il d’un projet abouti, dont la précision évoque celle de certains dessins pour les almanachs ou d’un pastiche beaucoup plus tardif ? On peut en effet hésiter : le dessin n’est pas repassé à la pointe, et, s’il fait référence directement au xviie siècle – nous pensons à des artistes comme Michel Lasne ou Jean Picart –, il constitue probablement une copie d’après deux figures que nous n’avons pas identifiées.

Anonyme français du xviie siècle

451. Jambes d’un homme allongé

Pierre noire avec rehauts de craie blanche
H. 14 × L. 27,5 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

150Le dessin est difficile à dater avec précision : si le tracé appuyé des contours et des ombres n’indique pas une grande main, la disposition de la figure évoque les représentations du Christ mort par Simon Vouet ou Philippe de Champaigne.

Anonyme français du xviie siècle

452. Femme nue debout écartant les bras, un drapé noué autour du cou

Sanguine
H. 34,7 × L. 20,2 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

151De facture appliquée, le dessin reproduit peut-être une sculpture ou la figure d’un décor.

Anonyme français du xviie siècle

453. Figure drapée vue de dos écartant les bras, le visage de profil à droite

Pierre noire et rehauts de craie blanche
H. 21,1 × L. 25,4 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

454. Figure drapée et ailée tournée vers la gauche

Pierre noire et rehauts de craie blanche
H. 18,4 × L. 22 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

455. Figure vue de trois quarts dos tournée vers la droite et tenant une guirlande ?

Pierre noire et rehauts de craie blanche
H. 18,2 × L. 23,7 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

456. Figure assise de profil à gauche tenant une balance et un nid avec des petits et un oiseau posé au bord : l’Égalité

Pierre noire et rehauts de craie blanche
H. 14 × L. 20 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

457. Figure assise de profil à droite tenant un sceptre dans la main droite et tendant un objet de la main gauche

Pierre noire et rehauts de craie blanche
H. 13,4 × L. 20,8 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

152Les cinq dessins ne peuvent pas rester sous le nom de Pierre Mignard, comme nous l’a confirmé le spécialiste de l’artiste, Jean-Claude Boyer (comm. orale, 2006). Les trois premiers dessins sont de la même main, tandis que les deux études de figures assises, proches d’esprit puisqu’elles montrent le même type féminin, le même goût pour les petits visages de profil et pour les drapés soulignant les formes, sont d’exécution plus faible. Les deux figures assises représentent des allégories : l’une tient un sceptre et un objet difficilement identifiable qui, s’il s’agissait d’un bonnet, pourrait établir une correspondance avec l’image de la Liberté selon Ripa ; l’autre figure, qui tient une balance et un nid où une hirondelle nourrit ses petits, représente l’Égalité (Ripa 1644, 1999, p. 307, p. 117). Les dessins, qui se situent vers le milieu du siècle, voire un peu plus tard, renvoient sans doute à un projet pour un décor de plafond, comme le laissent penser les attitudes des trois figures volant dans les nuées et celles des deux figures assises qui pouvaient apparaître sur une corniche. L’une d’elles a des ailes de zéphyr, tandis qu’une autre paraît soutenir une guirlande.

153Un rapprochement nous semble possible avec un dessin de l’album Perrier conservé au Louvre qui représente une femme assise (Uranie ?, inv. RF 1000 recto ; Legrand et al., 1997, p. 289, no 1161), dont le type d’anatomie, le visage de profil et le froissé des drapés sont comparables ; la finesse du trait de pierre noire, le sens des rehauts de blanc sont également proches. Jacques Thuillier a précisé qu’une grande partie des dessins de l’album Perrier, où se côtoient dessins originaux du maître et copies d’après celui-ci, revient au proche collaborateur de François Perrier, François Bourlier, dessinateur, peintre et éditeur d’estampes, né probablement vers le début des années 1620 (Thuillier, 1993). Bourlier est le garzone qui habite avec Perrier à Rome en 1642-1644 ; témoin à son mariage à Paris en 1648, il devient probablement son principal collaborateur dans les entreprises parisiennes des années 1646-1649. Il joue un rôle important pour la diffusion de l’œuvre de Perrier par le biais de l’estampe. Il publie le Livre de portraiture nouvellement imprimé de plusieurs études de F. Perrier, désignés à Rome par F. Bourlier, peintre ordinaire du roi, composé essentiellement de morceaux d’académies. Après la mort de Perrier, Bourlier obtiendra la maîtrise à l’académie de Saint-Luc en 1651, mais on ne connaît aucun tableau de lui.

154Toutefois, le peu de connaissances sur la manière de Bourlier – le projet de frontispice sur le thème des trésors du passé soustraits au temps est le seul dessin de l’album considéré par Jacques Thuillier comme de l’invention propre de Bourlier (Thuillier, 1993, p. 24, fig. 31) – ne nous permet pas d’aller au-delà d’une simple comparaison entre le dessin de l’album Perrier et ceux de la Bibliothèque nationale de France.

Anonyme français du xviie siècle

458. Femme drapée assise de profil à droite

Pierre noire avec rehauts de craie blanche sur papier brun
H. 27,3 × L. 24,8 cm (pour le bord inférieur)
Pli vertical vers la droite ; bord droit découpé de manière irrégulière
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

155Le dessin n’est pas sans évoquer les études d’Eustache Le Sueur, mais une lourdeur certaine dans le rendu des drapés et le caractère sommaire du profil de la figure ne permettent pas de rendre la feuille au peintre et indiquent plutôt un artiste s’inspirant de lui.

Anonyme français du xviie siècle

459. Figure drapée de profil à gauche, joignant les mains

Sanguine et rehauts de craie blanche sur papier beige
H. 21,5 × L. 13,8 cm
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. royale (Lugt 360), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

156Le profil et les mains de la figure sont esquissés de manière si sommaire qu’on pense à une copie, mais le drapé est dessiné avec plus de soin ; le type de figure place le dessin dans la seconde partie du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

460. Homme assis les jambes croisées, la tête en appui sur une main ; reprises des mains

Pierre noire, sanguine et craie blanche
H. 34,3 × L. 19,8 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

157Le dessin, d’exécution vigoureuse et de belle qualité, évoque la technique chère à Charles de La Fosse et devrait revenir à un artiste actif à la fin du xviie siècle ou au début du xviiie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

461. Homme nu allongé

Sanguine et rehauts de craie blanche
H. 10,8 × L. 19 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

462. Homme nu debout

Sanguine et rehauts de craie blanche
H. 20 × L. 11,3 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

158Le dessin et le précédent sont de la même main, et, hésitant sur leur nationalité (française ou italienne), nous n’avons pas pu préciser dans quel cercle pouvaient se situer ces deux académies.

Anonyme français du xviie siècle

463. Homme drapé agenouillé vers la droite

Sanguine avec rehauts de craie blanche ; taches
H. 24,6 × L. 28 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

159Le dessin, conservé parmi les anonymes français, se situe dans la seconde moitié du xviie siècle et n’a pas pu être rapproché d’un artiste ; il n’est pas exclu de penser à un Italien.

Anonyme français du xviie siècle

464. Homme nu assis tenant un bâton, la tête appuyée sur une main

Sanguine avec rehauts de craie blanche, traces de pierre noire ; taches
H. 27,4 × L. 27,1 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

160Le rendu du modelé par de fines hachures, le soin porté aux effets lumineux, le type de figure paraissent placer le dessin dans les années 1640.

Anonyme français du xviie siècle ?

465. Tête d’homme barbu

Pierre noire, sanguine, pastel
H. 25,4 × L. 20 cm
Historique indéterminé
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

161Conservé parmi les anonymes français, le dessin demeure énigmatique, et un doute subsiste sur sa date ou sa nationalité ; toutefois, le réalisme du visage (un saint Pierre ?) et le soin porté, grâce au pastel, au rendu de la carnation ne nous paraissent pas incompatibles avec une datation dans la première moitié du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

466. Femme vue en buste de face

Pierre noire et pastel
H. 32,7 × L. 21,7 cm
Numéro à l’encre brune en haut à droite : 183
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

162Le dessin, qui pourrait être un portrait, est absent des articles de Jean Adhémar (1973) consacrés aux séries de portraits dessinés du département des Estampes. Il montre une technique et une facture assez comparables à celles du dessin de Tête d’homme barbu (voir la notice précédente) ; il se situe probablement dans les premières décennies du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

467. Femme portant une coiffe, vue à mi-corps

Pierre noire et pastel
H. 24,8 × L. 20,4 cm
Numéro à l’encre brune en haut à droite : 159
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

163Le dessin montre une technique proche du dessin précédent et porte un numéro à l’encre d’une graphie similaire, mais, sec d’exécution, il semble la copie d’un modèle italien du xvie siècle.

Anonyme français ? du xviie siècle

468. Figure féminine drapée de profil à gauche tendant un objet de la main droite

Plume et encre brune
H. 11,4 × L. 11,4 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

164Le dessin n’est pas forcément français ; son classement traditionnel parmi les anonymes de cette école a toutefois été conservé.

Anonyme français du xviie siècle

469. Femme vue à mi-corps tenant un calice dans la main gauche, et levant le bras droit, une draperie à l’arrière-plan

Pierre noire avec rehauts de craie blanche
H. 33,2 × L. 27,1 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 249)
Réserve B 6 in‑fol.

165L’étude, dont on soulignera l’exécution appuyée, pourrait se situer vers le milieu du siècle et montre peut-être l’influence des figures classiques de Poussin malgré la lourdeur des traits du visage féminin et la raideur de la figure.

Anonyme français du xviie siècle

470. Figure drapée debout tenant une épée de la main droite

Pierre noire avec traces de rehauts de blanc sur papier brun-gris
H. 37,3 × L. 22,7 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

166Le dessin paraît se situer vers le milieu du siècle ; l’exécution vigoureuse à la pierre noire sur un papier brun, le canon et l’attitude dynamique de la figure laissent transparaître la connaissance de l’art de Simon Vouet ou, peut-être plus encore, de Michel Corneille le père.

Anonyme français du xviie siècle

471. Trois danseurs debout

Plume et encre brune, lavis gris, aquarelle
H. 16,8 × L. 26,4 cm
Annotation moderne au crayon en bas à droite : Bérain
Historique : Antoine-René Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy (Arsenal, Ms 6476, p. 405) ; marque de la Bibl. impériale en bas (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

167Le dessin, classé sous le nom de Berain, est probablement identifiable, malgré l’absence de la marque de l’Arsenal, avec celui qui est décrit sous le nom de Jean Berain 3 figures, coloriés pour theatre dans le catalogue manuscrit des estampes du marquis de Paulmy (Arsenal). Il ne peut pas rester sous ce nom, comme nous l’a confirmé Jérôme de La Gorce (comm. orale, 2102), car le style de l’artiste est bien différent. L’œuvre n’a d’ailleurs pas été incluse dans l’ouvrage de Roger-Armand Weigert, ni dans celui que Jérôme de La Gorce a consacré au dessinateur du Roi Soleil (Weigert, 1937 ; La Gorce, 1986). L’école du dessin est difficile à définir, et on ne peut que souligner la grande qualité d’exécution de la feuille.

Anonyme français du xviie siècle

472. Femme tenant une bougie de la main gauche et avançant la main droite vers elle

Pierre noire avec rehauts de craie blanche
H. 17,9 × L. 14 cm
Au verso : Tête d’enfant ou de jeune fille
Pierre noire
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 246)
Réserve B 6 a boîte écu

168Exemple intéressant d’observation d’après nature, sans doute destiné à une scène de genre, la figure, évoquant certaines figures intimistes de Jean Jouvenet ou de François de Troy, n’a pas pu être rapprochée d’une œuvre précise.

Anonyme français du xviie siècle

473. Femme assise, la tête appuyée sur une main

Sanguine avec traces de rehauts de craie blanche sur papier brun-gris
H. 26,5 × L. 21,5 cm
Auréole en bas à gauche
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

169La figure, qui paraît avoir un fuseau glissé près de sa main gauche, pourrait avoir les doigts de la main droite posés sur des fils ; ces attributs évoquent ceux des parques, maîtresses de la destinée des hommes. L’exécution du dessin, pour lequel nous hésitons entre la France et l’Italie, n’est pas exempte de mollesse, notamment dans le tracé, quelque peu systématique, des hachures.

Anonyme français ? du xviie siècle

474. Femme debout de profil à gauche tenant une corbeille de fruits sur la tête

Graphite, plume et encre brune, lavis gris
H. 20 × L. 9,1 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), versé entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

170Il n’a pas été possible d’identifier cette figure un peu lourde et au dessin appuyé.

Anonyme français ? du xviie siècle

475. Femme debout tenant une couronne dans la main droite

Plume et encre brune
H. 9,4 × L. 6 cm
Lacune en bas à gauche
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

171Il n’est pas sûr que le dessin soit français, et l’école de cette rapide étude est difficile à préciser.

Anonyme français ? du xviie siècle

476. Tête d’homme de face

Pierre noire avec rehauts de craie blanche
H. 8,4 × L. 7 cm

477. Tête d’homme de profil à droite

Pierre noire
H. 8,5 × L. 7 cm

172Angles supérieurs coupés.

478. Tête d’homme barbu de face les yeux clos

Pierre noire
H. 8,5 × L. 7 cm

479. Tête d’homme de profil à droite

Pierre noire
H. 6 × L. 5 cm
Angle inférieur droit coupé

480. Tête d’homme penchée tournée vers la droite

Découpe irrégulière de forme ovale : H. 5,8 × L. 6 cm

481. Tête d’homme légèrement levée

H. 7 × L. 6,5 cm

482. Tête en profil perdu

H. 7 × L. 7 cm
Historique : montage colorié de lavis vert avec filets à l’encre noire ; bibl. de l’Arsenal (Lugt 356) pour les trois premiers dessins (no 476-478), transfert entre 1861 et 1863, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244) pour les sept dessins (no 476-482)
Réserve B 6 in‑fol.

173Peut-être issus d’un carnet de croquis, les dessins se situent probablement à la fin du xviie siècle ou au début du xviiie siècle.

Anonyme français de la fin du xviie siècle

483. Femme debout tournée vers la droite et tendant les bras

Pierre noire, rehauts de craie blanche
H. 27,7 × L. 18,8 cm
Trait d’encadrement à l’encre noire repassée de gouache (?)
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 in‑fol.

174La manière dont est vêtue la figure, avec notamment cette célèbre coiffe de dentelle sur le haut de la tête, la fontange, indique une datation dans le dernier tiers du siècle ou au début du xviiie siècle, sous le règne de Louis XIV. Le dessin, exécuté avec finesse et nervosité, n’a pas pu être rapproché d’un artiste précis.

Anonyme français ? du xviie siècle ?

484. Homme appuyé contre un arbre tenant un instrument de musique

Plume et encre noire
H. 6,5 × L. 3,5 cm (découpe irrégulière)
Historique : marque de la Bibl. nationale
Réserve B 6 d pet. fol.

175Le classement parmi les anonymes français de ce dessin, probablement lié à un projet d’illustration, a été conservé, mais l’école à laquelle il appartient est difficile à préciser.

Anonyme français ? du xviie siècle ?

485. Tête d’homme couronné

Sanguine
H. 20,4 × L. 15,5 cm
Au verso : Étude la même tête
Historique : D. 1390 ; don Henry Harisse en 1913 ; marque de la Bibl. nationale (Lugt 249) Réserve B 6 a boîte écu

176Nous hésitons pour ce dessin, qui représente la tête d’un roi ou d’un dieu de la mythologie (Neptune ?), entre la France et l’Italie et entre le xviie et le xviiie siècle.

Figures de mode

Anonyme français du xviie siècle

486. Le Grand Moghol

Sanguine et lavis de sanguine
H. 25 × L. 17,5 cm
Pli horizontal vers le centre
Au verso : Homme à cheval tourné vers la droite
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.
Bibliographie : Bouchot, 1896, p. 8, no 122

177Représentant un homme barbu, posant fièrement, la main sur la hanche, portant un grand couvre-chef et de nombreux bijoux – bague et boucles d’oreilles, auxquelles s’ajoutent les pierreries ornant sa robe – ainsi qu’un grand manteau, ce dessin préparait très certainement une estampe consacrée à un souverain étranger. Le palmier, qui se détache au fond à droite au-dessus d’arbres plus communs, la terrasse délimitée par une balustrade qui se déploie à l’arrière-plan, évoquant un palais oriental, vont dans ce sens, à l’instar de la canne sur laquelle le personnage s’appuie. Les différents éléments de l’habit et de la parure se retrouvent d’ailleurs dans un camaïeu que nous proposons de rendre à Claude Simpol conservé au musée du Louvre (musée du Louvre, dép. des Arts graphiques, inv. 33829 ; Rosenberg, 2011, t. II, p. 1346, repr. ; Brejon de Lavergnée et Cugy, 2013), préparatoire à une estampe publiée chez Jean Mariette et intitulée Le Grand Moghol. C’est sans doute le même personnage, dernier des Grands Moghols de l’Empire, Aurangzeb (1658-1707), qui est ici représenté.

178Le thème des souverains étrangers est très présent au sein des « modes » parisiennes, où ces derniers constituent des sortes de pendants exotiques aux personnages de la Cour de Louis XIV, caractérisés par des vêtements aux formes bien plus monumentales – la plupart du temps, de grandes robes – sur lesquels il est souvent fait étalage de fourrure et pierreries. Parmi ceux-ci, les figures orientales jouissent d’une grande faveur et sont déclinées chez les Jollain, les Mariette et les Bonnart dans des estampes qui se situent à mi-chemin entre les représentations des costumes étrangers et les « portraits en mode » de souverains. Comme notre dessin, toutes ces compositions insistent sur le luxe et le raffinement des personnages tout en soulignant l’éloignement des mœurs et des organisations sociales, notamment visible à travers la barbe, signe de pouvoir totalement absent des visages européens.

179L’usage du lavis de sanguine et la description, parfois un peu hésitante, des motifs du manteau ne sont pas sans rappeler les Jeunes enfants, l’un en justaucorps, l’autre coiffé d’un bonnet de Jean-Baptiste Bonnart (voir la notice no 22) ; aucune planche correspondante n’est malheureusement connue dans l’œuvre des Bonnart. La feuille montre les difficultés à attribuer les compositions préparatoires en l’absence d’estampe, réduisant le chercheur à émettre des propositions souvent impossibles à étayer. Aux problèmes liés au peu de connaissances sur les différents dessinateurs employés par les officines parisiennes – régulièrement issus de l’académie de Saint-Luc – et à la proximité du style des compositions, souvent stéréotypées, s’ajoute la proximité du style même des dessins utilisés d’une enseigne à l’autre. Certains artistes travaillaient probablement pour des éditeurs différents – semblables en cela aux graveurs « mercenaires » qui, comme les frères Jean-Baptiste et Gérard Jean-Baptiste Scotin, réalisaient des cuivres de « modes » pour plusieurs marchands d’images.

p. c.

Anonyme français du xviie siècle

487. Dame de qualité agenouillée sur un carreau, avec un gentilhomme et une seconde dame

Plume, encre brune et noire et lavis d’encre brune
H. 26,7 × L. 20,5 cm
Annotation moderne au crayon : v. 1694
Trait d’encadrement à l’encre brune à 1 cm des bords supérieur et inférieur et à 0,5 cm des bords gauche et droit
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

180Ce dessin anonyme est probablement préparatoire à une « mode » parisienne. Représentant une dame de qualité coiffée à la Fontange, agenouillée sur un carreau de prière et entourée d’un gentilhomme et d’une seconde dame, il reprend une formule courante rue Saint-Jacques, où sont publiées plusieurs compositions dans lesquelles le lieu de la prière est célébré comme un lieu de rencontre et d’exhibition de soi. La « dame de qualité à l’église » est en effet un thème récurrent de l’image de mode du règne de Louis XIV, qui s’inscrit dans le prolongement des suites d’Abraham Bosse et Jean de Saint-Igny, comme La Noblesse française à l’église (vers 1629), où le moment de la prière était déjà perçu comme une occasion de se montrer et de mettre en scène son élégance. Permettant aux graveurs de décliner les activités de leurs figures, la prière fournit une pose qui met parfaitement en valeur les plis, l’ampleur et la magnificence des vêtements, que le modèle les laisse élégamment retomber sur le sol, à genoux sur son prie-Dieu, ou qu’il les déploie autour de lui, assis sur un coussin. La figure féminine est ici entourée de plusieurs personnages et non pas isolée comme sur les compositions de Jean Dieu de Saint-Jean (Femme de qualité étant à l’église), Nicolas Ier Bonnart (Dame de qualité à l’église) ou Antoine Trouvain (Madame L. C. D. C. étant à l’église et Madame la comtesse d’Olonne étant à l’église), dont le dessinateur semble s’être largement inspiré tout en les accommodant à la mode de la seconde moitié des années 1690 : l’homme et l’une des femmes portent ainsi la cravate à la Steinkerke, et les deux femmes arborent le falbala.

181Cette tendance à multiplier les personnages au sein des « modes » se retrouve particulièrement chez des éditeurs comme Deshayes, Valleran ou Arnoult ; elle souligne l’importance donnée à la galanterie en ce lieu de prière, qui n’est plus seulement suggérée par l’attitude d’un modèle isolé, mais clairement affirmée par les gestes de chacun des personnages. L’image de mode glisse ainsi clairement dans la catégorie de la « scène de genre en mode ».

182Précis, le dessin insiste sur le rendu des vêtements, croqués avec vivacité ; il ne nous semble pas impossible de proposer pour son attribution le nom de Nicolas Arnoult (actif à partir des années 1680 jusqu’au début du xviiie siècle, installé rue de la Fromagerie), dont plusieurs dessins préparatoires à des estampes sont connus (L’Odorat à la Bibliothèque nationale de France, voir la notice no 4 ; La Cérémonie du mariage du duc de Bourgogne au palais des Beaux-Arts de Lille, inv. Pl. 1886, Raux, 1995, p. 58‑59, repr. ; Le Tailleur français, coll. part., passé à la Galerie de Bayser, Paris, en 1977). Même si elles sont de meilleure qualité que la nôtre, caractérisée par des personnages un peu raides, ces feuilles ne sont pas sans présenter plusieurs similitudes avec elle : s’y retrouvent, outre l’usage de la plume et du lavis, la même façon de dessiner les différentes pièces du vêtement, parcourues de grands plis verticaux, ainsi que les longs nez légèrement pointus des personnages féminins.

p. c.

Scènes de genre

Anonyme français ? du xviie siècle ?

488. Dans la campagne, une femme file la laine, une autre femme tricote près d’un arbre, à l’arrière-plan un homme garde un troupeau

Plume et encre noire
H. 5 × L. 10 cm (découpe irrégulière)
Annotation moderne au crayon sur la feuille sur laquelle le dessin est contrecollé : holbein
Historique : marque de la Bibl. nationale
Réserve B 6 d pet. fol.

183Le classement de ce dessin parmi les anonymes français, peut-être lié à un projet d’illustration, a été conservé, mais l’école à laquelle il appartient est difficile à préciser.

Anonyme français du xviie siècle

489. Femme de profil à gauche assise à une table et dessinant sur une feuille

Pierre noire et lavis gris
H. 17,5 × L. 15,4 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

184La feuille n’est pas exempte de faiblesses : les mains et les plis du drapé sont lourds, la mise en espace un peu maladroite, mais la figure pourrait être l’écho d’un modèle du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

490. Cinq hommes et une femme maniant des feuillets ou consultant des livres autour d’une table

Graphite, plume et encre brune
Repassé partiellement à la pointe
H. 7,5 × L. 10,5 cm
Lacune en bas à droite
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

185Peut-être ce dessin constitue-t‑il un projet pour une gravure d’illustration de la fin du xviie siècle.

Anonyme français du xviie siècle

491. Hommes et femmes attablés, deux hommes, l’un assis et l’autre debout à droite, en train de vomir

Plume et encre brune
H. 6 × L. 12 cm
Historique : marque de la Bibl. nationale (Lugt 253)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

186Le dessin montre un style et une technique proches du dessin précédent.

Anonyme français du xviie siècle

492. Homme debout de face tenant un objet de sa main gauche (plat ?) et son chapeau de la main droite

Plume et encre brune
H. 6,5 × L. 4 cm (découpe irrégulière autour de la figure)
Historique : marque de la Bibl. nationale (non décrite par Lugt)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

187Le dessin est proche de style des deux dessins précédents et appartenait peut-être à un projet commun.

Sculptures

Anonyme français du xviie siècle

493. Tête de femme portant un voile sur les cheveux, elle a les yeux baissés, presque clos

Sanguine et rehauts de craie blanche
H. 16,4 × L. 12,9 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

188La figure, probablement celle de la Vierge, semble inspirée par le fameux Buste de Vierge de François du Quesnoy (terres cuites conservées au xviie siècle dans la collection Francesco Barberini à Rome, dont on connaît aujourd’hui de nombreuses répliques en bronze ; voir Boudon-Machuel, 2005, p. 217, n5).

Anonyme français du xviie siècle

494. Muse assise, deux figures des Niobides

Sanguine
H. 20 × L. 26,6 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

189Copiant des antiques célèbres, Clio (Rome, musée Pio Clementino) et deux Niobides (Florence, Offices ; Natali et Romualdi, 2009, p. 222, fig. 6, p. 301, fig. 17), le dessin, qui n’est pas exempt de raideur, est probablement lui-même une copie d’après un autre dessin ou d’après des estampes. Le fameux recueil de François Perrier, Segmenta…, publié à Rome en 1638, n’en est toutefois pas le modèle.

Anonyme français ? du xviie siècle

495. Petit satyre mangeant du raisin

Pierre noire
H. 19,3 × L. 16,4 cm
Trait d’encadrement à l’encre noire
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

190D’exécution appliquée, le dessin, dont l’école est difficile à définir, paraît être une copie d’après une sculpture, mais son modèle éventuel n’a pas été identifié.

Anonyme français du xviie siècle

496. Tête féminine vue de face

Pierre noire avec rehauts de craie blanche
H. 21 × L. 17 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 a boîte écu

191Le dessin constitue probablement une étude d’après une sculpture et évoque les œuvres d’Antoine Coysevox et de ses contemporains inspirées par l’antique.

Anonyme français du xviie siècle ?

497. Tête

Sanguine
H. 25,8 × L. 23,7 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

192Probablement du xviie siècle, le dessin reproduit sans doute une tête sculptée.

Anonyme français du xviie siècle

498. Tête

Pierre noire
H. 18 × L. 13,1 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

193Peut-être s’agit-il, comme pour le dessin précédent, d’un dessin d’après une sculpture, comme l’indique l’absence de pupilles dans les yeux de la figure – à moins que l’étude n’ait pas été achevée, comme le montre le traitement de la chevelure.

Architecture et mobilier

Anonyme français du xviie siècle

499. Projet d’autel du Saint Sacrement

Pierre noire, plume et encre noire, lavis gris, lavis bleu pâle
H. 78 × L. 42,5 cm
Trait central vertical ; bande laissée en réserve dans la partie centrale, marques de plis horizontaux
Échelle et indications de mesure en bas : 9 pieds
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 7 boîte format 5

194Nous ne conservons aucune information sur la provenance du dessin qui eût pu aider à l’identification de ce projet assez élaboré. Celui-ci nous paraît du xviie siècle, et la présence d’une couronne royale (indication d’une participation, d’un don ou d’une fondation royale) permettra sans doute d’orienter les recherches sur la destination de ce dessin. Frédéric Cousinié a insisté sur le renouvellement du maître-autel à retable à Paris au cours du xviie siècle (Cousinié, 2006), et le présent projet montre une formule qui correspond au milieu du siècle, comme nous l’a précisé Alexandre Gady (comm. écrite, 2013). Remarquable par sa simplicité, le projet diffère de maints retables (Saint-Eustache ou l’église des Cordeliers) connus par des gravures de Jean Marot ou encore des projets dessinés par Abraham Bosse et gravés par Jean Barbet (1633), ainsi que de ceux qu’a gravés Antoine Pierretz, qui développent des schémas nettement plus complexes. Il ne se retrouve pas non plus parmi les retables gravés par Jean Lenfant et se rapprocherait davantage des formules qui apparaissent dans les estampes de Jean Lepautre (voir IFF Jean Lepautre, 2e partie, nos 2000-2043, repr.). Frédéric Cousinié (comm. écrite, 2013) y voit un type de retable proche du maître-autel de la chapelle du noviciat des jésuites (colonnes corinthiennes surmontées d’un fronton triangulaire avec tableau au centre, vases et crucifix au sommet) et insiste sur l’importance du tabernacle.

195Le devant de l’autel est orné du Saint-Esprit, et sur l’autel prend place un tabernacle inclus dans une construction architecturale comportant huit colonnes, dont quatre colonnes torses et quatre colonnes à fût lisse. Le tabernacle lui-même est orné de l’agneau avec les sept sceaux ; au-dessus se trouve un ostensoir glorieux ou « soleil », formé d’un ange (ou d’un archange ainsi que le suggère Alexandre Gady) portant le Saint Sacrement encadré d’angelots et, dans des niches, de la Vierge à l’Enfant et de saint Joseph ; il est surmonté d’une couronne royale puis d’une colombe du Saint-Esprit qui appartient sans doute au décor du mur de fond. L’autel était prévu avec un retable encadré de colonnes et couronné par un fronton triangulaire portant des pots à feu et une croix. Sur le dessin, l’espace dévolu au retable est passé au lavis, à l’exception d’une bande laissée en réserve.

Anonyme français du xviie siècle

500. Projet de tabernacle

Pierre noire, plume et encre brune, lavis gris
Le projet (tabernacle et reliefs situés à gauche d’une part, H. 38,8 × L. 46,7 cm, et reliefs situés à droite d’autre part, H. 13,4 × L. 12,5 cm, avec l’angle inférieur droit lacunaire et restauré) a été découpé et contrecollé sur une autre feuille, où sont dessinés des pilastres encadrant un espace rectangulaire
Pli central vertical
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 7 boîte format 5

196Le dessin constitue un projet de tabernacle, mis en situation, puisqu’est évoqué le mur de fond orné de pilastres ainsi que les panneaux (probablement des lambris) qui devaient décorer la partie basse du mur dans l’espace imparti à ce tabernacle. Les panneaux supérieurs offrent les instruments de la Passion, et les panneaux inférieurs des objets liturgiques. Le tabernacle paraît ambitieux dans sa forme et la complexité des motifs représentés : il est orné de quatre colonnes corinthiennes qui encadrent la partie centrale et de six colonnes torses de plus petit format ; il montre, au centre, dans la partie basse, un panneau avec un calice et, dans la partie médiane, un ostensoir glorieux surmonté de la colombe du Saint-Esprit ; sur les côtés, des panneaux portent le nom de Dieu accompagné d’un cœur enflammé. Le tabernacle évoque, sans pouvoir en être rapproché de manière précise, les suites de tabernacles gravées et publiées par Jean Lepautre, puis par Pierre II Mariette en 1661 Tabernacles d’autel à l’italienne (IFF Jean Lepautre, nos 2126‑2131, repr.), Tabernacles pour orner et embellir les autels (ibid., nos 2132‑2137, repr.), qui montrent des objets adoptant des formes architecturales et des motifs d’une grande variété.

Galères

Anonyme français du xviie siècle

501. Vue de face de la poupe d’une galère royale

Plume et encre brune, lavis, gouache sur vélin
H. 54 × L. 67 cm
Historique : marque de la Bibl. royale (Lugt 409)
Réserve B 7 boîte format 5
Bibliographie : Weigert, 1937, 2e partie, p. 89, note 2 ; Zysberg et Burlet, 1988, repr. p. 82 ; Halna du Fretay, 2010, p. 13, repr.
Exposition : Paris, 1935, p. 67, no 110

502. Vue latérale de la poupe d’une galère royale

Plume et encre brune, lavis, gouache sur vélin
H. 56 × L. 73,3 cm
Historique : marque de la Bibl. royale (Lugt 409)
Réserve B 7 boîte format 5
Bibliographie : Weigert, 1937, 2e partie, p. 89, note 2 ; Zysberg et Burlet, 1988, p. 83, repr.
Exposition : Paris, 1935, p. 67, no 110

197Les deux dessins ont été rapprochés (Paris, 1935) d’une galère sculptée par Philippe Caffieri et Noël Briquet en 1685, destinée au Grand Canal, à Versailles, et réplique d’une réale – le modèle le plus imposant des galères. Jules Guiffrey a insisté sur le fait que non seulement le Grand Canal avait une importante flottille, mais que les autres pièces d’eau du parc étaient également couvertes d’embarcations (Guiffrey, 1877, p. 41). Amélie Halna du Fretay a mis l’accent sur l’extraordinaire variété des embarcations, françaises ou étrangères, commandées pour le Grand Canal et sur l’ambition royale qui portait le projet de la « Petite Venise » (Halna du Fretay, 2010).

198La présence, sur la poupe de la galère, de l’étendard royal à fleur de lis, de la couronne fermée et du chiffre de Louis ne laisse aucun doute sur la destination de l’embarcation dessinée sur les deux vélins. Au centre, sous la tête du Soleil surmontée d’une couronne royale, un écu d’azur portant les fleurs de lis est accosté d’un putto à gauche et d’une figure ailée soufflant dans une trompette à droite (la Renommée) ; sous l’écu se tient une figure avec une corne d’abondance et un rameau (probablement la Paix). Puis deux figures féminines, debout, tiennent d’une main, au-dessus de leur tête, une couronne d’olivier ou de laurier et, de l’autre main, un rameau d’olivier. Plus bas, entourées de guirlandes, se trouvent deux figures à ailes de zéphyr, une couronne végétale posée sur la tête.

199Le roi, souhaitant posséder une galère sans équivalent par sa taille et sa magnificence, commanda la Grande Réale ; celle-ci fut exécutée à l’arsenal de Marseille entre 1671 et 1673, et le décor de sa poupe est conservé au musée de la Marine, à Paris (Burlet, 2001, en couverture).

études d’animaux

Anonyme français du xviie siècle

503. Tête de cheval

Pierre noire et pastel
H. 31,4 × L. 24,3 cm
Numéro à l’encre brune en haut à droite : 58
Historique : indéterminé
Réserve B 6 b (1 b) in‑fol.

200Le dessin est à rapprocher de deux études représentant chacune une figure féminine (voir les nos 466 et 467) et qui portent une numérotation à l’encre similaire : leur technique et la facture appliquée sont comparables, et la numérotation indique que les trois œuvres – auxquelles il nous semble possible de joindre une Étude de tête d’homme barbu – proviennent d’un même ensemble, probablement issu des collections de la bibliothèque Sainte-Geneviève, puisque deux d’entre elles portent la marque de cette institution.

Anonyme français du xviie siècle

504. Oiseau les ailes déployées

Pierre noire et sanguine
H. 14,6 × L. 30 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

201Le dessin se place dans la seconde moitié du siècle ; il s’agit probablement d’une copie, car l’exécution du corps de l’oiseau, de son bec et de ses pattes est très appuyée.

Anonyme français du xviie siècle

505. Deux chevaux

Sanguine, plume et encre brune
H. 7,4 × L. 8,5 cm
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. royale (Lugt 360), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

202Cette étude de chevaux n’a pas été identifiée, mais elle évoque certaines estampes pédagogiques comme celles de Sébastien Leclerc, Diverses suites de figures, chevaux et paysages… pour l’instruction de M. le duc de Bourgogne, où sont incluses six planches consacrées aux chevaux (IFF Leclerc, I, nos 1143‑1148, repr.).

Anonyme français du xviie siècle

506. Tête de cheval tournée vers la droite

Pierre noire, rehauts de craie blanche sur papier beige, traces de sanguine
H. 9,8 × L. 12,1 cm
Collé en plein sur une feuille de papier ; au verso, figures décalquées au crayon noir, d’une autre main
Annotation moderne au crayon sur la feuille de montage : Van der Meulen
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. (Lugt 246)
Réserve B 6 e boîte in‑fol.

203L’annotation Van der Meulen portée sur le papier de montage ne peut pas, à notre avis, être suivie malgré la qualité d’exécution de l’étude. L’association de pierre noire, de craie blanche et de sanguine n’est pas sans évoquer les dessins de Charles de La Fosse, qui a été, comme Van der Meulen, un collaborateur de Charles Le Brun.

Divers

Anonyme français du xviie siècle

507. Enfants musiciens

Pierre noire, lavis brun
H. 15,6 × L. 17,3 cm
Trait d’encadrement à la pierre noire
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

204Le dessin montre un groupe d’enfants musiciens et chanteurs, dont deux se disputent sur la partie gauche de la composition. L’œuvre se place probablement vers le milieu du siècle, et ces enfants batailleurs aux formes potelées ne sont pas sans rappeler ceux de Jacques Blanchard ou de Nicolas Chaperon.

Anonyme français du xviie siècle

508. Enfants cherchant à allumer un feu près d’une tente de fortune montée sur un arbre

Pierre noire et lavis brun
H. 15,3 × L. 23 cm
Trait d’encadrement à l’encre brune
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert vers la Bibl. impériale entre 1861 et 1863, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

205Le dessin était conservé sous le nom de Jacques Blanchard à cause d’une suggestion d’Anthony Blunt (note sans date sur le montage). Absent de l’article de Charles Sterling sur les peintres Jean et Jacques Blanchard (1961), le dessin n’a pas non plus été cité par Jacques Thuillier dans le catalogue d’exposition consacré à Jacques Blanchard (Rennes, 1998).

206L’idée de Blunt est compréhensible en regard des protagonistes de la scène – des enfants potelés qui s’ébattent dans un décor naturel ponctué par un arbre, un des thèmes de prédilection du peintre – quand on pense, par exemple, aux compositions de Blanchard sur le thème de la charité et, notamment, au dessin sur ce thème conservé au Fogg Art Museum de Cambridge (Sterling, 1961, p. 92, no 54, repr.). Les propositions pour Blanchard dessinateur sont restées timides : Jacques Thuillier n’a retenu en 1998 que trois dessins « d’attribution possible », une Sainte Famille et Une Vierge dévoilant l’Enfant (musée du Louvre) qui demeurent les candidats les plus sérieux, car le troisième, La Charité du Fogg Art Museum, est désormais considéré comme une œuvre de Charles-Alphonse Dufresnoy. Quant à la Scène de couronnement avec des figures allégoriques, conservée dans le même musée, acceptée autrefois par Pierre Rosenberg (1972) et Hilliard T. Goldfarb (1989), elle a été refusée par Jacques Thuillier (1998, p. 329, no DR 41, repr.).

Anonyme français ? du xviie siècle

509. Vase avec gerbe de fleurs et deux putti (partie de décor)

Pierre noire et sanguine
H. 28,5 × L. 19,1 cm
Historique : marque de la bibl. de l’Arsenal (Lugt 356), transfert entre 1861 et 1863 à la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

207Le tracé raide et appuyé des éléments et des figures, la manière dont ces dernières sont coupées par des traits d’encadrement verticaux incitent à voir dans cette feuille, dont la date et l’école sont difficiles à préciser, la copie d’une composition, probablement gravée.

Anonyme français du xviie siècle

510. Deux motifs ornementaux à volute avec deux enfants, chacun tenant l’extrémité du drapé qui s’enroule autour de sa taille

Plume et encre brune, lavis gris
H. 10 × L. 12 cm
Trace de pli ou de trait central vertical
Double trait d’encadrement à l’encre brune
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. royale (Lugt 360), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

208Caractéristique du goût de Michel Bégon pour ce type de dessin, l’étude devait correspondre à un projet pour une estampe d’illustration.

Anonyme français du xviie siècle

511. Combat de cavaliers

Plume et encre grise, lavis gris
H. 14,7 × L. 9,7 cm
Trait d’encadrement à l’encre grise
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

209L’exécution précise à la plume, la pose sans finesse du lavis, les faiblesses dans le dessin des figures nous entraînent à penser qu’il s’agit d’une copie, et nous n’avons trouvé la composition originale ni chez Sébastien Leclerc ni chez François Chauveau. Le seul rapprochement que nous puissions faire concerne les illustrations de L’Ariane, roman de Desmarets de Saint-Sorlin dont la seconde édition, parue chez Mathieu Guillemet en 1639, montre des pièces voisines d’esprit gravées par Abraham Bosse d’après Claude Vignon (Pacht Bassani, 1993, p. 345‑353, nos 267‑284 G, repr.).

Anonyme français ? du xviie siècle ?

512. Putto bandant un arc et putto tenant des fleurs dans deux formes géométriques laissées en réserve sur la feuille passée au lavis gris

Plume et encre grise
H. 13,4 × L. 14,4 cm
Annotation à la plume et encre grise coupée en haut
Historique : marque de la Bibl. nationale (Lugt 249)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

210La destination (objet ? instrument de musique ?) de ces petites études reste inconnue, de même que leur école et leur datation.

Anonyme français du xviie siècle

513. Paysage avec une tour sur laquelle se trouve un oiseau sur un nid

Plume et encre brune
H. 10 × L. 19,3 cm
Trait d’encadrement au graphite en bas
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

211Classé sous le nom de Jacques Callot, le dessin, influencé par la manière de ce dernier, ne peut lui revenir et ne renvoie à aucune estampe de l’artiste.

Anonyme français du xviie siècle

514. Paysage avec une chapelle et deux moines au premier plan

Plume et encre brune
H. 11 × L. 20,3 cm
Trait d’encadrement au graphite à 1,5 cm des bords de la feuille
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

212Sans rapport avec une estampe de Jacques Callot, le dessin est exécuté dans la manière de l’artiste mais ne peut pas rester sous son nom.

Anonyme français du xviie siècle

515. Hommes debout près d’une tour d’enceinte en train de s’embarquer

Plume et encre brune
H. 9 × L. 15,5 cm
Historique : marque de la bibl. Sainte-Geneviève (Lugt 2259), transfert vers la Bibl. impériale en 1861, marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 b in‑fol.

213Le dessin ne peut pas conserver son attribution à Jacques Callot et ne se rapporte d’ailleurs à aucune des estampes de l’artiste ; influencée par le style de ce dernier, l’étude montre toutefois une exécution plus adroite et plus originale que les deux dessins catalogués précédemment.

Anonyme français ? du xviie siècle ?

516. Deux hommes appuyés sur la balustrade d’un pont face à une église et une tour dans la montagne

Plume et encre noire
H. 7 × L. 6 cm (découpe irrégulière ovale)
Historique : marque de la Bibl. nationale (Lugt 400)
Réserve B 6 d pet. fol.

214L’école de ce dessin, peut-être en rapport avec une vignette d’illustration, est difficile à préciser, et il n’est pas assuré qu’il s’agisse d’une œuvre française.

Anonyme français ? du xviie siècle

517. Homme à cheval dans la forêt sur le point de partir et s’adressant à une femme située derrière lui, debout près d’une maison dans la forêt

Plume et encre brune
H. 9 × L. 8 cm
Au verso : arbre, escalier conduisant à une maison
Historique : Michel Bégon (1637-1710) ; acquis en 1770, marque de la collection apposée par la Bibl. royale (Lugt 360), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

215Il n’est pas sûr que le dessin soit français ; celui-ci paraît en tout cas caractéristique de l’influence de l’art nordique dans le domaine du paysage.

Anonyme français ? du xviie siècle ?

518. Église avec un calvaire au premier plan

Plume et encre brune
Diam. 5,6 cm
Historique : marque de la Bibl. impériale (Lugt 246)
Réserve B 6 d pet. in‑fol.

216Sans doute un projet (ou une copie ?) en rapport avec une vignette d’illustration dont l’école est difficile à préciser.

Anonyme français du xviie siècle

519. Vue d’une place forte entourée d’eau

Plume et encre grise
H. 10,3 × L. 16,5 cm
Double trait d’encadrement à l’encre grise
Historique : dépôt des jésuites, marque apposée par le département en haut à droite (Lugt 1452), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. fol.

520. Vue d’une place forte dans les montagnes

Plume et encre grise
H. 11 × L. 17 cm
Double trait d’encadrement à l’encre grise
Historique : dépôt des jésuites, marque apposée par le département en haut à droite (Lugt 1452), marque de la Bibl. impériale (Lugt 244)
Réserve B 6 d pet. fol.

217D’exécution maladroite, les deux dessins, de la même main, se placent probablement dans la seconde partie du siècle.

Table des illustrations

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Titre 334 verso
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Titre 360 verso
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Titre 400 verso
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Titre 411* BNF, Est., coll. Hennin, no 4952
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Titre 412* BNF, Est., coll. Hennin, no 5180
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Titre 414* BNF, Est., Qb 1, 1696
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Titre 432-433
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Titre 486 verso
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