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Les Burgondes

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Henri Gaillard de Sémainville

La Sapaudia et le royaume de Burgondie

Les caractères dentaires mongoloïdes chez les Burgondes

Charles-Albert Baud

Résumé

Dieser Beitrag beschreibt acht Zahnmerkmale des mongoloïden Typs, die benutzt werden, um Beziehungen zwischen Bevölkerungen verschiedener Provenienz aufzustellen.

Texte intégral

1A la recherche de signes des contacts qui ont pu exister entre populations, les archéologues pensent d’abord aux objets. Les anthropologues, par l’étude des squelettes et des dents, apportent aussi d’utiles informations. Pour ce qui concerne les Burgondes, Sauter et Moeschler (1960 : 387-426) ont « procédé à l’analyse odontologique d’une série de crânes du cimetière de Saint-Prex (Vaud, Suisse). Son but était de chercher à vérifier l’hypothèse (suscitée par l’examen anthropologique) de la présence de caractères mongoloïdes. L’examen détaillé de sept traits structuraux des incisives et des molaires, supposés être mongoloïdes par leur fréquence, a permis de maintenir cette hypothèse. Elle compléterait celle de J. Werner selon laquelle les Burgondes auraient reçu de leurs voisins et adversaires, les Huns, sur le Rhin, la pratique de la déformation artificielle du crâne ; à l’influence ethnologique il serait légitime d’ajouter une influence raciale, qui ne serait décelable de façon nette que par l’étude des caractères dentaires. »

2Au cours des trente dernières années, les caractères dentaires mongoloïdes ont été très utilisés, pour reconstituer les grandes migrations à travers le monde, et pour étudier les relations de parenté entre populations. Parmi la trentaine de caractères communément étudiés (Turner 1987 : 305-321), huit ont été retenus comme les plus significatifs. Ces huit caractères sont les suivants (Turner 1989 : 70-77) :

  1. Les incisives supérieures « en pelle ». Les crêtes marginales mésiale et distale sont très développées ; elles forment avec le cingulum les rebords d’une sorte de pelle (fig., I).

  2. Les incisives supérieures « en double pelle ». Elles présentent l’aspect en pelle non seulement sur la face linguale, mais aussi sur la face vestibulaire.

  3. La première prémolaire supérieure à racine simple pyramidale (fig., 2), au lieu d’une racine bifide à branches vestibulaire et linguale.

  4. La première molaire supérieure avec « prolongement d’émail ». Le bord cervical de la face vestibulaire de la couronne, au lieu d’être rectiligne, forme une digitation qui s’étend plus ou moins loin en direction de l’ensellure interradiculaire (fig., 3).

  5. La troisième molaire supérieure « microdonte », de dimensions réduites (fig., 4), en forme de cheville, parfois même congénitalement absente.

  6. La première molaire inférieure « triradiculée » (fig., 5) ; la racine est à trois branches, au lieu de deux, l’une mésiale et l’autre distale.

  7. La première molaire inférieure à « ridule », présentant sur sa face occlusale une crête réunissant la cuspide mesiolinguale métaconide à la cuspide vestibulaire hypoconide (fig., 6).

  8. Deuxième molaire inférieure à couronne « tétracuspide » (fig., 7).

3Pour ce qui est des caractères dentaires mongoloïdes chez les Burgondes, maintenant que la validité de cette approche typologique est confirmée, il conviendra d’étendre les observations préliminaires de Sauter et Moeschler (1960 : 387-426) sur les squelettes de Saint-Prex, les nôtres (Baud 1974 : 33-34), sur ceux de Monnet-la-Ville, et celles de Labhardt (1974 : 81-118) sur la population de Thoiry-les-Terrettes, en prenant en considération les huit caractères retenus, afin de pouvoir comparer les résultats à ceux de Turner (1987 : 305-321 ; 1989 : 70-77) et confirmer la présence de caractères dentaires mongoloïdes chez les Burgondes.

4Caractères dentaires mongoloïdes :

  1. - Incisive supérieure « en pelle ».

  2. - Première prémolaire supérieure à racine « pyramidale ».

  3. « Prolongement d’émail » sur une molaire supérieure.

  4. - Troisième molaire supérieure « microdonte ».

  5. - Première molaire inférieure « triradiculée ».

  6. - « Ridule » sur la face occlusale d’une première molaire inférieure.

  7. - Deuxième molaire inférieure à couronne « tétracuspide ».

Bibliographie

Bibliographie

BAUD, 1974 = BAUD C.-A. Données anthropologiques. In : MERCIER C., MERCIER-ROLLAND M. Le cimetière burgonde de Monnet-la-Ville. Annales Littéraires de l’Université de Besançon, Archéologie, t. 25, 1974, p. 33-34.

LABHARDT, 1974 = LABHARDT J. Caractères dentaires non métriques d’une population du haut moyen âge (Ain, France). Archives Suisses d’Anthropologie Générale, Genève, t. 38, 1974, p. 81-118.

SAUTER, MOESCHLER, 1960 = SAUTER M.R., MOESCHLER P. Caractères dentaires mongoloïdes chez des Burgondes de la Suisse Occidentale (Saint-Prex, Vaud). Archives des Sciences, Genève, 1.13, 1960, p. 387-426.

TURNER, 1987 = TURNER C.G. Late Pleistocene and Holocene population history of East Asia based on dental variation. American Journal of Physical Anthropology, New York, t. 73, 1987, p. 305-321.

TURNER, 1989 = TURNER C.G. Teeth and Prehistory in Asia. Scientific American, New York, February 1989, p. 70-77.

Auteur

Université de Genève

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